Un ordinateur, vous le savez, sert à exécuter des programmes : navigateur web, traitement de texte, lecteur multimédia, jeux, etc.
Et le plus important de tous ces programmes, c'est le système d'exploitation (souvent abrégé en OS : operating system). C'est le système d'exploitation qui pilote les périphériques, gère la mémoire, organise les fichiers et permet l'exécution des autres programmes. Le votre s'appelle certainement Windows. Ou peut-être Mac OS X, si vous êtes client d'Apple. A moins que vous n'ayez opté pour l'une des nombreuses distributions Linux.
Aujourd'hui, je vous propose de découvrir le roi des OS :soleil: : UNIX !
Erreur ! UNIX occupe certes une place centrale dans l'histoire de l'informatique. Mais c'est surtout, aujourd'hui, une référence à laquelle tous les autres systèmes d'exploitation essaient de ressembler. Il ne vise pas le grand-public mais, pour les entreprises, leurs serveurs et leurs stations de travail, un système UNIX est un gage de fiabilité sans équivalent. Ainsi, la part de marché* d'UNIX sur les serveurs informatiques en 2009 est estimée à 36,2 % :soleil: (35,3 % pour Windows et 13,6 % pour Linux).
Vous voulez en apprendre davantage sur le fonctionnement de votre ordinateur ? Vous voulez devenir administrateur de serveurs UNIX (ou administrateur réseau) ? Ou simplement élargir votre horizon et découvrir un nouveau système d'exploitation ?
Alors, c'est ici que commence votre apprentissage... Ne vous en faites pas si vous n'y connaissez pas grand-chose en informatique : aucune connaissance préalable n'est nécessaire.
Cliquez sur les captures d'écran pour les agrandir :
* : La part de marché concerne les revenus de la vente des OS et ne tient donc compte ni des UNIX gratuits (comme FreeBSD), ni des Linux gratuits (comme CentOS).
UNIX est un système d'exploitation bien vivant et tout à fait actuel. Mais cela ne l'a pas empêché de souffler ses 40 bougies en 2009. Pour bien comprendre d'où il vient, on va donc commencer par un peu d'Histoire. Pas trop, je vous rassure. ;)
Il était une fois, au Laboratoire Bell, une équipe de chercheurs sur le point de révolutionner l'informatique. A sa tête, Ken Thompson, à gauche sur la photo, l'inventeur du langage de programmation B, et Dennis Ritchie, au centre (ne me demandez pas qui est le type à droite ;) ). Cette équipe travaillait, avec d'autres, sur un système d'exploitation du nom de Multics, qui devait permettre à de multiples utilisateurs de travailler sur le même ordinateur. Il faut dire qu'à l'époque, un ordinateur remplissait une pièce entière et tout le monde n'avait pas le sien sur son bureau.
Multics était un ensemble de programmes très sophistiqués, donc chacun pouvait réaliser toutes sortes de tâches. Inversement, pour une tâche donnée, plusieurs programmes étaient susceptibles de la mener à bien et entraient donc en concurrence. Cette configuration déplut profondément à l'équipe du Laboratoire Bell, qui décida de repartir de zéro et de créer Unics : un OS dans lequel chaque tâche était prise en charge par un unique programme, qui ne faisait qu'une unique chose mais qui la faisait bien. L'orthographe Unics céda vite la place à UNIX.
Le code-source d'UNIX, sa recette de fabrication, fut d'abord écrit en Assembleur, un langage de programmation très bas niveau (proche du langage machine et très difficile à comprendre pour des êtres humains). Puis, à partir de 1971, Dennis Ritchie développa un nouveau langage, très largement inspiré du B : le C.
L'entreprise de téléphonie AT&T, propriétaire des laboratoires Bell, aurait bien voulu commercialiser un OS aussi brillant qu'UNIX. Cependant, certaines subtilités législatives américaines lui interdisaient de vendre des logiciels. Elle vendait donc le code-source d'UNIX, sa recette de fabrication, à des entreprises et des universités qui pouvaient le modifier selon leurs besoins avant de le compiler : de le transformer en programmes compréhensibles par des ordinateurs.
Le statut juridique de ce code-source, et la question de savoir si les universités et entreprises clientes avaient le droit de le redistribuer, était assez mal défini : il faudra attendre le début des années 90 pour qu'une série de procès clarifie la situation. On vit donc apparaître, à partir de 1977, plusieurs versions améliorées d'UNIX, et notamment :
BSD UNIX (Berkeley Software Distribution, 1977), distribuée gratuitement par l'Université de Californie Berkeley. Son principal développeur était un étudiant : Bill Joy.
Xenix (1980), oeuvre d'une petite entreprise américaine répondant au doux nom de... Microsoft.
Sun OS (1982), version payante de BSD UNIX vendue par Sun Microsystems, la société fondée par Bill Joy après ses études.
Puis, malgré les lois anti-trusts, AT&T parvint finalement à commercialiser, non pas l'UNIX original, mais une version dérivée : System III.
Mais alors, il y a combien d'UNIX différents ?
Il y en a beaucoup. UNIX n'est plus, aujourd'hui, un système d'exploitation unique. C'est toute une famille. Un peu comme pour Linux, qui a de nombreuses distributions. Voici une "généalogie" simplifiée des principaux systèmes UNIX :
La licence d'un logiciel est un document juridique indiquant ce que l'utilisateur a le droit de faire avec (et, bien souvent, ce qu'il n'a pas le droit de faire). Pour les UNIX modernes, trois cas peuvent se présenter :
Licence de type "propriétaire" : La société qui commercialise le logiciel en conserve la propriété, même après l'avoir vendu (eh oui, c'est très fort :p ). L'utilisateur n'achète en réalité que le droit de se servir du programme d'une certaine manière. En particulier, il ne peut ni consulter le code-source du logiciel, ni le modifier, ni le redistribuer, même à titre gratuit. Parfois, une partie du code-source peut tout de même être accessible (ex : Mac OS X et Solaris).
Licence BSD : Tout le contraire de la précédente. L'utilisateur peut faire ce qu'il veut du logiciel. Il peut consulter son code source, le modifier et le redistribuer sous la licence de son choix. Tout ce qu'on lui demande, c'est de citer l'auteur du logiciel original dans sa documentation.
Licence CDDL : C'est une licence libre de type copyleft (comme la licence GPL de Linux). Par rapport à la licence BSD, elle introduit une contrainte supplémentaire : si vous redistribuez une version modifiée du logiciel, vous devez employer la même licence. Les différences entre GPL et CDDL sont très techniques et je n'entrerai pas dans ces détails. Sachez cependant qu'elles sont incompatibles.
Vous trouvez le schéma ci-dessus trop compliqué ? Bon, alors, contentez-vous de retenir ça :
La marque commerciale UNIX est déposée et appartient à l'Open Group : un consortium d'entreprises et d'organisations (ex : Oracle, Hitachi, Apple, HP, IBM, NASA, etc.) Pour pouvoir utiliser cette marque dans leur publicité, les OS doivent demander à ce groupe la Single UNIX Specification, une certification payante (et chère) fondée sur un ensemble de critères de ressemblance avec les autres UNIX.
Mais cette définition est toutefois restrictive et ne s'applique, en en fin de compte, qu'aux OS commercialisés par les entreprises membres de l'Open Group. Les autres OS du schéma ci-dessus sont tous dérivés d'UNIX et bénéficient tous de ses principaux avantages : il n'y a ni risque de plantage, ni risque de virus, ni vulnérabilité de l'OS en cas de bug dans une application ou de tentative d'intrusion. :pirate: Ils sont tous reconnus par l'ensemble des professionnels comme étant des UNIX à part entière. J'en ferai donc autant dans ce tutoriel.
Et Linux, alors ?
Les systèmes d'exploitation de type GNU/Linux (Ubuntu, Fedora, Debian, etc.) n'ont pas de lien historique avec UNIX. Le sigle GNU signifie d'ailleurs "GNU is Not UNIX". Ils ressemblent cependant beaucoup aux UNIX et ne sont pas loin d'être aussi performants qu'eux. Une différence importante, tout de même, concerne la stabilité : celle des Linux est très bonne mais peut être remise en cause par les applications exécutées lorsque celles-ci contiennent des bugs. Ces OS sont donc plus adaptés à des particuliers qu'à un usage professionnel en entreprise.
Aujourd'hui, les UNIX les plus utilisés sont :
Mac OS X : Le fameux système d'exploitation d'Apple est de loin le plus répandu. Pas tellement sur les serveurs, mais plutôt sur des ordinateurs de bureau : les fameux Macintoshs. Je n'en parlerai pas trop dans ce tutoriel car il est assez différent des autres : les outils traditionnels d'UNIX sont masqués derrière l'interface graphique et les outils d'Apple. Il mériterait un tutoriel à lui seul (et vous en trouverez plusieurs ici). De plus, les "Macs" sont des produits de luxe que tout le monde ne peut pas s'offrir.
Solaris : Développé pendant des années par Sun Microsystems et désormais par Oracle. C'est l'UNIX leader sur le marché des serveurs. Malgré sa licence propriétaire, il est téléchargeable gratuitement pour une utilisation non commerciale. Il a aussi un clone sous licence libre CDDL, maintenu par une communauté indépendante : OpenIndiana.
Solaris 11
FreeBSD : Un système d'exploitation libre, gratuit et de plus en plus utilisé. Il est particulièrement prisé pour héberger des sites web. Les serveurs du moteur de recherche Yahoo!, par exemple, emploient FreeBSD. Idem pour le site web d'Apache, qui s'y connaît en matière de service web.
AIX et HP-UX : Développés respectivement par IBM et Hewlett-Packard. Ce sont les plus anciens OS encore utilisés.
OpenBSD : Un système d'exploitation très... fermé. ;) Il soigne particulièrement ses pare-feu et cryptages et n'a pas son pareil pour transformer un ordinateur en coffre-fort.
NetBSD : Le seul OS capable de préparer votre petit-déjeuner. Ce contorsionniste s'adapte à toutes les architectures matérielles possibles et imaginables, depuis les ordinateurs de la Station spatiale internationale jusqu'aux téléphones portables en passant par le périphérique Time Capsule d'Apple. Même les grille-pain ne lui font pas peur. :D
IRIX : Beaucoup d'entreprises l'utilisent encore, bien qu'il ne soit plus développé depuis 2007.
QNX : Un UNIX "temps réel" basé sur un micro-noyau et destiné aux systèmes embarqués.
Mais alors, lequel va-t-on étudier ?
Sachez d'abord que les UNIX se ressemblent tout de même beaucoup les uns aux autres. L'Open Group y veille. Leur parenté ne se limite pas à ce que montre le schéma ci-dessus. Ils s'échangent régulièrement du code et les nouveautés intéressantes développées sur l'un sont vite reprises par les autres. Une fois que vous en connaîtrez un, vous n'aurez pas de mal à en découvrir un autre.
Puisqu'il faut bien commencer quelque part, je vais vous apprendre à utiliser FreeBSD.
Pourquoi FreeBSD ?
D'abord parce que c'est celui-là que j'utilise moi-même. Autant que je vous parle de ce que je connais le mieux. Mais ce n'est pas la seule raison.
C'est un UNIX très populaire, avec une importante communauté :) disponible pour vous aider sur ses forums en cas de problème.
Il est libre et gratuit. Vous n'aurez donc rien à débourser pour suivre ce tutoriel.
C'est l'un des plus difficiles à prendre en mains (pas trop quand même, surtout avec un bon tutoriel comme celui-ci ;) ). Il est donc plus facile de passer de FreeBSD à Solaris que l'inverse.
Difficile ? Ce n'est pas pour moi, alors...
Pas de panique ! J'ai une bonne nouvelle pour vous : il existe aussi une version facile de FreeBSD, déjà toute pré-configurée et utilisable immédiatement sur votre ordinateur personnel, avec bureau graphique et tout et tout... Elle s'appelle PC-BSD.
Voici donc notre programme :
Dans le prochain chapitre, je vais vous montrer comment préparer votre ordinateur à accueillir UNIX sans perdre votre système d'exploitation actuel.
Dans la Partie 2, nous installerons PC-BSD. Puis je vous présenterai ce système, ses outils graphiques, et tout ce qu'on peut faire avec.
Dans les Parties 3, 4 et 5, nous passerons aux choses sérieuses : pour apprendre les commandes d'UNIX et bien comprendre son fonctionnement, nous repartirons de zéro, avec le FreeBSD "classique", à monter soi-même à la main. Si vous aimez les légos et autres meccanos, si vous préférez faire la cuisine vous-même plutôt que réchauffer des surgelés, alors vous allez vous régaler.
Enfin, dans la Partie 6, je vous parlerai des scripts UNIX, à écrire en (t)csh ou en ksh pour automatiser certaines opérations ou créer vos propres commandes. Vous ne pourrez bientôt plus vous en passer.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, je dois vous présenter quelqu'un :
En Anglais, BSD se prononce « Bisdi ». Voici donc « Beastie ». Beastie est un sympathique démon :diable: , et c'est là encore un jeu de mot avec un DAEMON (Disk And Execution MONitor), c'est à dire un programme informatique s'exécutant en arrière-plan, sans que l'utilisateur y ait directement accès. Vous avez remarqué ses baskets ? Eh oui, Beastie a beau être un démon, c'est d'abord un Californien. ;)
Voici une petite anecdote sur Beastie et les malentendus qu'il a parfois provoqués. Elle est tirée du livre de Greg Lehey, The Complete FreeBSD, que je recommande à tous les anglicistes qui voudront approfondir leurs connaissances sur FreeBSD après avoir lu ce tutoriel : Linda Branagan, spécialiste en DAEMONs, fut un jour abordée dans un restaurant texan par deux locaux, alors qu'elle portait un T-shirt à l'effigie de Beastie. J'ai un peu abrégé :
Pardon, madame. Etes-vous sataniste ?
Non, certainement pas.
Vous voyez, nous nous demandions pourquoi vous portez le seigneur des ténèbres :diable: sur votre poitrine. Nous n'apprécions pas que des gens montrent des images du diable, surtout avec un visage si amical. :)
Oh... mais, ce n'est pas vraiment le diable. C'est juste, euh, une sorte de mascotte.
Et quel genre d'équipe de football a le diable pour mascotte ?
Oh, ce n'est pas une équipe, c'est un système d'ex... euh, :euh: un genre d'ordinateur.
D'où viennent ces ordinateurs sataniques ? :colere2:
De Californie. Et ils n'ont rien de satanique.
Madame, je pense que vous mentez. Et nous apprécierions que vous quittiez cet endroit, maintenant. :colere:
Crois-tu que la police est au courant pour ces ordinateurs diaboliques ?
S'il viennent de Californie, le FBI doit en être informé.
Vous donnez à tout ceci des proportions très exagérées. :( Des tas de gens utilisent ce « genre d'ordinateur » : des universités, des chercheurs, des entreprises. Il est très utile.
Est-ce que le gouvernement utilise ces ordinateurs diaboliques ? :colere2:
Oui.
Et est-ce qu'il paie pour eux ? Avec nos impôts ? :pirate:
Tandis que les deux autres l'escortent vers la sortie, Linda Branagan décide alors d'arrêter les frais : Non. Pas du tout. Vos impôts n'ont rien à voir là-dedans. Les gens du Congrès sont de bons chrétiens :ange: et ne laisseraient jamais faire une chose pareille !
Si vous décidez d'utiliser UNIX au quotidien, vous allez certainement finir, comme avec n'importe quel OS, par rencontrer tel ou tel problème dont la solution ne figure pas dans ce tutoriel. Heureusement, les endroits où vous pourrez trouver de l'aide ne manquent pas. Voyez plutôt :
La doc'
Le premier document à consulter est bien sûr le manuel officiel de votre UNIX. Voici celui de FreeBSD. Les pages man sont également très utiles. Pour les courageux, vous pouvez carrément télécharger le livre The Complete FreeBSD dont je vous ai parlé un peu plus haut. Il est en Anglais.
Les forums
Vous trouverez de l'aide sur ces forums. Les trois derniers sont en Français. Les autres sont anglophones mais comportent parfois une section francophone (moins fournie, bien sûr).
Les entreprises peuvent vouloir s'abonner à un support commercial. Elles sont ainsi certaines de toujours obtenir une réponse à leurs problèmes, étant donné qu'elles ont payé pour, ce qui est toujours sécurisant.
Oracle, IBM, HP, SCO et quelques autres vendent des serveurs accompagnés de leurs UNIX propriétaires respectifs, et proposent à leurs clients ce type de service après-vente. Pour FreeBSD, il est possible de souscrire un support commercial auprès d'iXsystems, une entreprise de type employee-owned company, qui vend des serveurs FreeBSD, participe au développement de cet OS et sponsorise le projet PC-BSD. Notez que ce support est également possible si vous utilisez FreeBSD sur un PC et que vous n'avez pas besoin d'avoir acheté vos machines auprès d'iXsystems.
Vous avez d'abord un choix cornélien à faire : installer UNIX directement sur votre vrai disque dur ou utiliser une machine virtuelle.
Une machine virtuelle, c'est quoi ?
C'est un logiciel qui permet de simuler la présence d'un autre ordinateur, un ordinateur virtuel, à l'intérieur du votre. Vous pouvez choisir de ne pas toucher à votre vrai système et d'installer UNIX* sur cette machine virtuelle. On appelle ça la virtualisation. A ce sujet, vous pouvez lire le tutoriel de kankan et ludofloria pour Windows ou celui de Meuhcoin pour Linux. Il existe plusieurs logiciels de virtualisation, comme VMware, Qemu, etc. Vous pouvez choisir celui que vous voulez. Ici, j'ai pris l'exemple de VirtualBox.
Comme je vous l'ai indiqué au chapitre précédent, nous allons utiliser deux versions distinctes de FreeBSD dans ce tutoriel : FreeBSD classique et PC-BSD. Il serait inutile de les installer toutes les deux sur votre disque dur réel, donc vous en mettrez au moins une (ou les deux, comme vous voulez) sous machine virtuelle. Avant de faire votre choix, sachez que, pour un même ordinateur, un système virtuel va moins vite qu'un système réel. Et que la machine virtuelle n'occupera qu'une partie de votre écran. Donc, si vous comptez conserver et utiliser FreeBSD ou PC-BSD au quotidien après avoir fini ce tutoriel, installez votre version préférée sur votre vrai ordinateur.
Je vous propose de commencer par le commencement : allumer l'ordinateur. Rien que là-dessus, il y a plein de choses à dire.
Je sais bien que c'est le Site du zéro mais on sait quand même allumer un ordinateur. On appuie sur le bouton et voilà... Non ?
Connaissez-vous le Baron de Münchhausen, personnage récurrent de la littérature allemande et héros d'un film de Terry Gilliam ? Pensez à un mélange d'Alice au pays des merveilles, de Gulliver et de Jules Verne, mais à la sauce germanique. Au cours d'une de ses aventures surréalistes, il échappe à la noyade en tirant très fort sur les boucles de ses bottes (bootstraps en Anglais) et en se hissant ainsi vers le haut. o_O
Le Baron de Münchhausen montant un demi-cheval Cet exploit absurde est similaire à celui que doit accomplir un ordinateur qui démarre : charger en mémoire un système d'exploitation alors que c'est le système d'exploitation qui assure le chargement des programmes en mémoire. o_O On appelle donc cette opération le bootstrap, généralement abrégé en "boot".
C'est en fait la carte-mère de l'ordinateur qui va chercher les premières instructions sur l'un des supports de stockage, habituellement le disque dur. Mais vous pouvez lui demander d'aller les chercher ailleurs : sur une disquette, sur un CD-ROM, ou encore sur le réseau par l'intermédiaire de sa carte réseau et d'un Environnement de Pré-eXécution (PXE).
Vous devez donc entrer dans le menu de configuration de votre carte-mère, qu'on appelle le BIOS Setup. Ce n'est possible qu'au moment du démarrage de l'ordinateur : il faut tout de suite appuyer sur la touche consacrée pour ouvrir ce menu. Le problème, c'est que cette touche varie d'un ordinateur à l'autre. C'est souvent Suppr, Echap, F1, F2, F10 ou F12. Parfois, l'écran de démarrage vous l'indique. :)
Sinon, il faut consulter la documentation de votre ordinateur, aller sur le site internet de son fabricant ou faire des essais au hasard. :(
Mais quel rapport avec UNIX ? Qu'allons-nous faire dans le BIOS, au juste ?
En fait, ça dépend !
Si vous pensez vous servir UNIQUEMENT de VirtualBox et si votre ordinateur a un microprocesseur (le composant central, là où se font tous les calculs) de type 32 bits (ou si vous ignorez s'il est en 32 ou 64 bits), laissez tomber le BIOS : vous n'avez pas besoin d'y aller. En principe, ceci dit, les processeurs 32 bits sont maintenant assez anciens.
Si vous comptez installer UNIX sur votre ordinateur réel, il va falloir le télécharger, le graver sur un CD-ROM ou une clé USB puis booter sur ce support. La première chose à faire est donc d'indiquer à votre carte-mère qu'elle doit examiner les ports USB et/ou le lecteur de CD-ROM à chaque démarrage. Si elle ne trouve rien, elle pourra booter en second choix sur le disque dur. Une fois parvenu dans le BIOS, donc, définissez votre lecteur de CD-ROM ou les ports USB comme boot prioritaire. Le menu de BIOS est disposé différemment d'un ordinateur à l'autre donc je ne peux pas vous guider plus en détails. Cherchez bien :euh: : il n'est pas si touffu, non plus. Enregistrez vos modifications avant de quitter.
Si vous voulez profiter pleinement :D de la puissance de votre processeur 64 bits sous VirtualBox, il faut activer la fonction de virtualisation dans le BIOS de votre ordinateur réel. Si, sur votre modèle, le mot virtualisation n'apparaît nulle part dans ce menu, cherchez un "VT-x" ou un "AMD-V" qui soit actuellement Disabled (ou Désactivé). Activez-le. Si vous ne trouvez pas, ce n'est pas grave. ;) D'ailleurs, si votre ordinateur a plus de quatre ans, il ne propose peut-être pas cette option. Il faudra simplement vous contenter d'une machine virtuelle plus lente.
Tant que vous êtes dans le BIOS Setup, essayez aussi de repérer l'option Onboard SATA Mode. Il y a très peu de risques que vous en ayez besoin mais on ne sait jamais. Cette option définit comment votre carte-mère va lire le disque dur. Il y a trois valeurs possibles : RAID, AHCI ou Native IDE. Sur certains modèles d'ordinateurs, il peut arriver, en effet, qu'UNIX refuse de démarrer. Vous ne pourrez même pas lancer le programme d'installation. Si vraiment ça vous arrive, revenez voir cette option et essayez l'une des deux autres valeurs. Native IDE sera probablement la bonne. Cette opération est réversible et ne provoque pas de dégâts sur votre machine.
A présent, il est temps de télécharger l'UNIX de votre choix sur son site officiel. Vous l'aurez compris, c'est FreeBSD et PC-BSD que je prends comme exemple pour ce tutoriel. Nous allons donc nous rendre maintenant sur le site de PC-BSD : http://pcbsd.org/get-it/download-pc-bsd-isotope.
Il faut maintenant choisir l'un des fichiers d'installation dans la colonne de gauche (en gris). Chacun comporte ses avantages. Oubliez toutefois les USBLITE, CD et Boot-Only CD, qui vous obligeraient, pendant l'installation, à télécharger le contenu manquant sur un serveur américain ou allemand.
Je prends 32 ou 64 bits ?
Les versions 32 bits fonctionnent à tous les coups. Mais les versions 64 bits sont plus rapides. Voici les cas dans lesquels vous pouvez choisir 64 bits :
Vous installez PC-BSD sur votre disque dur réel, et votre microprocesseur est en 64 bits.
Votre microprocesseur est en 64 bits et vous avez réussi, au paragraphe précédent, à activer la virtualisation dans BIOS.
Il vous reste maintenant à choisir entre DVD, USB et LiveDVD.
Le LiveDVD sert à tester PC-BSD sans l'installer ni modifier aucunement votre ordinateur. PC-BSD sera exécuté directement depuis le DVD. Vous ne pourrez rien enregistrer mais vous verrez au moins si vos périphériques sont détectés (en principe, oui). Il est étonnement rapide pour un live-DVD mais n'est disponible qu'en Anglais, et pour un clavier QWERTY. Et quand, après l'avoir essayé, vous voulez installer PC-BSD, il y a beaucoup moins d'options disponibles qu'avec le DVD classique.
Reste donc à choisir entre DVD et USB.
Je n'ai ni DVD ni clé USB vierge. Il va falloir que j'en achète un(e) ?
Avec VirtualBox, vous pourrez utiliser directement le fichier DVD téléchargé, sans avoir à le graver. Pour une installation sur système réel, par contre, vous avez effectivement besoin d'un support physique. Vous pouvez vous servir d'une clé USB non vierge mais sachez que tout son contenu précédent va être effacé. USB ou DVD, c'est donc, dans ce cas, une question de préférence.
Faites votre choix, cliquez dessus, puis choisissez (à droite) un serveur de téléchargement, le plus près possible de chez vous. Avant d'appuyer sur le bouton Download, notez soigneusement sa somme MD5 (MD5 Sum).
Elle sert à quoi, cette somme MD5 ?
Tout simplement à savoir si le fichier que vous avez téléchargé est arrivé en bon état sur votre ordinateur. Chaque fois que vous téléchargez une image ISO (ou USB, mais là, c'est moins grave), ayez vraiment ce réflexe de vérifier sa somme MD5. Ce serait dommage de gaspiller un DVD en y gravant un fichier corrompu. :o
Pour moi, aujourd'hui, la somme MD5 est : ac6b2485e0e8a9e3c5f3a51803a5af32
Vérifiez bien la votre.
Une fois le téléchargement terminé, si vous avez choisi l'image USB, décompressez-la avec votre gestionnaire d'archives habituel. Il vous faut maintenant un logiciel pour calculer la somme MD5 et la comparer à celle que vous avez lue sur le site. Sous Windows, vous pouvez prendre md5summer. Sous Linux, il y a Check-File-Integrity. Sous Mac OS X, l'utilitaire s'appelle tout bêtement MD5.
Si les deux sommes sont égales, tout va bien. :) Sinon, il faut recommencer le téléchargement. :colere2:
Si votre OS actuel est Linux, vous trouverez VirtualBox OSE (Open Source Edition) dans les dépôts de votre distribution préférée. Dans tous les autres cas, la version non-libre (mais néanmoins gratuite) est téléchargeable ici. Vous pouvez aussi installer la version non-libre sous Linux (même lien) et profiter de quelques fonctionnalités supplémentaires, que nous n'utiliserons pas dans ce tutoriel.
Une fois VirtualBox installé, démarrez-le. En haut à gauche de votre fenêtre, vous avez quatre gros boutons : Nouveau, Préférences, Lancer et Rejeter. C'est bien sûr en cliquant sur Nouveau que vous allez commencer.
Donnez un nom à votre machine virtuelle et indiquez en dessous quel système d'exploitation vous allez installer. Sur l'écran suivant, on vous demande la quantité de mémoire vive (RAM) que vous souhaitez allouer à la machine virtuelle. Mettez un peu moins de la moitié de la RAM de votre ordinateur réel. Dans mon cas, cela donne 226 Mo. :( Pour vous, avec les machines que vous avez maintenant, cela fait certainement beaucoup plus. :)
Ensuite, vous allez créer un disque dur virtuel. Non, aucun nouveau disque dur ne va se matérialiser comme par magie dans votre boîtier d'ordinateur. :magicien: C'est un simple fichier que vous allez créer. Votre machine virtuelle prendra ce fichier pour son disque dur. (Quelle naïve ! ;) )
Retour à la procédure "classique". L'étape suivante consiste à choisir votre Type de conteneur disque dur. Inutile de vous expliquer ce que c'est, la boîte de dialogue le fait très bien. En choisissant une taille dynamique, la taille du fichier-disque dur s'adaptera à vos besoins. Cliquez sur Suivant et affectez-lui une taille maximale. 15 Go devraient suffire.
Quoi ? Je ne vais pas créer un fichier de 15 Go, quand même ?
15 Go, c'est la taille maximale du fichier. Au début, il sera beaucoup plus petit. Ensuite, vous installerez des programmes et là, c'est sûr, il va grandir.
Après un récapitulatif, cliquez sur Terminer. Votre machine virtuelle sera bientôt disponible mais il faut encore la configurer. Cliquez l'engrenage orange : le gros bouton Préférences (ou Configuration dans certaines versions).
Une boîte de dialogue s'ouvre. Nous voulons que la machine virtuelle lise l'image ISO que vous avez téléchargée sur votre disque dur réel. Dans la colonne de gauche, il faut choisir Stockage (ou Support sur certaines versions). Vous voyez alors au centre de la fenêtre le dessin d'un petit CD à côté duquel il est écrit Vide. Cliquez-dessus. Puis, dans la partie droite, cliquez sur la petite icône représentant elle-aussi un CD, et sur Choisissez un fichier de CD/DVD virtuel. Sélectionnez votre image ISO.
Si vous avez pris la version 64 bits de PC-BSD, il reste une étape : toujours dans la fenêtre Préférences (ou Configuration), cliquez sur Système dans la colonne de gauche puis sur l'onglet Accélération. Cochez la case VT-x/AMD-V (si elle ne l'est pas déjà).
C'est prêt. Un tableau vous montre toutes les caractéristiques de votre machine virtuelle. Il est temps de cliquer sur le gros bouton Lancer (la flèche verte).
Votre écran virtuel s'allume. o_O En bas, un message vous demande d'appuyer sur F12 pour choisir sur quel disque démarrer. Ce n'est normalement pas nécessaire mais, au cas où, appuyez sur F12 et désignez le lecteur de DVD/CD-ROM.
Si ! En désignant votre image ISO à l'instant, c'est comme si vous aviez inséré le DVD qu'elle représente dans un lecteur virtuel. Je sais, ça fait beaucoup de virtuel. :D
En tout cas, les préparatifs sont finis pour vous et vous pouvez passer au chapitre suivant pour procéder à l'installation. Cela vous évitera d'effacer Mac OS X par erreur.
D - Si vous choisissez l'installation sur système réel
Vous allez maintenant graver votre fichier d'installation sur un DVD ou sur une clé USB.
CD-ROM
Il vous faut pour cela un logiciel de gravure. Sous Linux, vous avez certainement Brasero ou K3B. Sous Windows, si vous n'avez pas Nero, téléchargez CDBurnerXP ou FreeDiscBurner. Sous Mac OS X, vous pouvez prendre Burn, par exemple. Chaque logiciel a son propre fonctionnement mais c'est toujours très intuitif. Il y a quand même une erreur à ne pas commettre : celle de graver l'ISO en tant que fichier ordinaire. Gravez-le bien en tant qu'image disque.
Clé USB
Là aussi, il vous faut un logiciel spécialisé pour préparer une clé USB sur laquelle vous pourrez "booter". Par exemple, vous pouvez vous servir de win32diskimager pour Windows.
Sous Linux, il y a la commande dd. Sur Mac aussi, logiquement :
dd if=FichierImage.img of=/dev/da0 bs=64k
En remplaçant /dev/da0 par le nom du fichier qui, sur votre système, représente votre clé USB.
PC-BSD est maintenant prêt pour l'installation. :) Mais votre disque dur aussi va devoir s'y préparer.
Partitionner un disque, c'est y délimiter des partitions, des "zones", aux propriétés différentes. Lorsqu'il y a plusieurs OS sur le même ordinateur (ce qui sera bientôt votre cas), chacun n'a le droit d'écrire que sur la ou les partitions qui lui sont réservées.
Je parie que votre disque dur est actuellement occupé par les partitions de votre (éventuellement vos deux) OS actuel(s). ;) Même si vos fichiers n'occupent pas réellement tout l'espace disque, celui-ci est déjà réservé et on ne peut pas ajouter, comme ça, un nouveau système d'exploitation. Il faut d'abord lui faire de la place en réduisant au moins une des partitions actuelles.
Si la partition à réduire est actuellement utilisée par Windows, il faut d'abord la défragmenter à partir du Panneau de configuration (rubrique Performances et Maintenance), c'est à dire réorganiser les données sur le disque dur, car Windows a tendance à éparpiller des fragments d'un même fichier aux quatre coins de ses partitions.
Et si vous avez sur votre disque de vieux fichiers dont vous ne vous servez plus depuis longtemps, c'est le bon moment pour faire un peu de ménage en les supprimant.
Les programmes d'installation de FreeBSD et PC-BSD peuvent créer ou formater des partitions. Mais il ne savent pas réduire la taille d'une partition existante sans la détruire. Il faut donc préparer le terrain avec un logiciel de partitionnement. La procédure à suivre dépend de l'OS que vous utilisez actuellement. Si c'est Linux ou Mac OS X, lisez tout de même la partie consacrée à Windows : il y a des choses très importantes que je ne vais pas dire 3 fois.
Sous Windows
Je vous propose d'utiliser le logiciel EaseUs Partition Master, à télécharger ici. La Home Edition (gratuite) nous suffira largement. Une fois le logiciel installé et démarré, vous allez voir ceci :
Dans cet exemple, le disque dur est divisé en trois partitions principales (on dit aussi des partitions primaires). Sur votre disque à vous, les tailles sont certainement différentes. Un disque dur peut comporter jusqu'à quatre partitions primaires. S'il y en a déjà quatre sur le votre (ce qui m'étonnerait beaucoup), vous ne pourrez pas installer UNIX, à moins d'en supprimer une ou d'en fusionner deux. En effet, un UNIX doit toujours disposer d'une partition primaire complète : une partition logique ne suffit pas.
Quoi qu'il en soit, ces partitions occupent l'ensemble du disque. Il faut en réduire au moins une pour faire de la place. Sélectionnez-la maintenant et cliquez donc sur l'icône Resize/Move.
Allons-y, et concentrez-vous bien, c'est là qu'il ne faut pas faire d'erreur. Nous allons réduire la taille d'une des partitions de Windows. Le moyen le plus simple est encore de la réduire visuellement : cliquez sur le petit rond bleu-clair à gauche ou à droite (selon le côté où vous voulez faire de la place) et maintenez le bouton de la souris enfoncé pendant que vous glissez pour comprimer la partition.
Libérez au moins 15 Go pour installer UNIX. Si vous comptez l'utiliser beaucoup, prévoyez-en davantage. 50 Go, peut-être ? Lorsque vous êtes satifaits de votre répartition, cliquez sur OK. Vous voyez qu'il y a maintenant de l'espace non alloué (Unallocated) disponible.
Ce serait trop bête de laisser cet espace libre en plan sans rien en faire. Nous allons y créer une partition pour UNIX (PC-BSD, en l'occurence). Sélectionnez-le et cliquez sur l'icône Create au-dessus.
Le Partition Label est un nom que vous pouvez donner à votre partition pour la reconnaître facilement. Mettez ce que vous voulez.
Comme je vous l'ai expliqué plus haut, cette partition doit être primaire.
File System vous permet de choisir le format de votre nouvelle partition.
Les formats de systèmes de fichiers déterminent la façon dont les fichiers sont organisés sur le disque. FreeBSD (et donc PC-BSD aussi) utilise le format UFS (Unix File System) ou ZFS (Zettabyte File System).
Il n'y a ni UFS ni ZFS dans la liste des formats disponibles. Lequel je choisis ?
Mettez n'importe lequel pour l'instant. Evitez juste NTFS pour ne pas risquer de confondre cette partition avec celles de Windows. Là, j'ai mis EXT2. C'est un ancien format qu'utilisaient les anciens Linux. C'est le programme d'installation de PC-BSD qui corrigera ce format.
Plus bas dans la fenêtre, vous pouvez réduire la taille de la partition, si vous ne voulez pas qu'elle occupe tout l'espace libre. Ce ne sera pas nécessaire. Allez sur OK. De retour dans la fenêtre principale, vérifiez que vous n'avez pas fait de bêtise. Il est encore temps, en cas de pépin, de tout annuler avec le Undo en haut à gauche.
Par contre, si tout ceci vous convient, vous allez pouvoir demander l'application de vos modifications avec Apply. Et là, vous ne pourrez plus revenir en arrière. Le processus de partitionnement s'exécute alors automatiquement, en redémarrant plusieurs fois votre ordinateur. Vous n'avez pas besoin d'intervenir pendant ce processus. Finalement, Windows redémarre normalement et vous rend la main.
Sous Linux
Nous allons utiliser le programme GParted (Gnome Partition editor). Le problème, c'est qu'il ne faut pas l'exécuter directement depuis le disque dur que vous voulez partionner. Si vous avez conservé un Live CD, un Live DVD ou une clé USB live de votre distribution, vous trouverez GParted dessus.
Sinon, il faut en refaire un. Je vous recommande Parted Magic : une petite distribution très simple conçue justement dans ce but. Ou alors, si vous ne voulez pas consommer un autre support physique, vous pouvez installer le logiciel UNetbootin (regardez dans vos dépôts).
Lancez ce logiciel puis demandez l'installation de Parted Magic sur le disque dur. Inutile de lui préparer une partition dédiée : il va juste se faire une petite place sur la partition de votre Linux actuel, sans gêner personne.
Une fois Parted Magic installé, il faut redémarrer. Vous verrez deux nouvelles options dans votre GRUB : UNetbootin et pmagic_iso. Choisissez UNetbootin. Il ne va rien se passer pendant 30 bonnes secondes, puis Parted Magic va démarrer.
Vous pouvez maintenant lancer GParted (alias Partition Editor). Voici à quoi il ressemble une fois ouvert :
Cette fois-ci, je vous ai mis un exemple de disque dur déjà très partitionné. Vous voyez deux partitions primaires, sda1 et sda2, ainsi qu'une troisième à droite : sda3. La partition sda4, en bleu clair, est une partition étendue, subdivisée en trois partitions logiques. Il y a donc déjà 4 partitions primaires et il faut impérativement en supprimer une (après avoir mis son contenu en lieu sûr) avant d'installer UNIX. Chez vous, il n'y a probablement qu'une ou deux partitions primaires, dont une est éventuellement étendue.
Au dessus de la table des partitions, vous voyez 6 icônes. De gauche à droite, elles permettent de :
Créer une partition
Détruire une partition
Redimensionner ou déplacer une partition (ne déplacez que des partitions vides).
Copier une partition
Coller une partition (Ces deux options servent à recopier le contenu d'une partition dans une autre. Je ne garantis pas la fiabilité du presse-papier si la partition est grande).
Valider les changements (A NE PAS UTILISER A LA LEGERE)
Bon, quand il faut y aller... Concentrez-vous bien, là. :colere2:
Cliquez sur la partition que vous voulez réduire. Repérez bien quel espace est actuellement occupé sur cette partition et quel est son format. Cliquez sur Redimensionner ou déplacer une partition. Ensuite, tout se passe comme sous Windows. Libérez au moins 15 Go. Une fois que vous êtes surs de vous, cliquez sur l'icône verte pour valider vos modifications. Elles vont être écrites sur votre disque dur et vous ne pourrez plus revenir dessus.
Sous Mac OS X
Vous allez avoir besoin de deux outils. D'abord, un boot manager, c'est à dire un programme qui se lance au démarrage de votre Mac et vous demande quel OS vous voulez utiliser. rEFIt, par exemple, ira très bien. L'autre outil qu'il vous faut, c'est bien sûr le logiciel de partitionnement. Il s'appelle BootCamp. Avec lui, libérez de l'espace disque et créez une nouvelle partition primaire pour FreeBSD.
N'ayant pas de Macintosh a ma disposition, je ne peux ni vous en dire beaucoup plus ni vérifier par moi-même que cette procédure fonctionne vraiment. Tenez-moi au courant... :)
Avant d'aller plus loin, renseignez-vous aussi sur la manière dont votre disque est actuellement partitionné. Vous aurez besoin de cette information au chapitre suivant. Sur les Macs récents, les tables de partitions sont de type GPT (GUID Partition Table). Mais vérifiez bien si c'est le cas de votre modèle à vous.
Quand c'est fini, redémarrez votre ordinateur et vérifiez que tout fonctionne bien.
Fin des préparatifs ! On va enfin pouvoir s'amuser. :D
Vous avez bien achevé vos "Préparatifs du voyage" ? Vous pouvez donc essayer PC-BSD. Introduisez votre clé USB ou votre DVD d'installation (réel ou virtuel) dans le lecteur adéquat, et redémarrez l'ordinateur.
Après quelques messages système, qui vous disent que le noyau de FreeBSD est chargé avec plusieurs modules complémentaires, la première chose que vous allez voir, c'est le menu de boot :
Appuyez juste pour Entrée ou sur 1 pour un démarrage classique. D'autres messages systèmes défilent, puis le programme d'installation démarre :
La colonne de gauche vous montre les différentes étapes du processus d'installation : vous allez d'abord indiquer votre langue (Language) puis la disposition de votre clavier (Keyboard). Vous choisirez ensuite quel System installer (PC-BSD ou FreeBSD), indiquerez où et comment l'installer sur votre Disk (réel ou virtuel), avant de définir les utilisateurs (Users), le type de bureau que vous voulez (Desktop) et quelques Applications à installer en même temps que le système. Après un petit récapitulatif (Summary) et une confirmation de votre part, l'Installation proprement dite se fera automatiquement, en fonction de tous vos choix précédents.
Les 4 boutons du bas (1 à gauche et 3 à droite) vous permettent à tout moment de demander de l'aide, d'annuler l'installation, de revenir en arrière ou de continuer.
Je crois que vous n'avez pas besoin de moi pour choisir une langue, un fuseau horaire et votre type de clavier. Le système à installer est PC-BSD. Pour la source d'installation, cochez DVD/USB.
Le partitionnement
Nous arrivons à l'étape un peu délicate : le partitionnement. Comme vous avez préparé le terrain au chapitre précédent, ce sera assez simple. Si vous avez déjà un autre OS sur votre disque dur et si vous ne voulez pas le perdre, ne cochez surtout pas la case "Utiliser un disque entier". Dans mon exemple (voir image ci-dessous), le disque dur s'appelle ada0. Il comporte deux partitions occupées par Linux et un espace libre de 12371MB.
Pour installer PC-BSD dans cet espace vide, sélectionnez-le. Sur Mac, choisissez plutôt la partition primaire que vous avez créée avec BootCamp pour FreeBSD.
Vous pouvez définir quelques options. Si votre ordinateur est assez puissant (au moins 2 GB de RAM), je vous recommande le format ZFS, qui présente de nombreux avantages (nous verrons lesquels). Sur PC, évitez le partionnement GPT, qui effacerait vos autres OS. (Je crois que Mac OS X est déjà en GPT, mais vérifiez). Le cryptage des données n'est pas non plus franchement nécessaire et aurait pour effet de ralentir leur lecture. Une fois vos options choisies, cliquez sur le gros bouton + Ajouter et indiquez la taille de votre partition PC-BSD. J'ai mis 12366MB, juste un peu moins que l'espace disque disponible. Cliquez enfin sur Suivant.
Les utilisateurs
Maintenant, vous allez créer plusieurs utilisateurs. En effet, les UNIX sont des systèmes d'exploitations multi-utilisateurs : plusieurs personnes peuvent se connecter à une même machine et travailler dessus. Mais tous n'ont pas forcément tous les droits. Certains ont le droit de lire tel fichier et pas tel autre. D'autres ont le droit de modifier ces fichiers et d'autres encore ne peuvent que les exécuter. Sur tout système UNIX, il y a toujours un utilisateur particulier, qui a tous les droits : l'administrateur, également appelé superutilisateur (TIN TIN TIN !) :zorro: ou encore root : Charlie Root pour les intimes. Ce superutilisateur, bien entendu, c'est vous, vous qui êtes en train d'installer le système. Et ce qu'on vous demande maintenant, c'est de définir le mot de passe de l'utilisateur root. Tapez-le dans chacun des deux cadres en haut de l'écran.
Créez ensuite d'autres utilisateurs. Des utilisateurs ordinaires, cette fois, un pour chaque personne susceptible d'utiliser votre système. Il faut donc au moins un compte pour vous-mêmes.
Mais moi, je n'ai pas déjà un compte ? Celui de root ?
Si. Mais quand je vous dis que root a tous les droits, il a vraiment tous les droits, y compris celui de détruire le système par inadvertance. Il vaut donc mieux vous connecter le moins souvent possible en tant que root : uniquement quand vous avez des tâches d'administration à accomplir. Le reste du temps, vous utiliserez un compte d'utilisateur ordinaire.
Pour chaque utilisateur, donnez-lui d'abord un nom court, en un seul mot, puis son nom complet, et enfin son mot de passe. Le shell est le programme qu'utilisera PC-BSD pour interpréter les instructions de cet utilisateur. Laissez csh, c'est très bien. Vous pouvez maintenant cliquer sur + Ajouter et passer à l'utilisateur suivant. S'il n'y en a plus d'autre, vous pouvez passer au...
Choix du bureau
Vous n'avez peut-être pas l'habitude de choisir le type de bureau que vous utilisez. Avec Windows, il n'y a qu'un seul bureau. Celui-ci :
On peut le personnaliser un peu, mais à peine. Sur Mac, c'est pareil : même bureau pour tout le monde. Sous UNIX, par contre, vous avez le choix.
KDE est le bureau typique sous PC-BSD. Vous pouvez voir qu'il est pré-coché et c'est lui que je vais vous présenter dans la suite du tutoriel. Mais vous pouvez tout aussi bien choisir GNOME, LXDE (celui qui consomme le moins de RAM) ou Xfce. Vous pouvez même en installer plusieurs (ce sera plus long, bien sûr) et en changer tous les jours. Les voici tous. De gauche à droite : GNOME, Xfce, LXDE et KDE.
GNOME va bientôt changer du tout au tout. Il est donc inutile que je vous parle davantage de la version actuelle, même si elle est très bien.
Pour KDE, le problème est qu'il inclut beaucoup de logiciels inutiles, qui peuvent ralentir votre installation et encombrer ensuite votre menu des applications. Je vous conseille donc de cliquer sur le petit + à côté de KDE et de décocher tout ce qui vous paraît inutile, comme par exemple la suite bureautique KOffice (moins bien qu'OpenOffice ou LibreOffice), les KDE-Toys, KDE-Games, etc.
Dans le même menu, vous pouvez installer les fichiers de traduction (Base-I18N), pour avoir un système tout en Français, quelques logiciels, et des pilotes pour faire fonctionner des périphériques :
Par exemple, si vous avez une imprimante HP, cochez HPLIP. Et si votre carte graphique est de marque nVIDIA, prenez aussi le pilote correspondant. Plus bas, vous trouverez des gestionnaires de fenêtres : des programmes qui gèrent le comportement des fenêtres. Si vous ne savez pas ce que c'est, inutile de vous en préoccuper maintenant : le bureau que vous avez coché plus haut en comporte déjà un, et Fluxbox (un autre) est installé par défaut. Mais si vous en voulez encore davantage, Awesome, IceWM, Openbox, ScrotWM et Window Maker sont à votre disposition.
Le petit marché continue sur l'écran suivant, où on vous propose de télécharger le catalogue des ports et le code-source de FreeBSD (sa recette de fabrication). Prenez les sources : nous en aurons besoin. Le catalogue des ports, par contre, évolue chaque jour et la version présente sur le DVD est sans doute déjà obsolète. Ce n'est donc pas la peine de l'installer. Je vous expliquerai plus tard à quoi sert ce catalogue et comment récupérer la version à jour.
Il est temps de faire le point sur vos choix, dont voici le résumé :
Vous pouvez remarquer que la partition de PC-BSD (ada0s3, dans mon cas) a été découpée en zones plus petites : des tranches. On voit ici une petite tranche de 1024MB au format UFS, intitulée /boot. On y trouve les fichiers qui servent au démarrage de PC-BSD. La tranche swap est un "espace d'échange", utilisé quand la mémoire de l'ordinateur est saturée. Les 3 autres tranches : /, /var et /usr, sont au format ZFS. Vous saurez bientôt à quoi chacune correspond. Vos fichiers personnels, comme tout ce qui ne fait pas partie du système de base de FreeBSD, iront sur la grande tranche /usr.
A la fin, retirez votre DVD de son lecteur et redémarrez.
Sous VirtualBox, retirer le disque du lecteur signifie cliquer sur Ejecter le CD/DVD dans le menu Périphériques et le sous-menu Lecteurs CD/DVD.
S'il n'y a que PC-BSD sur votre disque dur (par exemple parce que vous êtes sous VirtualBox), votre ordinateur redémarre et le lance. Dans ce cas, c'est simple. Vous pouvez passer tout de suite au C.
Par contre, si votre ancien système d'exploitation est toujours présent à côté de PC-BSD, c'est lui qui démarre maintenant. Pour accéder à PC-BSD, il va falloir reconfigurer votre Boot Manager : le programme qui se lance au démarrage de l'ordinateur et qui charge ensuite le système d'exploitation.
Il n'est pas installé sur l'une des partitions dont nous venons de parler mais dans une zone particulière du disque dur qu'on appelle le Master Boot Record (MBR). Il s'agit des 512 premiers octets du disque dur, ceux que l'ordinateur lit en premier quand il boote.
Cohabitation avec Windows
Par défaut, le Boot Manager de Windows ne sait lancer que Windows. Il faut donc le modifier, grâce au programme EasyBCD, à télécharger ici. Quand vous lancez easyBCD, vous voyez cette fenêtre. Dans la liste de gauche, cliquez sur le bouton Add/Remove Entries.
Dans le cadre à droite, cliquez sur l'onglet Linux/BSD. C'est comme ça : vus depuis Windows, Linux et UNIX, c'est un peu la même tambouille. ;) Sélectionnez le type FreeBSD/PC-BSD, tapez un nom et indiquez le numéro de la partition où vous venez d'installer PC-BSD. Elle doit être au format Unknown (inconnu, car Windows ne connaît ni l'UFS ni le ZFS). Quand c'est fait, cliquez sur le bouton Add Entry. En cliquant ensuite sur View Settings (en haut à gauche), vous pouvez constater l'apparition d'un second paragraphe mentionnant FreeBSD (ou PC-BSD).
Cohabitation avec Linux
Le Boot Manager de Linux s'appelle GRUB. Il faut le configurer pour qu'il détecte FreeBSD. Le tutoriel de drakes00 vous explique tout sur GRUB. En résumé, selon la version de GRUB que vous utilisez, il faut éditer le fichier /etc/grub.d/40_custom s'il existe ou bien le fichier /boot/grub/menu.lst.
Dans ce fichier, repérez le paragraphe consacré à Windows (il contient l'instruction chainloader + 1, indiquant qu'il faut lire le premier octet de la partition de Windows) et faites en un équivalent pour FreeBSD, en remplaçant le numéro de partition (hd quelque chose, ou sd autre chose) par celui de votre partition FreeBSD.
Voici mon 40_custom à moi. Cela peut vous aider :
brice@Acer:/etc/grub.d$ cat 40_custom
#!/bin/sh
exec tail -n +3 $0
# This file provides an easy way to add custom menu entries. Simply type the
# menu entries you want to add after this comment. Be careful not to change
# the 'exec tail' line above.
menuentry "PC-BSD 9" {
set root='(hd0,1)'
chainloader +1
}
Pas d'inquiétude à avoir : si vous vous trompez de numéro de partition, FreeBSD ne sera pas détecté mais vous pourrez toujours revenir ici pour arranger ça. ;) Enregistrez le fichier modifié. Selon votre distribution, vous aurez peut-être besoin d'exécuter (en root) la commande update-grub pour que vos modifications soient prises en compte. C'est par exemple inutile sous Fedora mais indispensable sous Ubuntu.
Cohabitation avec Mac OS X
Vous avez installé le boot manager rEFIt au chapitre précédent. Vous n'avez donc plus qu'à choisir BSD dans le menu qu'il vous propose au démarrage de l'ordinateur.
Voila, cette fois, c'est fini. Vous allez pouvoir lancer PC-BSD.
Votre nouveau système d'exploitation démarre donc pour la première fois. Après les messages systèmes, vous allez choisir la résolution de votre écran et le pilote de votre carte graphique :
Le pilote graphique vesa fonctionne à tous les coups mais ce n'est pas le meilleur. En fonction de la marque de votre carte graphique, vous pouvez choisir un pilote plus adapté. Cliquez sur Apply. Votre configuration est testée. Si ça ne va pas, si vous avez choisi un pilote incompatible avec votre carte graphique ou une résolution trop élevée, vous êtes automatiquement ramenés à l'écran précédent pour faire un nouveau choix. Sinon, vous allez pouvoir vous connecter.
Cliquez sur votre nom. Avant de saisir votre mot de passe, pensez à choisir votre langue et votre clavier. Ce choix sera mémorisé pour les démarrages futurs. Si vous avez installé plusieurs bureaux ou gestionnaires de fenêtres, vous pouvez aussi choisir celui que vous utiliserez aujourd'hui. L'icône bleue à droite permet d'activer quelques options d'accessibilité, tandis que l'interrupteur (encore plus à droite) sert à éteindre ou redémarrer l'ordinateur. Tapez votre mot de passe puis cliquez sur Log In.
Vous voici enfin sur votre bureau KDE. En fait, le bureau proprement dit s'appelle Plasma. Le nom KDE désigne l'ensemble formé par le bureau Plasma et les applications qui vont avec.
Une fenêtre d'accueil vous présente un peu PC-BSD. Ensuite, vous pouvez partir vous-même à la découverte de ce nouvel environnement de travail.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
En premier lieu, vous avez dû remarquer les trois raccourcis sur le bureau.
AppCafé : le "café des applications". Une interface conviviale pour choisir de nouveaux logiciels à installer.
Panneau de contrôle : Pour tout configurer.
Handbook PC-BSD : le manuel d'utilisation officiel de PC-BSD.
Regardez en bas à droite de votre écran. Vous y verrez plusieurs icônes de notification. Comme il y en a pas mal, je vais vous les détailler, de gauche à droite :
Les deux premières icônes à gauche sont des raccourcis que j'ai choisi de placer sur le tableau de bord pour y accéder rapidement. Pour l'instant, vous ne les avez pas.
Si vous cliquez sur le i entouré, et si le système a quelque chose à vous dire, il le fera. Typiquement, il vous indiquera ici qu'un téléchargement est terminé ou qu'il a fini de recopier tout le contenu du dossier Vidéos dans un dossier Films.
Si vous utilisez une méthode dactylographique particulière, vous pouvez la configurer en faisant un clic droit sur l'icône suivante (le clavier avec une Terre à gauche).
L'icône HP est là car j'ai une imprimante de cette marque et j'ai donc sélectionné HPLIP pendant l'installation (voir ci-dessus). Un clic droit sur cette icône permet de configurer les impressions. Mais ce n'est pas le seul outil pour ça (heureusement : toutes les imprimantes de sont pas de marque HP).
La petite icône "bouclier" n'a rien à voir avec la sécurité. Elle concerne les mises à jour. Quand elle est verte : tout est à jour. Quand elle est bleue, des applications que vous avez installées via l'AppCafé peuvent être mises à jour. Cliquez sur l'icône pour ouvrir le gestionnaire de mises à jour. Si elle devient jaune, c'est PC-BSD lui-même que vous pouvez réactualiser. Et si elle devient rouge, c'est qu'il faut absolument vous mettre à jour pour corriger un bug important.
On continue avec la formidable Bouée de sauvetage. Je vous la présenterai en détails.
Les ciseaux représentent le presse-papier (ce que vous avez copié et pouvez maintenant coller quelque-part).
Le contrôle du volume. Pas besoin de vous faire un dessin.
Les périphériques USB que vous avez branchées ou les autres partitions de votre disque dur. Ici, vous pouvez par exemple accéder à vos fichiers restés sous Windows.
Le petit triangle permet d'afficher des icônes supplémentaires, comme un agenda.
Le niveau de votre batterie. Il n'a de sens que si vous utilisez un portable. Dans ce cas, une icône wifi pourra aussi apparaître.
L'heure
Les plasmoïdes : des petits gadgets KDE.
Le menu principal s'ouvre en cliquant sur le logo en bas à gauche (la boule de feu). Les logiciels y sont classés par catégories. Et vous verrez que, quand vous en installez un nouveau, il se range automatiquement dans la bonne. Vous pouvez placer vos applications préférées dans l'onglet Favoris, où vous trouverez tout de suite, ou même sur le tableau de bord.
Pas la peine de vous en dire plus sur le bureau lui-même. On retrouve les mêmes principes que sur votre OS habituel (icônes, fenêtres, etc.). Le manuel de PC-BSD est là si vous voulez des précisions. Celui de KDE aussi : vous pouvez l'afficher en tapant Alt F2 puis help puis Entrée.
Je ne vous apprends pas ce qu'est un fichier. Et vous savez bien que, sur un ordinateur, les fichiers sont rangés dans des dossiers (des répertoires, si vous préférez). Des dossiers qui peuvent s'emboîter les uns dans les autres et former un arbre. C'est comme ça sous Windows et c'est pareil sous UNIX. Mais sous UNIX, la racine de cet arbre ne s'appelle pas C:\. Elle s'appelle /.
Pour visiter l'arbre des dossiers et y trouver vos fichiers, il vous faut un logiciel spécial : un explorateur. Sur le bureau KDE, vous en avez deux pour le prix d'un : Konqueror et Dolphin. Vous les trouverez facilement dans le menu principal, section Favoris :
Konqueror fait aussi office de navigateur web. Sur les autres bureaux, vous trouverez des logiciels équivalents : Nautilus pour GNOME, Thunar pour Xfce ou PCManFm pour LXDE. Ouvrez donc l'explorateur de votre choix. Voici l'arbre que vous allez explorer :
La première fois, c'est impressionnant o_O de découvrir tous ces dossiers. Vous ferez peu à peu connaissance avec eux, en commençant par votre dossier personnel. Si vous n'êtes pas root, votre dossier personnel est le seul dans lequel vous avez le droit d'écrire, avec ses sous-dossiers, bien sûr. Parlons-en, justement, de ces sous-dossiers. Il y a d'abord Desktop (Bureau) : les fichiers que vous mettez dedans apparaîtront sur le bureau, dans la zone "Dossier du bureau". Ceux que vous téléchargez sur le web vont habituellement dans Downloads (Téléchargements). Vous voyez d'autres sous-dossiers pour ranger tous vos documents, images, musiques, vidéos. Et vous pouvez en créer d'autres, autant que vous voulez. Si vous êtes débutant, inutile de faire attention à GNUstep. C'est une bibliothèque graphique, équivalente à la Cocoa de Mac OS X. Le suffixe step fait d'ailleurs référence à NextStep (voir le schéma sur la généalogie des UNIX, dans le premier chapitre). Certaines applications se servent de cette bibliothèque. Evitez donc juste de la supprimer.
Voyons maintenant le reste de l'arbre. Directement sous la racine, on trouve donc une quinzaine de dossiers, le fichier COPYRIGHT, et quelques raccourcis vers d'autres dossiers. J'ai entouré etc, où sont rangés les fichiers de configuration du système. Il y a bien sûr des outils graphiques pour tout configurer mais les utilisateurs avancés préfèrent souvent modifier directement ces fichiers. Je vous montrerai comment faire dans un futur chapitre. D'ici là, évitez bien entendu d'y toucher : vous pourriez endommager votre système. ;)
Sur la même ligne, il y a root, le dossier personnel du superutilisateur. Tous ses dossiers ont également des sous-dossiers. Sur l'image ci-dessus, vous pouvez voir que usr en a 15, plus un raccourci. Sous home, vous trouverez votre dossier personnel. Toutes les applications qui ne font pas partie du système de base de FreeBSD se rangent dans les dossiers local et pbi. Dans src, il y a le code-source du système. Vous remarquerez aussi quatre dossiers marqués d'un point vert, qui s'appellent bin ou sbin. Les commandes d'UNIX sont dedans.
Mais, il y a deux dossiers bin ! Comment les distinguer ?
On peut aussi, et on le fait très souvent, désigner un fichier ou un dossier par son nom complet, également appelé chemin d'accès car il montre comment aller de la racine à ce fichier (ou dossier). Le premier bin, à gauche du schéma, est juste sous la racine. Et la racine s'appelle /. Son chemin d'accès est donc très simple : /bin. L'autre est un sous-dossier de /usr. On l'appelle donc /usr/bin. Si, dans votre sous-dossier Documents, vous créez un fichier monFichier, son chemin d'accès sera : /usr/home/[votre nom d'utilisateur]/Documents/monFichier.
Vous avez compris ? Alors, dites-moi. Quel est le chemin d'accès du fichier kernel, que j'ai également entouré sur le schéma ?
/boot-mount/boot/kernel/kernel
Ce kernel n'est pas n'importe quel fichier. Son symbole en forme d'engrenage indique déjà qu'il s'agit d'un programme exécutable. Mais ce n'est pas non plus n'importe quel programme. C'est le plus important de tous : le noyau de FreeBSD. Nous reparlerons de lui plus tard...
Konqueror est un très bon explorateur de disque. Comme navigateur web, par contre, il n'est quand même pas ce qui se fait de mieux. Enfin, je trouve... Il y a par exemple certaines pages web qu'il n'arrive pas à lire. Pour trouver un meilleur navigateur, nous allons donc nous diriger vers le "café des applications" : l'AppCafé.
Dans la rubrique Web (tout en bas), vous allez trouver plusieurs navigateurs :
Sous PC-BSD, ces navigateurs sont configurés pour utiliser par défaut un nouveau moteur de recherche appelé blekko. Bien entendu, s'il ne vous plait pas, il est facile de changer.
Cliquez sur l'application que vous voulez installer, puis sur la grosse flèche bleue pour commencer le téléchargement. Tous les fichiers nécessaires au fonctionnement du logiciel demandé sont regroupés dans un paquet de fichiers, qu'on appelle un paquet PBI. PBI est un format de paquet. Il signifie : Push Button Installer (installateur presse-bouton). En effet, il suffit d'appuyer sur un bouton (ou plutôt de cliquer sur une grosse flèche bleue) pour installer le logiciel.
Combien y a-t-il d'applications disponibles ?
Le système des PBI est encore assez récent et il a été entièrement réformé à l'occasion de la sortie de PC-BSD 9, ce qui a obligé les développeurs à refaire tous les paquets. Il n'y a donc pour l'instant que quelques centaines de logiciels dans l'AppCafé. Mais cela augmente très vite et, d'ici quelques mois, il y en aura autant que sur FreeBSD (près de 23000 ports, dont je vous parlerai dans la Partie 2).
En attendant, pour les impatients, vous pouvez télécharger un PBI en attente de validation, ce qui contribuera justement à le tester. Voici le serveur pour la version 64 bits de PC-BSD 9 et celui de 32 bits.
Imaginons, par exemple, que vous vouliez installer Skype. Ce logiciel n'est pas encore dans l'AppCafé.
Vous suivez donc l'un des deux liens ci-dessus et vous cherchez Skype dans la liste. Il est à la rubrique net-im :
En cliquant dessus, vous arrivez sur une liste plus petites de fichiers téléchargeables. Choisissez celui qui finit par .pbi. Une fois le téléchargement terminé, il faut sortir le logiciel de son paquet. Et pour ça, vous allez faire connaissance avec la console.
La console de jeu ?
Non, la console d'UNIX. Un endroit merveilleux, vous allez voir... Plutôt que de la chercher laborieusement dans les menus, appuyez simultanément sur les touches Alt F2 et tapez konsole (avec un k comme KDE). Notez bien cette astuce Alt F2, qui est souvent pratique pour lancer une application.
Voici donc Konsole, la console du bureau KDE. Ici, vous allez pouvoir communiquer directement avec le système, en tapant des lignes de commandes, sans avoir à chercher un bouton dans un onglet dans une fenêtre, etc. La difficulté, bien entendu, c'est qu'il faut connaître les commandes UNIX. Mais ne vous en faites pas, vous allez avoir tout le tutoriel pour les assimiler petit à petit.
Par défaut, le texte s'affiche en vert sur fond noir, ce qui peut vite devenir pénible à regarder. La première chose que je vous conseille de faire, c'est donc de Modifier le profil et de mettre le texte en blanc. Regardons maintenant ce qui s'affiche dans la console :
[brice@pcbsd-8584] ~>
Bien mystérieux, tout ça ! o_O
C'est ce qu'on appelle l'invite de commandes. Entre crochet, vous trouverez votre nom d'utilisateur, puis le symbole @ et enfin le nom que le système a donné à votre ordinateur. Ici, ce nom est pcbsd-8584. À droite des crochets, après un petit espace, s'affiche le chemin d'accès au dossier dans lequel vous êtes. Vous savez maintenant ce que sont un dossier et un chemin d'accès mais ce ~ est nouveau pour vous. Ce ~ est une abréviation qui désigne votre dossier personnel. ~ est donc équivalent à /usr/home/votreNom.
Pour finir, il y a le symbole >. Il signifie que vous êtes un utilisateur ordinaire et que vos droits sont donc limités. Vous avez quand même assez de droits pour finir l'installation de Skype. Avec la commande cd (changer de dossier), allez dans le dossier où vous avez téléchargé le paquet PBI. Si c'est ~/Downloads (et c'est probablement le cas), il faut taper :
~> cd Downloads
COMMANDE UNIX ----- cd (change directory)
Vous place dans le dossier que vous indiquez.
cd /usr/local/bin : vous place dans le dossier /usr/local/bin
cd .. : vous place dans le dossier "père" du dossier courant (celui où vous êtes)
cd toto : vous place dans le dossier toto, qui est un fils du dossier courant
cd titi/toto : titi est un fils du dossier courant et toto un fils de titi. Vous allez dans toto.
cd ../titi/toto : titi est un fils du dossier père du dossier courant. Vous allez dans toto (fils de titi).
Il faut vérifier que votre fichier est bien là. Vous vous servira pour ça de la commande ls, celle qui donne la liste de tous les fichiers du dossier où vous êtes.
~/Downloads> ls
skype-2.1.0.81-amd64.pbi
COMMANDE UNIX ----- ls (list)
Donne la liste des fichiers et dossiers dans le dossier courant.
ls : liste les dossiers et fichiers du dossier courant.
ls -a : liste tous les dossiers et fichiers du dossier courant, même ceux qui sont cachés.
ls -l : liste les dossiers et fichiers du dossier courant, et donne quelques infos sur chacun.
ls -R : liste les dossiers et fichiers du dossier courant et de tous ses dossiers fils, petits-fils, etc.
On peut aussi combiner les options :
ls -Ra : liste les dossiers et fichiers du dossier courant et de tous ses dossiers fils, petits-fils, etc., même ceux qui sont cachés.
Parfait : le PBI de Skype est là. Il n'y a plus qu'à le déballer avec pbi_add :
~/Downloads> pbi_add skype-2.1.0.81-amd64.pbi
Et pour aller encore plus vite, si vous ne voulez pas vous embêter à visiter le site web pour y chercher un PBI dont vous connaissez déjà le nom, vous pouvez tenter directement :
~> pbi_add -r skype
Si le PBI que vous demandez est disponible, il sera téléchargé et installé.
COMMANDE UNIX ----- pbi_add (add a PBI, spécifique à FreeBSD)
Installe le contenu d'un paquet PBI sur votre système.
pbi_add : décompresse une PBI présente sur votre ordinateur et installe son contenu sur votre système.
pbi_add -e -o destination : décompresse une archive PBI dans le dossier "destination" mais sans l'installer sur le système.
pbi_add -r : télécharge une archive PBI, la décompresse et l'installe.
pbi_add --no-checksig : installe un PBI sans vérifier sa signature numérique.
Là encore, on peut combiner les options. C'est pareil pour toutes les commandes. Devinez par exemple ce que fait :
Si le PBI que vous voulez n'existe pas encore, vous pouvez le demander sur le forum PC-BSD, et attendre que quelqu'un vous le prépare. Mais on n'est jamais mieux servi que par soi-même. Préparer un PBI prend du temps : de quelques minutes à quelques heures selon la taille de l'application concernée. Par contre, c'est très facile ! Nous retournons donc vers l'AppCafé pour y télécharger l'utilitaire EasyPBI. Je pourrais vous dire où il est mais je vais plutôt vous laisser essayer l'outil de recherche en haut à droite de l'AppCafé.
Vous allez pouvoir choisir l'un des quelques 23000 ports FreeBSD existants et, après avoir répondu à quelques questions simples dans la fenêtre d'EasyPBI, vous n'aurez plus qu'à attendre que votre application se construise toute seule. La première fois que vous lancez EasyPBI, il faut que vous téléchargiez le catalogue des ports. Vous vous souvenez peut-être qu'au chapitre précédent, je vous ai dit de ne pas installer la version de ce catalogue présente sur votre DVD ou clé USB d'installation. Celle-ci, en effet, est probablement déjà obsolète. Pour télécharger maintenant la version à jour, allez dans le menu File et cliquez sur Get Ports. Pendant le téléchargement, je vous propose de consulter vous-même ce catalogue en allant sur l'un de ces deux sites : http://www.freshports.org/ ou http://www.freebsd.org/ports/categories-grouped.html. Je vous recommande le premier : il est plus convivial et donne davantage d'informations.
Sur la page d'accueil, vous pouvez découvrir les nouveaux ports et ceux qui ont été mis à jour, ainsi que les failles de sécurité détectées dans des applications. Ce sont souvent les navigateurs web qui connaissent de telles failles, et tout particulièrement chromium, qui est rarement absent de cette rubrique. Pour chercher le port que vous allez transformer en PBI, vous pouvez utiliser la boîte de recherche (Search) en haut à droite, ou consulter la liste des categories en bas à droite.
Le temps que vous fassiez votre choix, le catalogue des ports sera installé sur votre ordinateur, dans le dossier /usr/ports/. Il est à jour, mais ne le restera pas longtemps. Pensez à exécuter de temps en temps la commande portsnap fetch update dans une console afin de le réactualiser.
COMMANDE UNIX ----- portsnap (spécifique à FreeBSD)
Télécharge le catalogue des ports
portsnap fetch extract : Installe le catalogue sur votre système pour la première fois.
portsnap fetch update : Réactualise le catalogue des ports.
Bon, si on le construisait, ce PBI ! Je vais prendre l'exemple de Fluxconf, un utilitaire graphique qui sert à configurer le gestionnaire de fenêtres Fluxbox. La première étape consiste à construire un module. Cliquez donc sur le gros bouton New Module. Une boîte de dialogue s'ouvre. C'est une boîte de dialogue tout à fait classique de sélection de fichier. Vous arrivez, par défaut, dans le dossier /usr/ports/. Choisissez la catégorie du port que vous cherchez.
Et comment je la connais, cette catégorie ?
En général, c'est logique. Par exemple, les logiciels scientifiques sont dans la catégorie sciences. Si vous hésitez, il y a deux méthodes : soit vous cherchez sur l'un des deux sites que je viens de vous montrer, soit vous utilisez la commande whereis dans une console.
Par exemple :
~> whereis fluxconf
/usr/ports/x11-wm/fluxconf
COMMANDE UNIX ----- whereis (Where is ?)
Recherche le chemin d'accès vers un exécutable, une page de manuel ou un port.
Fluxconf est donc dans /usr/ports/x11-wm/fluxconf. Sélectionnez ce dossier dans la boîte de dialogue puis cliquez sur Choose. Le formulaire d'EasyPBI va alors se remplir tout seul.
Vous avez remarqué ? J'utilise un bureau Xfce, aujourd'hui. Rien ne vous oblige à toujours vous servir du même bureau. Bon, revenons à EasyPBI ! En cliquant sur Choose Icon, vous pouvez choisir une image en .png qui servira d'icône à votre PBI. Et s'il s'agit d'une application graphique, cochez la petite case GUI App. Vous pouvez enfin créer le module. Je vous laisse deviner sur quel bouton cliquer pour ça. ;)
La création du module ne prend que quelques secondes. Nous pouvons maintenant passer à la deuxième étape : la construction du PBI. Cliquez sur l'onglet Build PBI.
Comme nous le verrons tout au long du tutoriel, il est possible de configurer absolument tout ce qu'on veut (et bien plus) dans la console. Pour ceux qui préfèrent les fenêtres et les boîtes de dialogue avec menus et boutons, le Panneau de contrôle de PC-BSD vous offre presque autant de possibilités.
Pour commencer, faites bien attention, il ne faut pas confondre le panneau de contrôle de PC-BSD avec celui de KDE. Celui de KDE ne concerne que votre environnement de bureau, même s'il porte l'intitulé Configuration du système. Vous le trouverez dans le menu principal, à la rubrique Favoris. Celui de PC-BSD, par contre, concerne le système d'exploitation en général. Son icône est sur le bureau.
Le panneau de contrôle de PC-BSD comporte 6 rubriques :
Logiciels et mises à jour : Je vous ai déjà présenté l'AppCafé. Nous verrons la Prison des ports bien plus tard, quand vous en saurez plus sur FreeBSD.
Gestion du système : Ce titre-là n'est pas intuitif. Je détaille la rubrique juste en dessous.
Matériel : Gérez vos cartes audio, graphique, etc., l'écran et l'imprimante.
Réseau : Configurez vos connexions à internet et l'excellent pare-feu Packet Filter.
Environnement de bureau : Lien vers le panneau de configuration de votre bureau (KDE ou un autre).
Outils : Pour configurer la lecture de vidéos au format Flash. Et deux autres outils dont je vous parlerai bientôt.
Les utilitaires de Gestion du système
De gauche à droite, nous avons :
KSystemLog : les messages systèmes, comme ceux qui s'affichent au démarrage. Ils sont triés en plusieurs catégories, selon qu'ils concernent le noyau, l'identification des utilisateurs, les DAEMONs (des programmes qui tournent en arrière plan sans que vous y fassiez attention et assurent divers services), ou encore l'environnement graphique. C'est vrai qu'il faut être un peu initié pour comprendre ces messages. Plus vous progresserez dans ce tutoriel et plus ils commenceront à vous parler. Mais rassurez-vous : vous n'aurez vraiment besoin de ces messages que si le système tombe en panne, ce qui n'arrive jamais, ou si vous voulez surveiller qui se connecte ou quel périphérique est branché sur l'ordinateur.
Gestionnaire de services : Revoilà nos fameux DAEMONs. Ici, vous pouvez les démarrer, les arrếter ou les redémarrer. Chacun d'entre eux rend un service bien précis à votre système. Par exemple, cupsd s'occupe des impressions tandis que wpa_supplicant s'occupe des connexions wifi.
Gestionnaire système : Encore un nom un peu vague. Ici, vous obtiendrez des renseignements généraux sur votre système et vous pourrez générer une fiche de diagnostic pour vous faire aider en cas de problème. Vous choisirez aussi le serveur à partir duquel faire vos téléchargements (prenez le plus proche de chez vous). Vous retrouvez l'écran de choix du bureau (le même que pendant l'installation de PC-BSD) et vous pourrez en ajouter un ou plusieurs autres. Remarquez que les logiciels proposés ici ne le sont pas dans l'AppCafé.
Image tirée d'une version bêta. Certains onglets n'étaient pas encore étiquetés
Sous l'onglet Tâches, vous pouvez télécharger le code source de PC-BSD ou la liste des ports. Je vous en parlerai quand nous en aurons besoin. L'onglet Divers concerne l'écran de démarrage de PC-BSD, si vous voulez en afficher un.
Gestionnaire de mises à jour : Pour mettre à jour PC-BSD et/ou les PBI installés.
Gestion des utilisateurs : Pour créer des utilisateurs, changer leurs mots de passe ou les affecter dans des groupes (bouton Affichage Avancé).
Je ne vais pas m'étendre davantage sur le panneau de contrôle. Tout ceci est quand même assez intuitif. Quant aux notions qui vous sembleraient encore obscures, elles le seront de moins en moins à mesure que vous progresserez dans ce tutoriel. N'hésitez pas à essayer tous ces outils et à personnaliser votre système et votre bureau pour qu'ils soient exactement comme vous aimez.
Vous savez maintenant tout ce qu'il y a à savoir pour une utilisation basique de PC-BSD au quotidien. Dès à présent, vous pouvez travailler et/ou vous amuser avec. :soleil:
Mais je pense que, si vous êtes ici, c'est que vous voulez en savoir plus, beaucoup plus. Nous allons donc passer sans tarder à des outils un peu plus avancés.
Si je vous dis "prison", a priori, ça ne donne pas envie. Mais les prisons de FreeBSD sont un outil formidable aux multiples applications. Nous allons commencer par l'exemple d'une prison spécialisée : la portjail.
FreeBSD est un OS très "compartimenté", et c'est là l'une des clés de sa stabilité. Voyez plutôt. Dans la version "classique" de FreeBSD, celle où aucune interface graphique n'est pré-installée, on distingue 3 compartiments :
Les documents des utilisateurs sont isolés dans le dossier /usr/home/. Si vous n'êtes pas l'administrateur du système, vous ne pouvez écrire que dans ce compartiment-là.
L'administrateur du système est le seul à pouvoir installer des applications supplémentaires. Il n'utilise pas pour cela des paquets PBI (spécifiques à PC-BSD) mais des paquets TBZ. Cela ne change pas grand-chose mais comprenez simplement que ce n'est pas le même format de paquet. Il peut aussi se servir des ports, nous verrons ça. L'important, pour l'instant, c'est que toutes ces applications ne sont pas mélangées, en vrac, avec le système de base de FreeBSD. Elles sont rangées dans le dossier /usr/local/. Elles ne risquent donc pas d'endommager ce système de base ou d'entrer en conflit avec lui en voulant installer tel ou tel fichier dans un dossier ou existe déjà un fichier du même nom.
Voyons maintenant la version PC-BSD. PC-BSD, c'est un FreeBSD pré-configuré, sur lequel un certain nombre d'applications sont déjà installées. Il y a donc un étage supplémentaire, au dessus du système de base de FreeBSD, que j'appellerai le "système de base de PC-BSD".On y trouve par exemple l'environnement graphique X.org, le gestionnaire de fenêtres Fluxbox, l'AppCafé, la Bouée de sauvetage, et plein d'autres programmes. On y trouve aussi les applications que vous avez cochées pendant l'installation de PC-BSD : KDE, par exemple.
Les éléments de ce "système de base de PC-BSD" sont installés sous forme de paquets TBZ et donc tout logiquement rangés dans le dossier /usr/local/. Eux non plus ne risquent donc pas de comprommettre le "vrai" système de base (celui de FreeBSD).
Mais si l'administrateur veut ensuite ajouter des logiciels supplémentaires dans le même dossier /usr/local/, le principe de compartimentation n'est plus respecté. Techniquement, il peut le faire : les outils classiques de FreeBSD sont toujours là. Mais ce n'est pas malin : d'abord parce qu'un administrateur inexpérimenté court ainsi le risque de provoquer un conflit entre les applications qu'il installe et le "système de base de PC-BSD". Et aussi parce qu'à la prochaine mise à jour de PC-BSD, tous les logiciels installés de cette manière seront supprimés.
Pour installer des applications sous PC-BSD, on utilise donc plutôt les paquets PBI, et on les range dans un autre dossier : /usr/pbi/. Cette opération n'est d'ailleurs pas réservée à l'administrateur : tous les utilisateurs membres du groupe operator peuvent ouvrir l'AppCafé et installer, supprimer ou mettre à jours des applications PBI. Bien entendu, c'est l'administrateur qui décide qui il inscrit dans le groupe operator. Par défaut, le premier utilisateur créé pendant l'installation y est inscrit d'office.
Le problème, c'est que, pour l'instant, il y a encore beaucoup moins d'applications disponibles en PBI qu'en paquet TBZ, et je ne parle même pas des ports.
Ça veut dire qu'on est condamnés à n'utiliser qu'une petite partie des logiciels FreeBSD existants ?
Heureusement, non ! :)
Vous avez peut-être remarqué la mention "SYSTEME PRINCIPAL" sur les schémas ci-dessus. En effet, on peut créer des systèmes secondaires. Autant qu'on veut. Une prison, c'est un peu (un peu seulement) comme un deuxième ordinateur : elle peut avoir des utilisateurs différents de ceux du système principal, un administrateur différent, des programmes installés différents, une configuration différente, un système de fichiers différents, etc. Et les programmes qui s'exécutent dans la prison ne peuvent pas interférer avec ceux du système principal, à moins de se connecter à lui comme le ferait un autre ordinateur.
Pour plus de théorie approfondie sur les prisons, il faudra attendre le chapitre La prison, dans la Partie 5 du tutoriel. Mais nous allons tout de suite voir un cas pratique.
Voici donc notre portjail, à côté du système principal. Quand vous demandez la création d'une prison, le système de base de FreeBSD y est automatiquement installé. L'administrateur de la prison peut ensuite y installer toutes les applications qu'il veut, en se servant des ports ou des paquets TBZ. Plus le nombre d'applications disponibles dans l'AppCafé augmentera et plus l'utilité de la portjail, ou "prison des ports" diminuera. Son utilisation est effectivement plus complexe. Pour l'instant, vous pouvez encore en avoir besoin.
Mais si l'administrateur les installe dans /usr/local/, ça ne va pas se mélanger avec le système de base ?
Non, car ce n'est pas le même /usr/local/. Il y a un dossier de ce nom sur le système principal et un autre dans la prison.
Mais comment deux dossiers différents peuvent-ils avoir le même chemin d'accès ? o_O
Vous comprendrez mieux en essayant. Nous allons tout de suite créer une portjail. Ouvrez une console (pardon, une Konsole). Nous avons maintenant besoin du code-source de FreeBSD. Si vous avez suivi mes instructions, vous l'avez demandé pendant l'installation de PC-BSD et il se trouve maintenant dans /usr/src/. Allez donc dans ce dossier avec la commande cd et vérifiez qu'il contient bien quelque chose avec ls.
[brice@Acer] ~> cd /usr/src
[brice@Acer] /usr/src> ls
COPYRIGHT UPDATING include share
LOCKS bin kerberos5 sys
MAINTAINERS cddl lib tools
Makefile contrib libexec usr.bin
Makefile.inc1 crypto release usr.sbin
Makefile.mips etc rescue
ObsoleteFiles.inc games sbin
README gnu secure
Si ls ne vous renvoie rien, c'est que vous avez oublié d'installer le code-source. Il faut lire plus attentivement. :colere2: Mais ne vous inquiétez pas, vous pouvez vous rattraper en utilisant le Panneau de contrôle de PC-BSD. Ouvrez-y l'outil Gestionnaire système puis l'onglet Tâches. Allez-y même si vous avez les sources, pour bien repérer les lieux.
Regardez un peu ce gros bouton Télécharger les Sources du Système qui n'attend que votre clic. Si vous n'avez pas encore les sources, allez-y : faites-vous plaisir. ;) Ensuite, laissez cette fenêtre ouverte et mettez-la de côté pour une prochaine étape.
Maintenant que nous avons les sources, nous pouvons créer la prison. Mais seul l'administrateur, le root, le superutilisateur :zorro: , a le droit de le faire. Or, vous, vous n'êtes qu'un simple utilisateur ordinaire.
Comment ça, ordinaire ? C'est mon ordinateur, quand même ! Et c'est moi qui ai installé le système. Si ce n'est pas moi l'administrateur, c'est qui ?
C'est effectivement vous. Mais encore faut-il vous connecter en tant que root, ce qui n'est pas le cas pour l'instant. Vous allez utiliser la commande su (comme substitute user) pour vous substituer à l'administrateur. Ensuite, vous tapez le mot de passe de root. Il ne s'affiche pas quand vous le saisissez. C'est qu'il ne faudrait pas que quelqu'un le lise par dessus votre épaule :pirate: . Votre invite de commande va se transformer :
[brice@Acer] /usr/src> su
Password:
[brice@Acer] /usr/src#
COMMANDE UNIX ----- su (substitute user)
Vous donne les droits d'un autre utilisateur jusqu'à ce que vous tapiez exit. Vous devez connaître son mot de passe.
su : vous donne les droits de root, le superutilisateur.
su -l tartempion : vous donne les droits de l'utilisateur tartempion (vous perdez temporairement vos droits à vous).
La création de la portjail est assez longue. Le code-source de FreeBSD va être compilé, pour reconstituer tout un système de base à l'intérieur de la prison. Faites autre chose pendant ce temps là. Quand c'est prêt, démarrez-la avec portjail start. C'est un peu comme si vous allumiez un deuxième ordinateur.
Maintenant que la prison des ports fonctionne, nous voulons y installer des applications, soit par les ports, soit par les paquets TBZ. Dans un cas comme dans l'autre, on commence par récupérer la liste des ports. Reprenez donc la fenêtre du Gestionnaire système, celle que vous aviez mise de côté. En haut, dans la partie Console des ports, il y a un bouton Récupérer les Ports (voir image ci-dessus). Cliquez dessus.
Mais quand est-ce qu'on la voit, cette prison ?
Vous avez raison, il est temps d'y entrer. Vous pouvez cliquer sur Ports Jail dans le Panneau de Contrôle ou aller dans le menu de KDE : Applications -> Système -> Ports Jail.
La console des ports est blanche, ce qui permet de la distinguer facilement de celle du système principal. Autre différence, l'invite de commande se termine par le symbole %. Nous voici donc dans la place. La prison des ports est prête, allumée, nous y sommes, et la liste des ports aussi.
On va la voir ?
C'est parti. Tapez cd dans la blanche console des ports et rendez-vous dans le dossier /usr/ports/ pour un petit ls :
Tous ces dossiers sont autant de catégories dans lesquelles sont rangés tous les ports disponibles. Bien sûr, il n'est pas très confortable de les parcourir dans la console pour chercher l'application que vous souhaitez installer. Si vous connaissez son nom précis, vous pouvez essayer la commande whereis pour trouver dans quelle catégorie il est. Ou consulter le site FreshPorts, comme je vous l'ai montré au chapitre précédent. Imaginons, par exemple, que vous vouliez installer Freemat, un logiciel de mathématiques similaire à Matlab et compatible avec lui. Voici sa fiche sur Freshports :
Regardons un peu quelles informations cette fiche nous fournit :
La version actuelle de Freemat (4.0_2).
L'e-mail du responsable du port ([email protected]). C'est la première personne à contacter pour râler :colere: demander de l'aide si vous rencontrez des problèmes.
La description de l'application.
Son site officiel.
La liste des dépendances, c'est à dire des bibliothèques ou programmes qui doivent être présents sur votre système pour que vous puissiez installer ou exécuter freemat. Quand vous demandez l'installation d'un programme, toutes ses dépendances sont également installées.
La commande à employer pour installer freemat par le système des ports : cd /usr/ports/math/freemat/ && make install clean
La commande pour installer le paquet TBZ : pkg_add -r FreeMat. Je vous déconseille ces paquets sous PC-BSD : ils sont parfois obsolètes et peuvent alors provoquer des conflits.
La liste des options de compilation disponibles : des choix que vous pouvez faire pour personnaliser certains logiciels (là, il n'y en a pas).
La liste des serveurs HTTP ou FTP que votre ordinateur va contacter automatiquement pendant l'installation.
L'historique des mises à jour et événements survenus depuis 10 ans concernant ce port.
La commande qui va nous permettre d'installer Freemat est donc : cd /usr/ports/math/freemat/ && make install clean. Il s'agit en fait de deux commandes distinctes, séparées par un &&.
COMMANDE UNIX ----- && (and)
Permet d'écrire deux commandes sur la même ligne. Elles seront exécutées l'une après l'autre.
Parmi ces deux commandes, vous connaissez déjà cd. Elle vous conduit tout simplement dans le port de Freemat : le dossier abritant son fichier Makefile.
Eh bien ! Ne restez pas plantez là : allez-y et regardez ce qu'il y a dans ce dossier.
[brice@Acer] /% cd /usr/ports/math/freemat && ls
Makefile distinfo files pkg-descr pkg-plist
[brice@Acer] /usr/ports/math/freemat/%
Dans chaque port, on trouve toujours à peu près les mêmes fichiers. pkg-descr, par exemple, est une description rapide du logiciel concerné. La même que sous Freshports. Vous pouvez le lire avec la commande cat.
COMMANDE UNIX ----- cat (concatenate)
Affiche le contenu d'un fichier texte
cat fichier : affiche le contenu de ce fichier.
cat -n fichier : affiche le contenu de ce fichier, en numérotant les lignes.
cat fichier1 > fichier2 : recopie le contenu du fichier1 dans le fichier2. Si fichier2 n'existait pas, il est créé. S'il existait, son ancien contenu est perdu.
cat fichier1 >> fichier2 : recopie le contenu du fichier1 dans le fichier2, à la suite de l'ancien contenu du fichier2.
Le gros défaut de cat, c'est qu'il affiche la totalité du fichier d'un coup. S'il est court, comme pkg-descr, ça va. Mais essayez avec Makefile : vous allez voir... Ou plutôt non, vous n'allez voir que la fin du fichier. Et s'il est vraiment long, même en remontant, vous ne trouverez pas le début.
Non. Pour lire Makefile, il vous faut la commande more. Ou la commande less, qui est pratiquement équivalente. Un dicton unixien dit d'ailleurs : "less is more, more or less" (traduction : less est identique à more, enfin plus ou moins).
COMMANDE UNIX ----- less (less)
Affiche le début d'un fichier. On peut ensuite faire défiler ce fichier avec Entrée pour le lire jusqu'au bout. À tout moment, on peut revenir à la ligne de commande en appuyant sur q. Beaucoup d'autres commandes (dont les flèches directionnelles) permettent de naviguer dans le fichier.
less fichier : affiche le début du contenu de ce fichier.
less --help : affiche la liste des commandes utilisables quand vous êtes en mode less.
Mais c'est quoi ce fichier Makefile ? Je ne comprends rien à son contenu.
Ce fichier est destiné à être lu par la deuxième commande : make install clean. Quand vous tapez make install clean, le programme make exécute l'ensemble des instructions du fichier Makefile :
Il regarde si le programme que vous voulez installer à des dépendances.
Si oui, il regarde si ces dépendances sont déjà installées sur votre système.
Si non, il les installe.
Il télécharge le code-source de votre application.
Il s'assure que le téléchargement a bien réussi, en se servant du fichier distinfo.
Il compile ce code-source et génère des fichiers objets temporaires, dans un sous dossier work.
À partir de ces fichiers objets, il construit les fichiers exécutables de votre application (freemat).
Il installe tous les fichiers de l'application dans les sous-dossiers de /usr/local/.
Le clean : il efface les fichiers temporaires, qui ne sont plus nécessaires une fois la compilation terminée.
Alors, ça vous dit ? On installe FreeMat ? OK. On se met d'abord en mode root avec su et on tape :
# make install clean BATCH=yes
make install clean, je veux bien. Mais BATCH=yes, c'est quoi ?
Certaines applications sont personnalisables pendant la compilation. Celle-ci s'interrompt soudain et on vous pose une question pour savoir si vous voulez activer telle ou telle fonctionnalité. Ce n'est pas le cas de FreeMat. C'est le cas de quelques-unes des dépendances de FreeMat. Mais nous, on veut juste installer FreeMat et on ne veut pas avoir à surveiller la compilation en attendant les moments où on devra répondre à ces questions. On indique donc BATCH=yes pour dire : avec toutes les options par défaut.
Le programme make est maintenant lancé. Il va mettre un bon moment pour compiler FreeMat (environ 1h). Vous pouvez lire la suite de ce chapitre, et même le suivant, pendant ce temps là. À la fin, vous pourrez lancer FreeMat depuis la console des ports :
Vous pouvez créer autant de prison que vous voulez. Et pas seulement pour les ports !
Par exemple, vous avez codé une application vous-mêmes et vous ne voulez pas qu'elle risque de faire des dégâts. >_ Exécutez-la dans une prison ! Ainsi, elle ne pourra pas intérférer avec les processus du système principal.
PC-BSD dispose d'un utilitaire spécifique pour gérer les prisons. Il s'appelle The Warden, et vous le trouverez dans l'AppCafé, rubrique System Utilities, tout en bas. Une fois installé, vous pouvez le lancer depuis le Panneau de contrôle. Nous allons commencer par créer une prison en choisissant New Jail dans le menu File. Et nous installerons un serveur web à l'intérieur.
Votre prison va avoir sa propre adresse IP. Comme ça, si quelqu'un s'y connecte depuis l'extérieur, il n'aura accès qu'au contenu de la prison. Vous pouvez choisir n'importe quelle adresse du moment qu'elle n'est pas déjà utilisée sur votre réseau local. Par contre, notez-la bien : vous n'avez pas fini de vous en servir.
Donnez un nom à la prison et cochez Include ports tree si vous voulez installer les ports à l'intérieur. Nous n'avons pas besoin des deux autres options donc cliquez sur Create. Le root dont vous parle l'écran suivant n'est pas le vrai administrateur de votre ordinateur mais celui de la prison. Donnez-lui un mot de passe et créez aussi un utilisateur ordinaire dans la prison (un prisonnier, :'( donc). Quand c'est fait, actionnez le bouton Save.
Votre prison est créée dans le dossier /usr/local/warden/jails/192.1.1.1 (non, vous ne pouvez pas choisir). The Warden procède à l'installation du monde. Il suit ensuite vos instructions pour l'utilisateur et les mots de passe. Pour démarrer la prison, faites un clic droit dessus dans la fenêtre The Warden et choisissez Start this jail.
Tout comme la portjail, cette prison est l'équivalent d'un nouvel ordinateur, dans lequel vous pouvez installer ce que vous voulez. Un serveur web, par exemple. Ou votre dernier programme que vous n'avez pas encore testé. Ou des paquets TBZ, avec la commande pkg_add. Ou une application dont FreshPorts vous dit qu'elle présente un risque de sécurité : dans la prison, cette fragilité n'aura aucune conséquence sur le reste du système.
Il y a un autre chapitre sur les prisons dans la Partie 5 de ce tutoriel. Mais vous avez de quoi vous amuser, dans un environnement sécurisé. Dans ce chapitre, vous avez également découvert le système des ports, qui est une composante essentielle de FreeBSD. Lui aussi, nous l'approfondirons bientôt.
Vous avez sous la main un vieil ordinateur que vous trouvez trop lent ? :( Vous comptez le jeter ?
UNIX sur un seul ordinateur, c'est bien. :) Mais cet OS est aussi conçu pour les réseaux. Dans ce chapitre, je vais donc vous proposer deux petits réseaux intéressants. Et votre vieille machine va pouvoir commencer une nouvelle vie trépidente.
Pour moi, c'est l'un des grands atouts de PC-BSD : il peut transformer votre ordinateur en un serveur pour clients légers. J'avais déjà vu certaines distributions Linux en faire autant (Skolelinux, Ubuntu, etc.) mais c'est vraiment plus simple avec PC-BSD.
C'est quoi, un client léger ?
C'est un ordinateur qui n'exécute aucun programme lui-même. Il se contente de transmettre à un ordinateur plus puissant (le serveur) les signaux de son clavier et de sa souris. Le serveur, sur lequel s'exécutent les programmes, traîte ces informations et dit au client léger ce qu'il doit afficher sur son écran.
Rien n'est installé sur le client léger, qui n'a même pas besoin de disque dur. Une carte réseau, une carte graphique et une mémoire vive rudimentaire lui suffisent. Même s'il est ancien, ce n'est pas un problème.
Un même serveur peut gérer simultanément une douzaine de clients, voire plus s'il est très puissant. Il lui faut une grosse mémoire vive car c'est lui qui exécute tous les programmes. Mais aujourd'hui, il est facile de trouver un PC avec 4Go de RAM. De plus, si plusieurs clients utilisent un même programme, il suffit au serveur de le charger une fois en mémoire. Et c'est au moins le cas du système d'exploitation.
Il va quand même falloir acheter quelque chose : une deuxième carte réseau pour le serveur :
Image tirée du tutoriel de junior0, The frog et Vinc14 sur les réseaux
On trouve des cartes réseau à partir de 8€ dans les grands supermarchés ou sur internet. Voici comment disposer vos appareils :
Une fois ces branchements terminés, ouvrez un terminal sur le serveur (votre ordinateur neuf, sur lequel PC-BSD est installé) et lancez la commande ifconfig :
Nous avons ici 3 interfaces réseau : re0, ath0 et lo0. lo0 est une interface un peu spéciale puisqu'il s'agit d'une connexion entre votre ordinateur et ... lui-même. C'est ce qu'on appelle la boucle locale. L'ordinateur s'en sert souvent pour des tests : il se parle tout seul, quoi. ;)
re0 désigne une carte réseau de marque Realtech et ath0 une carte réseau de marque Atheros. Si vos deux cartes ont la même marque, elles seront désignées par re0 et re1, par exemple. Notez bien les noms que PC-BSD a donnés à vos deux cartes. Vous allez bientôt en avoir besoin.
Avant de lancer le programme pc-thinclient en tant que root, attendez peut-être d'avoir terminé la compilation de FreeMat (si vous l'avez lancée au chapitre précédent). En effet, il s'agit là aussi d'un programme long et très gourmand en mémoire, qui va durer quelques heures.
Il faudra que j'attende trois heures chaque fois que je veux me servir d'un client léger ?
Non, non : seulement la première fois. Et même si, à l'avenir, vous ajoutez d'autres clients, vous n'aurez pas besoin de recommencer cette procédure.
Prêts ? Alors c'est parti :
# pc-thinclient
Confirmez d'un y que vous voulez vraiment lancer le programme. Et partez faire autre chose. Vous pouvez lancer d'autres applications sur votre bureau pendant ce temps là, travailler ou vous amuser, mais dites vous bien qu'une grande partie de votre RAM sera mobilisée par le programme pc-thinclient.
À la fin, le programme vous demande à quelle interface réseau est relié votre client (ou votre hub avec plein de clients derrière). Dans mon cas, c'est ath0, donc je l'indique :
What NIC do you wish DHCPD to listen on? (I.E. re0) ath0
DHCPD est un DAEMON. Il assigne automatiquement des adresses IP à des interfaces réseau. Il y en a un autre dans votre "box", qui a donné une adresse à votre carte réseau n°1 (voir schéma ci-dessus). Celui-ci va tourner sur votre serveur. Il est contrôlé par le fichier /usr/local/etc/dhcpd.conf et attribuera à vos clients des adresses comprises entre 192.168.2.100 et 192.168.2.199.
Une fois l'exécution de pc-thinclient terminée, vous pouvez redémarrer le serveur.
Du côté du client, il n'y a pas besoin d'installer quoi que ce soit. En fait, le client n'a même pas besoin d'avoir un disque dur. Par contre, vous allez maintenant configurer son BIOS (voir le chapitre Préparatifs du voyage) pour qu'il boote sur sa carte réseau, via un Environnement de Pré-eXécution (PXE). Puis redémarrez-le, lui aussi. À la fin du processus de démarrage, on vous proposera de configurer votre environnement graphique :
Do you wish to setup a custom xorg.conf for this system? (Y/N)
Vous acceptez, bien sûr. Puis vous choisissez votre résolution, vous la testez et vous l'enregistrez.
Je ne peux pas l'enregistrer. On me demande le mot de passe de l'utilisateur pxeboot. C'est quoi ?
Pardon, j'allais oublier de vous en parler : un nouvel utilisateur a été créé sur le serveur. Il s'appelle pxeboot et son mot de passe par défaut est thinclient. Le problème, c'est que tout le monde sait que le mot de passe par défaut est thinclient. Donc, si vous voulez sécuriser ce compte, il faut vite le changer, ce mot de passe :
C'est fait. Vous pouvez maintenant travailler sur le client léger. Les programmes que vous lancerez et les documents que vous enregistrerez le seront en réalité sur le serveur. Et si le serveur est beaucoup plus puissant que le client, vous profiterez ainsi de la puissance du serveur sur le client.
Bon alors, c'est sûr, tout ceci n'a pas grand intérêt si vous êtes tout seul. Autant travailler directement sur le serveur. Mais si vous êtes plusieurs à vouloir vous connecter en même temps au même serveur (une petite entreprise, par exemple, ou une salle de classe), c'est un outil formidable. :D
Vous n'avez pas besoin d'un client léger ? Voyons ce que je peux vous proposer d'autre... Même sans écran ni clavier, votre ancienne unité centrale peut devenir un endroit idéal pour stocker vos fichiers ou pour les synchroniser entre plusieurs ordinateurs. Les logiciels Bouée de sauvetage et FreeNAS vont vous y aider.
La Bouée de sauvetage est un utilitaire intégré à PC-BSD. Il tourne donc sur votre ordinateur de bureau : le client.
FreeNAS, par contre, sera le système d'exploitation de votre serveur. Il est basé sur FreeBSD et développé par la même équipe que PC-BSD.
Ils peuvent être utilisés indépendamment l'un de l'autre : vous pouvez faire communiquer votre serveur FreeNAS avec un client Windows ou récupérer avec la Bouée de sauvetage des fichiers stockés sur un périphérique NAS ou sur un serveur Linux. Mais bien sûr, ils sont parfaits pour fonctionner ensemble.
Un NAS (Network Attached Storage) est un ordinateur sur lequel on stocke des fichiers. Il est relié à un réseau comportant un ou plusieurs clients : des ordinateurs qui vont y déposer ou y puiser des fichiers.
Le schéma ci-dessous montre comment disposer vos appareils :
La vieille unité centrale sera bientôt un serveur NAS. L'ordinateur neuf lui servira de client tandis que votre chère "box" continuera à jouer son rôle de routeur et de passerelle vers Internet. Rien n'interdit de brancher plusieurs ordinateurs clients, même si leurs OS sont différents.
Matériel nécessaire
De façon permanente :
Une unité centrale munie d'une carte réseau, qui jouera le rôle de serveur.
Une clé USB d'au moins 4GB, qui restera en permanence fixée au serveur.
Un cable ethernet pour relier le serveur à votre box.
Uniquement pendant l'installation :
Un écran, un clavier et un lecteur de CD-ROM sur le serveur. Vous pouvez y brancher temporairement, pour quelques minutes, votre écran et votre clavier habituels (ceux du client).
Un CD-ROM, pour y graver l'image ISO de FreeNAS et l'installer sur le serveur.
Installer FreeNAS
Tout d'abord, vous vous en doutez, il faut télécharger l'image ISO de FreeNAS. La version stable actuelle (décembre 2011) est la 8.0.2. Vous savez maintenant comment la graver sur un CD-ROM. Préparez donc cette petite galette et glissez-la dans le lecteur de votre vieux PC (ou Mac) que vous pensiez bon pour la casse. Branchez aussi sur ce même ordinateur une clé USB dont le contenu va bientôt être effacé, et qui ne bougera plus de ce serveur. Redémarrez finalement ce serveur en bootant sur le CD-ROM.
Après les messages de lancement habituels et le traditionnel menu de boot, vous allez arriver sur le menu principal de FreeNAS :
Vous avez deviné par où commencer ? Oui, par le 1, bravo ! ;)
Là, vous allez choisir le support sur lequel vous voulez installer FreeNAS. On vous donne la liste des disques durs et des clés USB présents sur le serveur. Mieux vaut conserver le ou les disques durs pour y stocker des données. C'est donc sur la clé USB que vous allez installer l'OS. Désignez-la maintenant. FreeNAS va s'installer dessus, puis vous verrez un message disant que vous pouvez retirer le CD-ROM et redémarrer le serveur. Après redémarrage, un menu plus impressionnant s'affiche :
Image tirée du site de FreeNAS Rassurez-vous. Vous n'allez pas vous servir de ce menu. Notez précieusement, par contre, l'adresse IP qui s'affiche en bas. Comme l'image ci-dessus vient d'une machine virtuelle, l'adresse est 10.0.2.15. Mais sur système réel, ce sera plutôt quelque chose comme 192.168.1.52. Désormais, c'est cette adresse IP que vous saisirez dans le navigateur web de votre client chaque fois que vous voudrez contacter le serveur.
Vous avez même terminé votre travail sur le serveur. Vous pouvez en débrancher l'écran et le clavier, et les remettre sur votre ordinateur client.
L'interface web
Sur votre ordinateur client, ouvrez votre OS et votre navigateur web préférés et saisissez dans la barre d'adresse celle de votre nouveau serveur FreeNAS. Mettons que ce soit 192.168.1.52. Voici l'interface web avec laquelle vous allez administrer FreeNAS. La première chose à faire, c'est définir le mot de passe de l'administrateur :
Nous allons aussi demander à l'interface de s'afficher en Français, ce sera plus confortable. C'est dans la rubrique System -> Settings que ça se passe :
Cliquez sur le bouton Save. Tout passe alors en Français.
Nous avons encore plein de choses à configurer. Passons maintenant à l'interface réseau. Dans le menu de gauche, allez dans Réseau -> Configuration générale. Puis, à droite, choisissez l'onglet Interfaces et le bouton Ajouter une interface. Pour la configurer automatiquement, rien de tel que le DHCP. Et si vos adresses sont de type IPv6, cochez aussi la case Configuration IPv6 automatique :
Bien. Au tour du disque dur, maintenant : celui où vous allez stocker vos fichiers. Dans le menu de gauche, allez dans Stockage -> Volumes -> Créer un volume. Donnez un nom à ce disque dur (j'ai mis stockFreeNAS) et choisissez de le formater en ZFS :
Il vous faut aussi définir un utilisateur ordinaire, dans Compte -> Utilisateurs -> Ajouter Utilisateur. Un numéro d'identification (ID) lui sera automatiquement attribué. Il faut aussi indiquer un répertoire personnel, dans lequel cet utilisateur pourra stocker ses fichiers. Là, je n'ai pas divisé le disque : je considère que tous les utilisateurs se connaissent et stockent leurs fichiers ensemble. Donc je désigne simplement le disque dur que je viens de configurer : /mnt/stockFreeNAS.
L'interpréteur de commande sert à vous loguer directement sur le serveur. Vous n'en aurez pas besoin. Mais puisqu'on vous en demande un, indiquons notre interpréteur habituel : csh. Ensuite, vous pouvez enregistrer quelques infos personnelles, puis l'indispensable Mot de passe, avant de dire OK.
C'est seulement une fois l'utilisateur ordinaire créé que vous pouvez lui ouvrir l'accès au disque dur. Dirigez-vous maintenant vers Stockage -> Volumes -> Voir les volumes. Pour définir les permissions sur un volume, cliquez sur l'icône avec le cylindre et la petite clé (entourée en rouge sur l'image ci-dessous).
Remarquez en haut de l'image le bouton Créer un jeu de données ZFS. Il vous permet de diviser votre disque si vous voulez séparer les fichiers des uns et des autres.
Les services
FreeNAS peut échanger des fichiers sur le réseau au moyen de divers protocole. Il peut être employé comme serveur AFP (avec un client Mac), CIFS, FTP, NFS, SSH, RSync, ou encore comme onduleur. CIFS, alias Samba, est par exemple le protocole d'échange de fichiers utilisé par Windows. Les UNIX le supportent aussi même si leur protocole à eux est plutôt NFS. Allez dans Services pour activer et configurer ceux qui vous intéressent :
Si vous avez besoin de détails pour configurer tel ou tel service, je vous renvoie à la documentation de FreeNAS.
Nous allons essayer les services CIFS et FTP, avec plusieurs types de clients. Activez maintenant ces deux services dans l'interface web.
Avec un client Linux
Voyons l'exemple de la distribution Ubuntu (au hasard ;) ) avec un bureau GNOME. Dans votre exlorateur de fichiers, allez voir la rubrique Réseau. Une fenêtre s'ouvre et propose de vous connecter via le protocole CIFS (ou Samba) à un Réseau Windows ou au serveur FREENAS.
Cliquez sur l'icône FREENAS puis sur Stock FreeNAS. Vous n'avez plus qu'à faire glisser des fichiers vers ce dossier pour les archiver sur le serveur.
En FTP aussi, ça fonctionne. Connectez-vous au serveur à l'adresse 192.168.1.52, port21. Quand j'ai pris la capture d'écran ci-dessous, l'adresse était 192.168.1.250.
Et là, vous pouvez archiver d'autres fichiers ou récupérer ceux que vous aviez déposé via Samba. N'oubliez pas de vous déconnecter quand vous avez fini.
Avec un client Windows
Sous Windows, ouvrez votre client FTP préféré et connectez-vous à nouveau au port21 du serveur 192.168.1.250. Vous pouvez alors déposer de nouveaux fichiers sur ce serveur ou télécharger ceux qui viennent du client Linux.
Avec CIFS, c'est encore plus simple : ouvrez l'explorateur de Windows, cliquez sur Réseau --> FREENAS --> Stock FreeNAS et maniez les fichiers comme s'il s'agissait d'un répertoire Windows ordinaire.
Avec un client UNIX
J'ai gardé le meilleur pour la fin : un client UNIX (FreeBSD, par exemple ;) ), avec un bureau KDE. Pour le protocole CIFS, ouvrez l'explorateur Dolphin, cliquez sur Network (dans la colonne de gauche) , puis Samba Shares --> Workgroup --> Freenas --> Stock FreeNAS et faites comme chez vous.
Pour FTP, vous avez la ligne de commande (je vous en parlerai dans un futur chapitre) ou l'application KNetAttach (dans le menu Applications --> Internet). Cochez FTP et cliquez sur le bouton Next (ou Suivant).
Je crois que vous savez quelle adresse il faut demander. Là encore, un dossier s'ouvre et vous pouvez y prendre ou y déposer des fichiers.
La Bouée de sauvetage est donc un utilitaire spécifique à PC-BSD. Il archive automatiquement sur le serveur, à intervalles de temps réguliers, le dossier de votre choix. Pour l'utiliser, vous devez d'abors activer les services SSH et RSync sur votre serveur (FreeNAS ou autre). Cliquez sur la petite bouée à droite du tableau de bord pour lancer l'utilitaire et indiquez l'adresse du serveur à contacter :
Le nom d'utilisateur à indiquer est celui que vous avez défini sur le serveur.
Sur l'écran Scheduled Backups (archivages programmés) choisissez pour l'instant Disable automatic backups. Vous les activerez plus tard si vous le souhaitez, mais il faut faire d'autres réglages avant.
Un canal sécurisé SSH est alors établi entre les deux ordinateurs. La première fois, comme ce serveur est encore un inconnu, et comme la Bouée de sauvetage ne parle pas aux inconnus sans votre permission (oui, elle est très bien élevée ;) ), une confirmation vous est demandée :
La fenêtre principale s'ouvre enfin. Le tableau ne comporte qu'une seule ligne, disant que j'ai créé une bouée de sauvetage pour l'utilisateur brice2 sur le serveur à l'adresse 192.168.1.52 et que je n'ai encore rien archivé. Faites un clic droit sur cette ligne et choisissez Edit pour la configurer.
Il faut indiquer la liste des dossiers que vous voulez régulièrement archiver, pour être certains de ne pas perdre leur contenu. Commencez donc par le bouton Modify Include List. C'est seulement une fois que vous avez défini cette liste que vous pouvez éventuellement programmer des archivages automatiques, une fois par jour (daily) ou une fois par semaine (weekly).
Supposons, par exemple que vous incluez comme moi le dossier /usr/home/vous/Documents avec l'option Backup daily, en laissant le Number of backups to keep à 7. Une fois par jour, votre dossier Documents sera automatiquement sauvegardé sur le serveur. Au bout d'une semaine, cela fera 7 sauvegardes. Et donc, le huitième jour, la première sauvegarde sera effacée. Vous pouvez bien sûr augmenter le nombre de backups à conserver. Tout dépend de la taille des dossiers à archiver et de celle du disque dur de votre serveur. Si vous avez formaté ce disque dur en ZFS, vous pouvez quand même en conserver pas mal car, entre un jour et son lendemain, 90% des données du dossier n'auront pas changé et seules les modifications prendront de la place en plus sur le disque. D'ailleurs, grâce au protocole RSync, le serveur n'enregistre pas deux fois un fichier qui n'a pas été modifié entre temps.
Repérez bien le bouton Start dans la fenêtre principale. Quand vous cliquez dessus, une sauvegarde s'effectue immédiatement. Je préfère pour ma part me servir de ce bouton plutôt que des archivages automatiques. Il faut quand même que vous ayez défini au préalable la liste des dossiers à enregistrer.
Pour récupérer une sauvegarde, faites un clic droit sur la ligne bleue et choisissez Restore From.
Une petite fenêtre s'ouvre. Elle vous propose les différents backups disponibles, avec la date et l'heure auxquelles chacun a été enregistré. Choisissez celui qui vous intéresse et cliquez sur Select Backup. Les dossiers de votre Include List seront alors remis dans l'état où ils étaient à ce moment là. Si vous aviez effacé des fichiers par erreur, c'est l'occasion de les retrouver.
Je ne vous ai montré que quelques exemples parmi les nombreux services que peut offrir FreeNAS. Essayez-en d'autres. Si vous avez plusieurs disques durs dans votre serveur, vous pouvez aussi lui faire faire du RAID 1 (avec 2 disques : les fichiers copiés sur l'un sont automatiquement copiés sur l'autre donc vous ne les perdez pas si l'un des deux tombe en panne) ou du RAID 5 (même principe avec au moins 3 disques).
Un OS facile comme PC-BSD, c'est très pratique au quotidien, pour pouvoir se concentrer sur son travail : sur le contenu de ce qu'on fait dans les programmes. Par contre, pour apprendre comment fonctionne un système d'exploitation (et vous êtes là pour ça, je crois), il faut savoir s'en passer pendant quelques temps. Nous allons donc maintenant repartir de 0 et installer le FreeBSD classique, avec uniquement le système de base.
Je ne vais pas devoir effacer mon PC-BSD, quand-même ?
Pas forcément, non. Si vous avez installé PC-BSD sur votre vrai disque dur, vous pouvez essayer FreeBSD dans une machine virtuelle.
Bon, on commence ? :) Vous avez certainement conservé votre média d'installation de PC-BSD. Sachez qu'il est possible de s'en servir pour installer FreeBSD. Mais FreeBSD a bien sûr son propre programme d'installation : bsdinstall. Dans ce chapitre, nous allons successivement examiner les deux méthodes. Vous pourrez donc faire votre choix.
pc-sysinstaller est le programme d'installation de PC-BSD, celui que vous avez utilisé au début de la partie 2. Sur son 3ème écran, il vous donne le choix entre PC-BSD et FreeBSD. Cette fois, nous allons choisir FreeBSD.
La procédure est identique à celle de PC-BSD. En plus simple et plus rapide, car nous n'installons cette fois que le système de base. Quand on vous l'indique, vous pouvez retirer le média d'installation et redémarrer l'ordinateur (ou la machine virtuelle) et booter sur FreeBSD.
Mais une fois le démarrage terminé, vous allez tout de suite tomber sur un message d'erreur :( :
Eh oui ! pc-sysinstaller n'est pas le "vrai" programme d'installation de FreeBSD et il n'a pas tout configuré correctement. Il va falloir retoucher quelques détails.
Commencez par appuyer sur la touche Entrée. Vous allez pouvoir vous "loguer", c'est à dire vous connecter au système en indiquant votre nom d'utilisateur et votre mot de passe. Pour l'instant, connectez-vous en tant qu'administrateur :
login: root
Password:
Saisissez le mot de passe que vous avez défini quelques minutes plus tôt pour l'administrateur (= superutilisateur = root). Vous accéderez ainsi à l'invite de commande. Quelque chose comme :
freebsd-8041#
Pour corriger la configuration du système de base, lancez tout de suite le programme sysinstall. Comme vous êtes en QWERTY, il faut appuyer sur q pour afficher a :
freebsd-8041# sysinstall
sysinstall est l'ancien programme d'installation de FreeBSD. Il est désormais supplanté par pc-sysinstaller et par bsdinstall (que je vais vous présenter juste après). Mais il est encore utile pour retoucher, après coup, la configuration d'un système déjà installé.
Dans le menu, sélectionnez donc Configure. Le plus urgent est sans doute de remettre le clavier en mode AZERTY. Choisissez Console puis Keymap. Vous pouvez maintenant choisir votre clavier. Il s'agira certainement de French ISO (accent). À moins que ce ne soit French ISO/Macbook. Vous êtes maintenant en AZERTY et vous allez pouvoir écrire normalement. sysinstall vous ramène au menu Console, dans lequel vous pouvez, si vous le souhaitez, modifier la police d'écriture (Font) ou choisir un économiseur d'écran (Saver). Quand vous en avez fini, allez sur Exit pour revenir au menu de configuration.
Descendez maintenant jusqu'à Networking puis choisissez Interfaces pour configurer les interfaces réseau. Vous voyez alors s'afficher la liste de vos cartes réseau. En principe, vous n'en avez qu'une. Elle porte un nom du style em0, rl0, ath0 ou autre selon la marque de son constructeur. Appuyez sur Entrée pour la configurer.
On vous propose une configuration IPv6 (Internet Protocol version 6). Je dois vous expliquer de quoi il s'agit.
Tous les ordinateurs reliés à internet (donc le votre aussi si vous me lisez) ont une adresse unique au monde, qui permet de les identifier, de leur transmettre des informations ou d'aller chercher des fichiers dessus. Cette adresse est généralement du type IPv4 : 4 nombres séparés par des points, chacun étant compris entre 1 et 255. Vous voulez connaître la votre ? Alors, allez sur ce site.
C'est vrai qu'on peut retrouver quelqu'un à partir de son adresse IP ?
Oui, c'est vrai : Retournez sur le site précédent, choisissez IP Location dans le menu à gauche et essayez une adresse IP : la votre, 94.121.3.4, autre chose...
Reprenons. Comme il y a de plus en plus d'ordinateurs sur le net, il n'y aura un jour plus assez de combinaisons disponibles pour que chacun ait une adresse IPv4 différente. Des adresses IPv6 ont donc commencé à apparaître : 8 nombres séparés par des :, chacun étant compris entre 0 et 65535 et exprimé en base 16. (Oui, parce qu'exprimer des nombres en base 10, c'est vraiment trop ringard...):p
En attendant, à moins que votre ordinateur ne fasse partie d'un réseau local en IPv6, répondez Non. On vous propose alors une configuration DHCP.
Un serveur DHCP est un ordinateur qui attribue automatiquement (on dit dynamiquement) des adresses IP à d'autres ordinateurs. C'est probablement le serveur de votre fournisseur d'accès à internet qui vous sert de DHCP. Cette fois, dites Oui.
Donnez un nom à votre ordinateur (Host), et un autre à votre réseau local (domain). Le reste est rempli automatiquement par votre serveur DHCP. IPv4 Gateway est l'adresse de votre modem ou « box ». En dessous, vous avez celle de votre ordinateur (ou plutôt de l'interface em0, située à l'intérieur, qui lui permet de communiquer avec le monde extérieur).
Utilisez la touche TAB pour vous déplacer d'un cadre à l'autre et choisissez OK quand vous avez fini puis 2 fois Exit et enfin Exit Install.
Vous revoici à l'invite de commande. Vous allez pouvoir vous rendre au prochain chapitre et commencer à utiliser FreeBSD. Ou alors, vous pouvez continuer à lire ce chapitre pour découvrir la méthode "conventionnelle" d'installation de cet OS.
PC-BSD, c'est fini. Maintenant, nous allons sur le site officiel de FreeBSD pour y télécharger son image ISO ou USB. Préparez votre média d'installation comme vous avez appris à le faire au chapitre Préparatifs du voyage. Redémarrez ensuite votre ordinateur ou votre machine virtuelle et bootez sur ce média.
Et hop ! Vous voici sur le menu de boot. Admirez cet écran d'accueil noir !
Comment ? Il n'y a pas d'environnement graphique sous FreeBSD ? C'est comme les vieux DOS ? Et tout est en Anglais ! :'(
Oh si, il y a des graphismes. Ou plutôt, il peut y en avoir. Mais il va falloir patienter avant de les voir. Les graphismes, ça se mérite ! ;) Cette fois, vous allez voir l'envers du décor. Et dans les coulisses, il n'y a pas de paillettes.
Quant à l'Anglais, il faut vous faire une raison. Dès que vous faites de l'informatique, vous allez trouver de l'Anglais partout. Mieux vaut vous y mettre. Alors oui, tout est en Anglais et vous allez attendre plusieurs chapitres avant de revoir du Français. Do you speak English ?:soleil: Bon d'accord, je vous rassure : dans un deuxième temps, vous pourrez franciser la plupart des logiciels et donc travailler au quotidien dans votre langue préférée.
Pour l'instant, nous voulons démarrer FreeBSD et c'est justement le choix par défaut. Vous pouvez donc appuyer sur Entrée. FreeBSD part alors à la recherche de vos périphériques et vous indique ce qu'il trouve (ou ne trouve pas). Puis il lance son programme d'installation : bsdinstall.
Welcome ! Vous voyez, il y a déjà de la couleur. :D Bon, là, il n'y a pas l'embarras du choix. Allons-y pour Install.
Mettez-vous tout de suite en mode AZERTY en choisissant votre clavier : French ISO-8859-1 (accent keys) ou French Macbook.... Puis donnez un nom à votre ordinateur.
Pour choisir dans la petite liste ci-dessus les composants à installer, déplacez-vous avec les touches fléchées puis cochez ou décochez les cases avec la barre d'espace. J'ai pris le code-source car nous nous en servirons d'ici quelques chapitres. Inutile par contre d'installer une version périmée des ports. Quand vous avez fini : Entrée.
À l'étape suivante, choisissez une interface réseau à configurer puis choisissez entre IPv4 et IPv6 avant de faire appel au service DHCP. Je vous renvoie au paragraphe précédent pour plus d'informations à ce sujet. Puis viens le choix d'un serveur DNS :
Comme vous le voyez, il n'y a pas 50 choix possibles. Un serveur DNS est une machine très importante, qui vous permettra de naviguer sur internet. Son rôle consiste à traduire une adresse "humainement lisible" comme www.siteduzero.com en une adresse IPv4 (ou IPv6) comme 92.243.25.239, et vice-versa. Pour le choisir, vous allez justement le désigner par son adresse IP à lui : 192.168.1.1, par exemple. En fait, il s'agit tout simplement de votre "box" d'accès à internet.
On continue. Vous allez télécharger FreeBSD à partir d'un serveur FTP. Choisissez-en un dans la liste :
Vous allez maintenant partitionner votre disque dur (virtuel ou réel selon le choix que vous avez fait), c'est à dire y délimiter des partitions, des zones aux propriétés différentes. Si vous êtes sur votre vrai ordinateur, faites bien attention ici à ne pas supprimer votre (ou vos) autre(s) OS.
Vous avez le choix entre un partionnement guidé et un partionnement manuel. Le choix Guided est bien sûr plus prudent.
Voulez-vous donner tout votre disque à FreeBSD (Entire Disk) ou le partager avec un ou plusieurs autres OS (Partition) ? Faites votre choix.
Si vous ne prenez pas tout le disque, choisissez la taille de votre partition FreeBSD. Par défaut, on vous propose de prendre tout l'espace libre. Inutile d'indiquer un point de montage à cette étape. Je ne sais pas pourquoi ils ont mis une ligne Mountpoint. Dites OK.
Maintenant, nous allons découper cette grande partition FreeBSD en plusieurs sous-partitions : des tranches (slices, en Anglais).
Un découpage très simple vous est proposé automatiquement. Voila ce qui signifie l'exemple ci-dessus :
ada0 est l'appellation donnée habituellement au premier disque dur. Comme souvent en informatique, la numérotation commence à 0. Ce disque ci dispose de 10 Go d'espace disque au total (oui, je sais, ce n'est pas beaucoup ;) ) et il dispose d'un Master Boot Record (MBR).
Les 512 premiers octets du disque dur d'un PC forment son Master Boot Record, on y trouve la table de partitionnement (les adresses de toutes le partitions) et le Boot Manager (le programme qui vous demande quel OS vous voulez utiliser aujourd'hui).
Ici, ce disque comporte deux partitions : ada0s1 et ada0s2. Là, elles sont toutes les deux de type BSD. Mais ce n'est qu'un exemple. Chez vous, il y a certainement une au moins une partition Windows, par exemple. Nous sommes en train d'installer FreeBSD sur ada0s1. Comme vous pouvez le voir, cette partition a été découpée automatiquement en deux tranches : ada0s1a et ada0s1b.
ada0s1b est une petite tranche swap. Lorsque la mémoire RAM est saturée, les données qu'on ne peut pas y mettre sont reditrigées vers cette partie du disque dur. Cela ralentit les programmes car il est moins rapide de lire sur le disque que dans la RAM. Et ça fait du bruit, aussi. >_ Vous comprenez, maintenant, pourquoi votre ordinateur devient bruyant quand vous exécutez quinze applications en même temps ? Tout le reste est affecté à une tranche "racine" (ada0s1a sur l'image ci-dessus), avec le point de montage /.
Ce découpage est tout à fait satisfaisant, mais vous pouvez fignoler. Les boutons du bas vous permettent de créer, supprimer ou modifier des tranches. Evitez bien sûr de supprimer une partition entière ou un disque entier. Ce serait un petit peu dommage. :waw: Vous pouvez par exemple, comme sous PC-BSD, choisir de mettre votre système au format ZFS. Dans ce cas, il faut quand même laisser une petite tranche /boot au format UFS, qui sera utilisée pendant le démarrage de FreeBSD :
Quand le partitionnement vous plaît, validez-le avec Finish puis Commit. Vos changements deviennent alors irréversibles. Le téléchargement commence et FreeBSD s'installe sur votre disque.
Après l'installation proprement dite, il reste quelques éléments à configurer. Définissez le mot de passe de l'administrateur (root) :
Puis vient le réglage de l'heure du système. Indiquez que votre horloge n'est pas en UTC, sélectionnez l'Europe puis la France et acceptez l'abréviation CEST.
Tiens, c'est l'heure d'activer les DAEMONs facultatifs. Eh oui, FreeBSD, c'est daemoniaque.:diable:
Avec la barre d'Espace, cochez ou décochez les DAEMONs de votre choix.
sshd permet de vous connecter à cet ordinateur depuis un autre, de manière sécurisée, via la ligne de commande ou un logiciel comme PuTTY. Si vous n'avez pas besoin de contacter cet ordinateur à distance, sachez qu'il est encore plus sûr de ne pas activer cette fonctionnalité du tout. À vous de voir. Elle est quand même très bien sécurisée.
moused est indispensable pour que votre souris fonctionne.
ntpd, comme indiqué, assure la synchronisation de votre horloge système avec un serveur public.
powerd permet de réduire votre consommation d'électricité. Ne vous en privez pas.
Après, on vous propose d'activer les crashdumps. En cas de bug, cet outil sert à générer un rapport destiné à l'équipe de FreeBSD. Autant dire qu'il sert très rarement.
Dernière étape : la création d'utilisateurs ordinaires, avec le programme adduser. Créez au moins un compte ordinaire pour vous-mêmes. Voici une manière de répondre. N'oubliez surtout pas de vous inviter dans le groupe wheel. Seuls les utilisateurs inscrits dans ce groupe peuvent utiliser la commande su pour devenir root et accomplir des tâches d'administration. Quand vous ne répondez pas à une question, la réponse entre crochets est choisie par défaut. Rien ne s'affiche quand vous saisissez votre mot de passe, mais vous avez l'habitude, à présent. ;)
Lisez le petit récapitulatif, confirmez et indiquez si vous voulez créer d'autres utilisateurs.
C'est fini. Retirez votre média d'installation et redémarrez.
Cette installation ne vous a pas trop découragés, j'espère ? ;) Maintenant, nous y sommes. Votre machine redémarre et, dans quelques instants, vous allez commencer votre première visite au coeur de FreeBSD. Je vous préviens, il ne faut pas avoir peur du noir ! :diable:
FreeBSD est très bavard. :lol: Il va vous dire tout ce qu'il fait pendant cette phase de démarrage. Ne vous inquiétez pas si vous voyez passer des messages d'erreur : la plupart du temps, cela veut juste dire que votre imprimante est éteinte ou qu'il a détecté sur votre ordinateur une prise sur laquelle rien n'est branché.
Alors, que se passe-t-il, justement, pendant ce temps-là ? Entre l'allumage de l'ordinateur et celui où vous allez pouvoir commencer à lancer des commandes ?
1 - Au début, seule la carte mère de l'ordinateur est active. L'utilisateur peut afficher le menu BIOS Setup en appuyant sur une certaine touche. S'il ne le fait pas, la carte-mère passe la main au chargeur d'amorçage, le Boot Manager, situé sur le Master Boot Record, c'est à dire les 512 premiers octets du disque dur. Je vous ai déjà expliqué ça.
2 - S'il y a plusieurs OS sur l'ordinateur, le Boot Manager (GRUB ou boot0, selon ce que vous avez installé) affiche un menu demandant à l'utilisateur lequel il veut utiliser. Si ce dernier choisit FreeBSD, le Boot Manager lance le programme /boot/boot1.
3 - /boot/boot1 est un tout petit programme :honte: qui ne sait faire qu'une seule chose : lancer /boot/boot2
4 - /boot/boot2 est un programme un peu plus gros, qui va charger en mémoire le programme /boot/loader (chargeur).
5 - /boot/loader est un vrai programme bien complexe qui va examiner votre matériel :euh: et préparer le démarrage du noyau. Pour mener sa tâche à bien, il consulte plusieurs fichiers de configuration : /boot/loader.rc, /boot/device.hints, /boot/loader.conf, /boot/defaults/loader.conf. Vous ne devrez jamais modifier ce dernier. Mais les données qu'il contient seront ignorées s'il y a des données contradictoires dans /boot/loader.conf.
/boot/loader va aussi afficher le Menu de boot (celui où il est écrit FreeBSD en très gros à droite), qui vous permet de choisir quelques options pour le chargement du noyau. La plupart du temps, il est inutile de préciser quelque option que ce soit. ;)
6 - /boot/loader charge finalement en mémoire le noyau de FreeBSD. En Anglais, on utilise le mot kernel, qui signifie amande. Le noyau est un ensemble de processus (= programmes) qui vont rester actifs aussi longtemps que l'OS et assureront son bon fonctionnement. C'est un peu son ange gardien. :ange: L'utilisateur n'y aura d'ailleurs jamais accès. Pour l'instant, le noyau lance le programme init.
7 - init achève les préparatifs. Il consulte le fichier de configuration /etc/fstab pour charger en mémoire l'arborescence des fichiers. Et il lance successivement les programmes rc et getty.
8 - rc assure la configuration des ressources, à l'aide des fichiers /etc/rc.conf et /etc/defaults/rc.conf. Là encore, ce dernier ne doit jamais être modifié et ses données sont ignorées si elles sont contredites par celles de /etc/rc.conf. En fonction du contenu de ces deux fichiers, rc lance un certain nombre de DAEMONs. :diable: Les daemons sont des processus qui n'interagissent pas avec l'utilisateur. Mais contrairement à ceux du noyau, on peut leur envoyer occasionnellement des signaux, pour leur demander de s'arrêter par exemple. Les noms de daemons finissent généralement par un d, mais pas toujours. Il y a, entre autres, moused, qui gère la souris, ou cron, qui surveille l'horloge et se tient prêt à lancer des tâches programmées à l'avance pour une heure précise.
9 - getty configure la console en s'aidant du fichier /etc/ttys et lance le programme login, qui demande à l'utilisateur son identifiant et son mot de passe. :colere2:
10 - Une fois rassuré sur votre identité, :) login ouvre csh, votre shell. C'est ce dernier qui va vous permettre dans quelques instants de taper vos premières commandes.
A la fin de cette séquence, FreeBSD vous indique la date, l'heure, l'année, sa version, le nom de votre ordinateur et un (ttyv0) qui signifie que vous regardez actuellement le terminal principal. Eh oui, il y a plusieurs terminaux. On y reviendra.
login : signifie que vous devez maintenant vous identifier. Tapez donc l'identifiant que vous avez défini lors de la création de l'utilisateur puis votre mot de passe.
Vous avez alors droit à un sympathique message d'accueil... :) En Anglais bien sûr. Il vous indique où vous pouvez trouver de l'aide. En général, c'est sur le site www.FreeBSD.org. A la fin, on vous dit que vous pouvez taper sysinstall pour revenir au programme d'installation si vous voulez modifier quelque chose.
Pour finir, vous voyez ce symbole : %
C'est l'invite de commande. Il signifie quelque chose comme « Que puis-je faire pour vous ? » Vous devez donc taper une commande. Le problème, c'est que vous ne connaissez rien à ce nouveau système. Vous ne savez pas quels fichiers il contient et où vous êtes actuellement parmi ces fichiers. :euh: Commencez-donc par demander votre position. En langage shell, cela se dit :
Sous UNIX, je vous le rappelle, la racine du disque s'appelle / et les noms de répertoires (on dit des dossiers) finissent par des /, qui ne sont d'ailleurs pas toujours indiqués quand il n'y a rien derrière. Vous remarquerez que c'est la même chose pour les adresses web.
Le dossier home/ est un sous-dossier de usr/, qui, lui, dépend directement de la racine / .
COMMANDE UNIX ----- pwd (print working directory)
Indique le chemin d'accès complet au dossier actuel.
Vous êtes donc dans le dossier /usr/home/[votre identifiant]. C'est votre dossier personnel, celui où vous arrivez automatiquement lorsque vous vous loguez. Que contient-il ? Pour le savoir, tapez :
% ls
Cette commande vous donne la liste des fichiers présents dans le dossier où vous vous trouvez. Et que remarquez vous ? Aucune réponse. En apparence, votre dossier personnel est vide.
En apparence seulement ! Il contient en réalité des fichiers cachés, :ninja: que vous pouvez démasquer en tapant ls -a. Vous voyez qu'il n'est pas vide ce dossier. Il contient plusieurs fichiers et dossiers et tous les noms commencent par un point. Là encore, ça ne va pas plaire aux Windowsiens, :colere2: pour qui un point sert à séparer un nom de fichier de son extension. Sous UNIX, il n'y a pas toujours d'extension et on peut mettre un point (ou même plusieurs) où on veut dans le nom d'un fichier. S'il est au début, alors le fichier est caché et n'apparait que si vous ajoutez à ls l'option -a.
Pour connaître toutes les subtilités de la commande ls et quels autres paramètres on peut lui ajouter, consultez son manuel en tapant man ls. Pour toutes les commandes, c'est pareil : tapez man et vous saurez tout. Vous pouvez parcourir les pages du manuel à l'aide des touches fléchées ou utiliser Entrée pour descendre. Lorsque vous arrivez en bas de la page, la main vous est rendue.
Si vous restez plusieurs minutes à lire cette page sans appuyer sur aucune touche ni déplacer la souris, vous verrez certainement votre économiseur d'écran se déclencher :
Vous n'avez peut-être pas le même que moi. Tout dépend de ce que vous avez choisi pendant l'installation.
Cela ne m'avance pas à grand chose de savoir que je suis dans mon dossier personnel : je ne sais toujours pas ce qu'il y a autour. Il n'y aurait pas une carte ?
Pour lire la carte et tout savoir sur l'arborescence des dossiers :
% man hier
Je ne vais pas tous vous les présenter mais en voici tout de même quelques-uns à bien connaître :
/ : La racine du système. Tous les autres dossiers sont dedans.
/bin/ et /sbin/ : Les programmes exécutables du système de base.
/boot/ : Les fichiers permettant le démarrage du système.
/dev/ : Chacun des fichiers de ce dossier représente l'un de vos périphériques.
/etc/ : Des fichiers de configuration et tout ce qu'il faut pour gérer les DAEMONs. Vous n'avez pas fini d'en entendre parler ! ;)
/root/ : Dossier personnel du superutilisateur. :zorro:
/tmp/ : En général, les fichiers de ce dossier ne seront plus là au prochain démarrage.
/var/ : En quelque sorte le "journal de bord" de FreeBSD.
/usr/bin/ et /usr/sbin/ : Fichiers exécutables des applications préinstallées.
/usr/include/ : Bibliothèques pour programmer en langage C.
/usr/home/ : Les dossiers personnels des utilisateurs. C'est là qu'ils rangeront tous leurs documents.
/usr/local/ : Les applications que vous avez installées. Lui-même est subdivisé en sous-dossiers /usr/local/bin/, /usr/local/etc/, /usr/local/include/, etc.
/usr/src/ : Les code-sources de FreeBSD et des logiciels installés.
Maintenant que vous avez une carte, vous pouvez vous mettre en route. Et si vous alliez à la racine ? La commande pour changer de dossier est cd. Vous devez donc entrer :
% cd /
Vous y voila. Qu'y a-t-il à la racine ? ls vous l'indique mais comment savoir si les noms qu'elle vous présente sont ceux de fichiers ou de dossiers. Demandons-lui quelques précisions en ajoutant l'option -l.
% ls -l
Vous avez maintenant une présentation détaillée de chaque élément présent à la racine. Dans la colonne de gauche, le tout premier caractère est ? pour un fichier ordinaire, d pour un dossier et l pour un lien (un raccourci, si vous préférez). Nous voyons donc que COPYRIGHT est le seul fichier ordinaire situé à la racine. Compat, home et sys sont des liens et la colonne de droite vous indique vers quoi ils pointent. Les autres sont des dossiers, et vous pouvez relire man hier pour savoir ce qu'ils contiennent. Tous ces éléments « appartiennent » à l'utilisateur root et au groupe wheel. Vous comprenez, maintenant, pourquoi il était essentiel de vous inscrire comme membre du groupe wheel ?
Lisez le fichier COPYRIGHT. Vous connaîtrez ainsi la fameuse licence BSD (nouvelle version). Elle est à peine plus complexe que ce que je vous en disais dans le premier chapitre. Pour lire un fichier, la commande est less.
% less COPYRIGHT
Cette fois, quand vous avez fini de lire, il faut appuyer sur q pour revenir à l'invite de commande. Pour des fichiers plus courts, qui tiennent sur un seul écran, vous pouvez aussi utiliser la commande cat, qui affiche tout et vous rend aussitôt la main. Reprenons l'examen de la racine. Il faut pour cela refaire un ls -l, mais Stop ! Lisez d'abord cette astuce :
Donc, affichez à nouveau cet écran :
Les caractères à gauche indiquent qui a le droit de faire quoi dans chaque fichier ou dossier. Les caractères 2, 3 et 4 indiquent les droits de lecture, d'écriture et d'exécution du propriétaire (root). Vous constatez que root :zorro: a tous les droits, sauf celui d'écrire dans les dossiers dev/ et proc/ ou dans le fichier COPYRIGHT. Les 3 caractères suivants montrent les droits du groupe propriétaire (wheel) et les trois derniers les droits des autres utilisateurs.
Les colonnes plus à droite indiquent l'espace disque occupé par le dossier et la date de dernière modification. Vous voyez que certains n'ont pas bougé depuis la création de cette version de FreeBSD (la 8.2). D'autres indiquent l'heure à laquelle vous avez installé FreeBSD sur votre machine et d'autres encore ont été modifiés il y a seulement quelques minutes.
Et maintenant, quelle heure est-il ? Vous pouvez le savoir en faisant appel à date ou à grdc :
Oulah, il se fait tard. :o Rentrons vite à la maison. Quittez d'abord grdc avec les touches Ctrl c.