Internet est devenu un élément incontournable de la vie quotidienne pour beaucoup de gens, et indispensable pour les informaticiens.
Cependant, peu de monde connait en détail le fonctionnement d'Internet !
Aujourd'hui, il est devenu courant d'utiliser Internet à son travail. Mais savez-vous réellement ce qu'il se passe lorsque vous vous connectez à Internet ? De la même façon, presque tous les foyers sont équipés d'une multitude d'appareils informatiques : le boîtier ADSL, l'ordinateur de bureau, l'ordinateur portable, l'imprimante etc. Mais peu de gens savent vraiment faire communiquer entre-elles toutes ces machines !
Nous allons voir à travers ce cours comment créer ce qu'on appelle un réseau, pourquoi et comment les informations circulent sur Internet, et comment gérer sa connexion (et écouter celle des autres ! ;) )
Comment les ordinateurs parlent-ils entre-eux ?
Comment les informations circulent-elles ?
Qui gère Internet ?
Puis-je participer à Internet ?
Quel est l'âge du capitaine ? ^^
À la fin de ce cours vous devriez être en mesure de répondre à toutes ces questions, donc de comprendre ce qui se passe entre le moment où vous entrez un nom de site web dans la barre d'adresse de votre navigateur, et le moment où vous en recevez la réponse. Ceci se fait en quelques millisecondes, mais cela représente de nombreuses étapes... !
Vous serez aussi en mesure de créer votre propre réseau local chez vous, et de l'administrer proprement. Ce cours devrait permettre à ceux qui se destinent à un métier dans les systèmes et réseaux d'y voir plus clair, à ceux qui préfèrent la programmation de mieux comprendre le réseau et donc de devenir plus performants dans leur métier ou futur métier, et à ceux qui désirent contrôler leur machine à café en wifi depuis le téléviseur de leur salon de ne plus se lever de leur canapé !
Vous êtes motivés ? Alors voici un petit aperçu du programme : je commencerai par vous raconter comment Internet a été imaginé et mis en œuvre ; nous verrons ensuite les normes qui ont permis sa création et essaierons de les comprendre. Nous apprendrons aussi à créer et administrer un petit réseau personnel, et nous nous plongerons dans le découpage d'adresses IP.
Pour tous ceux qui veulent aller un peu plus loin après la lecture de ce cours, il y a pas mal de tutos et de vidéos avancées sur mon site www.lalitte.com.
Bon, fini la parlotte, qui m'aime aime les réseaux me suive ! :D
Nous voilà prêts à plonger dans le fonctionnement d'Internet ! Mais avant toute chose, essayons de comprendre pourquoi et comment nous en sommes arrivés là.
Je vous propose dans ce chapitre une petite histoire de l'Internet...
Internet a été créé au départ pour une raison bien particulière.
À l'époque, dans les années 1950, les communications étaient « point à point », c'est-à-dire qu'on ne pouvait communiquer qu'avec une seule machine à la fois. Les chercheurs qui devaient communiquer avec plusieurs autres chercheurs lors de réunions, se sont rendu compte qu'il serait intéressant de pouvoir le faire en temps réel plutôt que de passer d'un interlocuteur à l'autre successivement.
Ils ont donc cherché à créer un nouveau moyen de communication qui ne serait alors plus centralisé, mais maillé.
Cela veut dire que toute information pourrait passer par différents points, et que si certains points disparaissaient, cela n'empêcherait pas l'information de circuler. Observez donc la figure suivante : vous voyez qu'avec un réseau de communication maillé, si un point de communication n'est plus en état de fonctionner, l'information peut passer par un chemin différent.
Mais maintenant que l'idée est posée, il reste à la mettre en œuvre !
Les chercheurs vont travailler et notamment mettre en place un réseau pour l'armée. C'est seulement au début des années 1960 que l'on voit apparaître des textes décrivant les prémices de ce que sera Internet.
À la fin des années 1960, l'Arpanet, l'ancêtre d'Internet, ne comportait que quatre machines ! Les protocoles utilisés alors ne permettaient pas d'atteindre les buts fixés, à savoir de faire dialoguer des machines provenant de différents réseaux en utilisant différentes technologies de communication.
C'est alors que les chercheurs se sont orientés vers la création d'autres protocoles de communication, et notamment TCP/IP. Internet a continué de croître au fil des années, mais c'est en 1990 qu'une révolution va permettre sa croissance réelle : le langage HTML et le protocole d'échange HTTP qui permettent la création de pages web.
Tout va s'accélérer alors avec la création des premiers navigateurs capables d'afficher des images, et la libération de l'utilisation des noms de domaine. Nous pouvons voir sur la figure suivante la progression phénoménale d'Internet dans les années 1990-2000.
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Parmi ces internautes, nous pouvons voir des disparités à travers le monde :
42 % des internautes viennent d'Asie !
le pays le plus internetisé est... la Corée du Sud ;
les internautes français représentent 6 % du total des internautes ;
78% des Américains ont Internet contre 10 % des Africains ;
une personne sur trois dans le monde a accès à Internet ;
le nombre d'internautes entre 2000 et 2010 a été multiplié par 4,5 ;
la croissance de l'Internet en Afrique est de 2360 % entre 2000 et 2010 !
Je ne vais pas continuer à vous abreuver de chiffres, bien que certains soient étonnants à connaître. Voyons plutôt le magnifique graphique présenté en figure suivante, qui représente les connexions entre machines d'Internet. Prenez votre loupe !
Source: Wikipedia
Cependant, n'oublions pas notre objectif premier : comprendre le fonctionnement d'Internet. Donc fini de rêvasser, passons aux choses sérieuses !
Maintenant que nous connaissons une partie de l'histoire d'Internet, il est grand temps de nous plonger dans son fonctionnement, notamment en étudiant sa création.
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Nous sommes près de 1,8 milliard d'internautes aujourd'hui. Internet est une gigantesque toile d'araignée.
Comment est-ce possible de faire communiquer autant de machines ?
Comment ne pas s'y perdre dans ce dédale d'informations ?
Nous allons voir cela de ce pas, en essayant tout d'abord de comprendre comment Internet a été créé et quelles sont les normes qui ont été mises en œuvre pour orchestrer ce bal d'informations.
Imaginez que vous puissiez communiquer à chaque instant, quand vous le voulez, avec n'importe qui dans le monde ! C'est ce que nous propose Internet.
Il n'est pas facile de s'exprimer lorsque nous sommes un petit groupe de 10 personnes, difficile lorsque nous sommes 100, et quasiment impossible quand nous sommes 1000. Internet se propose donc de relever le défi de pouvoir communiquer tous ensemble, en même temps, et ce, quand nous le souhaitons. Bien sûr pour arriver à cette prouesse, il a fallu créer un système de communication complexe permettant aux machines de parler entre elles.
Mais comment ce modèle de communication a-t-il pu être créé ?
Eh bien le plus simple est de partir de ce que nous connaissons déjà de la communication. Et ça, tout le monde peut le faire !
Faisons un petit inventaire des moyens de communication:
- la parole ;
- le téléphone ;
- le courrier ;
- le pigeon voyageur ; ;)
- etc.
Essayons maintenant de comprendre, parmi ces moyens de communication, ce dont nous avons besoin pour communiquer.
Pour la parole, nous avons besoin:
d'un émetteur ;
d'un récepteur ;
d'un support de transmission (l'air).
Pour le téléphone, c'est un peu pareil sauf que nous avons besoin d'un élément complémentaire qui est l'intermédiaire entre la parole et l'électronique. En effet, on transforme la parole en signaux électriques, ils arrivent côté récepteur, puis ils sont de nouveau transformés en paroles. Nous voyons qu'il y a une encapsulation de l'information.
Nous retrouvons ce système d'encapsulation dans le courrier, pour lequel nous avons besoin:
d'un émetteur ;
d'un récepteur ;
d'un support de transmission (la lettre) ;
d'un contenant (l'enveloppe) ;
d'un intermédiaire (la poste).
Ainsi, nous commençons à comprendre ce qu'il nous faut pour communiquer.
Maintenant, est-ce que cela va pouvoir s'appliquer aux ordinateurs ? Comment va-t-on faire pour parler tous en même temps ? Pourra-t-on communiquer avec l'autre bout du monde instantanément ?
Nous allons voir par la suite comment les chercheurs ont fait pour passer des principes de communication humains à des principes de communication pour ordinateurs.
Ils ont ainsi regroupé l'ensemble de leurs recherches et de leurs résultats dans une norme que devront respecter les personnes se connectant à Internet.
Il s'agit du modèle OSI !
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Le modèle OSI est né en 1984. Les plus connaisseurs d'entre vous auront remarqué que celui-ci est né après la naissance d'Internet !
La raison est simple : le modèle OSI est né quand nous avons commencé à avoir une certaine expérience des communications entre ordinateurs. Il tient donc compte des communications existantes, mais aussi des communications futures et de leurs évolutions potentielles.
Son objectif est de normaliser les communications pour garantir un maximum d'évolutivité et d'interopérabilité entre les ordinateurs.
Tout cela est fort sympathique, mais qu'est-ce que le modèle OSI ?
Le modèle OSI est une norme qui préconise comment les ordinateurs devraient communiquer entre eux.
Ainsi, si vous voulez faire communiquer votre grille-pain avec votre lave-vaisselle, il faudra vous appuyer sur le modèle OSI, ou du moins vous en inspirer le plus possible. Cela impliquera notamment le respect de la communication par couches.
Mais qu'est-ce que c'est que ces couches ?
Non, je ne suis pas devenu fou et ne suis pas sponsorisé par Pampers ! Le modèle OSI est un modèle en couches. Cela veut dire qu'il est découpé en plusieurs morceaux appelés couches, qui ont chacune un rôle défini, comme vous le montre le schéma de la figure suivante.
Nous voyons ici que le modèle OSI a sept couches. Chacune possède un nom différent.
Mais pourquoi 7, et pas 14 ou 137 ?
Souvenez-vous du paragraphe précédent. Nous y avons vu que pour mettre en place une communication, il nous faudrait mettre en œuvre un certain nombre d'éléments, comme l'émetteur, le récepteur, le langage, etc. Eh bien les chercheurs ont imaginé combien d'éléments principaux il faudrait mettre en place pour communiquer. Et ils en ont trouvé 7 !
Chaque couche du modèle OSI va donc avoir un rôle à accomplir. Et l'ensemble de ces rôles va permettre de communiquer d'un ordinateur à un autre.
Examinons ces couches un peu plus en détail...
Cartes d'identité des couches du modèle OSI
La couche 1 ou couche physique :
Nom : physique.
Rôle : offrir un support de transmission pour la communication.
Rôle secondaire : RAS.
Matériel associé : le hub, ou concentrateur en français.
La couche 2 ou couche liaison :
Nom : liaison de données.
Rôle : connecter les machines entre elles sur un réseau local.
Rôle secondaire : détecter les erreurs de transmission.
Matériel associé : le switch, ou commutateur.
La couche 3 ou couche réseau :
Nom : réseau.
Rôle : interconnecter les réseaux entre eux.
Rôle secondaire : fragmenter les paquets.
Matériel associé : le routeur.
La couche 4 ou couche transport :
Nom : transport.
Rôle : gérer les connexions applicatives.
Rôle secondaire : garantir la connexion.
Matériel associé : RAS.
La couche 5 ou couche session : on s'en fiche !
Oui, vous m'avez bien lu, au-delà de la couche 4, on s'en fiche ! Bon, j'exagère un poil, mais pas tant que ça.
La raison est simple : le modèle OSI est un modèle théorique. Le modèle sur lequel s'appuie Internet aujourd'hui est le modèle TCP/IP. Or, ce modèle n'utilise pas les couches 5 et 6, donc... on s'en fiche !
Bon, je crois que vous avez compris ! Par contre, la couche 7 existe bien. Et c'est pour elle que nous mettons tout cela en place, le grand manitou, le patron, l'application !
La couche 7 ou couche application :
Nom : application.
Rôle : RAS.
Rôle secondaire : RAS.
Matériel associé : le proxy.
Quoi ? Une couche qui n'a pas de rôle ? Pourquoi est-elle là alors ?
Elle est là pour représenter les applications pour lesquelles nous allons mettre en œuvre des communications.
Ce n'est donc pas cette couche en elle-même que nous allons étudier, mais les couches qui sont là pour lui rendre service et acheminer les informations, les couches 1 à 4.
Les couches 1 à 4 sont appelées les couches "réseau". Ce sont elles qui ont la responsabilité d'acheminer les informations d'une machine à une autre, pour les applications qui le demandent.
Avant d'examiner plus en détail les couches, nous allons préciser le cadre d'utilisation du modèle OSI.
Règles d'or du modèle OSI
Le modèle OSI étant une norme, il doit indiquer, aux personnes voulant mettre en place des réseaux, comment travailler. Plus exactement, cela permet aux constructeurs de matériels de réseau de savoir comment fabriquer leurs matériels, et donc de garantir la compatibilité entre eux.
Si chacun respecte la norme, ça marche !
Nous avons vu que chaque couche avait un rôle qu'il faudra respecter. Ainsi, la couche 2 ne s'occupera jamais de la communication entre réseaux. De même que la couche 3 ne s'occupera pas de la communication sur un réseau local, etc.
Le modèle OSI ajoute deux règles plus générales entre les couches :
chaque couche est indépendante ;
chaque couche ne peut communiquer qu'avec une couche adjacente.
Chaque couche est indépendante
L'impact sera que les informations utilisées par une couche ne pourront pas être utilisées par une autre couche.
Par exemple, pour ceux qui connaissent déjà un peu le réseau, l'adresse IP qui est une adresse de couche 3 ne pourra pas être utilisée par une autre couche, sous peine de ne pas respecter le modèle OSI.
Cela va permettre de garantir l'évolution des communications dans le temps.
Imaginez que vous utilisiez Internet aujourd'hui. Sans le savoir, vous utilisez le protocole IPv4 pour la couche 3. Demain, nous allons passer en protocole IPv6 pour des raisons que nous expliciterons avec la couche 3.
Si jamais nous utilisons des adresses IPv4 dans une autre couche, le jour où nous changerons le protocole de couche 3 qui utilise les adresses IPv4, nous devrons changer aussi le ou les protocoles qui utilisent cette adresse.
Cela veut dire qu'on pourra changer un protocole associé à une couche sans avoir besoin de changer toutes les couches du modèle OSI.
C'est un peu comme si vous aviez une commode avec des tiroirs. Vous pouvez changer un tiroir cassé sans avoir à changer toute la commode !
Regardons la seconde règle.
Chaque couche ne peut communiquer qu'avec une couche adjacente
Pour comprendre cette règle, vous allez devoir comprendre comment les machines se servent du modèle OSI pour communiquer.
Vous êtes devant votre ordinateur et votre navigateur préféré. Vous entrez l'adresse d'un site dans la barre d'adresses, et le site apparaît aussitôt.
Sans le savoir, vous avez utilisé le modèle OSI !
En gros, l'application (le navigateur) de couche 7, s'est adressée aux couches réseau pour que celles-ci transmettent l'information à l'application demandée sur la machine demandée (le serveur web sur la machine google.com par exemple).
Lors d'un envoi, nous parcourons donc les couches du modèle OSI de haut en bas, de la couche 7 à la couche 1, ainsi que vous pouvez le voir sur la figure suivante.
Ainsi, grâce à la seconde règle du modèle OSI, nous garantissons que lors de l'envoi d'informations, toutes les couches du modèle OSI vont être parcourues.
Ceci est garanti, car nous partons de la couche 7, et la règle nous dit qu'une couche ne peut communiquer qu'avec une couche adjacente. La couche 7 ne pourra donc communiquer qu'avec la couche directement sous elle, la couche 6.
En fait, c'est presque vrai, car comme vous le savez maintenant, le modèle OSI n'est qu'un modèle théorique, et la couche 7 s'adresse directement aux couches réseau pour communiquer, soit directement à la couche 4, qui s'adresse à la couche 3, qui s'adresse à la couche 2...
Ce qu'il faut retenir
Le modèle OSI est une norme précisant comment les machines doivent communiquer entre elles.
C'est un modèle théorique, le modèle réellement utilisé étant le modèle TCP/IP.
Le modèle OSI possède 7 couches.
Chaque couche a un rôle particulier à accomplir.
Les couches 1 à 4 sont les couches réseau.
Les couches réseau offrent le service de communication à la couche applicative.
Chaque couche est indépendante des autres.
Chaque couche ne peut communiquer qu'avec une couche adjacente.
Lors de l'envoi de données, on parcourt le modèle OSI de haut en bas, en traversant toutes les couches.
vous connaissez et comprenez maintenant le modèle OSI ;
il est composé de 7 couches chacune dédiée à un rôle particulier ;
Il y a deux règles d'or associées à ce modèle qui permettent de garantir la bonne utilisation du modèle OSI.
Il est temps maintenant de s'y plonger directement avec l'étude de la couche 1.
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Maintenant que nous avons vu comment fonctionnaient les communications avec le modèle OSI, nous allons nous plonger dans l'étude de chacune des couches qui nous intéressent. Il s'agit des quatre premières couches qui correspondent aux couches réseau. Nous allons d'abord voir les couches qui nous servent à dialoguer sur un réseau local, et pour commencer, la couche 1.
Allez, un peu de travail physique, on attaque la couche 1 !
Comme nous l'avons vu avec le modèle OSI, chaque couche a un ou plusieurs rôles associés qui servent à mettre en place la communication.
Mais à quoi peut bien servir cette couche 1 ?
Le rôle principal de la couche 1 est de fournir le support de transmission de la communication.
Eh oui, pour pouvoir communiquer il va bien falloir avoir un support. Vous en connaissez déjà un si vous êtes connectés à Internet : un câble si vous êtes connectés directement à votre box, l'air libre si vous utilisez le wifi.
La couche 1 aura donc pour but d'acheminer des signaux électriques, des 0 et des 1 en gros.
D'ailleurs, pourquoi des 0 et des 1 et pas des 5 ou des 564 ?
Cela est dû à la difficulté de distinguer des signaux électriques différents. Sur un signal qui varie entre 0 V et 5 V, il est facile de distinguer quand on est près de 0 V ou de 5 V.
Par contre si je vous demande de faire la distinction entre 0 V, 1 V, 2 V, 3 V, 4 V et 5 V, cela sera plus difficile !
Notamment quand il y aura des perturbations magnétiques, comme des aimants, qui pourront venir modifier le signal électrique.
Imaginons que la perturbation modifie le signal en ajoutant 2 V, vous êtes foutus pour faire la distinction entre 3 V et 4 V. Alors qu'entre 0 V et 5 V cela est encore possible en prenant une marge de 2 V.
Il est donc plus facile de distinguer 2 signaux que 5 ou 10. C'est pour cela que l'on travaille avec des 0 et des 1 en informatique, qui représentent deux signaux différents !
Mais comment fait-on pour faire circuler ces 0 et ces 1 ?
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Les 0 et les 1 vont circuler grâce aux différents supports de transmission. Nous allons les étudier un par un.
Historiquement, nous avons utilisé des câbles, qui sont dépassés aujourd'hui, mais que vous pourrez parfois encore rencontrer dans des réseaux antiques : il s'agit des câbles coaxiaux !
Les câbles coaxiaux
Voici, sur la figure suivante, comment se présente un câble coaxial.
Le principe est de faire circuler le signal électrique dans le fil de données central. On se sert du maillage de masse, autrement appelé grille, pour avoir un signal de référence à 0 V. On obtient le signal électrique en faisant la différence de potentiel entre le fil de données et la masse.
Comme nous sommes des brutes dans les réseaux, un nom aussi simple que câble coaxial n'était pas envisageable et il fallait inventer un acronyme incompréhensible pour bien montrer que ce métier était réservé à des experts ! ;)
Le nom scientifique donné au câble coaxial est donc le 10B2 ou 10B5 pour sa version encore plus ancienne.
Mais pourquoi ces chiffres et ces lettres incompréhensibles ?
Pour crâner en public ! Bon d'accord, il y a aussi une explication logique :
le 10 indique le débit en Mbps (mégabits par seconde) ;
le B indique la façon de coder les 0 et les 1, soit ici la bande de Base ;
le dernier chiffre indique la taille maximale du réseau, exprimée en mètres et divisée par 100.
Cette taille est de 200 m pour le 10B2, et 500 m pour le 10B5. Par exemple, pour une longueur de 200 m, si je divise par 100, cela me donne 2. Le nom scientifique est donc bien 10B2 !
Le câble coaxial 10B5
Le 10B5 est le plus ancien et le plus dur à utiliser. Le principe est de poser le câble partout dans les salles à informatiser. Ensuite, on peut brancher des machines sur le câble, mais seulement à certains endroits ! La connexion se fait à l'aide de prises vampire.
Que vient faire Dracula là-dedans ?
En fait, il fallait faire un petit trou, à la main, dans le câble, pour atteindre le fil de données. Une fois cette manipulation effectuée, on mettait en place la prise vampire dans laquelle une petite pointe en métal venait en contact avec le fil de données et permettait de récupérer le signal (voir la figure suivante).
Autant dire que les administrateurs réseau étaient manuels !
Pour la petite histoire, les câbles 10B5 étant très épais, il était difficile de les plier. Et si jamais on en pliait un trop fort et qu'on coupait le fil de données à l’intérieur, patatra ! Le réseau était coupé et le câble, bon à jeter.
C'est pour cela que ce câble faisait un quart de cercle dans le coin des salles pour ne pas être plié. Un élève mal intentionné pouvait alors se venger avec un bon coup de pied dans ledit câble... Heureusement est arrivé le 10B2 !
Le câble coaxial 10B2
Le câble coaxial 10B2 possède la même structure que le 10B5, mais en plus fin. La connectique utilisée est aussi très différente, car la propagation de l'information ne se fait pas de la même façon.
Pour mettre en place un réseau en 10B2, il fallait :
des câbles 10B2 équipés de prises BNC ;
des tés BNC ;
des bouchons.
Voici aux figures suivantes, dans l'ordre de haut en bas, le câble équipé d'une prise BNC, le té BNC et le bouchon BNC.
Pour créer le réseau, on mettait un bouchon sur un côté du té, une carte réseau sur le deuxième côté (celui du milieu) et un câble sur la dernière prise. L'autre extrémité du câble était branchée sur un autre té, et ainsi de suite jusqu'à la fermeture du réseau par un bouchon.
Voici à la figure suivante un exemple de connexion sur un té.
Et voici le réseau complet sur la figure suivante.
Cela devient plus simple et plus solide que le réseau 10B5, car si un câble est défectueux, on peut le remplacer. Mais... si jamais quelqu'un veut se débrancher du réseau... il coupe le réseau ! Heureusement pour nous, le réseau a évolué, et Zorro la paire torsadée est arrivée !
La paire torsadée
Le câble à paires torsadées n'est plus un câble coaxial. Il n'y a plus un unique fil dans le câble mais huit ! De quoi faire passer de l'information dans tous les sens !
Le câble à paires torsadées est donc composé de huit fils, torsadés deux à deux par paires, d'où le génie des chercheurs quand ils ont trouvé son nom, la paire torsadée ! Vous pouvez en voir un exemple sur la figure suivante.
Mais pourquoi utiliser 8 fils ?
Parce que nous avons été malins ! Par principe, il n'y a besoin que de deux fils pour faire passer une différence de potentiel, comme vu au paragraphe précédent sur le câble coaxial.
Cependant, nous ne savons pas de quoi l'avenir sera fait, et peut-être que demain nous voudrons faire passer plusieurs informations sur un même câble.
Ainsi, le câble à paires torsadées a été créé avec 8 fils, alors que deux auraient suffi, pour permettre son évolution.
OK, donc aujourd'hui, nous utilisons 2 fils, soit une paire, pour faire passer l'information ?
Eh non ! Aujourd'hui, dans la plupart des réseaux, nous utilisons 2 paires, soit 4 fils, car nous utilisons une paire pour envoyer les données, et une paire pour les recevoir. Nous n'utilisons donc que 4 fils sur 8.
Ceci dit, ce n'est pas grave, car il existe déjà des technologies qui utilisent plus de 4 fils, et nous avons eu raison d'en mettre 8 dans le câble à paires torsadées.
Et d'ailleurs, pourquoi on les torsade, ces fils ?
Parce que cela permet une meilleure protection du signal électrique. En effet, on s'est rendu compte qu'en torsadant les fils de la sorte, le câble était moins sujet à des perturbations électromagnétiques (et ne me demandez pas pourquoi !).
Il faut cependant éviter si possible, quand vous posez du câble, de passer à côté de sources de perturbation comme des câbles électriques à 220 V ou des néons qui créent de grosses perturbations lors de l'allumage.
Est-ce que la paire torsadée a un nom compliqué comme le 10B2 ?
Oui, on l'appelle aussi le 10BT, ou 100BT ou 1000BT, selon le débit utilisé (10 Mbps, 100 Mbps, 1000 Mbps) le T étant là pour « torsadé », ou twisted en anglais. On ajoute parfois un x derrière, pour dire que le réseau est commuté... mais nous verrons cela avec la couche 2.
Si je vous dis que le réseau est en 100BTx, vous savez que j'utilise de la paire torsadée et que le débit est de 100 Mbps (et accessoirement que le réseau est commuté, mais cela n'est pas encore très parlant...).
Le câble coaxial n'est plus utilisé, mais qu'en est-il de la paire torsadée ?
Eh bien on l'utilise partout, dans 90 % des cas ! C'est la number one de la connexion, la championne, le top du top !
C'est d'ailleurs sûrement le câble que vous utilisez pour vous connecter à votre box. Il est partout en entreprise, chez les particuliers, chez mamie, etc.
Notamment parce qu'il est robuste et permet de gros débits, qu'il n'est pas cher, et qu'il est simple à installer.
D'ailleurs, comment branche-t-on les machines avec ?
On les branche à l'aide de prises RJ45.
Voici à la figure suivante une prise RJ45. On peut voir les 8 petits connecteurs en cuivre qui sont reliés aux 8 fils.
Étant donné que nous n'utilisons que 4 fils, peut-on utiliser n'importe lesquels ?
Non ! Il faut utiliser des fils spécifiques, qui sont les fils 1, 2, 3 et 6. Voici en figure suivante le branchement d'un câble et les fils utilisés (avec les couleurs).
De plus, il ne faut pas oublier que cette prise doit être branchée dans une autre prise pour être connectée. On appelle cette prise une prise femelle, elle est généralement située sur un hub ou un switch, mais nous le verrons plus tard... (voir les figures suivantes).
Imaginons que nous ayons une machine A à gauche, et une machine B à droite que nous relions à l'aide de ce câble. Voici sur la figure suivante ce que ça donne.
Oui, comme certains l'ont peut-être deviné, cela ne va pas marcher. Si vous vous rappelez bien, nous utilisons deux paires pour une connexion. Une paire pour envoyer des données et une paire pour les recevoir.
Or, d'après le câblage utilisé, la transmission de la machine A va être en relation avec la transmission de la machine B. De même, la réception de la machine A va être en relation avec la réception de la machine B (voir la figure suivante). Cela ne marchera pas...
Alors comment faire ? On m'aurait menti ?
Pour pouvoir relier la transmission de la machine A avec la réception de la machine B, il faudrait que les fils 1 et 2 soient en relation avec les fils 3 et 6... Ce qui reviendrait à croiser les fils... Eh bien voilà, nous venons d'inventer le câble croisé !
Comme vous pouvez le constater sur la figure suivante, nous avons bien la transmission de la machine A en relation avec la réception de la machine B.
Nous pouvons en tirer une conclusion : pour relier deux machines directement entre elles, il faut un câble croisé.
Ah bon ? Pourtant je connecte mon ordinateur sur ma box et j'utilise un câble droit !
Il peut y avoir deux raisons à cela :
la prise femelle sur la box a déjà ses connexions transmission et réception inversées ;
les prises femelles de ma box et de mon ordinateur sont capables de s'adapter et d'inverser les connexions de transmission et réception si besoin.
Le premier cas est modélisé sur le schéma de la figure suivante. Nous y voyons bien que même si nous utilisons un câble droit, la paire de transmission de la machine A est en relation avec la paire de réception de la machine B.
Dans le second cas, la machine B peut choisir indifféremment les paires de transmission et réception pour se trouver dans le cas de la machine A ou de la machine B. Magique !
Ainsi, étant donné que les cartes réseau ont évolué aujourd'hui, vous pouvez utiliser indifféremment des câbles droits ou croisés sans vous embêter ! Ça reste vrai tant que vous n'utilisez pas de vieux matériel qui ne serait pas capable de changer ses paires de connexion...
Mais maintenant si vous utilisez du vieux matériel, comment savoir s'il faut utiliser un câble droit ou un câble croisé ?
Il y a une règle simple, mais pas toujours facile à comprendre : je dois utiliser un câble croisé pour connecter deux matériels de même type.
Super ! Vous vous demandez peut-être ce que c'est que deux matériels de même type ? Eh bien ce sont par exemple deux ordinateurs, ou deux imprimantes. Quand ce sont deux matériels identiques, on sait qu'ils sont de même type, c'est facile.
Par contre, si l'on veut connecter un ordinateur et une imprimante, comment faire ? Il va falloir créer deux catégories :
les matériels de connexion ;
les matériels connectés.
Les matériels de connexion sont ceux qui servent à connecter plusieurs machines entre elles, comme les hubs ou les switchs (voir les figures suivantes).
Les matériels connectés sont... tout le reste ! Les ordinateurs, les imprimantes, les routeurs, etc.
Et voilà, nous avons fait le tour de la paire torsadée qui est encore le câble le plus utilisé de nos jours.
Mais à quoi branche-t-on cette paire torsadée ?
Dans un premier temps, nous l'avons vu, il s'agit de prises RJ45 femelles. Celles-ci sont montées sur des cartes réseau pour nos machines.
Mais pour pouvoir relier plusieurs machines entre elles sur un réseau, il faut utiliser un matériel de connexion. Et pour la couche 1, il s'agit du hub (ou concentrateur en français). Le hub est une machine composée de plusieurs prises RJ45 femelles et qui a pour rôle de relier les machines entre elles (voir la figure suivante).
Seulement, le hub a un fonctionnement particulier. Imaginez qu'il y ait 5 machines branchées au hub, les machines A, B, C, D et E. Si A veut parler à C, elle va envoyer l'information au hub. Mais lui ne sait pas lire ! Il va donc envoyer l'information à toutes les machines en se disant qu'il y en aura bien une dans le tas qui sera la bonne !
Les machines B, D et E vont voir que l'information n'est pas pour elles et vont la jeter, alors que la machine C va pouvoir la lire ! (on voit tout de suite qu'un hub n'est pas top pour la confidentialité des données...).
Le hub est un peu bourrin, mais ça marche !
Mais quel est l'avenir du câblage réseau ? Est-ce encore la paire torsadée ?
A priori, même si cela coûte encore très cher, la fibre optique est amenée à remplacer la paire torsadée, notamment en raison des débits qu'elle peut offrir. Mais ce n'est pas pour tout de suite...
La fibre optique
Avec la fibre optique, nous transportons des 0 et des 1, non plus avec de l'électricité mais avec de la lumière !
Ce sera en gros, allumé, éteint, allumé, éteint... On envoie de la lumière dans le fil, et elle ressort quelques mètres/kilomètres plus loin.
Nous n'allons pas rentrer dans les détails de la fibre optique, mais nous allons seulement voir ce qui nous intéresse.
Le nom scientifique
Le nom scientifique de la fibre est communément le 1000BF. Du gigabit avec le F pour... Fibre ! Il existe aujourd'hui globalement deux types de fibre :
la fibre monomode ;
la fibre multimode.
La fibre monomode fait passer une seule longueur d'onde lumineuse, soit une seule couleur. Elle fonctionne donc avec du laser qui peut être vert, bleu, rouge, etc.
La fibre multimode fonctionne avec de la lumière blanche, et donc toutes les longueurs d'ondes (la lumière blanche est la somme de toutes les lumières possibles, comme celle du soleil).
Mais pourquoi avoir deux fibres différentes ?
Le débit et la distance parcourue ne seront pas les mêmes dans les deux cas. En effet, la fibre monomode est beaucoup plus performante que la multimode.
Hein ? Une seule lumière est plus efficace que toutes les lumières ensemble ?
Eh oui ! Dans le cas de la lumière blanche, la lumière envoyée dans la fibre va être reflétée à l'intérieur de la fibre. Mais chaque couleur va se refléter légèrement différemment, ce qui fait qu'au bout de la fibre au lieu d'avoir une lumière blanche, on aura des couleurs qui arriveront très proches, mais pas parfaitement ensemble.
C'est comme si vous lanciez une poignée de cailloux. Les cailloux sont bien regroupés au lancement, mais plus ils avancent et plus ils s'éparpillent. Alors que si vous lancez un seul caillou, il arrivera groupé (vu qu'il est seul). C'est pareil pour la fibre monomode.
On pourra ainsi parcourir une plus longue distance avec de la fibre monomode. En gros :
2 km pour la fibre multimode ;
60 km pour la fibre monomode.
Même si les distances parcourues aujourd'hui peuvent être beaucoup plus grandes (le record étant de l'ordre de 8000 km) c'est un bon ordre de grandeur.
C'est ainsi que l'on a relié les États-Unis et l'Europe, en passant de la fibre monomode dans l'Atlantique, et en répétant le signal lumineux tous les 60 km...
La fibre aujourd'hui
Aujourd'hui, vous n'utilisez pas la fibre pour relier votre ordinateur au réseau. Par contre, elle est très utilisée chez les opérateurs Internet qui ont besoin de beaucoup de bande passante, dans les grandes entreprises dans ce que l'on appelle le cœur de réseau, et parfois dans certaines entreprises lorsqu'il y a de gros moteurs qui créent des perturbations électromagnétiques (vu que la lumière y est insensible).
Voilà, vous avez un aperçu de ce qui se fait en terme de câblage, du moins le câblage matériel, puisqu'il existe aussi aujourd'hui du câblage virtuel, j'ai nommé le wifi ! Toutefois, nous n'allons pas rentrer dans le détail de la technologie wifi.
Maintenant que nous avons du matériel pour brancher les ordinateurs, il nous reste à savoir comment nous allons organiser ces branchements, car il y a plusieurs possibilités...
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En réseau, la topologie est la manière selon laquelle on branche les machines entre elles.
Il y a trois topologies principales :
la topologie en bus ;
la topologie en anneau ;
la topologie en étoile.
Les voici représentées sur les figures suivantes, avec des ronds pour les machines et des traits pour le câblage.
Dans la topologie en bus, toutes les machines sont branchées sur le même câble. Comme vous pouvez l'imaginer, cela se rapporte notamment à du câblage coaxial 10B2 ou 10B5.
Dans la topologie en anneau, toutes les machines sont branchées à un même câble, mais celui-ci est bouclé sur lui-même en cercle. Comme vous pouvez l'imaginer... Non, vous n'imaginez rien, car nous n'avons vu aucune technologie de câblage en anneau. Vous n'en verrez plus non plus nulle part d'ailleurs ! Ou alors ce n'est pas de chance.
Enfin, dans la topologie en étoile, toutes les machines sont branchées à une machine centrale, qui sait envoyer les informations à une machine en particulier. Cela nous fait penser à des machines reliées en paires torsadées à un switch.
Mais pourquoi a-t-on plusieurs topologies et quelles sont leurs différences ?
Caractéristiques
Nous allons les étudier une à une, sachant que l'objectif pour nos réseaux sera d'avoir un maximum de machines et une taille de réseau la plus grande possible.
Caractéristiques du bus
Comment parle-t-on sur un bus ?
Sur un bus, une seule machine peut parler à la fois vu qu'il n'y a qu'un seul câble. En gros, on écoute si une machine parle, et si personne ne parle, on parle !
Peut-on brancher une infinité de machines sur un bus ?
Non ! Tout simplement, car nous venons de voir que nous n'avons qu'un seul câble pour tout le monde. Une seule personne peut parler à un instant donné. Donc plus il y a de machines et moins nous avons de possibilités de parler.
C'est comme si vous étiez dans une pièce avec d'autres personnes. Plus vous êtes nombreux et plus il est difficile de parler et de prendre la parole.
On considère qu'au-delà de 50 machines, la probabilité de parler en même temps qu'une autre machine est plus forte que celle de parler seul, et donc que le réseau ne marchera plus...
Peut-on faire un réseau de taille illimitée ?
Non encore ! Tout simplement à cause du temps de propagation de l'information. Plus le câble est long, plus l'information met du temps à aller d'un bout à l'autre du réseau, et donc plus il y a de chances pour qu'une machine essaye de parler en même temps que les autres. La taille du réseau est donc limitée pour limiter le risque que plusieurs machines parlent en même temps.
Caractéristiques de l'anneau
Le mode de communication sur un anneau est assez différent. Il y a un "jeton" qui tourne en permanence sur l'anneau et que les machines peuvent prendre pour envoyer un message.
C'est un peu comme si vous étiez assis en rond avec des amis et que votre seul moyen de communiquer était un panier que vous vous passiez de l'un à l'autre, dans un sens.
Pour parler, il faut prendre le panier et mettre son message dedans. Vous passez le panier à votre voisin qui regarde l'adresse du destinataire. Si c'est lui, il le lit, sinon il passe à son voisin, et ainsi de suite.
Peut-on brancher une infinité de machines sur un anneau ?
Non ! Car comme pour le bus, il n'y a qu'un jeton pour tout le monde.
Peut-on faire un réseau de taille illimitée ?
Non encore ! Et la raison est la même que pour le bus. Plus l'anneau est grand et plus le jeton met du temps à le parcourir. C'est comme pour attendre le bus (pas la topologie, celui avec des roues) : plus le trajet du bus est long, plus vous risquez de l'attendre.
Caractéristiques de l'étoile
En étoile, toutes les communications passent par le point central.
On lui envoie l'information avec le nom du destinataire, et le point central aiguille l'information vers la bonne machine. C'est comme le centre de tri de la poste (sauf que c'est plus rapide... :p ).
Peut-on brancher une infinité de machines sur une étoile ?
Oui... et non ! En fait, cela dépend de la capacité de notre point central à traiter un grand nombre de machines. C'est lui, le facteur limitant.
Aujourd'hui, les switchs sont capables de traiter plusieurs milliers de machines.
Peut-on faire un réseau de taille illimitée ?
Oui ! Mais dans ce cas, il faut relier plusieurs points centraux entre eux. Ainsi, ils se transmettent l'information jusqu'à l'acheminer au destinataire.
Quelle topologie utiliser ?
Cela semble assez clair, seule la topologie en étoile possède des caractéristiques permettant d'étendre son réseau aussi bien en taille qu'en nombre de machines. Et ça tombe bien, car les réseaux en bus ou anneau sont en voie de disparition aujourd'hui.
Nous travaillerons donc par la suite sur des réseaux en étoile.
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Ah oui, il nous reste une petite chose à voir avant de clore ce chapitre, le CSMA/CD !
Quoi ? C'est quoi cet acronyme à la noix ?
Cela veut dire Carrier Sense Multiple Access/Collision Detection. Voilà, il suffisait de demander !
Bon OK, vous n'êtes pas bien avancés ! Pour comprendre cet acronyme, il va falloir se replonger dans la topologie en bus, et notamment comprendre comment l'on fait pour parler sur un bus.
Dans une topologie en bus, il n'y a qu'un câble pour tout le monde, donc une seule machine peut parler à un instant t. Si deux machines parlent en même temps, il se produit une collision.
En fait, le bus transporte une information électrique. Si deux machines parlent en même temps, les signaux électriques se superposent. Quand deux signaux à 5 V arrivent en même temps sur le câble, cela donne 5 V (voir explication ici, merci à python-guy et Qubs) Par contre, si un signal 0 V arrive avec un signal 5 V, il en résulte 5 V et le premier signal devient donc incorrect (car on lit 5 V au lieu de 0 V).
Et donc on ne comprend plus rien, comme quand deux hommes politiques parlent ensemble à la télé !
Mais comment faire pour éviter les collisions ?
On ne peut pas... En revanche, on peut essayer de limiter le nombre de collisions.
C'est là que le CSMA/CD entre en jeu. Son objectif est de limiter le nombre de collisions en organisant le droit à la parole. L'idée est de mettre en place une règle qui permettrait de n'avoir presque plus de collisions.
Comment faire ? Si j'ai besoin d'envoyer une information et mon voisin aussi, on va se battre !
Nous allons mettre en place une règle, et la respecter.
On écoute en permanence sur le bus pour savoir si quelqu'un parle ou s'il y a une collision.
On ne peut parler que quand le bus est libre.
Si jamais on parle, mais qu'une collision survient (parce que quelqu'un a eu la même idée que nous) on doit se taire et attendre pour reparler.
Oui mais, s'il y a une collision, je me tais et j'attends. L'autre machine qui a parlé fait pareil. Seulement, lorsqu'on veut reparler il y a de nouveau une collision. Il va donc falloir une petite astuce pour éviter ce phénomène.
Pour cela, lorsque nous détectons une collision, nous allons attendre un temps aléatoire avant de reparler. Vu que ce temps est aléatoire, il y a peu de chances pour que les deux machines tombent sur le même temps.
Je récapitule le CSMA/CD :
On écoute en permanence sur le bus pour savoir si quelqu'un parle ou s'il y a une collision.
On ne peut parler que quand le bus est libre.
Si jamais on parle, mais qu'une collision survient (parce que quelqu'un a eu la même idée que nous) on doit se taire.
On attend un temps aléatoire.
On reparle.
Si jamais il y a une collision, on revient à l'étape 4, sinon, c'est bon !
Dans la réalité, cela donne par exemple :
Deux machines A et B parlent en même temps.
Elles détectent la collision.
Elles attendent toutes les deux un temps aléatoire. 2 s pour A et 3 s pour B.
Après 2 s, A recommence à parler.
Après 3 s, B voit que A parle et attend son tour.
Dès que A a fini, B peut parler.
Ça marche ! :)
vous savez maintenant que le rôle principal de la couche 1 est d'offrir un support de transmission pour les communications ;
le câble le plus utilisé aujourd'hui est la paire torsadée, munie de prises RJ45 ;
le matériel utilisé pour connecter les machines est le hub ;
il existe plusieurs organisations pour brancher les machines, appelées topologies ;
la topologie la plus utilisée est la topologie en étoile ;
sur une topologie en bus, il peut y avoir des collisions ;
enfin, vous savez que le CSMA/CD permet de s'affranchir des problèmes de collisions.
Vous avez maitnenant un bon aperçu de la couche 1 et êtes prêts pour aborder la couche 2.
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La couche 1 n'a plus de secrets pour vous : vous savez câbler un réseau et maîtrisez le matériel associé.
Maintenant, il serait bien de pouvoir envoyer des informations d'une machine à une autre, de s'ouvrir au grand monde, de rêver d'un monde de communication... OK je m'emporte.
Commençons par comprendre la couche 2 et nous aurons déjà fait un grand pas ! :)
Vous allez voir que dans ce chapitre et le suivant nous allons aborder beaucoup de notions qui vous seront utiles en réseau. Il est très important de bien maîtriser ces notions, ne négligez donc pas ces chapitres et les suivants.
Comme nous l'avons vu dans un chapitre précédent, la couche 2 se nomme la couche liaison, ou plus précisément, liaison de données. Cependant, ce qu'il y a à retenir n'est pas dans le nom, mais bien dans le rôle.
Plus exactement, l'objectif est de permettre à des machines connectées ensemble de communiquer. Nous allons donc dans ce chapitre voir ce qu'il faut mettre en œuvre pour établir une communication entre deux ou plusieurs machines.
Ceci étant, nous allons un peu vite en besogne, car la couche 2 possède un autre rôle important qui est la détection des erreurs de transmission. J'ai bien dit détection, et non pas correction, la différence est importante, car la couche 2 verra les erreurs, et fermera les yeux sur celles-ci.
Si avec tout cela on n'arrive pas à parler, je n'ai plus qu'à changer de métier !
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Pour parler ensemble quand nous sommes deux, ce n'est pas bien compliqué : je parle et l'autre écoute (du moins la plupart du temps...).
Dès que le nombre de participants augmente, ça devient plus compliqué, car l'on peut vouloir s'adresser à une personne en particulier pour lui communiquer une information secrète.
En réseau c'est pareil, on veut parfois parler à tout le monde mais aussi, la plupart du temps, parler à une machine en particulier. Et pour pouvoir parler à une machine en particulier, il va bien falloir être capable de l'identifier. Les chercheurs ont donc créé un identifiant particulier à la couche 2 qui permettrait de distinguer les machines entre elles, il s'agit de l'adresse MAC !
Waouh ! Une machine a donc une adresse MAC pour être identifiée ?
Pas exactement en fait. Vu que nous sommes en couche 2, et donc encore proches de la couche 1, l'adresse MAC est en liaison avec le matériel, et notamment la carte réseau.
Notation de l'adresse MAC
Un peu de calcul binaire
Attention, sortez vos cerveaux, il va falloir faire du calcul binaire. Et en réseau, on va en faire beaucoup, beaucoup. Donc autant s'y mettre dès maintenant !
Euh, c'est quoi le binaire ?
Le binaire est un système de numération en base 2. Globalement, cela veut dire qu'on ne peut compter qu'avec 1 et 0, contrairement au système de numération décimal que nous avons l'habitude d'utiliser dans lequel on se sert des chiffres de 0 à 9.
Si je compte en binaire, cela donne le résultat suivant :
0
1
10
11
100
101
110
111
1000
Ce qui est équivalent en décimal à :
0
1
2
3
4
5
6
7
8
Mais pourquoi du binaire ? On est punis ?
Parce que nous avons vu dans le chapitre précédent que les informations électriques passaient sous la forme de 0 V ou 5 V, soit deux états différents 0 ou 1.
Comment calculer en binaire ?
Il y a plusieurs façons de faire, je vais vous en présenter une qui est relativement facile à utiliser.
Vous avez l'habitude de travailler en décimal. Eh bien il faut savoir que tout nombre décimal peut s'écrire en binaire.
Plus exactement, tout nombre décimal peut s'écrire comme une somme de puissances de 2.
Prenons un exemple avec le nombre 45. Il peut s'écrire :
Tout nombre décimal peut s'écrire comme une somme de puissances de 2.
On peut donc faire un tableau de puissances de 2 qui nous aidera à faire nos calculs :
27
26
25
24
23
22
21
20
128
64
32
16
8
4
2
1
?
-
-
-
-
-
-
-
-
Pour notre nombre 45, cela donne :
27
26
25
24
23
22
21
20
128
64
32
16
8
4
2
1
45
0
0
1
0
1
1
0
1
Soit 101101.
Ce que nous allons faire pour un calcul, c'est de regarder si la puissance de 2 la plus élevée peut être contenue dans notre nombre, et recommencer avec la puissance de 2 suivante.
Pour notre exemple, est-ce que 128 peut être contenu dans 45 ? Non, je mets 0 dans la colonne 128.
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26
25
24
23
22
21
20
128
64
32
16
8
4
2
1
45
0
On passe à la puissance de 2 suivante :
Est-ce que 64 peut être contenu dans 45 ? Non, je mets 0 dans la colonne 64.
27
26
25
24
23
22
21
20
128
64
32
16
8
4
2
1
45
0
0
Est-ce que 32 peut être contenu dans 45 ? Oui ! Je mets 1 dans la colonne 32 ET j'ôte 32 à 45.
45 - 32 = 13
27
26
25
24
23
22
21
20
128
64
32
16
8
4
2
1
45
0
0
1
Je continue maintenant avec ce nouveau chiffre. Est-ce que 16 peut être contenu dans 13 ?
Non, je mets 0 dans la colonne 16.
27
26
25
24
23
22
21
20
128
64
32
16
8
4
2
1
45
0
0
1
0
Est-ce que 8 peut être contenu dans 13 ? Oui ! Je mets 1 dans la colonne 8 ET j'ôte 8 à 13.
13 - 8 = 5
27
26
25
24
23
22
21
20
128
64
32
16
8
4
2
1
45
0
0
1
0
1
Est-ce que 4 peut être contenu dans 5 ? Oui ! Je mets 1 dans la colonne 4 ET j'ôte 4 à 5.
5 - 4 = 1
27
26
25
24
23
22
21
20
128
64
32
16
8
4
2
1
45
0
0
1
0
1
1
Est-ce que 2 peut être contenu dans 1 ? Non, je mets 0 dans la colonne 2.
27
26
25
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23
22
21
20
128
64
32
16
8
4
2
1
45
0
0
1
0
1
1
0
Est-ce que 1 peut être contenu dans 1 ? Oui ! Je mets 1 dans la colonne 1 ET j'ôte 1 à 1.
1 - 1 = 0 donc j'ai fini !
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26
25
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23
22
21
20
128
64
32
16
8
4
2
1
45
0
0
1
0
1
1
0
1
Un autre exemple ? OK.
Essayez de calculer 109 en binaire.
Est-ce que 128 peut être contenu dans 109 ?
Non, je mets 0 dans la colonne 128.
27
26
25
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23
22
21
20
128
64
32
16
8
4
2
1
109
0
On passe à la puissance de 2 suivante :
Est-ce que 64 peut être contenu dans 109 ? Oui, je mets 1 dans la colonne 64 ET j'ôte 64 à 109.
109 - 64 = 45
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26
25
24
23
22
21
20
128
64
32
16
8
4
2
1
109
0
1
Est-ce que 32 peut être contenu dans 45 ? Oui ! Je mets 1 dans la colonne 32 ET j'ôte 32 à 45.
45 - 32 = 13
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128
64
32
16
8
4
2
1
109
0
1
1
Je continue maintenant avec ce nouveau chiffre.
Est-ce que 16 peut être contenu dans 13 ? Non, je mets 0 dans la colonne 16.
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128
64
32
16
8
4
2
1
109
0
1
1
0
Est-ce que 8 peut être contenu dans 13 ? Oui ! Je mets 1 dans la colonne 8 ET j'ôte 8 à 13.
13 - 8 = 5
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128
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32
16
8
4
2
1
109
0
1
1
0
1
Est-ce que 4 peut être contenu dans 5 ? Oui ! Je mets 1 dans la colonne 4 ET j'ôte 4 à 5.
5 - 4 = 1
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128
64
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8
4
2
1
109
0
1
1
0
1
1
Est-ce que 2 peut être contenu dans 1 ? Non, je mets 0 dans la colonne 2.
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23
22
21
20
128
64
32
16
8
4
2
1
109
0
1
1
0
1
1
0
Est-ce que 1 peut être contenu dans 1 ? Oui ! Je mets 1 dans la colonne 1 ET j'ôte 1 à 1.
1 - 1 = 0 donc j'ai fini !
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21
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128
64
32
16
8
4
2
1
109
0
1
1
0
1
1
0
1
Nous avons donc notre résultat : 109 en décimal s'écrit 1101101 en binaire.
Pouvait-on aller plus vite pour ce calcul ?
Oui ! Car dès le premier calcul, on tombait sur un reste de 45. Or, nous savions écrire 45 en binaire et nous aurions pu indiquer directement les 6 derniers chiffres.
Pour travailler en binaire, il va nous falloir beaucoup d'astuce. N'hésitez pas à en user, mais attention, si vous ne vous sentez pas à l'aise, revenez à la méthode de base.
Bon super, je sais calculer en binaire, mais cela ne m'aide pas pour les adresses MAC pour l'instant...
Et l'adresse MAC là-dedans ?
Maintenant que nous sommes des pros du binaire, nous pouvons nous attaquer à l'adresse MAC. Sauf que l'adresse MAC s'écrit en hexadécimal...
Quoi ? :colere: On se moque de nous, on travaille le binaire, on se saigne aux quatre veines et on ne s'en sert même pas ?
Mais si ! Car quand on a compris le binaire, l'hexadécimal n'est pas bien compliqué. À l'inverse du binaire pour lequel nous n'avions que 0 et 1 comme chiffres à notre disposition, en hexadécimal nous en avons 16 !
Moi je connais les chiffres de 0 à 9, mais il existerait d'autres chiffres ?
Oui, en fait nous utilisons simplement les premières lettres de l'alphabet après 9. En hexadécimal nous avons donc :
Citation
<p>0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9... a, b, c, d, e et f !</p>
Par exemple, 10 en hexadécimal s'écrit a.
11 s'écrit b, etc.
Je vais vous épargner les calculs, mais le principe est le même. Notre adresse MAC s'écrira donc en hexadécimal.
En voici une pour l'exemple : 00:23:5e:bf:45:6a
Codage de l'adresse MAC
Nous savons maintenant de quoi est composée l'adresse MAC, mais pour la voir plus en détail, nous allons déjà voir sa taille.
Un octet est une unité informatique indiquant une quantité de données.
Par exemple, quand vous achetez un disque dur, vous connaissez sa taille en nombre d'octets. Un disque 40 Go fera 40 gigaoctets, soit 40 000 000 000 octets !
Comme nous l'avons vu avant, une valeur binaire peut être soit 0, soit 1. Un bit peut donc coder deux valeurs, deux bits peuvent coder quatre valeurs, trois bits 8 valeurs, etc. Dans l'exemple de deux bits, chacun d'eux peut prendre les valeurs 0 ou 1 ; quand on les couple on peut donc prendre les valeurs : 00, 01, 10, 11
Ceci donne bien 4 valeurs différentes. Vous pouvez essayer avec 3 ou 4 bits de trouver toutes les combinaisons possibles.
En fait, on en déduit que x bits peuvent coder 2x valeurs !
Ce qui nous donne pour un octet, qui représente 8 bits : 1 octet = 28 = 256 valeurs !
Un octet est donc compris entre 0 et... 255 (puisqu'on démarre à 0)
Notre adresse MAC est codée sur 48 bits. Combien cela représente-t-il d'octets et de valeurs possibles (en puissances de 2) ?
Vu que l'adresse MAC est codée sur 48 bits, elle peut prendre 248 valeurs. Soit... 281 474 976 710 656 valeurs ! Soit plus de 280 mille milliards d'adresses MAC possibles ! Ça fait beaucoup...
Trucs et astuces !
Si vous voulez avoir une idée de la valeur décimale d'une grande puissance de 2, c'est facile.
Prenons pour exemple 248 :
248 = 210 * 210 * 210 * 210 * 28
Or, 210 vaut à peu près 1000 (1024 exactement).
Nous avons donc 248 = 1000 * 1000 * 1000 * 1000 * 256.
Soit 256 mille milliards... facile, et plus besoin de calculette !
Nous avons donc beaucoup, beaucoup... beaucoup d'adresses MAC.
Ça tombe bien, car chaque adresse MAC va être unique au monde.
Comment c'est possible, ça ? On ne se trompe jamais ?
Normalement non. Un constructeur qui fabrique des cartes réseau va acheter des adresses MAC, ou plus exactement des morceaux d'adresses MAC.
Les trois premiers octets de l'adresse représentent le constructeur.
Ainsi, quand un constructeur veut produire les cartes, il achète trois octets qui lui permettront de donner des adresses à ses cartes. Par exemple, j'achète la suite de trois octets: 00:01:02. Toutes les cartes réseau que je vais produire vont commencer par ces trois octets, par exemple : 00:01:02:00:00:01 ; puis : 00:01:02:00:00:02 ; etc.
Si je choisis toujours les trois derniers octets différents pour les cartes que je produis, je suis sûr qu'aucune autre carte réseau n'aura la même adresse MAC, car je suis le seul à posséder les trois premiers octets 00:01:02 et j'ai fait attention à ce que les trois derniers ne soient pas identiques.
Récapitulons :
L'adresse MAC est l'adresse d'une carte réseau.
Elle est unique au monde pour chaque carte.
Elle est codée sur 6 octets (soit 48 bits).
Une adresse MAC spéciale
Parmi les adresses MAC, il y en a une particulière, c'est l'adresse dans laquelle tous les bits sont à 1, ce qui donne ff:ff:ff:ff:ff:ff.
Cette adresse est appelée l'adresse de broadcast.
L'adresse de broadcast est une adresse universelle qui identifie n'importe quelle carte réseau.
Elle me permet ainsi d'envoyer un message à toutes les cartes réseaux des machines présentes sur mon réseau, en une seule fois.
Et maintenant ?
Maintenant, nous savons relier les ordinateurs entre eux grâce à la couche 1 et les identifier grâce à l'adresse MAC de couche 2.
Il serait bien de définir un langage pour pouvoir les faire communiquer !
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Nous allons devoir définir un langage pour communiquer entre machines. Ce langage permettra de définir le format des messages que les ordinateurs vont s'échanger. Et le gagnant est... Ethernet ! En réseau, on traduit langage par protocole, pour faire plus pro.
À quoi sert un protocole ?
L'objectif des réseaux est de pouvoir s'échanger des informations. Étant donné que nous discutons entre des machines très différentes, qui elles-mêmes ont des systèmes d'exploitation très différents (Windows, Mac OS, Linux, etc.), nous devons créer un langage de communication commun pour se comprendre. C'est le protocole.
Nous avons vu que des 0 et des 1 allaient circuler sur nos câbles. Nous allons donc recevoir des choses du genre : 001101011110001100100011111000010111000110001...
Ce qui ne veut pas dire grand-chose... tant que nous ne nous entendons pas sur leur signification. Le protocole va ainsi définir quelles informations vont être envoyées, et surtout dans quel ordre.
Dans notre message, nous allons au moins devoir envoyer :
l'adresse de l'émetteur ;
l'adresse du destinataire ;
le message proprement dit.
Ainsi, nous pouvons très bien dire que les 48 premiers caractères que nous allons recevoir représentent l'adresse MAC de l'émetteur (puisque l'adresse MAC fait 48 bits) les 48 suivants l'adresse du récepteur, puis enfin le message.
Plus exactement, nous allons appeler ce message, une trame.
Format d'une trame Ethernet
Nous avons donné un format d'exemple dans le paragraphe précédent, mais nous allons voir le vrai format utilisé. Intéressons-nous d'abord aux adresses MAC. Laquelle placer en premier ? L'émetteur ou le récepteur ?
Pour répondre à cette question, nous allons nous mettre dans la peau d'une machine qui réceptionne un message.
Est-ce plus intéressant de connaître l'adresse de celui qui nous envoie le message, ou celle de celui à qui il est destiné ?
Eh bien les chercheurs ont estimé qu'il était plus intéressant de connaître l'adresse du destinataire, car ainsi nous pouvons immédiatement savoir si le message est pour nous ou pas. S'il est pour nous, nous en continuons la lecture. S'il n'est pas pour nous, ce n'est pas la peine de passer du temps à le lire... poubelle !
Nous allons donc positionner en premier l'adresse MAC du destinataire, suivie de l'adresse MAC de l'émetteur (aussi appelée adresse MAC source).
Adresse MAC DST (destinataire)
Adresse MAC SRC (source)
Suite du message ???
Trame Ethernet
Et ensuite ?
Ensuite, nous avons besoin d'une information un peu particulière. Pour la comprendre, vous devez vous rappeler du modèle OSI... Bon d'accord, je vous aide avec un schéma (voir la figure suivante) !
Nous avons vu que, lors de l'envoi d'une information, nous parcourons les couches de haut en bas (voir la figure suivante).
Nous sommes donc passés par la couche 3 avant de passer par la couche 2. La couche 3 peut donc indiquer à la couche 2 quel est le protocole qui a été utilisé en couche 3.
Et c'est utile, car à l'arrivée, quand la couche 2 de la machine réceptrice reçoit les données, qu'elle voit que l'adresse MAC de destination est bien la sienne, elle doit envoyer les informations à la couche 3, et donc au bon protocole de couche 3.
Il est donc nécessaire d'indiquer dans la trame quel protocole de couche 3 a été utilisé quand le message a été envoyé et qu'il a traversé les couches du modèle OSI de haut en bas.
Notre trame devient donc :
Adresse MAC DST (destinataire)
Adresse MAC SRC (source)
Protocole de couche 3
Suite du message ???
Trame Ethernet
Nous avons presque tout !
Pourquoi presque ?!
Parce qu'il nous manque l'essentiel :
l'information à envoyer ;
nous n'avons toujours pas réglé le problème de la détection d'erreurs.
Pour l'information, nous allons la placer juste après le protocole de couche 3. De plus, nous allons enchaîner avec le code de correction des erreurs, ou CRC.
Qu'est-ce que le CRC ?
En gros cela veut dire que c'est un nombre qui sera différent pour chaque message.
Imaginons qu'une machine A envoie un message à une machine B.
Lors de l'envoi, A calcule le CRC (une valeur X) et le met à la fin de la trame.
B reçoit le message et fait le même calcul que A avec la trame reçue (une valeur Y).
B compare la valeur qu'elle a calculée (Y) avec la valeur que A avait calculée et mise à la fin de la trame (X).
Si elles sont égales, bingo ! La trame envoyée par A est bien identique à la trame reçue par B.
Si elles sont différentes, gloups ! Il y a eu une erreur lors de la transmission. La trame reçue par B n'est apparemment pas la même que celle envoyée par A. Il y a eu un problème quelque part, mais nous l'avons détecté !
La trame complète
Nous avons maintenant tous les éléments de la trame et avons donc la trame complète :
Adresse MAC DST (destinataire)
Adresse MAC SRC (source)
Protocole de couche 3
Données à envoyer
CRC
Trame Ethernet
Quelle taille pour la trame ?
Il y a des éléments qui ne varient jamais d'une trame à l'autre. L'ensemble de ces éléments est appelé en-tête ou, dans le cas de la couche 2, en-tête Ethernet. Ils sont indiqués ici en rouge.
Adresse MAC DST
Adresse MAC SRC
Protocole de couche 3
Données à envoyer
CRC
Trame Ethernet
Cet en-tête ne variant pas, nous pouvons définir sa taille :
les adresses MAC font chacune 6 octets ;
le protocole de couche 3 est codé sur 2 octets ;
le CRC est codé sur 4 octets.
Ce qui donne un total de 18 octets pour l'en-tête Ethernet.
Mais la trame a-t-elle besoin d'une taille minimale ? Et d'une taille maximale ?
La réponse est oui. La taille minimale permettra de garantir que, lors d'une collision, la machine ayant provoqué la collision détectera celle-ci (l'explication étant un peu complexe et peu utile ici, je vous en ferai grâce). La taille minimale est de 64 octets, pour une trame Ethernet.
La raison de la taille maximale est tout autre.
S'il n'y avait pas de taille maximale, il serait possible qu'une machine envoie une gigantesque trame qui occuperait tout le réseau, empêchant les autres machines de communiquer. C'est pour éviter ce genre de problème qu'une taille maximale a été choisie. La taille maximale est de 1518 octets, pour une trame Ethernet.
Nous savons donc maintenant tout de la trame Ethernet ! Récapitulons un peu, en observant un échange de données entre deux machines A et B.
Une application sur la machine A veut envoyer des données à une autre application sur une machine B.
Le message parcourt les couches du modèle OSI de haut en bas.
La couche 3 indique à la couche 2 quel protocole a été utilisé.
La couche 2 peut alors former la trame et l'envoyer sur le réseau.
La machine B reçoit la trame et regarde l'adresse MAC de destination.
C'est elle ! elle lit donc la suite de la trame.
Grâce à l'information sur le protocole de couche 3 utilisé, elle peut envoyer les données correctement à la couche 3.
Le message remonte les couches du modèle OSI et arrive à l'application sur la machine B.
Waouh ! Nous savons communiquer entre machines sur un réseau local !
Enfin presque, car nous n'avons pas encore vu comment connecter plusieurs machines entre elles, et cela va se faire grâce à un matériel particulier...
on sait maintenant que le rôle principal de la couche 2 est de connecter les machines sur un réseau local ;
elle permet aussi de détecter les erreurs ;
le protocole utilisé en couche 2 est le protocole Ethernet ;
les cartes réseau ont une adresse qui est l'adresse MAC ;
l'adresse MAC est codée sur 6 octets, soit 48 bits ;
chaque adresse MAC est unique au monde ;
il existe une adresse particulière, l'adresse de broadcast qui permet de parler à tout le monde, ff:ff:ff:ff:ff:ff ;
Vous connaissez les principes de la couche 2 et nous allons maintenant étudier en détail l'équippement qui permet de connecter les machines entre elles, le switch.
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Le commutateur est un matériel qui va pouvoir nous permettre de relier plusieurs machines entre elles.
On l'appelle aussi switch en anglais. Ce terme étant très souvent utilisé en français, nous pourrons donc utiliser les deux.
Un commutateur est un boîtier sur lequel sont présentes plusieurs prises RJ45 femelles permettant de brancher dessus des machines à l'aide de câbles à paires torsadées. Des images valant mieux que des grands discours, voici, à la figure suivante, un commutateur.
Nous allons donc brancher nos machines au switch, voire d'autres switchs à notre switch (figure suivante).
Si tout le monde est connecté ensemble, comment le switch sait à qui envoyer la trame ?
L'aiguillage des trames
Pour envoyer la trame vers la bonne machine, le switch se sert de l'adresse MAC destination contenue dans l'en-tête de la trame.
Il contient en fait une table qui fait l'association entre un port du switch (une prise RJ45 femelle) et une adresse MAC. Cette table est appelée la table CAM.
Prenons un exemple, avec le schéma de la figure suivante.
La table CAM de notre switch sera la suivante :
Port
@MAC
1
@MAC 23
2
@MAC 24
3
@MAC 25
Quand la machine 23 voudra envoyer une trame à la machine 25, le switch lira l'adresse destination et saura alors vers quel port renvoyer la trame :
Adresse MAC 25
Adresse MAC 23 (source)
Protocole de couche 3
Données à envoyer
CRC
Trame envoyée de 23 à 25
Port
@MAC
1
@MAC 23
2
@MAC 24
3
@MAC 25
Le switch va donc envoyer la trame sur le port 3, et elle arrivera bien à la machine 25 qui est branchée sur ce port, et à elle seule !
Donc un switch sait aiguiller une trame vers la bonne machine.
Comment cette table CAM est fabriquée ? Si je branche une nouvelle machine, comment le switch la connaît ?
Mise à jour de la table CAM
La table CAM du switch va être fabriquée de façon dynamique. Cela veut dire que le switch va apprendre, au fur et à mesure qu'il voit passer des trames, quelle machine est branchée à quel port.
Prenons l'exemple précédent, imaginons que la table CAM du switch est vide et que l'on vient de brancher les machines (voir la figure suivante).
Port
@MAC
Table CAM vide
Imaginons maintenant que la machine 23 envoie une trame à la machine 25.
Adresse MAC 25 (destination)
Adresse MAC 23 (source)
Protocole de couche 3
Données à envoyer
CRC
Trame envoyée de 23 à 25
La trame arrive au switch.
Il lit l'adresse MAC source et voit l'adresse MAC de la machine 23.
Vu que la trame vient du port 1, il met en relation le port 1 et l'adresse MAC de la machine 23 dans sa table CAM.
Il met à jour sa table CAM.
Port
@MAC
1
@MAC 23
Table CAM mise à jour
Par contre, l'adresse MAC destination n'est pas présente dans sa table CAM, il ne sait donc pas où envoyer la trame. Pour être sûr que la machine destination va recevoir la trame, il lui suffit de l'envoyer à tout le monde, donc de renvoyer la trame sur tous les ports actifs du switch !
La machine 25 va donc recevoir la trame et va pouvoir répondre à la machine 23. Elle va donc envoyer une trame à la machine 23.
Adresse MAC 23 (destination)
Adresse MAC 25 (source)
Protocole de couche 3
Données à envoyer
CRC
Trame de réponse envoyée de 25 à 23
La trame arrive au switch.
Il lit l'adresse MAC source et voit l'adresse MAC de la machine 25.
Vu que la trame vient du port 3, il met en relation le port 3 et l'adresse MAC de la machine 25 dans sa table CAM.
Il met à jour sa table CAM.
Port
@MAC
1
@MAC 23
3
@MAC 25
Table CAM mise à jour
Et ainsi de suite à chaque fois qu'il voit passer une trame :
le switch met à jour sa table CAM quand il voit passer une trame ;
le switch envoie une trame à tout le monde s'il n'a pas l'adresse MAC de destination dans sa table CAM.
OK, nous avons vu maintenant comment fonctionnait le switch, mais si je comprends bien, la table CAM ne va jamais cesser de grandir vu que l'on y ajoute en permanence des informations ?
Le TTL de la table CAM
En réseau, nous allons très, très souvent parler de TTL.
Le principe est de considérer qu'une donnée est valable pendant un certain temps, mais qu'au-delà de ce temps, elle ne l'est plus.
C'est un peu l'équivalent des dates de péremption sur les yaourts : le yaourt est mangeable tant que la date n'est pas dépassée.
Pour une information dans la table CAM, c'est pareil. On va considérer que cette information est valable un certain temps, mais une fois ce temps dépassé, on enlèvera l'information de la table CAM. Ainsi la table CAM sera mise à jour régulièrement et les données les plus anciennes seront effacées.
Prenons la table CAM précédente :
Port
@MAC
1
@MAC 23
3
@MAC 25
Table CAM
Nous allons y ajouter une colonne pour le TTL :
Port
@MAC
TTL
1
@MAC 23
90s
3
@MAC 25
120s
Table CAM avec le TTL
Nous voyons que le switch a deux informations et que la seconde est plus récente, car son TTL est élevé.
Dans 91s, si la machine 23 n'a pas parlé (ni la machine 25), la table CAM sera ainsi :
Port
@MAC
TTL
3
@MAC 25
29s
Table CAM avec le TTL mis à jour
Maintenant, si la machine 25 envoie une trame, le TTL va être remis à jour, car le switch sait que l'information "la machine 25 est branchée sur le port 3" est une information récente :
Port
@MAC
TTL
3
@MAC 25
120s
Table CAM avec le TTL mis à jour
Ainsi, la table CAM du switch se remplira ou se mettra à jour après chaque réception d'une trame, et elle se videra quand elle n'aura pas reçu de trame depuis longtemps.
Questions complémentaires
Le switch peut-il découvrir les adresses MAC des machines sur le réseau ?
Normalement non. Ce n'est pas son rôle, le switch est un élément passif. D'ailleurs, une machine qui est branchée sur un switch envoie la plupart du temps une trame au réseau quand elle voit que sa carte réseau est branchée, donc le switch la verra et mettra à jour sa table CAM.
Le switch a-t-il une adresse MAC ?
Là encore la réponse est non. Personne n'a besoin de parler avec le switch, donc il ne nécessite pas d'adresse MAC.
Cependant, certains switchs sont dits « administrables », ce qui veut dire que l'on peut se connecter dessus pour les configurer. Et dans ce cas, ils ont une adresse MAC pour être identifiés sur le réseau.
Exemple réel de table CAM
Voici en figure suivante la table CAM du switch du réseau de mes élèves... C'est beau, hein ?
On peut remarquer une chose amusante : il y a au moins 6 machines branchées sur le port 19 de mon switch !
Est-ce possible ou est-ce une erreur ?
C'est comme la SNCF, c'est possible ! En fait je ne peux pas brancher plusieurs machines sur un même port. Par contre, je peux brancher un switch sur le port de mon switch. Et donc toutes les adresses MAC des machines connectées à ce switch seront susceptibles d'apparaître sur le port du premier switch.
On se doute donc qu'ici il y a un switch branché sur le port 19 du switch que nous observons.
Trucs et astuces (de vilains...)
Connaissant maintenant le fonctionnement d'un switch, comment pensez-vous qu'on puisse faire pour gêner son fonctionnement s'il nous en prend l'envie ? Il y a plusieurs façons de le faire.
Méthode 1, saturation par envoi massif intelligent.
Si l'on envoie des tonnes de trames vers des adresses MAC inexistantes, que se passe-t-il ?
Le switch ne sachant pas vers quel port les envoyer, il va les envoyer vers tous les ports actifs... et va donc vite saturer !
Méthode 2, saturation de la table CAM.
Si l'on envoie des tonnes de trames en utilisant à chaque fois une adresse MAC de source différente, que se passe-t-il ?
La table CAM du switch va se remplir progressivement. Plus elle sera remplie, plus sa lecture par le switch sera longue, et plus cela induira des temps de latence importants... jusqu'à provoquer l'écroulement du switch. Quand il sera saturé et n'aura plus le temps de lire sa table CAM, il enverra directement les trames sur tous les ports. Ceci permettrait à un pirate de voir tout le trafic du switch...
Cependant, nous verrons par la suite qu'il existe des méthodes bien plus puissantes pour voir le trafic circulant sur un switch.
Nous savons donc à quoi sert un switch et comment il marche. Nous allons maintenant regarder les impacts que le switch a eus sur le réseau.
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A priori, on peut se dire que par rapport à un hub, un commutateur permet d'isoler les conversations. Ceci dit, les conséquences de l'isolation des communications sont énormes !
La commutation m'a tuer (petite référence...)
C'est la phrase qu'aurait pu dire le CSMA/CD. Vous vous rappelez le chapitre précédent ? Le CSMA/CD permet de s'affranchir des problèmes de collisions sur un réseau en bus.
Mais y a-t-il toujours des collisions sur un switch ?
Regardons les cas possibles de plus près (voir la figure suivante).
Imaginons que les machines 23 et 25 se parlent en même temps : y a-t-il collision ? On peut se dire que, vu que les messages vont être envoyés en même temps, ils vont se superposer. Mais ce serait oublier la structure des câbles à paires torsadées !
En paire torsadée, nous utilisons des fils différents pour la transmission et la réception, donc les messages vont se croiser, mais sur des fils différents !
Un schéma plus réel d'un switch serait celui de la figure suivante.
On voit bien ici les paires de réception et de transmission différentes. Il n'y a donc pas de collision dans ce cas.
Observons un autre cas : imaginons avec le schéma précédent que les machines 23 et 25 parlent en même temps à la machine 24.
Dans ce cas, les deux messages vont arriver en même temps sur la paire de réception de la machine 24, et badaboum, il y aura collision... ou pas.
Ce cas a été prévu et les switchs imaginés en conséquence.
En fait, le switch possède une mémoire dans laquelle il peut stocker une ou plusieurs trames quand il les reçoit. Il ne renvoie cette trame que si la paire de transmission de la machine à qui elle est destinée est libre. Ainsi, quand il a deux trames à envoyer sur la même paire de transmission, il envoie la première, puis la seconde. Il n'y a alors pas de collision.
Mais alors, il n'y a pas de collisions sur un switch ?
Non. Ou alors, c'est qu'on l'a configuré pour qu'il y en ait (nous le verrons par la suite).
Et donc s'il n'y a plus de collisions, ce n'est plus la peine de faire du CSMA/CD ?
Non plus ! Fini, exit le CSMA/CD ! Avant, les machines devaient écouter avant d'envoyer une trame pour vérifier que le réseau était libre, c'était le CSMA/CD. Maintenant, dès qu'une machine veut envoyer une trame, elle l'envoie, sans se soucier de savoir si quelqu'un d'autre est en train de parler, car elle est sûre et certaine que cela ne provoquera pas de collision !
Le fait d'abandonner le CSMA/CD porte un nom. On dit que la carte réseau fonctionne en full duplex.
À l'inverse, quand on fait du CSMA/CD sur un hub ou un câble coaxial, la carte réseau fonctionne en half duplex.
Le switch a donc révolutionné les réseaux, notamment en amenant le full duplex. Mais attention, nous allons voir comment le full duplex peut être aussi destructeur que performant.
Le full duplex m'a tuer
Le full duplex, c'est super ! Encore faut-il qu'il soit utilisé à bon escient, et ce n'est pas toujours le cas. Il peut parfois faire des ravages...
Imaginez qu'on branche 10 machines sur un hub. Nous sommes sur un hub, donc sur une topologie en bus, donc les machines doivent être en half duplex et faire du CSMA/CD.
Que se passe-t-il si la carte réseau de l'une d'entre elles est configurée en full duplex ?
Eh bien cela est très, très gênant. Tout simplement, car les neuf autres machines attendent que le hub soit libre avant de pouvoir parler, et si jamais quelqu'un parle en même temps qu'elles, elles considèrent qu'il y a une collision.
Alors que notre machine en full duplex ne se soucie de rien, parle quand elle veut, ne détecte aucune des collisions qui se produisent. Bref, c'est la m...
Pire encore, si cette machine est en train de télécharger un gros fichier, elle parle en permanence et empêche toutes les autres de parler. Le réseau est alors inutilisable pour nos neuf machines ! :o
Ah bon ? Mais moi je ne configure jamais ma carte pourtant ? Eh bien vous avez de la chance ! Ou plutôt nous avons la chance que les cartes réseau soient intelligentes et capables de déterminer seules le duplex à utiliser. Ainsi, quand une carte réseau est branchée, elle est capable de déterminer si elle doit fonctionner en full duplex ou en half duplex. Branchée à un hub, elle se mettra en half duplex ; branchée à un switch, elle se mettra en full duplex.
Et si je branche un hub à un switch ?
C'est une très bonne question ! Merci de l'avoir posée.
Le hub ne peut pas être configuré, il fait du half duplex, point. Il ne pourra de toute façon jamais faire autre chose, car il fonctionne comme une topologie en bus qui nécessite le CSMA/CD. Le switch va donc devoir s'adapter.
En fait, pas tout le switch, seulement le port du switch sur lequel est branché le hub. Ce port du switch fonctionnera en half duplex, et tous les autres ports en full duplex. Normalement le switch le détectera comme un grand, mais il est souvent possible de le modifier soi-même, à la main, sur les switchs administrables (voir la figure suivante).
Nous voyons ici que le port 21 du switch fonctionne en 100 Mbps et le FC indique le full duplex.
Et si jamais je branche une machine en half duplex sur un switch ?
Il peut arriver que la négociation de duplex ne fonctionne pas et qu'une machine soit en half duplex sur le port d'un switch en full duplex.
Dans ce cas cette machine se verra grandement pénalisée, car à chaque fois que quelqu'un lui parlera, elle ne pourra pas parler en même temps.
Ceci ne serait pas grave si l'on n'avait pas de broadcasts. Mais malheureusement, à chaque broadcast elle devra se taire et abandonner son envoi en cours. Cela se traduit par de grandes latences réseau.
Heureusement cette machine sera la seule touchée et le reste du réseau fonctionnera parfaitement !
En revanche, pour l'utilisateur en question, c'est la croix et la bannière. :(
Il faut donc en conclure que dans l'énorme majorité des cas, vous n'aurez jamais à vous soucier du duplex.
Cependant, il est bon de connaître ce fonctionnement, car si jamais vous êtes confrontés à un problème de ce genre et que vous ne le connaissez pas... bonne chance !
Faisons un petit point sur tout ce que nous avons vu sur le commutateur.
Un gain gigantesque
Oui, on peut dire que la commutation a apporté un gain gigantesque aux réseaux :
Les conversations sont isolées, ce qui apporte un gain en sécurité.
On peut recevoir en même temps que l'on envoie des données, ce qui double théoriquement le débit.
Chaque machine peut parler quand elle le souhaite et n'a pas à attendre que le réseau soit libre, on gagne encore en débit.
Merci le commutateur !
Maintenant que nous avons vu tous les bienfaits que le switch a apportés, nous allons voir une de ses fonctionnalités avancées qui a encore permis d'améliorer les réseaux.
J'ai nommé les VLANS !
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Au-delà de la commutation (le fait d'aiguiller une trame vers un port), les switchs ont acquis de nouvelles capacités au cours du temps pour améliorer le fonctionnement des réseaux. Une de ces fonctionnalités est très répandue et intéressante, il s'agit des VLANs.
Qu'est-ce qu'un VLAN ?
Un VLAN est un LAN virtuel (ou virtual LAN en anglais).
Sachant qu'un LAN est un réseau local (ou Local Area Network en anglais) un VLAN est donc un réseau local virtuel.
Ça ne nous aide malheureusement pas beaucoup à mieux comprendre de quoi il s'agit... mais la réalité est beaucoup plus simple.
Cela revient à séparer certains ports d'un switch. Ils ne pourront donc plus communiquer ensemble, vraiment plus du tout.
Prenons un exemple, illustré en figure suivante.
Nous avons un switch de 10 ports sur lequel sont branchées six machines.
Nous souhaitons que ces groupes de machines ne puissent pas parler entre eux. Les trois premières parlent ensemble, les trois autres aussi, mais pas d'un groupe à l'autre. Les VLANs peuvent nous aider à faire cela !
L'idée du VLAN est de couper notre switch en plusieurs morceaux, comme si l'on avait plusieurs switchs.
Dans notre cas, nous allons créer deux VLANs. Un VLAN pour les trois machines de gauche, et un autre pour les trois machines de droite.
Ainsi, nous aurons fait en sorte qu'elles ne puissent plus parler entre elles d'un groupe à l'autre.
Voici à la figure suivante ce que cela donne.
Nous voyons ici en vert et en rouge les deux VLANs. Ainsi, les machines connectées aux ports appartenant au VLAN vert ne peuvent communiquer qu'avec le VLAN vert. Et de même pour les machines connectées aux ports appartenant au VLAN rouge. Par contre, il est impossible pour une machine connectée au VLAN vert de communiquer avec une machine connectée au VLAN rouge. C'est comme si l'on avait séparé le switch en deux petits switchs, chacun ayant sa propre table CAM, comme sur la figure suivante.
Quel est l'intérêt des VLANs ?
Dans l'exemple que nous avons choisi, l'intérêt n'est pas flagrant, mais imaginons que nous ayons à gérer une école, avec une administration, 100 enseignants et 1000 élèves. Nous avons alors plusieurs switchs répartis dans l'école. Des gros switchs de 256 ports ! (on appelle cela souvent des châssis.)
Il est intéressant de pouvoir segmenter ces switchs pour séparer les trois populations, pour que les élèves n'aient pas accès au réseau administratif ou à celui des enseignants, et que les enseignants n'aient pas accès au réseau administratif (pour changer leur fiche de paye par exemple). Plutôt que d'acheter 25 petits switchs de 48 ports, on en achète 5 gros de 256 ports.
En plus de la sécurité offerte par la séparation des réseaux, cela apporte de la facilité de configuration. Si je veux qu'un port passe d'un VLAN à un autre, il me suffit de le configurer sur le switch.
Je peux faire tout cela sans bouger de mon bureau d'administrateur réseau à travers une interface web d'administration du switch, comme vous pouvez le voir sur la figure suivante.
On voit ici que chaque port peut être positionné dans un VLAN donné.
Ici le port 1 est dans le VLAN 1 alors que le port 5 est dans le VLAN 2. Les machines connectées sur ces ports ne pourront pas communiquer ensemble.
Est-ce vraiment impossible de passer d'un VLAN à un autre ?
Non. Ce n'est pas impossible, mais presque. D'ailleurs, rien n'est impossible en réseau. Si c'est impossible, c'est juste que personne ne l'a encore fait ! ;)
Dans le cas des VLANs, cela a déjà été fait. Cela s'appelle du VLAN hopping.
Malheureusement pour nous, les failles de conception qui le permettaient ont été corrigées et le VLAN hopping n'est plus d'actualité (jusqu'à ce que quelqu'un trouve une nouvelle faille...).
vous savez maintenant connecter des machines ensemble ;
vous savez aussi créer un réseau local ;
vous pouvez faire communiquer des machines ensemble sur un réseau local ;
vous comprenez comment les machines communiquent et comment sont aiguillées les informations sur le réseau.
Il est maintenant temps de mettre en pratique tout ce que nous avons appris.
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Dans ce chapitre, nous allons essayer de mettre en pratique ce que vous avez appris : il y aura des exercices et des petits TPs.
L'objectif est de comprendre comment les concepts réseau sont réellement mis en œuvre. Cela vous permettra de bien retenir les informations apprises, alors ne négligez pas cette partie pratique !
Nous allons rapidement voir où les informations que nous avons détaillées se situent sur notre machine. Pour suivre cette partie, vous devrez avoir un minimum de connaissances pour savoir où trouver les informations sous Windows, ainsi que quelques notions de Bash sous Linux. Si ces notions vous sont inconnues, faites de votre mieux, mais ce ne sera pas facile...
Sous Windows
Je ne suis pas tout à fait au goût du jour, et pour des raisons de performances, j'ai choisi de faire ma présentation sous Windows XP SP2. Cependant, quel que soit le système Windows sur lequel vous êtes, le principe reste le même : accéder aux informations de la carte réseau.
Sous Windows, nous allons la plupart du temps avoir deux méthodes pour récupérer des informations : grâce à l'interface graphique ou en ligne de commande. Sachant que parfois, seule l'une de ces deux méthodes permet de faire ce que nous souhaitons.
En ligne de commande
Ouvrez une invite de commande (cette fois je vous donne les infos, mais après vous devez être autonomes).
Cliquez sur Démarrer, Exécuter et tapez cmd, puis Ok. Une fenêtre noire s'affiche, semblable à celle que vous pouvez voir en figure suivante : c'est l'invite de commande !
La commande de base pour avoir des informations sur votre carte réseau est ipconfig.
Toutefois, pour avoir les informations que nous souhaitons, il va falloir en demander un peu plus à la commande ipconfig en lui mettant l'option /all, comme c'est indiqué sur la figure suivante.
Nous voyons encore beaucoup d'informations, mais celle qui nous intéresse est l'adresse de notre carte réseau, l'adresse MAC.
Nous pouvons la voir sous le nom d'adresse physique et nous voyons qu'ici sa valeur est 00-0C-29-E6-4B-D2.
Super, nous avons trouvé notre adresse MAC !
Nous avons vu aussi beaucoup d'autres informations, mais celles-ci ne nous intéresseront pas pour l'instant.
Passons à la partie graphique dans laquelle nous allons voir plus d'éléments.
À l'aide de l'interface graphique
L'interface graphique va nous permettre aussi d'accéder aux informations de notre carte réseau.
Il y a différents moyens d'arriver aux informations réseau. Nous allons passer par le Panneau de configuration. Cliquez sur Connexions réseau. Vous allez ensuite faire un clic droit sur Connexion au réseau local et choisir Propriétés (voir la figure suivante).
Pour accéder aux informations de la carte réseau, il faut cliquer sur Configurer, puis sur l'onglet Avancé.
Et comme vous pouvez le constater sur la figure suivante, toutes les informations propres à la carte réseau sont là !
Nous pouvons voir le full duplex dans la rubrique duplex intégral, ainsi que l'adresse MAC dans NetworkAddress. Par défaut, on ne la voit pas, car elle est inscrite en dur dans la carte réseau, mais ma carte permet de la modifier. Allons-y (voir la figure suivante) !
En validant, nous voyons que la modification est effective (voir la figure suivante) !
Nous venons de modifier notre adresse MAC !
Ça y est, nous sommes de vrais pirates ! :pirate:
Pas encore, mais comme vous le voyez, quand on maîtrise ce que l'on fait et qu'on le comprend, on peut vite sortir des sentiers battus et faire des choses intéressantes.
Regardons maintenant comment accéder à ces informations sous Linux.
Sous Linux
Accès par l'interface graphique...
Non, je rigole, on ne fait pas d'interface graphique sous Linux !
Tout simplement car, contrairement à Windows, tout est accessible par l'interface en ligne de commande, l'inverse n'étant pas vrai. Alors on prend dès maintenant les bonnes habitudes et on travaille avec l'interface en ligne de commande.
Accès en ligne de commande
La commande est presque la même sous Linux que sous Windows, à une lettre près. Il s'agit de la commande ifconfig :
Ça y est, vous avez achevé votre formation d'administrateur systèmes et réseaux, et vous venez d'être embauché par une petite société.
On vous explique brièvement l'architecture réseau employée (voir la figure suivante).
Il y a trois switchs connectés entre eux, et quelques machines branchées sur chaque switch.
Problème : la semaine dernière, le switch 5, qui est au milieu, est tombé en panne et les machines des switch 1 et 9 ne pouvaient alors plus se parler !
On vous demande donc de trouver une solution pour que le réseau puisse continuer de fonctionner, même si l'un des switchs tombe en panne.
Ni une ni deux, vous vous dites qu'il faudrait relier les switchs 1 et 9, comme ça si n'importe lequel des switchs tombe en panne, les deux autres seront toujours reliés...
Et patatras...
Une heure à peine après que vous ayez relié les switchs, le réseau ne marche plus, plus personne n'a accès à Internet et on n'arrive même plus à communiquer avec les machines sur le réseau local.
Que se passe-t-il ?
Vous venez de créer ce que l'on appelle une boucle de commutation et ceci est très grave !
Cette boucle est grave, car elle offre deux chemins possibles pour atteindre une destination.
Dans le cas de l'envoi d'une trame vers une machine, le switch empruntera ces deux chemins et la trame arrivera à destination deux fois. Pas de quoi fouetter un tchat !
Néanmoins, cela devient très gênant dans le cas d'un broadcast !
En effet, notre broadcast va être envoyé sur les deux chemins puis, arrivé au prochain switch, il va être renvoyé par les deux chemins possibles puis, arrivé au prochain switch, renvoyé par les deux chemins possibles, etc.
Et ainsi de suite jusqu'à ce que les switchs aient trop de broadcasts à traiter en même temps et soient complètement saturés.
Ce phénomène s'appelle une tempête de broadcasts (ou broadcasts storm en anglais).
Il est extrêmement puissant et peut faire écrouler les plus grands réseaux. J'ai déjà vu un réseau de 15 000 machines s'écrouler pendant plusieurs jours à cause d'un problème de ce genre.
Et il suffit de créer une simple petite boucle... Il suffit de relier les deux extrémités d'un câble à un même switch...
Vous pourrez tester chez vous, ça marche !
OK, mais alors comment répondre au problème initial ?
Il n'y a pas de solution... Du moins pas dans l'état actuel de nos connaissances.
Pour ceux qui veulent aller plus loin, vous pourrez vous renseigner sur le web à propos des technologies de spanning tree, fast spanning tree et 802.1d.
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Il y a des profs de réseau qui sont bien, et Pierre Loisel en est un.
Cet enseignant a créé un logiciel de simulation réseau pour mieux apprendre à ses élèves comment fonctionnent ceux-ci. Si, ça, ce n'est pas du dévouement... Et en plus, il permet à chacun de s'en servir, alors profitons-en !
Il existe une version gratuite en ligne que vous pouvez télécharger ici. Ce fichier .zip contient le simulateur ainsi que la documentation et quelques exemples.
Nous allons donc nous servir du simulateur. Il n'y a pas d'installation à faire, c'est juste un exécutable qui n'a pas besoin d'être installé. Il a seulement besoin du framework .net pour fonctionner. Si jamais l'exécutable ne fonctionne pas, vous pouvez télécharger le Framework .Net. Ou télécharger une version plus récente si vous le souhaitez.
Vous pouvez maintenant faire un double-clic sur le simulateur.exe pour le lancer.
Vous êtes donc maintenant confortablement installés devant votre simulateur réseau.
Premiers pas avec 3 hubs
Vous allez, dans un premier temps, essayer de configurer votre réseau avec trois hubs que vous allez relier entre eux, sans utiliser le port le plus à droite du hub ! Ajoutez une machine sur chacun d'entre eux. Vous devriez avoir un schéma à peu près comme celui de la figure suivante.
Essayez maintenant de relier les deux hubs qui ne sont pas reliés directement, puis essayez d'envoyer une trame en broadcast (clic droit sur une carte réseau, émettre une trame, OK).
Que se passe-t-il et pourquoi ?
Il y a un message d'erreur nous indiquant qu'il y a une boucle ! C'est bien normal et vous le saviez déjà, non ?
Enlevez un des câbles et essayez à nouveau d'envoyer une trame en broadcast, puis en unicast vers une autre machine.
Quelle différence observez-vous entre les deux cas et pourquoi ?
Il n'y a pas de différence ! En effet, nous sommes sur un hub et les trames sont, de toute façon, envoyées à tout le monde, de la même manière qu'en broadcast.
On passe au switch !
Maintenant, faites un réseau avec un seul switch et trois machines, comme indiqué sur la figure suivante.
Faites un clic droit sur le switch et videz la table mac/port. Vous allez maintenant envoyer une trame unicast vers une des deux autres machines.
Que va-t-il se passer ?
Le switch envoie la trame vers toutes les machines, car il n'a pour l'instant aucune information dans sa table CAM.
Si l'on renvoie un paquet identique, que va-t-il se passer ?
La même chose ! Le switch a appris que la machine 1 était sur le port 1, mais il ne sait toujours pas sur quel port se trouve la machine destination.
Nous allons maintenant voir comment fonctionne le switch. Pour cela, nous allons suivre son fonctionnement en cliquant sur "aucun nœud tracé". On sélectionne ensuite sw1, que l'on passe du côté des nœuds tracés.
Envoyez une trame d'une machine à une autre et observez les étapes du fonctionnement du switch.
Maintenant ça va être à vous de jouer !
Passez en mode manuel et envoyez une trame d'une machine à une autre. C'est maintenant à vous de déterminer ce que doit faire le switch !
Nous avons fini nos exercices avec le simulateur, mais vous pouvez en explorer les fonctionnalités et vous amuser tant que vous voulez.
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Dans cet exercice, nous allons essayer de comprendre le contenu d'une trame lorsqu'elle sort d'une machine sur le réseau. Prenons le réseau indiqué sur la figure suivante.
Imaginons que la station 1 envoie une trame à la station 3.
Écrivez la trame à la sortie de la machine 1 (vous connaissez maintenant le format d'une trame, cet exercice consistera simplement à mettre les bonnes informations dans les bons champs de l'en-tête Ethernet).
Rappel du format d'une trame:
Adresse MAC DST
Adresse MAC SRC
Protocole de couche 3
Données à envoyer
CRC
Solution:
Adresse MAC station 3
Adresse MAC station 1
Protocole de couche 3
Données à envoyer
CRC
C'était trop facile non ? :p
C'est normal, car nous avançons petit à petit. Nous verrons que nous referons cet exercice quand nous aborderons les autres couches du modèle OSI. Et cela se corsera un peu !
Félicitations si vous avez réussi tous ces exercices, nous pouvons maintenant passer à la suite.
Vous savez donc quel matériel utiliser pour mettre en place un réseau local ;
vous savez comment les machines communiquent sur un réseau local ;
le matériel de couche 2, le switch, aiguille les informations d'une machine à une autre sur un réseau local ;
vous savez où les informations de couche 2 sont situées sur votre machine.
En tant que professionnels de la couche 2, vous êtes prêts à passer à une couche plus complexe, la couche 3.
Nous connaissons presque tout des couches 1 et 2, il est grand temps de passer à la couche 3 qui va nous ouvrir de nouveau horizons.
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Nous savons maintenant faire communiquer ensemble des machines qui sont branchées sur un même réseau. Nous allons maintenant voir comment leur permettre de communiquer avec des machines à l'extérieur de leur réseau.
D'ailleurs, nous utilisons le mot réseau, mais de quoi s'agit-il exactement ? Nous allons voir tous ces éléments dans ce chapitre qui est le chapitre phare du cours, car il concerne LE protocole d'Internet, IP.
C'est un peu réducteur pour les autres couches, mais pour une fois le nom est relativement en adéquation avec son rôle !
Donc ce qui nous intéresse, c'est de savoir dans un premier temps quel est son rôle. Nous savons déjà communiquer sur un réseau local : la couche 3 va nous permettre de communiquer entre réseaux !
Cela va nous permettre d'envoyer un message d'un réseau à un autre.
Mais comment envoyer un message à un réseau auquel nous ne sommes pas directement reliés et qui peut parfois être à l'autre bout du monde ?
Eh bien nous allons voir que les réseaux sont tous reliés entre eux, comme une chaîne.
Internet est comme un énorme ensemble de réseaux collés les uns aux autres, un peu comme des pièces dans une grande maison. Pour aller du salon à la chambre, on passe par plusieurs pièces.
C'est pareil pour les réseaux. Pour aller de mon réseau au réseau du Site du Zéro, je passe par plusieurs réseaux intermédiaires, comme indiqué sur la figure suivante.
D'ailleurs, on voit bien qu'il y a potentiellement plusieurs chemins possibles pour aller de mon réseau à celui du Site du Zéro.
Nous pouvons très bien illustrer ceci en utilisant la commande traceroute sous Linux (ou tracert sous Windows).
Ceci n'est pas un TP, mais juste une illustration du cours !
# traceroute www.siteduzero.com
traceroute to www.siteduzero.com (92.243.25.239), 30 hops max, 40 byte packets
1 labo.itinet.fr (10.8.97.1) 1.090 ms 1.502 ms 2.058 ms
2 neufbox (192.168.1.1) 9.893 ms 10.259 ms 10.696 ms
3 ivr94-1.dslam.club-internet.fr (195.36.217.50) 43.065 ms 43.966 ms 46.406 ms
4 V87.MSY1.club-internet.fr (195.36.217.126) 42.037 ms 43.442 ms 45.091 ms
5 TenGEC6-10G.core02-t2.club-internet.fr (62.34.0.109) 47.919 ms 48.333 ms 49.712 ms
6 gandi.panap.fr (62.35.254.6) 52.160 ms 51.409 ms 52.336 ms
7 po88-jd4.core4-d.paris.gandi.net (217.70.176.226) 54.591 ms 36.772 ms 36.333 ms
8 vl9.dist1-d.paris.gandi.net (217.70.176.113) 39.009 ms 40.223 ms 40.575 ms
9 lisa.simple-it.fr (92.243.25.239) 41.847 ms 44.139 ms 44.490 ms
Pour détailler un peu le contenu, chacune des lignes correspond à une machine que nous avons rencontrée sur Internet.
À la ligne 1 : labo.itinet.fr (10.8.97.1) 1.090 ms 1.502 ms 2.058 ms
nous avons rencontré la machine labo.itinet.fr en à peu près 2 millisecondes (rapide, non ?).
Puis on voit à la ligne 2 que nous passons par une neufbox, et aux lignes 3, 4 et 5 par club-internet (ce qui est normal puisqu'il s'agit de mon hébergeur).
Nous voyons ensuite que nous passons par un certain gandi.net. C'est un registraire et hébergeur connu. Et d'après la ligne 8, on dirait bien que le Site du Zéro est hébergé chez gandi.net, car c'est la dernière étape juste avant d'arriver au Site du Zéro qui est hébergé sur la machine lisa.simple-it.fr.
Nous voyons que nous passons par beaucoup de machines avant d'atteindre le Site du Zéro. Chacune de ces machines étant sur un réseau différent, nous passons par de nombreux réseaux. Plus exactement, nous sommes passés par 9 réseaux pour rejoindre le Site du Zéro.
Mais au fait, on en parle depuis longtemps, mais c'est quoi un réseau ?
Pour comprendre ce qu'est un réseau, nous allons commencer par aborder une notion hyperimportante de la couche 3. Car comme pour la couche 2, après avoir parlé du rôle de la couche 3 (interconnecter les réseaux), nous allons parler de son adresse.
Il y a bien une adresse aussi en couche 3, mais elle est nettement plus complexe à aborder...
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Nous savons dialoguer sur notre réseau grâce à la couche 2, il nous reste maintenant à en sortir pour aller voir ce qui se passe dehors, sur Internet.
Mais nous avons plusieurs problèmes...
Nous ne connaissons pour l'instant qu'une adresse, l'adresse MAC, qui sert sur notre réseau local.
Comment allons-nous pouvoir être identifiés par rapport à un autre réseau ? Comment allons-nous identifier les réseaux ? Vont-ils avoir une adresse ? Ou un nom ? S'il faut une adresse pour le réseau et une pour ma machine, nous faudra-t-il deux adresses de couche 3 ?
Nous allons répondre à ces questions dès maintenant. La réponse à toutes nos questions est dans l'adresse de couche 3 : l'adresse IP.
Deux adresses pour le prix d'une !
On commence à avoir plusieurs questions en suspens. C'est en prenant connaissance de l'adresse IP que nous allons y répondre.
Une adresse multifonction
L'adresse IP est en fait l'adresse du réseau ET de la machine.
Plus exactement, une partie de l'adresse représentera l'adresse du réseau, et l'autre partie l'adresse de la machine.
Mais d'abord, comment elle s'écrit cette adresse ?
Une adresse IP est codée sur 32 bits (soit 4 octets, car vous vous rappelez bien qu'un octet vaut 8 bits).
Afin de simplifier la lecture et l'écriture d'adresses IP pour les humains, nous avons choisi d'écrire les adresses avec la notation en décimal pointée. Cette dernière sépare les 4 octets sous forme de 4 chiffres décimaux allant de 0 à 255.
Cela donne par exemple : 192.168.0.1
Mais attention : au niveau des ordinateurs et des différents matériels réseau manipulant les adresses IP, ces dernières sont manipulées en binaire (base 2).
Pour plus d'information sur les différentes bases numérales, vous pouvez visiter les tutoriels associés :
Donc la partie réseau de l'adresse est 192.168, et la partie machine est 0.1. Super, on maîtrise les masques ! :D
Enfin, presque ! L'exercice que nous venons de faire était très facile, car la coupure entre les deux parties de l'adresse se faisait entre deux octets. Or, il arrive très souvent que la coupure se fasse en plein milieu d'un octet, et là, ça se corse...
Par exemple, si nous reprenons l'exemple précédent en utilisant le masque 255.255.240.0, qu'est-ce que cela donne au niveau de l'adresse ?
Nous allons voir cela, en nous penchant un peu plus sur les masques et leur utilisation.
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Il se trouve que les calculs associés aux masques de sous réseau, c'est une plaie... C'est difficile, car les ordinateurs raisonnent en binaire, alors que nous, pauvres humains, nous travaillons en décimal. Or, passer du décimal au binaire n'est pas toujours facile. Prenons donc un exemple.
Calcul de la partie réseau et de la partie machine d'une adresse
On peut reprendre l'exemple précédent, l'adresse 192.168.0.1 associée au masque 255.255.240.0.
Comme on peut s'en douter, la coupure entre les deux parties de l'adresse ne va malheureusement pas se faire entre deux octets distincts, mais bien en plein milieu d'un octet.
Gloups...! On ne peut pas repasser en décimal étant donné que la coupure se fait au milieu d'un octet. En effet, on ne peut malheureusement pas écrire un demi-octet ou une partie d'un octet seulement. On ne peut parler qu'en binaire.
Par conséquent, à chaque fois que la coupure aura lieu au milieu d'un octet, il ne sera pas possible d'écrire les parties réseau et machine de l'adresse autrement qu'en binaire.
Mais comment le savoir ?
Nous allons voir que les valeurs prises par les octets dans un masque sont spécifiques et cela est dû à l'ordonnancement des 1 et des 0 dans le masque.
La contiguïté des bits
Dans un masque en binaire, il doit y avoir les 1 à gauche et les 0 à droite.
On ne peut pas mélanger les 1 et les 0.
Par exemple, ce masque est correct: 11111111.1111100000000000.00000000.
Mais celui-ci est incorrect: 11111111.11100011.00000000.00000000.
Ainsi, on retrouvera toujours les mêmes valeurs pour les octets d'un masque, qui sont les suivantes :
00000000 -> 0
10000000 -> 128
11000000 -> 192
11100000 -> 224
11110000 -> 240
11111000 -> 248
11111100 -> 252
11111110 -> 254
11111111 -> 255
Donc ce masque est correct: 255.255.128.0.
Et ce masque est incorrect: 255.255.173.0.
Et ce masque est encore incorrect: 255.128.255.0 (car il mélange des 0 et des 1).
Bien ! Nous savons ce qu'est un masque, comment il est composé et quelles sont les valeurs que chacun de ses octets peut prendre.
Il nous faut maintenant le mettre en pratique pour trouver les plages d'adresses associées à tel ou tel masque.
Calcul de plages d'adresses
C'est le gros morceau ! C'est ici que cela se complique. Mais rassurez-vous, nous allons aller pas à pas pour que tout le monde comprenne bien.
Calcul de la première et de la dernière adresse d'une plage
Nous allons donc prendre un exemple d'adresse associée à un masque et nous allons essayer de trouver la plage d'adresses ainsi définie.
Reprenons notre exemple, maintenant connu, à savoir l'adresse 192.168.0.1 associée au masque 255.255.240.0.
Votre mission, si vous l'acceptez, est de trouver la première et la dernière adresse du réseau auquel appartient cette adresse.
Et je fais ça comment, moi ?
Dans un premier temps, nous savons qu'il va falloir transformer ces adresses en binaire pour y voir plus clair, car la coupure a lieu en plein milieu du troisième octet.
Néanmoins, cela ne nous donne pas encore la première et la dernière adresse. Par contre, nous savons que les bits en vert dans l'adresse représentent la partie réseau, et les bits en rouge la partie machine.
De plus, toutes les machines appartenant à un même réseau ont un point commun : tous les bits de leur partie réseau sont identiques !
Eh oui ! Si jamais deux machines ont des adresses dont la partie réseau est différente, elles ne sont pas dans le même réseau.
En même temps, ça paraît normal...
Donc pour notre calcul, on en déduit que toutes les machines appartenant à notre réseau vont avoir leur partie réseau égale à 11000000.10101000.0000.
Par contre, les bits de la partie machine de l'adresse vont pouvoir varier pour toutes les machines du réseau.
Dans ce réseau, les adresses des machines pourront prendre beaucoup de valeurs, selon que l'on met certains bits de la partie machine à 0 ou 1.
En faisant varier les bits de la partie machine de l'adresse, nous avons pu trouver toutes les adresses du réseau.
Nous savons donc maintenant calculer une plage d'adresses à partir d'une adresse et de son masque !
Tenez, en passant, pouvez-vous me dire combien il y a d'adresses possibles dans le réseau que nous venons d'étudier ?
Nombre d'adresses dans un réseau
Nous avons vu que dans notre adresse, la partie réseau était fixée et la partie machine pouvait varier. Il nous suffit de trouver combien de combinaisons sont possibles en faisant varier les bits de la partie machine, et nous aurons alors le nombre d'adresses.
Si jamais nous n'avions qu'un seul bit pour la partie machine, nous aurions deux possibilités sur ce bit, 0 ou 1. Si nous en avions deux, il y aurait 22 adresses possibles, soit 4 adresses (00, 01, 10, 11) et ainsi de suite.
Si nous avions 10 bits pour la partie machine, nous aurions 210 adresses possibles, soit 1024 adresses.
Or, vu que la partie machine est définie par le masque, le nombre de machines disponibles dans un réseau est directement dépendant du masque !
La relation est même encore plus explicite : nombre de machines dans un réseau = 2Nombre de 0 dans le masque.
Si nous reprenons notre exemple précédent de l'adresse 192.168.0.1 associée au masque 255.255.240.0, nous pouvons maintenant immédiatement trouver le nombre d'adresses disponibles dans ce réseau. Le masque s'écrit :
Dans lequel nous voyons douze 0 qui identifient la partie machine de l'adresse.
Nombre d'adresses = 2Nombre de 0 dans le masque = 212 = 4096 adresses !
Facile, non ?
Adresse de réseau, adresse de broadcast
Parmi la plage d'adresses définie par une adresse IP et un masque, deux adresses sont particulières, la première et la dernière.
La première adresse d'une plage est l'adresse du réseau lui-même.
Cette adresse ne pourra donc pas être utilisée pour une machine.
La dernière adresse d'une plage est une adresse spéciale, l'adresse de broadcast.
Cette adresse ne peut pas non plus être utilisée pour une machine. Elle est en fait utilisée pour identifier toutes les machines de mon réseau.
Quand nous envoyons un message à l'adresse de broadcast, ce message va être reçu par toutes les machines de notre réseau.
Nous remarquons par la même occasion que dans un réseau ayant 16 adresses disponibles, seules 14 adresses seront utilisables par les machines du réseau, car la première et la dernière seront réservées pour le réseau et le broadcast. Et cela est vrai pour tout réseau. Pour chaque réseau, il y a deux adresses non utilisables pour les machines.
Nous savons donc maintenant, à partir d'une adresse et du masque associé :
déterminer la première et la dernière adresse de la plage ;
connaître le nombre d'adresses de cette plage.
Retour sur nos questions
En début de chapitre nous avions beaucoup d'interrogations, regardons si nous avons su y répondre.
Comment allons-nous pouvoir être identifiés par rapport à un autre réseau ?
Ça, c'est bon. C'est la partie réseau de l'adresse IP qui va dire dans quel réseau nous nous situons.
Et d'ailleurs, comment allons-nous identifier les réseaux ? Vont-ils avoir une adresse ? Ou un nom ?
Nous savons identifier un réseau par la partie réseau d'une adresse IP !
S'il faut une adresse pour le réseau et une pour ma machine, nous faudra-t-il deux adresses de couche 3 ?
Nous avons vu qu'en fait nous n'avons pas deux adresses, mais une seule.
Par contre, cette adresse est toujours associée à un masque qui va pouvoir définir la partie réseau et la partie machine de l'adresse.
Vous avez bien bossé et savez donc répondre à ces questions qui nous embêtaient.
Il serait temps de passer à un peu de pratique, histoire de bien fixer les idées !
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Nous venons de voir beaucoup de notions, et pas si simples que cela !
Étant donné que ces notions sont fon-da-men-tales pour la suite du cours, nous allons faire quelques exercices pour bien fixer les idées et nous entraîner.
Faites ces exercices, même si vous êtes déjà des champions et que vous avez tout compris, car certains exemples sont un peu piégeux et peuvent sembler étonnants...
Adresse de réseau, de machine ou de broadcast ?
Le principe de l'exercice est simple.
Je vais vous donner un couple adresse/masque, et vous devrez me dire si l'adresse est une adresse de réseau, de machine ou de broadcast.
Premier exemple
Je vous donne donc le couple :
192.168.0.15/255.255.255.240
Comment allons-nous procéder ?
Comme auparavant, nous allons calculer la première et la dernière adresse du réseau ainsi défini. Ensuite, nous regarderons simplement si l'adresse donnée est l'une des deux ou pas.
Je fixe la partie réseau dans l'adresse : 11000000.10101000.00000000.00001111
Et je fais varier les bits de la partie machine en mettant tout à 0, puis tout à 1. 11000000.10101000.00000000.00000000 -> 192.168.0.0 11000000.10101000.00000000.00001111 -> 192.168.0.15
Nous avons donc trouvé 192.168.0.0 comme adresse de réseau et 192.168.0.15 comme adresse de broadcast. L'adresse donnée dans l'exercice, 192.168.0.15, est donc l'adresse de broadcast !
Aurait-on pu faire plus vite ?
La réponse est oui. En effet, quand nous avons fait notre calcul, vous avez pu observer que tous les bits de la partie machine de notre adresse étaient à 1 :
Nous pouvions donc déjà deviner que cette adresse allait être l'adresse de broadcast. De même que si nous avions vu tous les bits de la partie machine à 0, nous aurions su que nous étions en présence de l'adresse du réseau.
Des exemples plus complexes
Alors allons-y !
Voici les données, à vous de faire l'exercice et de voir par la suite si vous avez la bonne réponse !
Et voici les solutions (à ne pas regarder avant d'avoir fait l'exercice !)
192.168.0.15/255.255.255.0
Réseau allant de 192.168.0.0 à 192.168.0.255 -> Adresse de machine !
192.168.1.0/255.255.255.0
Réseau allant de 192.168.1.0 à 192.168.1.255 -> Adresse de réseau !
192.168.1.0/255.255.254.0
Réseau allant de 192.168.0.0 à 192.168.1.255 -> Adresse de machine !
10.8.65.29/255.255.255.224
Réseau allant de 10.8.65.0 à 10.8.65.31 -> Adresse de machine !
10.8.65.31/255.255.255.224
Réseau allant de 10.8.65.0 à 10.8.65.31 -> Adresse de broadcast !
10.0.0.255/255.255.254.0
Réseau allant de 10.0.0.0 à 10.0.1.255 -> Adresse de machine !
Trucs et astuces !
Après ces exercices, vous avez peut-être remarqué des informations intéressantes.
Une adresse qui finit en 255 n'est pas obligatoirement une adresse de broadcast.
Une adresse qui finit en 0 n'est pas obligatoirement une adresse de réseau.
Par ailleurs, nous avons aussi vu un point commun entre toutes les adresses de broadcast : elles sont impaires !
Ceci est normal. Vu qu'elles n'ont que des 1 dans la partie machine de l'adresse, elles finissent obligatoirement par 1 et sont impaires. De même, les adresses de réseau seront toujours paires !
Cela pourra vous éviter de faire des erreurs dans vos calculs si vous trouvez des adresses de réseau impaires ou des adresses de broadcast paires.
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Nous venons de voir les adresses et les masques et nous avons découvert que nous formons des réseaux en les associant.
Cependant, toutes les adresses n'ont pas la même signification, notamment, certaines adresses ont été réservées pour ne pas pouvoir être utilisées sur Internet. Ces adresses sont définies dans la RFC 1918.
Par exemple, si je veux créer un nouveau protocole qui va révolutionner Internet, je vais le présenter dans une RFC qui pourra être lue, puis soumise à proposition, et enfin acceptée comme standard d'Internet.
Ainsi, depuis la nuit des temps, les RFC précisent le fonctionnement détaillé d'à peu près tout ce qui se trouve sur Internet.
Par exemple, il y a une RFC qui présente le protocole IP, la RFC 791.
Il y a même une RFC qui décrit l'envoi de messages par pigeons voyageurs... si si, la RFC 1149 qui était en fait à l'époque un poisson d'avril qui a déjà été repris deux fois dont le 1er avril 2011 avec l'adaptation à IPv6 !
Un RFC ou une RFC ?
Globalement, je n'en sais rien. Vu qu'il n'y a pas de genre en anglais et que la/le RFC n'est pas encore dans le petit Larousse, chacun fait comme bon lui semble. Je la mets au féminin car RFC veut dire Request For Comment et que requête est féminin en français.
Mais revenons à notre RFC 1918.
La RFC 1918
Cette RFC précise des plages d'adresses, soit des réseaux, qui ont une utilité particulière.
En effet, ces plages d'adresses sont réservées pour une utilisation privée. Cela veut dire que si vous faites un réseau chez vous, ou dans une entreprise, il vous faudra obligatoirement utiliser ces adresses.
Je ne peux pas choisir librement les adresses que je veux utiliser chez moi ?
Non. Et il y a une raison à cela : imaginons que j'installe mon réseau chez moi et que je n'ai pas connaissance de la RFC 1918.
Je choisis donc un réseau au hasard, par exemple le réseau 92.243.25.0/255.255.255.0.
Mais malheureusement, cette plage réseau appartient à quelqu'un sur Internet. On pourrait penser que ce n'est pas grave, car de toute façon, mon réseau est privé et ne dérangera personne sur Internet. En fait, je vais avoir des problèmes...
Par exemple, j'essaye d'aller sur mon site préféré, le Site du Zéro. Et badaboum, cela ne marche pas !
En effet, l'adresse du Site du Zéro est 92.243.25.239, qui est une adresse qui appartient à la plage réseau que j'ai choisie.
Ainsi, quand ma machine essaye de joindre cette adresse, elle pense que la machine se situe sur son propre réseau, d'après son adresse, et donc elle n'arrive pas à la joindre. Je ne pourrai donc jamais aller sur le Site du Zéro. :waw:
Comment bien choisir son adresse alors ?
C'est simple, il suffit de choisir sa plage d'adresses dans les plages réservées à cet effet dans la RFC 1918.
Les plages définies sont :
10.0.0.0/255.0.0.0
172.16.0.0/255.240.0.0
192.168.0.0/255.255.0.0
Par exemple, je peux tout à fait choisir la plage 10.0.0.0/255.255.255.0 ou 192.168.0.0/255.255.255.0.
Vu que ces adresses n'appartiennent à personne sur Internet, je serai sûr de pouvoir joindre n'importe quel site sur Internet.
C'est aussi pour cela que, très souvent, les adresses qui sont données par les opérateurs sont dans ces plages.
Bon, vous commencez maintenant à être bien à l'aise avec l'utilisation des masques et des adresses IP. Nous allons pouvoir attaquer la partie ardue des masques : le découpage de plages d'adresses.
vous savez maintenant ce qu'est une adresse IP et le masque qui lui est associé ;
vous savez aussi ce qu'un réseau est défini par une adresse et un masque ;
vous commencez à savoir utiliser le masque pour faire des calculs sur l'adresse IP.
Nous allons maintenant mettre en pratique ce que nous venons d'apprendre pour découper une plage d'adresses.
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Ce chapitre va vous demander beaucoup d'attention et de réflexion. Il va y avoir pas mal de calculs et de notions à maîtriser.
Ne les négligez pas, car la compréhension des notions abordées sera nécessaire pour la suite du cours !
Les découpages que nous allons aborder font partie intégrante du métier d'administrateur réseau. Il faut parfaitement maîtriser le découpage et être à l'aise pour savoir rapidement identifier un réseau de manière correcte.
Dans ce chapitre, nous allons nous démener pour arriver à découper proprement des plages d'adresses IP.
Mais ça veut dire quoi exactement découper une plage d'adresses IP ?
Imaginez que vous administrez le réseau d'une école en informatique, genre IN'TECH INFO ! ;)
Il y a dans l'école des élèves qui apprennent tous les jours comment marche un réseau, et comment exploiter ses failles.
Vous avez configuré les machines du réseau pour qu'elles appartiennent à un même grand réseau 10.0.0.0/255.255.0.0.
Seulement, sur ce réseau, il y a à la fois les élèves, les profs, et l'administration... Vous vous rendez vite compte que des petits malins ont réussi à changer leur note au dernier examen en accédant à la machine de leur prof préféré.
Que faire ?
Eh bien nous allons découper la grande plage d'adresses qui nous a été fournie en plusieurs sous-réseaux plus petits. Nous pourrons alors mettre les élèves dans un sous-réseau, et les profs dans un autre. Et même l'administration dans un autre réseau pour que les profs n'aillent pas modifier leur fiche de paye.
Ceci est très souvent utilisé en réseaux. On a une grande plage qu'on découpe en plusieurs petites plages pour séparer les différentes populations.
Une écriture pour les fainéants
En réseau, on est très fainéants... du moins je le suis ! Il y a donc des gens qui ont pensé à nous en mettant en place une écriture plus rapide pour les masques. Il s'agit de l'écriture CIDR.
Nous reviendrons plus tard sur ce qu'est exactement le CIDR, mais pour l'instant nous allons utiliser l'écriture des masques CIDR. Un masque s'écrit sur 32 bits. Sur ces 32 bits, nous en avons un certain nombre à 1 et le reste à 0.
Vu que les 1 et les 0 ne sont pas mélangés (grâce à la contiguïté des bits), il suffit de connaître le nombre de 1 dans un masque pour le connaître complètement.
On pourra donc simplement écrire le nombre de 1 dans un masque pour le connaître.
On pourra ainsi écrire le masque 255.255.255.0 de la façon suivante /24, qui indique qu'il y a 24 bits à 1 dans le masque.
Au lieu d'écrire 192.168.0.1/255.255.255.0, on pourra écrire 192.168.0.1/24.
C'est plus rapide, non ? Peut-être que ce n'est pas révolutionnaire, mais quand on doit écrire beaucoup de masques, ça va beaucoup plus vite !
Désormais, on pourra donc écrire /20 au lieu de 255.255.240.0. D'ailleurs, j'utiliserai l'une ou l'autre de ces notations dans la suite du cours.
C'est moins facile pour nos calculs, et nous devrons souvent repasser en décimal pointé pour bien comprendre ce qui se passe, mais c'est tellement plus rapide à écrire !
Un premier découpage
Prenons une entreprise possédant la plage 10.0.0.0/16. Nous allons essayer de découper cette plage.
L'entreprise compte 1000 techniciens, 200 commerciaux et 20 directeurs. Il va donc falloir définir trois petites plages au sein de notre grande plage d'origine.
Mais comment fait-on cela ?
Vérification du nombre d'adresses
Dans un premier temps, nous allons regarder si notre plage de départ contient assez d'adresses pour nos 1220 employés (1000 + 200 + 20).
Le masque contient 16 bits à 1, donc 16 bits à 0 (puisqu'il contient au total 32 bits).
Or, nous connaissons une formule qui nous permet de connaître le nombre d'adresses dans un réseau en fonction du nombre de bits à 0 dans le masque.
Rappel : Nombre d'adresses dans un réseau = 2Nombre de 0 dans le masque
Nous allons donc avoir dans ce réseau 216 adresses, soit 65 536 adresses dans notre plage ! On en a largement plus que les 1220 nécessaires.
On devrait donc pouvoir résoudre l'exercice.
Calcul des masques
Pour la suite de l'exercice, nous savons combien nous voulons d'adresses dans les petites plages à découper, et nous avons la formule précédente qui nous donne la relation entre le nombre d'adresses et le nombre de 0 dans le masque. Nous devrions donc pouvoir déduire le nombre de 0 nécessaires dans chacun des masques, et donc les masques eux-mêmes.
Par exemple pour les techniciens qui sont 1000, il me faudra un réseau avec au moins 1000 adresses.
D'après la formule : Nombre d'adresses dans un réseau = 2Nombre de 0 dans le masque, nous devrions pouvoir déduire le nombre de 0 nécessaires dans le masque.
Nous avons 1000 < 210. Donc si nous mettons 10 bits à 0 dans le masque, nous devrions pouvoir identifier 1000 machines (nous pourrons même avoir 1024 adresses !) Si on a 10 bits à 0 dans le masque, on obtient le masque suivant :
Citation
<p>11111111.11111111.11111100.00000000 soit 255.255.252.0 ou /22</p>
Pour le réseau de nos techniciens, nous pouvons choisir le masque 255.255.252.0 pour pouvoir avoir 1024 adresses dans le réseau et donc avoir assez d'adresses pour les 1000 techniciens.
Nous pouvons faire le même calcul pour les 200 commerciaux :
200 < 28 ; le masque pour les commerciaux sera donc 255.255.255.0.
Et enfin pour les 20 directeurs :
20 < 25 ; le masque pour les directeurs sera donc 255.255.255.224.
Mais maintenant, que faire avec ces masques seuls ?
Il va nous falloir trouver les plages d'adresses associées, et pour cela nous avons beaucoup de choix parmi la grande plage que l'on nous a fournie.
Choix des plages d'adresses
Nous avons donc la grande plage 10.0.0.0/16 de 65536 adresses à notre disposition, et nous souhaitons trouver une plage de 1024 adresses pour nos techniciens parmi ces 65536 adresses.
Le choix le plus simple qui s'offre à nous est de commencer à l'adresse la plus basse, même si ce n'est pas le seul.
Donc nous choisissons de commencer notre plage d'adresses pour les techniciens à l'adresse 10.0.0.0.
Nous pouvons d'ores et déjà identifier le réseau des techniciens par le couple 10.0.0.0/255.255.252.0. Mais il serait bien aussi de connaître la dernière adresse de cette plage, car la donnée du couple adresse/masque ne nous donne pas une indication très précise.
Commençons nos calculs habituels... en essayant un peu de nous améliorer.
D'habitude, on transforme complètement l'adresse et le masque en binaire. Mais y réfléchissant un peu, on se rend compte que seul un des 4 octets du masque nous intéresse, celui où se passe la coupure entre les 1 et les 0. Ici c'est le troisième, 252.
Donc au lieu de calculer en binaire toute l'adresse, nous n'allons travailler que sur le troisième octet (fainéants que nous sommes :D ).
Masque : 252 -> 11111100
Adresse: 0 -> 00000000
Ainsi, d'après le masque, toutes les adresses des machines de mon réseau commenceront par 000000 sur le troisième octet.
La dernière adresse sera donc celle où tous les bits de la partie machine sont à 1, soit 00000011 sur le troisième octet (3 en décimal), et 11111111 sur le quatrième octet qu'il ne faut pas oublier ! (255 en décimal)
La dernière adresse de la plage des techniciens est donc 10.0.3.255.
Nous avons donc choisi une plage d'adresses adéquate pour les techniciens parmi notre grande plage de départ.
Il nous faut maintenant en choisir une pour les 200 commerciaux.
Cependant, nous avons une contrainte supplémentaire sur le choix de notre plage d'adresses, c'est que les techniciens occupent déjà un certain nombre d'adresses de notre plage, de 10.0.0.0 à 10.0.3.255.
Nous pouvons par exemple choisir de démarrer la plage d'adresses des commerciaux juste après celle des techniciens, en 10.0.4.0.
Nous pouvons d'ores et déjà identifier le réseau des commerciaux par le couple 10.0.4.0/255.255.255.0. Comme pour les techniciens, il serait bien aussi de connaître la dernière adresse de cette plage. Ici, vu que la coupure se fait parfaitement entre deux octets, le calcul est facile !
La dernière adresse sera 10.0.4.255.
Nous pouvons faire le même raisonnement pour les directeurs en commençant à 10.0.5.0.
En associant le masque à cette adresse, nous trouvons comme dernière adresse 10.0.5.31.
Et voilà !
Nous avons bien découpé la grande plage d'adresses qui nous était donnée : 10.0.0.0/16 -> 10.0.0.0 à 10.0.255.255 en trois plages d'adresses plus petites :
10.0.0.0/22 -> 10.0.0.0 à 10.0.3.255 pour les techniciens ;
10.0.4.0/24 -> 10.0.4.0 à 10.0.4.255 pour les commerciaux ;
10.0.5.0/27 -> 10.0.5.0 à 10.0.5.31 pour les directeurs.
Les adresses pour chacune de ces trois populations sont bien distinctes, et parmi la plage de départ. Opération réussie ! :p
La version compliquée du découpage
Cette partie est plutôt réservée aux caïds du découpage de plages. :soleil:
Si déjà, la partie précédente vous semble complexe, passez plutôt du temps à vous sentir à l'aise avec elle avant de passer à celle-ci, qu'il n'est pas nécessaire de connaître ou de maîtriser.
Nous verrons à la fin de cette partie que tous les découpages (ou presque) pourront se résoudre avec la méthode précédente ou avec la méthode magique que nous verrons plus tard.
En quoi consiste cette méthode plus compliquée ? On n'a vraiment rien d'autre à faire que de se compliquer la vie ?
Pour comprendre certains détails, il faut parfois se donner un peu de mal.
L'exercice va être exactement le même que le précédent. :waw:
Sauf que cette fois-ci, vous allez devoir commencer par les directeurs, puis les commerciaux, et enfin les techniciens.
On recommence donc.
Pour les directeurs, on commence en 10.0.0.0. Ils sont toujours 20 donc le masque ne change pas, 255.255.255.224. La plage va se finir en 10.0.0.31 (à vous de faire les calculs !).
Maintenant, passons aux commerciaux.
Si on suit la même logique que précédemment, on commence la plage des commerciaux à l'adresse 10.0.0.32. On lui associe le masque des commerciaux 255.255.255.0. On calcule la dernière adresse de la plage 10.0.0.255
Si vous essayez de calculer la première adresse du réseau des commerciaux, vous allez vous en rendre compte. Vu que la coupure est entre deux octets, c'est facile, la première adresse du réseau est 10.0.0.0 !?!
La même que pour les directeurs... Cela veut dire qu'en respectant la même méthode que précédemment, nous avons créé deux plages, mais celles-ci se chevauchent. Et donc, cela ne marche pas.
Que s'est-il passé ?
En fait, nous avons démarré la plage d'adresses des commerciaux sur une adresse qui ne pouvait pas être une adresse de réseau.
Si nous écrivons le masque en binaire : 11111111.11111111.11111111.00000000, nous voyons que seuls les 8 derniers bits de l'adresse, soit le dernier octet, peuvent changer pour des machines appartenant à un même réseau.
Pour connaître la première adresse d'une plage, il faut mettre tous ces bits à 0, ce qui nous donne obligatoirement 0 comme valeur sur le dernier octet pour l'adresse de réseau.
Or, nous avions choisi 10.0.0.32, qui ne peut donc pas marcher. Après notre calcul, nous avons vite vu que la première adresse de la page était 10.0.0.0 qui, elle, était correcte.
Bah oui, mais comment faire alors ?
Vous êtes un caïd et vous vous sentez capable de toujours démarrer une plage sur une adresse autorisée. Dans ce cas, allez-y !
Vous n'êtes pas encore un caïd et ne souhaitez pas en devenir un. Dans ce cas, il y a une méthode très simple : faites toujours vos calculs en prenant en premier les plages les plus grandes, comme dans le premier exercice.
Ça marche tout le temps en prenant les plages les plus grandes en premier (techniciens > commerciaux > directeurs) donc vous pourrez toujours vous en sortir... ou presque !
Pour les caïds, je vous donne quand même les calculs en partant des directeurs.
La plage des directeurs est OK : 10.0.0.0/27.
Pour les commerciaux, nous avons vu qu'il fallait commencer en 0, donc on prend la première adresse possible après 10.0.0.31 qui finit en 0, soit 10.0.1.0 ! Ce qui nous donne pour les commerciaux la plage 10.0.1.0/24 qui finit en 10.0.1.255
De la même façon, nous ne pourrons pas commencer la plage des techniciens en 10.0.2.0, il faudra aller jusqu'en 10.0.4.0. La plage des techniciens est donc 10.0.4.0/22 qui finit en 10.0.7.255.
Et si on ne peut pas faire autrement, par exemple si la plage des directeurs est déjà existante, comment faire ?
Les chats cas difficiles
Il y a certains cas pour lesquels nous ne pouvons pas trop faire autrement que de nous creuser les méninges (ou faire appel à un zéro caïd !).
Par exemple, vous arrivez dans une entreprise en tant qu'administrateur systèmes et réseaux. L'entreprise utilise actuellement la plage d'adresses 192.168.47.0/24. Cependant, cette entreprise grandissant, les 256 adresses possibles de cette plage commencent à ne pas être suffisantes. L'administrateur en chef vous demande d'agrandir cette plage réseau pour doubler sa taille, et ainsi passer à 512 adresses.
Le réflexe de base est de se dire qu'on peut ajouter la plage suivant 192.168.47.0/24, c'est-à-dire 192.168.48./24... mais ça ne marche pas !
Faisons nos calculs : pour doubler la taille du réseau, rien de plus simple, il suffit d'ajouter un 0 dans le masque. Ainsi, on passe de 28=256 à 29=512 adresses. Le masque devient donc 255.255.254.0, autrement écrit /23.
Mais attention, vu que nous venons de changer le masque, et si vous vous souvenez de la règle quelques lignes au-dessus : le masque, et donc le nombre d'adresses dans un réseau, impose de ne pas démarrer une plage d'adresses n'importe où !
Nous n'allons donc pas pouvoir choisir n'importe quoi comme adresse de départ pour notre réseau.
Si nous voulons garder les adresses actuelles qui commencent par 192.168.47.X, nous pouvons appliquer le nouveau masque à une de ces adresses pour avoir la première et la dernière adresse de la plage.
Masque: 254 -> 11111110
Adresse: 47 -> 00101111
En mettant la partie machine de l'adresse à 0, nous obtenons 00101110, ce qui correspond à 46.
En mettant la partie machine de l'adresse à 1, nous obtenons 00101111, ce qui correspond à 47.
Notre nouvelle plage d'adresses va donc aller de 192.168.46.0 à 192.168.47.255.
La plage ainsi définie est donc 192.168.46.0/23
Si vous avez mal au crâne, c'est normal.
Nous allons voir dans le chapitre suivant qu'il existe une méthode très simple et facile à utiliser qui évite tous ces calculs et permet de résoudre facilement les problèmes de découpage !
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La méthode magique est une méthode qui va nous permettre de calculer très facilement des plages d'adresses réseau, et bien plus encore !
Le nombre magique
Pour utiliser la méthode magique, nous allons devoir utiliser le nombre magique...
Qu'est-ce que le nombre magique ?
Le nombre magique est simplement un calcul fait à partir de l'octet significatif du masque. Il est égal à 256 - octet significatif.
Par exemple, si l'on choisit le masque 255.224.0.0, on voit vite que l'octet significatif (celui où la séparation a lieu) est 224.
Notre nombre magique vaut donc 256 - 224 = 32.
Que faire avec le nombre magique ?
Il va nous permettre de calculer instantanément la première et la dernière adresse de notre plage. Pour cela, il va falloir écrire tous les multiples du nombre magique (jusqu'à 256 bien sûr).
Allons-y pour les multiples de 32 : 0, 32, 64, 96, 128, 160, 192, 224, 256.
Et maintenant, nous allons simplement appliquer les deux règles suivantes :
La première adresse du réseau sera le multiple du nombre magique, inférieur ou égal à l'octet correspondant dans l'adresse.
La dernière adresse du réseau sera le multiple suivant, moins 1.
Un exemple sera plus parlant. On associe l'adresse 192.168.0.1 et le masque 255.224.0.0.
Dans notre masque, l'octet significatif est le deuxième (255.224.0.0).
Nous allons donc prendre le deuxième octet de notre adresse (192.168.0.1), soit 168.
La première adresse du réseau sera donc le multiple du nombre magique, strictement inférieur à 168.
En regardant la liste des multiples, on trouve très vite 160 ! 0, 32, 64, 96, 128, 160, 192, 224, 256.
La dernière adresse du réseau sera le multiple suivant, moins 1.
Le multiple suivant est 192, auquel on enlève 1 pour trouver 191.
La première adresse de la plage est donc 192.160.0.0 et la dernière 192.191.255.255.
On a ajouté les 0 pour la première et les 255 pour la dernière, car tous les bits qui suivent sont à 0 ou à 1, selon qu'on veut la première ou la dernière.
C'est quand même beau... non ?
Amélioration de la méthode magique.
Eh bien oui, nous pouvons encore frapper plus fort !
L'idée n'est pas non plus révolutionnaire... il s'agit simplement de ne pas calculer tous les multiples du nombre magique, mais seulement ceux qui sont intéressants.
Prenons un nouvel exemple : 10.45.185.24/255.255.248.0
Le nombre magique vaut : 256 - 248 = 8 ; l'octet significatif du masque est le troisième, ce qui correspond à 185 dans l'adresse.
Nous devons donc trouver le multiple de 8 strictement inférieur à 185... Pas la peine de commencer à 0 !
8 * 10 = 80, on est en dessous de 185.
8 * 20 = 160, on est en dessous, mais on se rapproche.
Commençons donc à 160 :
160, 168, 176, 184, 192... STOP ! On est au-dessus de 185.
Le multiple strictement inférieur est 184, celui du dessus moins un vaut 191. Ce qui nous donne pour la première adresse 10.45.184.0, et pour la dernière 10.45.191.255.
Facile, non ?
Mais nous pouvons encore frapper plus fort ! En effet, trouver la première et la dernière adresse d'une plage est utile, mais découper une plage d'adresses en sous-réseaux l'est souvent encore plus. Et la méthode magique va s'avérer redoutable !
Un exemple concret de découpage
Vous avez en charge le réseau d'une petite entité d'une entreprise. L'administrateur général vous laisse à disposition le réseau : 192.168.160.0/255.255.224.0.
Vous avez dans votre entité trois catégories de personnel :
550 techniciens ;
130 commerciaux ;
10 directeurs.
Il vous faut donc découper la plage d'origine en trois sous-réseaux pour chacune de ces populations.
Étape 1: Calcul de la plage d'origine
Vous allez voir ici que la méthode magique est vraiment rapide par rapport à la méthode classique.
Allons-y !
Le nombre magique vaut: 256 - 224 = 32.
L'octet significatif de l'adresse vaut 160, qui est un multiple de 32 ! Ce sera donc la première adresse, la dernière étant 160 + 32 - 1 = 191.
La première adresse est 192.168.160.0 et la dernière est 192.168.191.255.
Maintenant, nous allons devoir calculer les plages pour chacune des populations.
Étape 2: Calcul des masques
Par quoi commencer ?
La seule information que nous avons est le nombre de personnes de chaque population. Ça tombe bien, car nous savons que la taille d'une plage dépend de son masque. Donc si on connaît le nombre d'adresses nécessaires, nous pouvons en déduire le masque.
La formule est : nb adresses = 2nb de 0 dans le masque.
Pour les techniciens, qui sont 550, le réseau devra contenir 1024 adresses (la puissance de 2 supérieure) soit 210.
Le masque contiendra donc 10 bits à 0, soit : 11111111.11111111.11111100.00000000.
Soit en décimal : 255.255.252.0.
Nous pouvons faire pareil pour les commerciaux : 130 < 28.
Le masque est donc : 255.255.255.0.
Et pour les directeurs, nous trouvons : 10 < 24.
Le masque est donc : 255.255.255.240.
Nous avons les masques pour nos trois populations, il ne nous reste plus qu'à y associer des adresses pour avoir nos plages.
Étape 3: Calcul des plages
C'est ici que la méthode magique va nous être utile, car elle permet facilement de trouver la première et la dernière adresse d'une plage.
Nous allons commencer par les techniciens. Notre plage de départ démarre en 192.168.160.0. Eh bien nous allons commencer la plage des techniciens à cette adresse, et allons trouver l'adresse de fin grâce au masque.
Calculons le nombre magique : 256 - 252 = 4.
Le prochain multiple de 4 après 160 est 164 - 1 = 163.
La dernière adresse pour les techniciens est donc 192.168.163.255.
Pour les commerciaux, nous allons donc démarrer à l'adresse juste après pour ne pas empiéter sur la plage des techniciens, soit 192.168.164.0.
Nous allons nous passer du nombre magique pour les commerciaux, car la coupure se fait parfaitement entre deux octets sur le masque. L'adresse de fin est donc facilement calculée à 192.168.164.255.
Nous démarrons après pour les directeurs, à l'adresse 192.168.165.0. Le nombre magique vaut 256 - 240 = 16
La dernière adresse est donc 192.168.165.15 !
Résultat
Nous avons donc défini les trois plages :
Tech: 192.168.160.0/255.255.252.0, soit les adresses allant de 192.168.160.0 à 192.168.163.255.
Comm: 192.168.164.0/255.255.255.0, soit les adresses allant de 192.168.164.0 à 192.168.164.255.
Dirs: 192.168.165.0/255.255.255.240, soit les adresses allant de 192.168.165.0 à 192.168.165.15.
Tout s'est bien passé, mais... Nous savons qu'il est très facile de placer les plages d'adresses en partant de la plus grande à la plus petite, alors que l'inverse est très très très complexe. Mais nous avons la méthode magique !
Quand ça se complique
Imaginons que nous ayons 120 secrétaires qui débarquent sur notre réseau... YOUHOU !!!
Calmons-nous, cela reste un exemple, dans la vraie vie vous ne verrez pas débarquer 120 secrétaires comme cela. :p
Nous voulons leur créer une nouvelle plage, mais sans toucher aux réseaux existants. Si nous prenons la même méthode que précédemment, nous allons nous planter. :o Voyons pourquoi.
Nous avions fini la plage des directeurs à l'adresse 192.168.165.15, nous allons donc démarrer celle des secrétaires à l'adresse suivante, soit 192.168.165.16.
Le masque pour les secrétaires sera : 120 < 27 ; soit 255.255.255.128.
Le nombre magique vaut 256 - 128 = 128. La plage des secrétaires va donc finir au prochain multiple de 128 moins 1, soit 127.
Nous avons donc défini la plage des secrétaires allant de 192.168.165.16 à 192.168.165.127...
Mais cela ne marche pas ! D'abord, car il n'y a pas assez d'adresses. De 16 à 127, nous n'avons que 112 adresses, pas assez pour nos 120 secrétaires. Ensuite, et c'est le plus grave, notre plage n'est pas celle que nous pensons... En effet, si nous reprenons la méthode magique à 0, cela nous donne le calcul suivant :
le nombre magique est 128 ; les multiples de 128 sont 0, 128 et 256 ; notre plage va donc aller de 0 à 127, et non de 16 à 127 !
Nous empiétons donc sur les adresses des directeurs !!
Oui, mais comment faire ?
Eh bien il suffit de prendre le multiple du nombre magique suivant !
Nous allons commencer notre plage non pas en 192.168.165.16, mais en 192.168.165.128, et donc finir en 192.168.165.255.
Et là, nous avons bien défini un réseau d'au moins 120 adresses et qui n'empiète pas sur le réseau des directeurs !
Cependant, nous avons laissé un trou... Les adresses de 16 à 127 ne sont pas utilisées. C'est normal, et ce n'est pas grave de toute façon. Nous pourrons utiliser ces adresses pour des petits réseaux par la suite si nous le souhaitons.
Le principe est simple : vu que nous travaillons avec des réseaux dont la taille est un multiple de 2, un petit réseau pourra toujours démarrer sur un multiple d'un grand réseau.
Par exemple, tout multiple de 16 est un multiple de 8 :
0, 16, 32, 48... 0, 8, 16, 24, 32, 40, 48
On pourra donc toujours placer une petite plage d'adresses derrière une plage précédente plus grande. Et on pourra seulement parfois placer une grande plage derrière une petite, mais dans ce cas il faudra faire attention et bien utiliser la méthode magique.
Il est temps de faire quelques exercices pour vous entraîner.
Exercices
Ici encore, je vous conseille de ne pas négliger ces exercices. Faites-les avant de regarder les solutions.
Premier exemple
Découpez la plage suivante en trois sous-réseaux : 10.47.192.0/255.255.240.0, avec les populations suivantes :
880 techniciens ;
400 commerciaux ;
60 directeurs.
Attention, il y a une astuce à trouver pour la plage des directeurs !
D'abord, on calcule les masques pour chaque population:
Techniciens : 880 < 210 ce qui nous donne le masque 255.255.252.0.
Commerciaux : 400 < 29 ce qui nous donne le masque 255.255.254.0.
Directeurs : 60 < 26 ce qui nous donne le masque 255.255.255.192.
Si nous choisissons pour les directeurs le masque 255.255.255.192, le réseau pourra contenir au mieux 64 adresses, moins les adresses de broadcast et réseau, ce qui donne 62 adresses. C'est limite pour 60 directeurs, qui ont peut-être des imprimantes, plusieurs ordinateurs, etc.
Il est donc judicieux ici de choisir un masque nous permettant d'avoir plus d'adresses. Nous pouvons prendre le masque possédant un bit de plus pour la partie réseau de l'adresse, soit 255.255.255.128, qui nous assurera un réseau de 128 adresses, soit 126 adresses disponibles.
Cela nous donne donc :
Techniciens : 880 < 210 ce qui nous donne le masque 255.255.252.0.
Commerciaux : 400 < 29 ce qui nous donne le masque 255.255.254.0.
Directeurs : 60 < 27 ce qui nous donne le masque 255.255.255.128.
Ensuite on calcule la plage des techniciens : le nombre magique vaut 256 - 252 = 4.
La première adresse est 10.47.192.0 (donnée par l'énoncé) et la dernière 10.47.195.255.
Puis celle des commerciaux : le nombre magique vaut 256 - 254 = 2.
La première adresse est 10.47.196.0 (donnée par la fin de la plage des techniciens) et la dernière 10.47.197.255.
Enfin, celle des directeurs : le nombre magique vaut 256 - 128 = 128.
La première adresse est 10.47.198.0 (donnée par la fin de la plage des commerciaux) et la dernière 10.47.198.127.
Second exemple... le même que le premier !
En fait l'énoncé est le même, mais l'on vous demande de commencer par les directeurs, puis les commerciaux, et enfin les techniciens.
La bonne nouvelle, c'est que les masques restent les mêmes !
Techniciens : 255.255.252.0.
Commerciaux : 255.255.254.0.
Directeurs : 255.255.255.128.
On passe donc à la plage des directeurs : le nombre magique vaut 128.
La première adresse est 10.47.192.0 et donc la dernière va être 10.47.192.127.
Nous serions tentés de continuer pour la plage des commerciaux à l'adresse suivante, mais l'on sait que l'on prendrait alors des risques...
Pour les commerciaux, le nombre magique vaut 2. Il faut donc que la première adresse démarre sur un nombre pair sur son troisième octet (l'octet significatif dans le masque).
On ne peut pas démarrer en 192 puisque quelques adresses sont déjà prises par les directeurs. Il faut donc démarrer en 194.
Ce qui nous donne 10.47.194.0 pour la première adresse et 10.47.195.255 pour la dernière adresse.
On continue pour les techniciens : le nombre magique vaut 4.
192 est un multiple de 4, mais il est déjà utilisé par les directeurs. On peut par contre prendre 196.
Ce qui nous donne 10.47.196.0 pour la première adresse et 10.47.199.255 pour la dernière adresse.
On récapitule :
Directeurs : de 10.47.192.0 à 10.47.192.127.
Commerciaux : de 10.47.194.0 à 10.47.195.255.
Techniciens : de 10.47.196.0 à 10.47.199.255.
Et ça marche !
Euh... oui mais là on finit plus loin que la première fois, on n'aurait pas gâché plus d'adresses ?
Non, nous en avons gâché exactement le même nombre. Sauf qu'ici on le voit bien, car les adresses gâchées sont dans les "trous" que nous avons laissés entre chaque plage, alors que dans le premier cas il y a des adresses gâchées, mais elles se situent après nos trois plages. Le résultat est exactement le même !
À vous de jouer
Bon, je dis de jouer, mais je sais que tout le monde ne prend pas son pied à calculer des masques de sous-réseaux...
Mais globalement, vous pouvez vous entraîner en choisissant vous-mêmes vos plages d'adresses et les nombres de personnes dans chaque catégorie.
Vous pouvez aussi augmenter ou diminuer le nombre de catégories.
Bref, il y a à faire et si jamais vous ne vous sentez pas à l'aise ou avez des questions, n'hésitez pas à les poster sur le forum dans la rubrique adéquate (discussions informatiques par exemple).
vous savez maintenant découper une plage d'adresses en différents sous-réseaux ;
et vous savez utiliser la méthode magique pour aller plus vite dans vos découpages.
Il nous faut maintenant attaquer une des parties du cours les plus importantes, le routage.
Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.
Ainsi, nous savons maintenant dialoguer sur notre réseau local grâce à la couche 2. Nous savons aussi ce qu'est un réseau.
Il ne nous reste plus qu'à comprendre comment communiquer entre réseaux.
Pour cela, nous allons d'abord nous attarder sur le protocole de couche 3, IP.
Le protocole IP
Pour la couche 3 du modèle OSI, c'est le protocole IP, ou Internet Protocol.
Comme pour la couche 2, nous allons devoir définir de quelles informations nous allons avoir besoin, et dans quel ordre les placer.
Déjà, nous pouvons nous douter que nous allons avoir l'adresse IP de l'émetteur ainsi que celle du récepteur. Néanmoins, il va y avoir beaucoup d'autres informations.
Dans un premier temps, nous n'allons voir que celles qui nous intéressent, et nous ajouterons petit à petit les autres éléments de l'en-tête IP.
Nous avons donc :
adresse IP émetteur ;
adresse IP destinataire.
Jusqu'ici rien d'étonnant, il est normal d'avoir les informations identifiant les participants à la communication.
Toutefois, nous avons dit que l'adresse IP devait toujours être accompagnée du masque ; va-t-on avoir le masque aussi dans l'en-tête IP ?
La question à laquelle il va falloir répondre est surtout : est-il nécessaire de connaître le masque d'une machine pour lui envoyer un message ?
Pour y répondre, mettons-nous dans la peau d'une machine qui veut envoyer un message à une autre.
Nous sommes la machine A qui a pour adresse 192.168.0.1/24 et nous souhaitons envoyer un message à une machine B d'adresse 192.168.1.1/24.
Ce qui est important pour moi, en tant que machine A, c'est de savoir si la machine B est sur mon réseau. En effet, si elle est sur mon réseau, je lui parlerai grâce à la couche 2. Si elle est sur un autre réseau, il faudra que je fasse appel à la couche 3.
De quoi ai-je besoin pour savoir si la machine B est sur mon réseau ?
Pour savoir si la machine B est sur mon réseau, c'est facile !
Je regarde la plage d'adresses de mon réseau, et je n'ai plus qu'à regarder si l'adresse de la machine B appartient à cette plage.
Dans notre cas, ma plage d'adresses va de 192.168.0.0 à 192.168.0.255. Elle ne contient donc pas l'adresse de la machine B (192.168.1.1).
J'en déduis donc que B n'est pas sur mon réseau et qu'il va falloir utiliser la couche 3 pour communiquer avec elle.
Nous remarquons au passage que nous n'avons pas eu besoin du masque de la machine B pour savoir si elle appartenait à notre réseau.
Donc pour l'instant, nous n'avons besoin que de l'adresse IP de l'émetteur et de celle du récepteur. Nous les appellerons adresse IP source et adresse IP destination.
Nous allons donc avoir, comme pour la trame de couche 2, un format de message défini par le protocole IP.
Pour le protocole IP, le message s'appelle un datagramme ou un paquet.
Le datagramme
Comme pour la couche 2, le datagramme IP va être une suite de 0 et de 1 organisés.
Voici la forme qu'il va prendre :
???
Adresse IP SRC (source)
Adresse IP DST (destination)
Données à envoyer
Datagramme IP
Nous voyons ici que le format général est proche de celui de la trame Ethernet, mais que les informations contenues sont différentes et dans un ordre différent.
Normalement, cet en-tête devrait vous choquer ! Non ? Si ?
Eh bien oui, l'adresse IP de destination est en fin d'en-tête. Et pourtant, nous avions vu en couche 2 qu'il était important que l'adresse MAC de destination soit en début d'en-tête pour que la machine qui reçoit la trame sache immédiatement si celle-ci lui est destinée. Pourquoi cela serait différent pour IP ?
Les gens qui ont fabriqué le protocole IP seraient-ils tombés sur l'en-tête la tête ?
Eh bien non, au contraire. Pour le comprendre, nous allons devoir aborder d'autres notions.
L'encapsulation
Pour commencer, nous allons devoir répondre à une question.
Qu'est-ce qui circule sur le réseau ?
Des trames ? Des datagrammes ? Les deux ? Pour répondre à cette question, nous allons devoir nous replonger dans le modèle OSI.
Pour rappel, voici à la figure suivante le modèle OSI, en 7 couches.
Plus précisément, la figure suivante illustre l'envoi ou la réception d'une information.
Comme nous le voyons, un message est envoyé depuis la couche 7 du modèle OSI, et il traverse toutes les couches jusqu'à arriver à la couche 1 pour être envoyé sur le réseau.
Mais que devient notre message d'origine, ainsi que les en-têtes de chaque couche ?
En fait, un en-tête va être ajouté à chaque passage par une couche. On va ainsi accumuler les en-têtes des différentes couches (voir la figure suivante).
Au passage par la couche 4, on ajoutera l'en-tête de couche 4, puis celui de couche 3 en passant par la couche 3, et ainsi de suite.
Ce mécanisme s'appelle l'encapsulation, car on encapsule un message dans un autre.
Nous voyons clairement qu'au final, ce qui va circuler sur le réseau est une trame de couche 2, qui contient le datagramme de couche 3 (qui lui-même contiendra l'élément de couche 4).
Ainsi, je vous ai plus ou moins menti quand je vous ai donné le format d'une trame Ethernet.
Adresse MAC DST
Adresse MAC SRC
Protocole de couche 3
Données à envoyer
CRC
Trame Ethernet
Je ne vous ai pas dit que dans les données à envoyer, il y avait en fait l'en-tête de couche 3, l'en-tête de couche 4, puis enfin, les données à envoyer.
Adresse MAC DST
Adresse MAC SRC
Protocole de couche 3
en-tête de couche 3
en-tête de couche 4
Données à envoyer
CRC
Trame Ethernet
Ceci dit, j'ai eu raison de vous le présenter ainsi, car la couche 2 est incapable de lire les informations de couche 3 ou de couche 4, de même qu'elle ne comprend pas les données à envoyer. Pour elle, tout cela est une suite de 0 et de 1 qu'elle est incapable de comprendre, elle ne voit ça que comme des données...
Maintenant, vous, vous savez que parmi ces données il y a les en-têtes des couches supérieures.
Exemple réel
Nous allons utiliser le logiciel wireshark pour voir en pratique les trames qui passent sur notre réseau. Vous pouvez, vous aussi, si vous le souhaitez, télécharger et installer Wireshark pour voir les jolies trames que votre machine reçoit. Cependant, nous apprendrons plus tard dans le cours à nous en servir pleinement.
Wireshark est un sniffer. Un sniffer est un programme qui écoute sur le réseau, intercepte toutes les trames reçues et les affiche à l'écran.
Dans un premier temps, nous pouvons voir la liste des trames reçues lors d'une requête Google avec la question "Site du Zéro" (voir la figure suivante).
Ce n'est pas très parlant pour nous mais nous voyons que pour notre requête web, il y a eu plusieurs échanges de trames entre nous et Google.
Nous allons maintenant nous plonger dans le contenu d'une trame en cliquant sur l'une d'entre elles. Wireshark sépare les éléments de chacune des couches du modèle OSI, comme vous pouvez le voir sur la figure suivante.
Nous pouvons voir les éléments vus par la couche 1 (Frame 187...), puis la couche 2 Ethernet, puis la couche 3 IP, Internet Protocol, la couche 4 que nous ne connaissons pas encore et les données applicatives qui sont ici du web HTTP.
Nous allons enfin pouvoir voir le contenu de chacune des couches en cliquant sur le triangle en face d'une couche.
Commençons avec la couche 2 (voir la figure suivante).
Nous voyons bien les éléments que nous connaissons : l'adresse MAC destination et l'adresse MAC source. Wireshark reconnaît et nous montre qu'il s'agit d'une carte réseau Apple grâce aux trois premiers octets qui sont représentatifs du constructeur de la carte. Enfin, il nous montre le protocole de couche 3 utilisé qui est ici IP.
Passons ensuite à la couche 3 (voir la figure suivante).
Nous ne connaissons pas tous ces éléments, mais nous pouvons voir en fin d'en-tête les adresses IP source et destination.
Revenons à nos moutons
Oui, nous cherchions à comprendre pourquoi l'adresse IP de destination n'était pas en début d'en-tête IP ?
Nous avons maintenant des éléments pour le comprendre.
Quand un message arrive sur une machine, il remonte les couches du modèle OSI de la couche 1 à la couche 7. Il passe donc par la couche 2 qui lit l'adresse MAC de destination :
si c'est bien celle de la carte réseau, il lit le reste de la trame, puis transmet les données (le datagramme en fait !) à la couche 3 ;
si ce n'est pas celle de la carte réseau, il jette la trame à la poubelle.
Donc si le message arrive à la couche 3, cela veut obligatoirement dire que la machine sait déjà que le message lui est destiné, puisque l'adresse MAC de destination est la sienne. Elle n'a donc pas la nécessité de savoir immédiatement si l'adresse IP de destination est la sienne, puisqu'elle sait déjà que le datagramme est pour elle.
On peut donc placer l'adresse IP de destination où l'on veut dans l'en-tête IP. Les créateurs du protocole IP ne sont pas fous. :p
Nous connaissons donc maintenant deux éléments de l'en-tête IP et leur placement. Pour découvrir les autres éléments de l'en-tête IP, nous allons dès maintenant aborder l'élément essentiel de la couche 3, le routage !
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Le routage va nous permettre d'envoyer un message en dehors de notre réseau.
Comme nous l'avons vu précédemment, les réseaux sont reliés les uns aux autres, et nous passons souvent par plusieurs réseaux pour en joindre un autre, vous vous rappelez de la figure suivante ?
Mais comment se fait la liaison entre ces réseaux ?
Eh bien comme pour la couche 2, nous avons un matériel spécifique pour gérer la connexion entre réseaux, le routeur.
Le routeur
Il doit donc avoir une interface dans chacun des réseaux auquel il est connecté.
C'est donc tout simplement une machine qui a plusieurs interfaces (plusieurs cartes réseau), chacune reliée à un réseau. Son rôle va être d'aiguiller les paquets reçus entre les différents réseaux.
Un ordinateur ayant deux cartes réseau pourra être un routeur.
Mais alors, qu'est-ce qui différencie un simple ordinateur d'un routeur ?
Très peu de choses en fait. La différence principale est qu'un routeur accepte de relayer des paquets qui ne sont pas pour lui alors qu'une simple machine les jettera à la poubelle.
Toute machine connectée à un réseau peut donc jouer le rôle de routeur. Il suffit d'activer le routage dessus. Nous verrons dans la partie pratique comment le faire.
Prenons un exemple
Nous allons nous mettre dans la peau d'un routeur.
Imaginons que nous sommes une machine ayant comme adresse MAC l'adresse 00:11:22:33:44:55 et comme adresse IP 192.168.0.1/24.
Nous recevons la trame suivante (dans laquelle nous indiquons aussi l'en-tête de couche 3) sur une de nos interfaces :
00:11:22:33:44:55
01:2B:45:56:78:ED
IP
???
IP SRC: 10.0.0.1
IP DST: 136.42.0.28
Données à envoyer
CRC
Trame Ethernet avec en-tête de couche 3
Quelques petites questions...
Quelle est l'adresse IP de la machine qui a envoyé ces informations ?
Cette adresse IP est bien l'adresse IP source 10.0.0.1.
Quelle est l'adresse MAC de la machine qui a envoyé ces informations ? (Attention au piège !)
Nous ne pouvons pas la connaître ! Eh oui, si vous vous souvenez de la couche 2, une adresse MAC est propre à un réseau local. En dehors de ce réseau, nous ne la voyons pas. Justement ici, la trame arrive sur l'interface de notre machine ayant pour adresse IP 192.168.0.1/24. Son réseau ne contient donc pas l'adresse IP 10.0.0.1.
La machine 10.0.0.1 ne fait pas partie de notre réseau et nous ne connaîtrons jamais son adresse MAC.
L'adresse MAC que nous voyons ici en adresse MAC source est celle du dernier routeur qui nous a envoyé la trame. Nous allons approfondir tout cela par la suite.
Vient maintenant une question importante.
Que se passe-t-il quand notre machine reçoit cette trame ?
Je vous propose que nous y répondions ensemble.
La trame arrive à ma carte réseau qui reçoit les 0 et les 1 et les envoie à mon système d'exploitation. La couche 2 de mon système d'exploitation reçoit les 0 et les 1 et les interprète pour me donner l'adresse MAC de destination de la trame.
C'est mon adresse MAC 00:11:22:33:44:55 !
Donc je lis la suite de l'en-tête de la trame pour voir qui m'envoie cette trame et à quel protocole de couche 3 la couche 2 doit l'envoyer. Il est inscrit IP, donc j'envoie la trame en enlevant l'en-tête Ethernet, ce qui donne le datagramme IP, à la couche 3 et plus précisément au protocole IP.
La couche 3, donc le protocole IP, lit l'ensemble des informations de l'en-tête IP, puisque nous savons maintenant que ce datagramme nous est destiné.
Et là, badaboum, l'adresse IP de destination du datagramme n'est pas la nôtre...
Ceci étant, ce n'est pas grave, car nous avons vu auparavant qu'il est normal pour un routeur de recevoir un message qui ne lui est pas destiné.
Son rôle va maintenant être d'aiguiller le datagramme vers sa destination.
Mais comment fait-il cela ?
Il possède en fait une table dans laquelle est indiqué le prochain routeur auquel il doit envoyer le datagramme pour que celui-ci arrive à sa destination.
Cette table est très importante et s'appelle la table de routage !
Je le répète, car elle est très importante : cette table est très importante et s'appelle la table de routage !
La table de routage
La table de routage va donc lister les routeurs auxquels je peux envoyer mon datagramme pour joindre une destination donnée.
La destination donnée ne va pas être une machine, mais un réseau. Si on devait indiquer un chemin pour chaque machine sur Internet, les tables de routage seraient énormes ! :p
Le principe est d'avoir d'un côté la liste des réseaux que l'on veut joindre, et de l'autre la liste des routeurs à qui nous devons envoyer le datagramme pour joindre les réseaux. On appelle aussi ce routeur une passerelle.
Voici un exemple de table de routage :
Table de routage
Réseau à joindre
passerelle
192.168.1.0/24
10.0.0.253
192.168.122.0/24
10.0.0.45
192.168.8.0/24
10.0.0.254
Les tables de routage posséderont donc toujours ces informations mais, selon les systèmes d'exploitation, le format de la table pourra être un peu plus compliqué et comporter des colonnes supplémentaires.
Par exemple, voici à la figure suivante la table de routage de ma machine sous Mac.
On voit bien dans la colonne de gauche les réseaux que je veux joindre, et dans la colonne juste à sa droite les passerelles (gateway en anglais) par lesquelles je dois passer pour joindre le réseau correspondant. Les autres colonnes ne nous intéressent pas pour l'instant.
On récapitule :
un routeur est une machine possédant plusieurs interfaces ;
chaque interface d'un routeur est connectée à un réseau, le routeur relie ainsi plusieurs réseaux entre eux ;
toute machine ayant plusieurs interfaces peut jouer le rôle de routeur, même le vieux PC de mamie ;
un routeur se différencie d'une simple machine, car il accepte de relayer des paquets qui ne lui sont pas destinés ;
un routeur aiguille les paquets grâce à sa table de routage ;
la table de routage indique quelle passerelle utiliser pour joindre un réseau.
Il est important de bien comprendre et retenir ce qui précède, car le routage est la base du fonctionnement d'Internet !
Si l'on reprend le dernier point, la table de routage indique quelle passerelle utiliser pour joindre un réseau.
Cela nous amène à une nouvelle question.
Si je suis connecté à Internet, dois-je avoir une route pour chacun des milliers de réseaux d'Internet ?
Pour répondre à cette question, nous allons voir qu'un mécanisme simple a été mis en place : la route par défaut.
La route par défaut
Nous venons de voir dans ma table de routage sous Mac une information importante. Dans la première ligne, ce n'est pas un réseau qui est indiqué, mais le mot défaut.
Cela indique que si une adresse que je veux joindre n'appartient à aucun des réseaux indiqués dans ma table, il faudra emprunter la passerelle indiquée dans la route par défaut. Cela va régler le problème lié à la multitude de réseaux sur Internet. Il me suffira d'indiquer dans ma table une route par défaut qui permettra d'aller vers Internet et donc de joindre tous les réseaux qui y sont présents.
Ceci reste encore très abstrait et sûrement complexe à comprendre, alors prenons un petit exemple pour fixer les idées.
Exercice de routage
Voici en figure suivante un schéma réseau qui contient plusieurs réseaux. Nous allons essayer d'écrire les tables de routage des routeurs.
Sur ce schéma, nous voyons deux réseaux (192.168.0.0/24 et 192.168.1.0/24) reliés entre eux grâce au routeur 1 qui possède une interface réseau dans chacun de ces réseaux.
Pour les adressages des machines, je n'ai indiqué que le dernier octet de l'adresse, car les trois premiers identifient le réseau et sont donc déjà connus. Par exemple pour la machine en haut à gauche d'adresse .1 qui est dans le réseau 192.168.0.0/24, on peut déduire son adresse complète qui est 192.168.0.1.
Maintenant, essayons d'écrire la table de routage du routeur 1.
Pour cela, je vais vous donner une méthode qui s'appliquera toujours et qui fonctionnera pour tous les cas :
indiquer les réseaux auxquels ma machine est connectée ;
indiquer la route par défaut ;
indiquer tous les autres réseaux que je ne peux pas encore joindre avec les deux étapes précédentes.
Appliquons la méthode.
1 - Indiquer les réseaux auxquels ma machine est connectée.
Mon routeur 1 est connecté à deux réseaux, 192.168.0.0/24 et 192.168.1.0/24.
Table de routage du routeur 1
Réseau à joindre
passerelle
192.168.0.0/24
?
192.168.1.0/24
?
Pour l'instant, nous ne nous soucions pas d'indiquer les passerelles, cela viendra dans un second temps.
Passons à la seconde étape.
2- Indiquer la route par défaut.
Le cas est un peu particulier, car notre routeur est déjà connecté à tous les réseaux du schéma. Il n'a donc pas besoin d'une route par défaut pour aller vers d'autres réseaux, il les connaît déjà tous !
3- Indiquer tous les autres réseaux que je ne peux pas encore joindre avec les deux étapes précédentes.
Même chose que la réponse précédente, il n'y a pas de réseau supplémentaire à indiquer.
La table de routage sera donc :
Table de routage du routeur 1
Réseau à joindre
passerelle
192.168.0.0/24
?
192.168.1.0/24
?
Il nous reste à y indiquer les passerelles. Pour cela, nous allons appliquer une règle simple : la passerelle pour joindre un de mes réseaux est mon adresse.
Ici, cela va donner :
Table de routage du routeur 1
Réseau à joindre
passerelle
192.168.0.0/24
192.168.0.254
192.168.1.0/24
192.168.1.254
Et voilà ! Nous avons mis en place la table de routage du routeur 1 !
Maintenant, est-ce que cela suffit pour faire dialoguer nos deux réseaux entre eux ?
La réponse est malheureusement non, bien que le routeur sait maintenant aiguiller les paquets qu'il reçoit.
Dans ce cas, comment les machines du réseau vont savoir qu'il faut lui envoyer les paquets ?
Eh bien elles auront, elles aussi, une table de routage. Toute machine connectée à un réseau possède une table de routage, même une imprimante, un téléphone, ou le vieux PC de mamie... :p
C'est grâce à cette table de routage qu'une machine peut savoir à quelle passerelle envoyer un paquet quand elle veut joindre un autre réseau que le sien. On peut donc reprendre le schéma précédent et, par exemple, faire la table de routage de la machine 192.168.0.1.
On utilise notre méthode :
1- Indiquer les réseaux auxquels ma machine est connectée.
Ma machine est connectée à un seul réseau 192.168.0.0/24, ce qui donne pour la table de routage :
Table de routage de 192.168.0.1
Réseau à joindre
passerelle
192.168.0.0/24
?
2- Indiquer la route par défaut.
Cette fois, nous pouvons indiquer la route par défaut pour joindre un autre réseau que le nôtre, par exemple 192.168.1.0/24 (même si nous n'avons pas trop le choix dans notre exemple, vu qu'il n'y a qu'un réseau...) :
Table de routage de 192.168.0.1
Réseau à joindre
passerelle
192.168.0.0/24
?
192.168.1.0/24
?
3- Indiquer tous les autres réseaux que je ne peux pas encore joindre avec les deux étapes précédentes.
Là encore, nous avons déjà indiqué les deux réseaux que nous pouvons joindre, donc cette étape peut être oubliée.
Notre table de routage est donc :
Table de routage de 192.168.0.1
Réseau à joindre
passerelle
192.168.0.0/24
?
192.168.1.0/24
?
Nous savons déjà remplir la première ligne, car elle concerne notre propre réseau, nous pouvons donc y indiquer notre propre adresse en passerelle :
Table de routage de 192.168.0.1
Réseau à joindre
passerelle
192.168.0.0/24
192.168.0.1
192.168.1.0/24
?
Il nous reste à indiquer la passerelle à utiliser pour joindre le réseau 192.168.1.0/24.
La question est donc la suivante.
À qui la machine 192.168.0.1 doit envoyer ses paquets pour joindre le réseau 192.168.1.0/24 ?
On se doute qu'il va falloir les envoyer au routeur R1, mais à laquelle de ses deux interfaces ?
Pour répondre à cela, je vous propose d'utiliser une métaphore pour nos réseaux.
Nous allons imaginer que chacun de nos réseaux est une pièce d'une maison, et que le routeur est la porte qui permet de relier les deux pièces. La porte a deux poignées, chacune dans une des deux pièces, comme les deux interfaces de notre routeur.
Quand je suis dans une pièce et que je veux aller dans l'autre, quelle poignée puis-je utiliser ? Celle qui est de mon côté de la porte, ou l'autre ?
La réponse est évidente : il faut que j'utilise la poignée qui est de mon côté de la porte !
Eh bien c'est pareil pour le routage. Pour joindre un réseau, une machine doit utiliser une passerelle qui appartient à son propre réseau.
Ici, ce sera donc l'adresse du routeur qui est sur le même réseau que la machine 192.168.0.0/24, soit l'adresse 192.168.0.254. Ce qui nous donne :
Table de routage de 192.168.0.1
Réseau à joindre
passerelle
192.168.0.0/24
192.168.0.1
192.168.1.0/24
192.168.0.254
Youhou ! Nous savons maintenant faire des tables de routage !
Pour en être bien sûrs, nous allons prendre des exemples un peu plus complexes. Observez la figure suivante.
Ça, c'est du réseau ! Bien que cela reste en réalité un très petit réseau, pour nous, c'est déjà pas mal ! Nous allons donc refaire, comme dans l'exercice précédent, les tables de routage du routeur 1 et de la machine 192.168.0.1.
À vous de jouer ! Et n'oubliez pas d'utiliser la méthode en trois étapes.
Pour le routeur 1.
Commençons par le routeur 1, pour la première étape, rien n'a changé, il a toujours ses deux interfaces connectées aux mêmes réseaux.
Table de routage du routeur 1
Réseau à joindre
passerelle
192.168.0.0/24
192.168.0.254
192.168.1.0/24
192.168.1.254
Pour l'étape 2, ça change.
2- Indiquer la route par défaut.
Ici, le routeur 1 doit avoir une route par défaut, car il peut aller sur Internet, mais il ne peut pas connaître tous les réseaux d'Internet. Sa passerelle doit lui permettre d'aller sur Internet et sera donc la première étape pour aller vers Internet. Il doit passer par le routeur 3, sur l'interface qui est sur le même réseau que lui, soit 192.168.1.253.
Table de routage du routeur 1
Réseau à joindre
passerelle
192.168.0.0/24
192.168.0.254
192.168.1.0/24
192.168.1.254
défaut
192.168.1.253
Mais vu qu'il va devoir aussi passer par le routeur 4 ensuite, pourquoi ne pas indiquer directement le routeur 4 ?
Eh bien c'est l'histoire du serpent qui se mord la queue, ou de la poule et de l'œuf ! ;)
Si, pour sortir de mon réseau, j'indique une passerelle qui est en dehors de mon réseau, je ne pourrai jamais l'atteindre, car pour l'atteindre il faudrait que je sache sortir de mon réseau... et pour sortir de mon réseau il faudrait atteindre la passerelle... Je ne continue pas, vous voyez qu'on n'arrivera jamais à sortir de notre réseau dans ce cas !
On en déduit une règle très importante : les passerelles indiquées dans ma table de routage appartiennent toujours à l'un de mes réseaux.
Ainsi, pour mon routeur 1, je ne devrais trouver que des passerelles qui sont dans les réseaux 192.168.0.0/24 et 192.168.1.0/24.
Ouf, c'est bien le cas dans ma table de routage !
Passons à la troisième étape.
3- Indiquer tous les autres réseaux que je ne peux pas encore joindre avec les deux étapes précédentes.
Là, ça se complique.
Il y a globalement 4 réseaux sur notre schéma (192.168.0.0/24, 192.168.1.0/24, 10.0.0.0/24 et 10.0.1.0/24) plus Internet.
Actuellement, nous savons aller vers les deux premiers. Nous savons aussi aller vers Internet grâce à notre passerelle par défaut. Il nous reste donc deux réseaux à joindre, 10.0.0.0/24 et 10.0.1.0/24.
Cependant, si on y regarde de plus près, nous savons aussi aller vers le réseau 10.0.1.0/24, car il est derrière ma passerelle par défaut.
En effet, imaginons que le routeur 1 veut envoyer un paquet vers la machine 10.0.1.1. Il va aller voir dans sa table de routage et va la parcourir.
En fait, il va parcourir les routes une à une et va regarder si la machine qu'il veut joindre appartient aux réseaux définis dans les routes :
10.0.1.1 n'appartient pas au réseau 192.168.0.0/24 de la première route, donc elle ne convient pas ;
10.0.1.1 n'appartient pas non plus au réseau 192.168.1.0/24 de la seconde route, donc elle ne convient pas non plus ;
comme la définition de la route par défaut nous le dit, nous allons utiliser la passerelle associée à la route par défaut, et notre paquet va être envoyé à l'adresse 192.168.1.253 du routeur 3 ;
ça y est, vu que le routeur 3 est connecté au réseau 10.0.1.0/24 que nous voulons joindre, il saura lui transmettre le paquet.
Vous l'aurez peut-être remarqué aussi, quand nous parcourons une table de routage afin de trouver une route pour joindre une destination, nous faisons exactement les mêmes calculs que nous avons faits dans le chapitre sur les masques de sous-réseau. C'est-à-dire, savoir si une adresse appartient à un réseau.
Mais revenons à l'exercice, car nous savons joindre tous les réseaux sauf un, le réseau 10.0.0.0/24.
Eh bien nous allons ajouter une route pour lui. En regardant le schéma, nous voyons qu'il faut passer par l'adresse 192.168.0.253 du routeur 2 pour aller vers le réseau 10.0.0.0/24. Ce qui nous donne au final :
Table de routage du routeur 1
Réseau à joindre
passerelle
192.168.0.0/24
192.168.0.254
192.168.1.0/24
192.168.1.254
défaut
192.168.1.253
10.0.0.0/24
192.168.0.253
Il existe une autre écriture possible pour la route par défaut qui est parfois identifiée par le réseau 0.0.0.0/0.
Ceci donne une autre écriture de la table de routage :
Table de routage du routeur 1
Réseau à joindre
passerelle
192.168.0.0/24
192.168.0.254
192.168.1.0/24
192.168.1.254
0.0.0.0/0
192.168.1.253
10.0.0.0/24
192.168.0.253
Pour la machine 192.168.0.1, je vous donne directement la correction :
Table de routage de 192.168.0.1
Réseau à joindre
passerelle
192.168.0.0/24
192.168.0.1
0.0.0.0/0
192.168.0.254
10.0.0.0/24
192.168.0.253
Voilà ! Vous savez maintenant comment les paquets sont aiguillés d'un réseau à un autre et comment fonctionne le routage.
Vous êtes aussi capables d'écrire les tables de routage des machines pour des réseaux simples.
Si vous voulez vous entraîner, voici les tables de routage de quelques autres machines du schéma :
Table de routage de 10.0.0.1
Réseau à joindre
passerelle
10.0.0.0/24
10.0.0.1
0.0.0.0/0
10.0.0.254
Table de routage du routeur 2
Réseau à joindre
passerelle
10.0.0.0/24
10.0.0.254
192.168.0.0/24
192.168.0.253
0.0.0.0/0
192.168.0.254
Table de routage de 10.0.1.2
Réseau à joindre
passerelle
10.0.1.0/24
10.0.1.2
0.0.0.0/0
10.0.1.254
192.168.1.0/24
10.0.1.253
192.168.0.0/24
10.0.1.253
10.0.0.0/24
10.0.1.253
Dans ce cas, on peut aussi simplifier en regroupant les réseaux 192.168.0.0/24 et 192.168.1.254/24 en un seul réseau avec un masque plus grand :
Table de routage de 10.0.1.2
Réseau à joindre
passerelle
10.0.1.0/24
10.0.1.2
0.0.0.0/0
10.0.1.254
192.168.0.0/23
10.0.1.253
10.0.0.0/24
10.0.1.253
Maintenant que nous commençons à avoir quelques connaissances théoriques assez poussées, nous allons pouvoir passer à la pratique et aux TP ! Enfin !
Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.
Nous allons travailler sous Linux. Il n'est pas question ici de comparer Windows et Linux, qui ont chacun leurs avantages et inconvénients, mais de choisir le système le mieux adapté à ce que nous voulons faire, c'est-à-dire du réseau.
L'avantage sous Linux est que nous allons pouvoir voir concrètement ce que nous faisons. Accéder aux fichiers de configuration, mettre en place des fonctions avancées, etc.
Pour ceux qui n'ont pas l'habitude de Linux, la première étape sera de se familiariser avec ce système. Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas du tout sorcier.
Ce qui nous intéresse dans ce tutoriel n'est pas le système mais le réseau. Je vous laisserai donc vous occuper d'installer et mettre en place les outils et systèmes nécessaires. Vous pouvez par exemple commencer par l'excellent tutoriel de M@teo21 sur Linux.
L'architecture
En réseau, on parle souvent d'architecture pour indiquer comment les machines sont branchées entre elles.
Par exemple, vous avez déjà découvert deux architectures réseau dans nos précédents exercices sur le routage ; regardez donc la figure suivante.
Ceci est une architecture qui fait le lien entre nos machines, nos routeurs, nos switchs et Internet.
Euh, ils sont où les switchs ? Je ne les vois pas sur le schéma…
En fait, ce schéma est ce que nous appelons un schéma logique. Cela veut dire que nous représentons dessus la logique de connexions entre les réseaux.
Ainsi, les switchs qui sont censés être propres à un réseau ne sont pas vraiment représentés. Ils le sont plus ou moins par les barres horizontales qui identifient chacun des réseaux.
Étape 1, notre machine
Avant de nous plonger dans une architecture complexe, nous allons déjà aborder ce que l'on peut voir au niveau du routage et de la couche 3 avec notre machine.
Sous Windows
J'imagine que la grande majorité d'entre vous se trouvant sous Windows, il peut être intéressant de voir ce que l'on peut faire sur ce système.
En ce qui me concerne, je suis sous Windows XP pro. Si jamais vous êtes sous Vista ou Seven, l'interface a été légèrement modifiée mais les mêmes informations sont toujours présentes.
Déjà, il faut comprendre qu'une partie des informations sera visible et configurable en ligne de commande DOS, et une autre partie ne le sera que depuis l'interface graphique.
Commençons par la ligne de commande.
Pour ouvrir une fenêtre DOS, cliquez sur Démarrer, puis exécuter, et tapez "cmd" dans l'invite de commande. Une fenêtre DOS devrait s'ouvrir, semblable à la figure suivante.
Nous allons regarder notre configuration réseau à l'aide de la commande ipconfig. On va en profiter pour agrandir notre fenêtre pour voir tout ce qui se passe à l'écran.
Pour moi c'est assez simple, je n'ai qu'une carte réseau (voir la figure suivante).
Nous voyons ici trois informations intéressantes :
je possède l'adresse IP 10.8.98.231 ;
elle est associée au masque 255.255.240.0 ;
et j'ai comme passerelle par défaut 10.8.97.1.
Vous pouvez vous amuser à calculer ma plage d'adresses réseau si cela vous tente ! :p
Maintenant, regardons la table de routage que nous pouvons voir à l'aide de la commande route print (voir la figure suivante).
On voit ici ma passerelle par défaut identifiée par l'écriture 0.0.0.0/0. On voit aussi mon propre réseau local 10.8.96.0/20 qui a pour passerelle mon adresse 10.8.98.231. Tout cela est bien normal.
Par contre, Windows nous ajoute une foultitude de routes de plus auxquelles nous ne nous intéresserons pas, car elles sont propres à l'implémentation que fait Windows du routage.
Maintenant que je connais ma passerelle, puis-je communiquer avec elle ?
Oui, et nous avons la commande ping pour cela. Cette commande permet de savoir si nous arrivons à joindre une machine (voir figure suivante).
Nous voyons ici qu'une requête a été envoyée à la machine 10.8.97.1 (en fait, 4 requêtes ont été envoyées).
La machine nous répond ensuite 4 fois.
On voit un temps de réponse de 17 ms pour la première requête, puis ce temps est plus bas pour les autres, pourquoi ?
(Si vous n'avez pas la réponse, nous y reviendrons dans le prochain chapitre.)
Ça marche, nous communiquons avec la machine 10.8.97.1 ! :D
Pouvons-nous aller plus loin et sortir de notre réseau ? Joindre le Site du Zéro par exemple ?
Comme vous pouvez le constater sur la figure précédente, ça marche encore ! De plus, nous voyons même que l'adresse IP du Site du Zéro est 92.243.25.239.
Si vous vous souvenez, nous pouvons aussi voir les routeurs par lesquels nous passons pour joindre une destination grâce au traceroute qui, sous Windows, se fait par la commande tracert. Je vous en donne un intéressant en figure suivante.
J'ai fait un tracert vers le site web de mon école, mais il n'aboutit pas... Cela ne veut bien sûr pas dire que la machine n'est pas joignable, mais simplement qu'il y a un routeur sur le chemin qui bloque l'envoi ou la réception de mon traceroute.
Il est par ailleurs intéressant de voir aux étapes 9, 10 et 11 que nous passons sur Internet par des réseaux privés ayant des adresses RFC 1918 !!
Cela est dû au fait que les opérateurs utilisent ces adresses sur leurs réseaux privés mais que ces routeurs ne communiquent pas directement avec des machines d'Internet.
Ainsi, nous voyons bien que notre machine possède tous les éléments nécessaires au bon fonctionnement de la couche 3.
En revanche, s'il n'est pas simple sous Windows de modifier sa configuration réseau, cela peut se faire très facilement graphiquement.
Cliquez sur Démarrer, puis Panneau de configuration et choisissez Connexions réseau. Vous cliquez avec le bouton droit sur la connexion que vous voulez voir, puis dans la nouvelle fenêtre, cliquez sur Protocole Internet (TCP/IP) et enfin sur Propriétés.
Voici à la figure suivante ce que vous devriez voir.
Ici, on voit que mon adresse IP est donnée automatiquement. En fait, c'est le routeur de mon opérateur qui me la fournit.
Ceci dit, on peut tout à fait fixer soi-même ces informations (voir la figure suivante).
Voilà, vous savez maintenant où trouver les informations IP sous Windows et comment les modifier.
Regardons maintenant sous Linux ce que cela peut donner.
Sous Linux
Je vous conseille d'utiliser une Debian.
Debian est une distribution formidable et très orientée services et stabilité. Ainsi, en installant une Debian de base sans environnement graphique, vous aurez une machine consommant très peu de ressources. Et vu que nous allons par la suite installer plusieurs machines virtuelles sur votre machine, il serait intéressant de ne pas consommer trop de ressources pour que votre machine tienne la charge.
Pour l'instant, nous allons découvrir les commandes utiles sous Linux pour accéder aux informations réseau.
Pour afficher son adresse IP, c'est la commande ifconfig.
Nous pouvons y voir notre adresse IP 88.191.45.68, notre masque 255.255.255.0 et l'adresse de broadcast 88.191.45.255.
Enfin nous avons l'interface lo (pour local, ou loopback) qui est une interface réseau virtuelle qui n'est accessible que sur la machine elle-même. Son adresse est toujours 127.0.0.1, sur toutes les machines. C'est une convention.
Pour voir ma table de routage, la commande est route -n :
sd-6555:~# route -n
Table de routage IP du noyau
Destination Passerelle Genmask Indic Metric Ref Use Iface
88.191.45.0 0.0.0.0 255.255.255.0 U 0 0 0 eth0
0.0.0.0 88.191.45.1 0.0.0.0 UG 0 0 0 eth0
On voit tout de suite la sobriété de cette table par rapport à Windows ! ;)
La première ligne est pour notre réseau, et on voit une particularité de Linux qui n'indique pas notre adresse, mais 0.0.0.0. C'est comme ça.
La seconde est la route par défaut qui est ici 88.191.45.1.
Maintenant que nous avons affiché les informations, nous allons voir ce qu'il faut faire pour les modifier.
Sous Linux, tout est modifiable depuis la ligne de commande.
Par exemple, on peut utiliser la commande ifconfig avec des options pour modifier son adresse et la remplacer par 10.0.0.1/24 :
Nous allons maintenant modifier la table de routage. Pour cela, la commande est encore route, à utiliser avec des options.
Par exemple, nous allons enlever notre route par défaut, et la changer pour 10.0.0.254 vu que nous avons déjà changé notre adresse IP.
sd-6555:~# route del default
sd-6555:~# route add default gw 10.0.0.254
sd-6555:~# route -n
Table de routage IP du noyau
Destination Passerelle Genmask Indic Metric Ref Use Iface
10.0.0.0 0.0.0.0 255.255.255.0 U 0 0 0 eth0
0.0.0.0 10.0.0.254 0.0.0.0 UG 0 0 0 eth0
Nous pouvons même ajouter une route spécifique si nous le souhaitons pour aller vers le réseau 192.168.0.0/24 en passant par la passerelle 10.0.0.253 :
sd-6555:~# route add -net 192.168.0.0 netmask 255.255.255.0 gw 10.0.0.253
sd-6555:~# route -n
Table de routage IP du noyau
Destination Passerelle Genmask Indic Metric Ref Use Iface
10.0.0.0 0.0.0.0 255.255.255.0 U 0 0 0 eth0
192.168.0.0 10.0.0.253 255.255.255.0 U 0 0 0 eth0
0.0.0.0 10.0.0.254 0.0.0.0 UG 0 0 0 eth0
Vous savez maintenant modifier l'adressage et la table de routage d'une machine Linux, nous allons pouvoir passer au premier TP ! :D
Étape 2, mise en place de notre architecture
Un premier réseau simple
Nous allons mettre en place dans un premier temps un réseau très simple. Il sera constitué de deux réseaux reliés entre eux par un routeur.
Voici à la figure suivante le schéma logique.
Nous allons donc créer trois machines virtuelles sous Linux. Les deux premières vont jouer le rôle de machines clientes, la troisième jouant le rôle de routeur entre les deux réseaux.
Création des machines virtuelles
Prérequis : il vous faudra pour être tranquille 30 Go de disque dur pour installer les machines virtuelles. Un minimum de 2 Go de RAM serait bien également.
Si vous n'êtes pas habitués à utiliser des machines virtuelles, vous allez voir, c'est très simple.
Le principe est de faire tourner une ou plusieurs machines en parallèle de votre machine principale. Ainsi vous pouvez avoir un Windows installé sur votre machine, et un Linux qui tourne en même temps en tant que machine virtuelle.
Par exemple, je fais tourner un Windows XP pro sur mon Mac et je peux travailler sur les deux en parallèle (voir la figure suivante).
Je vais considérer que vous êtes sous Windows, mais de toute façon, l'installation est possible sous Mac OS ainsi que sous Linux.
Nous allons donc installer un programme qui nous permet de virtualiser des machines, il s'agit de Virtualbox.
Vous pouvez aussi choisir vmware ou VirtualPC pour virtualiser si vous y êtes habitués, mais les manipulations seront faites sous Virtualbox dans ce TP.
Allez télécharger la dernière version de Virtualbox et installez-la. L'installation est très simple, il suffit de cliquer sur next à chaque étape. ;)
Avant de créer notre première machine virtuelle, nous allons voir qu'il y a plusieurs façons de les créer. La première est celle que vous utilisez habituellement pour installer des machines, c'est-à-dire récupérer une image disque du système d'exploitation à installer, la graver sur un CD ou un DVD, puis insérer le CD ou le DVD dans le lecteur pour commencer l'installation en redémarrant la machine. La seconde est plus simple et nous allons l'utiliser. Elle consiste à récupérer une image d'une machine déjà existante et à la copier directement dans Virtualbox.
Positionnez ce fichier .vdi dans un répertoire que nous allons appeler... répertoire ! Lancez Virtualbox ; vous devriez voir apparaître une fenêtre semblable à la figure suivante.
Nous allons maintenant créer trois machines virtuelles à partir de notre image.
Pour cela, cliquez sur New, ou Nouveau. Cliquez sur Suivant, puis donnez un nom à votre machine virtuelle, par exemple Debian01. Choisissez Linux Debian comme système. Mettez 256 Mo comme mémoire (on n'a pas besoin de plus en environnement graphique !).
Ensuite, choisissez un disque existant puis Ajouter et allez pointer sur votre fichier Debian01.vdi dans le répertoire choisi. Choisissez ce disque et cliquez sur Suivant. Votre Debian est installée et prête à l'emploi.
Avant d'aller plus loin, essayez de la démarrer en cliquant dessus puis Lancer. Normalement tout se lance tout seul et la machine boot. Vous devriez vous retrouver devant l'invite de login. Le login est root et le mot de passe est siteduzero.
Si vous obtenez un prompt : debian01:~# c'est gagné ! Vous pouvez maintenant arrêter cette machine avec la commande init 0.
Nous allons maintenant dupliquer notre machine Debian pour avoir plusieurs machines virtuelles et faire du réseau entre elles.
Pour la dupliquer, ou la cloner, nous allons utiliser la fonction de clonage qui est disponible directement dans Virtualbox. Faites un clic droit sur votre machine virtuelle et choisissez cloner. Choisissez le nom de votre clone, par exemple Debian02, et sélectionnez réinitialisez l'adresse MAC de toutes les cartes réseau. Sélectionnez Clone intégral, et cliquez enfin sur Cloner.
Refaites la même opération pour Debian03, et hop, vos trois machines virtuelles sont prêtes !
Il ne vous reste qu'à refaire les étapes de création des machines virtuelles. Vous devriez maintenant avoir vos trois machines virtuelles prêtes à l'emploi, comme indiqué en figure suivante.
Il nous reste juste à configurer le réseau. Pour cela, allez dans l'interface de Virtualbox, et pour chacune des 3 machines double-cliquez sur réseau, dans la colonne de droite (voir la figure suivante).
Puis choisissez Accès par pont et indiquez la carte réseau qui est connectée à Internet sur votre machine (si jamais vous avez une carte wifi et une carte réseau filaire). Dans mon cas, j'ai indiqué la carte wifi (voir la figure suivante).
Nous sommes OK pour le réseau. Démarrez les trois machines virtuelles et connectez-vous à chacune d'entre elles avec le login indiqué plus haut.
Réalisation du TP
Nous connaissons déjà la commande ifconfig qui permet de voir sa configuration réseau et de changer son adresse.
Faites un ifconfig et vérifiez que vous avez bien les cartes eth0 et lo.
Pour la suite du TP, je considérerai que c'est eth0 qui fonctionne, vous le remplacerez si nécessaire.
Commençons le TP. Donnez les adresses suivantes aux machines :
192.168.10.1/24 à la machine 1 ;
192.168.10.254/24 à la machine 2 ;
192.168.11.1/24 à la machine 3.
Solution
Sur Debian 01 : ifconfig eth0 192.168.10.1 netmask 255.255.255.0
Sur Debian 02 : ifconfig eth0 192.168.10.254 netmask 255.255.255.0
Sur Debian 03 : ifconfig eth0 192.168.11.1 netmask 255.255.255.0
Essayez maintenant de pinguer la machine Debian02 depuis la machine Debian01, que se passe-t-il ?
Solution
debian01:~# ping 192.168.10.254
PING 192.168.10.254 (192.168.10.254) 56(84) bytes of data.
64 bytes from 192.168.10.254: icmp_seq=1 ttl=64 time=3.18 ms
64 bytes from 192.168.10.254: icmp_seq=2 ttl=64 time=0.121 ms
64 bytes from 192.168.10.254: icmp_seq=3 ttl=64 time=0.123 ms
^C
--- 192.168.10.254 ping statistics ---
3 packets transmitted, 3 received, 0% packet loss, time 2006ms
rtt min/avg/max/mdev = 0.121/1.142/3.184/1.443 ms
On voit que le ping fonctionne.
Essayez maintenant de pinguer Debian03.
Solution
debian01:~# ping 192.168.11.1
PING 192.168.11.1 (192.168.11.1) 56(84) bytes of data.
From 192.168.11.1 icmp_seq=2 Destination Host Unreachable
From 192.168.11.1 icmp_seq=3 Destination Host Unreachable
From 192.168.11.1 icmp_seq=4 Destination Host Unreachable
^C
--- 192.168.11.1 ping statistics ---
5 packets transmitted, 0 received, +3 errors, 100% packet loss, time 4003ms
, pipe 3
Ici, le ping ne marche pas. Et c'est bien normal, car les machines Debian01 et Debian03 ne sont pas dans le même réseau. Il n'y a pas de routeur pour relier les deux réseaux, donc cela ne peut pas marcher.
Il nous faut ajouter une interface à la machine Debian02 dans le réseau de Debian03 pour relier les deux réseaux.
Configuration du routeur
C'est donc la machine Debian02 qui va jouer le rôle de routeur.
La première chose à faire est de lui ajouter une adresse IP supplémentaire dans le réseau 192.168.11.0/24.
Mais nous n'avons qu'une carte réseau !?
Ce n'est pas grave, car sous Linux, nous pouvons ajouter autant d'adresses que nous voulons à une interface réseau.
Nous allons en fait créer une interface virtuelle eth0:0.
En effet, pour l'instant, notre machine se comporte comme une simple machine et rejette les paquets qui ne sont pas destinés à sa propre adresse IP. Pour qu'elle se comporte comme un routeur, il faut activer le routage. Pour cela, c'est très simple, car il suffit de mettre 1 à la place de 0 dans un fichier :
echo 1 > /proc/sys/net/ipv4/ip_forward
Et hop, notre machine est désormais un routeur !
Nous pouvons essayer de pinguer Debian03 depuis Debian01.
debian01:~# ping 192.168.11.1
PING 192.168.11.1 (192.168.1.1) 56(84) bytes of data.
From 192.168.11.1 icmp_seq=2 Destination Host Unreachable
From 192.168.11.1 icmp_seq=3 Destination Host Unreachable
From 192.168.11.1 icmp_seq=4 Destination Host Unreachable
^C
--- 192.168.11.1 ping statistics ---
5 packets transmitted, 0 received, +3 errors, 100% packet loss, time 4003ms
, pipe 3
Oups ! Ça ne fonctionne pas...
C'est normal, car pour l'instant, la machine Debian01 ne sait pas qu'il faut envoyer ses paquets à Debian02.
Nous devons mettre une route dans sa table de routage pour que cela fonctionne. Vu que notre réseau est très simple, nous pouvons lui mettre une route par défaut. Regardons sa table de routage, puis ajoutons une route par défaut :
debian01:~# route -n
Table de routage IP du noyau
Destination Passerelle Genmask Indic Metric Ref Use Iface
192.168.10.0 0.0.0.0 255.255.255.0 U 0 0 0 eth0
debian01:~# route add default gw 192.168.10.254
Table de routage IP du noyau
Destination Passerelle Genmask Indic Metric Ref Use Iface
192.168.10.0 0.0.0.0 255.255.255.0 U 0 0 0 eth0
0.0.0.0 192.168.10.254 0.0.0.0 UG 0 0 0 eth0
Ça ne marche toujours pas... Pourtant la machine Debian01 sait à qui il faut envoyer les paquets pour joindre Debian03 !
Avez-vous une idée de ce qui se passe ?
En fait, la machine Debian01 fait bien son boulot, sa table de routage lui dit que pour joindre le réseau 192.168.11.0/24, il faut passer par la route par défaut, et elle peut le faire. Elle envoie donc son paquet au routeur Debian02 192.168.10.254. Debian02 reçoit le paquet, voit en couche 2 son adresse MAC, lit l'adresse IP destination en couche 3 et voit que le paquet n'est pas pour elle. Vu que le routage est activé, elle va voir dans sa table de routage à qui elle doit l'envoyer.
Elle voit que 192.168.11.1 appartient à son propre réseau, elle fait donc une requête ARP et peut envoyer sa trame à 192.168.11.1.
Jusqu'ici tout roule.
192.168.11.1 reçoit le ping !
Mais par contre, sa table de routage ne possédant pas de route par défaut, il ne sait pas renvoyer la réponse...
La machine Debian01 ne reçoit donc jamais de réponse.
Nous pouvons le vérifier grâce à la commande tcpdump.
Tcpdump est un sniffer. C'est un programme qui est capable d'écouter toutes les trames qui arrivent sur notre carte réseau et de nous les afficher à l'écran. Nous allons successivement utiliser le sniffer sur Debian01, Debian02 sur l'interface eth0, Debian02 sur l'interface eth0:0 et enfin Debian03.
debian01:~# tcpdump -i eth0 icmp
tcpdump: verbose output suppressed, use -v or -vv for full protocol decode
listening on eth0, link-type EN10MB (Ethernet), capture size 96 bytes
15:56:48.670431 IP 192.168.10.1 > 192.168.11.1: ICMP echo request, id 15160, seq 1, length 64
15:56:49.669414 IP 192.168.10.1 > 192.168.11.1: ICMP echo request, id 15160, seq 2, length 64
15:56:50.668679 IP 192.168.10.1 > 192.168.11.1: ICMP echo request, id 15160, seq 3, length 64
15:56:51.668678 IP 192.168.10.1 > 192.168.11.1: ICMP echo request, id 15160, seq 4, length 64
Ici, on voit que la machine Debian01 envoie bien les requêtes vers Debian03.
debian02:~# tcpdump -i eth0 icmp
tcpdump: verbose output suppressed, use -v or -vv for full protocol decode
listening on eth0, link-type EN10MB (Ethernet), capture size 96 bytes
15:56:48.670431 IP 192.168.10.1 > 192.168.11.1: ICMP echo request, id 15160, seq 1, length 64
15:56:49.669414 IP 192.168.10.1 > 192.168.11.1: ICMP echo request, id 15160, seq 2, length 64
15:56:50.668679 IP 192.168.10.1 > 192.168.11.1: ICMP echo request, id 15160, seq 3, length 64
15:56:51.668678 IP 192.168.10.1 > 192.168.11.1: ICMP echo request, id 15160, seq 4, length 64
La machine Debian02 voit bien arriver les requêtes sur son interface eth0 (192.168.10.254).
debian02:~# tcpdump -i eth0:0 icmp
tcpdump: verbose output suppressed, use -v or -vv for full protocol decode
listening on eth0, link-type EN10MB (Ethernet), capture size 96 bytes
15:56:48.670431 IP 192.168.10.1 > 192.168.11.1: ICMP echo request, id 15160, seq 1, length 64
15:56:49.669414 IP 192.168.10.1 > 192.168.11.1: ICMP echo request, id 15160, seq 2, length 64
15:56:50.668679 IP 192.168.10.1 > 192.168.11.1: ICMP echo request, id 15160, seq 3, length 64
15:56:51.668678 IP 192.168.10.1 > 192.168.11.1: ICMP echo request, id 15160, seq 4, length 64
Elle voit même les requêtes ressortir de son interface eth0:0.
debian03:~# tcpdump -i eth0 icmp
tcpdump: verbose output suppressed, use -v or -vv for full protocol decode
listening on eth0, link-type EN10MB (Ethernet), capture size 96 bytes
15:56:48.670431 IP 192.168.10.1 > 192.168.11.1: ICMP echo request, id 15160, seq 1, length 64
15:56:49.669414 IP 192.168.10.1 > 192.168.11.1: ICMP echo request, id 15160, seq 2, length 64
15:56:50.668679 IP 192.168.10.1 > 192.168.11.1: ICMP echo request, id 15160, seq 3, length 64
15:56:51.668678 IP 192.168.10.1 > 192.168.11.1: ICMP echo request, id 15160, seq 4, length 64
Et la machine Debian03 voit bien arriver les requêtes sur son interface eth0, mais aucune réponse ne ressort.
Ce problème est très connu sous le nom de problème de la route de retour.
Souvent les personnes pensent à configurer l'envoi des informations, mais ne pensent pas au retour.
Il faut donc ajouter une route par défaut à Debian03.
debian03:~# route -n
Table de routage IP du noyau
Destination Passerelle Genmask Indic Metric Ref Use Iface
192.168.11.0 0.0.0.0 255.255.255.0 U 0 0 0 eth0
debian03:~# route add default gw 192.168.11.254
Table de routage IP du noyau
Destination Passerelle Genmask Indic Metric Ref Use Iface
192.168.11.0 0.0.0.0 255.255.255.0 U 0 0 0 eth0
0.0.0.0 192.168.11.254 0.0.0.0 UG 0 0 0 eth0
Et maintenant notre ping... fonctionne !
Et nous pouvons le voir avec tcpdump :
debian01:~# tcpdump -i eth0 icmp
tcpdump: verbose output suppressed, use -v or -vv for full protocol decode
listening on eth0, link-type EN10MB (Ethernet), capture size 96 bytes
15:56:48.670431 IP 192.168.10.1 > 192.168.11.1: ICMP echo request, id 15160, seq 1, length 64
15:56:48.670662 IP 192.168.11.1 > 192.168.10.1: ICMP echo reply, id 15160, seq 1, length 64
15:56:49.669414 IP 192.168.10.1 > 192.168.11.1: ICMP echo request, id 15160, seq 2, length 64
15:56:49.669606 IP 192.168.11.1 > 192.168.10.1: ICMP echo reply, id 15160, seq 2, length 64
15:56:50.668679 IP 192.168.10.1 > 192.168.11.1: ICMP echo request, id 15160, seq 3, length 64
15:56:50.668874 IP 192.168.11.1 > 192.168.10.1: ICMP echo reply, id 15160, seq 3, length 64
15:56:51.668678 IP 192.168.10.1 > 192.168.11.1: ICMP echo request, id 15160, seq 4, length 64
15:56:51.668864 IP 192.168.11.1 > 192.168.10.1: ICMP echo reply, id 15160, seq 4, length 64
15:56:52.668676 IP 192.168.10.1 > 192.168.11.1: ICMP echo request, id 15160, seq 5, length 64
15:56:52.668859 IP 192.168.11.1 > 192.168.10.1: ICMP echo reply, id 15160, seq 5, length 64
On voit bien ici les requêtes de Debian01 et les réponses de Debian02.
debian01:~# ping 192.168.11.1
PING 192.168.11.1 (192.168.11.1) 56(84) bytes of data.
64 bytes from 192.168.11.1: icmp_seq=1 ttl=64 time=3.18 ms
64 bytes from 192.168.11.1: icmp_seq=2 ttl=64 time=0.121 ms
64 bytes from 192.168.11.1: icmp_seq=3 ttl=64 time=0.123 ms
^C
--- 192.168.10.254 ping statistics ---
3 packets transmitted, 3 received, 0% packet loss, time 2006ms
rtt min/avg/max/mdev = 0.121/1.142/3.184/1.443 ms
Que faut-il en retenir ?
Il faut toujours penser qu'on ne peut joindre une machine QUE si le routage fonctionne dans les DEUX SENS.
Il est souvent intéressant d'écrire les tables de routage sur papier avant de mettre en place une infrastructure pour éviter que cela ne fonctionne pas, une fois mis en place.
Ça y est, nous avons mis en place notre premier réseau routé !
Étape 3, pour ceux qui le souhaitent
Il s'agit de mettre en place le gros réseau que nous avions étudié (voir la figure suivante). Je ne vais pas refaire ce TP avec vous, vous avez maintenant toutes les informations nécessaires pour le réaliser.
Création des machines
Vous avez déjà trois machines créées. Pour réaliser cette architecture, vous en aurez besoin de 5 en plus (4 routeurs et une machine par réseau). Créez les machines comme nous l'avons fait précédemment.
Écriture des tables de routage
Écrivez toutes les tables de routage de toutes les machines du réseau sur papier.
Configuration
Mettez en place la configuration IP de toutes les machines ainsi que le routage tel que vous l'avez écrit sur papier.
Pour créer une route qui ne soit pas une route par défaut, donc pour un réseau spécifique, la syntaxe est : route add -net 192.168.10.0 netmask 255.255.255.0 gw 192.168.11.254
Et pour enlever une route : route del -net 192.168.10.0 netmask 255.255.255.0
Tests
Pour tester votre réseau, vous avez bien sûr la commande ping, mais aussi traceroute ou tcpdump.
Utilisez-les pour comprendre d'où peut venir un éventuel problème.
Vous maîtrisez le protocole IP (ou du moins une partie).
Vous savez ce qu'est le routage.
Vous savez connecter des réseaux entre eux.
Vous savez configurer l'adresse de machines sous Windows et Linux.
Vous savez configurer le routage sous Linux.
Nous connaissons maintenant bien le protocole IP, mais nous allons voir qu'il existe d'autres protocoles pour la couche 3...
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Nous avons vu comment les paquets circulaient d'un réseau à un autre et comment ils étaient aiguillés. Nous avons aussi vu avec la couche 2 comment les paquets circulaient au sein d'un même réseau.
Y a-t-il un lien entre la couche 2 et la couche 3 ? Par ailleurs, IP est-il le seul protocole de couche 3 utilisé aujourd'hui ?
Nous allons maintenant nous pencher sur ces questions, et y apporter des réponses ! :p
Vous allez vite le comprendre ! Prenons le schéma de la figure suivante.
Imaginons que la machine 192.168.0.1 veuille envoyer un message à la machine 192.168.1.2.
Nous allons reconstituer son raisonnement.
Lors d'un envoi de message, nous traversons les couches du modèle OSI de la couche application vers la couche réseau.
Nous traversons donc la couche 7, puis la couche 4, et enfin la couche 3 que nous connaissons maintenant.
La couche 3 voit que nous voulons envoyer un paquet à la machine 192.168.1.2. Elle va donc chercher dans sa table de routage par qui il faut passer pour envoyer ce message.
Table de routage de 192.168.0.1
Réseau à joindre
passerelle
192.168.0.0/24
192.168.0.1
192.168.1.0/24
192.168.0.254
Il est clairement indiqué que nous devons passer par la passerelle 192.168.0.254 pour joindre le réseau 192.168.1.0/24 qui contient l'adresse que l'on veut joindre. Notre machine sait donc qu'il va falloir envoyer le paquet à 192.168.0.254.
La machine 192.168.0.254 est sur notre réseau, donc pour lui envoyer la trame nous devons connaître son adresse MAC. Or, nous ne la connaissons pas...
Comment faire pour connaître l'adresse MAC de 192.168.0.254 ?
Il faudrait pouvoir la lui demander, mais pour lui demander il faudrait connaître son adresse MAC, et pour connaître son adresse MAC il faudrait la lui demander... c'est une fois de plus l'histoire de la poule et de l’œuf.
Mais il y a une solution : le protocole ARP !
Le protocole ARP
Comment faire pour envoyer un message à une machine sur notre réseau sans connaître son adresse MAC ?
Si vous vous rappelez bien, nous avons vu quelque chose qui nous le permettait... il s'agit de l'adresse de broadcast !
Nous pouvons envoyer un message à l'adresse de broadcast en demandant "est-ce que 192.168.0.254 peut m'envoyer son adresse MAC ?"
Grâce à l'adresse de broadcast ce message sera envoyé à tout le monde, et donc 192.168.0.254 le recevra et pourra nous renvoyer son adresse MAC.
C'est ce que l'on appelle une requête ARP ou aussi un broadcast ARP.
Nous pourrons alors envoyer notre trame à la machine 192.168.0.254 qui, grâce à sa table de routage, pourra aiguiller notre message vers la destination 192.168.1.2.
Mais les broadcasts ne risquent-ils pas de saturer le réseau à chaque fois que l'on veut envoyer une information ?
Bien sûr, et c'est pour cela qu'un mécanisme complémentaire a été mis en place, la table ARP.
La table ARP
Pour éviter d'avoir à renvoyer en permanence des broadcasts ARP à chaque fois que l'on veut envoyer une information à une machine, nous allons utiliser une table qui va garder les associations adresses IP <-> Adresses MAC pendant un court moment.
Ainsi, si j'envoie un paquet à ma passerelle, je noterai son adresse MAC dans ma table et la prochaine fois que je voudrai lui parler, je n'aurai plus à envoyer de broadcast sur le réseau.
La table ARP va donc associer adresse IP et adresse MAC correspondante.
Voici un exemple de (grosse !) table ARP sous Unix :
# arp -an
? (10.8.98.3) at 00:26:bb:16:21:84 on sis4
? (10.8.98.85) at 00:18:71:ea:55:03 on sis4
? (10.8.98.205) at 00:18:f3:0a:38:dc on sis4
? (10.8.98.235) at 00:08:02:3f:ee:bb on sis4
? (10.8.99.179) at 00:0c:29:58:9c:18 on sis4
? (10.8.99.181) at 00:0c:29:93:e5:02 on sis4
? (10.8.99.182) at 00:0c:29:ed:8e:d4 on sis4
? (10.8.99.183) at 00:0c:29:7d:1d:6e on sis4
? (10.8.99.184) at 00:0c:29:04:7d:35 on sis4
? (10.8.99.185) at 00:0c:29:ad:70:1f on sis4
? (10.8.99.186) at 00:0c:29:8a:59:a4 on sis4
? (10.8.99.187) at 00:0c:29:38:8d:59 on sis4
? (10.8.99.201) at 00:1e:2a:49:a7:61 on sis4
? (10.8.99.230) at 00:e0:4c:a1:c7:21 on sis4
? (10.8.100.15) at 78:d6:f0:0b:ed:27 on sis4
? (10.8.100.37) at 00:0c:29:06:04:cc on sis4
? (10.8.100.38) at 00:0c:29:bf:93:8b on sis4
? (10.8.100.39) at 00:0c:29:61:e8:68 on sis4
? (10.8.100.40) at 00:0c:29:7b:ca:40 on sis4
? (10.8.100.41) at 00:0c:29:c6:49:27 on sis4
? (10.8.111.255) at (incomplete) on sis4
? (192.168.1.1) at 00:19:15:25:d5:3c on sis0
? (192.168.1.15) at 00:00:24:c6:1f:40 on sis0 static
? (192.168.1.48) at (incomplete) on sis0
On voit ici que ma machine dialogue avec beaucoup d'autres machines sur son réseau. Mais c'est normal puisqu'il s'agit de la passerelle de sortie de mon réseau.
Ainsi, quand la passerelle voudra envoyer un paquet à l'adresse 10.8.100.41, elle connaîtra directement son adresse MAC.
Mais si jamais je change la carte réseau de ma machine ? Elle changera aussi d'adresse MAC, mais ce sera l'ancienne qui sera indiquée dans la table ?
Non, car les informations contenues dans la table ARP ont une durée de vie limitée. En gros, une valeur va rester environ deux minutes dans la table avant d'être effacée s'il n'y a pas eu de dialogue avec cette adresse entre-temps. C'est pour cela que l'on dit que la table ARP est dynamique. Elle évolue au cours du temps en fonction des machines avec lesquelles je dialogue.
La commande sous Unix pour voir sa table ARP est arp -an ; elle est arp - a sous Windows.
Bien sûr vous risquez de voir peu de chose chez vous s'il n'y a que deux ou trois machines sur votre réseau.
Déroulement de A à Z d'une requête ARP
Reprenons l'exemple précédent : nous sommes la machine 192.168.0.1 et voulons envoyer un message à la machine 192.168.1.2.
Nous savons que nous voulons joindre d'abord le routeur 192.168.0.254, mais ne connaissons pas son adresse MAC.
C'est là que le protocole ARP entre en jeu :
on regarde d'abord dans la table ARP locale si on possède l'association entre l'adresse IP 192.168.0.254 et son adresse MAC ;
si on la possède, on envoie l'information et c'est terminé ;
sinon, on envoie un broadcast ARP sur le réseau ;
la machine 192.168.0.254 va nous répondre avec son adresse MAC ;
nous allons noter cette adresse MAC dans notre table ARP ;
nous allons enfin pouvoir envoyer notre information.
Nous savons maintenant comment font les machines pour passer d'une adresse IP à joindre à l'adresse MAC correspondante : grâce au protocole ARP !
Mais à quelle couche appartient ce protocole : 2 ou 3 ?
Je vous laisse chercher tout seul, vous faire votre idée, puis lire la réponse... ;)
Le protocole ARP est un protocole de couche... 2 ET 3 !
Oui, il manipule des informations de couche 2, les adresses MAC, et des informations de couche 3, les adresses IP. Ainsi, on dit que ce protocole est "à cheval" entre ces deux couches.
Maintenant que nous connaissons ce protocole et son utilité, nous allons revoir de A à Z une communication entre deux machines.
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Nous allons une fois de plus reprendre l'exemple précédent entre la machine 192.168.0.1 et 192.168.1.2 (voir la figure suivante), et imaginer que la machine 192.168.0.1 veuille faire une requête web vers la machine 192.168.1.2.
Détail de la communication
Étape 1, la machine locale
Comme nous l'avons vu précédemment, notre information va traverser les différentes couches du modèle OSI (voir la figure suivante).
Une fois au niveau de la couche 3, nous regardons alors la table de routage, et savons qu'il faut envoyer le paquet à 192.168.0.254 pour sortir de notre réseau. Nous faisons une requête ARP et obtenons l'adresse MAC de 192.168.0.254.
Nous pouvons maintenant former la trame qui va circuler sur le réseau :
@MAC 192.168.0.254
@MAC 192.168.0.1
IP
???
IP SRC: 192.168.0.1
IP DST: 192.168.1.2
Données à envoyer
CRC
Notre trame peut donc maintenant sortir sur notre câble !
Étape 2, le switch
La première machine qui va la recevoir est... le switch du réseau 192.168.0.0/24.
Il reçoit la trame et lit l'adresse MAC de destination.
Il va voir sa table CAM pour savoir s'il connaît cette adresse MAC, et voir sur lequel de ses ports il faut renvoyer la trame.
Si jamais il ne trouve pas l'adresse MAC, il la renverra sur tous ses ports actifs !
Il peut donc maintenant renvoyer la trame sur son port de sortie, qui est connecté au routeur. Le routeur reçoit la trame.
Étape 3, le routeur
La trame arrive à la couche 2 du routeur qui lit l'adresse MAC de destination.
C'est la sienne ! Il va donc finir de lire l'en-tête de couche 2, enlever l'en-tête Ethernet et envoyer le datagramme IP qu'il reste, au protocole de couche 3 indiqué dans l'en-tête.
La couche 3 va lire tout l'en-tête de couche 3, et notamment l'adresse IP de destination.
Le routeur voit alors que ce n'est pas son adresse, il sait donc qu'il va devoir renvoyer ce datagramme vers la machine de destination.
Il va donc chercher dans sa table de routage à quelle passerelle envoyer le paquet afin de joindre la machine 192.168.1.2.
Cette adresse appartient à l'un de ses propres réseaux, il va donc pouvoir lui envoyer le paquet directement.
Cependant, pour envoyer la trame sur le réseau, il va avoir besoin de l'adresse MAC de 192.168.1.2. Il va donc faire une requête ARP.
Une fois l'adresse MAC de 192.168.1.2 reçue, il va pouvoir former la trame et l'envoyer sur le réseau.
@MAC 192.168.1.2
@MAC 192.168.2.254
IP
???
IP SRC: 192.168.0.1
IP DST: 192.168.1.2
Données à envoyer
CRC
On remarque ici que seules les informations de couche 2 ont été modifiées !
La trame va donc sortir du routeur.
Étape 4, le retour du switch
La trame va arriver au switch, mais cette fois il s'agit du switch du réseau 192.168.1.0/24 qui n'est pas le même que le premier.
Il va regarder l'adresse MAC de destination et aiguiller la trame vers la machine 192.168.1.2.
Étape 5, réception par la machine 192.168.1.2
La machine 192.168.1.2 va recevoir la trame en couche 2 et va lire l'adresse MAC de destination.
C'est la sienne. Elle va donc lire la suite de l'en-tête et renvoyer le datagramme contenu dans la trame à la couche 3, c'est-à-dire au protocole IP.
La couche 3 reçoit le datagramme et lit l'en-tête. L'adresse IP de destination est la sienne, elle va donc envoyer les informations à la couche 4, qui va elle-même envoyer les informations à la couche 7 applicative.
Et le message est enfin reçu, ouf ! :D
Nous avons vu une partie seulement des étapes d'un dialogue entre deux machines sur un réseau. Nous verrons plus tard qu'il y a de nombreuses autres étapes. Et dire que tout cela se passe en quelques millisecondes !
Maintenant que nous avons compris comment se déroulait un dialogue sur un réseau local ET entre réseaux, nous allons pouvoir commencer à faire des choses intéressantes, et notamment jouer les apprentis pirates.
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Voici un chapitre qui devrait vous plaire, on commence à utiliser les connaissances que l'on a acquises pour mettre en place des techniques originales.
Nous allons essayer de réaliser une attaque réseau qui permet d'écouter le trafic d'une autre machine qui est connectée sur le même réseau que nous.
Le principe
L'attaque est basée sur le détournement du fonctionnement du protocole ARP. C'est pour cela qu'elle s'appelle du ARP cache poisonning.
Nous allons en réalité modifier à distance la table ARP d'une autre machine...
La théorie
Dans le meilleur des mondes, une machine fait un broadcast ARP, et la machine destinataire répond en fournissant son adresse MAC.
Mais que se passerait-il si je décidais aussi de répondre avec ma propre adresse MAC ?
Eh bien ce serait la dernière réponse qui serait prise en compte.
Par exemple, je peux tout à fait attendre de voir passer une requête ARP qui ne m'est pas destinée. J'attends deux secondes pour y répondre, et je suis alors quasiment sûr que ce sera ma réponse qui sera prise en compte. Et si j'ai mis dans la réponse ma propre adresse MAC, ce sera mon adresse MAC qui sera associée à l'adresse IP de la machine destinataire de la requête dans la table ARP du demandeur.
Prenons le schéma de la figure suivante comme exemple.
Nous avons trois machines d'adresses 192.168.0.1, 192.168.0.2 et 192.168.0.3.
Imaginons que nous sommes la machine 192.168.0.2 et que nous voulions écouter le trafic envoyé entre 192.168.0.1 et 192.168.0.3.
La machine 192.168.0.1 veut envoyer un message à la machine 192.168.0.3. Elle commence donc par envoyer un broadcast ARP afin de déterminer l'adresse MAC de 192.168.0.3. 192.168.0.3 répond à la requête ARP (elle répond directement à la machine 192.168.0.1, elle n'a pas besoin d'envoyer son message en broadcast à tout le monde). Et nous décidons de répondre aussi deux secondes plus tard.
En recevant la première réponse de 192.168.0.3, la machine 192.168.0.1 va mettre à jour sa table ARP :
Adresse IP
Adresse MAC
192.168.0.3
@MAC de 192.168.0.3
Table ARP de 192.168.0.1
Ce qui est tout à fait normal.
Mais la machine 192.168.0.1 va recevoir une nouvelle réponse, celle que nous avons envoyée et qu'elle va prendre en compte ! Or, cette réponse associe, non pas l'adresse IP de 192.168.0.3 à l'adresse MAC de 192.168.0.3, mais à notre adresse MAC, celle de 192.168.0.2.
Adresse IP
Adresse MAC
192.168.0.3
@MAC de 192.168.0.2
Table ARP de 192.168.0.1
Ainsi, désormais et jusqu'à ce que la table ARP soit mise à jour ou que la machine 192.168.0.3 ne lui envoie un paquet, la machine 192.168.0.1 va nous envoyer ses paquets en pensant les envoyer à 192.168.0.3.
Il ne nous reste plus qu'à faire la même attaque envers 192.168.0.3 pour modifier sa table ARP, pour pouvoir intercepter tous les échanges entre ces deux machines !
Amélioration de l'attaque
Cependant, nous avons deux problèmes actuellement :
si une des machines réussit à envoyer une réponse ARP à l'autre après la nôtre, la table ARP sera remise à jour correctement et l'attaque ne fonctionnera plus ;
au bout d'un certain temps, la table ARP se videra et l'attaque ne marchera plus.
Mais il y a une solution ! Et c'est le fonctionnement de ARP qui nous l'offre.
En fait, quand une machine reçoit une réponse ARP, même si elle n'a rien demandé, elle va prendre les informations contenues dans cette réponse comme étant valides et plus à jour que celles qu'elle possède déjà. Ainsi, on ne sera pas obligés d'attendre une requête ARP pour répondre.
On pourra "bombarder" la machine destination de réponses ARP pour être sûrs que sa table n'est jamais correctement remise à jour.
On sera sûrs alors de recevoir tout le trafic, tant que l'on fera durer l'attaque.
Tout cela est bien joli, mais comment on peut faire tout ça ?
Eh bien, des outils existent, et nous permettent de le faire facilement.
Mise en pratique
Nous allons utiliser trois de nos machines virtuelles pour mettre en œuvre cette attaque.
Maintenant que vous êtes à l'aise sous Linux pour modifier la configuration réseau de vos machines, donnez-leur les adresses du schéma précédent : 192.168.0.1, 192.168.0.2 et 192.168.0.3.
Nous pouvons faire un ping de 192.168.0.1 vers 192.168.0.3 et regarder la table ARP de chacune de ces machines ensuite :
debian201:~# ping 192.168.0.3
PING 192.168.0.3 (192.168.0.3) 56(84) bytes of data.
64 bytes from 192.168.0.3: icmp_seq=1 ttl=64 time=3.11 ms
64 bytes from 192.168.0.3: icmp_seq=2 ttl=64 time=0.107 ms
^C
--- 192.168.0.3 ping statistics ---
2 packets transmitted, 2 received, 0% packet loss, time 1006ms
rtt min/avg/max/mdev = 0.107/1.610/3.114/1.504 ms
debian201:~# arp -an
? (192.168.0.3) at 00:0c:29:c6:49:27 [ether] on eth0
? (192.168.0.254) at 00:26:bb:16:21:84 [ether] on eth0
Nous voyons ici que la machine 192.168.0.3 possède l'adresse MAC 00:0c:29:c6:49:27.
Nous pouvons aussi regarder la table ARP de 192.168.0.3, car vu qu'elle a répondu à 192.168.0.1, elle possède son adresse MAC dans sa table :
debian203:~# arp -an
? (192.168.0.1) at 00:0c:29:61:e8:68 [ether] on eth0
? (192.168.0.254) at 00:26:bb:16:21:84 [ether] on eth0
Ainsi, nous voyons que la machine 192.168.0.1 possède l'adresse MAC 00:0c:29:61:e8:68.
Maintenant, plaçons-nous sur la machine 192.168.0.2 et préparons l'attaque.
Pour cela, nous allons avoir besoin d'un logiciel qui fabrique des paquets truqués pour nous. Il y en a plusieurs, nous allons faire cela à l'aide de arp-sk.
Installation de arp-sk
Sinon, pour ceux qui sont sous leur propre Debian, ça va être relativement simple, car il existe un package debian pour que l'installation soit facile (attention les Ubuntus, passez votre chemin, cela ne marchera pas...). Donc nous allons télécharger le package en ligne de commande à l'aide de la commande wget.
Retournons à nos machines sous Debian:
debian201:~# wget http://debian.zorglub.org/packages/arp-sk/arp-sk_0.0.16-1_i386.deb
--2011-05-10 15:06:59-- http://debian.zorglub.org/packages/arp-sk/arp-sk_0.0.16-1_i386.deb
Résolution de debian.zorglub.org... 91.121.79.101
Connexion vers debian.zorglub.org|91.121.79.101|:80...connecté.
requête HTTP transmise, en attente de la réponse...200 OK
Longueur: 25180 (25K) [application/x-debian-package]
Saving to: `arp-sk_0.0.16-1_i386.deb.1'
100%[==================================================================================================================>] 25 180
--.-K/s in 0,1s
2011-05-10 15:06:59 (255 KB/s) - « arp-sk_0.0.16-1_i386.deb.1 » sauvegardé [25180/25180]
debian201:~#
Nous avons donc récupéré le fichier arp-sk_0.0.16-1_i386.deb.
Comme son extension l'indique, c'est un package debian. Pour l'installer, il suffit d'utiliser l'ancêtre d'apt qui est dpkg :
debian201:~# dpkg -i arp-sk_0.0.16-1_i386.deb.1
(Lecture de la base de données... 28276 fichiers et répertoires déjà installés.)
Préparation du remplacement de arp-sk 0.0.16-1 (en utilisant arp-sk_0.0.16-1_i386.deb.1) ...
Dépaquetage de la mise à jour de arp-sk ...
Paramétrage de arp-sk (0.0.16-1) ...
Traitement des actions différées (« triggers ») pour « man-db »...
Et hop, arp-sk est installé !
Regardons rapidement sa syntaxe en tapant simplement arp-sk :
debian201:~# arp-sk
arp-sk version 0.0.16 (Tue Dec 21 20:48:52 CET 2004)
Author: Frederic Raynal <[email protected]>
Usage: arp-sk
-w --who-has send a ARP Who-has
-r --reply send a ARP Reply
-p --arping (bad) RARP emulation (NOT YET IMPLEMENTED)
-m --arpmim Man in the Middle (NOT YET IMPLEMENTED)
-d --dst dst in link layer (<hotname|hostip|MAC>)
-s --src dst in link layer (<hotname|hostip|MAC>)
--rand-hwa set random addresses in link header
--rand-hwa-dst set random dst in link header
--rand-hwa-src set random src in link header
-D --arp-dst dst in ARP message ([hostname|hostip][:MAC])
-S --arp-src dst in ARP message ([hostname|hostip][:MAC])
--rand-arp set random adresses in ARP message
--rand-arp-dst set random dst adresses in ARP message
--rand-arp-src set random src adresses in ARP message
--rand-arp-hwa-dst set random dst MAC adress in ARP message
--rand-arp-log-dst set random dst IP adress in ARP message
--rand-arp-hwa-src set random src MAC adress in ARP message
--rand-arp-log-src set random src IP adress in ARP message
-i --interface specify interface (eth0)
-c --count # of packets to send (infinity)
-T --time wait the specified number of seconds between sending \
each packet (or X micro seconds with -T uX)
--rand-time randomize the sending period of the packets
--beep beeps for each packet sent
-n --network broadcast address to use for icmp-timestamp
--use-ts an icmp-timestamp is send to resolve MAC to IP
-N --call-dns force address resolution in outputs (default is off)
-V --version print version and exit
-h --help this help :)
Mise en œuvre de l'attaque
Nous voyons rapidement que nous pouvons utiliser l'option -w pour envoyer une requête ARP et l'option -r pour envoyer une réponse ARP. Enfin, nous pouvons jouer sur les paramètres -s et -d pour modifier les adresses MAC source et destination et -S et -D pour les adresses IP source et destination.
Si nous voulons envoyer notre premier paquet pour modifier la table ARP de 192.168.0.1, il faudra donc envoyer une trame dans laquelle l'adresse MAC source est la nôtre et l'