Un des principaux défauts qui font que Linux soit boudé par les joueurs est son manque de compatibilité avec leurs jeux favoris. La raison est que cette plate-forme est bien souvent délaissée par les développeurs, soit par incompatibilité technique, soit par manque de temps ou de budget pour développer un portage digne du pingouin.
Heureusement, quelques développeurs persistent à proposer une version de leurs jeux sur le système libre, sans perte de qualité ou de performance par rapport à la version originale, et surtout en évitant d'utiliser des solutions plus exotiques comme Wine ou Cedega. On peut citer par exemple id (Doom, Quake...), Epic (la série des Unreal, et leur mouture Tournament), RWS (Postal 2)...
Nous allons ici nous intéresser au cas d'Unreal Tournament premier du nom, dans sa version GOTY (la plus répandue, puisqu'elle était patchée de manière à tourner sur XP). Ce tuto va décrire les étapes unes à unes pour l'installer sur votre système Linux.
Tout d'abord, présentons rapidement le jeu. Unreal Tournament est un FPS multijoueur sorti en 1999, bâti sur l'Unreal Engine, première version du fameux moteur développé par Epic Games. Il comprend différents modes de jeu.
Le Deathmatch... ou match à mort. C'est le type de partie au gameplay le plus simple, il consiste purement et simplement à éliminer les autres joueurs, au moyen d'un arsenal d'une dizaine d'armes assez variées. À chaque adversaire à terre, le joueur reçoit un frag, c'est-à-dire un point correspondant à un mort. L'individu ayant le plus de frags à la fin de la partie (parce qu'il a dépassé la limite de frags possible ou le temps qui lui était imparti) gagne le match. Ce type de partie existe aussi avec un modèle en équipe, où les frags de chaque joueur sont cumulés pour le compte de l'équipe.
Le CTF... ou capture du drapeau, met en scène deux équipes disposant chacune d'une base et d'un drapeau. Le but est de subtiliser le drapeau adverse, et de le ramener à sa base, sur son propre drapeau pour être exact. Chaque drapeau ramené avec succès rapporte un point. La partie se termine lorsque le temps est écoulé, ou que la limite de captures est atteinte.
Le mode Assaut : toujours avec deux équipes, les maps comportent cette fois des objectifs qui leurs sont propres. Durant un match, une équipe est désignée comme attaquante, et l'autre défensive. L'équipe attaquante doit terminer le plus vite possible les objectifs, et ce pendant une durée limitée, avec pour principal obstacle l'équipe défensive qui tente de les en empêcher. À la fin d'un round, les rôles s'inversent, et l'équipe à présent offensive doit terminer la map avec un temps inférieur à celui de l'adversaire.
Le mode Domination fait une fois encore s'affronter des équipes (deux ou plus) distinctes pour la prise de contrôle de différents points de la map. Chaque équipe doit tenter de prendre le contrôle de tous les points simultanément pour gagner instantanément la partie.
Last Man Standing, ou dernier homme en vie, est grossièrement comme le deathmatch cité plus haut, à la différence près qu'au lieu de gagner des frags, on en perd. En effet, on démarre la partie avec un stock de vies, vies que l'on perd à chaque mort. Le grand gagnant du match est donc le dernier joueur toujours vivant, les autres personnes ayant un stock de vies nul n'ayant plus la possibilité de réapparaître dans la partie.
À cause de son grand âge, ce jeu est dépassé techniquement, mais il n'en reste pas moins encore très populaire sur Internet, étant toujours une des références du genre.
Vos 2 CD d'UT GOTY (celui du jeu + celui des bonus ; attention, les images de CD montées virtuellement ne fonctionnent pas !). Je pense qu'on peut trouver ce jeu à prix budget dans quelques grandes enseignes : pour ma part, j'ai trouvé ma copie à 5 euros chez Leclerc, dans la collection Replay.
L'installateur Loki pour UT, permettant d'installer le jeu sur Linux, pompable ici ou là.
700 Mo ou 1 Go d'espace disque (suivant le type d'installation).
Après avoir téléchargé l'installateur, donnez-lui les droits d'exécution (clic droit > Propriétés, ou un chmod +x fera l'affaire).
À présent, exécutez-le (en console de préférence, afin d'obtenir un rapport d'erreur au cas où). Peut-être va-t-il vous renvoyer cette erreur :
Pour y remédier, installez les paquets intitulés libgtk1.2 et libgtk1.2-common :
Relancez-le...
Ça marche ! :)
À présent, choisissez le répertoire d'installation (Install Path), ainsi que la direction d'un lien dirigeant vers le script permettant de lancer le jeu (Link Path). Ce dernier est facultatif, et peut tout à fait ne pas être créé en cliquant sur la case juste au-dessus. :) Il y a ensuite 2 choix pour l'installation : Standard Textures et S3TC Textures. Le second utilisera les textures haute définition pour le jeu, alors que le premier installera uniquement les textures classiques. La première option demandera près de 800 Mo d'espace disque, alors que la deuxième prendra 1 Go. C'est comme vous le souhaitez ! ;) Lancez alors l'installation avec le bouton Begin Install. Insérez le Disque 1, comme vous le demande le programme, puis, une fois qu'il l'a reconnu, cliquez sur Yes. Le jeu s'installe alors tranquillement, jusqu'à vous demander le CD 2, contenant les bonus, dont ChaosUT et le pack de textures.
À la fin de l'installation, la barre de progression s'arrête. C'est normal : observez la console, on peut y voir le script décompresser les maps. Cette opération est un peu longue, allez faites donc un petit tour sur les forums en attendant ! ^^
Une fois cette opération terminée, cliquez sur Exit.
Essayons maintenant notre installation ! Toujours afin de connaître les éventuelles erreurs empêchant le jeu de démarrer, passez en console, allez dans le répertoire du jeu, et tapez :
./ut
(désactivez les éventuels effets 3D style Beryl ou Compiz, afin d'éviter les bugs d'affichage et autres crashs). À présent, deux possibilités : soit le jeu se lance, et vous pouvez déjà commencer à fragguer comme au bon vieux temps, soit il vous balance, dans la console, l'erreur suivante :
./ut: 29: Syntax error: Bad substitution
Cette erreur touche par exemple les utilisateurs d'Ubuntu, il s'agit d'une incompatibilité entre le script et l'interpréteur de commande, bash étant celui par défaut sur Ubuntu. Pour y remédier, c'est on ne peut plus simple : il vous suffit d'ouvrir le script de démarrage du jeu (ut) avec un quelconque éditeur de texte, et remplacer, dans la première ligne, sh par bash (on passe donc de #!/bin/sh à #!/bin/bash).
Redémarrez le jeu, miracle, ça devrait fonctionner ! En cas de problèmes graphiques, de lenteur, etc., vérifiez que l'accélération graphique soit bien activée, et que les effets 3D du bureau soient complètement désactivés.
Une dernière chose : passer le jeu en français (si vous le désirez). Dirigez-vous dans le dossier /home/<votre login>/.loki/ut/System/, et éditez le fichier UnrealTournament.ini. Cherchez la ligne Language=int et remplacez-la par Language=frt. Enregistrez, le tour est joué !
Cependant, pour une raison que j'ignore, certains morceaux de textes ne sont pas traduits... Mais ce n'est pas grave, ça n'empêche nullement de jouer !
Ce tuto prend fin, en espérant qu'il vous aura été utile ! J'ai moi-même ré-installé Ubuntu très récemment, et me suis cogné aux divers problèmes que j'ai évoqué ici en essayant de mettre un de mes jeux favoris... J'ai donc souhaité aider ceux qui tenteraient également de faire fonctionner cet excellent défouloir d'anthologie.