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Tutoriel : Reprenez le contrôle à l'aide de Linux !

Table des matières

Reprenez le contrôle à l'aide de Linux !
Mais c'est quoi, Linux ?
Un système d'exploitation
La naissance de Linux
Les distributions de Linux
Téléchargez Linux, c'est gratuit !
Les deux visages de Linux
Télécharger et graver le CD
Tester et installer Ubuntu
Installation de Linux depuis Windows
Premier démarrage d'Ubuntu
Installer Ubuntu
Partitionner son disque
Défragmentez votre disque
Qu'est-ce que le partitionnement ?
Prêts ? Partitionnez !
La fin de l'installation
Découverte du bureau Unity
Bienvenue sur le bureau Unity
Nautilus, l'explorateur de fichiers
Gestion des programmes
Découverte du bureau KDE
Comment obtenir KDE ?
Connexion au bureau KDE
Le tableau de bord
L'explorateur de fichiers Dolphin
Installez Linux dans une machine virtuelle
Installer VirtualBox
Créer une nouvelle machine virtuelle
Lancer la machine virtuelle
Installation des additions invité
La console, ça se mange ?
Pourquoi avoir inventé la console ?
La console, la vraie, celle qui fait peur
La console en mode graphique
L'accès à distance en SSH avec PuTTY
Entrer une commande
L'invite de commandes
Commandes et paramètres
Retrouver une commande
Quelques raccourcis clavier pratiques
La structure des dossiers et fichiers
Organisation des dossiers
pwd & which : où… où suis-je ?
ls : lister les fichiers et dossiers
cd: changer de dossier
du: taille occupée par les dossiers
Manipuler les fichiers
cat & less : afficher un fichier
head & tail : afficher le début et la fin d'un fichier
touch & mkdir : créer des fichiers et dossiers
cp & mv : copier et déplacer un fichier
rm : supprimer des fichiers et dossiers
ln : créer des liens entre fichiers
Les utilisateurs et les droits
sudo: exécuter une commande en root
adduser : gestion des utilisateurs
addgroup : gestion des groupes
chown :  : gestion des propriétaires d'un fichier
chmod : modifier les droits d'accès
Nano, l'éditeur de texte du débutant
Premiers pas avec Nano
Configurer Nano avec .nanorc
Configurer sa console avec .bashrc
Installer des programmes avec apt-get
Les paquets et leurs dépendances
Les dépôts
Les outils de gestion des paquets
apt-get update : mettre à jour le cache des paquets
apt-cache search : rechercher un paquet
apt-get install : installer un paquet
apt-get autoremove : supprimer un paquet
apt-get upgrade : mettre à jour tous les paquets
RTFM : lisez le manuel !
man : afficher le manuel d'une commande
Comprendre le SYNOPSIS
apropos : trouver une commande
D'autres façons de lire le manuel
Rechercher des fichiers
locate : une recherche rapide
find : une recherche approfondie
Extraire, trier et filtrer des données
grep : filtrer des données
sort : trier les lignes
wc : compter le nombre de lignes
uniq : supprimer les doublons
cut : couper une partie du fichier
Les flux de redirection
> et >> : rediriger le résultat dans un fichier
2>, 2>> et 2>&1 : rediriger les erreurs
< et << : lire depuis un fichier ou le clavier
| : chaîner les commandes
Surveiller l'activité du système
w : qui fait quoi ?
ps & top : lister les processus
Ctrl + C & kill : arrêter un processus
halt & reboot : arrêter et redémarrer l'ordinateur
Exécuter des programmes en arrière-plan
"&" & nohup : lancer un processus en arrière-plan
Ctrl + Z, jobs, bg & fg : passer un processus en arrière-plan
screen : plusieurs consoles en une
Exécuter un programme à une heure différée
date : régler l'heure
at : exécuter une commande plus tard
sleep : faire une pause
crontab : exécuter une commande régulièrement
Archiver et compresser
tar : assembler des fichiers dans une archive
gzip & bzip2 : compresser une archive
unzip & unrar : décompresser les .zip et .rar
La connexion sécurisée à distance avec SSH
Se connecter à une console à distance
De Telnet à SSH
Comment sont cryptés les échanges avec SSH ?
Se connecter avec SSH et PuTTY
L'identification automatique par clé
Transférer des fichiers
wget : téléchargement de fichiers
scp : copier des fichiers sur le réseau
ftp & sftp : transférer des fichiers
rsync : synchroniser des fichiers pour une sauvegarde
Analyser le réseau et filtrer le trafic avec un pare-feu
host & whois : qui êtes-vous ?
ifconfig & netstat : gérer et analyser le trafic réseau
iptables : le pare-feu de référence
Compiler un programme depuis les sources
Essayez d'abord de trouver un paquet .deb
Quand il n'y a pas d'autre solution : la compilation
Vim : l'éditeur de texte du programmeur
Installer Vim
Les modes d'édition de Vim
Opérations basiques (déplacement, écriture, enregistrement…)
Opérations standard (copier, coller, annuler…)
Opérations avancées (split, fusion, recherche…)
Les options de Vim
Introduction aux scripts shell
Qu'est-ce qu'un shell ?
Notre premier script
Exécuter le script bash
Afficher et manipuler des variables
Déclarer une variable
echo : afficher une variable
read : demander une saisie
Effectuer des opérations mathématiques
Les variables d'environnement
Les variables des paramètres
Les tableaux
Les conditions
if : la condition la plus simple
Les tests
case : tester plusieurs conditions à la fois
Les boucles
while : boucler « tant que »
for : boucler sur une liste de valeurs
TP : générateur de galerie d'images
Objectifs
Solution
Améliorations

Reprenez le contrôle à l'aide de Linux !

"Linux c'est trop compliqué, c'est pour les pros"
(Dire qu'il y a des gens qui croient ça !)

... Comment ça... c'est ce que vous croyez vous aussi ? o_O
Halte-là, malheureux ! Ne faites pas un pas de plus, vous faites fausse route !

Linux n'est pas compliqué, et je vais vous le prouver.
Vous ne savez pas ce qu'est Linux ? Ce n'est pas grave, c'est un cours pour débutants : les explications commencent dès le premier chapitre !

Image utilisateur

A qui s'adresse ce cours ?

Grâce à Linux, vous avez la possibilité aujourd'hui de reprendre le contrôle de votre ordinateur et de découvrir tout un nouveau monde passionnant, le tout sans dépenser un sou ! :)

Reprenez le contrôle à l'aide de Linux !Ce cours vous plaît ?

Si vous avez aimé ce cours, vous pouvez retrouver le livre "Reprenez le contrôle à l'aide de Linux" du même auteur, en vente sur le Site du Zéro, en librairie et dans les boutiques en ligne. Vous y trouverez ce cours adapté au format papier avec une série de chapitres inédits.

Plus d'informations

Mais c'est quoi, Linux ?

Un système d'exploitation

Linux ? Difficile de ne pas en entendre parler aujourd'hui. À moins d'être restés enfermés dans un bunker antinucléaire coupé de tout lien avec le reste du monde, vous avez forcément rencontré ce mot quelque part sur Internet ou au cours d'une conversation entre amis.

Ce n'est pas étonnant : Linux est partout. Sans Linux, beaucoup de sites web et de programmes n'existeraient pas aujourd'hui.

Mais bon sang, c'est QUOI Linux ?

C'est la question à laquelle ce premier chapitre va répondre, pas de panique.
Nous n'allons rien installer pour le moment, juste découvrir ce que c'est et comment nous en sommes arrivés là… parce que c'est vraiment important ! Alors installez-vous confortablement et commençons par le commencement. ;-)

Un système d'exploitation

Mais c'est quoi, Linux ? La naissance de Linux

Un système d'exploitation

Est-ce que vous avez déjà entendu parler de Windows ? Non, je ne vous prends pas pour des idiots, je commence juste à partir de zéro ! ;)

Aujourd'hui, la quasi-totalité des PC (si ce n'est plus !) est « livrée avec Windows ». Mais savez-vous ce que cela signifie ?

Oui, moi je sais ! Ça signifie qu'on voit marqué « Windows » au démarrage de l'ordinateur !
Non… ce n'est pas ça ?

Oui allez, disons que c'est un bon début.

En effet, l’une des premières choses que vous voyez lorsque vous allumez votre ordinateur est un écran comme celui de la figure suivante.

Démarrage de Windows 7

Cet écran peut changer en fonction des versions de Windows, mais l'idée est là et vous venez de mentionner le mot clé : Windows se lance au démarrage de l'ordinateur.

Le boot : démarrage de l'ordinateur

En fait, Windows se lance presque en premier. Si vous regardez bien, vous pouvez constater que c’est quelque chose d’autre qui s'affiche à l'écran au cours des toutes premières secondes. Cette « autre chose » est ce qu'on appelle l'écran de boot. Je ne vais pas vous faire de capture d'écran comme pour Windows car cet écran de boot varie beaucoup selon les ordinateurs.

Pourquoi ? Parce qu'il dépend du matériel dont est constitué votre ordinateur. C'est en effet la carte mère qui affiche l'écran de boot. La carte mère est le composant fondamental de tout ordinateur, c'est elle qui fait travailler le processeur, les disques durs, le lecteur de CD-ROM, etc.

On a donc dans l'ordre :

  1. écran de boot ;

  2. démarrage de Windows.

C'est seulement une fois que Windows est chargé que vous pouvez enfin utiliser vos programmes : jeux, Internet, logiciels de dessin, de mail, de musique…

Mais pourquoi faut-il que Windows se charge d'abord ? Pourquoi ne pourrait-on pas lancer des jeux dès le démarrage de l'ordinateur ?

Parce que… votre ordinateur a besoin d'une sorte de « superlogiciel » qui soit le chef d'orchestre. C'est lui qui doit gérer la mémoire de votre ordinateur, la répartir entre tous les programmes. Il fait le lien entre votre matériel (carte graphique, mémoire, imprimante) et vos logiciels. Et c'est un sacré boulot, croyez-moi ! ;-)

Ce « superlogiciel » s'appelle le système d'exploitation. Windows est donc un système d'exploitation.

Si on résume l'ordre des choses, au final nous avons donc cela :

  1. écran de boot ;

  2. démarrage du système d'exploitation (Windows) ;

  3. lancement des programmes (jeux, Internet, mail…).

Si vous préférez les schémas (je vous conseille de vous y habituer car j’y aurai souvent recours par la suite :) ), reportez-vous à la figure suivante.

Démarrage de l'ordinateur
Linux est un système d'exploitation

Et Linux dans tout ça ?
Rassurez-vous, je ne l'ai pas oublié ! Maintenant que vous savez un peu mieux ce qu'est un système d'exploitation (un OS), je peux vous dévoiler la vérité : Linux est un système d'exploitation, au même titre que Windows ou encore Mac OS (pour ceux qui ont un Mac).

Il est réputé entre autres pour sa sécurité et pour ses mises à jour plus fréquentes que Windows ; mais tout cela, vous allez le découvrir petit à petit.
Ce qu'il faut retenir pour le moment est le principe de base de Linux : c'est vous qui contrôlez votre ordinateur. Ce n'est donc pas par hasard si ce cours s'appelle « Reprenez le contrôle à l'aide de Linux ! ». Vous allez enfin comprendre ce que vous faites et donc mieux appréhender le fonctionnement de l’informatique !

Peut-on faire cohabiter deux OS sur son ordinateur ? Je n'ai pas envie de supprimer Windows pour le remplacer par Linux !

Beaucoup de gens croient qu'il faut faire un choix : Linux ou Windows. Rien n'est plus faux : vous pouvez très bien avoir deux OS (ou plus !) installés sur votre ordinateur.

Dans ce cas, juste après l'écran de boot, vous aurez un programme appelé Boot Loader qui s'affichera pour que vous puissiez faire votre choix. Le boot loader dont nous parlerons ici porte le doux nom de GRUB.
Celui-ci vous proposera de choisir entre Windows et Linux à chaque démarrage de l'ordinateur. GRUB lancera l'OS par défaut si vous ne faites pas de choix avant quelques secondes. C'est vous qui choisissez l'OS par défaut, bien entendu ; on ne vous impose rien.

Le schéma du démarrage de l'ordinateur change donc un peu, comme le montre la figure suivante.

Démarrage de l'ordinateur avec un boot loader

Comme vous pouvez déjà le voir sur ce schéma, lorsque vous êtes sous Linux, vous utilisez des programmes faits pour Linux et non pas les programmes de Windows. En effet, les programmes Windows ne fonctionnent pas sous Linux et inversement.

Vous devez déjà vous dire : « Aïe, si je ne peux plus utiliser les programmes de Windows auxquels je suis habitué, je ne vais pas m'en sortir ». Pourtant, il ne faut pas longtemps pour s'adapter (deux ou trois jours suffisent, voire même une soirée si vous êtes curieux !) et les programmes sous Linux ont d'énormes avantages :

Mais pourquoi les programmes sont-ils gratuits ? Ce n'est pas complètement suicidaire financièrement ?

C'est justement ce que je vais vous expliquer maintenant.

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Mais c'est quoi, Linux ? La naissance de Linux

La naissance de Linux

Un système d'exploitation Les distributions de Linux

La naissance de Linux

Voyons les choses en face.

On ne peut pas s'empêcher de se dire : « Mais si c'est gratuit, c'est que cela doit être quelque chose de vite fait et de moindre qualité ! ». Grossière erreur.

Si Linux est gratuit (comme quasiment tous ses logiciels), il y a des raisons ; pour comprendre, il faut remonter à 1984.

L'informatique en 1984

Nous sommes donc en 1984. À cette époque, l'informatique n'est pas très développée. Microsoft vient de sortir son premier OS : MS-DOS. Mais ce dernier est encore loin d'être abouti.

MS-DOS, l'ancêtre de Windows
MS-DOS, l'ancêtre de Windows

Mais MS-DOS était-il le seul OS existant à l'époque ?

Non ! Il y en avait d'autres mais bien moins connus du grand public.
Celui qui était considéré comme le meilleur s'appelait « Unix ». Il était beaucoup plus puissant que MS-DOS mais aussi plus compliqué à utiliser, ce qui explique pourquoi seuls les informaticiens professionnels l'utilisaient.
Il est aussi beaucoup plus ancien : ses origines remontent à 1969 !

Graphiquement, Unix ressemblait beaucoup à MS-DOS : du texte blanc sur un fond noir. Il faut dire qu'à l'époque les ordinateurs n'étaient pas vraiment capables de faire mieux.

Le projet GNU
Le gnou, emblême de GNU
Le gnou, emblême de GNU

C'est justement à cette époque, en 1984, que Richard Stallman créa le projet GNU.
Richard Stallman était alors chercheur en intelligence artificielle au MIT. Il voulait créer un nouveau système d'exploitation fonctionnant comme Unix (les commandes restant les mêmes).

Richard Stallman, fondateur du projet GNU
Richard Stallman, fondateur du projet GNU

Pourquoi vouloir créer une « copie » d'Unix ?
Parce qu'Unix était payant et devenait de plus en plus cher ! Richard Stallman a voulu réagir en proposant une alternative gratuite : le projet GNU était né.

GNU est un système d'exploitation libre

GNU ne devait pas seulement être un OS gratuit ; il devait également être « libre ».

Quelle différence ?

Un programme libre est un programme dont on peut avoir le code source, c'est-à-dire la « recette de fabrication ».
Au contraire, Windows est un OS propriétaire dont le code source est conservé par Microsoft. Imaginez que c'est un peu comme le Coca-Cola : personne ne connaît la recette de fabrication (il y a bien des gens qui essaient de l'imiter, mais bon…). On ne peut donc pas le modifier ou regarder comment il fonctionne à l'intérieur.

Un programme libre est donc la plupart du temps un programme gratuit. Mais c'est aussi un programme qu'on a le droit de copier, modifier, redistribuer.
C'est une véritable idéologie en informatique : des gens pensent qu'il vaut mieux donner le code source des programmes que l'on crée car cela permet le partage des connaissances et aide l'informatique à évoluer plus vite. Le slogan du monde du Libre pourrait être : « L'union fait la force ».

Pendant ce temps, Linus Torvalds s'amusait

En 1991, Linus Torvalds, un étudiant de l'Université de Helsinki (Finlande), entreprend de créer sur son temps libre son propre système d'exploitation.
Ce système a pris le nom de Linux, en référence au nom de son créateur (Linux est la contraction de Linus et Unix).

Linus Torvalds, créateur de Linux
Linus Torvalds, créateur de Linux

Quel rapport avec GNU ? Eh bien il se trouve que ces deux projets étaient complémentaires : tandis que Richard Stallman créait les programmes de base (programme de copie de fichier, de suppression de fichier, éditeur de texte), Linus s'était lancé dans la création du « cœur » d'un système d'exploitation : le noyau.

Le projet GNU (programmes libres) et Linux (noyau d'OS) ont fusionné pour créer GNU/Linux.

Résumons avec un schéma !

Ça va, vous n'êtes pas trop embrouillés ?
Je pense qu'une illustration destinée à mettre de l'ordre dans les idées est indispensable ! S'il y a une chose que vous devez retenir, c'est le schéma suivant.

Origine des systèmes d'exploitation
Origine des systèmes d'exploitation

Vous devriez maintenant avoir une meilleure idée de l'origine des trois principaux systèmes d'exploitation qui existent aujourd'hui : Mac OS, Linux et Windows.
Ainsi, Mac OS et Linux sont tous les deux basés sur Unix, l'ancêtre des systèmes d'exploitation, tandis que Windows, issu de MS-DOS, est une branche à part. Globalement, c’est tout ce que vous avez besoin de retenir.

On dit que Mac OS et Linux sont basés sur Unix car ils ont « copié » son mode de fonctionnement. Ce n'est pas péjoratif, bien au contraire : cela fait même honneur à Unix.

Si je vous ai raconté tout cela c'est parce que j'estime que connaître l'origine de Linux est important. Cela vous permettra de comprendre bon nombre de choses par la suite.

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Un système d'exploitation Les distributions de Linux

Les distributions de Linux

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Les distributions de Linux

Linux est un système d'exploitation très riche, vous allez pouvoir le constater. On peut y trouver de nombreux logiciels différents et il existe des centaines de façons distinctes de l'installer.

Pour simplifier la vie des utilisateurs et leur permettre de faire un choix, différentes distributions de Linux ont été créées. C'est un concept qui n'existe pas vraiment sous Windows. C'est un peu comme la différence entre Windows 7 Familial et Windows 7 Professionnel, mais cela va bien plus loin que ça.

Voici ce qui peut différer d'une distribution à l'autre :

En fait, une distribution est en quelque sorte l'emballage de Linux. Le cœur, lui, reste le même sur toutes les distributions.

Quelle que soit la distribution que vous installez, vous obtenez un Linux compatible avec les autres. Certaines distributions sont juste plus ou moins faciles à prendre en main. ;-)

Les différentes distributions existantes

Il existe un grand nombre de distributions Linux différentes. Difficile de choisir, me direz-vous : en effet, la première fois, on ne sait pas trop pour laquelle opter… surtout que toutes sont gratuites ! Rassurez-vous, je vais vous aider à faire votre choix.

Je ne vais pas dresser la liste de toutes les distributions existantes, mais voici au moins les principales :

Comme je vous l'ai dit, quelle que soit la distrib' (abréviation de distribution) que vous choisirez, vous aurez un Linux. Grosso modo, vous aurez « juste » un fond d'écran au premier démarrage et différents logiciels préinstallés (je simplifie un peu beaucoup, mais l'idée est là).

La distribution Debian

Nous, nous allons nous concentrer sur la distribution Debian (figure suivante).

Logo de Debian

Pourquoi Debian ? Tout d’abord parce qu'il nous faut bien faire un choix.
Ensuite parce que c'est la seule distribution qui soit gérée par des gens comme vous et moi (enfin, assez doués en programmation tout de même). Les autres distributions sont gérées par des entreprises, ce qui ne les empêche pas d'être « Open Source » et gratuites, même si nous pouvons également les acheter pour avoir droit à une assistance (hotline…).

Debian est donc la seule distribution éditée par des particuliers bénévoles à travers le monde. Jetez un œil à la carte (figure suivante) pour vous faire une idée.

La carte des développeurs de Debian. Chaque point représente une personne participant à la création de Debian.

Un autre gros avantage de Debian est le gestionnaire de paquets apt-get. C'est un programme qui gère tous les logiciels installés et qui vous permet de les désinstaller en un rien de temps. D'autre part, tous les logiciels sont centralisés en un même endroit, ce qui fait que vous n'avez pas à parcourir tout le Web pour retrouver un programme.
En fait, vous avez juste à indiquer le nom du logiciel que vous désirez : Debian ira le télécharger et l'installer pour vous. C'est extrêmement simple d'utilisation, je vous montrerai cela !

Debian a tellement de succès que de nombreuses distributions sont basées sur Debian :

Ce sont donc des… distributions de distributions. :-)

O.K. : vous trouvez que ce n'est pas clair. Très bien, très bien, je ne vais pas le prendre mal, je vais vous proposer… un nouveau schéma (figure suivante) !

Les distributions de Linux

Certaines distributions sont spécialisées. Par exemple, Skolelinux est faite pour être utilisée dans des écoles et est livrée avec de nombreux logiciels éducatifs (gratuits, bien sûr !).

Quant à Ubuntu (figure suivante), c'est la distribution qui a créé la surprise. Elle est devenue très populaire en peu de temps. Pourquoi ? Il y a plusieurs raisons à cela.

Logo d’Ubuntu

C'est entre autres pour toutes ces raisons que nous allons utiliser Ubuntu dans cet ouvrage. Nous verrons dans le prochain chapitre comment l'essayer sans l'installer puis comment l'installer tout court si vous êtes conquis et décidés.

En résumé
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La naissance de Linux Téléchargez Linux, c'est gratuit !

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Les distributions de Linux Les deux visages de Linux

Le premier chapitre vous aura permis, je l'espère, de vous mettre un peu dans le bain du monde de Linux.
Nous avons vu ce qu'est Linux, comment est né ce dernier et ce que sont les distributions.

Je vous ai dit en particulier que, sous Linux, nous avons énormément de choix. Il existe en effet de très nombreuses distributions qui proposent des versions différentes de Linux, fort heureusement toutes compatibles entre elles. Ici, j'ai choisi de vous présenter Ubuntu car c'est une distribution très populaire et facile à utiliser.

Comme promis, c’est dans ce chapitre que nous passons à la pratique. Nous allons dans un premier temps découvrir ce que sont les gestionnaires de bureau et choisir en conséquence la version d'Ubuntu qui nous convient le mieux (eh oui, on va encore devoir faire un choix !).

Les deux visages de Linux

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Les deux visages de Linux

À quoi ressemble Linux ?
Si vous vous êtes déjà posé cette question, vous avez peut-être pu observer de nombreuses captures d'écran, toutes très différentes les unes des autres. Il faut dire que Linux est très personnalisable, mais ça je crois que vous commencez à le comprendre à force de le lire. ;)

Si vous n'avez jamais vu de capture d'écran, ou si vous n'avez jamais vraiment fait attention, vous vous posez sûrement cette question…

Linux, c'est plus joli ou moins joli que Windows ?

Il n'y a pas de bonne réponse : cela peut être très beau comme très moche. Comme on peut très facilement changer l'apparence de son Linux, vous arriverez sans problème à trouver une apparence qui vous convient. C'est un peu comme sous Windows, où, vous le savez peut-être, on peut changer l'apparence du système. La différence, c'est que sous Linux la personnalisation va plus loin qu'un simple changement de couleurs. Nous allons voir cela un peu plus en détail.

Ce que je veux que vous sachiez ici c'est que quelle que soit la distribution il existe deux façons d'utiliser Linux :

En mode console

Le mode « console » est un mode qui a tendance à faire peur aux petits nouveaux ; et pour cause, il n’a pas une tête très accueillante : jugez plutôt (figure suivante).

Le mode console. Oui oui, il s’agit bien d'un Linux du XXIe siècle !
Le mode console. Oui oui, il s’agit bien d'un Linux du XXIe siècle !

En console, le fond est généralement noir (mais ce n'est pas une règle). Il est cependant possible d'utiliser de la couleur.
Autre point important : en console, pas de souris. Tout se fait au clavier.

Quelle horreur ! Je vais être obligé d'utiliser ça ?

Pas du tout ! Comme je vous l'ai dit plus haut, deux modes sont disponibles. La console n'est qu'un des deux « visages » de Linux ; il existe aussi un mode graphique (encore heureux).

Vous vous demandez à coup sûr ce que fait encore le mode console dans Linux. C'est vrai quoi, si nous avons inventé des écrans plats gigantesques pouvant afficher des milliards de couleurs avec un contraste de 10000:1, ce n'est pas pour retomber à l'âge de pierre !
Et pourtant… la console est un outil très puissant, pratiquement incontournable. Elle est toujours utilisée aujourd'hui par les linuxiens dont vous ferez bientôt partie.

Comment puis-je être aussi sûr de moi ?… Parce que je compte bien vous en expliquer le fonctionnement ! En partant de zéro bien sûr. ;)

En mode graphique

Le mode graphique semble beaucoup plus accueillant pour quelqu'un venant de Windows. En fait, cela ressemble un peu à ce dernier : il y a des fenêtres et on clique sur des croix pour les fermer. Standard, quoi. ;-)

Le truc… c'est qu'il y a plusieurs modes graphiques. Tous les modes graphiques sont basés sur un programme appelé X (voilà un nom court et facile à retenir). X est en fait la brique de base du mode graphique sous Linux.

Par-dessus X vient se greffer un programme appelé le gestionnaire de bureau. Le rôle du gestionnaire de bureau est de gérer les fenêtres, leur apparence, leurs options, etc.

Présentation des principaux gestionnaires de bureau

Je ne vais pas vous faire la liste de tous les gestionnaires de bureau qui existent (ils sont vraiment nombreux !), mais commencez déjà par retenir ces quatre-là, qui sont probablement les plus célèbres :

Unity, Gnome et KDE sont de « gros » gestionnaires de bureau, très riches en fonctionnalités. XFCE est une alternative plus légère qui peut fonctionner sur des PC plus anciens.
Si votre PC peut faire tourner Windows, il ne rencontrera aucun problème avec Unity ou KDE. En revanche, s'il est un peu plus ancien, vous devrez peut-être vous pencher sur XFCE, moins gourmand en ressources.

Pourquoi est-ce que je vous parle des gestionnaires de bureau ? Parce qu'il va falloir en choisir un ! Ubuntu vous permet en effet de sélectionner un gestionnaire de bureau. Par défaut, Ubuntu est livré avec Unity, mais vous pouvez en changer à tout moment. Il existe d'ailleurs plusieurs versions préconfigurées d'Ubuntu (même si elles ne sont pas officiellement supportées) comme Kubuntu, Xubuntu...

Voici un descriptif illustré de chacun d’entre eux.

La première version d'Ubuntu était basée sur le gestionnaire de bureau Gnome. Le succès d'Ubuntu grandissant, les utilisateurs de KDE et de XFCE ont voulu eux aussi voir des versions d'Ubuntu basées sur leur gestionnaire de bureau favori. De là sont nées Kubuntu (basée sur KDE) et Xubuntu (basée sur XFCE). Désormais, Ubuntu est basé sur Unity par défaut, mais vous pouvez toujours installer Gnome par la suite si vous le désirez.

Tiens, cela fait longtemps que je n'ai pas fait de schéma et cela me manque… voyez la figure suivante. :D

Origine des principaux gestionnaires de bureau
Origine des principaux gestionnaires de bureau

C'est tout ce que vous avez besoin de retenir pour le moment.
Ubuntu, Kubuntu et Xubuntu sont strictement identiques. Seul le gestionnaire de bureau installé par défaut change. Quand on parle d'Ubuntu, on fait donc généralement référence à toutes les versions d'Ubuntu à la fois.

Enfin, une information importante à retenir : tous ces gestionnaires de bureau sont compatibles entre eux. Les programmes fonctionnent donc tous quel que soit le gestionnaire de bureau que vous utilisez. ;)

Alors… Unity, KDE ou XFCE ? Ubuntu, Kubuntu ou Xubuntu ?

À vous de choisir. Votre première expérience sous Linux sera différente selon que vous choisissez Ubuntu, Kubuntu ou Xubuntu. Il sera toujours possible par la suite de changer de gestionnaire de bureau comme je vous l'ai dit précédemment. Par conséquent, si vous faites une « erreur », ce n'est pas un drame.

De mon côté aussi, il va bien falloir que je fasse un choix. Et là, c'est délicat. Il y a des utilisateurs de Linux qui ne jurent que par Unity, d'autres par Gnome, d'autres que par KDE… et d'autres que par XFCE. Je ne veux rien vous imposer.

Pour ma part, je vais ici faire le choix de Unity (donc d'Ubuntu). Il y a diverses raisons à cela, la première étant que Unity est le gestionnaire de bureau par défaut d'Ubuntu. Les autres distributions (Kubuntu, Xubuntu…) ne sont que des déclinaisons. En pratique, vous aurez aussi plus de chances de tomber sur quelqu'un qui utilise Ubuntu sous Unity le jour où vous aurez besoin d'aide.

Ne vous focalisez pas trop sur le gestionnaire de bureau. Ce qui compte en fait c'est que la console reste strictement identique, et ce que vous utilisiez Unity, KDE ou XFCE. En effet, la console est une « constante » : elle ne change pas d'un Linux à l'autre. Je pourrai donc par la suite vous expliquer le fonctionnement de la console quel que soit le gestionnaire de bureau que vous aurez choisi.

Schéma résumé à retenir

Allez, un petit schéma (figure suivante) pour être sûr que cela rentre et nous pourrons passer à la suite.

La console reste la même quel que soit le gestionnaire de bureau
La console reste la même quel que soit le gestionnaire de bureau

Ce qu'il faut donc retenir, c'est que Linux peut être utilisé dans deux modes différents : console ou graphique.
Le fonctionnement de la console est le même d'un Linux à un autre ; par contre, l'aspect graphique peut radicalement changer selon le gestionnaire de bureau que l'on choisit : KDE, Unity, XFCE, etc.

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Téléchargez Linux, c'est gratuit ! Télécharger et graver le CD

Télécharger et graver le CD

Les deux visages de Linux Tester et installer Ubuntu

Télécharger et graver le CD

Intéressons-nous maintenant au concret : comment obtenir Ubuntu sur CD pour le tester et peut-être l'installer ?

Vous avez deux solutions :

Nous allons commencer par voir comment télécharger Ubuntu.

1/ Récupérer l'ISO

Linux se télécharge sous la forme d'un gros fichier .iso d'environ 700 Mo. Ce fichier correspond à l'image d'un CD et vous permet donc de graver un CD complet de Linux.

La première étape consiste à récupérer le fichier ISO. Là, tout dépend si vous avez choisi Ubuntu, Kubuntu ou Xubuntu, car ce n'est pas le même ISO.

Rendez-vous sur une de ces pages en fonction de la version d'Ubuntu que vous désirez. Si vous hésitez, je vous conseille de prendre Ubuntu.

Sur la page, cliquez tout simplement sur le lien de téléchargement. Vous allez récupérer un fichier .iso.

2/ Graver le CD

Il vous faut maintenant graver le gros fichier .iso que vous venez de télécharger.

Sous Windows 7

Si vous avez Windows 7, un outil de gravure d'images disque .iso est déjà inclus. Il vous suffit de double-cliquer sur le fichier .iso, ce qui aura pour effet d'ouvrir la fenêtre de la figure suivante.

Gravure ISO sous Windows 7

Insérez un CD vierge dans votre graveur et cliquez tout simplement sur « Graver ».

Sous d'anciennes versions de Windows

Il vous faut un logiciel de gravure pour effectuer l’opération car les versions antérieures à Windows 7 ne savent pas graver les images disque.

Si vous avez déjà un programme comme Nero ou Easy CD Creator et que vous savez comment graver un ISO, c'est très bien. Sinon, je vais vous montrer comment faire à l'aide du logiciel de gravure gratuit CDBurnerXP Pro.

Tout d'abord, commencez par télécharger CDBurnerXP Pro.
Le logiciel est en français.

Insérez un CD-R (CD vierge) dans votre graveur.
Lancez ensuite le logiciel CDBurnerXP Pro et, lors du démarrage, cliquez sur « Créer un CD/DVD de données », comme vous le montre la figure suivante.

Accueil de CDBurnerXP Pro

La fenêtre principale s'ouvre. Allez dans le menu Fichier → Graver le disque à partir du fichier ISO.
Une nouvelle fenêtre s'ouvre alors (figure suivante).

Graver un ISO

Commencez par indiquer en haut où se trouve le fichier ISO que vous venez de télécharger.
Vous pouvez graver à vitesse maximale, mais cela peut parfois provoquer des erreurs, comme une coupure pendant l'installation de Linux. Si vous êtes plutôt prudents, je vous recommande de réduire la vitesse de gravure (vous pouvez mettre 2X ou même 1X).

Cliquez ensuite sur le bouton « Graver le disque », patientez quelques minutes ; c'est prêt ! :-)

Eh bien voilà, ce n'était pas bien compliqué.
Vous avez maintenant un CD d'Ubuntu flambant neuf, gratuit, légal, qui n'attend que d'être essayé.

Nous verrons justement dans le chapitre suivant comment tester Linux.

En résumé
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Les deux visages de Linux Tester et installer Ubuntu

Tester et installer Ubuntu

Télécharger et graver le CD Installation de Linux depuis Windows

Nous y voici enfin. Dans ce chapitre, vous allez peut-être pour la première fois de votre vie voir à quoi ressemble Linux sur votre ordinateur et découvrir qu'en fait… c'est beaucoup plus simple que vous ne le pensiez.

Saviez-vous qu'on peut tester Linux sur son ordinateur sans rien installer sur son disque dur ? On va justement voir maintenant comment faire cela.
Ensuite, je vous montrerai comment installer Linux sur votre disque dur si vous êtes décidés. ;-)

Installation de Linux depuis Windows

Tester et installer Ubuntu Premier démarrage d'Ubuntu

Installation de Linux depuis Windows

Depuis quelque temps, l'installation de Linux a fait des progrès étonnants pour faire en sorte d'être la plus simple possible.

Vous avez aujourd'hui deux possibilités pour installer Linux :

L'installation de Linux depuis Windows est une petite prouesse technologique qui vous apporte un certain nombre d'avantages. Il vous suffit de télécharger le programme d'installation spécial Windows et de suivre les instructions (figure suivante).

Installation de Linux depuis Windows
Installation de Linux depuis Windows

Dans cette fenêtre, choisissez la quantité d'espace disque que vous voulez réserver à Ubuntu (en Go). Choisissez aussi un nom d'utilisateur et un mot de passe, puis cliquez sur « Installer ».

L'installation se fait de manière classique depuis Windows. Une fois que cela sera fait, vous pourrez redémarrer votre ordinateur et lancer Ubuntu (il faudra faire un choix au démarrage).
Lors du premier lancement, Ubuntu devra finaliser l'installation, après quoi ce sera bon : vous serez enfin sous Linux.

Cette méthode a toutefois des défauts. Ubuntu sera un peu moins performant (car il sera installé dans Windows) et nécessitera plus de mémoire vive (512 Mo).

Dans la mesure du possible, je vous conseille d'installer Ubuntu en utilisant la « vraie » méthode classique basée sur un CD d'installation. Nous allons justement voir comment fonctionne l'installation classique ci-dessous.

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Tester et installer Ubuntu Premier démarrage d'Ubuntu

Premier démarrage d'Ubuntu

Installation de Linux depuis Windows Installer Ubuntu

Premier démarrage d'Ubuntu

Je suppose que pour le moment vous êtes sous votre système d'exploitation habituel, c'est-à-dire Windows (ou Mac OS).
Je vais vous demander de mettre le CD d'Ubuntu dans votre lecteur CD… lààà… voilà, très bien. :)

Maintenant, redémarrez votre ordinateur.
Vous allez voir Windows s'éteindre, puis l'ordinateur redémarrer. Cette fois, il devrait afficher l'écran de chargement d'Ubuntu, visible sur la figure suivante.

Démarrage d'Ubuntu
Démarrage d'Ubuntu

Si vous voyez cela, c'est très bien ! Cela signifie que votre ordinateur a démarré sur votre CD qui contient Linux au lieu de démarrer sur le disque dur sur lequel est installé Windows.

Euh… moi j'ai mis le CD dans le lecteur, j'ai redémarré, et pourtant ça a lancé Windows quand même !
Je dois jeter mon PC par la fenêtre ?

À cette étape, la plupart des PC démarrent sur le CD s'ils en trouvent un dans le lecteur, mais certains ordinateurs doivent être configurés pour démarrer à partir du CD. Pas de chance pour vous.
Heureusement, je vais vous expliquer comment faire pour changer cela.

Modifier l'ordre de boot

Si vous devez modifier l'ordre de boot pour que votre ordinateur lise le CD, redémarrez. Pendant l'écran de boot (la toute première chose que vous voyez à l'écran), pressez la touche indiquée pour accéder au Setup, aussi appelé BIOS (c'est l'écran de configuration de votre carte mère).
Généralement, la touche est F1, F2 ou Suppr, mais cela peut varier selon le modèle de votre carte mère.

Vous devriez alors voir le superbe menu du BIOS (sigh !), comme sur la figure suivante. D'un ordinateur à l'autre, cet écran peut être légèrement différent.

Menu du BIOS : on a connu plus accueillant
Menu du BIOS : on a connu plus accueillant

Repérez le menu « Boot ». Il faudra généralement vous déplacer à l'aide des flèches du clavier. La figure suivante montre ce que vous devriez voir à peu de choses près (le menu « Boot » peut être différent sur votre ordinateur).

Menu « Boot » dans le BIOS
Menu « Boot » dans le BIOS

Ici, on peut définir l'ordre dans lequel l'ordinateur essaie de démarrer les éléments. À vous de changer cet ordre pour faire en sorte que votre ordinateur essaie de démarrer sur le CD avant de démarrer sur le disque dur.

Lisez les instructions sur le côté (certes, en anglais), pour savoir comment faire sur votre ordinateur.
Si vraiment vous êtes bloqués, n'hésitez pas à aller demander de l'aide sur les forums du Site du Zéro.

Essayer ou installer Ubuntu

Bien ! À partir de maintenant, je suppose qu'Ubuntu se lance au démarrage de l'ordinateur. Après quelques instants de chargement, vous devriez voir l'écran présent sur la figure suivante.

Premier accueil d'Ubuntu
Premier accueil d'Ubuntu

Sélectionnez la langue dans le menu de gauche si les textes ne sont pas en français.

Vous voyez que vous avez deux choix :

Par la suite, je vais supposer que vous avez fait le premier choix (celui que tous les débutants seraient tentés de faire !).

Ubuntu va alors se charger à partir du CD dans la mémoire vive. En effet, dans ce mode de test appelé « Live CD », Linux ne touche pas à votre disque dur. Aucun risque d'altérer Windows, tout est fait dans la mémoire vive (et entre nous, c'est une sacrée prouesse technique !).

Une fois le chargement effectué, vous allez rapidement vous retrouver sur le gestionnaire de bureau que vous avez choisi. Si, comme moi, vous avez opté pour Ubuntu, vous serez donc sous Unity.

Le bureau de Unity ressemble à la figure suivante (il peut légèrement varier en fonction de votre version d'Ubuntu).

Ubuntu : le bureau Unity, une fois démarré
Ubuntu : le bureau Unity, une fois démarré

Alors, qu'en dites-vous ? Ce n'était pas franchement la mer à boire !

Retenez bien : tout ce que vous voyez là a été chargé dans votre mémoire vive. Ubuntu n'a pas touché à votre disque dur.
Vous pouvez donc tester Linux en toute sécurité. N'hésitez pas à parcourir les menus et à vous familiariser un peu avec l'environnement de bureau que vous avez choisi.

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Installation de Linux depuis Windows Installer Ubuntu

Installer Ubuntu

Premier démarrage d'Ubuntu Partitionner son disque

Installer Ubuntu

Alors, vous avez fait un petit tour dans les programmes fournis avec Ubuntu ?

Sachez que selon la version que vous avez prise (Ubuntu, Kubuntu ou Xubuntu), les programmes installés par défaut seront différents.
En effet, certains programmes sont à la base destinés à KDE, mais fonctionnent aussi sans problème sur Unity. Inversement : certains programmes sont destinés, à la base, à Gnome, mais on peut très bien les utiliser sous Unity et KDE (c'est le cas de Firefox, par exemple). Il n'y a donc pas d'incompatibilité entre les gestionnaires de bureau, mais on préfère généralement installer au départ les programmes prévus pour KDE sur KDE, histoire d'être… logique.

Allez, je vous sens chauds pour une petite installation, là.
On y va ?

Étape 1 : lancer l'installation et choisir la langue

Vous allez voir : contrairement à ce que vous pensiez il y a quelques minutes à peine, installer Linux est d'une simplicité… frustrante.
Il faut d'abord ouvrir le programme d'installation qui se trouve sur le bureau en cliquant sur l'icône de la figure suivante.

Icône d'installation d'Ubuntu
Icône d'installation d'Ubuntu

La première fenêtre de l'assistant s'ouvre (figure suivante). Vérifiez que « Français » est bien sélectionné.

Choix de la langue
Choix de la langue

Cliquez ensuite sur « Suivant » pour passer à l'étape n° 2.

Etape 2 : préparation de l'installation

On vous demande de vous préparer à l'installation d'Ubuntu sur votre ordinateur :

Préparation de l'installation
Préparation de l'installation

3 conditions sont posées :

Deux options peuvent être cochées (et je recommande de les cocher toutes les deux !) :

Etape 3 : partitionnement du disque dur

Nous arrivons maintenant à une étape importante de l'installation : le partitionnement du disque dur. C'est un sujet intéressant, tellement intéressant que je vais devoir y dédier l'intégralité du prochain chapitre.
Vous aurez donc fini d'installer Linux à l'issue de celui-ci !

En résumé
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Premier démarrage d'Ubuntu Partitionner son disque

Partitionner son disque

Installer Ubuntu Défragmentez votre disque

L'étape du partitionnement est probablement l'une des plus importantes de l'installation de Linux. Elle consiste à découper votre disque en plusieurs parties afin, par exemple, de ne pas mélanger Linux et Windows (ça ferait désordre).

Avant de partitionner votre disque, nous allons découvrir ce qu'est le partitionnement et à quoi cela sert. Ensuite, nous verrons comment effectuer le partitionnement à l'aide de l'outil proposé lors de l'installation d'Ubuntu. Soyez attentifs, car il faut que cette étape soit réalisée au mieux. Il est en effet délicat de faire marche arrière une fois le partitionnement effectué.

Défragmentez votre disque

Partitionner son disque Qu'est-ce que le partitionnement ?

Défragmentez votre disque

Dans ce chapitre, on va beaucoup parler de votre disque dur. En fait, on ne va parler que de lui. C'est son organisation qui nous intéresse.

Un disque dur, ça ressemble à quoi ?

Pour bien commencer à partir de Zéro, je pense qu'il serait bien que je montre à quoi ressemble un disque dur à ceux qui n'en ont jamais vu de leur vie. La figure suivante montre un disque dur tel qu'on peut en trouver sur le marché ; vous en avez forcément un dans votre ordinateur.

Un disque dur, vu de l'extérieur
Un disque dur, vu de l'extérieur

Un disque dur ne doit jamais être ouvert, vous risqueriez d'endommager vos données. Cependant, et pour des raisons purement pédagogiques, on va en ouvrir un pour bien comprendre ce qu'il y a à l'intérieur (figure suivante).

L'intérieur d'un disque dur
L'intérieur d'un disque dur

Comme vous le voyez, un disque dur est un empilement de disques, un peu comme des CD. Ils sont lus par une tête de lecture qui n'est pas sans rappeler la tête de lecture des disques vinyle.

L'importance de la défragmentation

Avant d'aller plus loin, il est très vivement conseillé d'effectuer une défragmentation. C'est une opération qui consiste en gros à mieux organiser les fichiers sur votre disque dur, à les rassembler pour éviter qu'ils ne soient éparpillés.

On ne dirait pas comme ça, mais vos fichiers sont parfois placés un peu n'importe comment à la surface de votre disque dur !
Voici un petit schéma sur la figure suivante pour bien comprendre dans quel état est votre disque.

Avant la défragmentation, c'est le bazar sur votre disque
Avant la défragmentation, c'est le bazar sur votre disque

Sur la surface du disque, j'ai représenté une multitude de fichiers : ce sont les fichiers tels qu'ils sont placés sur votre disque actuellement. Un beau bazar. Parfois, certains sont coupés en plusieurs morceaux et dispersés sur votre disque ! On dit que les fichiers sont fragmentés (coupés en plusieurs fragments).

Comment résoudre cela ? Votre ordinateur sait le faire, mais ça demande du temps. Grâce à un outil intelligent, appelé défragmenteur, il peut partir à la recherche des fichiers fragmentés et les rassembler tous au même endroit, comme sur la figure suivante.

Après la défragmentation, c'est bien plus propre !
Après la défragmentation, c'est bien plus propre !

Les avantages seront les suivants.

Bon, vous avez compris, il ne faut pas chercher à discuter : défragmentez votre disque, vous n'en tirerez que des avantages. :)

Pour défragmenter, un utilitaire est livré avec Windows. Retournez donc sous Windows pour effectuer la défragmentation si vous ne l'avez pas faite auparavant, c'est vraiment une étape importante.

Pour lancer cet utilitaire, allez dans : Démarrer → Tous les programmes → Accessoires → Outils Système → Défragmenteur de disque.

Sous Windows XP

La fenêtre de la figure suivante s'ouvre.

Défragmenteur de disque
Défragmenteur de disque

Sélectionnez le disque dur que vous voulez défragmenter (celui qui contient Windows, généralement C:) et cliquez sur le bouton « Défragmenter ».
Vous pouvez sortir prendre l'air, parce que la défragmentation peut prendre un moment (plusieurs heures si vous n'en avez jamais fait).

Pendant la défragmentation, l'avancement est indiqué en bas de la fenêtre (figure suivante).

Défragmentation en cours
Défragmentation en cours
Sous Windows 7

La fenêtre est sensiblement différente (figure suivante), mais le principe est le même.

Outil de défragmentation de Windows 7
Outil de défragmentation de Windows 7

Il suffit de sélectionner le disque à défragmenter (si vous en avez plusieurs). Il est conseillé de tous les défragmenter.
Cliquez ensuite sur « Défragmenter le disque ».

N'éteignez pas votre PC pendant la procédure et attendez sagement. Idéalement, évitez de trop toucher à votre ordinateur pendant la défragmentation pour ne rien perturber (ce n'est pas interdit, mais c'est déconseillé).

Une fois que c'est terminé, vous aurez un disque dur tout propre et bien organisé.

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Partitionner son disque Qu'est-ce que le partitionnement ?

Qu'est-ce que le partitionnement ?

Défragmentez votre disque Prêts ? Partitionnez !

Qu'est-ce que le partitionnement ?

Vive les schémas !

Pour expliquer le principe du partitionnement du disque dur, je vais avoir recours à quelques schémas.
Je vais représenter votre disque dur par un cercle. Et qu'y a-t-il dessus, actuellement ? Il y a de fortes chances pour qu'il n'y ait que Windows ! Votre disque dur ressemblerait donc à la figure suivante.

Windows seul sur votre disque dur

Votre disque « appartient » grosso modo à Windows. Il s'est installé dessus et il considère que tout lui appartient, donc qu'il peut mettre des fichiers où il veut sur le disque.

Supposons maintenant que l'on introduise Linux. Il est impossible de mettre 2 OS (ici, Windows et Linux) ensemble au même endroit. Cela engendrerait trop de conflits. Pour résoudre le problème, on a inventé le partitionnement. Cela consiste à découper son disque en plusieurs parties (virtuellement, hein, pas pour de vrai ;) ).
Si on allouait 50 % de l'espace à Linux et 50 % à Windows, le schéma ressemblerait alors à la figure suivante.

Windows et Linux ont chacun leur espace

Mieux encore, le fin du fin serait de créer une partition où l'on placerait nos documents, comme sur la figure suivante.

Windows, Linux et vos documents ont chacun leur espace

Ainsi, Linux et Windows pourraient s'échanger vos fichiers (photos, documents texte, etc.) sans interférer l'un avec l'autre. Autre intérêt de cette technique : si par hasard vous deviez réinstaller Linux ou Windows, vous ne perdriez pas vos documents car seules les partitions Linux ou Windows seraient formatées !
En quelque sorte, mettre vos documents dans une partition séparée, c'est les mettre à l'abri.

Les systèmes de fichiers

Sur chaque partition, les fichiers sont organisés selon ce qu'on appelle un système de fichiers. C'est en quelque sorte une façon d'organiser les fichiers : ils sont tous référencés dans une sorte d'annuaire gigantesque.
Le système de fichiers permet aussi de dire qui a le droit de voir tel ou tel fichier. D'autre part, les systèmes de fichiers récents sont dits « journalisés », c'est-à-dire qu'en cas de crash (votre PC est éteint brusquement), le système est capable de retrouver ses fichiers sans trop de problèmes.

Règle importante : il ne peut y avoir qu'un seul système de fichiers par partition.

Il existe un nombre important de systèmes de fichiers différents, en voici quelques-uns à connaître.

Systèmes de fichiers Microsoft (DOS et Windows)
Systèmes de fichiers Linux
Lequel choisir ?

Actuellement, et pour faire simple, la plupart des ordinateurs sous Windows utilisent le NTFS et sous Linux, la plupart utilisent l'ext3.
Nous allons choisir l'ext4, plus récent et plus performant.

Je peux vous proposer ceci pour vos partitions :

Le but est que la partition « Documents » puisse être lue et écrite depuis Windows et Linux, afin que vous puissiez accéder à vos documents, que vous soyez sous Windows ou Linux.

L'ext4, comme vous le savez, fonctionne parfaitement sous Linux. Cependant, Windows ne le reconnaît pas… à moins d'installer un programme qui lui permettra de l'utiliser. Je peux vous recommander FS Driver, qui rend utilisables l'ext2, l'ext3 et l'ext4 sous Windows.

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Défragmentez votre disque Prêts ? Partitionnez !

Prêts ? Partitionnez !

Qu'est-ce que le partitionnement ? La fin de l'installation

Prêts ? Partitionnez !

Revenons à l'installation d'Ubuntu, et plus précisément à l'étape 4, celle du partitionnement.

La fenêtre de la figure suivante vous propose plusieurs options dans le cas où Windows est déjà installé.

Le partitionnement
Le partitionnement

En résumé : si vous voulez aller vite et faire simple, choisissez l'option « Installer les deux côte à côte ». Je vous le conseille si vous n'avez pas envie d'y passer trop de temps.
Sinon, choisissez le mode manuel : nous allons découvrir ci-dessous comment celui-ci fonctionne.

Le partitionnement manuel

Je vais supposer que vous procédez à un partitionnement manuel, et donc vous montrer pas à pas comment ça fonctionne avec l'outil de partitionnement présent dans le gestionnaire d'installation d'Ubuntu. Mais avant cela, il faut que je vous fasse découvrir comment sont nommées les partitions du disque !

À propos du nom des disques

Si vous avez un seul disque dur sur votre ordinateur, pas de problème, vous ne risquez pas de vous tromper. Toutefois, si par hasard vous avez plusieurs disques, je pense que vous apprécierez que je vous explique comment les disques durs sont nommés sous Linux.

En effet, c'est très différent de Windows où l'on a l'habitude des sempiternels C:, D:, E:, etc.
On va découvrir les noms des disques sous Linux avec un exemple : hda.

Lorsque l'on crée des partitions, on ajoute généralement un chiffre représentant le numéro de la partition. Ainsi, si on a trois partitions sur notre disque hda, elles seront nommées hda1, hda2, hda3

L'outil de partitionnement manuel

Revenons à notre installation d'Ubuntu. Si vous avez choisi le partitionnement manuel, vous devriez voir l'écran de la figure suivante.

Le partitionnement manuel
Le partitionnement manuel

Sur la première ligne, vous avez le nom du disque dur : /dev/sda. C'est donc le disque dur sda. Comme je n'ai qu'un seul disque dur, il est facile à reconnaître.
En dessous, on voit les partitions que contient le disque. Ici, il y en a une seule (qui correspond à Windows).

Actuellement, j'ai une partition nommée sda1 car, comme je vous l'ai expliqué un peu plus haut, les partitions sont numérotées. Quand on va rajouter des partitions, vous allez voir qu'elles vont s'appeler sda2, sda3, etc.
Cette partition est de type NTFS, le système de fichiers de Windows. C'est donc la partition utilisée par Windows, et c'est là que Windows est installé.

Étape 1 : réduire la taille de la partition Windows

La première étape consiste à limiter l'espace dédié à Windows pour faire de la place pour Ubuntu.

Sélectionnez la partition Windows en cliquant dessus (/dev/sda1 de type NTFS dans mon cas), puis cliquez sur le bouton « Modifier ». Dans la fenêtre qui s'ouvre, vous pourrez modifier la taille de la partition en entrant une nouvelle taille, plus petite, dans le premier champ, puis en cliquant sur « Valider » (figure suivante).

Redimensionnement de la partition Windows
Redimensionnement de la partition Windows

La taille est exprimée en Mo.
1 000 Mo font environ 1 Go. Indiquez la taille que vous souhaitez laisser à Windows.

C'est à ce moment-là que la défragmentation se révèle utile. Comme toutes les données ont été groupées au même endroit, ça évite que certains fichiers égarés soient accidentellement supprimés. Ce serait un tantinet ballot, avouez.

Vous devriez alors avoir de l'espace libre, comme sur la figure suivante.

Un espace est libéré
Un espace est libéré
Étape 2 : créer une partition pour installer Ubuntu

Ubuntu vous propose de créer deux types de partitions :

Cliquez sur la partition libre du disque dur, puis sur le bouton « Nouvelle table de partition… » en bas.

Création de la partition Ubuntu
Création de la partition Ubuntu

Dans la fenêtre qui s'ouvre (figure suivante), je vous invite à créer une partition « Primaire », de la taille que vous voulez, qui servira à installer Ubuntu ainsi que de futurs programmes. Indiquez au moins 3 ou 4 Go.
Laissez « Emplacement de la nouvelle partition : Début » pour que la partition soit créée au début de l'espace libre.

Choisissez le système de fichiers ext4.

Enfin, choisissez le point de montage /. Je n'entrerai pas dans le détail du point de montage, il est trop tôt pour vous expliquer cela, mais sachez qu'en gros il permet d'indiquer le dossier dans lequel la partition sera créée (/ étant le dossier racine, un peu comme C:\ sous Windows).

Validez. La fenêtre principale se met à jour avec les nouvelles informations.

Étape 3 : créer une partition pour les documents

Cliquez à nouveau sur l'espace libre et rajoutez une nouvelle partition de la même manière (figure suivante).

Création de la partition des documents
Création de la partition des documents

Cette fois, vous pouvez créer une partition bien plus grande. Ce sera la partition où vous stockerez vos documents, un peu comme le « Mes documents » de Windows qui est souvent vite rempli de musiques et de films gourmands en espace disque.

Choisissez la taille que vous voulez pour cette partition, mais veillez à laisser à peu près 1 Go (environ 1 000 Mo) de libre sur votre disque pour que l'on puisse créer une dernière partition après.

Choisissez là encore le système de fichiers ext4.

Pour le point de montage, choisissez /home (c'est le dossier « Mes documents » équivalent de Linux).

Étape 4 : créer une partition pour le swap

Il faut enfin créer une partition d'environ 1 Go appelée « swap ». C'est une partition un peu spéciale dont je ne vous ai pas parlé jusqu'ici pour ne pas vous embrouiller.

Pour faire simple, il s'agit d'une extension de la mémoire vive sur votre disque dur. Lorsque votre mémoire vive est pleine, Linux continue à fonctionner mais passe par le disque dur, grâce à la partition « swap ».

Création de la partition swap
Création de la partition swap

Laissez tout l'espace libre restant pour cette partition, mais sachez que ça ne sert à rien qu'elle fasse plus d'1 Go en général.

Surtout, pensez à sélectionner le type « swap » (figure suivante). Vous n'aurez pas besoin de préciser de point de montage, contrairement aux autres fois.

Le résultat final est visible sur la figure suivante.

Fin de la configuration des partitions
Fin de la configuration des partitions

Votre disque dur est configuré. Cliquez sur « Suivant ». :)

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Qu'est-ce que le partitionnement ? La fin de l'installation

La fin de l'installation

Prêts ? Partitionnez ! Découverte du bureau Unity

La fin de l'installation

Il nous reste encore quelques petites étapes et nous aurons terminé.

Sélection du fuseau horaire
Sélection du fuseau horaire

Comme vous pouvez le constater, l'installation s'effectue en tâche de fond (en bas de la fenêtre) pendant qu'on vous demande de régler quelques paramètres. Avec Ubuntu, on ne perd pas de temps !

On vous demande sur cet écran près de quelle grande ville vous habitez pour régler le fuseau horaire. Cliquez sur la carte sur le point correspondant à la ville la plus proche.

Vérifiez bien que l'heure indiquée est la bonne.

Le type de clavier
Sélection du type de clavier

Dans la fenêtre qui suit, on vous demande quel type de clavier vous utilisez. Si vous habitez en France, vous avez un clavier dit « AZERTY », mais il se peut que vous habitiez un pays qui possède un clavier différent, comme la Suisse ou le Canada.

Pour les français, normalement le bon type de clavier est sélectionné d'office. Vous pouvez tester dans le petit cadre de texte en bas votre clavier. Essayez de taper des symboles "spéciaux" comme é à ô ï etc. Si ces symboles s'affichent sans problème, c'est que vous avez indiqué le bon type de clavier. :)

Choix du nom d'utilisateur
Choix du nom d'utilisateur

La fenêtre suivante (figure suivante) vous demande votre nom ainsi qu'un login (pseudonyme) qui vous identifiera sur votre ordinateur. Choisissez aussi un mot de passe.

En bas, on vous demande le nom que vous voulez attribuer à votre ordinateur. On vous en propose un par défaut mais vous pouvez changer cela sans risque.
Dans mon cas, comme je suis affreusement en manque d'inspiration, je vais laisser « mateo21-desktop » comme nom d'ordinateur.

Importation des données de Windows

Il se peut que le gestionnaire d'installation vous propose de récupérer quelques informations depuis Windows (figure suivante).

Importation des données de Windows

Sélectionnez ce que vous souhaitez récupérer (par exemple votre fond d'écran), puis continuez.

Installation

Ouf ! C'est fini !
Votre travail à vous est terminé, vous avez indiqué toutes les informations nécessaires. L'installation se poursuit ensuite si elle n'était pas déjà terminée. Des écrans de présentation vous permettent d'en apprendre plus sur Ubuntu pour que vous ne vous ennuyiez pas !
On vous proposera de redémarrer pour finaliser l'installation de Linux. C'est bon, bravo, Linux est installé ! :)

GRUB au démarrage

Lors de chaque démarrage, si vous avez choisi d'installer Linux sur le même disque dur que Windows, on vous demandera quel OS vous voulez charger (figure suivante).

GRUB permet de choisir quel système lancer

Ça, c'est GRUB, le programme qui permet de choisir l'OS à lancer au démarrage (souvenez-vous, je vous en ai parlé dans le premier chapitre !).
Il y a plusieurs options, mais ne paniquez pas, c'est très simple.

Vous utiliserez les flèches de votre clavier pour sélectionner l'OS qui vous intéresse, et vous taperez Entrée pour valider.
Si vous mettez trop de temps avant de vous décider, GRUB lancera l'OS sélectionné.

En résumé
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Prêts ? Partitionnez ! Découverte du bureau Unity

Découverte du bureau Unity

La fin de l'installation Bienvenue sur le bureau Unity

Nous y voilà enfin ! Après avoir découvert ce qu'est Linux et appris comment l'installer, vous devriez à présent avoir cet OS opérationnel sur votre ordinateur. Parfait. Vous l'avez installé, et maintenant ?

On n'installe pas Linux juste pour la beauté du geste et pour dire « ça y est, je suis sous Linux ! ». Si vous ne savez pas vous en servir, Linux risque davantage de faire office de décoration qu’autre chose sur votre ordinateur.

Toute la suite de ce cours sera donc dédiée à la découverte et l'étude approfondie de Linux. Vous n'imaginez pas encore toutes les choses que vous allez apprendre. ;)

Nous allons commencer en douceur par la découverte de Unity. C'est le gestionnaire de bureau par défaut de Ubuntu. Simple, clair et facile à prendre en main, il conviendra à la plupart des nouveaux utilisateurs de Linux.

Ce chapitre vous propose une petite visite guidée de l'environnement Unity.

Bienvenue sur le bureau Unity

Découverte du bureau Unity Nautilus, l'explorateur de fichiers

Bienvenue sur le bureau Unity

Ce chapitre suppose soit :

Lors du démarrage d'Ubuntu, vous allez être accueillis par une fenêtre de login (figure suivante). Cette fenêtre vérifie votre identité en vous demandant votre identifiant puis votre mot de passe.

Connexion à Ubuntu
Connexion à Ubuntu

Bon, le principe est simple, vous ne devriez pas avoir trop de mal : vous devez rentrer votre login et votre mot de passe. Ce sont les informations que vous avez indiquées lors de l'installation d'Ubuntu.

Mais pourquoi faut-il s'authentifier à chaque fois que l'on démarre Linux ? Si je suis seul, ce n'est pas la peine de mettre un mot de passe…

Il est vrai que sous Windows on n'a pas trop l'habitude de s'authentifier, surtout sur son ordinateur domestique… quoique les habitudes sont en train de changer de ce côté-là.

Sous Linux, la conception est totalement différente. C'est un OS qui se veut vraiment multiutilisateur, c'est-à-dire que plusieurs personnes peuvent utiliser le même ordinateur de façon simultanée (en le contrôlant à distance par l'internet par exemple). Il y a une vraie politique de sécurité et c'est pour cela que même pour l'ordinateur de la maison chacun doit avoir son login et son mot de passe. Cela permet notamment de savoir à qui appartient tel ou tel fichier.

Les options

Quelques options vous sont proposées si vous cliquez sur l'icône Ubuntu à côté de votre login. C'est là notamment que vous pouvez sélectionner le gestionnaire de bureau à lancer.

Choix du gestionnaire de bureau
Choix du gestionnaire de bureau

Par défaut, seul Unity devrait être installé ("Ubuntu") et une version simplifiée ("Ubuntu 2D). Par la suite, si vous installez d'autres gestionnaires de bureau, vous pourrez sélectionner celui que vous souhaitez utiliser à ce moment-ci.

Présentation du bureau Unity

Une fois connectés, vous arrivez sur le bureau d'Unity, comme le montre la figure suivante.

Bureau de Unity
Bureau de Unity

Le bureau est assez vide d'icônes, ce qui n'est pas plus mal pour ceux qui ont horreur des bureaux encombrés.

En fait, c'est un peu la philosophie d'Unity : une simplicité pour une meilleure esthétique. Vous allez vous rendre compte de tout cela par vous-mêmes.

La barre Unity à gauche

Commençons par la barre à gauche. Très importante, vous pouvez y lancer de nouvelles applications et afficher les fenêtres déjà ouvertes. C'est une barre qui ressemble beaucoup à la barre des tâches de Windows 7 ou au dock de Mac OS X.

Barre Unity
Barre Unity

La première icône tout en haut ouvre le tableau de bord.

Le tableau de bordLe tableau de bord

De là, vous pouvez lancer tous vos programmes. Je vous laisse le parcourir un peu, l'ensemble est plutôt intuitif vous allez voir !

Les autres icônes de la barre Unity permettent d'ouvrir vos programmes favoris. Vous pouvez ajouter et retirer des icônes dans ce menu : les options apparaissent lorsque vous faites un clic droit.

Enfin, l'icône "Espaces de travail" permet de changer de bureau. En effet, vous avez 4 bureaux disponibles sous Ubuntu ! Si vous avez beaucoup de fenêtres ouvertes, cela peut vous permettre de mieux vous organiser.

La barre en haut

Elle donne accès aux menus de la fenêtre ouverte. Pointez avec la souris pour les faire apparaître (si vous avez une fenêtre ouverte).

La barre du hautLa barre du haut

Sur le côté droit de cette barre, vous retrouvez quelques icônes de notification ainsi que la date. Enfin, un bouton en haut à droite vous propose d'arrêter votre ordinateur, ou bien de le redémarrer, de changer d'utilisateur, etc.

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Découverte du bureau Unity Nautilus, l'explorateur de fichiers

Nautilus, l'explorateur de fichiers

Bienvenue sur le bureau Unity Gestion des programmes

Nautilus, l'explorateur de fichiers

Nautilus est un explorateur de fichiers. C'est un programme du même type que l'explorateur de Windows.

Comme tout bon explorateur de fichiers qui se respecte, il vous permet de parcourir les dossiers et fichiers de votre disque dur et de les ouvrir. C'est donc un programme que vous risquez de lancer souvent.

Pour ouvrir Nautilus, cliquez sur l'icône dans la barre Unity :

Icône Nautilus
Icône Nautilus

Nous nous trouvons ici dans le dossier personnel "Home", l'équivalent de "Mes documents" sous Linux.

Nautilus ouvre le dossier Home
Nautilus ouvre le dossier Home

Cette fenêtre est simple:

  1. La première zone indique le chemin du dossier dans lequel vous vous trouvez, c'est-à-dire le nom du répertoire que vous êtes en train de visualiser. Chaque dossier est représenté par un bouton (figure suivante) et vous pouvez cliquer sur l’un des dossiers parents pour revenir en arrière.

  2. Sur la gauche, une petite barre de raccourcis vous permet d'accéder à certains dossiers courants comme votre dossier personnel, le bureau, le lecteur CD, etc.

  3. Enfin, la partie centrale affiche les fichiers et dossiers proprement dits.

Nautilus est donc un logiciel tout simple vous permettant de consulter les fichiers présents sur votre disque dur mais également sur des CD ou DVD. Son utilisation devrait vous être familière tant il ressemble à l'outil de Windows.

Vous mettrez un peu de temps à vous faire à l'organisation des dossiers qui est un peu particulière sous Linux, mais vous finirez par prendre vos repères. Pour le moment, je vous conseille d'utiliser votre répertoire personnel ; vous pouvez y stocker tous vos documents, vos vidéos, votre musique, etc.

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Bienvenue sur le bureau Unity Gestion des programmes

Gestion des programmes

Nautilus, l'explorateur de fichiers Découverte du bureau KDE

Gestion des programmes

Ajout et suppression des programmes

L'ajout et la suppression de programme est simple et intuitive. Rendez-vous dans la logithèque Ubuntu en cliquant sur cette icône :

Icône de la logitèque
Icône de la logitèque

La fenêtre principale s'ouvre alors :

La logitèque Ubuntu
La logitèque Ubuntu

La logithèque Ubuntu est vraiment simple et agréable à utiliser. Elle fait assez penser à l'App Store des iPhone : les applications sont classées par catégories et vous pouvez les télécharger d'un simple clic.

Commencez par faire un tour dans la section « Applications phares » qui vous propose une sélection des meilleures applications n’étant pas encore installées sur votre ordinateur. N'hésitez pas à en installer quelques-unes, vous y trouverez à coup sûr des programmes très intéressants.

Pour voir davantage d'applications, revenez en arrière et sélectionnez une catégorie (vous pouvez aussi faire une recherche via le champ en haut à droite). Je vais par exemple aller y chercher le jeu Blobby Volley 2.

Sélection d’un programme en vue de son installation
Sélection d’un programme en vue de son installation

Cliquez sur le bouton « Installer » (figure suivante). On vous demande à nouveau votre mot de passe par sécurité (figure suivante) ; il s’agit de celui que vous utilisez pour vous connecter au lancement de Linux.

Rentrez votre mot de passe
Rentrez votre mot de passe

Il n'y a plus qu'à attendre que tout se fasse pour vous (figure suivante) !

Installation de Blobby Volley 2
Installation de Blobby Volley 2
Mise à jour des programmes

Pouvoir ajouter et supprimer des programmes, c'est bien, mais il faut aussi les mettre régulièrement à jour pour profiter des nouvelles fonctionnalités et, surtout, corriger les failles de sécurité qui sont parfois détectées.

Vous êtes automatiquement notifiés dès que des mises à jour sont disponibles ; il suffit pour cela de regarder la petite icône en haut à droite de l'écran (à gauche sur la figure suivante).

Une mise à jour est disponible (icône de gauche)
Une mise à jour est disponible (icône de gauche)

Cliquez dessus pour afficher le détail des mises à jour, comme sur la figure suivante.

Fenêtre de mise à jour des programmes
Fenêtre de mise à jour des programmes

Je vous conseille de ne pas vous prendre la tête et de tout laisser coché. Cliquez simplement sur Installer les mises à jour et laissez le logiciel faire le reste. :)

Et les mises à jour ne peuvent pas se faire automatiquement, sans que j'aie besoin à chaque fois de cliquer sur « Installer les mises à jour » ?

Si vous ne voulez pas vous prendre la tête et être sûrs d'avoir un système toujours à jour, le mieux est de configurer le gestionnaire de mises à jour pour qu'il installe les nouveautés sans demander votre autorisation.

Retournez dans le menu Applications → Ajouter & Enlever. Dans le bas de la fenêtre qui s'ouvre, cliquez sur Préférences. Cliquez ensuite sur l'onglet Mises à jour puis sélectionnez Installer les mises à jour de sécurité sans confirmation (figure suivante).

Configurez les mises à jour automatiques
Configurez les mises à jour automatiques

Et voilà le travail !

En résumé
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Nautilus, l'explorateur de fichiers Découverte du bureau KDE

Découverte du bureau KDE

Gestion des programmes Comment obtenir KDE ?

Après avoir découvert Unity, l'environnement de bureau par défaut d'Ubuntu, nous allons ici nous pencher sur KDE. Celui-ci est utilisé par défaut si vous installez Kubuntu (une variante d'Ubuntu) mais peut tout aussi bien être installé sous Ubuntu, comme nous allons le voir.

L'objectif est avant tout de vous montrer la diversité qui règne dans le monde de Linux : celui-ci peut prendre plusieurs formes selon le gestionnaire de bureau que l'on utilise. KDE est assez différent de Unity, vous allez vite vous en rendre compte, mais il est très plaisant à utiliser. Ce chapitre sera l'occasion de vous faire une première idée de KDE qui est, avec Unity, un des gestionnaires de bureau les plus utilisés et les plus célèbres.

Comment obtenir KDE ?

Découverte du bureau KDE Connexion au bureau KDE

Comment obtenir KDE ?

Pour essayer KDE, il faut avant toute chose l'installer. Tout dépend de votre cas.

Si vous êtes sous Ubuntu et que vous voulez installer KDE, deux choix s'offrent à vous.

Les applications de la version complète sont nombreuses et très intéressantes, bien qu’elles fassent parfois des doublons avec celles déjà installées. Dans les exemples qui vont suivre, je vais installer la version complète (équivalente à l'installation de Kubuntu). Cependant, dans un premier temps, vous pouvez tout aussi bien installer la version minimale si vous le désirez.

Ouvrez la logithèque Ubuntu comme vous avez appris à le faire. Dans le champ de recherche en haut à droite, tapez kubuntu-desktop puis installez le premier programme de la liste (figure suivante).

Installation de KDE
Installation de KDE

Patientez le temps de l'installation, cette dernière pouvant être un peu plus longue que d'habitude. Une fois cela fait il vous faudra soit redémarrer votre ordinateur, soit vous déconnecter de votre session.

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Découverte du bureau KDE Connexion au bureau KDE

Connexion au bureau KDE

Comment obtenir KDE ? Le tableau de bord

Connexion au bureau KDE

La suite de ce chapitre suppose :

Pour accéder à KDE, tout dépend de votre cas.

Je vais vous présenter l'interface de login de KDE, appelée KDM. Si vous avez toujours l'interface de login d'Unity, que nous avons découverte au chapitre précédent, sachez que cela ne change rien : vous pouvez très bien lancer KDE depuis l'interface de login d'Unity et vice-versa.

KDM, le programme de login de KDE (Kubuntu)

KDM est l'abréviation de KDE Display Manager. C'est l'interface de connexion aux couleurs de KDE (figure suivante).

KDM, l'interface de login de KDE

Si vous cliquez sur la petite flèche pointant vers le bas vous pourrez sélectionner le gestionnaire de bureau que vous souhaitez lancer. Vérifiez que « KDE » est bien sélectionné, comme indiqué à la figure suivante.

Choix du gestionnaire de bureau

Indiquez votre login et votre mot de passe. S'ils sont bons, KDE se charge alors (figure suivante).

Chargement de KDE
Le bureau et le menu K

Après un petit instant de chargement, vous vous retrouvez sur le bureau de KDE, présenté sur la figure suivante.

Le bureau de KDE

Le bureau est assez riche au premier abord. En fait, il est complètement personnalisable : on peut y ajouter toute une variété de widgets, appelés « Plasmoïdes ». Vous pouvez les configurer en cliquant sur l'icône située tout en haut à droite de l'écran.

En bas de l'écran, on retrouve une barre des tâches qui rappelle en plusieurs points celle de Windows ; vous ne devriez pas être trop dépaysés. Sous KDE, on l'appelle le tableau de bord.

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Comment obtenir KDE ? Le tableau de bord

Le tableau de bord

Connexion au bureau KDE L'explorateur de fichiers Dolphin

Le tableau de bord

Le tableau de bord, normalement présent en bas de l'écran, est un outil complet qui vous permet de lancer vos applications, d’accéder à vos fichiers ou encore de visualiser l'état du système. Intéressons-nous dans un premier temps à la partie gauche de ce tableau de bord.

Les boutons à gauche du tableau de bord

À gauche, on retrouve plusieurs icônes, présentées sur la figure suivante.

Les icônes à gauche du tableau de bord

Analysons le rôle de ces boutons, de gauche à droite.

Le menu K

C'est le menu principal, le plus important de KDE (figure suivante).

Le menu K

Il permet de lancer des applications, de configurer le système et d'arrêter l'ordinateur. Il ressemble d’ailleurs au menu Démarrer de Windows 7.

Le menu K s'ouvre sur vos applications favorites. Un clic droit sur l’une d’elles permet de l'ajouter ou de la retirer de vos favoris pour un accès plus rapide.

Si KDE est en anglais, recherchez le programme « Country & Region Language ». Vous pouvez tout simplement taper « lang » tandis que le menu K est ouvert (figure suivante).

Ouverture du programme de gestion des langues

Dans la fenêtre qui s'ouvre, cliquez sur « Select System Language » et installez les traductions lorsqu'on vous le demande (figure suivante).

Installation des traductions

Après un temps d'installation, on vous demandera de sélectionner votre langue : indiquez le français.
Il faudra ensuite vous déconnecter et vous reconnecter à KDE pour que les changements soient pris en compte.

Continuez ensuite à explorer les programmes que vous pouvez lancer avec le menu K. Il vous est également possible d’accéder à votre poste de travail, vos documents récents, de vous déconnecter, d’arrêter l'ordinateur… Je vous laisse découvrir tout cela. ;-)

Jetez un coup d'œil en particulier à :

L'explorateur QuickAccess

Cette seconde icône du tableau de bord ouvre directement votre répertoire personnel (« home »). Vous pouvez l'utiliser pour accéder rapidement à vos fichiers (figure suivante) sans passer par le programme Dolphin.

L'explorateur QuickAccess
Le gestionnaire de bureaux virtuels

Comme sous Unity, vous pouvez avoir plusieurs bureaux virtuels différents (figure suivante). Cela vous permet de mieux vous organiser si vous avez beaucoup de fenêtres ouvertes.

Accès aux différents bureaux virtuels

Ici par défaut il n'y a que deux bureaux virtuels, mais vous pouvez en ajouter d’autres (clic droit → Configurer les bureaux virtuels…).

Les boutons à droite du tableau de bord

Passons maintenant à la droite du tableau de bord (figure suivante).

Partie droite du tableau de bord

La première icône vous permet d'afficher à nouveau le bureau lorsque vous avez de multiples fenêtres ouvertes. Cela vous permet de réduire toutes les fenêtres d'un coup. Si vous cliquez une seconde fois, elles réapparaîtront à nouveau.

Ensuite, une série d'icônes sont présentes dans ce que l'on appelle la zone de notification. Le principe est exactement le même que sous Windows : certains programmes qui tournent apparaissent ici et vous informent des événements en cours, du volume audio, de l'état de la batterie, etc.

Enfin, vous avez la date et, tout à droite, une petite icône qui vous permet de personnaliser complètement le tableau de bord.

Voilà pour ce rapide tour d'horizon du tableau de bord. Bien sûr, ces icônes peuvent changer d'une version à l'autre d'Ubuntu et vous pouvez reconfigurer le tableau de bord comme bon vous semble. N'hésitez pas à le personnaliser jusqu'à ce que vous vous sentiez un peu plus « chez vous ». :-)

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Connexion au bureau KDE L'explorateur de fichiers Dolphin

L'explorateur de fichiers Dolphin

Le tableau de bord Installez Linux dans une machine virtuelle

L'explorateur de fichiers Dolphin

Pour ouvrir l'explorateur de fichiers, le programme qui vous permet de parcourir votre disque dur, plusieurs possibilités s’offrent à vous :

Dans un cas comme dans l'autre, la fenêtre de l'explorateur Dolphin s'ouvre (figure suivante).

L'explorateur de fichiers Dolphin

Son fonctionnement n'est, là encore, pas très différent de l'explorateur Windows. Après quelques minutes de découverte, vous vous serez vite adaptés !

La principale particularité de Dolphin (et de KDE en général) est qu'il faut cliquer une seule fois pour ouvrir un fichier ou un dossier. Inutile donc de double-cliquer à tout va !

Vous pouvez ouvrir plusieurs onglets (comme dans un navigateur web) en effectuant la combinaison de touches Ctrl + T. Mieux encore, vous pouvez scinder la fenêtre en deux (figure suivante) pour voir simultanément deux dossiers différents ! Pour cela, vous pouvez appuyer sur la touche F3 ou cliquer sur le bouton « Scinder » en haut dans la barre d'outils. Ainsi, vous pouvez facilement déplacer ou copier des fichiers d'un dossier à l'autre !

L'explorateur scindé

Ces particularités mises à part, n’ayez crainte, vous trouverez vite vos marques sous KDE.

En résumé
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Le tableau de bord Installez Linux dans une machine virtuelle

Installez Linux dans une machine virtuelle

L'explorateur de fichiers Dolphin Installer VirtualBox

La virtualisation est une technique de plus en plus répandue en informatique : cela consiste à faire tourner un ordinateur « virtuel » dans votre ordinateur. Imaginez : cela vous permet de lancer Linux à l'intérieur d'une fenêtre Windows ou Windows à l'intérieur d'une fenêtre Linux, voire pourquoi pas Linux dans une fenêtre Linux !

La virtualisation peut sembler assez impressionnante et complexe, mais elle est devenue accessible au grand public ces dernières années. Dans ce chapitre, nous allons apprendre à utiliser le logiciel libre Virtual Box pour installer Linux à l'intérieur de Windows.

Le gros avantage de cette technique est que Linux sera « isolé » dans la machine virtuelle : il ne risque absolument pas d'altérer le bon fonctionnement de Windows. Une technique à réserver à ceux qui souhaitent tester Linux sans aucun risque !

Dans ce chapitre, nous allons découvrir comment lancer Linux à l'intérieur d'une fenêtre Windows (figure suivante). C'est le principe de la virtualisation !

Aperçu de la virtualisation : Linux dans une fenêtre Windows !

À la fin de ce chapitre, vous aurez appris à installer Linux dans une machine virtuelle au sein de Windows. C'est une opération qui peut sembler compliquée mais qui est en fait assez simple. Son gros avantage : vous ne risquez pas d'altérer le fonctionnement de votre ordinateur en installant Linux de cette façon.

Installer VirtualBox

Installez Linux dans une machine virtuelle Créer une nouvelle machine virtuelle

Installer VirtualBox

Pour commencer, nous devons télécharger et installer un logiciel de virtualisation. Celui que je vous recommande s'appelle VirtualBox. Il a l'avantage d'être libre et gratuit, et il existe en version Windows, Linux et Mac OS X.

Rendez-vous sur le site de VirtualBox pour télécharger la dernière version correspondant à votre système d'exploitation.

Lancez le programme d'installation (figure suivante).

L'assistant d'installation de VirtualBox

L'assistant d'installation vous demande quels sont les éléments que vous souhaitez installer (figure suivante). Je vous recommande de laisser les choix par défaut (en l'occurrence, tout sera installé).

Sélection des éléments à installer

Avant de lancer l'installation, l'assistant vous prévient qu'il va devoir temporairement couper votre accès à Internet (figure suivante). En effet, VirtualBox doit établir un pont de connexion entre votre ordinateur et la machine virtuelle pour que celle-ci puisse accéder à Internet. Cela provoque une rupture temporaire de l'accès à Internet de l'ordre de quelques secondes (dans la plupart des cas ce n’est pas gênant, mais il est toujours plus agréable d’être prévenu :) ).

L'installation va temporairement couper votre accès à Internet

L'installation débute ensuite ; vous n'avez rien à faire. À la fin, un nouveau programme nommé VirtualBox est installé. Il ne vous reste plus qu'à le lancer !

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Installez Linux dans une machine virtuelle Créer une nouvelle machine virtuelle

Créer une nouvelle machine virtuelle

Installer VirtualBox Lancer la machine virtuelle

Créer une nouvelle machine virtuelle

Lors de son lancement, VirtualBox affiche un écran semblable à la figure suivante.

L'écran d'accueil de VirtualBox

Dans ce programme, vous allez créer des machines virtuelles. Ce seront des miniordinateurs qui s'exécuteront à l'intérieur de Windows. Ils consommeront donc un peu de mémoire vive et d’espace disque et utiliseront votre processeur. C'est pourquoi il est recommandé d'avoir un ordinateur assez puissant pour utiliser VirtualBox (la plupart des ordinateurs d'aujourd'hui n'auront aucun problème pour faire tourner une machine virtuelle).

L'assistant de création de machine virtuelle

Nous devons commencer par créer une nouvelle machine virtuelle. Cliquez sur le bouton « Nouvelle » en haut à gauche. L'assistant de création de machine virtuelle apparaît (figure suivante).

L'assistant de création de machine virtuelle

On vous demande dans un premier temps de lui donner un nom. Vous pouvez tout simplement l’appeler « Ubuntu ». Vous remarquerez que les champs en dessous se remplissent automatiquement pour indiquer le type de système d'exploitation qui sera installé dans la machine virtuelle (figure suivante).

Nom et type de la machine virtuelle

Vous constaterez que VirtualBox est capable de faire tourner de nombreux systèmes d'exploitation, de Windows 3.1 à Windows 7 en passant par Linux (Ubuntu, Red Hat, Debian…), Solaris, FreeBSD, etc.

Vous devez ensuite indiquer quelle quantité de mémoire vive (RAM) vous souhaitez réserver à la machine virtuelle (figure suivante). En effet, pour que celle-ci fonctionne correctement, il va lui falloir de la mémoire… comme pour tout ordinateur normal ! Il va donc falloir « donner » un peu de mémoire à la machine : je vous recommande au moins 512 Mo, voire 1 Go si possible. VirtualBox peut occuper jusqu'à 50% de votre mémoire vive. Je dispose de 3 Go, la quantité maximale que l'on me propose est donc 1,5 Go.

Quantité de mémoire vive à réserver à la machine virtuelle

Il nous reste maintenant à créer le disque dur de la machine virtuelle. VirtualBox va créer une sorte de gros fichier sur votre disque qui représentera le disque dur de la machine. Laissez l'option « Créer un nouveau disque dur » sélectionnée (figure suivante). Une nouvelle fenêtre s'ouvre alors : l'assistant de création de disque dur virtuel (figure suivante).

Création d'un nouveau disque dur
Assistant de création d'un nouveau disque dur virtuel
L'assistant de création de disque dur virtuel

L'assistant de création de disque dur virtuel vous demande quel type d'image disque vous souhaitez créer (figure suivante). Deux choix s’offrent à vous :

Choisissez le type d'image disque

Je vous invite à choisir « Image de taille variable », sauf si vous ne manquez vraiment pas de place sur votre disque. ;)

Sur l'écran suivant (figure suivante), vous devrez donner un nom au disque dur virtuel ainsi qu'une taille maximale. Je vous recommande de laisser le nom par défaut (« Ubuntu ») et d'indiquer au moins 8 Go.

Nom et taille de l'image disque

Les assistants de création sont enfin terminés, ouf ! :) Ils ne sont pas si complexes en réalité ; il y a quelques années, la création de machine virtuelle était plutôt réservée aux experts. En quelques clics, nous avons configuré la machine, qui est maintenant prête à être lancée !

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Installer VirtualBox Lancer la machine virtuelle

Lancer la machine virtuelle

Créer une nouvelle machine virtuelle Installation des additions invité

Lancer la machine virtuelle

L'écran d'accueil de VirtualBox devrait maintenant afficher une machine nommée « Ubuntu » dans la liste de gauche (figure suivante).

La machine virtuelle est prête !
Configurer le lecteur CD

Avant de lancer la machine virtuelle, vous avez besoin du CD d'installation d'Ubuntu, exactement comme si vous démarriez votre ordinateur pour y installer Linux. Deux choix s'offrent à vous.

Dans le cas où vous avez l'image ISO sur votre disque dur et où vous ne souhaitez pas graver de CD, vous devez configurer la machine virtuelle pour qu'elle utilise le fichier .iso comme CD.

Sur l’écran d’accueil d’Ubuntu, cliquez tout d’abord sur le nom de la machine virtuelle disponible dans la liste puis cliquez sur le bouton « Configuration ».

Dans la fenêtre qui s'ouvre, sélectionnez « Stockage » dans la liste de gauche puis sélectionnez la ligne « Vide » sous « Contrôleur IDE » (figure suivante).

Fenêtre de configuration de la machine virtuelle

Cliquez sur la petite icône en forme de dossier à droite. Une nouvelle fenêtre s'ouvre : le gestionnaire de médias virtuels (figure suivante).

Le gestionnaire de médias virtuels

Ne vous laissez pas décourager par cette nouvelle fenêtre, nous avons bientôt terminé. Cliquez sur le bouton « Ajouter » et indiquez où se trouve l'image ISO que vous avez téléchargée sur le site d'Ubuntu.

Il ne vous reste plus qu'à valider les fenêtres ; votre disque virtuel est prêt ! La machine peut enfin être lancée.

Premier démarrage de la machine

Pour lancer la machine, cliquez sur son nom dans la liste à gauche puis sur le bouton « Démarrer », en haut. Vous pouvez aussi double-cliquer sur le nom de la machine.

Une fenêtre représentant la machine virtuelle s’ouvre alors (figure suivante).

Lancement de la machine virtuelle

Au premier lancement, VirtualBox devrait vous afficher quelques messages d'information. Le plus important d'entre eux (figure suivante) vous indique qu'une touche spéciale (je l'appelle la « touche de secours ») vous permet de sortir de la machine virtuelle : il s'agit ici de Ctrl Droite, la touche Ctrl à droite du clavier.

VirtualBox vous informe quelle est la touche spéciale

Ubuntu se charge sous vos yeux ébahis dans la machine virtuelle (figure suivante), et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, vous voilà sur le bureau d'Ubuntu (figure suivante) !

Ubuntu se charge dans la machine virtuelle
Ubuntu est chargé !

À partir de là, vous pouvez tester Ubuntu et l'installer sans aucun risque.

Je vous invite donc à l'installer : tout se fera dans le disque virtuel (celui que nous avons créé tout à l'heure, qui est en fait un gros fichier sur votre disque dur). Vous verrez d'ailleurs à l'installation que vous disposez d'un disque dur de 8 Go, sous réserve que vous ayez défini un disque virtuel de cette taille.

Vous pouvez utiliser Ubuntu comme s'il était véritablement installé sur votre ordinateur ! Les performances sont légèrement moindres (car Windows tourne toujours en arrière-plan), mais cela est négligeable aujourd'hui, à moins que vous n'utilisiez des applications gourmandes comme les jeux.

Vous pouvez, si vous le désirez, afficher Ubuntu en plein écran. Il suffit d'effectuer la combinaison de touches Ctrl Droite + F (vous pouvez aussi aller dans le menu Machine → Passer en plein écran). Malheureusement, comme vous allez le constater, Ubuntu n’occupe pas tout votre écran. Pour y remédier, il va falloir installer les additions invité…

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Créer une nouvelle machine virtuelle Installation des additions invité

Installation des additions invité

Lancer la machine virtuelle La console, ça se mange ?

Installation des additions invité

Nous avons installé Ubuntu dans une machine virtuelle et cela fonctionne déjà très bien. Néanmoins, il est recommandé d'y installer ce que l'on appelle les additions invité. Ce sont en fait des pilotes spéciaux que l'on installe dans la machine virtuelle pour améliorer ses performances.

Ubuntu n'a pour le moment pas « conscience » qu'il s'agit d'une machine virtuelle. Il s'exécute comme il le ferait sur une vraie machine. Le rôle des additions est de modifier légèrement Ubuntu pour qu'il prenne conscience qu'il est dans une machine virtuelle, ce qui aura pour effet d’améliorer son fonctionnement.

Parmi les améliorations apportées par cette modification, on note :

Pour installer les additions, rendez-vous dans le menu Périphériques → Installer les Additions invité. Vous pouvez aussi faire la combinaison de touches Ctrl Droite + D (figure suivante).

Demander l'installation des additions
Demander l'installation des additions

Cela provoque l'insertion d'un CD virtuel dans la machine. Vous pouvez accéder au contenu du CD en ouvrant le menu Raccourcis d'Ubuntu (figure suivante). Une fenêtre affichant les fichiers du CD apparaît : double-cliquez sur autorun.sh (figure suivante). Cliquez sur « Lancer dans un terminal » lorsqu'on vous demande ce que vous souhaitez faire.

Ouvrez le CD des additions qui vient d'apparaître
Ouvrez le CD des additions qui vient d'apparaître
Lancez le programme autorun.sh
Lancez le programme autorun.sh

Vous devrez à nouveau indiquer votre mot de passe par mesure de sécurité. Une console s'ouvre et les additions s'installent dans Ubuntu. Patientez jusqu'à ce que l'on vous demande d'appuyer sur Entrée (« Return » en anglais) pour fermer la fenêtre (figure suivante).

Les additions sont installées ! Il faut alors appuyer sur Entrée et redémarrer.
Les additions sont installées ! Il faut alors appuyer sur Entrée et redémarrer.

Les additions sont installées ! Pour qu'elles soient prises en compte, vous devrez ensuite redémarrer Ubuntu.

En résumé
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Lancer la machine virtuelle La console, ça se mange ?

La console, ça se mange ?

Installation des additions invité Pourquoi avoir inventé la console ?

Tout au long de la première partie du livre, nous avons passé notre temps à découvrir en douceur Linux, son bureau et son interface graphique. Par rapport à d'autres systèmes d'exploitation comme Windows, c'est un peu dépaysant au début, mais mine de rien, on retrouve beaucoup de concepts similaires. Je pense donc que vous n'aurez plus besoin de moi pour être capables de manipuler correctement l'interface graphique.

Les choses intéressantes commencent maintenant. C'est à partir d'ici qu'un utilisateur classique de Windows met les pieds dans un environnement totalement nouveau. Vous ne pouvez pas avoir d'a priori, et il y a de fortes chances que ce soit un domaine de l'informatique que vous n'ayez jamais approché (non, non, DOS ne compte pas).

Vous n'avez pas idée de la richesse quasi-infinie offerte par la console. Personne ne peut d'ailleurs prétendre la maîtriser entièrement, c'est vous dire ! Vous aurez donc toujours quelque chose à découvrir. :-)

Pourquoi avoir inventé la console ?

La console, ça se mange ? La console, la vraie, celle qui fait peur

Pourquoi avoir inventé la console ?

Avant de vous lancer à corps perdu dans l'océan de la console, ce chapitre va vous enseigner les rudiments de survie pour éviter la noyade. Parce que bon, ce serait dommage que vous vous arrêtiez avant le meilleur moment.

Une console
Une console

On va commencer par répondre à cette question hautement fondamentale :

Mais pourquoi ont-ils inventé la console au lieu de l'interface graphique, d'abord ? C'est quand même plus pratique une interface graphique avec une souris ; c'est plus intuitif ! C'est juste pour faire pro, faire compliqué pour faire compliqué et s'assurer que l'informatique reste seulement à la portée de quelques initiés ? Pourquoi ne pas avoir supprimé la console ? C'est archaïque ! (ce sont les questions que vous devez vous poser, je me trompe ?)

Que nenni ! Il y a une explication à tout ; voici une réponse point par point.

Pourquoi avoir inventé la console d'abord, au lieu de l'interface graphique ?

Pour ça, je vous ai mis la puce à l'oreille dès le premier chapitre. La réponse est : parce qu'on n'avait de toute façon pas le choix ! Les débuts de l'informatique et de la console remontent aux débuts des années 70, à une époque où un écran 2 couleurs était un luxe inimaginable et où la puissance de calcul de ces ordinateurs était cent fois plus faible que celle de la calculatrice Casio de ma petite sœur. Bref, vous voyez le genre.
On ne dirait pas comme ça, mais gérer une interface graphique avec plusieurs couleurs ainsi qu'une souris et un certain nombre de fonctionnalités avancées qui vous paraissent aujourd'hui « normales », ça demande de la puissance ! La console était donc à cette époque la seule façon d'utiliser un ordinateur.

L'interface graphique avec la souris, c'est quand même plus intuitif !

Alors là, tout à fait d'accord avec vous. On dira ce qu'on voudra, mais la console n'est PAS intuitive. Quand on débute en informatique, il est de loin plus simple d'appréhender l'interface graphique. En revanche, je suis aujourd'hui persuadé que l'interface graphique de Linux (que ce soit KDE, Unity ou une autre) est aussi intuitive que celle de Windows et de Mac OS. Ça n'a pas toujours été forcément le cas, mais un débutant total en informatique n'aura pas plus de mal à appréhender l'interface graphique de Linux que celle de Windows ; ça, j'en suis totalement convaincu.

Est-ce que c'est juste pour faire pro, inutilement compliqué ?

Les commandes de la console vont peut-être vous sembler être du chinois les premiers temps, et vous allez vous demander à coup sûr si cet amas de lettres vide de sens n'est pas là juste pour faire en sorte que le moins de monde possible puisse utiliser la console (sous-entendu : « Seuls les programmeurs qui ont inventé la console devraient pouvoir l'utiliser. »). Ça, par contre, c'est totalement faux. Tout a été minutieusement pensé, et ce dès les années 60.

Pourquoi ne pas avoir supprimé la console ? C'est archaïque !

Depuis l'invention de l'interface graphique, on pourrait se demander pourquoi on n'a pas supprimé la console (sous-entendu : « Elle ne sert plus à rien »). C'est là que beaucoup se trompent complètement : on met un peu de temps à s'y faire, mais quand on sait s'en servir, on va beaucoup plus vite avec la console qu'avec l'interface graphique. C'est même pire en fait : vous vous rendrez compte à un moment qu'il y a des choses que seule la console peut faire et qu'il serait de toute façon vraiment inutile de recourir à une interface graphique pour les effectuer.

Un exemple ? En mode graphique, allez dans un répertoire qui contient beaucoup de fichiers en tout genre : des fichiers texte, des images, des vidéos… Vous voudriez savoir combien il y a d'images JPEG dans ce dossier : pas facile hein ? :-D
En console, en assemblant quelques commandes, on peut obtenir ce résultat sans problème !

ls -l | grep jpg | wc -l
510

La première ligne est la commande que j'ai tapée, la seconde le résultat. Il y avait donc 510 images JPEG dans le dossier, et on a obtenu le résultat en moins d'une seconde !
On peut même faire encore plus fort et enregistrer directement ce nombre dans un fichier texte :

ls -l | grep jpg | wc -l > nb_jpg.txt

… et on peut aussi envoyer le fichier nb_jpg.txt sur Internet par FTP ou à un ami par e-mail, le tout en une ligne !
La console n'est donc pas morte et n'a pas du tout prévu de l'être !

La plupart des commandes de la console de Linux sont des « copies » d'Unix, ce vieil OS dont je vous ai parlé au tout début, ancêtre parmi les ancêtres. N'allez pas croire que les programmes d'Unix ont été copiés ou « piratés » par Linux ; c'est juste que leur mode d'emploi est le même. Les programmes ont été réécrits par un groupement de programmeurs issus de ce qu'on appelle le projet GNU.
Ce projet a fusionné au bout de quelque temps avec le cœur du système d'exploitation Linux pour donner au final GNU/Linux, qu'on écrit en pratique juste « Linux » car c'est plus court. Mais tout ça, je vous l'ai déjà dit dans le premier chapitre.

L'avantage ? Les commandes n'ont pas bougé et ne bougent pas depuis l'époque d'Unix (soit depuis les années 60). Ce sont les mêmes. Quelqu'un qui utilisait Unix dans les années 60 est capable de se débrouiller avec un Linux d'aujourd'hui. Et il y a fort à parier que ce sera pareil pour les nombreuses années à venir. Vous avez donc juste à apprendre à vous en servir une fois. O.K., il y aura du boulot, mais après ce sera quelque chose qui pourra vous servir toute votre vie !

Ouvrir une console sous MAC OS X
Ouvrir une console sous MAC OS X
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La console, ça se mange ? La console, la vraie, celle qui fait peur

La console, la vraie, celle qui fait peur

Pourquoi avoir inventé la console ? La console en mode graphique

La console, la vraie, celle qui fait peur

Bien : il s'agit maintenant de savoir comment approcher la Bête. La question est donc : comment accède-t-on à la console dans son beau Linux depuis son KDE / Unity / XFCE / insérez le nom de votre gestionnaire de bureau ici ?

Les moyens sont variés, très variés. Il y a donc le choix, un peu comme partout sous Linux me direz-vous.

Nous allons commencer par la solution la plus « basique » et que vous utiliserez probablement le moins souvent. Elle vous permet d'accéder à la vraie console (si tant est qu'il y ait une « vraie » console) en pressant une combinaison de touches.

Je vais supposer que vous vous êtes connectés, c'est-à-dire que vous avez entré votre login et votre mot de passe. Vous êtes donc sur votre gestionnaire de bureau, ici Unity (figure suivante).

Gestionnaire de bureau Unity
Gestionnaire de bureau Unity

Vous trouvez qu'il y a trop de couleurs ? Que ça manque de mots compliqués ?
Pas de problème ! Voici les raccourcis à connaître pour accéder à la console :

Pour tester, tapez Ctrl + Alt + F1.
Votre écran va peut-être clignoter quelques instants ; ne paniquez pas. Vous allez ensuite entrer en mode console plein écran (figure suivante).

Mode console plein écran – C'est beau, hein ?
Mode console plein écran – C'est beau, hein ?
Le login

Vous ne pouvez pas utiliser tout de suite la console : il faut d'abord vous logger. C'est ce que vous demande la dernière ligne :

mateo21-desktop login:

mateo21-desktop : c'est le nom que vous avez donné à votre ordinateur lors de l'installation. Votre ordinateur se présente et vous rappelle où vous êtes, en quelque sorte.
Ça a l'air inutile comme ça, mais avec Linux on peut se connecter à un autre PC facilement en console (on en parlera plus loin), et parfois on ne sait plus si on est dans la console de son PC ou dans celle d'un autre.

Bon, entrez votre login ; dans mon cas c'est mateo21.

On vous demande ensuite votre mot de passe :

Password:

Là, vous rentrez votre mot de passe. Dans mon cas c'est ooops euh… j'ai rien dit.

Ne soyez pas étonnés si les lettres que vous tapez n'apparaissent pas. En fait, il n'y a même pas d'étoiles qui s'affichent à l'écran. Cela permet d'éviter qu'une personne derrière vous compte le nombre de caractères de votre mot de passe (euh oui, sous Linux on est un peu parano).

Si tout va bien, vous devriez voir l'écran de la figure suivante.

Mode console après connexion
Mode console après connexion

La console devrait afficher en bas une ligne similaire à celle-ci :

mateo21@mateo21-desktop:~$ _

C'est bon, vous y êtes. :-)

Les différentes consoles

Sous toute machine Linux, il y a donc non pas une mais six consoles qui fonctionnent en simultané (d'où les six raccourcis différents de Ctrl + Alt + F1 à Ctrl + Alt + F6).

Vous pouvez savoir dans quel terminal vous êtes lors du chargement : il est en effet marqué « tty1 » si vous êtes sur le terminal n°1. Regardez de plus près mon image (figure suivante).

Console « tty1 »
Console « tty1 »

L'information est un peu cachée mais elle est là.
Au pire, vous changez de terminal jusqu'à retrouver celui sur lequel vous êtes ; dès que vous en avez marre, vous pouvez retourner au mode graphique avec Ctrl + Alt + F7.

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Pourquoi avoir inventé la console ? La console en mode graphique

La console en mode graphique

La console, la vraie, celle qui fait peur L'accès à distance en SSH avec PuTTY

La console en mode graphique

Bon ! La console en plein écran, c'est bien joli mais pas franchement folichon. Je voulais vous montrer ça parce que c'est la vieille technique qui marche partout, même quand il n'y a pas d'interface graphique installée (c'est le cas sur la plupart des serveurs tournant sous Linux, par exemple).

Mais dans le cas qui nous intéresse, c'est-à-dire le vôtre, il y a bien mieux, croyez-moi. Même les plus fous de Linux préfèrent ouvrir une console dans le mode graphique. Les raisons sont multiples :

Je vous conseille donc vivement d'utiliser autant que possible cette console en mode graphique, notamment tout au long de la lecture de ce livre. C'est juste plus confortable.

Comment accéder à la console en mode graphique ? Tout dépend de votre gestionnaire de bureau. Chacun propose un programme de console différent (mais tous se valent, globalement).

Sous KDE

Pour KDE, il suffit de rechercher "Konsole" dans le lanceur (figure suivante).

La console de KDE
La console de KDE

La console de KDE est visible sur la figure suivante.

Console de KDE
Console de KDE

Vous pouvez vous amuser à changer la couleur de fond ou à insérer une image à la place : vous trouverez ça dans les menus.

Sous Unity

Si vous êtes sous Unity, rendez-vous dans le lanceur et recherchez "Terminal" (figure suivante).

Lancer le Terminal sous Unity
Lancer le Terminal sous Unity

Voyez la console de Unity sur la figure suivante.

Terminal de Unity
Terminal de Unity
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La console, la vraie, celle qui fait peur L'accès à distance en SSH avec PuTTY

L'accès à distance en SSH avec PuTTY

La console en mode graphique Entrer une commande

L'accès à distance en SSH avec PuTTY

Une des grosses forces de la console, c'est d'être accessible à distance par Internet. Il suffit que votre machine soit connectée au réseau pour que vous puissiez vous logger de n'importe quel ordinateur dans le monde et faire comme si vous étiez chez vous !
Ça peut être pratique pour une foule de choses, comme surveiller l'état d'un téléchargement un peu long, lancer l'exécution d'un programme pour qu'il soit prêt lorsque vous serez rentrés chez vous… mais surtout, c'est comme ça que l'on administre un serveur sous Linux.

Un serveur est – pour faire simple – un ordinateur tout le temps connecté à Internet. Il permet d'offrir des services divers et variés aux internautes. Par exemple, il y a des serveurs web dont le rôle est de… distribuer des pages web.
La grande majorité des serveurs tourne sous Linux. Lorsque vous allez sur un site, il y a de très fortes chances pour que ce soit un serveur Linux qui vous réponde. Les serveurs Windows existent aussi, mais ils sont plus rares et on apprécie en général la stabilité de Linux ainsi que la possibilité de l'administrer à distance en ligne de commande.

On aura l'occasion de reparler de serveurs Linux plus tard (c'est un vaste sujet), mais je souhaite déjà vous montrer rapidement comment on fait pour se connecter à distance.

Telnet et SSH

Pour communiquer entre votre ordinateur et le serveur, il faut un protocole. C'est un ensemble de règles pour que deux ordinateurs puissent discuter entre eux… un peu comme si deux personnes devaient parler la même langue pour avoir une conversation.

Il existe des tonnes et des tonnes de protocoles pour communiquer par Internet, mais pour ce qui est d'accéder à la ligne de commande à distance, c'est-à-dire à la console, il y en a deux principaux.

Vous l'aurez compris, vous entendrez donc davantage parler de SSH que d'autre chose.

PuTTY

Pour accéder à distance à un ordinateur sous Linux connecté à Internet, vous avez besoin d'un programme spécial capable de restituer la ligne de commande à distance. Ce qui est bien, c'est que vous n'avez pas forcément besoin d'être sous Linux pour vous connecter à un autre ordinateur utilisant cet OS ; on peut très bien le faire depuis Windows, et c'est d'ailleurs la procédure que je vais vous montrer ici.

Il existe plusieurs programmes capables de se connecter en SSH à un serveur Linux. Le plus célèbre sous Windows est sûrement PuTTY : il est gratuit, léger et ne nécessite même pas d'installation (juste un exécutable à lancer).

Pour le télécharger, allez sur le site web du logiciel. Rendez-vous sur la page « Download » et cliquez sur « putty.exe ».

Lorsque vous le lancez, la fenêtre de configuration s'affiche (figure suivante).

Fenêtre de configuration de PuTTY

Il y a beaucoup de pages d'options, comme le montre la section à gauche de la fenêtre. Dans la majeure partie des cas, vous n'aurez pas besoin d'y aller, heureusement.
Seule la première page est en fait vraiment importante : vous devez indiquer en haut dans le champ Host Name le nom d'hôte du serveur (dans mon cas bart.siteduzero.com) ou encore l'adresse IP de l'ordinateur, ce qui marche aussi bien (c'est juste plus difficile à retenir). Vérifiez que le type de connexion sélectionné en dessous est bien SSH, puis cliquez sur le bouton Open tout en bas.

Après avoir cliqué sur Open, une fenêtre vous demandera lors de la première connexion au serveur si vous voulez stocker l'empreinte de ce dernier. C'est une sécurité pour vérifier que le serveur n'a pas changé depuis la dernière connexion et donc pour éviter que quelqu'un se fasse passer pour le serveur auquel vous avez l'habitude de vous connecter (le monde des pirates est sans pitié !).
Par la suite, on ne vous embêtera normalement plus jamais avec cette fenêtre.

La fenêtre principale de PuTTY s'affiche alors (figure suivante).

Fenêtre principale de PuTTY

Voilà, vous n'avez plus qu'à vous connecter.
Indiquez votre login (par exemple mateo21), puis tapez Entrée.
On vous demande ensuite votre mot de passe ; tapez-le puis faites Entrée.

Si le login et le mot de passe sont bons, vous avez accès à la console du serveur sous Linux comme si vous étiez devant (figure suivante) !

Console distante sur le serveur

Dans l'immédiat, vous ne devriez pas avoir à vous connecter à votre ordinateur à distance en utilisant SSH. Tout ce qu'on va faire sera plutôt effectué en local, c'est-à-dire directement sur votre machine. On utilisera la méthode décrite plus haut, à savoir la console en mode graphique.

Au moins, vous savez désormais qu'il est aussi possible de communiquer à distance. Nous reparlerons plus en détails du protocole SSH plus loin dans ce livre, lorsque nous nous intéresserons à l'administration de serveurs.

En résumé
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La console en mode graphique Entrer une commande

Entrer une commande

L'accès à distance en SSH avec PuTTY L'invite de commandes

Chersamis, le grand jour est enfin arrivé ! Vous allez rentrer votre première commande en console !
Ça va, pas trop stressés ?

Je vous rassure, nous allons commencer par des choses très simples pour nous familiariser avec la console. Nous allons vraiment voir le B.A.-BA, le guide de survie élémentaire en quelque sorte.

L'invite de commandes

Entrer une commande Commandes et paramètres

L'invite de commandes

Je suppose à partir de maintenant que vous avez ouvert une console. Si vous ne savez pas faire, c'est que vous n'avez pas lu le chapitre précédent.
Le mieux, comme je vous l'ai dit, est d'ouvrir une console dans le mode graphique. Le programme Konsole sous KDE ou Terminal sous Unity fera donc très bien l'affaire (figure suivante).

Terminal de Unity
Terminal de Unity

À partir de maintenant, je vais vous présenter le texte affiché en console dans des encadrés comme celui-ci :

mateo21@mateo21-desktop:~$

Ça, c'est ce que vous voyez à l'écran. Vous n'avez encore rien écrit, mais l'ordinateur vous dit bonjour à sa manière (bon, O.K., j'avoue que c'est une façon très spéciale de dire bonjour).

Ce que vous voyez là est ce qu'on appelle l'invite de commandes. C'est un message qui vous invite à rentrer une commande en vous donnant par la même occasion une foule d'informations. Cette invite s'affiche avant chaque commande que vous tapez.

Bien : décortiquons cette invite de commandes parce qu'elle est très intéressante.

Comme vous le voyez, une fois qu'on parle la même langue que l'invite de commandes, on comprend ce qu'elle veut dire !
« Bonjour et bienvenue, vous êtes mateo21 sur la machine mateo21-desktop. Vous vous trouvez actuellement dans votre dossier home et possédez des droits utilisateur limités. La température extérieure est de. »

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Entrer une commande Commandes et paramètres

Commandes et paramètres

L'invite de commandes Retrouver une commande

Commandes et paramètres

On travaille dans la console en tapant ce qu'on appelle des commandes. Ces dernières étant nombreuses, vous ne pourrez jamais toutes les connaître… et ce n'est pas le but : le but, c'est que vous sachiez vous servir par cœur de la plupart des commandes « courantes » et, pour les moins courantes, que vous soyez capables d'apprendre à vous en servir en lisant leur manuel d'utilisation.

Le manuel d'utilisation est la véritable bible de tous les linuxiens. Vous verrez rapidement qu'ils ne jurent que par ça. Pourquoi ? Parce que c'est tout simplement un outil de référence, là où l'on peut trouver la réponse à TOUTES ses questions pour peu qu'on sache lire le manuel et qu'on prenne la peine de le faire. Un chapitre entier vous apprendra à lire le manuel : c'est vraiment très important.

Une commande simple

Bon : trève de bavardages, on va rentrer une commande ! Par exemple, tapez date puis appuyez sur la touche Entrée du clavier.
Le résultat devrait ressembler à cela :

mateo21@mateo21-desktop:~$ date
lundi 20 septembre 2010, 15:39:51 (UTC+0200)

La première ligne contient l'invite de commandes suivie de la commande que j'ai tapée.
La seconde ligne est la réponse de l'ordinateur à cette commande.

Je suppose que vous avez deviné comme des grands ce que l'on vient de faire : on a demandé quelles étaient la date et l'heure !

Vous en voulez encore ? O.K., alors essayons une toute autre commande : tapez ls. C'est l'abréviation de « list », qui signifie « lister les fichiers et dossiers du répertoire actuel ».

mateo21@mateo21-desktop:~$ ls
Desktop Examples Images

Cela signifie que le répertoire actuel est constitué de trois dossiers : Desktop, Examples et Images. En général, le système colore les éléments pour que l'on puisse distinguer facilement les dossiers des fichiers.
Si vous n'avez aucune réponse, c'est que vous êtes dans un dossier qui ne contient ni fichier ni dossier.

Voilà, c'est aussi simple que cela. Une commande est constituée d'un mot et ne contient aucun espace. Dans des cas très simples comme ceux que l'on vient de voir, il suffit juste de taper la commande pour avoir une réponse ; mais dans la quasi-totalité des cas on peut (et parfois on DOIT) rentrer des options, qu'on appelle paramètres.

Les paramètres

Les paramètres sont des options que l'on écrit à la suite de la commande. La commande et les paramètres sont séparés par un espace, comme ceci :

mateo21@mateo21-desktop:~$ commande parametres

Les paramètres peuvent eux-mêmes contenir des espaces, des lettres, des chiffres… un peu de tout, en fait. Il n'y a pas de règle véritable sur la forme des paramètres, mais heureusement les programmeurs ont adopté une sorte de « convention » pour que l'on puisse reconnaître les différents types de paramètres.

Les paramètres courts (une lettre)

Les paramètres les plus courants sont constitués d'une seule lettre précédée d'un tiret. Par exemple :

commande -d

Si on doit donner plusieurs paramètres, on peut faire comme ceci :

commande -d -a -U -h

Ou, plus court :

commande -daUh

Faisons un essai avec la commande ls et rajoutons-lui le paramètre « a » (en minuscule) :

mateo21@mateo21-desktop:~$ ls -a
.              .gconfd            .mozilla-thunderbird
..             .gimp-2.2          .nautilus
.bash_history  .gksu.lock         .profile
.bash_logout   .gnome             .recently-used
.bashrc        .gnome2            .recently-used.xbel
.config        .gnome2_private    .ssh
Desktop        .gstreamer-0.10    .sudo_as_admin_successful
.dmrc          .gtkrc-1.2-gnome2  .themes
.esd_auth      .ICEauthority      .thumbnails
.evolution     .icons             .Trash
Examples       .lesshst           tutos
.face          .local             .update-manager-core
.fontconfig    .macromedia        .update-notifier
.gaim          .metacity          .Xauthority
.gconf         .mozilla           .xsession-errors

Cela affiche tout le contenu du dossier, même les fichiers cachés.
Un « fichier caché » sous Linux est un fichier qui commence par un point. Normalement, si vous vous trouvez dans votre répertoire home, vous devriez avoir une bonne flopée de fichiers cachés. Ce sont en général des fichiers de configuration de programmes.

Les paramètres longs (plusieurs lettres)

Les paramètres constitués de plusieurs lettres sont précédés de deux tirets, comme ceci :

commande --parametre

Cette fois, pas le choix : si vous voulez mettre plusieurs paramètres longs, il faudra ajouter un espace entre chacun d'eux :

commande --parametre1 --parametre2

On peut aussi combiner les paramètres longs et les paramètres courts dans une commande :

commande -daUh --autreparametre

Testons cela sur la commande ls avec le paramètre --all, qui signifie « tout » en anglais :

mateo21@mateo21-desktop:~$ ls --all
.              .gconfd            .mozilla-thunderbird
..             .gimp-2.2          .nautilus
.bash_history  .gksu.lock         .profile
.bash_logout   .gnome             .recently-used
.bashrc        .gnome2            .recently-used.xbel
.config        .gnome2_private    .ssh
Desktop        .gstreamer-0.10    .sudo_as_admin_successful
.dmrc          .gtkrc-1.2-gnome2  .themes
.esd_auth      .ICEauthority      .thumbnails
.evolution     .icons             .Trash
Examples       .lesshst           tutos
.face          .local             .update-manager-core
.fontconfig    .macromedia        .update-notifier
.gaim          .metacity          .Xauthority
.gconf         .mozilla           .xsession-errors

Comme vous le voyez, --all est un synonyme de -a. Ceci illustre ce que je vous disais à l'instant, comme quoi parfois une commande propose deux façons d'utiliser un paramètre : une courte et une longue.

Les valeurs des paramètres

Certains paramètres nécessitent que vous les complétiez avec une valeur. Cela fonctionne différemment selon que vous travaillez avec un paramètre long ou avec un paramètre court.

Avec un paramètre court :

commande -p 14

… cela indique que l'on associe la valeur 14 au paramètre p. Avec ce genre de technique, on peut par exemple faire comprendre à l'ordinateur : « Je veux voir la liste de tous les fichiers de plus de 14 Mo ».

Si c'est un paramètre long, on fait en général comme ceci :

commande --parametre=14

Le résultat sera le même, il est juste plus lisible mais aussi plus long à écrire.

Les autres paramètres

Je vous l'ai dit : il n'y a pas de règle absolue au niveau des paramètres et vous en rencontrerez sûrement qui fonctionnent différemment. Heureusement, les « conventions » que je viens de vous donner sont valables dans la grande majorité des cas, ce qui devrait vous permettre de vous repérer.

Certains paramètres sont donc un peu différents et dépendent vraiment des commandes. Par exemple avec ls, si on ajoute le nom d'un dossier (ou sous-dossier), cela affichera le contenu de ce dossier au lieu du contenu du dossier courant :

mateo21@mateo21-desktop:~$ ls Examples
Experience ubuntu.ogg   logo-Ubuntu.png           oo-payment-schedule.ods
fables_01_01_aesop.spx  oo-about-these-files.odt  oo-presenting-kubuntu.odp
gimp-ubuntu-splash.xcf  oo-about-ubuntu-ru.rtf    oo-presenting-ubuntu.odp
kubuntu-leaflet.png     oo-cd-cover.odg           oo-trig.xls
logo-Edubuntu.png       oo-derivatives.doc        oo-welcome.odt
logo-Kubuntu.png        oo-maxwell.odt            ubuntu Sax.ogg
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L'invite de commandes Retrouver une commande

Retrouver une commande

Commandes et paramètres Quelques raccourcis clavier pratiques

Retrouver une commande

Linux propose tellement de commandes différentes qu'il est facile de s'y perdre et d'en oublier une. Personnellement, ça m'arrive très régulièrement, mais ce n'est heureusement pas un drame. En effet, Linux vous propose toute une série de façons de retrouver une commande que vous avez oubliée.

Autocomplétion de commande

Le premier « truc » à connaître, c'est l'autocomplétion de commande. Prenons la commande date par exemple : vous êtes un peu tête en l'air et vous ne savez plus comment elle s'écrit. Par contre, vous êtes sûrs des premières lettres de la commande.

Lister les commandes correspondantes

Tapez juste « da » dans la console, puis tapez deux fois sur la touche Tabulation située à gauche de votre clavier. Le résultat sera le suivant :

mateo21@mateo21-desktop:~$ da
dash date
mateo21@mateo21-desktop:~$ da

En tapant deux fois sur Tabulation, vous avez demandé à l'ordinateur la liste des commandes qui commencent par « da ». On vous a répondu « dash » et « date ». Il y a donc deux commandes qui commencent par « da », et vous venez de retrouver celle que vous cherchiez, c'est-à-dire « date ».

Bien sympathique, l'ordinateur a réécrit l'invite de commandes en dessous ainsi que le début de la commande que vous aviez tapée. Vous n'avez plus qu'à compléter avec les lettres « te » qui manquent et à taper Entrée, et ce sera bon. :-)

L'autocomplétion

Plus sympa encore, s'il n'y a qu'un seul résultat correspondant à votre recherche, l'ordinateur complètera avec les lettres qui manquent et vous n'aurez plus qu'à taper sur Entrée !
Par exemple, il n'y a qu'une commande qui commence par « dat ». Tapez donc dat dans la console, puis appuyez une seule fois sur Tabulation. La commande se complète comme par magie.

Trop de commaaaandes !

Parfois, il y a trop de commandes correspondant à votre recherche. Faites un essai un peu brutal : ne rentrez aucun début de commande et faites deux fois Tab (Tabulation). Cela demande de faire la liste de toutes les commandes disponibles sur votre ordinateur.

mateo21@mateo21-desktop:~$ 
Display all 2173 possibilities? (y or n)

Sauvage, n'est-ce pas ?
Il y a 2 173 commandes disponibles sur mon ordinateur. Plus j'installerai de programmes, plus j'aurai de commandes utilisables. N'espérez donc pas toutes les connaître, de nouveaux programmes sortent tous les jours.

À cette question, vous pouvez répondre « y » (yes) et la liste s'affichera page par page. Quelques raccourcis à connaître quand une liste s'affiche page par page :

Si vous répondez « n » (no), il ne se passera rien ; c'est dans le cas où vous vous diriez « Ouh là, 2 173 possibilités : autant chercher une aiguille dans une botte de foin… je vais peut-être affiner ma recherche ».

L'historique des commandes

On a très souvent besoin de retrouver une commande que l'on a tapée il y a cinq minutes (ou même cinq secondes). Parfois c'est parce qu'on a oublié la commande, mais c'est souvent aussi parce qu'on a comme moi un énooorme poil dans la main et qu'on a vraiment la flemme de réécrire nous-mêmes la commande en entier.

Ce raccourci vaut de l'or : appuyez sur la flèche directionnelle Haut (figure suivante) ; vous verrez apparaître la dernière commande que vous avez tapée.
Si vous appuyez de nouveau sur la flèche directionnelle Haut, vous verrez l'avant-dernière commande, puis l'avant-avant-dernière, etc.

Flèche directionelle Haut
Flèche directionelle Haut

Si vous appuyez sur la flèche directionnelle Bas (figure suivante), vous reviendrez aux commandes les plus récentes.

Flèche directionelle Bas
Flèche directionelle Bas

C'est ainsi que je peux successivement retrouver les commandes que je viens de taper, dans l'ordre inverse :

Si vous voulez « remonter » très loin en arrière dans l'historique de vos commandes, pas la peine de taper cent fois sur la flèche directionnelle Haut comme des forcenés.
Il existe la commande history qui vous rappelle l'historique des commandes :

152  date
153  ls
154  ls -a
155  ls --all
156  history

La dernière commande tapée sera toujours history, forcément.
Vous remarquerez que les commandes sont numérotées : ainsi, on peut savoir que date est la 152ème commande que j'ai tapée dans le terminal.

Ctrl + R : rechercher une commande tapée avec quelques lettres

Dans le cas où la flèche directionnelle Haut et la commande history ne suffiraient pas à retrouver une vieille commande que vous avez tapée, il y a un raccourci super utile : Ctrl + R. Appuyez donc sur les touches Ctrl et R en même temps et l'ordinateur se mettra en mode « recherche d'une commande tapée » (« R » comme Recherche).

Là, vous pouvez taper n'importe quelle suite de lettres correspondant à une vieille commande. Par exemple, faites Ctrl + R puis tapez « all ». Linux retrouve la commande ls --all qui contenait justement le mot « all ». Vous n'avez plus qu'à taper Entrée pour relancer la commande ! :-)

(reverse-i-search)`all': ls --all

Si ce n'est pas la commande que vous cherchiez, appuyez à nouveau sur Ctrl + R pour remonter dans la liste des commandes contenant « all ».

Ça a peut-être l'air bête sur une commande comme ça, mais certaines sont vraiment très longues et c'est un vrai bonheur de ne pas avoir à les réécrire en entier !

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Commandes et paramètres Quelques raccourcis clavier pratiques

Quelques raccourcis clavier pratiques

Retrouver une commande La structure des dossiers et fichiers

Quelques raccourcis clavier pratiques

On ne dirait pas comme ça, mais la console de Linux propose une quantité incroyable de raccourcis clavier. Ce sont des raccourcis qu'on ne peut pas deviner, qu'on a un peu de mal à retenir au début, mais quand on les connaît… waouh ! On devient un peu comme Neo dans Matrix en fait, on va très vite.

Ces raccourcis ne sont pas intuitifs, mais ça vaut vraiment le coup de les retenir. Les premiers temps vous reviendrez certainement souvent ici pour les consulter (et encore, si vous vous faites un petit pense-bête, ça ne devrait pas arriver), mais petit à petit vous les connaîtrez par cœur !

Commençons par quelques raccourcis généraux qu'il vous faut connaître.

Image utilisateur

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Image utilisateur
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Les raccourcis suivants sont utiles lorsque vous êtes en train d'écrire une longue commande.

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Nous allons arrêter là la liste pour le moment. Ça vous fait déjà pas mal de choses à retenir.
Il existe en fait beaucoup d'autres raccourcis clavier, mais je vous les montrerai au fur et à mesure, quand nous en aurons besoin.

Même si c'est un peu fastidieux, je vous conseille de vous entraîner à les retenir par cœur. Vous serez vraiment beaucoup plus efficaces lorsque vous les connaîtrez !

En résumé
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Retrouver une commande La structure des dossiers et fichiers

La structure des dossiers et fichiers

Quelques raccourcis clavier pratiques Organisation des dossiers

Ahhh, les fichiers sous Linux, tout un programme.
Vous croyez savoir ce que sont les fichiers et dossiers ? Vous croyez que votre disque dur s'appelle C: ? Que le lecteur CD c'est D: ou peut-être E: ?

Les choses ne fonctionnent pas du tout de la même manière sous Linux et sous Windows. Or, savoir comment se déplacer de dossier en dossier et savoir lister les fichiers, c'est quand même sacrément important ! C'est pour cela que nous allons voir ensemble le fonctionnement des fichiers sous Linux dès maintenant.

Organisation des dossiers

La structure des dossiers et fichiers pwd & which : où… où suis-je ?

Organisation des dossiers

Le système qui gère les fichiers sous Linux est un peu déroutant au début, surtout quand on est habitué à celui de Windows. En effet, ici vous ne trouverez pas de C:\, D:\ ou que sais-je encore. Les fichiers sont organisés d'une manière complètement différente.

Au lieu de séparer chaque disque dur, lecteur CD, lecteur de disquettes, lecteur de carte mémoire… Linux place en gros tout au même endroit.

Mais comment on fait pour savoir si le dossier dans lequel on est appartient au premier disque dur, au second disque dur, au lecteur CD… ? C'est le bazar, non ?

C'est ce qu'on pourrait croire au premier abord, mais en fait c'est juste une autre façon de penser la chose. ;-)

Deux types de fichiers

Pour faire simple, il existe deux grands types de fichiers sous Linux :

La racine

Dans un système de fichiers, il y a toujours ce qu'on appelle une racine, c'est-à-dire un « gros dossier de base qui contient tous les autres dossiers et fichiers ».

Sous Windows, il y a en fait plusieurs racines. C:\ est la racine de votre disque dur, D:\ est la racine de votre lecteur CD (par exemple).
Sous Linux, il n'y a qu'une et une seule racine : « / ». Comme vous le voyez, il n'y a pas de lettre de lecteur car justement, Linux ne donne pas de nom aux lecteurs comme le fait Windows. Il dit juste « La base, c'est / ».

Architecture des dossiers

Sous Windows, un dossier peut être représenté de la manière suivante : C:\Program Files\Winzip. On dit que Winzip est un sous-dossier du dossier Program Files, lui-même situé à la racine.
Vous noterez que c'est l'antislash \ (aussi appelé backslash) qui sert de séparateur aux noms de dossiers.

Sous Linux, c'est au contraire le / qui sert de séparateur.
Comme je vous l'ai dit, il n'y a pas de C: sous Linux, la racine (le début) s'appelant juste /.

Le dossier de notre superprogramme ressemblerait plutôt à quelque chose comme cela : /usr/bin/. On dit que bin est un sous-dossier du dossier usr, lui-même situé à la racine.

Les dossiers de la racine

Sous Windows, on a l'habitude de trouver souvent les mêmes dossiers à la racine : Documents and Settings, Program Files, Windows
Sous Linux, vous vous en doutez, les dossiers sont complètement différents. Et l'on ne risque pas de trouver de dossier qui s'appelle Windows !

Je vais vous faire ici la liste des dossiers les plus courants que l'on retrouve à chaque fois à la racine de Linux. La description de chaque dossier sera rapide, mais c'est juste pour que vous puissiez vous repérer au début. ;-)

Cette liste de dossiers est en fait présente sur tous les OS de type Unix, et pas seulement sous Linux.
Encore une fois, ne retenez pas tout ça. C'est juste pour vous donner une idée de ce que contiennent les dossiers à la racine de Linux, car je sais que c'est une question qu'on se pose souvent quand on débute.

Schéma résumé de l'architecture

Pour que vous vous y repériez correctement, sachez qu'on peut présenter l'organisation des dossiers de Linux comme le suggère la figure suivante.

Organisation des dossiers de Linux
Organisation des dossiers de Linux

La racine tout en haut est / ; elle contient plusieurs dossiers, qui contiennent chacun eux-mêmes plusieurs dossiers, qui contiennent des dossiers et fichiers, etc.

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La structure des dossiers et fichiers pwd & which : où… où suis-je ?

pwd & which : où… où suis-je ?

Organisation des dossiers ls : lister les fichiers et dossiers

pwd & which : où… où suis-je ?

Le nombre de dossiers et de fichiers présents après l'installation d'Ubuntu est tellement grand qu'il serait facile de s'y perdre. Un grand nombre de programmes sont en effet préinstallés pour que vous puissiez profiter rapidement des possibilités de Linux.
Ne comptez donc pas sur moi pour vous faire la liste complète des dossiers et fichiers que vous possédez, ce n'est pas réaliste.

En revanche, je vais vous apprendre maintenant à vous repérer dans l'arborescence des dossiers. Vous saurez alors à tout moment où vous êtes sur votre disque. C'est un peu comme avoir une carte routière, en quelque sorte !

pwd : afficher le dossier actuel

Lorsque vous ouvrez la console pour la première fois, Linux vous place dans votre dossier personnel, votre home. En l'occurrence dans mon cas, le dossier dans lequel je serai placé sera /home/mateo21.

Normalement, l'invite de commandes vous indique le nom du dossier dans lequel vous vous trouvez :

mateo21@mateo21-desktop:~$

Si vous vous souvenez bien, le nom du dossier est situé entre le « : » et le « $ ». Donc ici, on se trouve dans le dossier « ~ ».

Cette indication de l'invite de commandes est pratique mais il faut savoir qu'il y a un autre moyen de connaître le nom du dossier actuel. C'est la commande pwd.
pwd est l'abréviation de « Print Working Directory », c'est-à-dire « Afficher le dossier actuel ».

C'est une commande très simple qui ne prend aucun paramètre (on commence doucement, hein !), vous pouvez la tester :

mateo21@mateo21-desktop:~$ pwd
/home/mateo21

Cela confirme bien ce que je vous disais : je me trouve en ce moment dans le dossier /home/mateo21 (figure suivante).

Dossier /home/mateo21
Dossier /home/mateo21

À tout moment, si vous vous sentez perdus dans les méandres des dossiers, souvenez-vous de la commande pwd, elle vous dira où vous êtes ! ;-)

which : connaître l'emplacement d'une commande

Même si cette commande ne nous est pas indispensable, j'ai pensé que c'était une bonne idée de vous la montrer dès le début afin que vous puissiez vous familiariser un peu plus encore avec le système de fichiers de Linux.

Alors, que fait cette commande ? Elle vous permet de localiser la position du programme correspondant à une commande.
Je m'explique : chaque commande sous Linux correspond à un programme. Ainsi, pwd qu'on vient de voir est un programme.

Une commande n'est rien d'autre qu'un programme qu'on peut appeler n'importe quand et n'importe où dans la console.

La commande which prend un paramètre : le nom de la commande dont vous voulez connaître l'emplacement.
Testons sur pwd :

mateo21@mateo21-desktop:~$ which pwd
/bin/pwd

pwd se trouve donc dans le dossier /bin/ ! Le « pwd » à la fin n'est pas un dossier mais le nom du programme lui-même.

Tous les programmes ne sont pas situés dans un même dossier. Pour vous en rendre compte, testez l'emplacement d'une autre commande… tenez, par exemple la commande which !

On va donc devoir écrire which which dans la console (oui, je sais, je suis un gros tordu.) :

mateo21@mateo21-desktop:~$ which which
/usr/bin/which

Cette fois, le programme ne se trouve pas dans /bin/ mais dans /usr/bin/ !

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Organisation des dossiers ls : lister les fichiers et dossiers

ls : lister les fichiers et dossiers

pwd & which : où… où suis-je ? cd: changer de dossier

ls : lister les fichiers et dossiers

ls est une des toutes premières commandes que nous avons essayées dans le chapitre précédent. Nous allons rentrer ici plus dans le détail de son fonctionnement (et de ses nombreux paramètres…).

Commençons par taper « ls » sans paramètre depuis notre dossier personnel (oui : j'ai créé quelques dossiers pour mon usage personnel, ne vous étonnez pas si vous n'avez pas les mêmes.) :

mateo21@mateo21-desktop:~$ ls
Desktop  Examples  images  log  tutos

Ubuntu active la coloration des fichiers et dossiers par défaut, vous devriez donc voir des couleurs chez vous. Les dossiers apparaissent en bleu foncé. Vous remarquerez que le dossier Examples est en bleu clair : cela signifie que c'est un raccourci vers un dossier qui se trouve en fait ailleurs sur le disque.

La commande ls accepte un grand nombre de paramètres. Ça ne sert à rien que je vous fasse la liste complète ici (ce serait bien trop long) ; par contre, je vais vous faire découvrir les paramètres les plus utiles. Ça vous permettra de vous entraîner à utiliser et combiner des paramètres !

-a : afficher tous les fichiers et dossiers cachés

Sous Linux, on peut « cacher » des fichiers et dossiers. Ce n'est pas une protection, car on peut toujours les réafficher si on veut, mais ça évite d'encombrer l'affichage de la commande ls.

Votre dossier home est un très bon exemple car il est rempli de fichiers et dossiers cachés. En ajoutant le paramètre -a, on peut voir tous ces fichiers et dossiers cachés :

mateo21@mateo21-desktop:~$ ls -a
.                               .gnome                .nano_history
..                              .gnome2               .nautilus
.armagetron                     .gnome2_private       .openoffice.org2
.bash_history                   .gnome_private        .pgadmin3
.bash_logout                    .gstreamer-0.10       .pgpass
.bashrc                         .gtkrc-1.2-gnome2     .profile
.blender                        .gweled               .qt
.config                         .ICEauthority         .recently-used
.DCOPserver_mateo21-desktop__0  .icons                .recently-used.xbel
.DCOPserver_mateo21-desktop_:0  images                .ssh
Desktop                         .inkscape             .sudo_as_admin_success
.dmrc                           .java                 .themes
.emilia                         .jedit                .thumbnails
.esd_auth                       .kde                  .Trash
.evolution                      .lesshst              .tsclient
Examples                        .lgames               tutos
.face                           .local                .update-manager-core
.fontconfig                     log                   .update-notifier
.gaim                           .macromedia           .vlc
.gconf                          .mcop                 .wormux
.gconfd                         .mcoprc               .Xauthority
.geany                          .metacity             .xine
.gimp-2.2                       .mozilla              .xsession-errors
.gksu.lock                      .mozilla-thunderbird

Vous comprenez peut-être mieux maintenant pourquoi tous ces fichiers et dossiers sont cachés : c'est encombrant.
Certains éléments commençant par un point « . » sont des dossiers, d'autres sont des fichiers. La meilleure façon de faire la distinction est de comparer les couleurs : les dossiers en bleu, le reste dans la couleur par défaut (par exemple, le blanc ou le noir).

Les deux premiers éléments sont assez intrigants : « . » et « .. ». Le premier représente en fait le dossier actuel, et « .. » représente le dossier parent, c'est-à-dire le dossier précédent dans l'arborescence. Par exemple, là je suis dans /home/mateo21, « .. » représente donc le dossier /home.

-F : indique le type d'élément

Ce paramètre est surtout utile pour ceux qui n'ont pas affiché la couleur dans la console (ou n'en veulent pas).
Il rajoute à la fin des éléments un symbole pour qu'on puisse faire la distinction entre les dossiers, fichiers, raccourcis…

mateo21@mateo21-desktop:~$ ls -F
Desktop/  Examples@  images/  log/  tutos/

Grâce à ça on peut voir que tous les éléments sont des dossiers, sauf Examples qui est un raccourci (d'où la présence du @).

-l : liste détaillée

Le paramètre -l (la lettre « L » en minuscule) est un des plus utiles. Il affiche une liste détaillant chaque élément du dossier :

mateo21@mateo21-desktop:~$ ls -l
total 16
drwxr-xr-x 2 mateo21 mateo21 4096 2007-09-24 17:22 Desktop
lrwxrwxrwx 1 mateo21 mateo21   26 2007-09-19 18:31 Examples -> /usr/share/example-content
drwxr-xr-x 2 mateo21 mateo21 4096 2007-09-25 15:17 images
drwxr-xr-x 3 mateo21 mateo21 4096 2007-09-25 11:11 log
drwxr-xr-x 3 mateo21 mateo21 4096 2007-09-19 19:51 tutos

Il y a un élément par ligne.
Chaque colonne a sa propre signification. De gauche à droite :

  1. droits sur le fichier (on fera un chapitre entier pour expliquer comment fonctionnent les droits sous Linux) ;

  2. nombre de liens physiques (cela ne nous intéresse pas ici) ;

  3. nom de la personne propriétaire du fichier (là, c'est moi !). Si le fichier avait été créé par quelqu'un d'autre, par exemple Patrick, on aurait vu son nom à la place ;

  4. groupe auquel appartient le fichier (on en reparlera dans le chapitre sur les droits). Il se peut que le nom du groupe soit le même que celui du propriétaire ;

  5. taille du fichier, en octets ;

  6. date de dernière modification ;

  7. nom du fichier (ou dossier).

-h : afficher la taille en Ko, Mo, Go…

Quand on fait un ls -l, la taille est affichée en octets. Seulement, ce n'est parfois pas très lisible. Par exemple :

mateo21@mateo21-desktop:~/Examples$ ls -l
total 9500
-rw-r--r-- 1 root root 3576296 2007-04-03 17:05 Experience ubuntu.ogg
-rw-r--r-- 1 root root  229674 2007-04-03 17:05 fables_01_01_aesop.spx
-rw-r--r-- 1 root root  848013 2007-04-03 17:05 gimp-ubuntu-splash.xcf
-rw-r--r-- 1 root root 1186219 2007-04-03 17:05 kubuntu-leaflet.png
-rw-r--r-- 1 root root   47584 2007-04-03 17:05 logo-Edubuntu.png

Si vous rajoutez le paramètre h (« h » pour Human Readable, c'est-à-dire « lisible par un humain »), vous obtenez des tailles de fichiers beaucoup plus lisibles (normal, vous êtes des humains) :

mateo21@mateo21-desktop:~/Examples$ ls -lh
total 9,3M
-rw-r--r-- 1 root root 3,5M 2007-04-03 17:05 Experience ubuntu.ogg
-rw-r--r-- 1 root root 225K 2007-04-03 17:05 fables_01_01_aesop.spx
-rw-r--r-- 1 root root 829K 2007-04-03 17:05 gimp-ubuntu-splash.xcf
-rw-r--r-- 1 root root 1,2M 2007-04-03 17:05 kubuntu-leaflet.png
-rw-r--r-- 1 root root  47K 2007-04-03 17:05 logo-Edubuntu.png

Grâce à ça, on voit alors bien que le fichier Experience ubuntu.ogg fait 3,5 Mo, logo-Edubuntu.png fait 47 Ko, etc.

-t : trier par date de dernière modification

Voilà une option dont l'intérêt est sous-estimé ! -t permet en effet de trier par date de dernière modification, au lieu de trier par ordre alphabétique comme cela est fait par défaut.
On voit ainsi en premier le dernier fichier que l'on a modifié, et en dernier celui auquel on n'a pas touché depuis le plus longtemps :

mateo21@mateo21-desktop:~$ ls -lt
total 16
drwxr-xr-x 2 mateo21 mateo21 4096 2007-09-25 15:17 images
drwxr-xr-x 3 mateo21 mateo21 4096 2007-09-25 11:11 log
drwxr-xr-x 2 mateo21 mateo21 4096 2007-09-24 17:22 Desktop
drwxr-xr-x 3 mateo21 mateo21 4096 2007-09-19 19:51 tutos
lrwxrwxrwx 1 mateo21 mateo21   26 2007-09-19 18:31 Examples -> /usr/share/example-content

De toute évidence, le dernier fichier (ici, c'est un dossier) modifié est « images ». En revanche, comme je n'ai jamais touché à « Examples », il est normal qu'il apparaisse en dernier.

En pratique, je combine -t avec -r qui renverse l'ordre d'affichage des fichiers. Je préfère en effet avoir le dernier fichier modifié en bas de la liste, c'est plus pratique à l'usage dans la console.
Et comme je suis un gros bourrin, je combine un peu tous les paramètres que l'on vient de voir, ce qui donne un beau ls -larth qui contient toutes les options que j'aime. ;-)

mateo21@mateo21-desktop:~$ ls -larth
total 380K
-rw-------  1 mateo21 mateo21   26 2007-09-19 16:40 .dmrc
-rw-r--r--  1 mateo21 mateo21   89 2007-09-19 16:40 .gtkrc-1.2-gnome2
-rw-------  1 mateo21 mateo21   16 2007-09-19 16:40 .esd_auth
drwx------  2 mateo21 mateo21 4,0K 2007-09-19 16:40 .update-notifier
lrwxrwxrwx  1 mateo21 mateo21   26 2007-09-19 18:31 Examples -> /usr/share/example-content
-rw-r--r--  1 mateo21 mateo21  220 2007-09-19 18:31 .bash_logout
drwxr-xr-x  4 root    root    4,0K 2007-09-19 18:31 ..
drwxr-xr-x 10 mateo21 mateo21 4,0K 2007-09-25 16:03 .jedit
-rw-r--r--  1 mateo21 mateo21 1,1K 2007-09-25 16:03 .pgadmin3
drwxr-xr-x 47 mateo21 mateo21 4,0K 2007-09-25 16:03 .
-rw-------  1 mateo21 mateo21 1,8K 2007-09-25 16:38 .bash_history
-rw-------  1 mateo21 mateo21  17K 2007-09-25 16:52 .recently-used
drwx------  2 mateo21 mateo21 4,0K 2007-09-25 16:54 .gconfd
-rw-------  1 mateo21 mateo21   39 2007-09-25 17:18 .lesshst
-rw-r--r--  1 mateo21 mateo21  53K 2007-09-25 17:21 .xsession-errors

Le fichier caché « .xsession-errors » est donc le dernier qui a été modifié dans ce dossier sur mon ordinateur.

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pwd & which : où… où suis-je ? cd: changer de dossier

cd: changer de dossier

ls : lister les fichiers et dossiers du: taille occupée par les dossiers

cd: changer de dossier

Bon : mine de rien, depuis tout à l'heure on est coincé dans notre dossier home et on aimerait bien bouger de là.
Le moment est venu de déplacer le navire, moussaillon !

La commande que nous allons étudier ici s'appelle cd, abréviation de Change Directory (changer de dossier). C'est une commande très importante que vous allez utiliser quelques milliers de fois dans votre vie (au moins).

Contrairement à ls, la commande cd ne prend pas plein de paramètres mais juste un seul : le nom du dossier dans lequel vous souhaitez aller.

Si on veut aller à la racine, il suffit de taper cd / :

mateo21@mateo21-desktop:~$ cd /
mateo21@mateo21-desktop:/$ pwd
/

Après avoir tapé cd /, on se retrouve à la racine. L'invite de commandes a changé et le ~ a été remplacé par un /. Si vous êtes sceptiques, un petit coup de pwd devrait vous confirmer que vous êtes bien dans /.

Bien ! Listons les fichiers et dossiers contenus dans / :

mateo21@mateo21-desktop:/$ ls -F
bin/    dev/   initrd/          lib/         mnt/   root/  sys/  var/
boot/   etc/   initrd.img@      lost+found/  opt/   sbin/  tmp/  vmlinuz@
cdrom@  home/  initrd.img.old@  media/       proc/  srv/   usr/  vmlinuz.old@

Vous y retrouvez un grand nombre de dossiers que je vous ai décrits au début du chapitre.
Allons dans le sous-dossier usr :

mateo21@mateo21-desktop:/$ cd usr

Voyons voir ce qu'il y a là-dedans…

mateo21@mateo21-desktop:/usr$ ls -F
bin/  games/  include/  lib/  local/  sbin/  share/  src/  X11R6/

Chez moi, il n'y a que des dossiers. Hummm, le dossier games m'intrigue, voyons voir ce que j'ai comme jeux :

mateo21@mateo21-desktop:/usr$ cd games
mateo21@mateo21-desktop:/usr/games$

Schématiquement, on vient de faire ce qui est illustré dans la figure suivante.

Illustration de la commande cd
Illustration de la commande cd

Supposons maintenant que j'aie envie de revenir au dossier précédent, aussi appelé dossier parent, c'est-à-dire /usr. Comment je fais ?

Il faut utiliser les deux points comme ceci :

mateo21@mateo21-desktop:/usr/games$ cd ..
mateo21@mateo21-desktop:/usr$

Et hop là, on est revenu au dossier parent ! (figure suivante.)

Retour au dossier parent
Retour au dossier parent

Si on avait voulu reculer de deux dossiers parents, on aurait écrit ../.. (« reviens en arrière, puis reviens en arrière »). Cela nous aurait ramené à la racine :

mateo21@mateo21-desktop:/usr/games$ cd ../..
mateo21@mateo21-desktop:/$

Eh mais en fait, il y a plusieurs façons d'aller dans un dossier, non ? Tout à l'heure, on est allé à la racine en tapant cd /, et maintenant en tapant cd ../..
C'est quoi cette affaire ?

Il y a en fait deux façons de changer de dossier : en indiquant un chemin relatif, ou en indiquant un chemin absolu.

Les chemins relatifs

Un chemin relatif est un chemin qui dépend du dossier dans lequel vous vous trouvez. Tout à l'heure, on est allé dans le sous-dossier games de /usr en tapant juste son nom :

mateo21@mateo21-desktop:/usr$ cd games

En faisant cela, on utilise un chemin relatif, c'est-à-dire relatif au dossier actuel. Quand on met juste le nom d'un dossier comme ici, cela indique que l'on veut aller dans un sous-dossier.

Si on fait cd games depuis la racine, ça va planter :

mateo21@mateo21-desktop:/$ cd games
bash: cd: games: Aucun fichier ou répertoire de ce type

Je crois que le message d'erreur est assez clair : il n'y a aucun dossier games dans /.

Pour se rendre dans games, il faut d'abord indiquer le dossier qui le contient (usr) :

mateo21@mateo21-desktop:/$ cd usr/games
mateo21@mateo21-desktop:/usr/games$
Les chemins absolus

Contrairement aux chemins relatifs, les chemins absolus fonctionnent quel que soit le dossier dans lequel on se trouve.

Un chemin absolu est facile à reconnaître : il commence toujours par la racine (/). Vous devez ensuite faire la liste des dossiers dans lesquels vous voulez entrer. Par exemple, supposons que je sois dans /home/mateo21 et que je souhaite aller dans /usr/games. Avec un chemin absolu :

mateo21@mateo21-desktop:~$ cd /usr/games
mateo21@mateo21-desktop:/usr/games$
Chemin absolu
Chemin absolu

Le schéma suivante montre bien qu'on part de la racine / pour indiquer où on veut aller.

Si on avait voulu faire la même chose à coup de chemin relatif, il aurait fallu écrire :

mateo21@mateo21-desktop:~$ cd ../../usr/games/
mateo21@mateo21-desktop:/usr/games$

Ce qui signifie « reviens en arrière (donc dans /home) puis reviens en arrière (donc dans /), puis va en avant dans usr, puis va en avant dans games ». Voyez en figure suivante.

Chemin relatif
Chemin relatif

Ici, comme c'est un chemin relatif, on part du dossier dans lequel on se trouve (ici, c'est /home/mateo21) et on indique à la machine le chemin à suivre à partir de là pour aller dans le dossier qu'on veut.

Retour au répertoire home

Si vous voulez retourner dans votre répertoire home personnel, plusieurs solutions s'offrent à vous.

mateo21@mateo21-desktop:/usr/games$ cd /home/mateo21/
mateo21@mateo21-desktop:~$
  • La maligne : plus court et plus pratique, vous pouvez utiliser l'alias ~ qui signifie la même chose. Cela donne :

  • mateo21@mateo21-desktop:/usr/games$ cd ~
    mateo21@mateo21-desktop:~$
  • La super maligne : si vous ne mettez aucun paramètre à la commande cd, ça vous ramène aussi dans votre répertoire personnel.

  • mateo21@mateo21-desktop:/usr/games$ cd
    mateo21@mateo21-desktop:~$
    Autocomplétion du chemin

    Cette astuce est vitale ; si vous ne vous en servez pas, vous passez à côté d'une des plus importantes astuces de la console.

    L'idée est simple : taper cd /usr/games/trucbidule c'est bien, mais c'est parfois un peu long de tout écrire. On a la flemme. Vous avez la flemme. Oui, vous. Alors vous allez justement demander à l'ordinateur de compléter le chemin tout seul !

    L'autocomplétion de chemin fonctionne de la même manière que l'autocomplétion de commande qu'on a vue dans le chapitre précédent : avec la touche Tab (Tabulation). Faites le test avec moi. Commencez par vous placer dans /usr :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ cd /usr
    mateo21@mateo21-desktop:/usr$

    Tapez ensuite juste cd ga, puis appuyez sur Tab. C'est magique, le nom du dossier a été automatiquement complété !

    mateo21@mateo21-desktop:/usr$ cd games/

    Revenez maintenant dans /usr (en faisant cd .. par exemple) et essayez de taper juste cd l, puis faites Tab. Rien ne se passe : cela signifie que l'ordinateur n'a pas trouvé de dossier qui corresponde au début de votre recherche, ou alors qu'il y en plusieurs qui commencent par « l ». Faites à nouveau Tab :

    mateo21@mateo21-desktop:/usr$ cd l
    lib/   local/ 
    mateo21@mateo21-desktop:/usr$ cd l

    On vient de vous donner la liste des dossiers qui commencent par « l » ! Cela signifie qu'il faut préciser votre recherche parce que sinon, l'ordinateur ne peut pas deviner dans quel dossier vous voulez entrer. Ça tombe bien, la commande a été réécrite en dessous, vous n'avez plus qu'à ajouter une lettre plus précise : par exemple « o » pour que Linux devine que vous voulez aller dans le dossier local. Tapez donc « o », puis à nouveau Tab, et le nom sera complété !

    mateo21@mateo21-desktop:/usr$ cd local/

    Faites des tests pour vous entraîner à utiliser l'autocomplétion, c'est vraiment très important. Vous allez voir, c'est intuitif et vraiment pratique !

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    ls : lister les fichiers et dossiers du: taille occupée par les dossiers

    du: taille occupée par les dossiers

    cd: changer de dossier Manipuler les fichiers

    du: taille occupée par les dossiers

    La commande « du », pour Disk Usage (utilisation du disque) vous donne des informations sur la taille qu'occupent les dossiers sur votre disque.

    Placez-vous pour commencer dans /usr/games, et tapez du :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ cd /usr/games
    mateo21@mateo21-desktop:/usr/games$ du
    5732    .

    Comme ce dossier ne contient pas de sous-dossier, la commande du nous renvoie la taille totale que font les fichiers contenus dans le dossier.

    Si vous allez dans votre home en revanche, celui-ci contient beaucoup de sous-dossiers. Dans ce cas, la commande du va renvoyer la taille de chacun des sous-dossiers, puis la taille totale à la fin (« . ») :

    mateo21@mateo21-desktop:/usr/games$ cd
    mateo21@mateo21-desktop:~$ du
    400     ./.Trash
    4       ./.themes
    32      ./.mozilla-thunderbird/8vyw6pqo.default/Mail/Local Folders
    36      ./.mozilla-thunderbird/8vyw6pqo.default/Mail
    12      ./.mozilla-thunderbird/8vyw6pqo.default/US
    ...
    ...
    264     ./.jedit/jars
    4       ./.jedit/macros
    380     ./.jedit/settings-backup
    856     ./.jedit
    82484   .
    -h : la taille pour les humains

    Ce qui est bien, c'est que les commandes reprennent souvent les mêmes paramètres. Ainsi, on avait vu -h pour ls, eh bien ce paramètre est le même pour avoir des tailles « humaines » avec du !

    mateo21@mateo21-desktop:~$ du -h
    400K    ./.Trash
    4,0K    ./.themes
    32K     ./.mozilla-thunderbird/8vyw6pqo.default/Mail/Local Folders
    36K     ./.mozilla-thunderbird/8vyw6pqo.default/Mail
    12K     ./.mozilla-thunderbird/8vyw6pqo.default/US
    ...
    ...
    264K    ./.jedit/jars
    4,0K    ./.jedit/macros
    380K    ./.jedit/settings-backup
    856K    ./.jedit
    81M     .

    Mon dossier home prend donc 81 Mo d'espace disque, son sous-dossier caché .jedit prend 856 Ko, etc.

    -a : afficher la taille des dossiers ET des fichiers

    Par défaut, du n'affiche que la taille des dossiers. Pour avoir aussi la taille des fichiers qu'ils contiennent, rajoutez l'option -a (all) :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ du -ah
    ...
    8,0K    ./.jedit/settings-backup/abbrevs~5~
    24K     ./.jedit/settings-backup/history~1~
    8,0K    ./.jedit/settings-backup/abbrevs~4~
    380K    ./.jedit/settings-backup
    44K     ./.jedit/pluginMgr-Cached.xml.gz
    856K    ./.jedit
    81M     .
    -s : avoir juste le grand total

    Pour n'avoir que l'espace total occupé par le dossier et donc ne pas afficher le détail des sous-dossiers, utilisez -s (que je combine à -h pour plus de lisibilité) :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ du -sh
    81M     .

    Je vois ainsi que mon dossier home fait 81 Mo (rappel : le symbole point « . » signifie « le dossier actuel »).

    En résumé
    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    cd: changer de dossier Manipuler les fichiers

    Manipuler les fichiers

    du: taille occupée par les dossiers cat & less : afficher un fichier

    Après avoir vu comment étaient organisés les fichiers sous Linux, nous allons apprendre à les manipuler !

    Par exemple, comment faire pour afficher le contenu d'un fichier ?
    Comment le déplacer, le copier, le supprimer ?

    C'est donc un chapitre à la fois simple et riche qui vous attend, tout au long duquel vous allez apprendre beaucoup de nouvelles commandes basiques de Linux qu'il vous faut connaître absolument !

    cat & less : afficher un fichier

    Manipuler les fichiers head & tail : afficher le début et la fin d'un fichier

    cat & less : afficher un fichier

    Nous allons d'abord voir comment afficher le contenu d'un fichier. Il y a en gros deux commandes basiques sous Linux qui permettent de faire cela :

    Aucune de ces commandes ne permet d'éditer un fichier, elles permettent juste de le voir. Nous étudierons l'édition plus tard, ça mérite au moins un chapitre entier.

    Mais… pourquoi deux commandes pour afficher un fichier ? Une seule n'aurait pas suffi ?

    En fait, chacune a ses spécificités ! Nous allons les voir dans le détail.

    Pour nos exemples, nous allons travailler sur un fichier qui existe déjà : syslog. Il se trouve dans le dossier /var/log. Commencez par vous y rendre :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ cd /var/log

    Ce dossier contient plusieurs fichiers de log, c'est-à-dire des fichiers qui gardent une trace de l'activité de votre ordinateur. Vous pouvez en faire la liste si vous le voulez, en tapant ls :

    mateo21@mateo21-desktop:/var/log$ ls
    acpid            daemon.log.0     kern.log.0               scrollkeeper.log.2
    acpid.1.gz       daemon.log.1.gz  kern.log.1.gz            syslog
    acpid.2.gz       daemon.log.2.gz  kern.log.2.gz            syslog.0
    acpid.3.gz       daemon.log.3.gz  kern.log.3.gz            syslog.1.gz
    acpid.4.gz       debug            lastlog                  syslog.2.gz
    apparmor         debug.0          lpr.log                  syslog.3.gz
    apport.log       debug.1.gz       mail.err                 syslog.4.gz
    apport.log.1     debug.2.gz       mail.info                syslog.5.gz
    apport.log.2.gz  debug.3.gz       mail.log                 syslog.6.gz
    apport.log.3.gz  dist-upgrade     mail.warn                udev
    apport.log.4.gz  dmesg            messages                 unattended-upgrades
    apport.log.5.gz  dmesg.0          messages.0               user.log
    apt              dmesg.1.gz       messages.1.gz            user.log.0
    auth.log         dmesg.2.gz       messages.2.gz            user.log.1.gz
    auth.log.0       dmesg.3.gz       messages.3.gz            user.log.2.gz
    auth.log.1.gz    dmesg.4.gz       news                     user.log.3.gz
    auth.log.2.gz    dpkg.log         popularity-contest       uucp.log
    auth.log.3.gz    dpkg.log.1       popularity-contest.0     wtmp
    bittorrent       dpkg.log.2.gz    popularity-contest.1.gz  wtmp.1
    boot             faillog          popularity-contest.2.gz  wvdialconf.log
    bootstrap.log    fontconfig.log   popularity-contest.3.gz  Xorg.0.log
    btmp             fsck             pycentral.log            Xorg.0.log.old
    btmp.1           gdm              samba
    cups             installer        scrollkeeper.log
    daemon.log       kern.log         scrollkeeper.log.1

    Le fichier sur lequel nous allons travailler, syslog, contient des informations de log de ce qui s'est passé récemment sur l'ensemble de votre ordinateur.

    cat : afficher tout le fichier

    La commande cat permet d'afficher tout le contenu d'un fichier dans la console d'un coup.
    Il vous suffit d'indiquer en paramètre le nom du fichier que vous voulez afficher, en l'occurrence syslog :

    mateo21@mateo21-desktop:/var/log$ cat syslog
    Nov 14 00:44:23 mateo21-desktop syslogd 1.4.1#21ubuntu3: restart.
    Nov 14 00:44:23 mateo21-desktop anacron[6725]: Job `cron.daily' terminated
    Nov 14 00:44:23 mateo21-desktop anacron[6725]: Normal exit (1 job run)
    Nov 14 00:44:25 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  eth1: link timed out. 
    Nov 14 00:44:51 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  eth1: link timed out. 
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <debug> [1194997508.332093] nm_device_802_11_wireless_get_activation_ap(): Forcing AP 'WIFI' 
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  User Switch: /org/freedesktop/NetworkManager/Devices/eth1 / WIFI 
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  Deactivating device eth1.
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  Activation (eth1): cancelling... 
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  Activation (eth1) cancellation handler scheduled... 
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  Activation (eth1): waiting for device to cancel activation. 
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  Activation (eth1) cancellation handled. 
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  Activation (eth1): cancelled.
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  SUP: sending command 'DISABLE_NETWORK 0'
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  SUP: response was 'OK' 
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  SUP: sending command 'AP_SCAN 0'
    Nov 14 00:45:16 mateo21-desktop NetworkManager: nm_act_request_get_ap: assertion `req != NULL' failed
    Nov 14 00:45:16 mateo21-desktop NetworkManager: nm_act_request_get_stage: assertion `req != NULL' failed
    Nov 14 00:45:16 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  eth1: link timed out. 
    Nov 14 00:45:21 mateo21-desktop NetworkManager: nm_act_request_get_ap: assertion `req != NULL' failed
    Nov 14 00:45:21 mateo21-desktop NetworkManager: ap_is_auth_required: assertion `ap != NULL' failed
    Nov 14 00:45:21 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  Activation (eth1/wireless): association took too long (>120s), asking for new key.
    Nov 14 00:45:21 mateo21-desktop NetworkManager: nm_dbus_get_user_key_for_network assertion `req != NULL' failed
    Nov 14 00:47:45 mateo21-desktop init: tty4 main process (4517) killed by TERM signal
    Nov 14 00:47:45 mateo21-desktop init: tty5 main process (4518) killed by TERM signal
    Nov 14 00:47:45 mateo21-desktop init: tty2 main process (4520) killed by TERM signal
    Nov 14 00:47:45 mateo21-desktop init: tty3 main process (4522) killed by TERM signal
    Nov 14 00:47:45 mateo21-desktop init: tty1 main process (4524) killed by TERM signal
    Nov 14 00:47:45 mateo21-desktop init: tty6 main process (4525) killed by TERM signal
    Nov 14 00:47:46 mateo21-desktop avahi-daemon[5390]: Got SIGTERM, quitting.
    Nov 14 00:47:48 mateo21-desktop exiting on signal 15
    Nov 14 00:48:42 mateo21-desktop syslogd 1.4.1#21ubuntu3: restart. 
    
    ...

    Comme le fichier est très gros (il fait plusieurs centaines de lignes), je n'ai pas copié tout ce qui s'est affiché dans ma console.
    Ne vous étonnez pas si vous voyez tout s'afficher d'un coup : c'est normal, c'est le but. La commande cat vous envoie tout le fichier à la figure. Elle est plus adaptée lorsque l'on travaille sur de petits fichiers que sur des gros, car dans un cas comme celui-là, on n'a pas le temps de lire tout ce qui s'affiche à l'écran.

    Il y a peu de paramètres vraiment intéressants à utiliser avec la commande cat, car c'est une commande somme toute très basique. On notera quand même le paramètre -n qui permet d'afficher les numéros de ligne :

    mateo21@mateo21-desktop:/var/log$ cat -n syslog
         1        Nov 14 00:44:23 mateo21-desktop syslogd 1.4.1#21ubuntu3: restart.
         2        Nov 14 00:44:23 mateo21-desktop anacron[6725]: Job `cron.daily' terminated
         3        Nov 14 00:44:23 mateo21-desktop anacron[6725]:         Normal exit (1 job run)
         4        Nov 14 00:44:25 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  eth1: link timed out. 
         5        Nov 14 00:44:51 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  eth1: link timed out. 
         6        Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <debug> [1194997508.332093] 
    
    ...
    less : afficher le fichier page par page

    La commande cat est rapide. Trop rapide. Tout le fichier est lu et affiché d'un coup dans la console, ce qui fait que l'on n'a pas le temps de le lire s'il est très gros.

    C'est là qu'une autre commande comme less devient vraiment indispensable. La grosse différence entre less et cat, c'est que less affiche progressivement le contenu du fichier, page par page. Ça vous laisse le temps de le lire dans la console. :-)

    Comment ça marche ? Eh bien la commande est très simple : less nomdufichier.

    mateo21@mateo21-desktop:/var/log$ less syslog
    Nov 14 00:44:23 mateo21-desktop syslogd 1.4.1#21ubuntu3: restart.
    Nov 14 00:44:23 mateo21-desktop anacron[6725]: Job `cron.daily' terminated
    Nov 14 00:44:23 mateo21-desktop anacron[6725]: Normal exit (1 job run)
    Nov 14 00:44:25 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  eth1: link timed out. 
    Nov 14 00:44:51 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  eth1: link timed out. 
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <debug> [1194997508.332093] nm_device_802_11_wireless_get_activation_ap(): Forcing AP 'WIFI' 
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  User Switch: /org/freedesktop/NetworkManager/Devices/eth1 / WIFI 
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  Deactivating device eth1.
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  Activation (eth1): cancelling... 
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  Activation (eth1) cancellation handler scheduled... 
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  Activation (eth1): waiting for device to cancel activation. 
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  Activation (eth1) cancellation handled. 
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  Activation (eth1): cancelled. 
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  SUP: sending command 'DISABLE_NETWORK 0'

    Ce qui est intéressant pour nous ici, c'est que la commande less a arrêté la lecture du fichier au bout de quelques lignes (la taille d'un écran de console). Cela vous laisse le temps de lire le début du fichier.

    On n'a lu pour le moment que les toutes premières lignes du fichier.

    Et comment lire la suite ?

    Il y a quelques raccourcis clavier à connaître. ;-)

    Les raccourcis basiques indispensables

    Commençons par les quelques raccourcis clavier les plus indispensables, à connaître absolument.

    Si on tape Espace, on avance donc d'un écran dans le fichier :

    Nov 14 00:47:45 mateo21-desktop init: tty4 main process (4517) killed by TERM signal
    Nov 14 00:47:45 mateo21-desktop init: tty5 main process (4518) killed by TERM signal
    Nov 14 00:47:45 mateo21-desktop init: tty2 main process (4520) killed by TERM signal
    Nov 14 00:47:45 mateo21-desktop init: tty3 main process (4522) killed by TERM signal
    Nov 14 00:47:45 mateo21-desktop init: tty1 main process (4524) killed by TERM signal
    Nov 14 00:47:45 mateo21-desktop init: tty6 main process (4525) killed by TERM signal
    Nov 14 00:47:46 mateo21-desktop avahi-daemon[5390]: Got SIGTERM, quitting.
    Nov 14 00:47:48 mateo21-desktop exiting on signal 15
    Nov 14 00:48:42 mateo21-desktop syslogd 1.4.1#21ubuntu3: restart.
    Nov 14 00:48:42 mateo21-desktop kernel: Inspecting /boot/System.map-2.6.22-14-generic
    Nov 14 00:48:42 mateo21-desktop kernel: Loaded 25445 symbols from /boot/System.map-2.6.22-14-generic.
    Nov 14 00:48:42 mateo21-desktop kernel: Symbols match kernel version 2.6.22.
    Nov 14 00:48:42 mateo21-desktop kernel: No module symbols loaded - kernel modules not enabled. 
    Nov 14 00:48:42 mateo21-desktop kernel: [    0.000000] Linux version 2.6.22-14-generic (buildd@palmer) (gcc version 4.1.3 20070929 (prerelease)
    
    :
    Quelques raccourcis plus avancés

    Ce ne sont pas des raccourcis que l'on utilise tous les jours, mais ça vaut le coup de savoir qu'ils existent. :-)

    Comme vous le voyez, la commande less est très riche. On peut utiliser beaucoup de touches différentes pour se déplacer dans le fichier.
    Prenez le temps de vous familiariser avec : c'est un peu perturbant au début, mais lorsque vous aurez appris à vous en servir, vous aurez déjà fait un grand pas en avant… et puis ça vous sera très utile plus tard, croyez-moi. ;-)

    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    Manipuler les fichiers head & tail : afficher le début et la fin d'un fichier

    head & tail : afficher le début et la fin d'un fichier

    cat & less : afficher un fichier touch & mkdir : créer des fichiers et dossiers

    head & tail : afficher le début et la fin d'un fichier

    Quoiii ? Encore des commandes pour lire un fichier ?

    Eh oui.
    Et figurez-vous que celles-là aussi valent le coup d'être connues. Comme quoi on en fait des commandes, rien que pour lire un fichier !

    Ces deux commandes sont un peu à l'opposé l'une de l'autre : la première permet d'afficher le début du fichier, la seconde permet d'afficher la fin.

    head : afficher le début du fichier

    La commande head (« tête » en anglais) affiche seulement les premières lignes du fichier. Elle ne permet pas de se déplacer dans le fichier comme less, mais juste de récupérer les premières lignes.

    mateo21@mateo21-desktop:/var/log$ head syslog
    Nov 14 00:44:23 mateo21-desktop syslogd 1.4.1#21ubuntu3: restart.
    Nov 14 00:44:23 mateo21-desktop anacron[6725]: Job `cron.daily' terminated
    Nov 14 00:44:23 mateo21-desktop anacron[6725]: Normal exit (1 job run)
    Nov 14 00:44:25 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  eth1: link timed out. 
    Nov 14 00:44:51 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  eth1: link timed out. 
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <debug> [1194997508.332093] nm_device_802_11_wireless_get_activation_ap(): Forcing AP 'WIFI' 
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  User Switch: /org/freedesktop/NetworkManager/Devices/eth1 / WIFI 
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  Deactivating device eth1.
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  Activation (eth1): cancelling... 
    Nov 14 00:45:08 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  Activation (eth1) cancellation handler scheduled...

    Si vous avez juste besoin de récupérer les premières lignes d'un fichier, head est donc la commande qu'il vous faut. Simple, net, efficace.

    Comment ? Vous voulez des paramètres ?
    Je n'en ai pas beaucoup à vous offrir, mais celui-là au moins est à connaître : -n, suivi d'un nombre. Il permet d'afficher le nombre de lignes que vous voulez. Par exemple, si vous ne voulez que les trois premières lignes, tapez :

    mateo21@mateo21-desktop:/var/log$ head -n 3 syslog
    Nov 14 00:44:23 mateo21-desktop syslogd 1.4.1#21ubuntu3: restart.
    Nov 14 00:44:23 mateo21-desktop anacron[6725]: Job `cron.daily' terminated
    Nov 14 00:44:23 mateo21-desktop anacron[6725]: Normal exit (1 job run)

    Et voilà le travail !

    tail : afficher la fin du fichier

    Très intéressante aussi (voire même plus), la commande tail vous renvoie la fin du fichier, donc les dernières lignes.

    mateo21@mateo21-desktop:/var/log$ tail syslog
    Nov 14 22:42:10 mateo21-desktop NetworkManager: <info> Clearing nscd hosts cache.
    Nov 14 22:42:10 mateo21-desktop NetworkManager: <WARN>  nm_spawn_process(): nm_spawn_process('/usr/sbin/nscd -i hosts'): could not spawn process. (Failed to execute child process "/usr/sbin/nscd" (No such file or directory))  
    Nov 14 22:42:10 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  Activation (eth1) Finish handler scheduled. 
    Nov 14 22:42:10 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  Activation (eth1) Stage 5 of 5 (IP Configure Commit) complete. 
    Nov 14 22:42:10 mateo21-desktop NetworkManager: <info>  Activation (eth1) successful, device activated. 
    Nov 14 22:41:57 mateo21-desktop ntpdate[8422]: step time server 91.189.94.4 offset -13.401451 sec
    Nov 14 22:41:59 mateo21-desktop avahi-daemon[5385]: Registering new address record for fe80::219:d2ff:fe61:900a on eth1.*.
    Nov 14 22:42:08 mateo21-desktop kernel: [ 7870.160000] eth1: no IPv6 routers present
    Nov 14 23:11:26 mateo21-desktop -- MARK --
    Nov 14 23:17:01 mateo21-desktop /USR/SBIN/CRON[8515]: (root) CMD (   cd / && run-parts --report /etc/cron.hourly)

    On peut là encore utiliser -n suivi d'un nombre pour afficher les $x$ dernières lignes :

    mateo21@mateo21-desktop:/var/log$ tail -n 3 syslog
    Nov 14 22:42:08 mateo21-desktop kernel: [ 7870.160000] eth1: no IPv6 routers present
    Nov 14 23:11:26 mateo21-desktop -- MARK --
    Nov 14 23:17:01 mateo21-desktop /USR/SBIN/CRON[8515]: (root) CMD (   cd / && run-parts --report /etc/cron.hourly)

    Mais ce n'est pas tout ! Il y a un autre paramètre à côté duquel vous ne pouvez pas passer : -f (f pour follow, « suivre » en anglais).

    Ce paramètre magique ordonne à tail de « suivre » la fin du fichier au fur et à mesure de son évolution.
    C'est extrêmement utile pour suivre un fichier de log qui évolue souvent. Vous pouvez tester sur syslog par exemple :

    mateo21@mateo21-desktop:/var/log$ tail -f syslog
    Nov 14 23:11:26 mateo21-desktop -- MARK --
    Nov 14 23:17:01 mateo21-desktop /USR/SBIN/CRON[8515]: (root) CMD (   cd / && run-parts --report /etc/cron.hourly)
    Nov 14 23:27:52 mateo21-desktop kernel: [10614.344000] ata2.00: exception Emask 0x0 SAct 0x0 SErr 0x0 action 0x2 frozen
    Nov 14 23:27:52 mateo21-desktop kernel: [10614.344000] ata2.00: cmd a0/00:00:00:00:20/00:00:00:00:00/a0 tag 0 cdb 0x0 data 0 
    Nov 14 23:27:52 mateo21-desktop kernel: [10614.344000]          res 40/00:03:00:00:00/00:00:00:00:00/a0 Emask 0x4 (timeout)
    Nov 14 23:27:57 mateo21-desktop kernel: [10619.388000] ata2: port is slow to respond, please be patient (Status 0xd0)
    Nov 14 23:28:02 mateo21-desktop kernel: [10624.392000] ata2: device not ready (errno=-16), forcing hardreset
    Nov 14 23:28:02 mateo21-desktop kernel: [10624.392000] ata2: soft resetting port
    Nov 14 23:28:02 mateo21-desktop kernel: [10624.928000] ata2.00: configured for UDMA/33
    Nov 14 23:28:02 mateo21-desktop kernel: [10624.928000] ata2: EH complete

    Le problème de syslog c'est qu'il n'évolue pas forcément toutes les secondes. Mais si vous êtes patients et que vous regardez votre console, vous devriez le voir écrire de nouvelles lignes sous vos yeux au bout d'un moment.

    Faites Ctrl + C (Ctrl et C en même temps) pour arrêter la commande tail.

    Pour tout vous dire, tail -f est une de mes commandes préférées sous Linux. C'est un bon moyen de surveiller ce qui se passe en temps réel sur un ordinateur (si vous êtes assez rapides pour suivre).

    Par exemple, les logs Apache du Site du Zéro permettent de voir en temps réel qui se connecte sur le site, avec quelle IP, quel fichier a été chargé, à quelle heure, etc.
    Aux heures d'affluence du site, ce fichier évolue tellement vite qu'il est pratiquement impossible de le suivre pour un humain.

    Je vous ai fait une petite vidéo d'un tail -f en action pour que vous vous rendiez compte de la chose. Elle est accessible par téléchargement (380 Ko) :

    Notez que par défaut, tail -f recherche les nouveaux changements dans le fichier toutes les secondes. Si vous voulez, vous pouvez rajouter le paramètre -s suivi d'un nombre. Par exemple, tail -f -s 3 syslog recherchera les changements toutes les trois secondes (plutôt que toutes les secondes). Les nombres décimaux sont acceptés, à condition d'utiliser le point « . » à la place de la virgule.

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    cat & less : afficher un fichier touch & mkdir : créer des fichiers et dossiers

    touch & mkdir : créer des fichiers et dossiers

    head & tail : afficher le début et la fin d'un fichier cp & mv : copier et déplacer un fichier

    touch & mkdir : créer des fichiers et dossiers

    Assez lu de fichiers, maintenant voyons voir comment on les crée !

    Nous allons d'abord voir comment créer un fichier, puis comment créer un dossier, car ce n'est pas la même commande…

    touch : créer un fichier

    En fait, il n'existe aucune commande spécialement faite pour créer un fichier vide sous Linux (ce n'est pas très utile). En général, on se contente d'ouvrir un éditeur de texte et d'enregistrer, ce qui provoque la création d'un fichier comme sous Windows.

    La commande touch est à la base faite pour modifier la date de dernière modification d'un fichier. D'où son nom : on « touche » le fichier pour faire croire à l'ordinateur qu'on vient de le modifier alors que l'on n'a rien changé. Ça peut se révéler utile dans certains cas précis qu'on ne verra pas ici.

    L'intérêt de touch pour nous dans ce chapitre, c'est que si le fichier n'existe pas, il sera créé ! On peut donc aussi utiliser touch pour créer des fichiers, même s'il n'a pas vraiment été fait pour ça à la base.

    La commande attend un paramètre : le nom du fichier à créer.
    Commencez par vous rendre dans votre dossier personnel ; ce n'est pas une bonne idée de mettre le bazar dans /var/log, le dossier personnel est là pour ça.
    Si vous vous souvenez bien, il suffit de taper cd :

    mateo21@mateo21-desktop:/var/log$ cd
    mateo21@mateo21-desktop:~$

    Pour le moment, mon dossier personnel ne contient que des sous-dossiers :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ ls -F
    Desktop/    Examples@  Images/  Modèles/  Public/  Vidéos/
    Documents/  images/    log/     Musique/  tutos/

    Créons un fichier appelé fichierbidon :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ touch fichierbidon
    mateo21@mateo21-desktop:~$ ls -F
    Desktop/    Examples@     images/  log/      Musique/  tutos/
    Documents/  fichierbidon  Images/  Modèles/  Public/   Vidéos/

    La commande ls -F que j'ai tapée ensuite le montre, un fichier appelé fichierbidon (sans extension) a été créé. Bien entendu, vous pouvez créer un fichier de l'extension que vous voulez :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ touch autrefichierbidon.txt
    mateo21@mateo21-desktop:~$ ls -F
    autrefichierbidon.txt  Examples@     Images/   Musique/  Vidéos/
    Desktop/               fichierbidon  log/      Public/
    Documents/             images/       Modèles/  tutos/

    Autre information intéressante : vous pouvez créer plusieurs fichiers en une seule commande. Il vous suffit de les lister l'un après l'autre, séparés par des espaces.
    Ainsi, on aurait pu créer nos deux fichiers comme ceci :

    touch fichierbidon autrefichierbidon.txt

    Et si je veux que mon fichier contienne un espace, je fais comment ?

    Entourez-le de guillemets !

    touch "Fichier bidon"
    mkdir : créer un dossier

    La commande mkdir, elle, est faite pour créer un dossier. Elle fonctionne de la même manière que touch.

    mkdir mondossier

    On peut créer deux dossiers (ou plus !) en même temps en les séparant là aussi par des espaces :

    mkdir mondossier autredossier

    Si vous faites un ls, vous verrez que les dossiers ont bien été créés. :-)

    Il y a un paramètre utile avec mkdir : -p. Il sert à créer tous les dossiers intermédiaires. Par exemple :

    mkdir -p animaux/vertebres/chat

    … créera le dossier animaux, puis à l'intérieur le sous-dossier vertebres, puis à l'intérieur encore le sous-dossier chat !

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    head & tail : afficher le début et la fin d'un fichier cp & mv : copier et déplacer un fichier

    cp & mv : copier et déplacer un fichier

    touch & mkdir : créer des fichiers et dossiers rm : supprimer des fichiers et dossiers

    cp & mv : copier et déplacer un fichier

    Parmi les opérations de base que l'on veut pouvoir faire avec les fichiers, il y a la copie et le déplacement de fichier. C'est un peu le genre de chose que l'on fait tous les jours, il est donc important de savoir s'en servir.

    cp : copier un fichier

    La commande cp (abréviation de CoPy, « copier » en anglais) vous permet comme son nom l'indique de copier un fichier… mais aussi de copier plusieurs fichiers à la fois, et même de copier des dossiers !

    Si on essayait de copier le fichier fichierbidon qu'on a créé tout à l'heure ?
    Ça fonctionne comme ceci :

    cp fichierbidon fichiercopie

    Le premier paramètre est le nom du fichier à copier, le second le nom de la copie du fichier à créer.
    En faisant cela, on aura donc deux fichiers identiques dans le même répertoire : fichierbidon et fichiercopie.

    Copier dans un autre dossier

    On n'est pas obligé de copier le fichier dans le même dossier, bien sûr. On peut très bien utiliser le système de répertoires relatifs et absolus qu'on a vu dans le chapitre précédent.
    Par exemple, si je veux copier fichierbidon dans le sous-dossier mondossier que j'ai créé tout à l'heure :

    cp fichierbidon mondossier/

    Le fichier fichierbidon sera copié dans mondossier sous le même nom.

    Si vous voulez copier fichierbidon dans mondossier sous un autre nom, faites comme ceci :

    cp fichierbidon mondossier/fichiercopie

    Avec cette commande, on aura créé une copie de fichierbidon dans mondossier sous le nom fichiercopie !

    Enfin là, j'utilise des répertoires relatifs, mais je peux aussi écrire un répertoire en absolu :

    cp fichierbidon /var/log/

    … copiera fichierbidon dans le dossier /var/log.

    Copier des dossiers

    Avec l'option -R (un « R » majuscule !), vous pouvez copier un dossier, ainsi que tous les sous-dossiers et fichiers qu'il contient !

    Tout à l'heure, on a créé un dossier animaux qui contenait un autre dossier vertebres, qui lui-même contenait le dossier chat. Si vous tapez cette commande :

    cp -R animaux autresanimaux

    … cela aura pour effet de copier animaux ainsi que tous ses sous-dossiers sous le nom autresanimaux.
    Faites des ls après pour vérifier que les sous-dossiers sont bien là et que je ne vous mène pas en bateau !

    Utiliser le joker *

    Le symbole * est appelé joker, ou encore wildcard en anglais sous Linux.
    Il vous permet de copier par exemple tous les fichiers image .jpg dans un sous-dossier :

    cp *.jpg mondossier/

    Vous pouvez aussi vous en servir pour copier tous les fichiers dont le nom commence par « so » :

    cp so* mondossier/

    Le joker est un atout très puissant, n'hésitez pas à l'utiliser !
    C'est avec des outils comme le joker que la console deviendra pour vous progressivement plus puissante que l'explorateur de fichiers que vous manipulez à la souris.

    mv : déplacer un fichier

    Très proche de cp, la commande mv (MoVe, « déplacer » en anglais) a en fait deux utilités :

    Vous allez comprendre pourquoi.

    Déplacer un fichier

    La commande mv s'utilise pratiquement comme cp :

    mv fichierbidon mondossier/

    Au lieu de copier fichierbidon dans mondossier comme on l'a fait tout à l'heure, ici on a juste déplacé le fichier. Il n'existe plus dans son dossier d'origine.

    Vous pouvez déplacer des dossiers aussi simplement :

    mv animaux/ mondossier/

    … déplacera le dossier animaux (et tous ses sous-dossiers) dans mondossier.

    Vous pouvez aussi utiliser les jokers :

    mv *.jpg mondossier/
    Renommer un fichier

    La commande mv permet de faire quelque chose d'assez étonnant : renommer un fichier. En effet, il n'existe pas de commande spéciale pour renommer un fichier en console sous Linux, c'est la commande mv qui est utilisée pour ça.

    Par exemple :

    mv fichierbidon superfichier

    … renommera fichierbidon en superfichier. Après cette commande, fichierbidon n'existe plus, il a été renommé.

    Déplacer et renommer un fichier à la fois

    Vous pouvez aussi déplacer fichierbidon dans mondossier tout en lui affectant un nouveau nom :

    mv fichierbidon mondossier/superfichier

    Et voilà le travail !

    Je vous conseille fortement de vous entraîner à utiliser cp et mv dans tous les sens : avec ou sans joker, en déplaçant, renommant des dossiers, en déplaçant / renommant à la fois, en utilisant des chemins relatifs et absolus, etc.
    C'est assez intuitif normalement, mais il faut pratiquer et pas seulement se contenter de lire ce que j'écris pour que ça rentre.

    Si vous avez la tête qui tourne à force de copier et déplacer des fichiers dans des dossiers, c'est normal. Ça commence à devenir un beau bazar dans vos dossiers d'ailleurs, non ?
    Il est temps de faire un peu de ménage avec la commande permettant de supprimer : rm !

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    touch & mkdir : créer des fichiers et dossiers rm : supprimer des fichiers et dossiers

    rm : supprimer des fichiers et dossiers

    cp & mv : copier et déplacer un fichier ln : créer des liens entre fichiers

    rm : supprimer des fichiers et dossiers

    On attaque la commande qui fâche : rm.
    Pourquoi est-ce qu'elle fâche ? Parce qu'il n'existe pas de corbeille dans la console de Linux : le fichier est directement supprimé sans possibilité de récupération !

    rm : supprimer un fichier

    La commande rm (pour ReMove, « supprimer » en anglais) peut supprimer un fichier, plusieurs fichiers, des dossiers, voire même votre ordinateur entier si vous le voulez.

    Il faut donc l'utiliser avec précaution. Commençons par des choses simples, supprimons ce fichierbidon :

    rm fichierbidon

    Normalement, on ne vous demande pas de confirmation, on ne vous affiche rien. Le fichier est supprimé sans autre forme d'avertissement. Brutal, hein ?

    Vous pouvez aussi supprimer plusieurs fichiers en séparant leurs noms par des espaces :

    rm fichierbidon fichiercopie
    -i : demander confirmation

    La commande -i permet de vous demander une confirmation pour chacun des fichiers :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ rm -i fichierbidon 
    rm: détruire fichier régulier vide `fichierbidon'?

    Lorsqu'on vous demande une confirmation de type oui/non comme ici, vous devez répondre par une lettre :

    Tapez ensuite sur Entrée pour valider.

    -f : forcer la suppression, quoi qu'il arrive

    -f, c'est un peu le contraire de -i : c'est le mode des gros bourrins.
    Ce paramètre force la suppression, ne demande pas de confirmation, même s'il y a un problème potentiel.

    En raison des risques que cela comporte, utilisez-le aussi rarement que possible.

    rm -f fichierbidon
    -v : dis-moi ce que tu fais, petit cachotier

    Le paramètre -v (Verbose, verbeux en anglais, c'est-à-dire « parler beaucoup ») est un paramètre que l'on retrouve dans beaucoup de commandes sous Linux. Il permet de demander à la commande de dire ce qu'elle est en train de faire.

    Comme vous l'avez vu, par défaut la commande rm est silencieuse. Si vous supprimez de très nombreux fichiers, ça peut prendre du temps. Pour éviter que vous vous impatientiez, pensez à utiliser -v :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ rm -v fichierbidon fichiercopie 
    détruit `fichierbidon'
    détruit `fichiercopie'

    Vous voyez au fur et à mesure de l'avancement ce qui est en train d'être fait. Très pratique !

    -r : supprimer un dossier et son contenu

    Le paramètre -r peut être utilisé pour supprimer un dossier (au lieu d'un fichier) ainsi que tout ce qu'il contient : fichiers et dossiers !

    C'est un paramètre assez dangereux, faites donc bien attention de l'utiliser sur un dossier dont vous ne voulez vraiment plus, car tout va disparaître à l'intérieur :

    rm -r animaux/

    … supprime le dossier animaux ainsi que tout ce qu'il contenait (sous-dossiers vertebres et chat).

    rm et le joker de la mort (qui tue)

    Bon, vous êtes grands, je crois que le moment est venu de vous révéler un terrible secret : les enfants ne naissent pas dans les choux.
    Euh pardon, je voulais dire : la commande rm est vraiment dangereuse. Très dangereuse. Vous pouvez potentiellement bousiller tout votre système avec !

    NON NON NON NE FAITES JAMAIS CA !!! => rm -rf /*

    Je me suis permis de mettre du texte avant pour vous éviter la tentation de recopier bêtement la commande pour « rigoler », pour « voir ce que ça fait ». Je vais vous l'expliquer dans le détail, parce que c'est quand même l'erreur n° 1 à ne pas faire sous Linux.

    En clair, cette commande supprime tout votre disque dur depuis la racine, sous-dossiers compris, et ne demande aucune confirmation. Aucune possibilité de récupération, votre PC est foutu. Vous êtes bons pour une réinstallation de Linux, et aussi de Windows si la partition de Windows était accessible depuis Linux.

    Mais ils sont bêtes les gens qui ont créé cette commande ! Pourquoi autoriser de faire une chose aussi risquée ?

    En fait, il y a plusieurs mécanismes de protection. On en apprendra plus dans le prochain chapitre (qui traitera des utilisateurs et de leurs droits).
    Par exemple, les fichiers à la racine ne vous « appartiennent » pas, ils appartiennent au superutilisateur « root ». Moi je me suis loggé en tant que mateo21, je n'ai donc théoriquement pas le droit de supprimer ces fichiers. La suppression sera refusée.

    Seulement, pour peu que vous soyez loggés en tant que « root » (on verra comment le faire dans le chapitre suivant), vous aurez le droit de le faire, et là plus rien ne vous arrêtera !

    On apprendra plus tard comment utiliser les alias de commande pour éviter qu'une commande aussi dangereuse ne s'exécute. En attendant, ne jouez pas avec le feu, car vous y perdriez les mains, les pieds, la tête et tout ce qui va avec.

    Le joker reste quand même très utile, mais lorsque vous l'utilisez avec rm, triplez d'attention.
    Par exemple :

    rm -rf *

    … supprime tous les fichiers et sous-dossiers du dossier dans lequel je me trouve. Il m'arrive de l'utiliser, d'en avoir besoin, mais à chaque fois je fais très très attention à ce qu'il n'y ait plus rien dans ce dossier (et dans les sous-dossiers) qui m'intéresse.
    Comme vous pouvez le voir, il n'y a qu'un seul caractère de différence (le /) avec la commande de la mort que je vous ai montrée un peu plus haut.

    Une erreur est vite arrivée. J'ignore combien de gens se sont pendus après avoir exécuté cette commande, mais ça méritait au moins un GROS avertissement !

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    cp & mv : copier et déplacer un fichier ln : créer des liens entre fichiers

    ln : créer des liens entre fichiers

    rm : supprimer des fichiers et dossiers Les utilisateurs et les droits

    ln : créer des liens entre fichiers

    Bien qu'un peu moins courante, la commande ln vous sera certainement utile un jour ou l'autre. Elle permet de créer des liens entre des fichiers, c'est-à-dire (pour employer des mots que vous connaissez) qu'elle permet de créer des raccourcis.

    Ces « raccourcis », qu'on appelle des liens sous Linux, sont un peu plus complexes que ceux que vous avez l'habitude de voir sous Windows. En effet, on peut créer deux types de liens :

    Ces deux types ne fonctionnent pas de la même manière. Pour comprendre ce qui les différencie, il faut savoir comment un OS tel que Linux gère les fichiers sur le disque dur.
    Allons, allons, ne faites pas cette tête-là, un peu de théorie sur le fonctionnement des OS, c'est toujours très intéressant ! :-)

    Le stockage des fichiers

    Sur le disque dur, chaque fichier est grosso-modo séparé en deux parties :

    Vous avez bien lu : la liste des noms de fichiers est stockée à un autre endroit que leur contenu. Cette séparation aide Linux à s'organiser.

    Chaque contenu de fichier se voit attribuer un numéro d'identification appelé inode (figure suivante). Chaque nom de fichier est donc associé à un inode (son contenu).

    Fichiers associés à des inodes
    Fichiers associés à des inodes

    C'est tout ce que vous avez besoin de savoir pour comprendre la suite.

    Nous allons maintenant découvrir comment créer des liens physiques puis des liens symboliques.

    Créer des liens physiques

    Ce type de lien est plus rarement utilisé que le lien symbolique, mais il faut tout de même le connaître car il peut se révéler pratique.

    Un lien physique permet d'avoir deux noms de fichiers qui partagent exactement le même contenu, c'est-à-dire le même inode (figure suivante).

    Lien physique
    Lien physique

    Ainsi, que vous passiez par fichier1 ou par fichier2, vous modifiez exactement le même contenu. En quelque sorte, le fichier est le même. On peut juste y accéder via deux noms de fichiers différents.

    Pour créer un lien physique, nous allons utiliser la commande ln. Je vous propose tout d'abord de créer un répertoire pour nos tests :

    mkdir tests
    cd tests

    Une fois dans ce dossier, créez un fichier avec la commande touch par exemple :

    touch fichier1

    Nous voulons maintenant créer un lien physique : nous allons créer un fichier2 qui partagera le même inode (le même contenu) que fichier1. Tapez :

    ln fichier1 fichier2

    Si vous listez les fichiers du répertoire, vous avez l'impression d'avoir deux fichiers différents :

    mateo21@mateo21-desktop:~/tests$ ls -l
    total 0
    -rw-r--r-- 2 mateo21 mateo21 0 2008-07-31 13:55 fichier1
    -rw-r--r-- 2 mateo21 mateo21 0 2008-07-31 13:55 fichier2

    A priori, rien ne nous permet ici de deviner que ces fichiers modifient le même contenu. Le lien physique est donc un lien dur, pas évident à détecter au premier coup d’œil.

    Si vous supprimez un des deux fichiers, l'autre fichier reste en place et le contenu sera toujours présent sur le disque. L'inode est supprimé uniquement quand plus aucun nom de fichier ne pointe dessus.
    En clair, supprimez fichier1 pour voir. Vous verrez que fichier2 existe toujours et qu'il affiche toujours le même contenu. Il faut supprimer fichier1ETfichier2 pour supprimer le contenu.

    Créer des liens symboliques

    Les liens symboliques ressemblent plus aux « raccourcis » dont vous avez peut-être l'habitude sous Windows. La plupart du temps, on crée des liens symboliques sous Linux pour faire un raccourci, et non des liens physiques qui sont un peu particuliers.

    Le principe du lien symbolique est que l'on crée un lien vers un autre nom de fichier. Cette fois, on pointe vers le nom de fichier et non vers l'inode directement (figure suivante).

    Lien symbolique
    Lien symbolique

    Supprimez le fichier2 que nous avons créé tout à l'heure (sous forme de lien physique) :

    rm fichier2

    Créons maintenant un nouveau fichier2, cette fois sous forme de lien symbolique. On utilise là encore la commande ln, mais avec le paramètre -s (s comme symbolique) :

    ln -s fichier1 fichier2

    Cette fois, la commande détaillée ls -l sera beaucoup plus précise :

    mateo21@mateo21-desktop:~/tests$ ls -l
    total 0
    -rw-r--r-- 1 mateo21 mateo21 0 2008-07-31 13:55 fichier1
    lrwxrwxrwx 1 mateo21 mateo21 8 2008-07-31 14:15 fichier2 -> fichier1

    On note deux choses :

    Bref, les liens symboliques sont beaucoup plus faciles à repérer que les liens physiques !

    Ok, mais quelles différences à part ça ? Le résultat revient au même, non ? Qu'on ouvre fichier1 ou fichier2, on éditera le même contenu au final !

    Tout à fait. Il y a quand même quelques subtilités :

    En résumé
    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    rm : supprimer des fichiers et dossiers Les utilisateurs et les droits

    Les utilisateurs et les droits

    ln : créer des liens entre fichiers sudo: exécuter une commande en root

    Linux est un système multi-utilisateurs. Cela signifie que plusieurs personnes peuvent travailler simultanément sur le même OS, en s'y connectant à distance notamment.

    Puisque plusieurs utilisateurs peuvent être connectés à Linux en même temps, celui-ci doit avoir une excellente organisation dès le départ. Ainsi chaque personne a son propre compte utilisateur, et il existe un ensemble de règles qui disent qui a le droit de faire quoi.
    Je vous propose de découvrir tous ces mécanismes dans ce chapitre.

    sudo: exécuter une commande en root

    Les utilisateurs et les droits adduser : gestion des utilisateurs

    sudo: exécuter une commande en root

    Lorsque vous avez installé Ubuntu, on vous a demandé le nom du compte utilisateur que vous vouliez créer. Par exemple dans mon cas j'ai créé l'utilisateur « mateo21 ».
    Dans la plupart des distributions Linux on vous proposera de créer un compte utilisateur avec des droits limités, comme c'est le cas pour mon compte « mateo21 ».

    Attends, c'est nous qui avons installé Linux mais on n'a pas le droit de faire tout ce que l’on veut dessus ?

    Oui, et c'est une sécurité. Bien sûr, comme vous êtes aux commandes, vous pouvez à tout moment dire : « Bon allez on passe en mode chef-qui-peut-tout-faire ». Mais c'est une sécurité de ne pas avoir le droit de tout faire par défaut, car certaines commandes peuvent être dangereuses pour la stabilité et la sécurité de votre ordinateur. Avoir des droits limités, cela signifie aussi qu'on s'empêche par exemple d'exécuter la « commande de la mort qui tue » qu'on a vue dans le chapitre précédent (rm -rf /*).

    Nous allons d'abord commencer par voir comment sont organisés les utilisateurs sous Linux, puis nous verrons comment devenir le « chef ».
    Plus loin dans le chapitre, nous apprendrons à créer et supprimer des utilisateurs en ligne de commande.

    L'organisation des utilisateurs sous Linux

    On peut créer autant d'utilisateurs que l'on veut, eux-mêmes répartis dans des groupes.
    Il y a un utilisateur « spécial », root, aussi appelé superutilisateur. Celui-ci a tous les droits sur la machine.

    Vous pouvez voir ce que ça donne sur la figure suivante.

    Utilisateurs et groupes

    Au départ, chez moi, deux utilisateurs sont créés : root et mateo21.

    On ne se connecte en root que très rarement, lorsque c'est nécessaire. Certaines commandes de Linux que nous allons voir dans ce chapitre ne sont accessibles qu'à root.
    Le reste du temps, on utilise le compte « limité » que l'on a créé (mateo21 dans mon cas).

    Cette simple protection permet de largement limiter les dégâts en cas de fausse manipulation, de virus sur votre PC, etc. En effet, un virus ne peut rien faire de plus que vous quand vous êtes connectés avec des droits limités. En revanche, si vous êtes en root il pourra tout faire, même détruire votre ordinateur.
    Sous Windows, vous êtes toujours connectés en administrateur par défaut (équivalent de root), ce qui explique pourquoi les virus y sont si dangereux.

    sudo : devenir root un instant

    Par défaut, vous êtes connectés sous votre compte limité (mateo21 pour ma part).
    Il est impossible sous Ubuntu de se connecter directement en root au démarrage de l'ordinateur. Comment faire alors pour exécuter des commandes que seul root a le droit d'exécuter ?

    On peut devenir root temporairement à l'aide de la commande sudo.
    Cette commande signifie « Faire en se substituant à l'utilisateur » : Substitute User DO.

    Écrivez donc sudo suivi de la commande que vous voulez exécuter, comme ceci :

    sudo commande

    On vous demandera normalement votre mot de passe (au moins la première fois) pour exécuter la commande. Ce mot de passe est le même que celui de votre compte utilisateur limité.

    Par exemple, vous pouvez exécuter un simple ls avec les droits root (vous ne risquez rien, rassurez-vous) :

    mateo21@mateo21-desktop:/home$ sudo ls
    [sudo] password for mateo21:
    autredossier   Desktop    Examples  Images  Modèles     Musique  tutos
    autresanimaux  Documents  images    log     mondossier  Public   Vidéos

    Comme vous le voyez, on vous demande d'abord le mot de passe, par sécurité.
    Faire un ls en tant que root n'apporte rien de bien spécial, c'était simplement pour avoir un exemple « sûr » avec lequel vous ne risquez pas d'endommager votre ordinateur.

    sudo su : devenir root et le rester

    Si vous tapez sudo su (tout court), vous passerez root indéfiniment.

    mateo21@mateo21-desktop:/home$ sudo su
    [sudo] password for mateo21:
    root@mateo21-desktop:/home#

    Le symbole # à la fin de l'invite de commandes vous indique que vous êtes devenus superutilisateur.
    Vous pouvez alors exécuter autant de commandes en root que vous le voulez.

    Pour quitter le « mode root », tapez exit (ou faites la combinaison Ctrl + D).

    root@mateo21-desktop:/home/mateo21# exit
    exit
    mateo21@mateo21-desktop:~$

    Et vous voilà redevenus simples mortels.

    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    Les utilisateurs et les droits adduser : gestion des utilisateurs

    adduser : gestion des utilisateurs

    sudo: exécuter une commande en root addgroup : gestion des groupes

    adduser : gestion des utilisateurs

    Maintenant que vous savez passer root (temporairement ou indéfiniment), nous allons pouvoir découvrir des commandes qui sont réservées à root.
    adduser et deluser sont de celles-là. Si vous essayez de les appeler avec votre utilisateur normal, on vous dira que vous n'avez pas le droit de les utiliser. Seul root peut gérer les utilisateurs.

    adduser : ajouter un utilisateur

    La commande adduser permet d'ajouter un utilisateur. Vous devez au minimum fournir un paramètre : le nom de l'utilisateur à créer.
    Par exemple, pour créer un compte pour Patrick :

    root@mateo21-desktop:/home# adduser patrick
    Ajout de l'utilisateur « patrick »...
    Ajout du nouveau groupe « patrick » (1001)...
    Ajout du nouvel utilisateur « patrick » (1001) avec le groupe « patrick »...
    Création du répertoire personnel « /home/patrick »...
    Copie des fichiers depuis « /etc/skel »...

    Pensez à rajouter un sudo devant la commande si vous n'êtes pas déjà root ; pour cela, tapez sudo adduser patrick. Moi je n'ai pas eu à le faire car j'ai choisi de rester root indéfiniment en tapant sudo su auparavant.
    Si vous tentez d'exécuter la commande avec votre compte limité, vous aurez une erreur de ce genre : « adduser : Seul le superutilisateur peut ajouter un utilisateur ou un groupe sur le système ».

    Le répertoire personnel de patrick est automatiquement créé (/home/patrick) et son compte est préconfiguré.
    On vous demande ensuite de taper son mot de passe :

    Entrez le nouveau mot de passe UNIX : 
    Retapez le nouveau mot de passe UNIX :
    passwd : le mot de passe a été mis à jour avec succès

    Tapez le mot de passe de patrick puis faites Entrée. Retapez-le pour valider.
    Encore une fois, si vous ne voyez pas d'étoiles * quand vous tapez le mot de passe, c'est normal ; c'est une sécurité pour qu'on ne puisse pas compter le nombre de caractères derrière votre épaule.

    On vous propose ensuite de rentrer quelques informations personnelles sur patrick, comme son nom, son numéro de téléphone… Si vous voulez le faire, faites-le, mais sinon sachez que vous pouvez taper Entrée sans rien écrire ; on ne vous embêtera pas.

    Modification des informations relatives à l'utilisateur patrick
    Entrez la nouvelle valeur ou « Entrée » pour conserver la valeur proposée
            Nom complet []: 
            N° de bureau []: 
            Téléphone professionnel []: 
            Téléphone personnel []: 
            Autre []: 
    Ces informations sont-elles correctes ? [o/N] o

    À la fin, on vous demande de confirmer par un « o » (oui) que tout est bon. Tapez Entrée et ça y est, le compte de patrick est créé !

    passwd : changer le mot de passe

    S'il était nécessaire de changer le mot de passe de patrick par la suite, utilisez la commande passwd en indiquant en paramètre le nom du compte à modifier.

    root@mateo21-desktop:/home# passwd patrick
    Entrez le nouveau mot de passe UNIX : 
    Retapez le nouveau mot de passe UNIX : 
    passwd : le mot de passe a été mis à jour avec succès
    deluser : supprimer un compte

    patrick vous ennuie ? patrick est parti ? Si son compte n'est plus nécessaire (ou que vous voulez vous venger) vous pouvez le supprimer avec deluser.

    deluser patrick

    Aucune confirmation ne vous sera demandée !

    Toutefois, cette commande seule ne supprime pas le répertoire personnel de patrick. Si vous voulez supprimer aussi son home et tous ses fichiers personnels, utilisez le paramètre --remove-home :

    deluser --remove-home patrick
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    sudo: exécuter une commande en root addgroup : gestion des groupes

    addgroup : gestion des groupes

    adduser : gestion des utilisateurs chown :  : gestion des propriétaires d'un fichier

    addgroup : gestion des groupes

    Je vous l'ai dit au début : chaque utilisateur appartient à un groupe.

    Oui mais dans ce cas, à quel groupe appartiennent les utilisateurs mateo21 et patrick ? On n'a rien défini, nous !

    En effet, si vous ne définissez rien, un groupe du même nom que l'utilisateur sera automatiquement créé : ainsi, mateo21 appartient au groupe mateo21 et patrick au groupe patrick.

    On peut le vérifier en regardant à qui appartiennent les dossiers dans /home via un ls -l :

    root@mateo21-desktop:~# cd /home
    root@mateo21-desktop:/home# ls -l
    total 24
    drwx------  2 root    root    16384 2007-09-19 18:22 lost+found
    drwxr-xr-x 65 mateo21 mateo21  4096 2007-11-15 22:40 mateo21
    drwxr-xr-x  2 patrick patrick  4096 2007-11-15 23:00 patrick

    Souvenez-vous : la 3ème colonne indique le propriétaire du fichier ou dossier ; la 4ème indique le groupe qui possède ce fichier ou dossier.

    Ainsi, le dossier mateo21 appartient à l'utilisateur mateo21 et au groupe mateo21.
    Même chose pour patrick.
    On constatera par ailleurs que lost+found appartient à root et qu'il y a un groupe root (root fait donc partie du groupe root).

    Bon, mais quel intérêt y a-t-il à ce que tout le monde soit dans son propre groupe, me direz-vous ?
    Vous pourriez très bien vous contenter de ce fonctionnement (un utilisateur = un groupe), mais au cas où vous auriez beaucoup d'utilisateurs, je vais quand même vous montrer comment créer des groupes.

    addgroup : créer un groupe

    La commande addgroup crée un nouveau groupe. Vous avez juste besoin de spécifier le nom de celui-ci en paramètre :

    root@mateo21-desktop:/home# addgroup amis
    Ajout du groupe « amis » (identifiant 1002)...
    Terminé.

    Super, mais personne ne fait encore partie de ce groupe. :-(

    usermod : modifier un utilisateur

    La commande usermod permet d'éditer un utilisateur. Elle possède plusieurs paramètres ; nous allons en retenir deux :

    Si je veux mettre patrick dans le groupe amis, je ferai donc comme ceci :

    usermod -g amis patrick

    Et pour remettre patrick dans le groupe patrick comme il l'était avant :

    usermod -g patrick patrick
    delgroup : supprimer un groupe

    Si vous voulez supprimer un groupe, c'est tout simple :

    delgroup amis
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    adduser : gestion des utilisateurs chown :  : gestion des propriétaires d'un fichier

    chown :  : gestion des propriétaires d'un fichier

    addgroup : gestion des groupes chmod : modifier les droits d'accès

    chown :  : gestion des propriétaires d'un fichier

    Seul l'utilisateur root peut changer le propriétaire d'un fichier.
    Supposons par exemple que mateo21 possède dans son répertoire personnel un fichier appelé rapport.txt.

    Voici le résultat d'un ls -l pour ce fichier :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ ls -l rapport.txt
    -rw-r--r-- 1 mateo21 mateo21 0 2007-11-15 23:14 rapport.txt

    Ce fichier, je souhaite le « donner » à patrick. C'est là qu'intervient la commande chown.

    chown : changer le propriétaire d'un fichier

    La commande chown, qui doit être utilisée en tant que root, attend deux paramètres au moins :

    Cela donne donc :

    chown patrick rapport.txt

    On peut voir ensuite que patrick est bien le nouveau propriétaire du fichier :

    root@mateo21-desktop:/home/mateo21# ls -l rapport.txt 
    -rw-r--r-- 1 patrick mateo21 0 2007-11-15 23:14 rapport.txt

    Seulement… il appartient toujours au groupe mateo21 !

    chgrp : changer le groupe propriétaire d'un fichier

    chgrp s'utilise exactement de la même manière que chown à la différence près qu'il affecte cette fois le groupe propriétaire d'un fichier.

    chgrp amis rapport.txt

    Cette commande affectera le fichier rapport.txt au groupe amis.

    Un petit ls -l nous confirmera que rapport.txt appartient désormais à patrick et au groupe amis :

    root@mateo21-desktop:/home/mateo21# ls -l rapport.txt 
    -rw-r--r-- 1 patrick amis 0 2007-11-15 23:14 rapport.txt
    chown peut aussi changer le groupe propriétaire d'un fichier !

    Eh oui ! C'est d'ailleurs l'astuce que j'utilise le plus souvent :

    chown patrick:amis rapport.txt

    Cela affectera le fichier à l'utilisateur patrick et au groupe amis.
    Il suffit de séparer par un symbole deux points (« : ») le nom du nouvel utilisateur (à gauche) et le nom du nouveau groupe (à droite).

    -R : affecter récursivement les sous-dossiers

    Très utile aussi, l'option -R de chown. Elle modifie tous les sous-dossiers et fichiers contenus dans un dossier pour y affecter un nouvel utilisateur (et un nouveau groupe si on utilise la technique du deux points que l'on vient de voir).

    Par exemple, si je suis sadique et que je veux donner tout le contenu du dossier personnel de patrick à mateo21 (et au groupe mateo21), c'est très simple :

    chown -R mateo21:mateo21 /home/patrick/

    Résultat :

    root@mateo21-desktop:/home# ls -l
    total 24
    drwx------  2 root    root    16384 2007-09-19 18:22 lost+found
    drwxr-xr-x 62 mateo21 mateo21  4096 2007-11-15 23:19 mateo21
    drwxr-xr-x  2 mateo21 mateo21  4096 2007-11-15 23:00 patrick

    Désormais tous les fichiers à l'intérieur du dossier de patrick appartiennent à mateo21 (je sais, je suis vraiment trop diabolique).

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    addgroup : gestion des groupes chmod : modifier les droits d'accès

    chmod : modifier les droits d'accès

    chown :  : gestion des propriétaires d'un fichier Nano, l'éditeur de texte du débutant

    chmod : modifier les droits d'accès

    On attaque maintenant la partie la plus « coton » du chapitre si je puis dire : les droits d'accès.

    Le fonctionnement des droits

    Chaque fichier et chaque dossier possède une liste de droits. C'est une liste qui indique qui a le droit de voir le fichier, de le modifier et de l'exécuter.

    Vous avez déjà vu des listes de droits, oui oui ! Lorsque vous faites un ls -l, il s’agit de la première colonne :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ ls -l
    total 40
    drwxr-xr-x 2 mateo21 mateo21 4096 2007-11-13 21:53 Desktop
    drwxr-xr-x 2 mateo21 mateo21 4096 2007-11-13 13:46 Documents
    lrwxrwxrwx 1 mateo21 mateo21   26 2007-09-19 18:31 Examples -> /usr/share/example-content
    drwxr-xr-x 2 mateo21 mateo21 4096 2007-09-25 20:28 images
    drwxr-xr-x 2 mateo21 mateo21 4096 2007-10-19 01:21 Images
    drwxr-xr-x 3 mateo21 mateo21 4096 2007-09-25 11:11 log
    drwxr-xr-x 2 mateo21 mateo21 4096 2007-10-19 01:21 Modèles
    drwxr-xr-x 2 mateo21 mateo21 4096 2007-10-19 01:21 Musique
    drwxr-xr-x 2 mateo21 mateo21 4096 2007-10-19 01:21 Public
    -rw-r--r-- 1 mateo21 mateo21    0 2007-11-15 23:14 rapport.txt
    drwxr-xr-x 3 mateo21 mateo21 4096 2007-09-19 19:51 tutos
    drwxr-xr-x 2 mateo21 mateo21 4096 2007-10-19 01:21 Vidéos

    Vous voyez tous ces d, r, w et x au début ? Ce sont ce qu'on appelle les droits d'accès du fichier ou dossier.

    On peut voir cinq lettres différentes. Voici leur signification :

    Si la lettre apparaît, c'est que le droit existe. S'il y a un tiret à la place, c'est qu'il n'y a aucun droit.

    Pourquoi est-ce qu'on voit parfois r, w et x à plusieurs reprises ?

    Les droits sont découpés en fonction des utilisateurs (figure suivante).

    Droits sur un fichier

    Le premier élément d mis à part, on constate que r, w et x sont répétés trois fois en fonction des utilisateurs :

    Prenons un cas concret, le fichier rapport.txt :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ ls -l rapport.txt 
    -rw-r--r-- 1 mateo21 mateo21 0 2007-11-15 23:14 rapport.txt

    Ses droits sont : -rw-r--r--

    En résumé, ces droits nous apprennent que l'élément est un fichier, que mateo21 peut le lire et le modifier et que tous les autres utilisateurs peuvent seulement le lire.

    Et root ?
    Il a quels droits ?

    Souvenez-vous d'une chose : root a TOUS les droits. Il peut tout faire : lire, modifier, exécuter n'importe quel fichier.

    chmod : modifier les droits d'accès

    Maintenant que nous savons voir et comprendre les droits d'accès d'un fichier, nous allons apprendre à les modifier à l'aide de la commande chmod.

    Une précision importante pour commencer : contrairement aux commandes précédentes, vous n'avez pas besoin d'être root pour utiliser chmod. Vous devez juste être propriétaires du fichier dont vous voulez modifier les droits d'accès.

    chmod est un petit peu délicat à utiliser. En effet, on peut attribuer les droits sur un fichier / dossier via plusieurs méthodes différentes, la plus courante étant celle des chiffres.

    Attribuer des droits avec des chiffres (chmod absolu)

    J'espère que vous êtes prêts pour effectuer quelques additions !
    Il va falloir faire un petit peu de calcul mental. En effet, on attribue un chiffre à chaque droit :

    Droit

    Chiffre

    r

    4

    w

    2

    x

    1

    Si vous voulez combiner ces droits, il va falloir additionner les chiffres correspondants.
    Ainsi, pour attribuer le droit de lecture et de modification, il faut additionner $4+2$, ce qui donne 6. Le chiffre 6 signifie donc « Droit de lecture et d'écriture ».

    Voici la liste des droits possibles et la valeur correspondante :

    Droits

    Chiffre

    Calcul

    ---

    0

    0 + 0 + 0

    r--

    4

    4 + 0 + 0

    -w-

    2

    0 + 2 + 0

    --x

    1

    0 + 0 + 1

    rw-

    6

    4 + 2 + 0

    -wx

    3

    0 + 2 + 1

    r-x

    5

    4 + 0 + 1

    rwx

    7

    4 + 2 + 1

    C'est compris ?
    Avec ça, on peut calculer la valeur d'un triplet de droits. Il faut faire le même calcul pour les droits que l'on veut attribuer au propriétaire, au groupe et aux autres.

    Par exemple, « 640 » indique les droits du propriétaire, du groupe et des autres (dans l'ordre).

    Le droit maximal que l'on puisse donner à tout le monde est 777 : droit de lecture, d'écriture et d'exécution pour le propriétaire, pour son groupe et pour tous les autres. Bref, avec un tel droit tout le monde peut tout faire sur ce fichier.
    Au contraire, avec un droit de 000, personne ne peut rien faire… à part root, bien sûr.

    Pour changer les droits sur le fichier rapport.txt, et être le seul autorisé à le lire et l'éditer, je dois exécuter cette commande :

    chmod 600 rapport.txt

    Un petit ls -l pour voir le résultat :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ ls -l rapport.txt
    -rw------- 1 mateo21 mateo21 0 2007-11-15 23:14 rapport.txt

    Bingo !
    On a bien confirmation que seul le propriétaire du fichier, c'est-à-dire moi, peut le lire et le modifier !

    Attribuer des droits avec des lettres (chmod relatif)

    Il existe un autre moyen de modifier les droits d'un fichier. Il revient un peu au même mais permet parfois de paramétrer plus finement, droit par droit.
    Dans ce mode, il faut savoir que :

    … et que :

    Maintenant que vous savez cela, vous pouvez écrire :

    chmod g+w rapport.txt

    Signification : « Ajouter le droit d'écriture au groupe ».

    chmod o-r rapport.txt

    Signification : « Enlever le droit de lecture aux autres ».

    chmod u+rx rapport.txt

    Signification : « Ajouter les droits de lecture et d'exécution au propriétaire ».

    chmod g+w,o-w rapport.txt

    Signification : « Ajouter le droit d'écriture au groupe et l'enlever aux autres ».

    chmod go-r rapport.txt

    Signification : « Enlever le droit de lecture au groupe et aux autres ».

    chmod +x rapport.txt

    Signification : « Ajouter le droit d'exécution à tout le monde ».

    chmod u=rwx,g=r,o=- rapport.txt

    Signification : « Affecter tous les droits au propriétaire, juste la lecture au groupe, rien aux autres ».

    Voilà, ouf ! J'ai préféré vous expliquer le fonctionnement à travers des exemples concrets plutôt que de faire un cours théorique sur la syntaxe d'une des utilisations possibles de chmod.
    Normalement si vous suivez mes exemples vous devriez être capables de tout faire !

    Et toujours… -R pour affecter récursivement

    Le paramètre -R existe aussi pour chmod. Si vous affectez des droits sur un dossier avec -R, tous ses fichiers et sous-dossiers récupèreront le même droit.

    Si je veux être le seul à pouvoir lire, éditer et exécuter les fichiers de mon répertoire personnel et de tous ses fichiers, j'ai juste besoin d'écrire :

    chmod -R 700 /home/mateo21

    C'est tout !

    En résumé
    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    chown :  : gestion des propriétaires d'un fichier Nano, l'éditeur de texte du débutant

    Nano, l'éditeur de texte du débutant

    chmod : modifier les droits d'accès Premiers pas avec Nano

    Nousavons découvert plusieurs façons de voir le contenu d'un fichier en console.
    Mais… aucune des commandes que nous avons étudiées ne nous permettait d'éditer un fichier.

    Pourquoi ai-je repoussé le moment où je vous parlerais des éditeurs de texte ? Parce que c'est un des domaines les plus riches de la console ! Parmi les plus célèbres éditeurs de texte console de Linux, il faut connaître : Nano, Vim et Emacs.

    Que de jolis noms, n'est-ce pas ?
    Des trois que je viens de citer, Nano est de loin le plus simple à utiliser. Ce n'est pas pour rien que ce chapitre s'intitule « Nano, l'éditeur de texte du débutant ».

    Nous découvrirons Vim plus loin dans ce livre, car il est plus complexe et nécessite déjà un bon niveau.

    Premiers pas avec Nano

    Nano, l'éditeur de texte du débutant Configurer Nano avec .nanorc

    Premiers pas avec Nano

    En sciences, le terme « nano » représente une toute petite unité. Par exemple, un atome a une taille d'environ 0,1 nanomètre.

    Si l'éditeur de texte que je vais vous présenter s'appelle Nano, c'est parce qu'il est tout petit. Il s'agit d'un programme très simple comparé à Vim et Emacs et il nous conviendra tout à fait pour démarrer. Il possède assez peu de fonctions par rapport aux deux autres logiciels (qui peuvent devenir de véritables machines de guerre) mais suffisamment pour commencer à vous débrouiller avec un éditeur de texte.

    Nano est un éditeur de texte, pas un traitement de texte !

    Savez-vous vraiment ce qu'est un éditeur de texte ? Ne le confondez-vous pas avec un traitement de texte ?

    Un éditeur de texte est un programme qui permet de modifier des fichiers de texte brut, sans mise en forme (gras, italique, souligné…). Sous Windows, on dispose d'un éditeur de texte très basique : le Bloc-Notes. Sous Linux, on a le choix entre Nano, Vim, Emacs et bien d'autres, sachant qu'au moins un de ceux-là est installé par défaut sur la plupart des distributions.

    Un traitement de texte est fait pour rédiger des documents mis en forme. Sous Windows, Word est le plus célèbre traitement de texte ; sous Linux, on possède l'équivalent : Open Office Writer. Ces programmes ne peuvent être utilisés qu'en mode graphique, la console ne permettant pas vraiment de faire de la mise en forme.

    Quand a-t-on besoin d'un éditeur de texte ?

    Chaque fois que vous devez éditer un fichier de texte brut. Sous Windows, vous avez l'habitude de voir des fichiers de texte brut au format .txt. Sous Linux, vous savez que l'extension importe peu (on peut trouver des fichiers en texte brut sans extension).

    Les éditeurs de texte sont parfaits pour les programmeurs en particulier : ils permettent d'éditer des fichiers .c, .cpp, .h, .rb, .py, etc. (En fonction de votre langage de programmation.)
    Même si vous ne programmez pas, vous aurez besoin d'utiliser un éditeur de texte pour modifier des fichiers de configuration. Ces fichiers n'ont pas d'extension particulière, mais à force vous apprendrez à les reconnaître.

    Après avoir appris à utiliser Nano, nous nous ferons les dents sur nos premiers fichiers de configuration : le nanorc et le bashrc. Ce sera l'occasion pour vous de personnaliser votre Nano et votre console.;-)

    Découverte de Nano

    Le nom complet de Nano est « GNU nano », en référence au projet GNU dont je vous ai parlé dans le tout premier chapitre. Il s'agit d'un logiciel qui s'inspire de « pico », un éditeur de texte plus ancien qui se voulait lui aussi très simple d'utilisation.

    Pour démarrer le logiciel, il vous suffit simplement de taper nano dans la console :

    nano

    L'éditeur Nano s'ouvre immédiatement (figure suivante).

    Nano
    Nano

    Dès lors, vous pouvez commencer à taper du texte (exemple sur la figure suivante).

    Nano : écriture de texte
    Nano : écriture de texte

    C'est aussi simple que cela !
    Ne riez pas, je précise qu'il « suffit de taper du texte » car ce n'est pas aussi simple sous d'autres éditeurs, comme Vim par exemple.

    Les raccourcis clavier de Nano

    En bas de votre écran, vous pouvez voir un espace d'aide (figure suivante). Que signifie-t-il exactement ?
    Il s'agit d'un aide-mémoire pour vous rappeler à tout moment les commandes principales que vous pouvez lancer sous Nano.

    Aide de Nano
    Aide de Nano

    Le symbole ^ signifie Ctrl (la touche Contrôle de votre clavier). Ainsi, pour quitter Nano, il suffit de taper Ctrl + X.

    Voici les raccourcis les plus importants :

    Vous pouvez vous déplacer dans le fichier avec les flèches du clavier ainsi qu'avec les touches Page Up et Page Down pour avancer de page en page (les raccourcis Ctrl + Y et Ctrl + V fonctionnent aussi).

    Si l'aide-mémoire vous encombre, vous pouvez gagner de la place en appuyant sur Échap puis sur X. Vous pouvez l'afficher de nouveau avec la même suite de touches.

    La recherche

    La combinaison de touches Ctrl + W lance une recherche dans le fichier (figure suivante).

    Recherche dans Nano
    Recherche dans Nano

    Il vous suffit d'écrire le mot que vous recherchez (figure suivante)…

    Recherche dans Nano
    Recherche dans Nano

    … puis de taper Entrée (figure suivante).

    Recherche dans Nano
    Recherche dans Nano

    Le curseur est automatiquement positionné à la première occurrence trouvée. Si le curseur est à la fin, la recherche recommence du début.

    Si vous souhaitez aller au résultat suivant (au « deux » suivant), faites à nouveau Ctrl + W pour lancer une recherche. La recherche précédente est sauvegardée et apparaît entre crochets. Si vous voulez rechercher le même mot (et donc aller au résultat suivant), tapez juste Entrée sans écrire de mot à rechercher (figure suivante).

    Recherche dans Nano
    Recherche dans Nano
    Enregistrer et quitter

    Pour enregistrer à tout moment, faites Ctrl + O.
    Si vous essayez de quitter (Ctrl + X) sans enregistrer auparavant, un message vous demandera si vous voulez sauvegarder (figure suivante).

    Confirmation de sortie de Nano
    Confirmation de sortie de Nano

    Si vous appuyez sur la touche o, vous passerez en mode enregistrement.
    Si vous appuyez sur la touche n, Nano quittera sans enregistrer.
    Si vous utilisez la combinaison Ctrl + C, vous annulerez votre demande de sortie de Nano et ne quitterez donc pas le logiciel.

    En appuyant sur o, vous vous retrouvez en mode enregistrement. Tapez juste le nom du fichier que vous voulez créer puis pressez Entrée (figure suivante).

    Enregistrement dans Nano
    Enregistrement dans Nano

    Après ça, Nano sera fermé et vous retrouverez votre bonne vieille ligne de commandes.

    Les paramètres de la commande Nano

    Lorsque vous appelez Nano dans la ligne de commandes, vous pouvez spécifier plusieurs paramètres. Le plus courant est d'indiquer en paramètre le nom du fichier qu'on veut ouvrir. Ainsi :

    nano salut.txt

    … ouvrira le fichier salut.txt que l'on vient de créer.

    Si le fichier n'existe pas, il sera automatiquement créé par Nano lors du premier enregistrement.

    À part ça, la commande nano accepte de nombreux paramètres. Pour vous, j'en ai sélectionné trois qui me semblent faire partie des plus utiles.

    Si je veux lancer Nano avec toutes ces options à la fois, je peux donc écrire :

    nano -miA salut.txt
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    Nano, l'éditeur de texte du débutant Configurer Nano avec .nanorc

    Configurer Nano avec .nanorc

    Premiers pas avec Nano Configurer sa console avec .bashrc

    Configurer Nano avec .nanorc

    Vous savez maintenant utiliser Nano. Comme vous avez pu le voir, ce n'est pas très compliqué. Il suffit d'apprendre un peu les raccourcis clavier les plus utiles et on peut rapidement s'en servir.

    Justement… et si on utilisait Nano pour quelque chose d'utile ? Non parce que bon, le fichier salut.txt est sympa, mais ça ne va pas nous faire avancer.

    Alors pour l'occasion, je me suis dit que j'allais vous faire éditer quelques fichiers de configuration. Par exemple, il existe un fichier de configuration de Nano qui indique toutes vos préférences. Celui-ci s'appelle .nanorc.

    Pourquoi .nanorc ?

    La plupart des fichiers de configuration commencent par un point. Cela permet de « cacher » le fichier quand on fait un ls. Bien entendu, comme vous devriez maintenant le savoir, les fichiers cachés peuvent toujours être affichés en utilisant le paramètre -a : ls -a.

    Chaque utilisateur de la machine peut créer son propre fichier de configuration .nanorc dans son répertoire personnel (home). Chez moi, ce fichier doit être placé à la position : /home/mateo21/.nanorc. Ce fichier est lu par Nano à chaque fois que vous le démarrez.

    Je viens de regarder la liste des fichiers de mon home, mais même en incluant les fichiers cachés avec -a je ne vois pas de fichier appelé .nanorc !

    En effet, il se peut que le fichier .nanorc n'existe pas chez vous. Si tel est le cas, Nano sera chargé avec les options par défaut.

    Création du .nanorc

    Pas de .nanorc ? Pas de problème, il suffit de le créer. On peut par exemple faire ceci :

    nano .nanorc

    Cette commande ouvre Nano. Comme le fichier .nanorc n'existe pas, un document vide est ouvert (figure suivante). Le fichier .nanorc sera créé lorsque vous enregistrerez.

    Un .nanorc neuf (et vide).Notez que le nom du fichier est déjà indiqué en haut de l'écran.

    Dans ce fichier, vous devez écrire une commande par ligne.
    Chaque commande commence par un set (pour activer) ou un unset (pour désactiver) suivi de l'option qui vous intéresse.

    Par exemple, pour activer la souris, écrivez :

    set mouse

    Ainsi Nano sera automatiquement chargé avec la prise en charge de la souris. Vous n'aurez pas besoin de réécrire systématiquement le paramètre -m qu'on a vu tout à l'heure.

    On peut faire de même pour éviter d'avoir à taper à chaque fois les paramètres -i et -A avec d'autres séries de set. Au final, on écrira ceci :

    set mouse
    set autoindent
    set smarthome

    Enregistrez le fichier avec Ctrl + O. Comme vous avez déjà mentionné le nom du fichier en paramètre lors de l'ouverture de Nano, celui-ci sera automatiquement écrit pour vous (figure suivante).

    Enregistrement du .nanorc

    Vous pouvez ensuite faire Ctrl + X pour quitter Nano.
    Je vous rappelle que pour que ces options soient prises en compte, il faut démarrer une nouvelle session de Nano (c'est pour ça que la souris n'a pas automatiquement fonctionné dès que vous avez enregistré le fichier).

    Si vous relancez Nano ensuite, vous pouvez constater que la souris fonctionne et que les options d'indentation automatique et de retour à la ligne intelligent sont elles aussi opérationnelles. :-)

    Le nanorc global et la coloration syntaxique

    Ce fichier .nanorc dans votre home est très pratique car il vous permet de définir vos propres options. Mais si vous avez dix utilisateurs sur votre machine et que vous voulez activer le support de la souris pour tout le monde, vous n'allez quand même pas créer un fichier .nanorc pour chacun !

    Il existe un fichier nanorc « global » qui est pris en compte pour tout le monde. Celui-ci est situé dans /etc/nanorc (attention : il n'y a pas de point devant, cette fois.)
    Ce fichier ne peut être modifié que par root. Je vous conseille donc de l'ouvrir avec un sudo (ou dans une console en root si vous avez fait sudo su avant) :

    sudo nano /etc/nanorc

    Normalement, ce fichier existe déjà. Comme vous pouvez le constater sur la figure suivante, il est bien rempli.

    Le fichier /etc/nanorc

    Il sert en fait de fichier d'exemple. Toutes les options disponibles dans un .nanorc sont présentes, mais elles sont précédées d'un # qui signifie qu'il s'agit d'un commentaire. Les commentaires sont ignorés par Nano.

    Le début du fichier vous explique (en anglais) que c'est un fichier d'initialisation d'exemple de Nano.

    Après le petit blabla d'introduction, vous avez la liste des options disponibles. Toutes sont commentées.
    La première est autoindent.

    # set autoindent

    Supprimez juste le # pour décommenter la ligne et donc pour activer l'indentation automatique pour tous les utilisateurs.

    set autoindent

    Vous pouvez parcourir le fichier à la recherche d'options intéressantes que vous voulez activer.

    Vers la fin, vous verrez une section appelée « color setup », qui commence par ces lignes-là :

    ## Nanorc files
    # include "/usr/share/nano/nanorc.nanorc"
     
    ## C/C++
    # include "/usr/share/nano/c.nanorc"
     
    ## HTML
    # include "/usr/share/nano/html.nanorc"

    Je vous invite à décommenter toutes les lignes d'include. Cela permettra d'activer la coloration « intelligente » de vos fichiers selon leur type. Vous pourrez ainsi avoir des fichiers HTML colorés, des fichiers C colorés, des fichiers nanorc colorés, etc.

    Enregistrez le fichier puis quittez Nano.

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    Premiers pas avec Nano Configurer sa console avec .bashrc

    Configurer sa console avec .bashrc

    Configurer Nano avec .nanorc Installer des programmes avec apt-get

    Configurer sa console avec .bashrc

    Tout comme il existe un fichier de configuration de Nano, il existe un fichier de configuration de l'ensemble de la console : le .bashrc. Il se situe dans votre répertoire personnel et celui-ci existe déjà normalement.

    mateo21@mateo21-desktop:/usr/share/nano$ cd
    mateo21@mateo21-desktop:~$ nano .bashrc
    Édition du .bashrc personnel

    Nous n'allons pas nous intéresser au .bashrc en détail. Nous allons seulement voir quelques lignes faciles à éditer qui vous permettront de personnaliser un peu votre console.

    Personnaliser l'invite de commandes

    Le fichier .bashrc vous permet entre autres choses de personnaliser l'invite de commandes. Vous savez, ce petit message qui s'affiche devant votre curseur dans la console :

    mateo21@mateo21-desktop:~$

    Rendez-vous plus bas dans le fichier, jusqu'à ce que vous tombiez sur ces lignes :

    # set a fancy prompt (non-color, unless we know we "want" color)
    case "$TERM" in
    xterm-color)
        PS1='${debian_chroot:+($debian_chroot)}\[\033[01;32m\]\u@\h\[\033[00m\]:\[\033[01;34m\]\w\[\033[00m\]\$ '
        ;;
    *)
        PS1='${debian_chroot:+($debian_chroot)}\u@\h:\w\$ '
        ;;
    esac
     
    # Comment in the above and uncomment this below for a color prompt
    # PS1='${debian_chroot:+($debian_chroot)}\[\033[01;32m\]\u@\h\[\033[00m\]:\[\033[01;34m\]\w\[\033[00m\]\$ '

    Dans les commentaires, on vous dit que vous pouvez activer l'invite de commandes colorée en commentant les lignes du dessus et en décommentant la dernière ligne.
    Rajoutez donc un # devant les deux premiers PS1, et enlevez le # devant le dernier PS1 pour que la coloration de l'invite de commandes puisse fonctionner :

    # set a fancy prompt (non-color, unless we know we "want" color)
    case "$TERM" in
    xterm-color)
    #    PS1='${debian_chroot:+($debian_chroot)}\[\033[01;32m\]\u@\h\[\033[00m\]:\[\033[01;34m\]\w\[\033[00m\]\$ '
        ;;
    *)
    #    PS1='${debian_chroot:+($debian_chroot)}\u@\h:\w\$ '
        ;;
    esac
     
    # Comment in the above and uncomment this below for a color prompt
    PS1='${debian_chroot:+($debian_chroot)}\[\033[01;32m\]\u@\h\[\033[00m\]:\[\033[01;34m\]\w\[\033[00m\]\$ '

    Enregistrez. Il faudra ouvrir une nouvelle console pour que la modification soit prise en compte afin de profiter d'une invite de commandes en couleurs.

    Si vous êtes en forme, vous pouvez éditer la ligne que vous venez de décommenter :

    PS1='${debian_chroot:+($debian_chroot)}\[\033[01;32m\]\u@\h\[\033[00m\]: \[\033[01;34m\]\w\[\033[00m\]\$ '

    C'est en fait elle qui indique ce que l'invite de commandes doit afficher. Les séquences de type « \033 » servent à paramétrer la couleur (ce n'est pas simple, je vous l'accorde).
    Le symbole \u au milieu indique le nom de l'utilisateur (mateo21 par exemple) et \h indique le nom de la machine hôte (mateo21-desktop). Vous pouvez repérer dans cette ligne le « @ » qui sépare les deux, le « : », le « $ », etc.

    Vous pouvez essayer de personnaliser un peu ces éléments ainsi que leur ordre si ça vous amuse (mais faites quand même attention à ne pas mettre le bazar là-dedans, hein. ;-).

    Créer des alias

    Les alias sont des commandes que vous créez et qui sont automatiquement transformées en d'autres commandes.
    Descendez un peu plus bas dans le fichier, vous trouverez des lignes commentées commençant par « alias ».

    Je vous invite à les personnaliser comme moi pour commencer :

    # enable color support of ls and also add handy aliases
    if [ "$TERM" != "dumb" ]; then
        eval "`dircolors -b`"
        alias ls='ls --color=auto'
        #alias dir='ls --color=auto --format=vertical'
        #alias vdir='ls --color=auto --format=long'
    fi
     
     
    # some more ls aliases
    #alias ll='ls -l'
    #alias la='ls -A'
    #alias l='ls -CF'

    Vous avez déjà probablement un alias créé :

    alias ls='ls --color=auto'

    Celui-ci active la coloration des résultats d'un ls à chaque fois que vous tapez ls. En fait, ls est systématiquement et automatiquement transformé par la console en ls --color=auto. C'est quand même plus rapide que de réécrire sans cesse ces paramètres.

    Il y a un autre alias que j'ai l'habitude d'utiliser, c'est ll (deux fois la lettre L minuscule). Cela permet de faire un ls en mode détaillé.
    Personnellement, j'ai un peu complété l'alias pour utiliser plus d'options à la fois, comme j'en ai parlé dans le chapitre sur ls :

    alias ll='ls -lArth'

    … signifie que la commande ll fera appel à ls avec les options qui permettent d'afficher le détail de chaque fichier, d'afficher les fichiers cachés, d'afficher les fichiers dans l'ordre inverse de dernière modification (le fichier le plus récent sera en bas) et d'afficher des tailles de fichiers lisibles pour un humain (-h).

    La commande ls appellera automatiquement l'alias ls --color=auto, ce qui fait qu'un ll sera aussi coloré. Bref, c'est un peu un alias en chaîne.

    Vous pouvez vous aussi définir vos propres alias. Comme vous pouvez le voir, c'est très simple car cela fonctionne sur le modèle :

    alias nom='commande'

    Attention à ne pas mettre d'espace autour du symbole « = ».

    On peut par exemple en profiter pour sécuriser un peu nos rm pour éviter que l'on puisse supprimer tout le système depuis la racine /. Il y a en effet un paramètre de sécurité disponible avec rm : --preserve-root. Mais ce serait un peu long de l'écrire à chaque fois et on risquerait surtout d'oublier. En définissant un alias sur rm, vous ne pourrez pas oublier :

    alias rm='rm --preserve-root'
    Édition du bashrc global

    Si vous voulez définir des alias ou modifier l'invite de commandes pour tous vos utilisateurs, vous pouvez le faire en une seule fois en éditant le fichier bashrc global situé dans : /etc/bash.bashrc.
    Ce bashrc doit être édité en root.

    Ce fichier propose un peu moins d'exemples commentés que celui présent dans votre home. Vous pouvez y copier vos alias et la ligne définissant l'invite de commandes (commençant par PS1).

    Et aussi… le .profile

    De même qu'il existe un ~/.bashrc et un /etc/bash.bashrc, il existe un ~/.profile et un /etc/profile. Quelle est la différence ?

    En gros, le .profile est lu à chaque nouvelle console dans laquelle vous vous loggez (vous rentrez votre login / mot de passe). C'est le cas des consoles que vous ouvrez avec Ctrl + Alt + F1 à F6 (tty1 à tty6).
    Le .bashrc est lu lorsque vous ouvrez une console dans laquelle vous ne vous loggez pas. C'est le cas des consoles que vous ouvrez en mode graphique (Terminal sous Unity, Konsole sous KDE).

    C'est un peu compliqué pour pas grand-chose au final. Dans la pratique, le .profile fait par défaut appel au .bashrc… Donc il suffit d'éditer votre .bashrc et vous modifierez ainsi les options de toutes vos consoles : celles avec et sans login. Voilà pourquoi je vous ai fait éditer dès le début le .bashrc. ;-)

    Pour bien comprendre comment ça fonctionne, tout est résumé dans le schéma de la figure suivante.

    Le fichier .profile appelle le .bashrc
    Le fichier .profile appelle le .bashrc

    On a, sur ce schéma, deux types de shell possibles :

    La particularité, comme le montre le schéma, c'est que le .profile fait appel au .bashrc… ce qui signifie que vous pouvez faire toutes vos configurations dans le .bashrc pour qu'elles soient valables quel que soit le type de shell que vous ouvrez.

    En résumé
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    Configurer Nano avec .nanorc Installer des programmes avec apt-get

    Installer des programmes avec apt-get

    Configurer sa console avec .bashrc Les paquets et leurs dépendances

    Quandvous êtes sous Windows et que vous voulez télécharger un nouveau programme, que faites-vous ?
    En général une petite recherche sur un moteur de recherche, un tour sur les sites de téléchargement comme telecharger.com, clubic.com… et vous trouvez votre bonheur. Vous récupérez un programme d'installation, vous faites « Suivant », « Suivant », « Suivant », « Terminer » et c'est installé. Parfois, il faut répondre à des questions un peu techniques comme « Dans quel répertoire voulez-vous installer ce programme ? ».

    Sous Linux (et notamment sous Ubuntu), ça ne fonctionne pas du tout comme ça : c'est encore plus simple. Mieux : vous allez vite vous rendre compte que c'est un vrai plaisir d'installer de nouveaux programmes et que c'est même un des points forts d'un système comme Ubuntu par rapport à Windows.
    Vous allez voir.

    Les paquets et leurs dépendances

    Installer des programmes avec apt-get Les dépôts

    Les paquets et leurs dépendances

    Tout d'abord, il faut savoir que ce dont je vais vous parler ici concerne uniquement les distributions Linux basées sur Debian (je rappelle qu'Ubuntu en fait partie).
    En effet, l'installation de programmes fonctionne différemment d'une distribution à une autre. C'est justement une des différences majeures entre les distributions.

    Des programmes livrés sous forme de paquets

    Sous Windows, vous connaissez ce que l'on appelle des « Programmes d'installation ». En général, il s'agit de fichiers .exe à lancer qui s'exécutent et extraient les fichiers du programme dans un dossier Program Files.
    Exemple : le programme d'installation du jeu Trackmania Nations sous Windows est présenté par la figure suivante.

    Installation de programme sous Windows

    Sous Ubuntu, on n'a pas de programmes d'installation ; on a ce qu'on appelle des paquets.
    Un paquet est une sorte de dossier zippé qui contient tous les fichiers du programme. Il se présente sous la forme d'un fichier .deb, en reférence à DEBian. Il contient toutes les instructions nécessaires pour installer le programme.

    Mais alors… un paquet .deb, c'est un peu comme un programme d'installation .exe sous Windows, non ?

    Ça y ressemble, mais en fait ça fonctionne très différemment. Je citerai deux différences notables :

    Ces deux points méritent plus d'explications.
    Dans un premier temps nous allons voir ce que sont les dépendances ; dans un second temps, nous traiterons les dépôts.

    Les dépendances, un cauchemar ?

    Il est très rare qu'un programme puisse fonctionner seul sous Linux. Très souvent, il utilise d'autres programmes ou d'autres « bouts de programmes » appelés bibliothèques. On dit que les programmes dépendent d'autres programmes pour fonctionner : ils ont des dépendances.

    Par exemple, le programme de dessin The GIMP (équivalent de Photoshop) ne peut pas fonctionner seul. Il dépend de bibliothèques de lecture des images (qui lui disent comment lire une image JPEG) par exemple. Parfois, ces dépendances ont elles-mêmes des dépendances !

    Heureusement, le système de paquets Debian est intelligent. Chaque paquet indique de quels autres paquets il dépend. Cela permet au système d'aller récupérer les dépendances manquantes automatiquement si besoin est.
    Du coup, vous n'avez plus qu'à dire « Je veux installer Nano » et le système ira chercher toutes les dépendances manquantes tout seul !

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    Installer des programmes avec apt-get Les dépôts

    Les dépôts

    Les paquets et leurs dépendances Les outils de gestion des paquets

    Les dépôts

    Comme je vous l'ai dit un peu plus haut, tous les paquets sont regroupés au sein d'un même endroit appelé dépôt. Il s'agit d'un serveur qui propose tous les paquets qui existent (ou presque), ce qui simplifie grandement vos recherches.

    Sous Windows, les programmes sont éparpillés aux quatre coins du Net.
    Sous Linux, on a décidé de ne pas refaire la même erreur. On a choisi de mettre tout le monde d'accord et de placer tous les programmes (paquets) au même endroit.

    La notion de dépôt

    L'endroit où tous les paquets se trouvent est appelé dépôt (repository en anglais).

    Si tout le monde va chercher ses paquets sur un même dépôt, ça ne risque pas d'engorger le pauvre serveur qui les distribue ?

    Bonne remarque, vous avez tout à fait raison. On peut certes mettre un gros serveur avec une grosse bande passante (qui permet à plusieurs centaines de personnes de télécharger en même temps), mais on peut difficilement imaginer que tous les linuxiens de la planète aillent se servir au même endroit au même moment !

    C'est pour cela qu'il existe en fait un grand nombre de dépôts. La plupart proposent exactement les mêmes paquets (les dépôts sont donc des copies les uns des autres).
    Certains dépôts spéciaux proposent toutefois des programmes que l'on ne trouve nulle part ailleurs, mais il est rare que l'on ait besoin de se servir dans ces dépôts.

    Schématiquement, je représenterais les dépôts comme sur la figure suivante.

    Les dépôts

    C'est donc à vous de choisir le dépôt que vous voulez utiliser. Chacun de ces dépôts est identique : peu importe celui que vous choisissez, vous devriez retrouver les mêmes paquets.

    Comme vous allez probablement beaucoup télécharger depuis votre dépôt, il est conseillé de choisir un serveur qui soit proche de chez vous (sur lequel vous téléchargez suffisamment vite).

    En France, par défaut, Ubuntu utilise le dépôt fr.archive.ubuntu.com. Ce n'est pas toujours une bonne idée de garder le dépôt par défaut car en cas de nouvelle version d'Ubuntu et de ses logiciels, celui-ci est surchargé et devient alors très lent.

    Si vous êtes chez Free, je vous recommande d'utiliser le dépôt de Free.
    Si vous êtes chez Wanadoo / Orange, je vous recommande d'utiliser le dépôt Oleane (appartenant à Orange).

    Nous allons voir comment changer de dépôt.

    Gérer ses dépôts

    Par défaut, quand vous installez Ubuntu, celui-ci utilise les dépôts officiels de la distribution. Seulement, comme je vous l'ai dit plus tôt, ces serveurs risquent d'être souvent encombrés.

    Il n'y a aucun mal à utiliser les dépôts officiels, mais il peut être bien de savoir en changer. D'ailleurs, la liste des dépôts que votre ordinateur utilise est stockée dans un fichier. Pour éditer ce fichier, il faut utiliser un éditeur de texte comme… Nano, que l'on a vu au chapitre précédent justement (j'avais tout calculé, qu'est-ce que vous croyez ?).

    C'est le moment de mettre en pratique ce que vous avez appris au chapitre précédent. Le fichier à ouvrir qui contient la liste des dépôts que vous utilisez est :

    /etc/apt/sources.list

    Ce fichier ne peut être modifié que par root, l'administrateur de la machine.
    Pour que vous puissiez modifier ce fichier, il faut donc passer root.

    Pour cela, vous avez deux possibilités. Soit vous faites un sudo juste avant :

    sudo nano /etc/apt/sources.list

    … et vous modifierez le fichier en tant que root.
    Soit vous passez root « définitivement » en faisant sudo su d'abord.

    Le fichier que vous avez devrait ressembler à ceci :

    # See http://help.ubuntu.com/community/UpgradeNotes for how to upgrade to
    # newer versions of the distribution.
     
    deb http://fr.archive.ubuntu.com/ubuntu/ hardy main restricted
    deb-src http://fr.archive.ubuntu.com/ubuntu/ hardy main restricted
     
    ## Major bug fix updates produced after the final release of the
    ## distribution.
    deb http://fr.archive.ubuntu.com/ubuntu/ hardy-updates main restricted
    deb-src http://fr.archive.ubuntu.com/ubuntu/ hardy-updates main restricted
     
    ## N.B. software from this repository is ENTIRELY UNSUPPORTED by the Ubuntu
    ## team, and may not be under a free licence. Please satisfy yourself as to
    ## your rights to use the software. Also, please note that software in
    ## universe WILL NOT receive any review or updates from the Ubuntu security
    ## team.
    deb http://fr.archive.ubuntu.com/ubuntu/ hardy universe
    deb-src http://fr.archive.ubuntu.com/ubuntu/ hardy universe
     
    ## N.B. software from this repository is ENTIRELY UNSUPPORTED by the Ubuntu 
    ## team, and may not be under a free licence. Please satisfy yourself as to 
    ## your rights to use the software. Also, please note that software in 
    ## multiverse WILL NOT receive any review or updates from the Ubuntu
    ## security team.
    deb http://fr.archive.ubuntu.com/ubuntu/ hardy multiverse
    deb-src http://fr.archive.ubuntu.com/ubuntu/ hardy multiverse
     
    ## Uncomment the following two lines to add software from the 'backports'
    ## repository.
    ## N.B. software from this repository may not have been tested as
    ## extensively as that contained in the main release, although it includes
    ## newer versions of some applications which may provide useful features.
    ## Also, please note that software in backports WILL NOT receive any review
    ## or updates from the Ubuntu security team.
    # deb http://fr.archive.ubuntu.com/ubuntu/ hardy-backports main restricted universe multiverse
    # deb-src http://fr.archive.ubuntu.com/ubuntu/ hardy-backports main restricted universe multiverse
     
    deb http://security.ubuntu.com/ubuntu hardy-security main restricted
    deb-src http://security.ubuntu.com/ubuntu hardy-security main restricted
    deb http://security.ubuntu.com/ubuntu hardy-security universe
    deb-src http://security.ubuntu.com/ubuntu hardy-security universe
    deb http://security.ubuntu.com/ubuntu hardy-security multiverse
    deb-src http://security.ubuntu.com/ubuntu hardy-security multiverse

    Les lignes commençant par un # sont des lignes de commentaires. Elles seront ignorées.
    Normalement, chaque ligne du fichier commence par une de ces deux directives :

    A priori seules les lignes deb nous intéressent. On pourrait même supprimer (ou commenter) les lignes deb-src, récupérer les sources n'ayant aucun intérêt pour nous.

    Voici une ligne « type » :

    deb http://fr.archive.ubuntu.com/ubuntu/ hardy universe

    En premier paramètre, on a l'adresse du dépôt. Ici, le dépôt français par défaut est http://fr.archive.ubuntu.com/ubuntu/.
    Ensuite, on a le nom de la version de la distribution qu'on utilise, « hardy » dans ce cas.
    Enfin, le dernier paramètre (et tous les paramètres suivants s'il y en a) correspond à la « section » du dépôt dans laquelle vous voulez regarder.

    Ouf… c'est un peu compliqué, tout ça.
    En fait, la seule chose que vous devriez avoir à faire, c'est remplacer toutes les adresses (http…) par celle du nouveau dépôt que vous voulez utiliser.

    Mais comment je connais l'adresse des autres dépôts qui existent ?

    Bonne question… à laquelle je ne peux pas répondre.
    A priori tout le monde peut créer un dépôt, il peut donc très bien exister des dizaines, voire des centaines de dépôts différents que vous pourriez utiliser. Je ne les connais pas tous et je ne vais pas me risquer à dresser une liste ici, mais si vous recherchez « dépôts ubuntu » avec votre moteur de recherche favori, vous devriez trouver des réponses.

    Utiliser l'outil graphique

    Le plus simple, je pense, est de passer par l'outil graphique fourni par Ubuntu. L'outil en question dépend de votre Ubuntu. Si vous avez :

    Par exemple, la fenêtre sous Xubuntu est présentée sur la figure suivante.

    Gestionnaire de mises à jour

    Notez la liste déroulante « Télécharger depuis : Server for France », qui signifie que vous utilisez les dépôts français officiels d'Ubuntu.
    Cette liste vous offre le choix pour le moment entre « Main server » (le serveur américain officiel) et le serveur français. Cliquez sur « Autre… » (figure suivante).

    Liste des serveurs

    Cette fenêtre recense les dépôts les plus connus regroupés par pays (figure suivante). Certains sont fournis par des universités (u-picardie.fr), d'autres par des FAI (Free, Oleane pour Orange…).

    Liste de tous les serveurs

    Pour savoir lequel est le plus rapide, cliquez sur le bouton « Sélectionner le meilleur serveur (le plus proche) ». Une fenêtre va s'ouvrir et tester la vitesse de tous les serveurs (figure suivante).

    Test de vitesse des serveurs

    Le serveur qui sera sélectionné à la fin sera celui que le logiciel aura détecté comme étant le plus rapide pour vous. Cliquez sur « Choisir un serveur » pour valider.

    Ensuite, le logiciel vous fera remarquer que votre cache n'est pas à jour. En effet, pour des raisons de performances, Ubuntu avait téléchargé la liste des paquets proposés par l'ancien serveur. Comme vous venez d'en changer, il se peut que la liste des paquets ait changé elle aussi. Il faut récupérer la liste des paquets proposés par le nouveau serveur et la mettre en cache.
    Cliquez sur « Actualiser » pour mettre à jour la liste des logiciels disponibles (figure suivante).

    Rechargement du cache des paquets

    Et voilà !
    L'outil graphique est plus pratique pour mettre à jour votre fichier sources.list, il faut bien le reconnaître.

    Maintenant que nous avons choisi notre dépôt, nous sommes prêts à télécharger à gogo !

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    Les paquets et leurs dépendances Les outils de gestion des paquets

    Les outils de gestion des paquets

    Les dépôts apt-get update : mettre à jour le cache des paquets

    Les outils de gestion des paquets

    Résumons.
    Jusqu'ici, nous avons découvert trois nouveaux termes :

    Je vous ai proposé de changer de dépôt mais sachez que ce n'est pas obligatoire, vous pouvez vous contenter de celui par défaut.

    Sous Ubuntu, on peut utiliser un programme graphique qui gère les paquets pour nous : nous avions justement découvert la logithèque Ubuntu au début de ce cours.

    Ici, nous nous intéressons aux manipulations en console. Les deux programmes console de gestion des paquets les plus connus sont :

    Lequel des deux utiliser ?
    Le premier est sûrement le plus célèbre ; le second est généralement reconnu comme étant plus efficace lors de la désinstallation de paquets (il supprime aussi les dépendances inutilisées). Cependant apt-get sous Ubuntu a évolué aussi et peut supprimer les dépendances inutilisées.

    Après, c'est un peu une question d'habitude. Pour ma part, j'ai toujours été habitué à apt-get, c'est donc celui que j'utilise et que je vais vous montrer. Que vous utilisiez l'un ou l'autre ne fera pas beaucoup de différence.

    Nous devons généralement suivre trois étapes pour télécharger un paquet :

    C'est très simple, vous allez voir.
    Nous verrons aussi comment supprimer un paquet et comment mettre tous nos paquets à jour en une seule commande !

    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    Les dépôts apt-get update : mettre à jour le cache des paquets

    apt-get update : mettre à jour le cache des paquets

    Les outils de gestion des paquets apt-cache search : rechercher un paquet

    apt-get update : mettre à jour le cache des paquets

    Commençons par la mise à jour du cache des paquets (apt-get update).
    Cela correspond à télécharger la nouvelle liste des paquets proposés par le dépôt.

    Toutefois, il n'est pas nécessaire de mettre à jour son cache à chaque fois que l'on veut télécharger un paquet.

    Ah bon ? Comment je sais si je dois mettre à jour mon cache, alors ?

    Il y a deux cas où vous avez besoin de le mettre à jour :

    Pour mettre à jour votre cache, tapez ceci dans la console en tant que root :

    apt-get update

    Après avoir tapé cette commande, vous allez automatiquement télécharger la dernière liste des paquets proposés par vos dépôts :

    root@mateo21-desktop:~# apt-get update
    Réception de : 1 http://wine.budgetdedicated.com hardy Release.gpg [191B]
    Ign http://wine.budgetdedicated.com hardy/main Translation-fr
    Atteint http://wine.budgetdedicated.com hardy Release
    Atteint ftp://ftp.free.fr hardy Release.gpg
    Ign http://wine.budgetdedicated.com hardy/main Packages
    Atteint ftp://ftp.free.fr hardy/restricted Translation-fr
    Atteint http://wine.budgetdedicated.com hardy/main Sources
    Atteint ftp://ftp.free.fr hardy/main Translation-fr
    Atteint http://wine.budgetdedicated.com hardy/main Packages
    Atteint ftp://ftp.free.fr hardy/universe Translation-fr
    Atteint ftp://ftp.free.fr hardy/multiverse Translation-fr
    Atteint ftp://ftp.free.fr hardy-updates Release.gpg
    Réception de : 2 ftp://ftp.free.fr hardy-updates/restricted Translation-fr
    Ign ftp://ftp.free.fr hardy-updates/restricted Translation-fr
    Réception de : 3 ftp://ftp.free.fr hardy-updates/main Translation-fr
    Ign ftp://ftp.free.fr hardy-updates/main Translation-fr
    Réception de : 4 ftp://ftp.free.fr hardy-security Release.gpg [191B]
    Réception de : 5 ftp://ftp.free.fr hardy-security/restricted Translation-fr
    Ign ftp://ftp.free.fr hardy-security/restricted Translation-fr
    Réception de : 6 ftp://ftp.free.fr hardy-security/main Translation-fr
    Ign ftp://ftp.free.fr hardy-security/main Translation-fr
    Réception de : 7 ftp://ftp.free.fr hardy-security/universe Translation-fr
    Ign ftp://ftp.free.fr hardy-security/universe Translation-fr
    Réception de : 8 ftp://ftp.free.fr hardy-security/multiverse Translation-fr
    Ign ftp://ftp.free.fr hardy-security/multiverse Translation-fr
    Réception de : 9 ftp://ftp.free.fr hardy Release [57,2kB]
    Réception de : 10 ftp://ftp.free.fr hardy-updates Release [50,9kB]
    Réception de : 11 ftp://ftp.free.fr hardy-security Release [50,9kB]
    Atteint ftp://ftp.free.fr hardy/restricted Packages
    Atteint ftp://ftp.free.fr hardy/main Packages
    Atteint ftp://ftp.free.fr hardy/restricted Sources
    Atteint ftp://ftp.free.fr hardy/universe Packages
    Atteint ftp://ftp.free.fr hardy/universe Sources
    Atteint ftp://ftp.free.fr hardy/multiverse Packages
    Atteint ftp://ftp.free.fr hardy/multiverse Sources
    Atteint ftp://ftp.free.fr hardy-updates/restricted Packages
    Atteint ftp://ftp.free.fr hardy-updates/main Packages
    Atteint ftp://ftp.free.fr hardy-updates/restricted Sources
    Réception de : 12 ftp://ftp.free.fr hardy-security/restricted Packages [5990B]
    Réception de : 13 ftp://ftp.free.fr hardy-security/main Packages [120kB]
    Réception de : 14 ftp://ftp.free.fr hardy-security/restricted Sources [956B]
    Réception de : 15 ftp://ftp.free.fr hardy-security/universe Packages [78,6kB] 
    Réception de : 16 ftp://ftp.free.fr hardy-security/universe Sources [11,8kB]  
    Réception de : 17 ftp://ftp.free.fr hardy-security/multiverse Packages [5395B]
    Réception de : 18 ftp://ftp.free.fr hardy-security/multiverse Sources [1042B] 
    382ko réceptionnés en 7s (50,1ko/s)                                            
    Lecture des listes de paquets... Fait

    Voilà : ça fait un peu peur la première fois mais en général, c'est assez rapide.
    Je vous rappelle que vous n'avez pas besoin d'exécuter cette commande à chaque fois que vous voulez installer un paquet mais seulement de temps en temps pour être sûrs d'avoir la liste la plus à jour possible.

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    Les outils de gestion des paquets apt-cache search : rechercher un paquet

    apt-cache search : rechercher un paquet

    apt-get update : mettre à jour le cache des paquets apt-get install : installer un paquet

    apt-cache search : rechercher un paquet

    À moins que vous ne connaissiez déjà le nom exact du paquet que vous voulez, il va falloir effectuer une petite recherche.
    On utilise pour cela la commande suivante :

    apt-cache search votrerecherche

    Cette commande effectue une recherche de paquet dans votre cache. Cela évite d'avoir à aller sur Internet pour faire la recherche, ce qui aurait été lent.

    Bon ! Que veut-on télécharger ? Un éditeur de texte ? Un navigateur ?
    Allez : pour s'amuser, je vous propose de rechercher un jeu, par exemple un jeu de casse-briques (breakout en anglais).

    Faites la recherche suivante :

    root@mateo21-desktop:~# apt-cache search breakout
    briquolo - Fast paced 3d Breakout
    briquolo-data - Fast paced 3d Breakout data files
    circuslinux - The clowns are trying to pop balloons to score points!
    circuslinux-data - data files for circuslinux
    gnome-breakout - Clone of the classic game Breakout, written for GNOME
    lbreakout2 - A ball-and-paddle game with nice graphics
    lbreakout2-data - A ball-and-paddle game with nice graphics (DATA FILES)
    libfreebob0 - FreeBoB API
    libfreebob0-dev - FreeBoB API - development files
    tecnoballz - breaking block game ported from the Amiga platform

    La commande apt-cache search breakout a listé tous les paquets qui avaient un rapport avec les casse-briques.
    À gauche vous avez le nom du paquet, à droite une courte description.

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    apt-get update : mettre à jour le cache des paquets apt-get install : installer un paquet

    apt-get install : installer un paquet

    apt-cache search : rechercher un paquet apt-get autoremove : supprimer un paquet

    apt-get install : installer un paquet

    Pour ma part, j'aime beaucoup le jeu lbreakout2 (figure suivante).
    Je vous propose donc de le télécharger, ce qui se fait très simplement (toujours en tant que root, rajoutez un sudo devant la commande si vous n'êtes pas déjà root) :

    apt-get install lbreakout2
    Le jeu lbreakout2

    La commande apt-get install attend que vous lui donniez le nom du paquet à installer.

    Essayons donc d'installer lbreakout2 :

    root@mateo21-desktop:~# apt-get install lbreakout2
    Lecture des listes de paquets... Fait
    Construction de l'arbre des dépendances       
    Lecture de l'information d'état... Fait
    Les paquets supplémentaires suivants seront installés : 
      lbreakout2-data libsdl-mixer1.2 libsmpeg0
    Les NOUVEAUX paquets suivants seront installés :
      lbreakout2 lbreakout2-data libsdl-mixer1.2 libsmpeg0
    0 mis à jour, 4 nouvellement installés, 0 à enlever et 153 non mis à jour.
    Il est nécessaire de prendre 2943ko dans les archives.
    Après dépaquetage, 5358ko d'espace disque supplémentaires seront utilisés.
    Souhaitez-vous continuer [O/n] ? O
    Réception de : 1 ftp://ftp.free.fr feisty/main libsmpeg0 0.4.5+cvs20030824-1.9build1 [105kB]
    Réception de : 2 ftp://ftp.free.fr feisty/main libsdl-mixer1.2 1.2.6-1.1build1 [145kB]
    Réception de : 3 ftp://ftp.free.fr feisty/universe lbreakout2-data 2.5.2-2.1ubuntu1 [2444kB]
    Réception de : 4 ftp://ftp.free.fr feisty/universe lbreakout2 2.5.2-2.1ubuntu1 [249kB]
    2943ko réceptionnés en 6s (484ko/s)                                            
    Sélection du paquet libsmpeg0 précédemment désélectionné.
    (Lecture de la base de données... 123350 fichiers et répertoires déjà installés.)
    Dépaquetage de libsmpeg0 (à partir de .../libsmpeg0_0.4.5+cvs20030824-1.9build1_amd64.deb) ...
    Sélection du paquet libsdl-mixer1.2 précédemment désélectionné.
    Dépaquetage de libsdl-mixer1.2 (à partir de .../libsdl-mixer1.2_1.2.6-1.1build1_amd64.deb) ...
    Sélection du paquet lbreakout2-data précédemment désélectionné.
    Dépaquetage de lbreakout2-data (à partir de .../lbreakout2-data_2.5.2-2.1ubuntu1_all.deb) ...
    Sélection du paquet lbreakout2 précédemment désélectionné.
    Dépaquetage de lbreakout2 (à partir de .../lbreakout2_2.5.2-2.1ubuntu1_amd64.deb) ...
    Paramétrage de libsmpeg0 (0.4.5+cvs20030824-1.9build1) ...
     
    Paramétrage de libsdl-mixer1.2 (1.2.6-1.1build1) ...
     
    Paramétrage de lbreakout2-data (2.5.2-2.1ubuntu1) ...
    Paramétrage de lbreakout2 (2.5.2-2.1ubuntu1) ...

    Il s'en est passé des choses, dites donc !

    Comme vous pouvez le voir, au début apt-get a vérifié si le paquet existait et les dépendances dont il avait besoin. Il se trouve que lbreakout2 avait besoin de dépendances qu'on n'a pas, comme libsdlmixer-1.2 par exemple.
    C'est pour cela qu'on nous a demandé confirmation au milieu :

    Souhaitez-vous continuer [O/n] ?

    Répondez par un « O » majuscule (comme « Oui ») et tapez Entrée pour que l'installation se poursuive.

    C'est alors que la magie d'apt-get opère : le programme va aller télécharger tout seul le paquet sur le dépôt ainsi que toutes les dépendances dont il a besoin et que nous n'avons pas.
    Puis il « dépaquète » les fichiers qui étaient contenus à l'intérieur du paquet, les installe et effectue les paramétrages tout seul.

    Ce qui est fort là-dedans, c'est qu'apt-get ne vous demande rien ! Il installe tout ce qu'il faut tout seul, dans les bons répertoires, et crée même le raccourci pour lancer le jeu dans la section « Jeux » !

    Vérifiez par vous-mêmes. Le menu des applications d'Ubuntu comporte désormais une section Jeux (qu'il a créée si elle n'existait pas) et possède un raccourci vers le jeu que nous venons d'installer (figure suivante).

    Raccourci vers lbreakout2

    C'est bon, vous pouvez jouer !

    Recommencez l'opération autant de fois que vous voulez, tous les paquets que vous devriez voir sont des logiciels libres que vous pouvez télécharger à volonté.
    Sur la figure suivante, vous pouvez voir OpenArena, basé sur le célèbre jeu Quake III Arena dont le code source est devenu libre.

    Le jeu libre OpenArena Quake III Arena

    Pour l'obtenir, c'est très simple :

    apt-get install openarena

    C'est aussi simple que ça. Toutefois il est fortement conseillé d'avoir installé les pilotes de votre carte graphique avant d'y jouer.

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    apt-cache search : rechercher un paquet apt-get autoremove : supprimer un paquet

    apt-get autoremove : supprimer un paquet

    apt-get install : installer un paquet apt-get upgrade : mettre à jour tous les paquets

    apt-get autoremove : supprimer un paquet

    Si vous voulez désinstaller un paquet, vous pouvez utiliser la commande apt-get remove :

    apt-get remove lbreakout2

    Le paquet sera alors désinstallé de votre ordinateur.
    Toutefois, cela ne supprime pas les dépendances du paquet devenues inutiles. Pour demander à apt-get de supprimer aussi les dépendances inutiles, on utilise autoremove :

    apt-get autoremove lbreakout2

    Faisons un autoremove, comme ça nous serons sûrs de libérer un maximum d'espace disque.

    root@mateo21-desktop:~# apt-get autoremove lbreakout2
    Lecture des listes de paquets... Fait
    Construction de l'arbre des dépendances       
    Lecture de l'information d'état... Fait
    Les paquets suivants ont été automatiquement installés mais ne sont plus nécessaires :
      libsdl-mixer1.2 libsmpeg0
    Les paquets suivants seront ENLEVÉS :
      lbreakout2 lbreakout2-data libsdl-mixer1.2 libsmpeg0
    0 mis à jour, 0 nouvellement installés, 4 à enlever et 0 non mis à jour.
    Il est nécessaire de prendre 0o dans les archives.
    Après dépaquetage, 5358ko d'espace disque seront libérés.
    Souhaitez-vous continuer [O/n] ?

    apt-get analyse le paquet, vérifie les dépendances qu'il peut supprimer sans risque (c'est-à-dire les dépendances qui ne sont plus utilisées par aucun autre paquet) et calcule la taille d'espace disque libéré (un peu plus de 5 Mo dans mon cas).

    Faites « O » pour confirmer que vous voulez bien désinstaller le paquet et ses dépendances.
    Vous voyez alors les paquets se faire désinstaller par apt-get :

    Suppression de lbreakout2 ...
    Suppression de lbreakout2-data ...
    Suppression de libsdl-mixer1.2 ...
    Suppression de libsmpeg0 ...

    C'est fini, le paquet et ses dépendances sont proprement désinstallés. :-)

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    apt-get install : installer un paquet apt-get upgrade : mettre à jour tous les paquets

    apt-get upgrade : mettre à jour tous les paquets

    apt-get autoremove : supprimer un paquet RTFM : lisez le manuel !

    apt-get upgrade : mettre à jour tous les paquets

    Une autre fonctionnalité particulièrement géniale d'apt-get est sa capacité à mettre à jour tous les paquets installés sur votre système d'un seul coup. Le programme ira chercher les nouvelles versions de tous vos programmes et les mettra à jour si une nouvelle version est disponible :

    apt-get upgrade

    On vous demandera une confirmation après avoir listé tous les paquets qui ont besoin d'une mise à jour.
    Vous n'avez pas besoin de faire autre chose. Tous vos paquets installés seront mis à jour (ça peut être un peu long, par contre).

    Si tous vos paquets sont déjà dans leur version la plus récente, vous verrez le message suivant :

    root@mateo21-desktop:~# apt-get upgrade
    Lecture des listes de paquets... Fait
    Construction de l'arbre des dépendances       
    Lecture de l'information d'état... Fait
    0 mis à jour, 0 nouvellement installés, 0 à enlever et 0 non mis à jour.

    Tous ces « 0 » de la dernière ligne nous indiquent que rien ne s'est passé car il n'y avait rien à faire.
    Cela signifie que votre système est à jour.

    En résumé
    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    apt-get autoremove : supprimer un paquet RTFM : lisez le manuel !

    RTFM : lisez le manuel !

    apt-get upgrade : mettre à jour tous les paquets man : afficher le manuel d'une commande

    Quand on vient de Windows, on n'a pas trop l'habitude de lire des documentations. Parfois les logiciels sont livrés avec des modes d'emploi, mais honnêtement, qui ici prend la peine de les lire ?

    Sous Linux, lire la documentation doit devenir un réflexe. En effet, bien que cela fasse un peu peur au premier abord, la documentation est vraiment le meilleur endroit pour en savoir plus sur les commandes que vous utilisez.

    Les livres que j'écris ne pourront jamais rivaliser avec la documentation. Je peux vous montrer les commandes et les paramètres qui me semblent les plus utiles, mais pour connaître certains paramètres dont vous avez besoin moins souvent, vous n'y couperez pas : vous aurez besoin de lire la doc.
    Ce chapitre est justement là pour « démystifier » le manuel et vous apprendre à le lire. C'est peut-être un des chapitres les plus importants du cours, car si vous savez lire la doc, vous êtes capables d'apprendre tout ce dont vous avez besoin… et vous pourrez donc tout faire !

    man : afficher le manuel d'une commande

    RTFM : lisez le manuel ! Comprendre le SYNOPSIS

    man : afficher le manuel d'une commande

    La commande magique que nous allons expérimenter tout au long de ce chapitre est man, qui est l'abréviation de manmanual.

    La commande man s'utilise très simplement : elle prend en paramètre le nom de la commande dont vous voulez lire la doc.
    Par exemple, si je veux tout savoir sur la commande mkdir, je dois écrire :

    man mkdir

    Votre console devrait alors ressembler à l'image de la figure suivante.

    Le manuel de la commande mkdir
    Le manuel de la commande mkdir

    Il s'agit de la documentation de la commande mkdir. Là-dedans, il y a tout ce qu'il faut savoir sur mkdir.
    La doc de la commande étant généralement un peu longue, celle-ci s'affiche page par page, à la manière de less qu'on a vue dans un chapitre précédent.

    Se déplacer dans le manuel

    Voici quelques commandes à connaître pour se déplacer dans le manuel.

    Les principales sections du manuel

    Comme vous pouvez le voir, le manuel de la commande est découpé en plusieurs sections (leurs noms sont écrits en gras et alignés à gauche de l'écran).
    Voici leur signification.

    Pour faire simple, les trois premières sections sont vraiment les plus importantes (NAME, SYNOPSIS et DESCRIPTION). Ce sont celles que nous regarderons dans la plupart des cas et c'est aussi pour cela qu'elles sont au début du manuel. ;-)

    La langue des pages du manuel

    Eh mais… c'est tout en anglais ! Tout le monde n'est pas un crack en anglais… comment on fait, nous, si on a du mal à lire l'anglais ?

    Vous n'allez peut-être pas apprécier, mais je tiens à vous donner un conseil, le meilleur : familiarisez-vous avec l'anglais. Si vous voulez travailler dans l'informatique, c'est de toute façon une langue incontournable ; il est impossible de l'ignorer ou ce serait alors du pur suicide.

    Bon. Malgré tout, il y en a peut-être parmi vous qui ne comptent pas forcément travailler dans l'informatique mais qui aimeraient éviter d'avoir à apprendre l'anglais pour se servir de Linux, ce que je peux très bien comprendre. Si l'évocation du mot « anglais » provoque chez vous des éruptions cutanées inexplicables, alors voici une bonne nouvelle : il existe une version française des pages de manuel !

    Vous pouvez l'installer grâce à la commande apt-get qu'on a justement apprise dans le chapitre précédent comme par hasard (rien n'est laissé au hasard, je vous l'ai dit.) :

    apt-get install manpages-fr

    Le paquet à installer est manpages-fr comme vous pouvez le voir.

    Maintenant, si vous tapez man mkdir, vous verrez la page s'afficher en français (figure suivante).

    Pages du manuel en français
    Pages du manuel en français

    Dans la suite de ce livre, je considérerai que vous travaillez avec les pages du manuel en anglais. C'est vraiment ce que je recommande. Utilisez la version française uniquement si vous ne comprenez rien à l'anglais, sinon faites un petit effort ; je vous assure que ça vaut le coup.

    Je vais donc désinstaller les pages du manuel en français et revenir à la version anglaise pour la suite de ce chapitre :

    apt-get autoremove manpages-fr

    Bien, les présentations étant faites, passons à la suite !
    Nous allons apprendre à lire la section SYNOPSIS, une des sections les plus importantes.

    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    RTFM : lisez le manuel ! Comprendre le SYNOPSIS

    Comprendre le SYNOPSIS

    man : afficher le manuel d'une commande apropos : trouver une commande

    Comprendre le SYNOPSIS

    Le SYNOPSIS est une des sections les plus importantes mais aussi une des plus difficiles à lire.

    Quel est le rôle du SYNOPSIS ?

    Son rôle est de lister toutes les façons possibles d'utiliser la commande. En clair, le SYNOPSIS vous affiche toutes les combinaisons de paramètres que l'on peut réaliser avec cette commande.
    Certains SYNOPSIS sont simples, d'autres plus compliqués. Je pense que le mieux est de voir des exemples pour bien comprendre comment ça fonctionne.

    man mkdir

    Commençons par le man de mkdir. La section d'introduction du manuel nous dit « mkdir - make directories », ce qui signifie que mkdir sert à créer des répertoires.

    SYNOPSIS

    La section SYNOPSIS de mkdir est présentée sur la figure suivante.

    SYNOPSIS de mkdir
    SYNOPSIS de mkdir

    Même si ce SYNOPSIS est court, il contient déjà beaucoup d'informations : il vous dit comment on doit utiliser la commande.
    Détaillons point par point ce SYNOPSIS.

    Pourquoi mkdir est écrit en gras tandis que OPTION et DIRECTORY sont soulignés ?

    Les mots du SYNOPSIS écrits en gras sont des mots à taper tels quels. Les mots soulignés, eux, doivent être remplacés par le nom approprié.

    C'est logique : on doit bel et bien écrire précisément mkdir, par contre on ne doit pas écrire DIRECTORY mais le nom du répertoire. La présence d'un paramètre souligné signifie donc : « Remplacez le mot souligné par un mot qui convient à votre cas ».

    Exemples d'utilisation

    D'après le SYNOPSIS, on doit au minimum écrire le nom du dossier. Par exemple :

    mkdir images

    Comme on l'a vu, les points de suspension après DIRECTORY nous indiquent qu'on peut répéter le nom du répertoire autant de fois que l'on veut, ce qui nous permet d'en créer plusieurs d'un coup.
    On peut donc aussi utiliser mkdir comme ceci :

    mkdir images videos musiques

    … ce qui aura pour effet de créer trois dossiers : images, videos et musiques.

    Maintenant, on peut aussi préciser des options facultatives. Ces options sont listées dans la section DESCRIPTION du man juste un peu plus bas :

    DESCRIPTION
           Create the DIRECTORY(ies), if they do not already exist.
     
           Mandatory  arguments  to  long  options are mandatory for short options
           too.
     
           -m, --mode=MODE
                  set file mode (as in chmod), not a=rwx - umask
     
           -p, --parents
                  no error if existing, make parent directories as needed
     
           -v, --verbose
                  print a message for each created directory
     
           -Z, --context=CTX
                  set the SELinux security context of each  created  directory  to
                  CTX
     
           --help display this help and exit
     
           --version
                  output version information and exit

    Toutes ces options peuvent être utilisées à la place de [OPTION] dans le SYNOPSIS.
    Par exemple, l'option -v (ou --verbose), c'est pareil mais plus long) affiche un message après chaque répertoire créé. On peut donc écrire :

    mkdir -v images videos musiques

    Résultat :

    mateo21@mateo21-desktop:~/tests$ mkdir -v images videos musiques
    mkdir: création du répertoire `images'
    mkdir: création du répertoire `videos'
    mkdir: création du répertoire `musiques'

    La commande nous informe maintenant de ce qu'elle fait. Sans le -v, la commande n'affiche rien (on dit qu'elle est silencieuse).

    Vous remarquerez d'ailleurs qu'on retrouve l'option -v dans beaucoup de commandes. Elle a chaque fois la même signification : elle demande à la commande d'afficher le détail de ce qu'elle est en train de faire. On dit alors qu'on utilise la commande en mode « verbeux » (bavard), pour bien voir tout ce qu'elle fait.

    man cp

    Essayons une commande un peu plus complexe : cp. Je vous rappelle que cette commande sert à copier des fichiers et des répertoires.

    SYNOPSIS

    Son SYNOPSIS est présenté sur la figure suivante.

    SYNOPSIS de cp
    SYNOPSIS de cp

    Là, ça commence à devenir un peu plus délicat.

    Pourquoi y a-t-il trois lignes, déjà ? Tout simplement parce qu'on ne pouvait pas exprimer toutes les façons d'utiliser cp sur une seule ligne.

    Exemples d'utilisation

    Ça fait beaucoup de façons d'utiliser cp, en fait.

    Si on se base sur la première ligne, on peut juste écrire :

    cp photo.jpg photo_copie.jpg

    … ce qui aura pour effet de créer la copie photo_copie.jpg.

    On peut aussi ajouter une ou plusieurs options. Pour connaître toutes les options disponibles, vous devrez lire la section DESCRIPTION. Pour cp, il y a beaucoup de choix comme vous pouvez le voir.
    Par exemple, on retrouve notre mode -v (verbeux) qui demande à la commande de détailler ce qu'elle fait. On pourrait aussi ajouter -i qui demande confirmation si le fichier de destination existe déjà.

    On peut donc faire :

    cp -vi photo.jpg photo_copie.jpg

    Dans mon cas, le fichier photo_copie.jpg existait déjà. L'ajout de l'option -i va me demander confirmation pour savoir si je veux bien écraser le fichier. Je peux répondre par « o » ou « n » (pour oui ou non), ou « y » ou « n » (pour yes ou no).

    mateo21@mateo21-desktop:~$ cp -vi photo.jpg photo_copie.jpg
    cp: écraser `photo_copie.jpg'? o
    `photo.jpg' -> `photo_copie.jpg'

    Comme le fichier existait déjà, on m'a demandé confirmation. La dernière ligne est le résultat du mode verbeux qu'on a demandé.

    Bien. Tout ça c'était juste pour la première ligne, dans le cas où l’on veut copier un fichier. Essayons un peu ce que propose la seconde ligne : copier un ou plusieurs fichiers dans un dossier.

    cp photo.jpg photo_copie.jpg images/

    Là, on exploite la seconde façon d'utiliser cp (seconde ligne du SYNOPSIS). On copie deux fichiers dans le sous-dossier images/.
    Bien entendu, comme l'indique le SYNOPSIS, on peut là encore utiliser des options, comme -v et -i que l'on vient de voir.

    DESCRIPTION
           Copy SOURCE to DEST, or multiple SOURCE(s) to DIRECTORY.
    man apt-get

    Plus joyeux encore : le SYNOPSIS de la commande apt-get (figure suivante).

    SYNOPSIS de apt-get
    SYNOPSIS de apt-get

    La bonne nouvelle cette fois c'est que les créateurs d'apt-get n'ont pas eu besoin de faire tenir la commande sur trois lignes : ils ont mis tous les cas d'utilisation possibles sur une seule ligne !
    La mauvaise nouvelle, c'est que c'est un peu difficile à lire comme ça.

    Décortiquons.

    La commande apt-get doit commencer par « apt-get » (ce mot est d'ailleurs écrit en gras). Ça, c'est logique.

    Ensuite, vous pouvez utiliser une des options -hvs (vous pouvez utiliser juste -h, mais aussi -hv, -v, -vs, -hvs…). Ces options étant entre crochets, elles sont facultatives.

    Pareil ensuite pour -o et -c ; ces options sont facultatives. En revanche, vous remarquerez qu'elles doivent être obligatoirement suivies d'une valeur. Par exemple -o=option de configuration. Je vous rappelle que le fait que option de configuration soit souligné signifie que vous ne devez pas recopier ces mots tels quels dans la console : vous devez les remplacer par une valeur qui convient (lisez la section DESCRIPTION pour en savoir plus sur -o).

    La section qui m'intéresse et que je voudrais qu'on analyse plus en détail arrive juste après. Elle commence et se termine par des accolades :

    {[update] | [upgrade] | [dselect-upgrade] | [install paquet…] | [remove paquet…] | [source paquet…] | [build-dep paquet…] | [check] | [clean] | [autoclean]}

    Vous remarquerez qu'à l'intérieur les mots sont séparés par des barres verticales « | ». Ces barres verticales signifient « OU » , ce qui veut dire que vous devez mettre une et une seule option issue de la liste entre accolades.
    Parmi ces options possibles, il y en a que vous devez connaître maintenant, comme :

    Il y a bien d'autres mots clés utilisables. Pour voir la signification de chacun d'eux, je vous invite à lire la section DESCRIPTION du man qui sert précisément à expliquer cela.

    Exemples d'utilisation

    Le SYNOPSIS indique donc qu'on doit choisir une des options entre accolades séparées par des barres verticales.
    On peut donc écrire :

    apt-get install monpaquet

    Ou encore :

    apt-get update

    Ou encore :

    apt-get autoclean

    En revanche, on ne peut pas utiliser simultanément deux options séparées par une barre verticale :

    INTERDIT :
    apt-get update install monpaquet

    Le SYNOPSIS nous avait bien dit : « Utilisez update OU install OU upgrade (OU ), mais pas deux éléments de cette liste à la fois ».
    Souvenez-vous donc que les barres verticales signifient « OU » et tout ira bien.

    Résumé de la syntaxe du SYNOPSIS

    Voici un petit résumé de la syntaxe du SYNOPSIS pour vous souvenir de la façon dont chaque élément doit être interprété :

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    man : afficher le manuel d'une commande apropos : trouver une commande

    apropos : trouver une commande

    Comprendre le SYNOPSIS D'autres façons de lire le manuel

    apropos : trouver une commande

    Le man suppose que vous connaissez déjà votre commande et que vous voulez en savoir plus. Mais si vous ne connaissez pas la commande, comment faites-vous ?

    C'est là que la commande apropos intervient. Vous lui donnez en paramètre un mot clé et elle va le rechercher dans les descriptions de toutes les pages du manuel.
    La commande apropos est donc un peu l'inverse de man : elle vous permet de retrouver une commande.

    Prenons un exemple : vous recherchez une commande (que vous avez installée) en rapport avec le son parce que vous aimeriez bien savoir comment modifier le volume en console.
    Vous pouvez taper :

    apropos sound

    … ce qui va rechercher toutes les commandes qui parlent de son (sound) dans leur page du manuel.

    Résultat :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ apropos sound
    alsactl (1)        - advanced controls for ALSA soundcard driver
    alsamixer (1)      - soundcard mixer for ALSA soundcard driver, with ncurse...
    amixer (1)         - command-line mixer for ALSA soundcard driver
    aplay (1)          - command-line sound recorder and player for ALSA soundc...
    arecord (1)        - command-line sound recorder and player for ALSA soundc...
    artscat (1)        - pipe data to sound device
    asoundconf (1)     - utility to read and change the user's ALSA library con...

    À gauche la commande, à droite l'extrait de sa courte description dans laquelle apropos a trouvé le mot que vous recherchiez.
    Il se trouve que ce que je cherchais était alsamixer (figure suivante). Et zou ! :-)

    alsamixer
    alsamixer

    Et si vous voulez en savoir plus sur la commande alsamixer, vous savez maintenant comment faire !

    man alsamixer
    Manuel d’alsamixer

    Son SYNOPSIS, présenté sur la figure suivante, est ridiculement simple. Pfeuh ! Même pas drôle.

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    Comprendre le SYNOPSIS D'autres façons de lire le manuel

    D'autres façons de lire le manuel

    apropos : trouver une commande Rechercher des fichiers

    D'autres façons de lire le manuel

    Bien que ce soit la technique la plus courante, utiliser man et apropos n'est pas le seul moyen de vous documenter.
    Quelles sont les alternatives à man ?

    Le paramètre -h (et --help)

    Bien que ça ne soit pas une règle, la plupart des commandes acceptent un paramètre -h (et parfois son équivalent plus long --help) qui provoque l'affichage d'une aide résumée. Parfois cette aide est d'ailleurs plus facile à lire que celle du man, ce qui fait qu'il m'arrive de l'utiliser de temps en temps.

    Par exemple :

    apt-get -h

    Ce qui nous donne :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ apt-get -h
    apt 0.7.9ubuntu15 pour amd64 compilé sur Mar 14 2008 00:00:28
    Usage: apt-get [options] command
           apt-get [options] install|remove pkg1 [pkg2 ...]
           apt-get [options] source pkg1 [pkg2 ...]
     
    apt-get is a simple command line interface for downloading and
    installing packages. The most frequently used commands are update
    and install.
     
    Commands:
       update - Retrieve new lists of packages
       upgrade - Perform an upgrade
       install - Install new packages (pkg is libc6 not libc6.deb)
       remove - Remove packages
       autoremove - Remove all automatic unused packages
       purge - Remove and purge packages
       source - Download source archives
       build-dep - Configure build-dependencies for source packages
       dist-upgrade - Distribution upgrade, see apt-get(8)
       dselect-upgrade - Follow dselect selections
       clean - Erase downloaded archive files
       autoclean - Erase old downloaded archive files
       check - Verify that there are no broken dependencies
     
    Options:
      -h  This help text.
      -q  Loggable output - no progress indicator
      -qq No output except for errors
      -d  Download only - do NOT install or unpack archives
      -s  No-act. Perform ordering simulation
      -y  Assume Yes to all queries and do not prompt
      -f  Attempt to correct a system with broken dependencies in place
      -m  Attempt to continue if archives are unlocatable
      -u  Show a list of upgraded packages as well
      -b  Build the source package after fetching it
      -V  Show verbose version numbers
      -c=? Read this configuration file
      -o=? Set an arbitrary configuration option, eg -o dir::cache=/tmp
    See the apt-get(8), sources.list(5) and apt.conf(5) manual
    pages for more information and options.
                           This APT has Super Cow Powers.

    Le -h est parfois un bon complément au man si vous n'arrivez pas à comprendre comment utiliser la commande. On y trouve parfois des informations utiles comme ici : « The most frequently used commands are update and install », ce qui signifie que l'on utilise le plus souvent apt-get avec les paramètres update et install (et c'est vrai).

    La commande whatis

    La commande whatis est une sorte de man très allégé. Elle donne juste l'en-tête du manuel pour expliquer en deux mots à quoi sert la commande. Par exemple pour mkdir :

    whatis mkdir

    Ça vous permet d'éviter de sortir l'artillerie lourde juste pour savoir à quoi sert la commande.

    mateo21@mateo21-desktop:~$ whatis mkdir
    mkdir (1)            - make directories
    Rechercher man sur le Web

    Enfin, il est bien de le préciser : on retrouve aussi le man sur le Web !
    Si vous devez lire un manuel et que vous n'êtes pas sous Linux à ce moment-là, utilisez tout bêtement un moteur de recherche comme Google pour retrouver la doc.

    Par exemple, vous pouvez taper la recherche : man mkdir.
    Je vous parie que vous trouverez le manuel dans les premiers liens qui s'offrent à vous.

    Bonne recherche !

    En résumé
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    apropos : trouver une commande Rechercher des fichiers

    Rechercher des fichiers

    D'autres façons de lire le manuel locate : une recherche rapide

    SousLinux, les fichiers sont organisés d'une façon assez particulière. Nous l'avons vu en affichant la liste des répertoires à la racine avec un ls /, il y a une foule de dossiers aux noms assez variés : var, opt, etc, bin, dev

    Une partie de ces répertoires est là pour des raisons historiques, depuis l'époque d'Unix. Le problème, c'est qu'il peut être difficile de retrouver le fichier dont on a besoin dans cette foule de répertoires.

    Pas de panique ! On dispose heureusement sous Linux d'outils très puissants pour rechercher un fichier sur le disque dur. Certains d'entre eux sont très rapides, d'autres plus lents mais aussi plus complets.

    Partons à la recherche de ces fichiers !

    locate : une recherche rapide

    Rechercher des fichiers find : une recherche approfondie

    locate : une recherche rapide

    La première façon d'effectuer une recherche que nous allons voir est de loin la plus simple. La commande s'appelle locate (« localiser »). Elle est très rapide.

    Utiliser locate

    Son utilisation est intuitive, il suffit d'indiquer le nom du fichier que vous voulez retrouver. Par exemple :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ locate notes.txt 
    /home/mateo21/notes.txt

    La commande a retrouvé notre fichier notes.txt qui était situé dans /home/mateo21.

    Essayons maintenant de retrouver ces vieilles photos d'Australie…

    mateo21@mateo21-desktop:/var/log$ locate australie
    /home/mateo21/photos/australie1.jpg
    /home/mateo21/photos/australie2.jpg
    /home/mateo21/photos/australie3.jpg

    locate vous donne tous les fichiers qui contiennent le mot « australie » dans leur nom. Que ce soient des fichiers ou des dossiers, elle ne fait pas la différence. Elle vous donne la liste complète des fichiers qu'elle a trouvés.

    La base de données des fichiers

    Je ne comprends pas. Je viens de créer des fichiers (avec la commande touch par exemple), et locate ne me renvoie aucun résultat. Pourquoi ?

    C'est justement le défaut de locate dont je voulais vous parler : la commande ne fait pas la recherche sur votre disque dur entier, mais seulement sur une base de données de vos fichiers (figure suivante).

    Recherche avec locate

    Votre problème, c'est que les fichiers viennent tout juste d'être créés et n'ont pas encore été répertoriés dans la base de données. Ils ne seront donc pas découverts par locate.

    Une fois par jour, votre système mettra à jour la base de données. Donc, si vous réessayez demain, il est probable que locate trouve enfin votre fichier.

    Mais… je ne vais pas attendre 24 h pour retrouver un fichier, tout de même !

    Non, bien sûr !

    Vous pouvez forcer la commande locate à reconstruire la base de données des fichiers du disque dur. Cela se fait avec la commande updatedb, à exécuter en root (avec sudo) :

    sudo updatedb

    La mise à jour de la liste des fichiers peut être un peu longue, il faudra patienter. Une fois que c'est fini, réessayez de faire un locate, il devrait maintenant trouver votre fichier.

    En résumé, locate est pratique car rapide et facile à utiliser.
    Cependant, locate donne parfois trop de résultats car elle recherche dans tous les répertoires du disque dur, elle n'est donc pas très précise. De plus, les fichiers qui viennent tout juste d'être créés ne seront pas découverts, à moins d'exécuter updatedb.

    Quand locate ne suffit pas, on a besoin d'une commande plus puissante. On sort l'artillerie lourde : find.

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    Rechercher des fichiers find : une recherche approfondie

    find : une recherche approfondie

    locate : une recherche rapide Extraire, trier et filtrer des données

    find : une recherche approfondie

    find est la commande de recherche par excellence pour retrouver des fichiers, mais aussi pour effectuer des opérations sur chacun des fichiers trouvés. Elle est très puissante, permet donc de faire beaucoup de choses, et par conséquent… elle est un peu complexe.

    Savoir la manipuler est toutefois indispensable, donc découvrons-la !

    find recherche les fichiers actuellement présents

    Contrairement à locate, find ne va pas lire dans une base de données mais au contraire parcourir tout votre disque dur (figure suivante). Cela peut être très long si vous avez plusieurs giga-octets de données !

    Recherche avec find

    Avec cette méthode de recherche, vous ne risquez pas de rater un fichier récent qui aurait pu être créé aujourd'hui. Et ce n'est pas le seul avantage, loin de là !

    Fonctionnement de la commande find

    La commande find s'utilise de la façon suivante :

    find « où » « quoi » « que faire avec »

    Seul le paramètre « quoi » est obligatoire.

    Utilisation basique de la commande find

    Commençons doucement et voyons des exemples pratiques. Nous allons tout d'abord rechercher un fichier et afficher sa position.

    Recherche à partir du nom

    Je vais utiliser dans un premier temps le seul paramètre obligatoire : le nom du fichier à retrouver.

    Je me place dans mon répertoire home et je vais essayer de retrouver un fichier appelé logo.png que j'ai égaré. Je dois écrire :

    find -name "logo.png"

    Le -name "logo.png" est un paramètre qui demande de retrouver un fichier qui s'appelle très exactement logo.png.

    Voici le résultat :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ find -name "logo.png"
    /home/mateo21/projet/images/logo.png

    Si la recherche n'affiche rien, cela signifie qu'aucun fichier n'a été trouvé.

    de l'invite de commandes signifie que j'étais dans mon home, c'est-à-dire dans /home/mateo21/. Tous les sous-répertoires ont été analysés.}

    Maintenant, si je suis dans mon home mais que je veux rechercher dans un autre répertoire, il faudra préciser en premier paramètre le répertoire dans lequel chercher.
    Par exemple, si je veux retrouver tous les fichiers qui s'appellent syslog situés dans /var/log (et ses sous-répertoires), je dois écrire :

    find /var/log/ -name "syslog"

    Essayons ça !

    mateo21@mateo21-desktop:~$ find /var/log/ -name "syslog"
    /var/log/syslog
    /var/log/installer/syslog

    Les paramètres correspondent à ceux que je vous ai présentés un peu plus tôt :

    Il n'y a pas de paramètre « que faire avec », donc par défaut find choisit d'afficher les fichiers trouvés.

    Notez que, contrairement à locate, find récupère uniquement la liste des fichiers qui s'appellent exactement comme demandé. Ainsi, s'il existe un fichier nommé syslog2, il ne sera pas listé dans les résultats. Pour qu'il le soit, il faut utiliser le joker : l'étoile « * » !

    Exemple :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ find /var/log/ -name "syslog*"
    /var/log/syslog.3.gz
    /var/log/syslog.5.gz
    /var/log/syslog.4.gz
    /var/log/syslog
    /var/log/syslog.6.gz
    /var/log/syslog.2.gz
    /var/log/syslog.1.gz
    /var/log/installer/syslog
    /var/log/syslog.0

    Ici, nous avons affiché tous les fichiers qui commençaient par « syslog ».

    Si on avait voulu avoir la liste des fichiers qui se terminent par « syslog », on aurait écrit "*syslog".
    De même, si on avait voulu avoir la liste des fichiers qui contiennent « syslog », que ce soit au début, au milieu ou à la fin, on aurait écrit "*syslog*".

    L'étoile est donc un joker qui signifie « il peut y avoir n'importe quel caractère à cet endroit ».

    Et si je veux rechercher sur tout le disque dur, et pas seulement dans un dossier ?

    Facile, il suffit d'indiquer le répertoire racine /. Je vous rappelle que sous Linux, tous les dossiers sont situés dans un sous-niveau de /. C'est un petit peu l'équivalent du C: sous Windows.

    find / -name "syslog"
    Recherche à partir de la taille

    Vous ne connaissez pas le nom du fichier que vous recherchez ? Pas de panique !
    Il y a bien d'autres façons de retrouver des fichiers (ou des dossiers, d'ailleurs).

    Par exemple, on peut rechercher tous les fichiers qui font plus de 10 Mo.

    mateo21@mateo21-desktop:/var$ find   -size +10M
    /home/mateo21/souvenirs.avi
    /home/mateo21/backups/backup_mai.gz
    /home/mateo21/backups/backup_juin.gz

     » signifie « rechercher dans mon home », en l'occurrence chez moi « /home/mateo21/ ».}

    Au lieu de se baser sur le nom, on se base ici sur la taille (-size). Le +10M indique que l'on recherche des fichiers de plus de 10 Mo. On peut aussi utiliser k pour les Ko, G pour les Go, etc.
    Vous pouvez aussi utiliser un moins « - » à la place du « + » pour obtenir par exemple les fichiers de moins de 10 Mo. Et si vous enlevez le « + », la commande cherchera des fichiers de 10 Mo exactement (ni plus, ni moins).

    Recherche à partir de la date de dernier accès

    Vous êtes sûrs d'avoir accédé à votre rapport au format .odt il y a moins de 7 jours, mais vous n'arrivez pas à le retrouver ?

    Avec -atime, vous pouvez indiquer le nombre de jours qui vous séparent du dernier accès à un fichier.

    mateo21@mateo21-desktop:~$ find -name "*.odt" -atime -7
    /home/mateo21/ecriture/resume_infos_juin.odt

    J'ai combiné ici une recherche par le nom avec une recherche par la date. Si je ne me souvenais même plus de l'extension du fichier, j'aurais dû utiliser seulement -atime, mais ça m'aurait probablement donné beaucoup de fichiers (en fait, tous les fichiers modifiés depuis 7 jours dans mon répertoire personnel !).

    Là encore, vous pouvez utiliser un « + » à la place… ou même enlever le signe pour rechercher un fichier auquel on aurait accédé il y a exactement 7 jours.

    Rechercher uniquement des répertoires ou des fichiers

    On peut aussi rechercher uniquement des répertoires ou des fichiers.

    Utilisez :

    Par défaut, find cherche des répertoires ET des fichiers. Ainsi, si vous avez un fichier appelé syslog et un répertoire appelé syslog, les deux résultats seront affichés.

    Pour obtenir uniquement les répertoires qui s'appellent syslog (et non pas les fichiers), tapez donc :

    find /var/log -name "syslog" -type d
    Utilisation avancée avec manipulation des résultats

    Pour l'instant, nous n'avons pas indiqué de paramètre « que faire avec » pour effectuer une action sur les résultats trouvés. Par défaut, les noms des fichiers trouvés étaient affichés.

    En fait,

    find   -name "*.jpg"

    … est équivalent à :

    find   -name "*.jpg" -print

    -print signifie « afficher les résultats trouvés ».
    Si le -print n'est pas écrit, la commande comprend toute seule qu'elle doit afficher la liste des fichiers.

    On peut cependant remplacer ce -print par d'autres paramètres.

    Afficher les fichiers de façon formatée

    Par défaut, on liste juste les noms des fichiers trouvés. On peut cependant avec l'option -printf, qui rappellera à certains le langage C, manipuler un peu ce qui est affiché.

    Exemple :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ find . -name "*.jpg" -printf "%p - %u\n"
    ./photos/australie1.jpg - mateo21
    ./photos/australie2.jpg - mateo21
    ./photos/australie3.jpg - mateo21

    Ici, j'affiche le nom du fichier, un tiret et le nom du propriétaire de ce fichier. Le permet d'aller à la ligne.

    Je vous conseille fortement de lire la doc', à la section « -printf » (faites une recherche). Direction : man find ! Vous y trouverez tous les éléments utilisables avec -printf, en plus du %p et du %u.

    Supprimer les fichiers trouvés

    Un des usages les plus courants de find, à part retrouver des fichiers, consiste à les supprimer.

    Si je veux faire le ménage dans mon home et par exemple supprimer tous mes fichiers « jpg », je vais écrire ceci :

    find   -name "*.jpg" -delete

    Et voilà, toutes les images ont disparu.

    Appeler une commande

    Avec -exec, vous pouvez appeler une commande qui effectuera une action sur chacun des fichiers trouvés.

    Imaginons que je souhaite mettre un chmod à 600 pour chacun de mes fichiers « jpg », pour que je sois le seul à pouvoir les lire :

    find   -name "*.jpg" -exec chmod 600 {} \;

    La commande n'affiche rien s'il n'y a pas eu d'erreur.

    Euh… comment ça marche, ce truc ?

    Pour chaque fichier .jpg trouvé, on exécute la commande qui suit -exec :

    C'est un peu compliqué au premier abord, mais c'est très puissant ! Vous pouvez faire ce que vous voulez avec ça.

    Exercice : essayez de regrouper tous les fichiers .jpg éparpillés dans votre répertoire home dans un dossier images.

    En résumé
    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    locate : une recherche rapide Extraire, trier et filtrer des données

    Extraire, trier et filtrer des données

    find : une recherche approfondie grep : filtrer des données

    Commevous le savez déjà, la plupart des commandes de Linux sont basées sur le modèle du système d'exploitation Unix. Ce sont les mêmes. Certaines s'utilisent de la même manière depuis les années 60 ! Avantage pour les informaticiens : pas besoin de réapprendre à utiliser les mêmes commandes tous les trois mois.

    Mais la question que vous devez vous poser est la suivante : comment se fait-il que la plupart de ces commandes n'aient pas changé depuis si longtemps ? La réponse vient du fait qu'elles n'ont pas eu besoin de changer. En effet, la plupart des commandes que vous découvrez sont très basiques : elles accomplissent une tâche et le font bien, mais pas plus. Ce sont les « briques de base » du système.

    Dans ce chapitre, nous allons découvrir une série de commandes basiques qui permettent d'extraire, trier et filtrer des données dans des fichiers. Vous utiliserez certaines d'entre elles (comme grep) presque tous les jours !

    grep : filtrer des données

    Extraire, trier et filtrer des données sort : trier les lignes

    grep : filtrer des données

    La commande grep est essentielle. De toutes celles présentées dans ce chapitre, il s'agit probablement de la plus couramment utilisée.

    Son rôle est de rechercher un mot dans un fichier et d'afficher les lignes dans lesquelles ce mot a été trouvé. L'avantage de cette commande est qu'elle peut être utilisée de manière très simple ou plus complexe (mais plus précise) selon les besoins en faisant appel aux expressions régulières.

    .

    Nous allons commencer par utiliser grep de manière très simple ; nous verrons ensuite comment faire des recherches plus poussées avec les expressions régulières.

    Utiliser grep simplement

    La commande grep peut s'utiliser de nombreuses façons différentes. Pour le moment, nous allons suivre le schéma ci-dessous :

    grep texte nomfichier

    Le premier paramètre est le texte à rechercher, le second est le nom du fichier dans lequel ce texte doit être recherché.

    Essayons par exemple de rechercher le mot « alias » dans notre fichier de configuration .bashrc. Rendez-vous dans votre répertoire personnel (en tapant cd) et lancez la commande suivante :

    grep alias .bashrc

    Cette commande demande de rechercher le mot « alias » dans le fichier .bashrc et affiche toutes les lignes dans lesquelles le mot a été trouvé.

    Résultat :

    $ grep alias .bashrc
    
    #  /.bash_aliases, instead of adding them here directly.
    #if [ -f  /.bash_aliases ]; then
    #    .  /.bash_aliases
    # enable color support of ls and also add handy aliases
        alias ls='ls --color=auto'
        #alias dir='ls --color=auto --format=vertical'
        #alias vdir='ls --color=auto --format=long'
    # some more ls aliases
    alias ll='ls -lArth'
    #alias la='ls -A'
    #alias l='ls -CF'

    Pas mal, n'est-ce pas ? Comme vous pouvez le voir, grep est davantage un outil de filtre qu'un outil de recherche. Son objectif est de vous afficher uniquement les lignes qui contiennent le mot que vous avez demandé.

    Notez qu'il n'est pas nécessaire de mettre des guillemets autour du mot à trouver, sauf si vous recherchez une suite de plusieurs mots séparés par des espaces, comme ceci :

    grep "Site du Zéro" monfichier
    -i : ne pas tenir compte de la casse (majuscules / minuscules)

    Par défaut, grep tient compte de la casse : il fait la distinction entre les majuscules et les minuscules. Ainsi, si vous recherchez « alias » et qu'une ligne contient « Alias », grep ne la renverra pas.

    Pour que grep renvoie toutes les lignes qui contiennent « alias », peu importent les majuscules et les minuscules, utilisez l'option -i :

    $ grep -i alias .bashrc
    
    # Alias definitions.
    #  /.bash_aliases, instead of adding them here directly.
    #if [ -f  /.bash_aliases ]; then
    #    .  /.bash_aliases
    # enable color support of ls and also add handy aliases
        alias ls='ls --color=auto'
        #alias dir='ls --color=auto --format=vertical'
        #alias vdir='ls --color=auto --format=long'
    # some more ls aliases
    alias ll='ls -lArth'
    #alias la='ls -A'
    #alias l='ls -CF'

    On notera que la première ligne renvoyée n'était pas présente tout à l'heure car le mot « Alias » contenait une majuscule. Avec l'option -i on peut désormais la voir.

    -n : connaître les numéros des lignes

    Vous pouvez afficher les numéros des lignes retournées avec -n :

    $ grep -n alias .bashrc
    
    49:#  /.bash_aliases, instead of adding them here directly.
    52:#if [ -f  /.bash_aliases ]; then
    53:#    .  /.bash_aliases
    56:# enable color support of ls and also add handy aliases
    59:    alias ls='ls --color=auto'
    60:    #alias dir='ls --color=auto --format=vertical'
    61:    #alias vdir='ls --color=auto --format=long'
    64:# some more ls aliases
    65:alias ll='ls -lArth'
    66:#alias la='ls -A'
    67:#alias l='ls -CF'
    -v : inverser la recherche : ignorer un mot

    Si, au contraire, vous voulez connaître toutes les lignes qui ne contiennent pas un mot donné, utilisez -v :

    $ grep -v alias .bashrc
    
    #  /.bashrc: executed by bash(1) for non-login shells.
    # see /usr/share/doc/bash/examples/startup-files (in the package bash-doc)
    # for examples
    
    # If not running interactively, don't do anything
    [ -z "$PS1" ] && return
    
    # don't put duplicate lines in the history. See bash(1) for more options 
    export HISTCONTROL=ignoredups
    # ... and ignore same sucessive entries.
    export HISTCONTROL=ignoreboth
    
    # ... (renvoie beaucoup de lignes, je ne mets pas tout ici)

    Cette fois, on récupère toutes les lignes du fichier .bashrc qui ne contiennent pas le mot « alias ».

    -r : rechercher dans tous les fichiers et sous-dossiers

    Si vous ne savez pas dans quel fichier se trouve le texte que vous recherchez, vous pouvez sortir l'artillerie lourde : l'option -r (recursive). Cette fois, il faudra indiquer en dernier paramètre le nom du répertoire dans lequel la recherche doit être faite (et non pas le nom d'un fichier).

    grep -r "Site du Zéro" code/

    … recherchera la chaîne « Site du Zéro » dans tous les fichiers du répertoire code, y compris dans les sous-dossiers.

    $ grep -r "Site du Zéro" code/
    
    code/intro.html: Nous vous souhaitons la bienvenue sur le Site du Zéro !
    code/tpl/define.tpl: Le Site du Zéro

    Cette fois, le nom du fichier dans lequel la chaîne a été trouvée s'affiche au début de la ligne.

    Utiliser grep avec des expressions régulières

    Pour faire des recherches plus poussées – pour ne pas dire des recherches très poussées –, vous devez faire appel aux expressions régulières. C'est un ensemble de symboles qui va vous permettre de dire à l'ordinateur très précisément ce que vous recherchez.

    Je vous propose dans un premier temps de jeter un oeil au tableau suivante regroupant les principaux caractères spéciaux qu'on utilise dans les expressions régulières.

    Caractère spécial

    Signification

    .

    Caractère quelconque

    ^

    Début de ligne

    $

    Fin de ligne

    []

    Un des caractères entre les crochets

    ?

    L'élément précédent est optionnel (peut être présent 0 ou 1 fois)

    *

    L'élément précédent peut être présent 0, 1 ou plusieurs fois

    +

    L'élément précédent doit être présent 1 ou plusieurs fois

    |

    Ou

    ()

    Groupement d'expressions

    Help ! Je n'ai rien compris. :-(

    C'est normal. Pour bien faire, il faudrait un ou deux chapitres entiers sur les expressions régulières. Je n'ai pas vraiment la place ici pour faire un « minicours » sur les expressions régulières, je vous propose donc de jeter un oeil à ces quelques lignes pour apprendre par l'exemple.

    Tout d'abord, il faut savoir qu'on doit utiliser l'option -E pour faire comprendre à grep que l'on utilise une expression régulière.

    $ grep -E Alias .bashrc
    
    # Alias definitions.

    C'est une expression régulière très simple. Elle demande de rechercher le mot « Alias » (avec un A majuscule). Si le mot est présent dans une ligne, cette dernière est renvoyée.

    Bon, jusque-là, rien de nouveau ; ça fonctionnait comme ça avant qu'on utilise les expressions régulières. Essayons de pimenter cela en faisant précéder « Alias » d'un accent circonflexe qui signifie que le mot doit être placé au début de la ligne :

    $ grep -E ^Alias .bashrc

    Résultat : grep ne renvoie rien. En effet, la ligne de tout à l'heure commençait par un # et non pas par « Alias ».

    En revanche, on a un résultat si on fait ceci :

    $ grep -E ^alias .bashrc
    
    alias ll='ls -lArth'

    Cette fois, la ligne commençait bien par « alias ». De même, on aurait pu utiliser un $ à la fin pour demander à ce que la ligne se termine par « alias ».

    Quelques autres exemples que vous pouvez tester :

    grep -E [Aa]lias .bashrc

    … renvoie toutes les lignes qui contiennent « alias » ou « Alias ».

    grep -E [0-4] .bashrc

    … renvoie toutes les lignes qui contiennent un nombre compris entre 0 et 4.

    grep -E [a-zA-Z] .bashrc

    … renvoie toutes les lignes qui contiennent un caractère alphabétique compris entre « a » et « z » ou entre « A » et « Z ».
    Je vous ai fait là une introduction très rapide mais il y aurait beaucoup à dire. Si vous voulez en savoir plus sur les expressions régulières, vous trouverez dans mon livre PHP Concevez votre site web avec PHP et MySQL (Livre du Zéro) ou sur le Site du Zéro des explications plus complètes.

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    Extraire, trier et filtrer des données sort : trier les lignes

    sort : trier les lignes

    grep : filtrer des données wc : compter le nombre de lignes

    sort : trier les lignes

    La commande sort se révèle bien utile lorsqu'on a besoin de trier le contenu d'un fichier.

    Pour nos exemples, je vous propose de créer un nouveau fichier (avec nano par exemple) appelé noms.txt et d'y placer le texte suivant :

    François
    Marcel
    Albert
    Jean
    Stéphane
    patrice
    Vincent
    jonathan

    Ensuite, exécutez la commande sort sur ce fichier :

    $ sort noms.txt 
    
    Albert
    François
    Jean
    jonathan
    Marcel
    patrice
    Stéphane
    Vincent

    Le contenu du fichier est trié alphabétiquement et le résultat est affiché dans la console.
    Vous noterez que sort ne fait pas attention à la casse (majuscules / minuscules).

    -o : écrire le résultat dans un fichier

    Le fichier en lui-même n'a pas été modifié lorsque nous avons lancé la commande. Seul le résultat était affiché dans la console.

    Vous pouvez faire en sorte que le fichier soit modifié en précisant un nom de fichier avec l'option -o :

    sort -o noms_tries.txt noms.txt

    … écrira la liste de noms triés dans noms_tries.txt.

    -r : trier en ordre inverse

    L'option -r permet d'inverser le tri :

    $ sort -r  noms.txt 
    
    Vincent
    Stéphane
    patrice
    Marcel
    jonathan
    Jean
    François
    Albert
    -R : trier aléatoirement

    Cette option permet de trier aléatoirement les lignes d'un fichier. C'est assez amusant et ça peut se révéler utile dans certains cas :

    $ sort -R noms.txt
    
    patrice
    François
    Marcel
    jonathan
    Jean
    Albert
    Vincent
    Stéphane
    -n : trier des nombres

    Le tri de nombres est un peu particulier. En effet, la commande sort ne distingue pas si les caractères sont des nombres et va donc par défaut les trier par ordre alphabétique. Par conséquent, le « mot » 129 précèdera 42 alors que ça devrait être l'inverse !

    Prenons un exemple. Créez un nouveau fichier nombres.txt et placez-y les nombres suivants :

    36
    16
    42
    129
    27
    364

    Triez-les comme vous avez appris à le faire :

    $ sort nombres.txt 
    
    129
    16
    27
    36
    364
    42

    Alphabétiquement, ces nombres sont bien triés. Tout ce qui commence par 1 est en premier, puis vient ce qui commence par 2 et ainsi de suite.
    Bien sûr, quand on veut trier des nombres, c'est n'importe quoi.

    C'est là que l'option -n intervient. Elle permet de trier en considérant le texte comme des nombres. Cette fois, le nombre 42 sera bien placé avant 129 !

    $ sort -n nombres.txt 
    
    16
    27
    36
    42
    129
    364

    Magique. ;-)

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    grep : filtrer des données wc : compter le nombre de lignes

    wc : compter le nombre de lignes

    sort : trier les lignes uniq : supprimer les doublons

    wc : compter le nombre de lignes

    La commande wc signifie word count. C'est donc a priori un compteur de mots mais en fait, on lui trouve plusieurs autres utilités : compter le nombre de lignes (très fréquent) et compter le nombre de caractères.

    Comme les précédentes, la commande wc travaille sur un fichier.

    Sans paramètre, les résultats renvoyés par wc sont un peu obscurs. Voyez plutôt :

    $ wc noms.txt 
    
     8  8 64 noms.txt

    Ces trois nombres signifient, dans l'ordre :

    1. le nombre de lignes.

    2. le nombre de mots.

    3. le nombre d'octets.

    Il fallait le savoir !

    -l : compter le nombre de lignes

    Pour avoir uniquement le nombre de lignes, utilisez -l :

    $ wc -l noms.txt
    
    8 noms.txt
    -w : compter le nombre de mots

    Combien de mots différents y a-t-il dans le fichier ?

    $ wc -w noms.txt 
    
    8 noms.txt
    -c : compter le nombre d'octets

    Combien d'octets comporte le fichier ?

    $ wc -c noms.txt 
    
    64 noms.txt
    -m : compter le nombre de caractères

    Ah, voilà une information qui ne nous a pas été donnée lorsque nous avons lancé la commande wc sans paramètre.

    L'option -m renvoie le nombre de caractères :

    $ wc -m noms.txt 
    
    62 noms.txt

    Comme vous pouvez le voir, le nombre de caractères est différent du nombre d'octets.

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    sort : trier les lignes uniq : supprimer les doublons

    uniq : supprimer les doublons

    wc : compter le nombre de lignes cut : couper une partie du fichier

    uniq : supprimer les doublons

    Parfois, certains fichiers contiennent des lignes en double et on aimerait pouvoir les détecter ou les supprimer. La commande uniq est toute indiquée pour cela.

    Nous devons travailler sur un fichier trié. En effet, la commande uniq ne repère que les lignes successives qui sont identiques.
    Je vous propose de créer un fichier doublons.txt contenant les noms suivants :

    Albert
    François
    François
    François
    Jean
    jonathan
    Marcel
    Marcel
    patrice
    Stéphane
    Vincent

    Il y a des noms en double (et même en triple) dans ce fichier. Appliquons un petit coup de uniq là-dessus pour voir ce qu'il en reste :

    $ uniq doublons.txt 
    
    Albert
    François
    Jean
    jonathan
    Marcel
    patrice
    Stéphane
    Vincent

    La liste de noms sans les doublons s'affiche alors dans la console !

    Vous pouvez demander à ce que le résultat sans doublons soit écrit dans un autre fichier plutôt qu'affiché dans la console :

    uniq doublons.txt sans_doublons.txt

    La liste sans doublons sera écrite dans sans_doublons.txt.

    -c : compter le nombre d'occurrences

    Avec -c, la commande uniq vous affiche le nombre de fois que la ligne est présente dans le fichier :

    $ uniq -c doublons.txt 
          1 Albert
          3 François
          1 Jean
          1 jonathan
          2 Marcel
          1 patrice
          1 Stéphane
          1 Vincent

    On sait ainsi qu'il y a trois fois « François », une fois « Jean », deux fois « Marcel », etc.

    -d : afficher uniquement les lignes présentes en double

    L'option -d demande à afficher uniquement les lignes présentes en double :

    $ uniq -d doublons.txt 
    
    François
    Marcel

    Comme seuls François et Marcel avaient des doublons, on les voit ici s'afficher dans la console.

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    wc : compter le nombre de lignes cut : couper une partie du fichier

    cut : couper une partie du fichier

    uniq : supprimer les doublons Les flux de redirection

    cut : couper une partie du fichier

    Vous avez déjà coupé du texte dans un éditeur de texte, non ?
    La commande cut vous propose de faire cela au sein d'un fichier afin de conserver uniquement une partie de chaque ligne.

    Couper selon le nombre de caractères

    Par exemple, si vous souhaitez conserver uniquement les caractères 2 à 5 de chaque ligne du fichier, vous taperez :

    $ cut -c 2-5 noms.txt 
    
    ran
    arce
    lber
    ean
    tép
    atri
    ince
    onat

    Pour conserver du 1er au 3ème caractère :

    $ cut -c -3 noms.txt 
    
    Fra
    Mar
    Alb
    Jea
    St
    pat
    Vin
    jon

    Comme vous pouvez le voir, si on ne met pas de chiffre au début, cut comprend que vous voulez parler du premier caractère.

    De même, pour conserver du 3ème au dernier caractère :

    $ cut -c 3- noms.txt 
    
    ançois
    rcel
    bert
    an
    éphane
    trice
    ncent
    nathan

    Là encore, pas besoin de donner le numéro du dernier caractère, la commande cut comprend comme une grande qu'elle doit couper jusqu'à la fin.

    Couper selon un délimiteur

    Faisons maintenant quelque chose de bien plus intéressant. Plutôt que de s'amuser à compter le nombre de caractères, nous allons travailler avec ce que l'on appelle un délimiteur.

    Prenons un cas pratique : les fichiers CSV (Comma Separated Values. Ce sont des fichiers dont les valeurs sont séparées par des virgules. Notez qu'Excel utilise plutôt le point-virgule comme séparateur, mais le principe reste le même.) Vous en avez peut-être déjà vu : ils sont générés par des tableurs — tels qu'Excel ou Calc — pour faciliter l'échange et le traitement de données.

    Imaginons que vous ayez une (petite) classe et que vous rendiez les notes du dernier contrôle. Vous avez fait un joli tableur et vous avez enregistré le document au format CSV. Le fichier sur lequel nous allons nous baser sera le suivant :

    Fabrice,18 / 20,Excellent travail
    Mathieu,3 / 20,Nul comme d'hab
    Sophie,14 / 20,En nette progression
    Mélanie,9 / 20,Allez presque la moyenne !
    Corentin,11 / 20,Pas mal mais peut mieux faire
    Albert,20 / 20,Toujours parfait
    Benoît,5 / 20,En grave chute

    Comme le nom CSV l'indique, les virgules servent à séparer les colonnes. Ces dernières contiennent, dans l'ordre :

    C'est un exemple tout à fait fictif, bien entendu. ;-)

    Créez, avec le texte que je viens de vous donner, un nouveau fichier que vous appellerez par exemple notes.csv.

    Imaginons que nous souhaitions extraire de ce fichier la liste des prénoms. Comment nous y prendrions-nous ?
    On ne peut pas utiliser la technique qu'on vient d'apprendre car les prénoms ne font pas tous la même longueur. Nous allons donc nous servir du fait que nous savons que la virgule sépare les différents champs dans ce fichier.

    Vous allez avoir besoin d'utiliser deux paramètres :

    Dans notre cas, le délimiteur qui sépare les champs est la virgule.
    Le numéro du champ à couper est 1 (c'est le premier).

    Testez donc ceci :

    $ cut -d , -f 1 notes.csv
    
    Fabrice
    Vincent
    Sophie
    Mélanie
    Corentin
    Albert
    Benoît

    C'est pas beau, ça ? :-)

    Après le -d, nous avons indiqué quel était le délimiteur (à savoir la virgule « , »).
    Après le -f, nous avons indiqué le numéro du champ à conserver (le premier).

    Si nous voulons juste les commentaires :

    $ cut -d , -f 3 notes.csv
    
    Excellent travail
    Nul comme d'hab
    En nette progression
    Allez presque la moyenne !
    Pas mal mais peut mieux faire
    Toujours parfait
    En grave chute

    Pour avoir les champs n°1 et n°3 (le prénom et le commentaire) :

    $ cut -d , -f 1,3 notes.csv
    
    Fabrice,Excellent travail
    Vincent,Nul comme d'hab
    Sophie,En nette progression
    Mélanie,Allez presque la moyenne !
    Corentin,Pas mal mais peut mieux faire
    Albert,Toujours parfait
    Benoît,En grave chute

    2, 3 et 4.
    D'autre part, cut -d , -f 3- notes.csv conserve les champs du n°3 jusqu'à la fin.

    Vous êtes bien obligés d'admettre que, quand on sait bien s'en servir, la console de Linux peut vous permettre d'effectuer des opérations vraiment puissantes que vous ne pensiez même pas pouvoir faire aussi simplement jusqu'à présent. ;-)

    En résumé
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    uniq : supprimer les doublons Les flux de redirection

    Les flux de redirection

    cut : couper une partie du fichier > et >> : rediriger le résultat dans un fichier

    Vous devriez maintenant avoir l'habitude d'un certain nombre de commandes que propose la console de Linux. Le fonctionnement est toujours le même :

    1. vous tapez la commande (par exemple ls) ;

    2. le résultat s'affiche dans la console.

    Ce que vous ne savez pas encore, c'est qu'il est possible de rediriger ce résultat. Au lieu que celui-ci s'affiche dans la console, vous allez pouvoir l'envoyer ailleurs : dans un fichier ou en entrée d'une autre commande pour effectuer des « chaînes de commandes ».

    Grâce à ce chapitre sur les flux de redirection, vous allez beaucoup gagner en maîtrise de la ligne de commandes !

    Dans ce chapitre, nous allons découvrir qu'il est possible de rediriger le résultat d'une commande ailleurs que dans la console.
    Où ? Dans un fichier, ou en entrée d'une autre commande pour « chaîner des commandes ». Ainsi, le résultat d'une commande peut en déclencher une autre !
    Comment ? À l'aide de petits symboles spéciaux, appelés flux de redirection, que vous allez découvrir dans ce chapitre.

    Le principe peut être résumé dans le schéma de la figure suivante.

    Redirection de flux

    Jusqu'ici, nous n'avons donc exploité que la première possibilité (celle par défaut) : afficher le résultat dans la console. Il nous reste donc bien d'autres techniques à découvrir !

    Je vais donc d'abord vous demander d'être encore plus attentifs que d'habitude. Non pas que le chapitre soit réellement « compliqué », mais il doit bien être compris pour que vous puissiez suivre le reste du livre convenablement.
    Au pire des cas, vous pourrez toujours revenir lire ce chapitre si vous avez un trou de mémoire sur les notions que vous y avez apprises. ;-)

    > et >> : rediriger le résultat dans un fichier

    Les flux de redirection 2>, 2>> et 2>&1 : rediriger les erreurs

    > et >> : rediriger le résultat dans un fichier

    La manipulation la plus simple que nous allons voir va nous permettre d'écrire le résultat d'une commande dans un fichier, au lieu de l'afficher bêtement dans la console.

    Préparatifs

    Prenons une commande au hasard. Vous vous souvenez de cut, que nous avons appris dans le chapitre précédent ?

    Nous avions travaillé sur un petit fichier de type « CSV » que les tableurs peuvent générer.
    Ce sont les notes des élèves d'une classe à un contrôle :

    Fabrice,18 / 20,Excellent travail
    Mathieu,3 / 20,Nul comme d'hab'
    Sophie,14 / 20,En nette progression
    Mélanie,9 / 20,Allez presque la moyenne !
    Corentin,11 / 20,Pas mal mais peut mieux faire
    Albert,20 / 20,Toujours parfait
    Benoît,5 / 20,En grave chute

    La commande cut nous avait permis de « couper » une partie du fichier et d'afficher le résultat dans la console. Par exemple, nous avions demandé à cut de prendre tout ce qui se trouvait avant la première virgule afin d'avoir la liste des noms de tous les élèves présents à ce contrôle :

    $ cut -d , -f 1 notes.csv
    
    Fabrice
    Vincent
    Sophie
    Mélanie
    Corentin
    Albert
    Benoît

    Ce résultat s'est affiché dans la console. C'est ce que font toutes les commandes par défaut… à moins que l'on utilise un flux de redirection !

    > : rediriger dans un nouveau fichier

    Supposons que nous souhaitions écrire la liste des prénoms dans un fichier, afin de garder sous le coude la liste des élèves présents au contrôle.
    C'est là qu'intervient le petit symbole magique > (appelé chevron) que je vous laisse trouver sur votre clavier (ceux qui font du HTML le connaissent bien. ;-).

    Ce symbole permet de rediriger le résultat de la commande dans le fichier de votre choix. Essayez par exemple de taper ceci :

    cut -d , -f 1 notes.csv > eleves.txt

    Regardez la fin de la commande. J'y ai rajouté la petite flèche > qui redirige la sortie de la commande dans un fichier.
    Normalement, si vous exécutez cette commande, rien ne s'affichera dans la console. Tout aura été redirigé dans un fichier appelé eleves.txt qui vient d'être créé pour l'occasion dans le dossier dans lequel vous vous trouviez.

    Faites un petit ls (ou ls -l, comme vous préférez) pour voir si le fichier est bien présent dans le dossier :

    $ ls -l
    total 20
    -rw-r--r-- 1 mateo21 mateo21  91 2008-04-19 19:36 doublons.txt
    -rw-r--r-- 1 mateo21 mateo21  56 2008-09-26 12:01 eleves.txt
    -rw-r--r-- 1 mateo21 mateo21  35 2008-04-19 17:06 fichier_trie.txt
    -rw-r--r-- 1 mateo21 mateo21  20 2008-04-19 19:03 nombres.txt
    -rw-r--r-- 1 mateo21 mateo21 253 2008-09-26 12:01 notes.csv

    Comme vous pouvez le voir, un fichier vient bien d'être créé !
    Vous pouvez l'ouvrir avec Nano ou encore l'afficher dans la console avec la commande cat (pour afficher tout d'un coup s'il est court) ou less (pour afficher page par page s'il est long).

    >> : rediriger à la fin d'un fichier

    Le double chevron >> sert lui aussi à rediriger le résultat dans un fichier, mais cette fois à la fin de ce fichier.

    Avantage : vous ne risquez pas d'écraser le fichier s'il existe déjà. Si le fichier n'existe pas, il sera créé automatiquement.

    Normalement, vous devriez avoir créé un fichier eleves.txt lors des manipulations précédentes. Si vous faites :

    cut -d , -f 1 notes.csv >> eleves.txt

    … les noms seront ajoutés à la fin du fichier, sans écraser le résultat précédent.

    Bon, du coup, on a des noms en double maintenant :

    $ cat eleves.txt 
    Fabrice
    Mathieu
    Sophie
    Mélanie
    Corentin
    Albert
    Benoît
    Fabrice
    Mathieu
    Sophie
    Mélanie
    Corentin
    Albert
    Benoît

    Heureusement, vous connaissez les commandes sort et uniq qui peuvent vous permettre de faire un peu de ménage là-dedans. Je vous laisse supprimer les doublons.
    N'oubliez pas qu'il faut que le fichier soit trié pour que la commande uniq fonctionne !

    Quand utilise-t-on le double chevron pour mettre le résultat à la fin d'un fichier ?

    Personnellement, j'ai des commandes qui s'exécutent automatiquement à certaines heures (on verra comment faire ça plus tard). Comme je ne suis pas devant mon ordinateur lorsque ces commandes s'exécutent, j'enregistre un log de ce qui s'est passé dans un fichier :

    macommande >> resultats.log

    Grâce à ça, si j'ai un doute sur ce qui a pu se passer lors de l'exécution d'une commande, je n'ai qu'à consulter le fichier resultats.log.

    Résumé

    Nous venons de découvrir deux flux de redirection dans des fichiers :

    Le schéma de la figure suivante récapitule ce que nous venons de voir.

    Flux vers des fichiers
    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    Les flux de redirection 2>, 2>> et 2>&1 : rediriger les erreurs

    2>, 2>> et 2>&1 : rediriger les erreurs

    > et >> : rediriger le résultat dans un fichier < et << : lire depuis un fichier ou le clavier

    2>, 2>> et 2>&1 : rediriger les erreurs

    Allons un peu plus loin. Il faut savoir que toutes les commandes produisent deux flux de données différents, comme le montre la figure suivante :

    Prenons un exemple concret pour voir comment ça se passe.
    Supposons que vous fassiez un cat du fichier notes.csv pour afficher son contenu. Il y a deux possibilités :

    Les deux flux de sortie

    Par défaut, tout s'affiche dans la console : la sortie standard comme la sortie d'erreurs. Cela explique pourquoi vous ne faisiez pas la différence entre ces deux sorties jusqu'ici : elles avaient l'air identiques.

    Tout à l'heure, nous avons vu comment rediriger la sortie standard dans un fichier. Toutefois, les erreurs continuent d'être affichées dans la console. Faites le test :

    cut -d , -f 1 fichier_inexistant.csv > eleves.txt
    cut: fichier_inexistant.csv: Aucun fichier ou répertoire de ce type

    Le fichier fichier_inexistant.csv n'existe pas (comme son nom l'indique). L'erreur s'est affichée dans la console au lieu d'avoir été envoyée dans eleves.txt.

    Rediriger les erreurs dans un fichier à part

    On pourrait souhaiter enregistrer les erreurs dans un fichier à part pour ne pas les oublier et pour pouvoir les analyser ensuite.

    Pour cela, on utilise l'opérateur 2>. Vous avez bien lu : c'est le chiffre 2 collé au chevron que nous avons utilisé tout à l'heure.

    Faisons une seconde redirection à la fin de cette commande cut :

    cut -d , -f 1 fichier_inexistant.csv > eleves.txt 2> erreurs.log

    Il y a deux redirections ici :

    Vous pouvez vérifier : si fichier_inexistant.csv n'a pas été trouvé, l'erreur aura été inscrite dans le fichier erreurs.log au lieu d'être affichée dans la console.

    pour ajouter les erreurs à la fin du fichier.

    Fusionner les sorties

    Parfois, on n'a pas envie de séparer les informations dans deux fichiers différents. Heureusement, il est possible de fusionner les sorties dans un seul et même fichier. Comment ?

    Il faut utiliser le code suivant : 2>&1.
    Cela a pour effet de rediriger toute la sortie d'erreurs dans la sortie standard. Traduction pour l'ordinateur : « envoie les erreurs au même endroit que le reste ».

    Essayez donc ceci :

    cut -d , -f 1 fichier_inexistant.csv > eleves.txt 2>&1

    Tout ira désormais dans eleves.txt : le résultat (si cela a fonctionné), de même que les erreurs (s'il y a eu un problème).

    Petite subtilité : je vous ai dit tout à l'heure qu'il était possible de faire 2>> pour rediriger les erreurs à la fin d'un fichier d'erreurs.
    Toutefois, il n'est pas possible d'écrire 2>>&1. Essayez, ça ne marchera pas.

    En fait, le symbole 2>&1 va envoyer les erreurs dans le même fichier et de la même façon que la sortie standard. Donc, si vous écrivez :

    cut -d , -f 1 fichier_inexistant.csv >> eleves.txt 2>&1

    … les erreurs seront ajoutées à la fin du fichier eleves.txt comme le reste des messages.

    Résumé

    Nous avons découvert trois symboles :

    Le tout est illustré sur la figure suivante.

    Gestion des erreurs

    Comprenez-vous bien ce schéma ?

    On peut choisir de rediriger les erreurs dans un fichier à part (avec 2>) ou bien de les rediriger au même endroit que la sortie standard (avec 2>&1).

    et de 2>> afin de ne pas le surcharger, mais le principe est le même sauf qu'on ajoute à la fin d'un fichier au lieu de l'écraser.

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    > et >> : rediriger le résultat dans un fichier < et << : lire depuis un fichier ou le clavier

    < et << : lire depuis un fichier ou le clavier

    2>, 2>> et 2>&1 : rediriger les erreurs | : chaîner les commandes

    < et << : lire depuis un fichier ou le clavier

    Pour le moment, nous avons redirigé uniquement la sortie des commandes. Nous avons décidé où envoyer les messages issus de ces commandes.

    Maintenant, je vous propose de faire un peu l'inverse, c'est-à-dire de décider d'où vient l'entrée d'une commande. Jusqu'alors, l'entrée venait des paramètres de la commande… mais on peut faire en sorte qu'elle vienne d'un fichier ou d'une saisie au clavier ! Regardez l'illustration de la figure suivante.

    Entrée et sortie des flux
    < : lire depuis un fichier

    Le chevron ouvrant < (à ne pas confondre avec le chevron fermant que nous avons utilisé tout à l'heure) permet d'indiquer d'où vient l'entrée qu'on envoie à la commande.

    On va prendre un exemple tout bête : la commande cat.

    cat < notes.csv

    Cela aura pour effet d'afficher le contenu du fichier envoyé en entrée :

    $ cat < notes.csv
    Fabrice,18 / 20,Excellent travail
    Mathieu,3 / 20,Nul comme d'hab'
    Sophie,14 / 20,En nette progression
    Mélanie,9 / 20,Allez presque la moyenne !
    Corentin,11 / 20,Pas mal mais peut mieux faire
    Albert,20 / 20,Toujours parfait
    Benoît,5 / 20,En grave chute

    Il n'y a rien d'extraordinaire.
    On ne faisait pas pareil avant en écrivant juste cat notes.csv par hasard ?

    Si. Écrire cat < notes.csv est strictement identique au fait d'écrire cat notes.csv… du moins en apparence. Le résultat produit est le même, mais ce qui se passe derrière est très différent.

    Bref, ce sont deux façons de faire la même chose mais de manière très différente.

    Pour le moment, je n'ai pas d'exemple plus intéressant à vous proposer à ce sujet, mais retenez cette possibilité car vous finirez par en avoir besoin, faites-moi confiance. ;-)

    << : lire depuis le clavier progressivement

    Le double chevron ouvrant << fait quelque chose d'assez différent : il vous permet d'envoyer un contenu à une commande avec votre clavier.
    Cela peut s'avérer très utile. Je vous propose un exemple concret pour bien voir ce que ça permet de faire en pratique.

    Essayez de taper ceci :

    sort -n << FIN

    La console vous propose alors de taper du texte.

    $ sort -n << FIN
    >

    Comme sort -n sert à trier des nombres, on va justement écrire des nombres, un par ligne (en appuyant sur la touche Entrée à chaque fois).

    $ sort -n << FIN
    > 13
    > 132
    > 10
    > 131

    Continuez ainsi jusqu'à ce que vous ayez terminé.

    Lorsque vous avez fini, tapez FIN pour arrêter la saisie.
    Tout le texte que vous avez écrit est alors envoyé à la commande (ici sort) qui traite cela en entrée. Et, comme vous pouvez vous en douter, la commande sort nous trie nos nombres !

    $ sort -n << FIN
    > 13
    > 132
    > 10
    > 131
    > 34
    > 87
    > 66
    > 68
    > 65
    > FIN
    10
    13
    34
    65
    66
    68
    87
    131
    132

    Sympa, non ?
    Cela vous évite d'avoir à créer un fichier si vous n'en avez pas besoin.

    Vous pouvez faire la même chose avec une autre commande, comme par exemple wc pour compter le nombre de mots ou de caractères.

    $ wc -m << FIN
    > Combien de caractères dans cette phrase ?
    > FIN
    42

    Une question : ce mot FIN est-il obligatoire ?

    Non, vous pouvez le remplacer par ce que vous voulez.
    Lorsque vous tapez la commande, vous pouvez utiliser le mot que vous voulez. Par exemple :

    $ wc -m << STOP
    > Combien de caractères dans cette phrase ?
    > STOP
    42

    Ce qui compte, c'est que vous définissiez un mot-clé qui servira à indiquer la fin de la saisie.
    Notez par ailleurs que rien ne vous oblige à écrire ce mot en majuscules.

    Résumé

    Nous pouvons donc « alimenter » des commandes de deux manières différentes, comme le montre la figure suivante :

    Les différents flux d'entrée

    Vous pouvez tout à fait combiner ces symboles avec ceux qu'on a vus précédemment. Par exemple :

    $ sort -n << FIN > nombres_tries.txt 2>&1
    > 18
    > 27
    > 1
    > FIN

    Les nombres saisis au clavier seront envoyés à nombres_tries.txt, de même que les erreurs éventuelles.

    Hé, mine de rien, on commence à rédiger là des commandes assez complexes !
    Mais vous allez voir, on peut faire encore mieux.

    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    2>, 2>> et 2>&1 : rediriger les erreurs | : chaîner les commandes

    | : chaîner les commandes

    < et << : lire depuis un fichier ou le clavier Surveiller l'activité du système

    | : chaîner les commandes

    Passons maintenant au symbole le plus intéressant que vous utiliserez le plus souvent : le pipe| (prononcez « païpe », comme un bon Anglais). Son but ? Chaîner des commandes.

    .

    La théorie

    « Chaîner des commandes » ? Cela signifie connecter la sortie d'une commande à l'entrée d'une autre commande (comme le montre la figure suivante).

    Connexion de flux

    En gros, tout ce qui sort de la commande1 est immédiatement envoyé à la commande2. Et vous pouvez chaîner des commandes comme cela indéfiniment !

    Cette fonctionnalité est vraiment une des plus importantes et décuple littéralement les possibilités offertes par la console.
    Souvenez-vous : dans le chapitre précédent, je vous disais que chaque commande Unix avait un et un seul rôle, mais qu'elle le remplissait bien. Parfois, l'utilité de certaines commandes seules peut paraître limitée, mais celles-ci prennent en général tout leur sens lorsqu'on les combine à d'autres commandes.

    La pratique

    Voyons quelques cas concrets (on pourrait trouver une infinité d'exemples).

    Trier les élèves par nom

    Si vous vous souvenez bien, nous avons toujours un fichier notes.csv qui contient la liste des élèves et leurs notes :

    Fabrice,18 / 20,Excellent travail
    Mathieu,3 / 20,Nul comme d'hab'
    Sophie,14 / 20,En nette progression
    Mélanie,9 / 20,Allez presque la moyenne !
    Corentin,11 / 20,Pas mal mais peut mieux faire
    Albert,20 / 20,Toujours parfait
    Benoît,5 / 20,En grave chute

    Avec cut, on peut récupérer les noms. Avec sort, on peut les trier par ordre alphabétique. Pourquoi ne pas connecter cut à sort pour avoir la liste des noms triés ?

    $ cut -d , -f 1 notes.csv | sort
    Albert
    Benoît
    Corentin
    Fabrice
    Mathieu
    Mélanie
    Sophie

    Le pipe effectue la connexion entre la sortie de cut (des noms dans le désordre) et l'entrée de sort, comme l'illustre la figure suivante.

    Le pipe effectue la connexion entre deux commandes
    Trier les répertoires par taille

    La commande du permet d'obtenir la taille de chacun des sous-répertoires du répertoire courant (je vous conseille de vous placer dans votre home en tapant d'abord cd) :

    $ du
    4       ./.gnome2_private
    40       ./.local/share/Trash/files
    4       ./.local/share/Trash/info
    12      ./.local/share/Trash
    160      ./.local/share
    20      ./.local
    ...

    Deux problèmes : cette liste est parfois très longue et n'est pas triée.

    Un problème à la fois. Tout d'abord, on aimerait par exemple avoir cette même liste dans l'ordre décroissant de taille des répertoires pour repérer plus facilement les plus gros d'entre eux qui prennent de la place sur notre disque.

    Pour avoir cette liste du plus grand au plus petit, il nous suffit d'écrire :

    du | sort -nr

    On envoie tout le contenu de du à sort qui se charge de trier les nombres au début de chacune des lignes.

    $ du | sort -nr
    
    ...
    
    4       ./.evolution/memos/config
    4       ./.evolution/calendar/config
    4       ./.evolution/cache
    4       ./bin

    Problème : comme les plus gros répertoires ont été affichés en premier, et que j'ai beaucoup de sous-répertoires, je dois remonter très haut dans la console pour retrouver les plus gros d'entre eux.

    Que diriez-vous de connecter cette sortie à head ? Cette commande permet de filtrer uniquement les premières lignes qu'elle reçoit, nous l'avons déjà étudiée dans un chapitre précédent.

    $ du | sort -nr | head
    120920  .
    59868   ./.ies4linux
    43108   ./.ies4linux/ie6
    41360   ./.ies4linux/ie6/drive_c
    41248   ./.ies4linux/ie6/drive_c/windows
    40140   ./Desktop
    34592   ./.ies4linux/ie6/drive_c/windows/system32
    16728   ./.ies4linux/downloads
    13128   ./.mozilla
    13124   ./.mozilla/firefox

    Vous pouvez paramétrer le nombre de résultats affichés avec l'option -n de head. Si vous avez oublié comment l'utiliser, retournez lire le cours sur head, ou consultez le manuel.

    Si vous voulez naviguer à travers tous les résultats, vous pouvez connecter la sortie à less. Cette commande permet d'afficher des résultats page par page ; ça nous est justement utile dans le cas présent où nous avons beaucoup de résultats !

    du | sort -nr | less

    Essayez !
    Vous allez vous retrouver avec un affichage de less, page par page.

    120920  .
    59868   ./.ies4linux
    43108   ./.ies4linux/ie6
    41360   ./.ies4linux/ie6/drive_c
    41248   ./.ies4linux/ie6/drive_c/windows
    40140   ./Desktop
    34592   ./.ies4linux/ie6/drive_c/windows/system32
    16728   ./.ies4linux/downloads
    13128   ./.mozilla
    13124   ./.mozilla/firefox
    13112   ./.mozilla/firefox/v5p4a55d.default
    12604   ./.ies4linux/downloads/ie6
    11808   ./.ies4linux/downloads/ie6/FR
    5848    ./.mozilla/firefox/v5p4a55d.default/Cache
    3656    ./.ies4linux/ie6/drive_c/windows/profiles
    3616    ./.ies4linux/ie6/drive_c/windows/profiles/mateo21
    3496    ./.ies4linux/ie6/drive_c/windows/profiles/mateo21/Local Settings
    3416    ./.ies4linux/ie6/drive_c/windows/profiles/mateo21/Local Settings/Temporary Internet Files
    3408    ./.ies4linux/ie6/drive_c/windows/profiles/mateo21/Local Settings/Temporary Internet Files/Content.IE5
    2220    ./.ies4linux/ie6/drive_c/windows/fonts
    2012    ./ies4linux-2.99.0.1
    :

    Vous pouvez maintenant voir les premiers fichiers (les plus gros) et descendre progressivement vers les fichiers plus petits, page par page avec la touche Espace ou ligne par ligne, avec la touche Entrée (ou les flèches du clavier).

    Exercice : peut-être avez-vous toujours trop de répertoires sous les yeux et que vous vous intéressez seulement à certains d'entre eux. Pourquoi ne pas filtrer les résultats avec grep, pour afficher uniquement la taille des répertoires liés à… Firefox par exemple ?

    Lister les fichiers contenant un mot

    Allez, un dernier exercice tordu pour finir en beauté.

    Avec grep, on peut connaître la liste des fichiers contenant un mot dans tout un répertoire (option -r). Le problème est que cette sortie est un peu trop verbeuse (il y a trop de texte) : il y a non seulement le nom du fichier mais aussi la ligne dans laquelle le mot a été trouvé.

    /var/log/installer/syslog:Apr  6 15:14:43 ubuntu NetworkManager: <debug> [1207494883.004888] 
    /var/log/installer/syslog:Apr  6 15:23:27 ubuntu python: log-output

    Heureusement, le nom du fichier et le contenu de la ligne sont séparés par un deux-points. On connaît cut, qui permet de récupérer uniquement une partie de la ligne. Il nous permettrait de conserver uniquement le nom du fichier.
    Problème : si le même mot a été trouvé plusieurs fois dans un fichier, le fichier apparaîtra en double ! Pour supprimer les doublons, on peut utiliser uniq, à condition d'avoir bien trié les lignes avec sort auparavant.

    Alors, vous avez une petite idée de la ligne qu'il va falloir écrire ?
    Je vous propose de rechercher les fichiers qui contiennent le mot « log » dans le dossier /var/log. Notez qu'il faudra passer root avec sudo pour avoir accès à tout le contenu de ce répertoire.

    Voici la commande que je vous propose d'utiliser :

    sudo grep log -Ir /var/log  | cut -d : -f 1  | sort | uniq

    Que fait cette commande ?

    1. Elle liste tous les fichiers contenant le mot « log » dans /var/log (-I permettant d'exclure les fichiers binaires).

    2. Elle extrait de ce résultat uniquement les noms des fichiers.

    3. Elle trie ces noms de fichiers.

    4. Elle supprime les doublons.

    Et voilà le résultat !

    $ sudo grep log -Ir /var/log  | cut -d : -f 1  | sort | uniq
    /var/log/acpid
    /var/log/auth.log
    /var/log/boot
    /var/log/bootstrap.log
    /var/log/dist-upgrade/apt-term.log
    /var/log/dmesg
    /var/log/dmesg.0
    /var/log/gdm/
    /var/log/installer/partman
    /var/log/installer/syslog
    /var/log/kern.log.0
    /var/log/messages
    /var/log/messages.0
    /var/log/syslog
    /var/log/syslog.0
    /var/log/udev
    /var/log/Xorg.0.log
    /var/log/Xorg.0.log.old
    /var/log/Xorg.20.log
    /var/log/Xorg.20.log.old
    /var/log/Xorg.21.log
    Résumé

    Le résumé est simple, et c'est dans sa simplicité qu'il tire toute sa beauté et sa puissance (non, je ne suis pas fou !), comme l'illustre la figure suivante.

    Principe du pipe

    S'il y avait un schéma à retenir, ce serait celui-là. Ça tombe bien, c'est le plus simple.

    Je vous laisse vous entraîner avec le pipe, nous le réutiliserons très certainement dans les prochains chapitres. Essayez d'inventer des combinaisons ! ;-)

    En résumé
    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    < et << : lire depuis un fichier ou le clavier Surveiller l'activité du système

    Surveiller l'activité du système

    | : chaîner les commandes w : qui fait quoi ?

    Comme tous les OS actuels, Linux est un système multi-tâches : il est capable de gérer plusieurs programmes tournant en même temps.
    Mieux encore, Linux est un système multi-utilisateurs : plusieurs personnes peuvent utiliser la même machine en même temps (en s'y connectant via Internet).

    Tous ces programmes et ces personnes qui sont sur votre PC peuvent vite donner le tournis. Parfois, l'ordinateur peut se retrouver surchargé à cause d'un programme. Qui a lancé ce programme ? Depuis quand ? Comment arrêter un programme qui ne répond plus ?

    Sous Windows, vous avez probablement entendu parler de la commande magique Ctrl + Alt + Suppr qui peut parfois vous sortir de bien des situations embarrassantes. Sous Linux, on utilise d'autres outils et d'autres techniques que vous allez apprendre à connaître ici.

    w : qui fait quoi ?

    Surveiller l'activité du système ps & top : lister les processus

    w : qui fait quoi ?

    Nous allons apprendre dans ce chapitre à utiliser une série de commandes qui nous permettront de savoir ce qui se passe actuellement dans notre ordinateur.

    La première commande que je veux vous faire découvrir est très courte et facile à retenir : c'est w (comme la lettre, oui, oui).

    C'est la première commande que je tape en général quand je me connecte à un serveur surchargé et que je veux essayer de comprendre ce qui se passe. Cela me permet de voir d'un seul coup d'oeil si la machine est vraiment surchargée (et si oui, à quel point) et si quelqu'un d'autre est en train d'intervenir sur la machine.

    Essayons d'utiliser w pour voir comment ça marche ; n'ayez pas peur, c'est sans danger :

    $ w
     16:50:30 up  8:50,  2 users,  load average: 0,08, 0,34, 0,31
    USER     TTY      FROM            LOGIN@   IDLE   JCPU   PCPU WHAT
    mateo21  :0       -              19Apr08 ?xdm?   3:38m  1.18s /usr/bin/gnome-
    mateo21  pts/0    :0.0           16:49    0.00s  0.33s  0.03s w

    Bon : à première vue, c'est court mais dense, ça n'a pas l'air très clair.

    Pourtant, cette commande nous donne un condensé d'informations très utiles que je vais vous présenter dans l'ordre, de gauche à droite et de haut en bas.

    L'heure (aussi accessible via date)

    Ici, l'heure qui nous est donnée est 16:50:30 (16 h 50 mn 30 s).

    Cette information est aussi accessible depuis la commande date qui nous donne… la date, l'heure et le décalage horaire.

    $ date
    samedi 16 octobre 2010, 17:26:27 (UTC+0200)

    La commande date permet en outre de modifier la date enregistrée dans l'ordinateur. C'est un peu particulier et pas très intéressant, nous ne verrons donc pas comment le faire ici (mais il vous suffit de lire le manuel si vous en avez vraiment besoin.)

    L'uptime (aussi accessible via uptime)

    Dans notre exemple plus haut, l'information d'uptime est la suivante : up  8:50. C'est la durée de fonctionnement de l'ordinateur.

    En soi, cette information n'a pas l'air très utile mais elle permet quand même de savoir depuis combien de temps l'ordinateur travaille, et donc depuis combien de temps il n'a pas été redémarré.

    Notez que, contrairement à Windows, il est extrêmement rare que l'installation d'un programme nous réclame de redémarrer l'ordinateur. En fait, vous avez besoin de le redémarrer principalement quand vous mettez à jour le noyau (le coeur) de Linux. Sinon, ce n'est jamais nécessaire.

    Ce mode de fonctionnement est particulièrement adapté sur les serveurs qui, par définition, sont des machines qui doivent être tout le temps allumées pour servir les gens qui en ont besoin. Par exemple, les serveurs du Site du Zéro qui vous délivrent les pages du site 24 h/24 et 7 j/7 sont tout le temps allumés et nous n'avons pratiquement jamais besoin de les redémarrer. Pour preuve, l'uptime de notre serveur au moment où j'écris ces lignes :

    $ uptime
     17:45:58 up 211 days, 15:24,  1 user,  load average: 2.44, 2.66, 2.28

    Notre serveur est en fonctionnement depuis 211 jours. Il n'a pas eu besoin d'être redémarré depuis. Cela témoigne notamment de la robustesse de Linux et de sa capacité à « tenir le coup » pendant très longtemps.

    La charge (aussi accessible via uptime et tload)

    En haut à droite de notre exemple, nous avons la charge. Ce sont trois valeurs décimales : load average: 0,08, 0,34, 0,31.

    La charge est un indice de l'activité de l'ordinateur. Il y a trois valeurs :

    1. la première correspond à la charge moyenne depuis 1 minute (0,08) ;

    2. la seconde à la charge moyenne depuis 5 minutes (0,34) ;

    3. la dernière à la charge moyenne depuis 15 minutes (0,31).

    Qu'est-ce que ce nombre représente ?

    C'est un peu compliqué. Si vous voulez vraiment savoir, la doc nous dit qu'il s'agit du nombre moyen de processus (programmes) en train de tourner et qui réclament l'utilisation du processeur.

    Cela veut dire que, depuis une minute, il y a en moyenne 0,33 processus qui réclament le processeur. Votre processeur est donc actif 33 % du temps.

    Mais ce nombre dépend du nombre de processeurs de votre ordinateur. Un ordinateur dual core ne sera complètement chargé que lorsque la valeur aura atteint 2. Pour un quad core (4 coeurs de processeur), la valeur maximale avant surcharge sera de 4.

    Bref, rien ne vous oblige à savoir ce que ce nombre signifie. Vous avez juste besoin de savoir que, lorsqu'il dépasse 1 (si vous avez un processeur), 2 ou 4, alors votre ordinateur est surchargé. J'ai déjà vu des machines avec une charge de 60, et même plus !

    Quand la charge est très élevée pendant une longue période, c'est qu'il y a clairement un problème. Il y a trop de programmes qui réclament le processeur et quelque chose ne va pas dans l'ordinateur. Celui-ci aura du mal à répondre en cas de forte charge.

    Notez que vous pouvez obtenir un graphique de l'évolution de la charge en console via la commande tload. Le graphe évolue au fur et à mesure du temps, il faut patienter un petit peu avant d'avoir quelque chose, comme l'illustre la figure suivante.

    Charge processeur

    Vous pouvez quitter le graphe avec Ctrl + C.

    La liste des connectés (aussi accessible via who)

    Enfin, le tableau en bas qui nous est donné par w est surtout intéressant sur un serveur (une machine partagée par plusieurs utilisateurs). Il donne la liste des personnes connectées sur la machine, ce qu'ils sont en train de faire et depuis combien de temps.

    USER     TTY      FROM              LOGIN@   IDLE   JCPU   PCPU WHAT
    mateo21  :0       -                19Apr08 ?xdm?   3:38m  1.18s /usr/bin/gnome
    mateo21  pts/0    :0.0             16:49    0.00s  0.33s  0.03s w

    Là, j'étais sur mon ordinateur personnel sous Ubuntu. Je ne l'ai pas configuré pour qu'on puisse s'y connecter depuis Internet (comme vous, certainement), ce qui explique pourquoi je suis seul.
    Certes, j'apparais deux fois. Nous allons comprendre pourquoi lorsque nous aurons appris à lire le tableau.

    Il n'est pas nécessaire de décrire chacune des colonnes. Sachez qu'en gros vous avez :

    Dans mon cas, on voit donc deux utilisateurs (deux fois moi). Le premier correspond à la session « graphique » : on le devine notamment grâce à la dernière colonne WHAT qui indique que cet utilisateur est en train d'exécuter l'environnement graphique Gnome.

    L'autre utilisateur est sur une console (ici, une console « graphique » lancée depuis Gnome). Cet utilisateur est en train d'exécuter… la commande w ! En effet, lorsque je lance w je me « vois » en train de l'exécuter dans la liste des utilisateurs connectés, c'est parfaitement normal.

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    Surveiller l'activité du système ps & top : lister les processus

    ps & top : lister les processus

    w : qui fait quoi ? Ctrl + C & kill : arrêter un processus

    ps & top : lister les processus

    La commande w nous a permis de faire rapidement le point sur l'état du système. Allons plus loin, maintenant : nous allons apprendre à lister les processus qui tournent sur votre machine.

    Pour faire simple, dites-vous qu'un processus est un programme qui tourne en mémoire. La plupart des programmes ne font tourner qu'un processus en mémoire (une seule version d'eux-mêmes). C'est le cas d'OpenOffice par exemple. D'autres lancent des copies d'eux-mêmes, c'est le cas du navigateur Google Chrome qui crée autant de processus en mémoire que d'onglets ouverts.

    Si vous faites la liste des processus qui tournent sur votre machine, vous risquez d'être surpris. Vous en reconnaîtrez certains, mais vous en verrez beaucoup d'autres qui ont été lancés par le système d'exploitation et dont vous n'avez jamais eu connaissance.

    Pour lister les processus qui tournent sous Windows, on utilise Ctrl + Alt + Suppr et on va dans l'onglet « Processus ».
    Sous Linux, on peut utiliser deux commandes différentes : ps et top.

    ps : liste statique des processus

    ps vous permet d'obtenir la liste des processus qui tournent au moment où vous lancez la commande. Cette liste n'est pas actualisée en temps réel, contrairement à ce que fait top et qu'on verra plus tard.

    Essayons d'utiliser ps sans paramètre :

    $ ps
      PID TTY          TIME CMD
    23720 pts/0    00:00:01 bash
    29941 pts/0    00:00:00 ps

    On distingue quatre colonnes.

    Dans mon cas, on distingue deux processus : bash (qui correspond à l'invite de commandes qui gère les commandes) et ps que je viens de lancer.

    Deux processus, c'est tout ?

    En fait, quand on utilise ps sans argument comme on vient de le faire, il affiche seulement les processus lancés par le même utilisateur (ici « mateo21 ») dans la même console (ici « pts/0 »). Cela limite énormément les processus affichés, car beaucoup sont lancés par root (l'utilisateur administrateur de la machine) et ne sont pas lancés depuis la même console que la vôtre.

    La commande ps vous permet d'utiliser énormément d'options. Regardez le manuel pour avoir une petite idée de tout ce que vous pouvez faire avec, vous allez prendre peur.

    Plutôt que de faire une longue liste des paramètres possibles, je vous propose quelques combinaisons de paramètres utiles à retenir.

    ps -ef : lister tous les processus

    Avec ps -ef, vous pouvez avoir la liste de tous les processus lancés par tous les utilisateurs sur toutes les consoles :

    $ ps -ef
    UID        PID  PPID  C STIME TTY          TIME CMD
    root         1     0  0 01:01 ?        00:00:01 /sbin/init
    root         2     1  0 01:01 ?        00:00:00 [migration/0]
    root         3     1  0 01:01 ?        00:00:00 [ksoftirqd/0]
    root         4     1  0 01:01 ?        00:00:00 [watchdog/0]
    root         5     1  0 01:01 ?        00:00:00 [events/0]
    root         6     1  0 01:01 ?        00:00:00 [khelper]
    root         7     1  0 01:01 ?        00:00:00 [kthread]
    root        30     7  0 01:01 ?        00:00:00 [kblockd/0]
    root      2462     1  0 01:01 ?        00:00:00 /sbin/udevd --daemon
    root      3292     7  0 01:01 ?        00:00:00 [kpsmoused]
    root      3448     7  0 01:01 ?        00:00:00 [kgameportd]
    root      4021     1  0 01:02 tty4     00:00:00 /sbin/getty 38400 tty4
    root      4022     1  0 01:02 tty5     00:00:00 /sbin/getty 38400 tty5
    root      4024     1  0 01:02 tty2     00:00:00 /sbin/getty 38400 tty2
    root      4027     1  0 01:02 tty3     00:00:00 /sbin/getty 38400 tty3
    root      4030     1  0 01:02 tty1     00:00:00 /sbin/getty 38400 tty1
    root      4040     1  0 01:02 tty6     00:00:00 /sbin/getty 38400 tty6
    root      4266     1  0 01:02 ?        00:00:00 /usr/sbin/acpid -c /etc/acpi/eve 
    root      4363     1  0 01:02 ?        00:00:00 /sbin/syslogd
    root      4417     1  0 01:02 ?        00:00:00 /bin/dd bs 1 if /proc/kmsg of /v
    klog      4419     1  0 01:02 ?        00:00:00 /sbin/klogd  -P /var/run/klogd/km
    103       4440     1  0 01:02 ?        00:00:00 /usr/bin/dbus-daemon --system
    107       4456     1  0 01:02 ?        00:00:03 /usr/sbin/hald
    
    ...

    Il y en a vraiment beaucoup, je n'ai pas recopié la liste complète ici.

    Vous noterez l'apparition de la colonne UID (User ID) qui indique le nom de l'utilisateur qui a lancé la commande. Il y en a beaucoup, lancés par root automatiquement au démarrage de la machine, dont vous n'avez jamais entendu parler.

    ps -ejH : afficher les processus en arbre

    Cette option intéressante vous permet de regrouper les processus sous forme d'arborescence. Plusieurs processus sont des « enfants » d'autres processus, cela vous permet de savoir qui est à l'origine de quel processus.

    $ ps -ejH
      PID  PGID   SID TTY          TIME CMD
        1     1     1 ?        00:00:01 init
        2     1     1 ?        00:00:00   migration/0
        3     1     1 ?        00:00:00   ksoftirqd/0
        4     1     1 ?        00:00:00   watchdog/0
        5     1     1 ?        00:00:00   events/0
        6     1     1 ?        00:00:00   khelper
    <surligne>    7     1     1 ?        00:00:00   kthread</surligne>
       30     1     1 ?        00:00:00     kblockd/0
       31     1     1 ?        00:00:00     kacpid
       32     1     1 ?        00:00:00     kacpi_notify
       93     1     1 ?        00:00:00     kseriod
      118     1     1 ?        00:00:04     pdflush
      119     1     1 ?        00:00:00     pdflush
      120     1     1 ?        00:00:01     kswapd0
      121     1     1 ?        00:00:00     aio/0
     1930     1     1 ?        00:00:00     ksuspend_usbd
     1931     1     1 ?        00:00:00     khubd
     2061     1     1 ?        00:00:00     ata/0
     2062     1     1 ?        00:00:00     ata_aux
     2094     1     1 ?        00:00:00     scsi_eh_0
     2263     1     1 ?        00:00:09     kjournald
     3292     1     1 ?        00:00:00     kpsmoused
     3448     1     1 ?        00:00:00     kgameportd
     4521  4521  4521 ?        00:00:00   NetworkManager
     4538  4538  4538 ?        00:00:01   avahi-daemon
     4539  4539  4539 ?        00:00:00     avahi-daemon
     4556  4556  4556 ?        00:00:00   NetworkManagerD
     4569  4569  4569 ?        00:00:00   system-tools-ba
     4570  4569  4569 ?        00:00:00     dbus-daemon
     4593  4593  4593 ?        00:00:00   gdm
     4594  4594  4593 ?        00:00:00     gdm
     4625  4625  4625 tty7     00:05:56       Xorg
     5012  5012  5012 ?        00:00:01       gnome-session
     5057  5057  5057 ?        00:00:00         ssh-agent
     5080  5012  5012 ?        00:00:25         metacity
     5083  5012  5012 ?        00:00:16         gnome-panel
     5089  5012  5012 ?        00:00:31         nautilus
     5098  5012  5012 ?        00:00:01         update-notifier
     5102  5012  5012 ?        00:00:01         evolution-alarm
     5107  5012  5012 ?        00:00:02         nm-applet
     5112  5012  5012 ?        00:01:18         gnome-cups-icon
     4640  4640  4640 ?        00:00:05   cupsd
     4672  4672  4672 ?        00:00:00   hpiod

    Dans cette liste, vous pouvez voir que kthread (ici surligné) a lancé lui-même de nombreux processus, comme kacpid, pdflush
    Autre exemple : gdm (Gnome Desktop Manager) lance Xorg ainsi que gnome-session qui lui-même lance nautilus, gnome-panel, etc.

    ps -u UTILISATEUR : lister les processus lancés par un utilisateur

    Pour filtrer un peu cette longue liste, on peut utiliser -u afin d'obtenir par exemple uniquement les processus que l'on a lancés nous-mêmes.

    $ ps -u mateo21
      PID TTY          TIME CMD
     5012 ?        00:00:01 gnome-session
     5057 ?        00:00:00 ssh-agent
     5060 ?        00:00:00 dbus-launch
     5061 ?        00:00:00 dbus-daemon
     5063 ?        00:00:03 gconfd-2
     5066 ?        00:00:00 gnome-keyring-d
     5068 ?        00:00:03 gnome-settings-
     5075 ?        00:00:00 sh
     5076 ?        00:00:00 esd
     5080 ?        00:00:25 metacity
     5083 ?        00:00:16 gnome-panel
     5089 ?        00:00:31 nautilus

    Ici, j'obtiens uniquement les processus lancés par l'utilisateur « mateo21 », ce qui filtre déjà pas mal les autres processus système lancés par root.

    top : liste dynamique des processus

    La liste donnée par ps a un défaut : elle est statique (elle ne bouge pas). Or, votre ordinateur, lui, est en perpétuel mouvement. De nombreux processus apparaissent et disparaissent régulièrement.

    Comment avoir une liste régulièrement mise à jour ? Avec la commande top !

    Essayez-la :

    top - 13:31:30 up 12:30,  3 users,  load average: 0.01, 0.07, 0.11
    Tasks:  96 total,   3 running,  93 sleeping,   0 stopped,   0 zombie
    Cpu(s):  1.8%us,  0.6%sy,  0.0%ni, 97.5%id,  0.0%wa,  0.0%hi,  0.0%si,  0.0%st
    Mem:    515984k total,   453652k used,    62332k free,    69036k buffers
    Swap:   240932k total,    31496k used,   209436k free,   246404k cached
    
      PID USER      PR  NI  VIRT  RES  SHR S %CPU %MEM    TIME+  COMMAND            
     4625 root      15   0 38572  14m 6676 R  1.2  2.9   6:01.00 Xorg               
     5068 mateo21   15   0 29760 9.8m 8008 S  0.6  1.9   0:03.69 gnome-settings-    
     5112 mateo21   15   0 48612 8440 6844 S  0.6  1.6   1:19.45 gnome-cups-icon     
        1 root      18   0  2908 1848  524 S  0.0  0.4   0:01.50 init               
        2 root      RT   0     0    0    0 S  0.0  0.0   0:00.00 migration/0         
        3 root      34  19     0    0    0 S  0.0  0.0   0:00.01 ksoftirqd/0        
        4 root      RT   0     0    0    0 S  0.0  0.0   0:00.00 watchdog/0          
        5 root      10  -5     0    0    0 S  0.0  0.0   0:00.66 events/0            
        6 root      10  -5     0    0    0 S  0.0  0.0   0:00.02 khelper             
        7 root      10  -5     0    0    0 S  0.0  0.0   0:00.00 kthread             
       30 root      10  -5     0    0    0 S  0.0  0.0   0:00.55 kblockd/0           
       31 root      20  -5     0    0    0 S  0.0  0.0   0:00.00 kacpid              
       32 root      20  -5     0    0    0 S  0.0  0.0   0:00.00 kacpi_notify        
       93 root      10  -5     0    0    0 S  0.0  0.0   0:00.02 kseriod            
      118 root      15   0     0    0    0 S  0.0  0.0   0:04.84 pdflush            
      119 root      15   0     0    0    0 S  0.0  0.0   0:00.20 pdflush             
      120 root      10  -5     0    0    0 S  0.0  0.0   0:01.29 kswapd0

    Cette liste est interactive et régulièrement mise à jour.

    En haut, vous retrouvez l'uptime et la charge, mais aussi la quantité de processeur et de mémoire utilisée. Nous n'entrerons pas dans les détails à ce niveau car cela demanderait un peu trop d'explications avancées sur le fonctionnement du système d'exploitation. Néanmoins, si vous savez lire la charge et la mémoire disponible, vous pouvez déjà vous faire une idée de ce qui se passe.

    En dessous, vous avez la liste des processus.

    Pourquoi y a-t-il si peu de processus ?

    top ne peut pas afficher tous les processus à la fois, il ne conserve que les premiers pour qu'ils tiennent sur une « page » de la console.

    Par défaut, les processus sont triés par taux d'utilisation du processeur (colonne %CPU). Les processus que vous voyez tout en haut de cette liste sont donc actuellement les plus gourmands en processeur. Ce sont peut-être eux que vous devriez cibler en premier si vous sentez que votre système est surchargé.

    On navigue à l'intérieur de ce programme en appuyant sur certaines touches du clavier. En voilà au moins deux à connaître :

    Mis à part cela, voici quelques commandes à connaître au sein de top qui peuvent vous être utiles.

    Vous voilà parés à utiliser top ! ;-)
    Je l'utilise principalement pour voir la charge évoluer régulièrement tout en surveillant les processus les plus gourmands qui peuvent poser un problème.

    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    w : qui fait quoi ? Ctrl + C & kill : arrêter un processus

    Ctrl + C & kill : arrêter un processus

    ps & top : lister les processus halt & reboot : arrêter et redémarrer l'ordinateur

    Ctrl + C & kill : arrêter un processus

    Parfois, rien ne va plus. Un processus s'emballe et ne veut pas s'arrêter. Cela arrive partout, même sous Linux. À la différence de Windows toutefois, vous ne devriez pas avoir le réflexe de redémarrer « pour que ça aille mieux ». Tout peut être résolu en arrêtant les processus qui vous gênent et en les relançant au besoin.

    Il y a plusieurs façons d'arrêter un processus, nous allons les étudier ici.

    Ctrl + C : arrêter un processus lancé en console

    La combinaison de touches Ctrl + C est à connaître. Cela demande (gentiment) l'arrêt du programme console en cours d'exécution à l'écran. Ce raccourci se comporte ainsi en mode console seulement. En effet, en mode graphique, le comportement est le même que sous Windows : cela permet d'effectuer une copie dans le presse-papier. Notez que pour copier-coller sous Linux, on utilise souvent une autre technique : on sélectionne du texte et on clique avec la molette de la souris pour le coller ailleurs.

    Prenez une commande qui n'en finit plus, comme par exemple un find sur l'ensemble du disque. Celui-ci va analyser tout votre disque dur à la recherche du fichier demandé. Si vous trouvez cela trop long et que vous voulez arrêter le programme en cours de route, il vous suffit de taper Ctrl + C :

    # find / -name "*log*"
    /dev/log
    /bin/login
    /sys/module/scsi_mod/parameters/scsi_logging_level
    /sys/module/ehci_hcd/parameters/log2_irq_thresh

    La liste aurait dû être beaucoup plus longue. Mais j'ai demandé l'arrêt du programme avec Ctrl + C, ce qui fait que j'ai pu « retrouver » l'invite de commandes rapidement et facilement.

    Taper Ctrl + C ne coupe pas le programme brutalement, cela lui demande gentiment de s'arrêter, comme si vous aviez cliqué sur la croix pour fermer une fenêtre.

    kill : tuer un processus

    Ctrl + C ne fonctionne que sur un programme actuellement ouvert dans la console. De nombreux programmes tournent pourtant en arrière-plan, et Ctrl + C n'aura aucun effet sur eux.

    C'est là que vous devez utiliser kill si vous voulez les arrêter (on dit aussi « tuer », c'est pareil même si ça a l'air violent).

    Pour vous en servir, il faudra auparavant récupérer le PID du ou des processus que vous voulez tuer. Pour cela, deux solutions :

    Ces deux commandes que nous venons de voir vous indiquent le PID (numéro d'identification) de chaque processus. Par exemple avec ps :

    $ ps -u mateo21
      PID TTY          TIME CMD
     5012 ?        00:00:01 gnome-session
     5057 ?        00:00:00 ssh-agent
     5060 ?        00:00:00 dbus-launch
     5061 ?        00:00:00 dbus-daemon
     5063 ?        00:00:03 gconfd-2
     5066 ?        00:00:00 gnome-keyring-d
     5068 ?        00:00:03 gnome-settings-
     5075 ?        00:00:00 sh
     5076 ?        00:00:00 esd
     5080 ?        00:00:26 metacity
     5083 ?        00:00:17 gnome-panel
    
    ...
    
    25227 pts/1    00:00:00 bash
    32617 pts/1    00:00:00 man
    32627 pts/1    00:00:00 pager
    32703 pts/0    00:00:00 ps

    Supposons qu'on souhaite arrêter Firefox. On peut filtrer cette longue liste avec grep et un pipe que nous avons appris à utiliser.

    $ ps -u mateo21 | grep firefox
    32678 ?        00:00:03 firefox-bin

    Hop là, on a filtré Firefox de cette longue liste et on a même récupéré son PID. Il ne nous reste plus qu'à le tuer, avec la commande suivante :

    kill 32678

    Si tout va bien, la commande ne renvoie rien. Sinon, une erreur devrait s'afficher dans la console.

    Vous pouvez aussi tuer plusieurs processus d'un seul coup en indiquant plusieurs PID à la suite :

    kill 32678 2768 33071

    J'ai essayé, mais Firefox a l'air vraiment complètement planté et il refuse de s'arrêter. Il n'y a pas moyen d'être un peu plus… direct ?

    Vous voulez tuer un processus sans lui laisser le choix ?
    C'est tout à fait possible, mais à n'utiliser que dans le cas d'un programme complètement planté que vous voulez vraiment arrêter !

    Avec kill -9 (comme le chiffre 9, oui, oui), vous demandez à Linux de tuer le processus sans lui laisser le temps de s'arrêter proprement. Cela peut faire le ménage quand rien ne va plus.

    kill -9 32678

    … tuera le processus n°32678 (Firefox, dans mon cas) immédiatement sans lui laisser le temps de finir.

    killall : tuer plusieurs processus

    Souvenez-vous : je vous ai dit que certains programmes se dupliquaient en plusieurs processus. Si vous voulez arrêter l'ensemble de ces processus, comment faire ? Heureusement, vous avez des armes pour éradiquer cette vermine.

    Vous pourriez, certes, tuer tous les processus en récupérant un à un leur PID. Mais il y a plus rapide : killall (« tuez-les tous ! »).

    Contrairement à kill, killall attend le nom du processus à tuer et non son PID.

    Supposons que nous ayons trois processus find en cours d'exécution que nous souhaitions arrêter.

    $ ps -u mateo21 | grep find
      675 pts/1    00:00:01 find
      678 pts/2    00:00:00 find
      679 pts/3    00:00:01 find

    Pour tous les tuer, il faudra donc taper :

    $ killall find

    Si la commande ne renvoie rien, c'est que tout s'est bien passé.

    En revanche, si vous avez :

    $ killall find
    find: aucun processus tué

    … cela signifie qu'il n'y avait aucun processus de ce nom à tuer. Soit le processus n'est plus là, soit vous n'avez pas écrit correctement son nom. Vérifiez ce nom à nouveau avec la commande ps.

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    ps & top : lister les processus halt & reboot : arrêter et redémarrer l'ordinateur

    halt & reboot : arrêter et redémarrer l'ordinateur

    Ctrl + C & kill : arrêter un processus Exécuter des programmes en arrière-plan

    halt & reboot : arrêter et redémarrer l'ordinateur

    Nous venons d'apprendre à arrêter des processus avec kill. Je pense que le moment est bien choisi pour découvrir comment arrêter et redémarrer l'ordinateur.

    Comme je vous le disais plus tôt, il est assez rare que l'on soit forcé d'arrêter ou de redémarrer l'ordinateur. À moins d'avoir mis à jour le kernel (noyau) de Linux, il n'est jamais nécessaire de redémarrer.
    L'arrêt et le redémarrage d'un serveur sous Linux sont réellement des opérations exceptionnelles.

    Mais j'ai installé Linux sur mon ordinateur personnel ! Je n'en fais pas un serveur. J'ai le droit de l'arrêter ou de le redémarrer quand même, non ?

    En effet, et je suppose que vous n'avez pas attendu ce chapitre pour le faire. ;-)
    Vous pouviez arrêter et redémarrer l'ordinateur via l'interface graphique (Unity, KDE, …). Mais en console, savez-vous le faire ?

    halt : arrêter l'ordinateur

    La commande halt commande l'arrêt immédiat de l'ordinateur. Il faut être root pour arrêter la machine ; vous devrez donc taper :

    $ sudo halt

    Un message sera affiché dans la console pour annoncer l'arrêt de l'ordinateur.

    reboot : redémarrer l'ordinateur

    De même, il existe la commande reboot pour redémarrer l'ordinateur. Il faut à nouveau être root :

    $ sudo reboot

    Le redémarrage prend effet immédiatement.

    En résumé
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    Ctrl + C & kill : arrêter un processus Exécuter des programmes en arrière-plan

    Exécuter des programmes en arrière-plan

    halt & reboot : arrêter et redémarrer l'ordinateur "&" & nohup : lancer un processus en arrière-plan

    Nousavons commencé à découvrir ce qu'étaient les processus dans le chapitre précédent. Nous savons désormais comment les lister, les trier, les filtrer et enfin comment les tuer.

    Ici, je vous propose d'aller plus loin et de découvrir l'exécution en arrière-plan. A priori, la console a quelque chose de frustrant : on a l'impression qu'on ne peut lancer qu'un seul programme à la fois par console. Or, c'est tout à fait faux !
    … Mais encore faut-il savoir comment faire tourner des programmes en arrière-plan.

    Il existe un certain nombre de techniques plus ou moins sophistiquées. Il est recommandé de les connaître car, parfois, on souhaite tout faire au sein d'une seule et même console.

    "&" & nohup : lancer un processus en arrière-plan

    Exécuter des programmes en arrière-plan Ctrl + Z, jobs, bg & fg : passer un processus en arrière-plan

    "&" & nohup : lancer un processus en arrière-plan

    Lorsque vous vous apprêtez à lancer une opération un peu longue, comme une grosse copie de fichiers par exemple, vous n'avez peut-être pas envie de patienter sagement le temps que la commande s'exécute pour pouvoir faire autre chose en attendant.
    Certes, on peut ouvrir une autre console me direz-vous. Il y a des cas cependant où l'on n'a accès qu'à une seule console, ou encore tout simplement pas envie d'en ouvrir une autre (la flemme, vous connaissez ? ;-).

    Contrairement aux apparences, plusieurs programmes peuvent tourner en même temps au sein d'une même console. Ce n'est pas parce qu'on ne peut pas afficher plusieurs fenêtres comme dans un environnement graphique qu'on est bloqué sur un seul programme à la fois ! Encore faut-il connaître les techniques qui permettent de lancer une commande en tâche de fond…

    & : lancer un processus en arrière-plan

    La première technique que je veux vous faire découvrir est très simple : elle consiste à rajouter le petit symbole & à la fin de la commande que vous voulez envoyer en arrière-plan.

    Prenons par exemple la commande cp qui permet de copier des fichiers.

    Je vous propose de copier un gros fichier vidéo (ce qui prend en général du temps), comme ceci :

    $ cp video.avi copie_video.avi &
    [1] 16504

    On vous renvoie deux informations.

    Maintenant, vous ne voyez peut-être rien, mais le processus est bel et bien en train de tourner en « tâche de fond ».

    Si vous essayez de faire la même chose avec d'autres commandes, par exemple sur un find, vous risquez d'être surpris : les messages renvoyés par la commande s'affichent toujours dans la console ! Vous pouvez certes écrire du texte et lancer d'autres commandes pendant ce temps (essayez), mais c'est un peu frustrant de voir ces messages apparaître dans la console !

    Heureusement, vous savez maintenant rediriger la sortie pour ne pas être importunés :

    $ find / -name "*log" > sortiefind &
    [1] 18191

    Les résultats seront maintenant écrits dans le fichier sortiefind au lieu d'être affichés dans la console. De plus, la commande s'exécute en fond et ne nous importune plus.

    Notez que pour être sûrs de ne pas être dérangés du tout, vous devrez aussi rediriger les erreurs (par exemple avec 2>&1), ce qui peut nous donner une jolie commande comme celle-ci :

    $ find / -name "*log" > sortiefind 2>&1 &
    [1] 18231

    Il reste toutefois un problème : le processus est « attaché » à votre console. Si vous fermez la console sur laquelle vous êtes, le processus sera tué et ne s'exécutera donc pas jusqu'au bout.

    nohup : détacher le processus de la console

    L'option &, bien qu'assez couramment utilisée, a ce défaut non négligeable : le processus reste attaché à la console, ce qui veut dire que si la console est fermée ou que l'utilisateur se déconnecte, le processus sera automatiquement arrêté.

    Si on veut que le processus continue, il faut lancer la commande via nohup. Cela s'utilise comme ceci :

    nohup commande

    Par exemple, voici ce que ça donne si on lance la copie via un nohup :

    $ nohup cp video.avi copie_video.avi
    nohup: ajout à la sortie de `nohup.out'

    La sortie de la commande est par défaut redirigée vers un fichier nohup.out. Aucun message ne risque donc d'apparaître dans la console.

    D'autre part, la commande est maintenant immunisée contre la fermeture de la console. Elle continuera de fonctionner quoi qu'il arrive (sauf si on lui envoie un kill, bien sûr).

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    Exécuter des programmes en arrière-plan Ctrl + Z, jobs, bg & fg : passer un processus en arrière-plan

    Ctrl + Z, jobs, bg & fg : passer un processus en arrière-plan

    "&" & nohup : lancer un processus en arrière-plan screen : plusieurs consoles en une

    Ctrl + Z, jobs, bg & fg : passer un processus en arrière-plan

    Voyons maintenant le problème différemment : vous avez lancé la commande sans penser à rajouter un petit & à la fin. Malheureusement, la commande prend beaucoup plus de temps à s'exécuter que ce que vous aviez prévu. Êtes-vous condamnés à attendre qu'elle soit terminée pour reprendre la main sur l'invite de commandes ? Bien sûr que non !

    Il y a une série de commandes et de raccourcis qu'il vous faut absolument connaître ! Nous allons les étudier un par un dès maintenant.

    Ctrl + Z : mettre en pause l'exécution du programme

    Reprenons le cas de notre grosse copie de fichiers. Cette fois, je suppose que vous l'avez lancée sans le petit symbole & :

    $ cp video.avi video_copie.avi

    Si vous n'avez pas de gros fichier sous la main pour faire le test, vous pouvez aussi faire un top.

    Tapez maintenant Ctrl + Z pendant l'exécution du programme. Celui-ci va s'arrêter et vous allez immédiatement reprendre la main sur l'invite de commandes.

    [1]+  Stopped                 top
    mateo21@mateo21-desktop:~$

    Vous noterez que nous avons plusieurs informations : le numéro du processus en arrière-plan (ici [1]), son état (Stopped) et le nom de la commande qui a lancé ce processus.

    Le processus est maintenant dans un état de pause. Il ne s'exécute pas mais reste en mémoire.

    bg : passer le processus en arrière-plan (background)

    Maintenant que le processus est en « pause » et qu'on a récupéré l'invite de commandes, tapez :

    $ bg
    [1]+ top &

    C'est tout, pas besoin de paramètre.

    Qu'est-ce que cela fait ? Cela commande la reprise du processus, mais cette fois en arrière-plan. Il continuera à s'exécuter à nouveau, mais en tâche de fond.

    En résumé, si vous avez lancé une commande par erreur en avant-plan et que vous voulez récupérer l'invite de commandes, il faudra faire dans l'ordre :

    jobs : connaître les processus qui tournent en arrière-plan

    Vous pouvez envoyer autant de processus en arrière-plan que vous voulez au sein d'une même console :

    Comment savoir maintenant quels sont les processus qui tournent en arrière-plan ? Vous pourriez, certes, recourir à la commande ps, mais celle-ci vous donnera tous les processus. C'est un peu trop.

    Heureusement, il existe une commande qui liste uniquement les processus qui tournent en fond au sein d'une même console : jobs.

    $ jobs
    [1]-  Stopped                 top
    [2]+  Stopped                 find / -name "*log*" > sortiefind 2>&1

    Encore une fois, vous avez le numéro du processus qui tourne en fond (à ne pas confondre avec le PID), son état et son nom.

    fg : reprendre un processus au premier plan (foreground)

    La commande fg renvoie un processus au premier plan.

    $ fg

    Si vous avez un seul processus listé dans les jobs, c'est ce processus qui sera remis au premier plan.
    Si, comme moi tout à l'heure, vous avez plusieurs processus en arrière-plan, il faudra préciser lequel vous voulez récupérer. Par exemple, voici comment reprendre le find qui était le job n° 2 :

    $ fg %2
    Résumé des états possibles des processus

    Je pense qu'un schéma s'impose maintenant. Dans la figure suivante, je résume tout ce que nous avons vu jusqu'ici, à l'exception de nohup qui est une commande un peu à part.

    États possibles d'un processus

    Expliquons un peu ce schéma !

    Par défaut, un processus est lancé dans l'état running à l'avant-plan. On peut l'arrêter avec la combinaison Ctrl + C, auquel cas il sera détruit.

    Mais on peut aussi l'envoyer en arrière-plan. Si on l'exécute dès le départ avec un &, il sera à l'état running à l'arrière-plan. Si on choisit de faire Ctrl + Z, il passera à l'état Stopped à l'arrière-plan. Il faudra taper bg pour le faire passer à nouveau à l'état running en arrière-plan.

    Enfin, la commande fg renvoie un processus de l'arrière-plan vers l'avant-plan.

    Prenez cinq minutes pour bien analyser ce schéma et vérifier que vous avez compris l'essentiel de ce chapitre, c'est vraiment important. Il résume à peu près tout ce qu'il faut savoir. Il manque seulement nohup que j'ai mis à part comme je vous l'ai dit.

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    "&" & nohup : lancer un processus en arrière-plan screen : plusieurs consoles en une

    screen : plusieurs consoles en une

    Ctrl + Z, jobs, bg & fg : passer un processus en arrière-plan Exécuter un programme à une heure différée

    screen : plusieurs consoles en une

    Il nous reste à découvrir une commande un peu particulière que j'ai volontairement réservée pour la fin : screen.
    Pourquoi ai-je attendu avant d'en parler ? Tout simplement parce que, contrairement à ce que nous avons vu jusqu'ici, ce n'est pas une commande « standard » qui est installée par défaut sur toutes les distributions Linux. Parfois, vous n'aurez pas accès à screen (parce que vous n'êtes pas root sur la machine) et il faudra vous débrouiller avec les commandes que l'on vient de voir.

    Si toutefois vous êtes les maîtres de la machine (ce qui est votre cas si vous avez installé Linux chez vous), je peux vous recommander d'installer le programme screen.

    $ sudo apt-get install screen

    De quoi s'agit-il ?
    screen est un multiplicateur de terminal. Derrière ce nom un peu pompeux qui peut faire peur – je le reconnais – se cache en fait un programme capable de gérer plusieurs consoles au sein d'une seule, un peu comme si chaque console était une fenêtre !

    Lorsque vous avez installé screen, essayez-le en tapant tout simplement :

    $ screen

    Un message s’affiche, précisant tout d’abord que le programme est un logiciel libre. Il indique ensuite l’adresse e-mail de l'auteur à laquelle on peut envoyer, je cite « des t-shirts, de l'argent, de la bière et des pizzas ». Bon… passons. :-)

    Screen version 4.00.03 (FAU) 23-Oct-06
    
    Copyright (c) 1993-2002 Juergen Weigert, Michael Schroeder
    Copyright (c) 1987 Oliver Laumann
    
    This program is free software; you can redistribute it and/or modify it under
    the terms of the GNU General Public License as published by the Free Software
    Foundation; either version 2, or (at your option) any later version.
    
    This program is distributed in the hope that it will be useful, but WITHOUT
    ANY WARRANTY; without even the implied warranty of MERCHANTABILITY or FITNESS
    FOR A PARTICULAR PURPOSE. See the GNU General Public License for more details.
    
    You should have received a copy of the GNU General Public License along with
    this program (see the file COPYING); if not, write to the Free Software
    Foundation, Inc., 59 Temple Place - Suite 330, Boston, MA  02111-1307, USA.
    
    Send bugreports, fixes, enhancements, t-shirts, money, beer & pizza to
    [email protected]
    
                            [Press Space or Return to end.]

    Tapez Entrée ou Espace pour passer ce message.

    À première vue, il ne se passe rien de bien extraordinaire : on retrouve une console vide. Mais mine de rien, nous nous trouvons dans une console « émulée », non pas dans la « vraie » console où nous étions tout à l'heure. Vous pouvez en sortir en tapant Ctrl + D ou exit, comme si vous quittiez une console normalement.
    Vous retrouverez alors votre console habituelle où vous avez lancé screen :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ screen
    [screen is terminating]

    Bon, maintenant que vous savez sortir de screen, retournez-y. :-)

    Il faut savoir que sous screen, tout se fait à partir de combinaisons de touches de la forme suivante : Ctrl + a + autre touche. En fait, vous devez taper Ctrl + a, relâcher ces touches (lever les mains du clavier) et ensuite appuyer sur une autre touche.

    Ctrl + a puis ? : afficher l'aide

    Essayez de taper Ctrl + a, puis tapez ?. L'aide devrait alors s'afficher :

    Screen key bindings, page 1 of 2.
    
                           Command key:  ^A   Literal ^A:  a
    
      break       ^B b         license     ,            removebuf   =         
      clear       C            lockscreen  ^X x         reset       Z         
      colon       :            log         H            screen      ^C c      
      copy        ^[ [         login       L            select      '         
      detach      ^D d         meta        a            silence     _         
      digraph     ^V           monitor     M            split       S         
      displays    *            next        ^@ ^N sp n   suspend     ^Z z      
      dumptermcap .            number      N            time        ^T t      
      fit         F            only        Q            title       A         
      flow        ^F f         other       ^A           vbell       ^G        
      focus       ^I           pow_break   B            version     v         
      hardcopy    h            pow_detach  D            width       W         
      help        ?            prev        ^H ^P p ^?   windows     ^W w      
      history     { }          quit        \            wrap        ^R r      
      info        i            readbuf     <            writebuf    >         
      kill        K k          redisplay   ^L l         xoff        ^S s      
      lastmsg     ^M m         remove      X            xon         ^Q q      
    
                      [Press Space for next page; Return to end.]

    Il y a deux pages de commandes. Avec Espace vous allez à la page suivante ; avec Entrée, vous refermez l'aide.

    Comment lire cette page d'aide ? Par exemple, si vous voulez connaître la version du programme (milieu de la troisième colonne), il faudra taper Ctrl + a suivi de v (la lettre minuscule). Toutes les touches que vous voyez là doivent impérativement être précédées d'un Ctrl + a.
    Notez par ailleurs que l'accent circonflexe ^ signifie ici Ctrl.

    Les principales commandes de screen

    Je ne connais pas toutes ces commandes, mais je vais vous en présenter les principales, celles qui selon moi peuvent vous être utiles.

    Il nous reste deux options très intéressantes de screen à découvrir et qui méritent une attention particulière : split et detach.

    Ctrl + a puis S : découper screen en plusieurs parties (split)

    Ctrl + a puis S coupe l'écran en deux pour afficher deux consoles à la fois (split). Il est possible de répéter l'opération plusieurs fois pour couper en trois, quatre, ou plus (dans la mesure du possible, parce qu'après les consoles sont toutes petites).

    Voici, en figure suivante, ce que vous voyez après avoir splitté l'écran une fois.

    Split de screen

    L'écran est bien découpé en deux, mais la « fenêtre » du bas est vide. Il n'y a même pas d'invite de commandes.

    Pour passer d'une fenêtre à une autre, faites Ctrl + a puis Tab.
    Une fois le curseur placé dans la fenêtre du bas, vous pouvez soit créer une nouvelle fenêtre (Ctrl + a puis c) soit appeler une autre fenêtre que vous avez déjà ouverte (avec Ctrl + a puis un chiffre, par exemple).

    Vous pourrez, comme dans la figure suivante, afficher par exemple top pendant que vous faites des opérations sur la fenêtre du dessus.

    Autre split de screen

    La classe de geek, quoi. ;-)

    Ah, et pour fermer une fenêtre que vous avez splittée, il faudra taper Ctrl + a puis X. Voilà, vous savez l'essentiel !

    Ctrl + a puis d : détacher screen

    Ctrl + a puis d détache screen et vous permet de retrouver l'invite de commandes « normale » sans arrêter screen. C'est peut-être une des fonctionnalités les plus utiles que nous devons approfondir, et cela nous ramène d'ailleurs à l'exécution de programmes en arrière-plan dont nous avons parlé au début du chapitre.

    Concrètement, si vous détachez screen, vous retrouvez l'invite de commandes classique :

    mateo21@mateo21-desktop:~$ screen
    [detached]
    mateo21@mateo21-desktop:~$

    L'information [detached] apparaît pour signaler que screen tourne toujours et qu'il est détaché de la console actuelle. Il continuera donc à tourner quoi qu'il arrive, même si vous fermez la console dans laquelle vous vous trouvez.

    Ah, alors c'est comme nohup finalement, non ?

    En effet, screen se comporte comme un nohup. La différence est qu'une session screen vous permet d'ouvrir plusieurs fenêtres de console à la fois, contrairement à nohup qui ne peut lancer qu'un programme à la fois.

    Vous pouvez donc partir, quitter la console et revenir récupérer votre session screen plus tard. Il faudra simplement taper :

    $ screen -r

    … pour retrouver votre session screen dans l'état où vous l'avez laissée.

    Notez qu'il est possible de faire tourner plusieurs sessions screen en fond à la fois. Dans ce cas, screen -r ne sera pas suffisant car on vous demandera de préciser quelle session vous voulez récupérer :

    $ screen -r
    There are several suitable screens on:
            20930.pts-0.mateo21-desktop     (Detached)
            19713.pts-0.mateo21-desktop     (Detached)
    Type "screen [-d] -r [pid.]tty.host" to resume one of them.

    Pour récupérer la session n° 20930, tapez simplement :

    $ screen -r 20930

    À noter aussi que screen -ls affiche la liste des screens actuellement ouverts :

    $ screen -ls
    There are screens on:
            20930.pts-0.mateo21-desktop     (Detached)
            19713.pts-0.mateo21-desktop     (Detached)
    2 Sockets in /var/run/screen/S-mateo21.

    Certaines personnes ont pris l'habitude de tout faire sur screen, notamment sur les serveurs. Il m'est arrivé de laisser tourner une session screen pendant plusieurs mois grâce à la possibilité de détachement que nous venons de découvrir.

    Un fichier personnalisé de configuration de screen

    Sans rentrer dans le détail car ce serait bien trop long, sachez qu'il est possible de personnaliser screen avec un fichier de configuration, comme la plupart des autres programmes sous Linux d'ailleurs.

    Ce fichier s'appelle .screenrc et doit être placé dans votre home (/home/mateo21 par exemple). Vous pouvez vous amuser à lire la doc à ce sujet, mais vous pouvez aussi utiliser le même fichier.screenrc que j'ai l'habitude d'utiliser (ce fichier de configuration n'est pas de moi, merci donc à son auteur, « bennyben »).

    Une fois placé dans votre home, exécutez screen. Vous devriez noter quelques différences, comme vous le montre la figure suivante.

    Screen personnalisé

    Je trouve cette configuration plus pratique car on a toujours en bas l'heure, le nom de la machine sur laquelle on se trouve, la charge ainsi que la liste des fenêtres ouvertes. Après, libre à vous d'utiliser la configuration par défaut ou celle-là : dans tous les cas, les commandes restent les mêmes. ;-)

    En résumé
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    Ctrl + Z, jobs, bg & fg : passer un processus en arrière-plan Exécuter un programme à une heure différée

    Exécuter un programme à une heure différée

    screen : plusieurs consoles en une date : régler l'heure

    Nous savons lancer une commande pour qu'elle s'exécute tout de suite. Il est cependant aussi possible de « retarder » son lancement.

    Linux vous propose toute une série d'outils qui vous permettent de programmer à l'avance l'exécution d'une tâche, comme par exemple la commande crontab que nous allons étudier.
    Tous les outils que nous allons découvrir dans ce chapitre feront en outre appel à la notion de date. Nous allons donc dans un premier temps nous intéresser au formatage de la date.

    date : régler l'heure

    Exécuter un programme à une heure différée at : exécuter une commande plus tard

    date : régler l'heure

    Nous commencerons par nous intéresser à la date et l'heure du moment, car tout dans ce chapitre tourne autour de la notion de date. ;-)

    Je vous ai déjà présenté brièvement la commande date. Essayez-la à nouveau :

    $ date
    mercredi 10 novembre 2010, 12:27:25 (UTC+0100)

    Sans paramètre, la commande nous renvoie donc la date actuelle, l'heure et le décalage horaire.

    Personnaliser l'affichage de la date

    Si vous regardez le manuel (man date), vous verrez qu'il est possible de personnaliser l'affichage de la date : vous pouvez choisir quelles informations vous voulez afficher et dans quel ordre (vous pouvez par exemple ajouter les nanosecondes ou encore le numéro du siècle actuel).

    Pour spécifier un affichage personnalisé, vous devez utiliser un symbole + suivi d'une série de symboles qui indiquent l'information que vous désirez. Je vous recommande de mettre le tout entre guillemets.

    Prenons quelques exemples pour bien comprendre :

    $ date "+%H"
    12

    Le +%H est le format de date. %H signifie « le numéro de l'heure actuelle ». Il était donc 12 heures au moment où j'ai lancé la commande.

    Essayons autre chose d'un peu plus compliqué :

    $ date "+%H:%M:%S"
    12:36:15

    Ici, j'ai rajouté les minutes (%M) et les secondes (%S).
    J'ai séparé les nombres par des deux-points, mais j'aurais très bien pu mettre autre chose à la place :

    $ date "+%Hh%Mm%Ss"
    12h41m01s

    Seule la lettre qui suit le % est interprétée. Mes lettres « h », « m » et « s » sont donc simplement affichées.

    Mais comment tu sais que %M affiche le nombre de minutes, par exemple ?

    Je lis le man de date, tout simplement.

    C'est là que j'apprends comment afficher l'année, notamment :

    $ date "+Bienvenue en %Y"
    Bienvenue en 2010

    À vous de jouer !

    Modifier la date

    La commande date permet aussi de changer la date.

    Il faut préciser les informations sous la forme suivante : MMDDhhmmYYYY. Les lettres signifient :

    Notez qu'il n'est pas obligatoire de préciser l'année. On peut donc écrire :

    $ sudo date 11101250
    mercredi 10 novembre 2010, 12:50:00 (UTC+0100)

    La nouvelle date s'affiche automatiquement et elle est mise à jour sur le système.
    Attention à bien respecter l'ordre des nombres : Mois - Jour - Heure - Minutes.

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    Exécuter un programme à une heure différée at : exécuter une commande plus tard

    at : exécuter une commande plus tard

    date : régler l'heure sleep : faire une pause

    at : exécuter une commande plus tard

    Vous souhaitez qu'une commande soit exécutée plus tard ? Pas de problème ! Il est possible de programmer l'exécution d'une commande avec at.

    Exécuter une commande à une heure précise

    La commande s'utilise en deux temps.

    1. Vous indiquez à quel moment (quelle heure, quel jour) vous désirez que la commande soit exécutée.

    2. Vous tapez ensuite la commande que vous voulez voir exécutée à l'heure que vous venez d'indiquer.

    Il faut donc d'abord indiquer à quelle heure vous voulez exécuter votre commande, sous la forme HH:MM :

    $ at 14:17

    L'exécution des commandes est demandée à 14 h 17 aujourd'hui. Si vous tapez cela dans votre console, vous devriez voir ceci s'afficher :

    $ at 14:17
    warning: commands will be executed using /bin/sh
    at>

    at comprend que vous voulez exécuter des commandes à 14 h 17 et vous demande lesquelles. C'est pour cela qu'un prompt est affiché : on vous demande de taper les commandes que vous voulez exécuter à cette heure-là.

    Pour cet exemple, nous allons demander de créer un fichier à 14 h 17 :

    $ at 14:17
    warning: commands will be executed using /bin/sh
    at> touch fichier.txt
    at> <EOT>
    job 5 at Mon Nov 10 14:17:00 2010

    Après avoir écrit la commande touch, at affiche à nouveau un prompt et vous demande une autre commande. Vous pouvez indiquer une autre commande à exécuter à la même heure… ou bien arrêter là. Dans ce cas, tapez Ctrl + D (comme si vous cherchiez à sortir d'un terminal). Le symbole <EOT> devrait alors s'afficher, et at s'arrêtera.

    at affiche ensuite le numéro associé à cette tâche (à ce « job », comme il dit) et l'heure à laquelle il sera exécuté.

    Attendez 14 h 17, et vous verrez que le fichier sera créé. :-)

    Et si je veux exécuter la commande demain à 14 h 17 et non pas aujourd'hui ?

    $ at 14:17 tomorrow

    tomorrow signifie « demain ».

    Et si je veux exécuter la commande le 15 novembre à 14 h 17 ?

    $ at 14:17 11/15/10
    Exécuter une commande après un certain délai

    Il est possible d'exécuter une commande dans 5 minutes, 2 heures ou 3 jours sans avoir à écrire la date.
    Par exemple, pour exécuter la commande dans 5 minutes :

    $ at now +5 minutes

    … ce qui signifie « Dans maintenant (now) + 5 minutes ». Les mots-clés utilisables sont les suivants :

    Un autre exemple :

    $ at now +2 weeks

    … exécutera les commandes dans deux semaines.

    atq et atrm : lister et supprimer les jobs en attente

    Chaque fois qu'une commande est « enregistrée », at nous indique un numéro de job ainsi que l'heure à laquelle il sera exécuté.

    Il est possible d'avoir la liste des jobs en attente avec la commande atq :

    $ atq
    13        Mon Nov 10 14:44:00 2010 a mateo21
    12        Mon Nov 10 14:42:00 2010 a mateo21

    Si vous souhaitez supprimer le job n° 13 (je ne sais pas, parce que ça porte malheur par exemple), utilisez atrm :

    $ atrm 13
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    date : régler l'heure sleep : faire une pause

    sleep : faire une pause

    at : exécuter une commande plus tard crontab : exécuter une commande régulièrement

    sleep : faire une pause

    Le saviez-vous ? Vous pouvez enchaîner plusieurs commandes à la suite en les séparant par des points-virgules comme ceci :

    $ touch fichier.txt; rm fichier.txt

    touch est d'abord exécuté, puis une fois qu'il a fini ce sera le tour de rm (qui supprimera le fichier que nous venons de créer).

    Parfois, enchaîner les commandes comme ceci est bien pratique… mais on a besoin de faire une pause entre les deux.
    C'est là qu'intervient sleep : cette commande permet de faire une pause.

    $ touch fichier.txt; sleep 10; rm fichier.txt

    Cette fois, il va se passer les choses suivantes :

    Par défaut, la pause est exprimée en secondes. Il est aussi possible d'utiliser d'autres symboles pour changer l'unité :

    Pour faire une pause d'une minute :

    $ touch fichier.txt; sleep 1m; rm fichier.txt

    L'intérêt de sleep ne vous paraîtra peut-être pas évident tout de suite, mais retenez que cette commande existe car il est parfois bien pratique de faire une pause, par exemple pour s'assurer que la première commande a bien eu le temps de se terminer. ;-)

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    at : exécuter une commande plus tard crontab : exécuter une commande régulièrement

    crontab : exécuter une commande régulièrement

    sleep : faire une pause Archiver et compresser

    crontab : exécuter une commande régulièrement

    La « crontab » constitue un incontournable sous Linux : cet outil nous permet de programmer l'exécution régulière d'un programme.
    Contrairement à at qui n'exécutera le programme qu'une seule fois, crontab permet de faire en sorte que l'exécution soit répétée : toutes les heures, toutes les minutes, tous les jours, tous les trois jours, etc.

    Un peu de configuration…

    Avant toute chose, nous devons modifier notre configuration (notre fichier .bashrc) pour demander à ce que Nano soit l'éditeur par défaut. En général, c'est le programme « vi » qui fait office d'éditeur par défaut. C'est un bon éditeur de texte, mais bien plus complexe que Nano et je ne vous le présenterai que plus tard.
    En attendant, rajoutez la ligne suivante à la fin de votre fichier .bashrc :

    export EDITOR=nano

    Vous pouvez aussi écrire la commande suivante :

    $ echo "export EDITOR=nano" >>  ~/.bashrc

    Cela aura pour effet d'écrire cette ligne à la fin de votre fichier .bashrc situé dans votre répertoire personnel.
    Fermez ensuite votre console et rouvrez-la pour que cette nouvelle configuration soit bien prise en compte.

    Cette petite configuration étant faite, attaquons les choses sérieuses.

    La « crontab », qu'est-ce que c'est ?

    crontab est en fait une commande qui permet de lire et de modifier un fichier appelé la « crontab ».
    Ce fichier contient la liste des programmes que vous souhaitez exécuter régulièrement, et à quelle heure vous souhaitez qu'ils soient exécutés.

    Comment utilise-t-on crontab ?
    Il y a trois paramètres différents à connaître, pas plus :

    Commençons par afficher la crontab actuelle :

    $ crontab -l
    no crontab for mateo21

    Normalement, vous n'avez pas encore créé de crontab. Vous noterez qu'il y a une crontab par utilisateur. Là j'édite la crontab de mateo21 car je suis loggé avec l'utilisateur mateo21, mais root a aussi sa propre crontab. La preuve :

    $ sudo crontab -l
    no crontab for root

    Bien, intéressons-nous à la modification de la crontab. Tapez :

    $ crontab -e

    Si vous avez bien configuré votre .bashrc tout à l'heure (et que vous avez relancé votre console), cela devrait ouvrir le programme Nano que vous connaissez.
    Si par hasard vous n'avez pas fait quelque chose correctement, c'est le programme « vi » qui se lancera. Comme vous ne le connaissez pas encore, tapez :q puis Entrée pour sortir. Vérifiez à nouveau votre configuration du .bashrc et n'oubliez pas de fermer puis de rouvrir votre console.

    Modifier la crontab

    Pour le moment, si votre crontab est vide comme la mienne, vous devriez voir uniquement ceci (capture d'écran de Nano) :

    GNU nano 2.0.7       Fichier : /tmp/crontab.4u4jHU/crontab                    
    
    # m h  dom mon dow   command
    
                                 [ Lecture de 1 ligne ]
    ^G Aide      ^O Écrire    ^R Lire fich.^Y Page préc.^K Couper    ^C Pos. cur.
    ^X Quitter   ^J Justifier ^W Chercher  ^V Page suiv.^U Coller    ^T Orthograp.
    Les champs

    Le fichier ne contient qu'une seule ligne :

    # m h  dom mon dow   command

    Comme cette ligne est précédée d'un #, il s'agit d'un commentaire (qui sera donc ignoré).
    Cette ligne vous donne quelques indications sur la syntaxe du fichier :

    Chaque ligne du fichier correspond à une commande que l'on veut voir exécutée régulièrement. Vous trouverez en figure suivante un schéma qui résume la syntaxe d'une ligne.

    Crontab
    Crontab

    En clair, vous devez d'abord indiquer à quel moment vous voulez que la commande soit exécutée, puis ensuite écrire à la fin la commande à exécuter.
    C'est un peu comme un tableau. Chaque champ est séparé par un espace.

    Chaque « X » sur mon schéma peut être remplacé soit par un nombre, soit par une étoile qui signifie « tous les nombres sont valables ».

    Bien comprendre la crontab n'est pas si simple, je vous propose donc de nous baser sur quelques exemples pour voir comment ça fonctionne.

    Imaginons que je veuille exécuter une commande tous les jours à 15 h 47. Je vais écrire ceci :

    47 15 * * * touch /home/mateo21/fichier.txt

    Seules les deux premières valeurs sont précisées : les minutes et les heures. Chaque fois qu'il est 15 h 47, la commande indiquée à la fin sera exécutée.

    Au fait, pourquoi passer par la commande crontab -e pour modifier un fichier ? Il ne serait pas plus simple d'ouvrir le fichier directement avec nano .crontab, par exemple ?

    Oui, mais ce n'est pas comme cela que ça fonctionne. La crontab exige de passer par une commande, c'est comme ça.
    Il y a quelques avantages à cela, puisque cela permet au programme de vérifier si votre fichier est correctement écrit avant de mettre à jour la crontab. S'il y a une erreur de syntaxe, on vous le dira et aucun changement ne sera apporté.

    Essayez d'enregistrer et de quitter Nano. Vous verrez que la crontab vous dit qu'elle « installe » les changements (elle les prend en compte, en quelque sorte) :

    crontab: installing new crontab
    mateo21@mateo21-desktop:~$

    Désormais, fichier.txt sera créé dans mon répertoire personnel tous les jours à 15 h 47 (s'il n'existe pas déjà).

    Revenez dans la crontab, nous allons voir d'autres exemples (tableau suivante).

    Crontab

    Signification

    47 * * * * commande

    Toutes les heures à 47 minutes exactement.> & Donc à 00 h 47, 01 h 47, 02 h 47, etc.

    0 0 * * 1 commande

    Tous les lundis à minuit (dans la nuit de dimanche à lundi).

    0 4 1 * * commande

    Tous les premiers du mois à 4 h du matin.

    0 4 * 12 * commande

    Tous les jours du mois de décembre à 4 h du matin.

    0 * 4 12 * commande

    Toutes les heures les 4 décembre.

    * * * * * commande

    Toutes les minutes !

    Est-il possible d'exécuter une commande plus fréquemment que toutes les minutes ?

    Non, c'est impossible avec cron. La fréquence minimale, c'est toutes les minutes.

    Les différentes notations possibles

    Pour chaque champ, on a le droit à différentes notations :

    Vous connaissiez déjà les deux premières notations. Celles que nous venons de découvrir nous permettent de démultiplier les possibilités offertes par la crontab.
    Voici, sur le tableau suivante, quelques exemples d'utilisation.

    Crontab

    Signification

    30 5 1-15 * * commande

    À 5 h 30 du matin du 1er au 15 de chaque mois.

    0 0 * * 1,3,4 commande

    À minuit le lundi, le mercredi et le jeudi.

    0 */2 * * * commande

    Toutes les 2 heures (00 h 00, 02 h 00, 04 h 00…)

    */10 * * * 1-5 commande

    Toutes les 10 minutes du lundi au vendredi.

    Comme vous le voyez, la crontab offre de très larges possibilités (pour peu que l'on ait compris comment elle fonctionne).

    Rediriger la sortie

    Pour le moment, nous avons exécuté notre commande très simplement dans la crontab :

    47 15 * * * touch /home/mateo21/fichier.txt

    Toutefois, il faut savoir que si la commande renvoie une information ou une erreur, vous ne la verrez pas apparaître dans la console. Normal : ce n'est pas vous qui exécutez la commande, mais le programme cron.

    Que se passe-t-il alors si la commande renvoie un message ? En fait, le résultat de la commande vous est envoyé par e-mail. Chaque utilisateur possède sa propre boîte e-mail sur les machines de type Unix, mais je ne vais pas m'attarder là-dessus. Nous allons plutôt voir comment rediriger le résultat.

    Tenez : rediriger une sortie, vous savez faire ça, non ?

    47 15 * * * touch /home/mateo21/fichier.txt >> /home/mateo21/cron.log

    Tous les messages seront désormais ajoutés à la fin de cron.log. Tous ? Non, on oublie d'y rediriger aussi les erreurs !

    47 15 * * * touch /home/mateo21/fichier.txt >> /home/mateo21/cron.log 2>&1

    Voilà, c'est mieux.
    Cette fois, tout sera envoyé dans cron.log : les messages et les erreurs.

    Et si je ne veux pas du tout récupérer ce qui est affiché ?

    Nous avons déjà appris à le faire ! Il suffit de rediriger dans /dev/null (le fameux « trou noir » du système). Tout ce qui est envoyé là-dedans est immédiatement supprimé : hop, plus de trace, le crime parfait.

    47 15 * * * touch /home/mateo21/fichier.txt > /dev/null 2>&1
    En résumé
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    sleep : faire une pause Archiver et compresser

    Archiver et compresser

    crontab : exécuter une commande régulièrement tar : assembler des fichiers dans une archive

    Pour bien débuter cette partie sur le réseau, il me semble logique de vous présenter d'abord le fonctionnement de la compression sous Linux. En effet, si vous vous apprêtez à envoyer un ou plusieurs fichiers par le réseau (que ce soit par mail, FTP ou autre), il est toujours préférable de commencer par les compresser afin de réduire leur taille.

    Vous avez sûrement déjà entendu parler du format zip. C'est le plus connu et le plus répandu… du moins sous Windows. On peut l'utiliser aussi sous Linux, de même que le format rar.

    Cependant, on préfèrera utiliser des alternatives libres (et souvent plus puissantes) telles que le gzip et le bzip2. Toutefois, contrairement à zip et rar, le gzip et le bzip2 ne sont capables de compresser qu'un seul fichier à la fois et ne peuvent donc pas créer un « paquetage » de plusieurs fichiers.
    Mais rassurez-vous, tout est prévu : on utilise pour cela un outil à part, appelé tar, qui permet d'assembler des fichiers avant de les compresser.

    Nous allons découvrir le fonctionnement de tout cela dans ce chapitre. ;-)

    tar : assembler des fichiers dans une archive

    Archiver et compresser gzip & bzip2 : compresser une archive

    tar : assembler des fichiers dans une archive

    Comme je vous le disais en introduction, aussi étonnant que cela puisse paraître, les gzip et bzip2 ne permettent de compresser qu'un seul fichier à la fois. Comment faire alors si vous voulez compresser une dizaine de fichiers ?

    Sous Linux, on a depuis longtemps pris l'habitude de procéder en deux étapes :

    1. réunir les fichiers dans un seul gros fichier appelé archive. On utilise pour cela le programme tar ;

    2. compresser le gros fichier ainsi obtenu à l'aide de gzip ou de bzip2.

    Ces deux étapes sont résumées dans le schéma de la figure suivante.

    Archivage et compression avec tar, gzip et bzip2

    Nous allons dans un premier temps apprendre à manipuler tar, puis nous verrons la compression avec gzip et bzip2, sans oublier les formats zip et rar que vos amis utilisant Windows risquent de vous envoyer un jour ou l'autre.

    Comme vous le voyez, sous Linux il y a donc une méthode à suivre dans un ordre précis. Voyons ensemble comment faire !

    Regrouper d'abord les fichiers dans un même dossier

    Vous avez plusieurs fichiers que vous souhaitez compresser. Dans mon cas, ce sont des fichiers .tuto (qui contiennent des chapitres de tutoriels du Site du Zéro), mais vous pouvez bien entendu compresser ce que vous voulez : des textes, présentations, tableurs, logs, etc.

    Mes fichiers .tuto que je souhaite archiver sont pour le moment placés en vrac dans mon home :

    $ ls
    Bureau     Images                          l-heritage.tuto  Public
    Documents  la-surcharge-d-operateurs.tuto  Modèles          Vidéos
    Examples   les-principaux-widgets.tuto     Musique

    Il est recommandé de placer d'abord les fichiers à archiver dans un seul et même dossier. Créons-le et déplaçons-y tous nos .tuto :

    $ mkdir tutoriels
    $ mv *.tuto tutoriels/
    $ ls
    Bureau     Examples  Modèles  Public     Vidéos
    Documents  Images    Musique  tutoriels

    Voilà, nos fichiers sont réunis dans le dossier tutoriels.

    -cvf : créer une archive tar

    Nous allons maintenant créer une archive tar de ce dossier et de ses fichiers. La procédure à suivre pour créer une archive est :

    tar -cvf nom_archive.tar nom_dossier/

    J'utilise trois options :

    Essayons de faire cela sur notre dossier tutoriels :

    $ tar -cvf tutoriels.tar tutoriels/
    tutoriels/
    tutoriels/les-principaux-widgets.tuto
    tutoriels/la-surcharge-d-operateurs.tuto
    tutoriels/l-heritage.tuto

    Ici on archive le dossier tutoriels et donc son contenu. Grâce à -v, on voit bien la liste des fichiers qui ont été archivés.

    Est-on obligé de mettre systématiquement nos fichiers dans un même dossier pour archiver ensuite ce dossier ? On ne pourrait pas archiver directement les fichiers ?

    Si, c'est possible. Imaginons que nous soyons toujours dans notre home avec nos fichiers .tuto. On pourrait très bien faire :

    tar -cvf archive.tar fichier1 fichier2 fichier3

    C'est possible et ça fonctionne. Toutefois, il est de coutume sous Linux de placer d'abord les fichiers dans un dossier avant de les mettre dans le tar. Cela permet d'éviter, lorsqu'on extrait les fichiers de l'archive, que ceux-ci aillent se mêler à d'autres fichiers. Nous allons voir ce problème maintenant.

    -tf : afficher le contenu de l'archive sans l'extraire

    Vous venez de recevoir une archive tar qu'on vous a envoyée. Bien. Mais que contient-elle ?
    Avant d'extraire quoi que ce soit, vous aimeriez peut-être voir son contenu. C'est possible avec -tf :

    $ tar -tf tutoriels.tar
    tutoriels/
    tutoriels/les-principaux-widgets.tuto
    tutoriels/la-surcharge-d-operateurs.tuto
    tutoriels/l-heritage.tuto

    Quand on fait cela, on voit que tous les fichiers sont réunis dans un même dossier tutoriels, et ça c'est très pratique.
    J'en reviens justement au problème dont je parlais un peu plus haut : imaginez que vous « détariez » une archive contenant plus de 400 fichiers dans votre home. Si ces fichiers n'étaient pas réunis dans un dossier, ils iraient tous se mêler aux autres fichiers du home, et alors là, je vous dis pas la pagaille !

    Voilà donc pourquoi je vous ai invités dès le début à réunir vos fichiers à archiver dans un même dossier. Cela permet d'éviter de mauvaises surprises à celui qui extrait les fichiers de l'archive. Quasiment toutes les archives que l'on vous proposera de télécharger suivent ce même schéma et font attention à tout réunir dans un même dossier, mais vérifiez le contenu avant de l'extraire, on ne sait jamais !

    -rvf : ajouter un fichier

    Si vous avez oublié un fichier, vous pouvez toujours l'ajouter par la suite avec -rvf :

    $ tar -rvf tutoriels.tar fichier_supplementaire.tuto
    tutoriels/fichier_supplementaire.tuto
    -xvf : extraire les fichiers de l'archive

    Pour extraire les fichiers, on va utiliser les options -xvf (-x pour eXtract) :

    $ tar -xvf tutoriels.tar 
    tutoriels/
    tutoriels/les-principaux-widgets.tuto
    tutoriels/la-surcharge-d-operateurs.tuto
    tutoriels/l-heritage.tuto

    Les fichiers s'extraient dans le répertoire dans lequel vous vous trouvez. Vérifiez donc avant de les extraire que ceux-ci sont réunis dans un même dossier (avec -tf) si vous ne voulez pas que ces fichiers aillent se mélanger à d'autres !

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    Archiver et compresser gzip & bzip2 : compresser une archive

    gzip & bzip2 : compresser une archive

    tar : assembler des fichiers dans une archive unzip & unrar : décompresser les .zip et .rar

    gzip & bzip2 : compresser une archive

    Vous avez maintenant créé une belle archive tar. Tous vos fichiers sont réunis là-dedans. Voyons comment compresser cela.

    Nous disposons de deux programmes de compression bien répandus dans le monde Linux :

    Ces programmes sont simples à utiliser. Ils prennent comme paramètre le nom du fichier à compresser. Ils le compressent et modifient ensuite son nom.
    Concrètement, ils ajoutent un suffixe pour indiquer que l'archive a été compressée :

    À titre indicatif, voici les différentes tailles de l'archive, avant et après compression :

    Fichier

    Taille

    tutoriels.tar

    130 Ko

    tutoriels.tar.gz

    35 Ko

    tutoriels.tar.bz2

    29 Ko

    Cela confirme ce que je vous disais : bzip2 est plus efficace… mais il compresse aussi plus lentement et est moins fréquemment utilisé.

    gzip : la compression la plus courante

    Concrètement, le programme gzip s'utilise de la manière la plus simple qui soit :

    gzip tutoriels.tar

    L'archive est compressée et gagne ensuite le suffixe .gz. Elle s'appelle donc désormais tutoriels.tar.gz. Voilà pourquoi vous voyez circuler sur l'internet des fichiers .tar.gz : cela signifie que ce sont des archives compressées !

    Pour décompresser l'archive ensuite, il suffit d'utiliser gunzip :

    gunzip tutoriels.tar.gz

    L'archive retrouve son état non compressé en .tar. Vous pouvez maintenant extraire les fichiers de l'archive comme vous avez appris à le faire un peu plus tôt avec tar -xvf. ;-)

    bzip2 : la compression la plus puissante

    Le fonctionnement de bzip2 est le même que celui de gzip :

    bzip2 tutoriels.tar

    Une archive compressée tutoriels.tar.bz2 sera alors créée. Pour la décompresser, utilisez bunzip2 :

    bunzip2 tutoriels.tar.bz2

    Vous retrouvez un .tar que vous pouvez extraire avec tar -xvf.

    Archiver et compresser en même temps avec tar

    C'est bien beau de séparer les étapes, mais cela nous demande de taper deux fois plus de commandes pour compresser et décompresser des fichiers ! Il n'y a pas plus rapide ?

    Si on fait comme cela, c'est essentiellement pour des raisons historiques. Souvenez-vous que Linux ne fait que recopier le fonctionnement d'Unix dont l'origine remonte aux années 1960 !

    Heureusement, les choses ont un peu évolué. Il faut toujours archiver puis compresser, mais le programme tar est capable d'appeler lui-même gzip ou bzip2 si vous lui donnez les bons paramètres.

    -zcvf : archiver et compresser en gzip

    Vous connaissez tar -cvf pour créer une archive tar. Si vous rajoutez l'option -z, l'archive sera automatiquement compressée avec gzip.

    tar -zcvf tutoriels.tar.gz tutoriels/

    Voilà comment on obtient une archive compressée en une seule commande. :-)

    Pour décompresser, c'est pareil, sauf que le -c est remplacé par un -x comme tout à l'heure :

    tar -zxvf tutoriels.tar.gz
    -jcvf : archiver et compresser en bzip2

    Le principe est le même avec -j à la place de -z :

    tar -jcvf tutoriels.tar.bz2 tutoriels/

    Et pour extraire :

    tar -jxvf tutoriels.tar.bz2 tutoriels/
    zcat, zmore & zless : afficher directement un fichier compressé

    Parfois, on compresse non pas une archive tar mais directement un fichier. Par exemple, je peux compresser un fichier .tuto directement :

    gzip l-heritage.tuto

    Le fichier est alors compressé et renommé en l-heritage.tuto.gz.
    Maintenant, supposons que nous voulions afficher le contenu de ce fichier sans le décompresser auparavant. Eh bien il existe des outils qui permettent de faire cela !

    Si vous essayez de faire un cat l-heritage.tuto.gz, vous allez voir des caractères bizarres s'afficher à l'écran, comme le montre la figure suivante.

    Affichage d'un fichier gzippé

    Ces caractères bizarres constituent une représentation de votre fichier compressé. Comme vous pouvez le voir, ce n'est pas très lisible.
    À ce stade, votre console est d'ailleurs boguée. Si vous tapez des caractères, vous allez voir que vous allez taper n'importe quoi. Pour réinitialiser la console, tapez la commande reset puis appuyez sur Entrée.

    Maintenant, essayez plutôt d'utiliser zcat. Ce programme va décompresser le fichier à la volée et l'afficher dans la console :

    $ zcat l-heritage.tuto.gz
     <conclusion>
        <![CDATA[Ce chapitre en impose peut-être un peu par sa taille, mais ne vous y fiez pas ce sont surtout les schémas qui prennent de la place <image legende=";)" smilies="1">Templates/images/smilies/clin.png</image> D'ailleurs, j'ai volontairement évité de trop montrer de codes sources complets différents et j'ai préféré que vous vous focalisiez sur ces schémas. C'est ce qu'on retient le mieux en général, et ça permet de bien  se repérer. La pratique viendra dans la partie sur la librairie Qt.

    zmore et zless, équivalents de more et less qui permettent d'afficher page par page, fonctionnent aussi !

    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    tar : assembler des fichiers dans une archive unzip & unrar : décompresser les .zip et .rar

    unzip & unrar : décompresser les .zip et .rar

    gzip & bzip2 : compresser une archive La connexion sécurisée à distance avec SSH

    unzip & unrar : décompresser les .zip et .rar

    Les .tar.gz et .tar.bz2 ont beau être courants dans le monde Linux, vos amis utilisant Windows ne les connaissent pas et risquent tôt ou tard de vous envoyer un superbe .zip ou .rar… que vous ne pouvez pas décompresser avec gunzip.

    Heureusement, il existe des utilitaires de décompression pour ces formats. Ils ne sont pas toujours installés par défaut, il faudra donc les installer si vous ne les avez pas.

    unzip : décompresser un .zip

    Vous venez de recevoir un .zip ?
    Pas de panique ! Le programme unzip est capable de l'extraire. Il est peut-être installé par défaut, mais si vous ne l'avez pas, vous savez ce qu'il vous reste à faire :

    sudo apt-get install unzip

    Ceci étant fait, l'utilisation d'unzip est très simple :

    unzip archive.zip

    Pour voir le contenu d'une archive zip sans l'extraire, utilisez -l :

    $ unzip -l tutoriels.zip 
    Archive:  tutoriels.zip
      Length     Date   Time    Name
     --------    ----   ----    ----
            0  11-12-08 15:04   tutoriels/
        59515  11-12-08 14:44   tutoriels/les-principaux-widgets.tuto
        36757  11-12-08 14:43   tutoriels/la-surcharge-d-operateurs.tuto
        27685  11-12-08 14:44   tutoriels/l-heritage.tuto
     --------                   -------
       123957                   4 files

    On peut voir que les fichiers sont réunis dans un même dossier dans l'archive. C'est plutôt rare avec les .zip en principe, faites donc attention avant de décompresser les fichiers pour qu'ils n'atterrissent pas n'importe où.

    En général, on a surtout besoin d'unzip pour décompresser un zip, mais il est peu fréquent que l'on soit amené à créer un fichier zip (on préfèrera toujours le gzip ou le bzip2). Si toutefois vous voulez vraiment créer un zip, installez le programme zip puis basez-vous sur la commande suivante :

    zip -r tutoriels.zip tutoriels/

    Le -r demande à compresser tous les fichiers contenus dans le dossier tutoriels (sans ce paramètre, seul le dossier, vide, sera compressé !).

    unrar : décompresser un .rar

    Il vous faut installer le paquet unrar pour pouvoir utiliser cette commande :

    sudo apt-get install unrar

    Ensuite, pour extraire :

    unrar e tutoriels.rar

    Non, vous ne rêvez pas, l'auteur du programme ne veut pas que l'on mette un tiret devant l'option e ! Il faut bien qu'il y ait des exceptions dans la vie. :-)

    Pour lister le contenu avant décompression, utilisez l'option l :

    $ unrar l tutoriels.rar
    
    UNRAR 3.80 beta 2 freeware      Copyright (c) 1993-2008 Alexander Roshal
    
    Archive tutoriels.rar
    
     Name             Size   Packed Ratio  Date   Time     Attr      CRC   Meth Ve
    ------------------------------------------------------------------------------
     les-principaux-widgets.tuto    59515    16191  27% 12-11-08 14:44 -rw-r--r--  6E266812 m3b 2.9
     la-surcharge-d-operateurs.tuto    36757    11215  30% 12-11-08 14:43  -rw-r--r-- E8474528 m3b 2.9
     l-heritage.tuto    27685     8720  31% 12-11-08 14:44 -rw-r--r-- 738EF121 m3b  2.9
    ------------------------------------------------------------------------------
        3           123957    36126  29%

    Et si je veux créer des .rar ?

    Ce n'est pas possible. En fait, le format rar est propriétaire. La méthode de décompression a été publiée et vous pouvez donc décompresser des .rar, mais pour créer des .rar il faut… acheter le logiciel.

    Vous pouvez toujours installer le paquet rar mais vous verrez que c'est un shareware, qu'il n'est pas libre et qu'il faudra l'acheter sous 40 jours… bref, ce n'est pas le meilleur plan. Si vraiment vous voulez rester compatibles, créez plutôt des .zip.

    En résumé
    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    gzip & bzip2 : compresser une archive La connexion sécurisée à distance avec SSH

    La connexion sécurisée à distance avec SSH

    unzip & unrar : décompresser les .zip et .rar Se connecter à une console à distance

    Voici probablement l'un des chapitres les plus intéressants de ce livre. Nous allons découvrir comment se connecter à distance à une machine équipée de Linux.

    Je vous en ai déjà un peu parlé au début de cet ouvrage : toutes les machines sous Linux peuvent être configurées pour que l'on s'y connecte à distance, pour peu qu'elles restent allumées.

    Ici, nous n'allons pas seulement découvrir la connexion à distance. Nous allons aussi essayer de comprendre comment cela fonctionne et comment les données sont sécurisées grâce au protocole SSH. Ce chapitre sera donc l'occasion de découvrir de nouvelles notions sur le monde passionnant des réseaux et de la sécurité (cryptographie).

    Prenons un cas concret : votre ordinateur chez vous est sous Linux, vous le laissez allumé. Pendant la journée au boulot, vous avez besoin de lancer un téléchargement ou de récupérer un document. Vous vous connectez à distance sur votre machine et vous ouvrez une console comme si vous étiez en face de votre PC ! Tout ce que vous avez appris à faire dans une console, vous pouvez le faire à distance depuis n'importe quelle machine dans le monde.

    Se connecter à une console à distance

    La connexion sécurisée à distance avec SSH De Telnet à SSH

    Se connecter à une console à distance

    Jusqu'ici, vous avez utilisé Linux de la même façon que Windows : vous étiez en face de votre ordinateur. Vous étiez physiquement à côté de votre machine, vous avez par exemple appuyé sur le bouton « Power » pour l'allumer. Jusque-là, rien de nouveau.

    Pourtant, une des grandes forces de Linux est que l'on peut s'en servir même si l'on est à des centaines de kilomètres de la machine. Ce fonctionnement date de l'époque d'Unix où il était nécessaire d'administrer des machines à distance.
    Aujourd'hui, si j'habite à Paris, je peux très bien contrôler un ordinateur sous Linux situé à Tokyo, au Japon, en même temps qu'un autre ordinateur situé au fin fond du Nevada, aux États-Unis. Je peux même ordonner à l'ordinateur de Tokyo d'envoyer un fichier à celui du Nevada.

    Ce genre de manipulation est désormais possible grâce à l'internet, et cela se fait tous les jours. Les personnes qui s'emploient à gérer des machines Linux, souvent à distance, sont appelées administrateurs système (c'est un métier recherché !).
    Heureusement qu'il n'est pas nécessaire d'être présent physiquement à côté de la machine pour travailler dessus ! Vous imaginez, devoir se payer un billet aller-retour pour Tokyo juste parce que l'on a besoin d'installer un programme sur un serveur…

    Le PC qui se connecte au serveur est appelé le client. Nous allons les représenter comme sur la figure suivante dans les prochains schémas.

    Client et serveur

    Actuellement, votre petit PC chez vous n'est pas considéré comme un serveur… mais vous pouvez très facilement le transformer en serveur si vous le désirez, à condition d'installer les bons programmes et de les configurer correctement.
    Et de le laisser allumé aussi, parce qu'un serveur éteint, c'est un serveur qui ne sert à rien. ;)

    Nous allons suivre ce plan pour découvrir SSH :

    1. Pourquoi faut-il sécuriser les échanges ?

    2. Comment fait SSH pour sécuriser les échanges ?

    3. Comment utiliser SSH concrètement ?

    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    La connexion sécurisée à distance avec SSH De Telnet à SSH

    De Telnet à SSH

    Se connecter à une console à distance Comment sont cryptés les échanges avec SSH ?

    De Telnet à SSH

    Les protocoles

    Pour communiquer entre eux en réseau, deux ordinateurs doivent utiliser le même protocole. C'est un peu comme une langue : pour parler à quelqu'un, vous devez parler la même langue que lui, sinon vous ne vous comprendrez pas.

    Il existe de très nombreux protocoles pour que les ordinateurs puissent communiquer entre eux. Il y en a un que vous avez forcément vu, c'est le HTTP (HyperText Transfer Protocol). Si, si, regardez par exemple l'adresse du Site du Zéro. Le préfixe http signifie que vous communiquez avec les serveurs du Site du Zéro à l'aide du protocole HTTP. C'est le protocole utilisé sur le web pour s'échanger des pages web.

    Mais il existe bien d'autres protocoles ! Par exemple le FTP (File Transfer Protocol, protocole de transfert de fichiers), l'IMAP (Internet Message Access Protocol, utilisé pour s'échanger des e-mails), etc.

    Le protocole Telnet : simple mais dangereux

    Un protocole très simple, très basique, a été créé dans les années 80 : c'est Telnet. Il sert juste à échanger des messages simples d'une machine à une autre.

    En théorie donc, on peut communiquer avec un serveur à l'aide du protocole Telnet. Le problème de ce protocole… c'est justement qu'il est trop simple : les données sont transférées en clair sur le réseau. Il n'y a aucun cryptage.

    Voici ce qui pourrait se passer. Je force le trait, mais c'est pour vous donner une idée. Imaginez qu'un PC militaire demande à un serveur de l'armée le code de lancement de missiles (nucléaires, soyons fous), comme sur la figure suivante.

    Le client et le serveur communiquent

    Après tout, il n'y a rien de choquant. Le message n'est envoyé qu'au client qui l'a demandé.
    Mais en fait, un pirate aurait la possibilité d'« écouter » ce qui se passe sur le réseau, et donc d'intercepter les données en chemin (figure suivante).

    Une personne peut intercepter les messages échangés

    Vous pouvez difficilement empêcher que quelqu'un intercepte les données. Intercepter les données peut être compliqué à réaliser, mais possible. Sachez qu'il existe par exemple des programmes comme Wireshark capables d'écouter ce qui se passe — notamment sur un réseau local — et donc d'intercepter les données (figure suivante).

    Wireshark intercepte les données qui circulent sur le réseau

    Euh… attends, là : moi, je veux juste me connecter à distance à ma machine ou à un serveur pour avoir l'accès à la console. Je ne vais pas échanger de code de lancement de missiles nucléaires ! Je vois pas en quoi c'est un problème si quelqu'un sait que je suis en train de faire un grep sur ma machine, par exemple…

    Ça ne vous dérange pas que l'on vous espionne ? Soit.
    Mais quand vous allez vous connecter au serveur, vous allez donner votre login et votre mot de passe. Rien que ça, c'est dangereux (figure suivante). Il ne faut pas que le login et le pass apparaissent en clair sur le réseau  !

    Un pirate peut intercepter votre mot de passe !

    Rien que pour cela, il faut que les données soient cryptées. Vous ne voulez pas que quelqu'un récupère votre mot de passe tout de même !

    Le protocole SSH : la solution pour sécuriser les données

    Comme on ne peut pas complètement empêcher quelqu'un d'intercepter les données qui transitent sur l'internet, il faut trouver un moyen pour que le client et le serveur communiquent de manière sécurisée. Le cryptage sert précisément à ça : si le pirate récupère le mot de passe crypté, il ne peut rien en faire.

    Mais tout cela est plus compliqué que ça en a l'air. Comment crypter les données ?

    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    Se connecter à une console à distance Comment sont cryptés les échanges avec SSH ?

    Comment sont cryptés les échanges avec SSH ?

    De Telnet à SSH Se connecter avec SSH et PuTTY

    Comment sont cryptés les échanges avec SSH ?

    SSH est un protocole assez complexe, mais il est vraiment intéressant de savoir comment il fonctionne. Plutôt que de l'utiliser bêtement, je vous propose de vous expliquer dans les grandes lignes son mode de fonctionnement.

    Nous allons ici nous intéresser aux deux questions suivantes.

    1. Quelles sont les différentes méthodes de cryptage qui existent ?

    2. Comment SSH utilise-t-il ces méthodes de cryptage pour garantir la sécurité ?

    Quelles sont les différentes méthodes de cryptage ?

    Il existe des tonnes d'algorithmes de cryptage. Je ne vais pas tous vous les présenter : cela demanderait trop de notions mathématiques, on pourrait y consacrer 30 chapitres et on n'aurait pas tout vu.

    Si l'on ne peut pas connaître tous les algorithmes de cryptage, il faut par contre savoir que l'on peut les classer en deux catégories : les cryptages symétriques et les cryptages asymétriques.

    Le cryptage symétrique

    C'est la méthode de cryptage la plus simple. Cela ne veut pas dire qu'elle n'est pas robuste (il existe des cryptages symétriques très sûrs). Cela veut plutôt dire que le fonctionnement est simple à comprendre. :-)

    Avec cette méthode, on utilise une clé (un mot de passe secret) pour crypter un message. Par exemple, imaginons que cette clé soit topsecret (figure suivante).

    Cryptage symétrique
    Cryptage symétrique

    Pour décrypter ensuite le message, on utilise cette même clé (figure suivante)…

    Décryptage symétrique
    Décryptage symétrique

    Il faut donc que la personne qui crypte et celle qui décrypte connaissent toutes deux cette clé qui sert à crypter et décrypter.

    Si le pirate intercepte un message crypté, il ne peut rien en faire s'il ne connaît pas la clé secrète (figure suivante) !

    Interception du message crypté
    Interception du message crypté

    Ah… c'est bien, ça ! Mais il faut que le client et le serveur connaissent tous les deux la clé de cryptage.
    Il faut donc que le client envoie d'abord au serveur la clé pour que celui-ci puisse décrypter ses futurs messages…

    Très bonne remarque : je vois que vous suivez, c'est bien. ;-)

    En effet, pour que le schéma que l'on vient de voir puisse fonctionner, il faut que le client et le serveur se soient transmis auparavant la clé magique qui sert à crypter et décrypter. Mais comment font-ils pour se l'échanger ? S'ils l'envoient en clair, le pirate va pouvoir l'intercepter et sera ensuite capable de décrypter tous les messages cryptés qui passeront sur le réseau (voyez la figure suivante) !

    Interception de la clé de cryptage
    Interception de la clé de cryptage

    Le cryptage symétrique est donc puissant, mais il a un gros défaut : il faut communiquer « discrètement » la clé de cryptage… mais c'est impossible : il faut bien envoyer la clé en clair au début !


    À moins de… non…
    Et pourquoi pas ? Si l'on cryptait la clé de cryptage lors de son envoi ? :-p

    Pour crypter la clé de cryptage symétrique, on va utiliser une autre méthode : le cryptage asymétrique. Avec cette autre méthode, on ne risque pas de connaître à nouveau le problème que l'on vient de rencontrer.

    Le cryptage asymétrique

    Le cryptage symétrique utilise une seule clé pour crypter et décrypter.
    Le cryptage asymétrique, lui, utilise une clé pour crypter, et une autre pour décrypter.

    Il y a donc deux clés :

    La clé publique ne sert qu'à crypter. Avec ce type d'algorithme, on ne peut décrypter un message que si l'on connaît la clé privée.

    On demande à l'ordinateur de générer une paire de clés : une privée et une publique. Elles vont ensemble.
    Ne me demandez pas comment il les génère ni pourquoi elles vont ensemble, c'est trop compliqué à expliquer ici. Admettez simplement que l'ordinateur est capable de générer aléatoirement un couple de clés qui vont ensemble.

    Prenons un exemple et imaginons que :

    Pour crypter, on utilise la clé publique, comme sur la figure suivante.

    Cryptage asymétrique
    Cryptage asymétrique

    Pour décrypter, la clé publique ne fonctionne pas. Il faut obligatoirement utiliser la clé privée (figure suivante).

    Décryptage asymétrique
    Décryptage asymétrique

    Voilà pourquoi on dit que c'est un cryptage asymétrique : il faut deux clés différentes. L'une d'elles permet de crypter le message, l'autre de le décrypter. Il n'y a pas d'autre moyen.

    La clé publique peut être transmise en clair sur le réseau (elle est « publique »). Ce n'est pas grave si un pirate l'intercepte. En revanche, la clé privée — qui permet donc de décrypter — doit rester secrète.

    La création d'un tunnel sécurisé avec SSH
    SSH combine cryptage asymétrique et cryptage symétrique

    SSH utilise les deux cryptages : asymétrique et symétrique. Cela fonctionne dans cet ordre.

    1. On utilise d'abord le cryptage asymétrique pour s'échanger discrètement une clé secrète de cryptage symétrique.

    2. Ensuite, on utilise tout le temps la clé de cryptage symétrique pour crypter les échanges.

    Pourquoi ne pas utiliser uniquement du cryptage asymétrique tout le temps ?

    Ce serait possible mais il y a un défaut : le cryptage asymétrique demande beaucoup trop de ressources au processeur. Le cryptage asymétrique est 100 à 1 000 fois plus lent que le cryptage symétrique !
    Les ordinateurs s'échangent donc la clé de cryptage symétrique de manière sécurisée (grâce au cryptage asymétrique) et peuvent ensuite communiquer plus rapidement en utilisant en permanence le cryptage symétrique.

    Le cryptage asymétrique est donc utilisé seulement au début de la communication, afin que les ordinateurs s'échangent la clé de cryptage symétrique de manière sécurisée. Ensuite, ils ne communiquent que par cryptage symétrique.

    Les étapes de la création d'un canal sécurisé avec SSH en images

    Je résume en images. On veut s'échanger une clé de cryptage symétrique, mais on ne peut pas le faire en clair sinon le pirate peut l'intercepter. On va donc crypter la clé grâce au cryptage asymétrique.

    Le serveur envoie la clé publique en clair au client pour qu'il puisse crypter (figure suivante).

    Envoi de la clé publique au client
    Envoi de la clé publique au client

    Le client génère une clé de cryptage symétrique (par exemple topsecret) qu'il crypte grâce à la clé publique qu'il a reçue (figure suivante).

    Création de clé symétrique et cryptage par le client
    Création de clé symétrique et cryptage par le client

    Le client envoie la clé symétrique cryptée au serveur. Le pirate peut l'intercepter, mais ne peut pas la décrypter car il faut pour cela la clé privée, connue seulement du serveur (figure suivante).

    Envoi de la clé cryptée au serveur
    Envoi de la clé cryptée au serveur

    Le serveur décrypte la clé reçue grâce à sa clé privée qu'il a gardée bien au chaud chez lui (figure suivante).

    Décryptage de la clé par le serveur grâce à sa clé privée
    Décryptage de la clé par le serveur grâce à sa clé privée

    Le client et le serveur connaissent maintenant tous les deux la clé symétrique topsecret, et à aucun moment ils ne l'ont échangée en clair sur le réseau !
    Ils peuvent donc s'envoyer des messages cryptés de manière symétrique en toute tranquillité. Ce cryptage est plus rapide et tout aussi sûr que le cryptage asymétrique car le pirate ne connaît pas la clé (figure suivante) !

    Échange sécurisé établi !
    Échange sécurisé établi !

    Voilà comment SSH fonctionne pour créer un canal d'échange sécurisé. Tout est crypté grâce à la clé symétrique que le client et le serveur se sont astucieusement communiquée.

    Maintenant qu'ils discutent de manière sécurisée, que font le client et le serveur ?

    Eh bien seulement maintenant, le client peut se connecter au serveur : il peut donner son login et son mot de passe sans craindre de se les faire voler par le pirate (figure suivante) ! ;-)

    Le client peut envoyer son login et son mot de passe de manière sécurisée
    Le client peut envoyer son login et son mot de passe de manière sécurisée

    Faut-il savoir tout cela pour utiliser SSH ?

    Non. En fait, tout se fait automatiquement. Vous allez juste avoir à entrer un login et un mot de passe pour vous connecter à votre machine à distance.
    Mais j'estime que c'était l'occasion idéale de vous expliquer comment fonctionne le protocole SSH. Ce système est utilisé partout dans le monde ! Plus personne n'envisage de se connecter en Telnet aujourd'hui.

    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    De Telnet à SSH Se connecter avec SSH et PuTTY

    Se connecter avec SSH et PuTTY

    Comment sont cryptés les échanges avec SSH ? L'identification automatique par clé

    Se connecter avec SSH et PuTTY

    Assez de théorie, passons à la pratique ! Vous allez voir, ça sera beaucoup plus simple car les ordinateurs effectuent les cryptages entre eux sans nous demander d'intervenir… et c'est tant mieux. ;-)

    À partir de maintenant, de deux choses l'une.

    Transformer sa machine en serveur

    Cette étape vous concerne si vous voulez transformer votre PC en serveur. Par exemple, si vous voulez accéder à votre PC depuis un autre lieu (et donc suivre le reste de ce chapitre), vous devez le transformer en serveur au préalable.

    Il faut tout simplement installer le paquet openssh-server :

    sudo apt-get install openssh-server

    Lors de l'installation, vous devriez voir certaines étapes intéressantes s'effectuer automatiquement :

    Creating SSH2 RSA key; this may take some time ...
    Creating SSH2 DSA key; this may take some time ...
     * Restarting OpenBSD Secure Shell server sshd                        [ OK ]

    RSA et DSA sont deux algorithmes de cryptage asymétrique. Comme je vous l'ai dit plus tôt, SSH peut travailler avec plusieurs algorithmes de cryptage différents.
    Ce que vous voyez là est l'étape de création d'une clé publique et d'une clé privée pour chacun des deux algorithmes (RSA et DSA).

    Ensuite, le programme de serveur SSH (appelé sshd) est lancé.

    Normalement, le serveur SSH sera lancé à chaque démarrage. Si ce n'est pas le cas, vous pouvez le lancer à tout moment avec la commande suivante :

    sudo /etc/init.d/ssh start

    Et vous pouvez l'arrêter avec cette commande :

    sudo /etc/init.d/ssh stop

    Logiquement, vous ne devriez pas avoir besoin de configurer quoi que ce soit, mais sachez au besoin que le fichier de configuration se trouve dans /etc/ssh/ssh_config. Il faudra recharger SSH avec la commande sudo /etc/init.d/ssh reload pour que les changements soient pris en compte.

    Voilà : votre machine est désormais un serveur SSH ! Vous pouvez vous y connecter depuis n'importe quel ordinateur sous Linux ou sous Windows dans le monde (pour peu que vous ne soyez pas derrière un pare-feu).

    Nous commencerons dans un premier temps par voir comment accéder à votre PC à distance depuis une machine Linux.

    Se connecter via SSH à partir d'une machine Linux

    Toutes les machines équipées de Linux proposent la commande ssh qui permet de se connecter à distance à une autre machine.

    Ouvrez une console sur le second PC et utilisez la commande ssh comme ceci :

    ssh login@ip

    Il faut remplacer login par votre login (mateo21, dans mon cas) et ip par l'adresse IP de votre ordinateur.

    Si je suis chez un ami et que l'IP internet de mon ordinateur est 87.112.13.165, je vais taper :

    ssh [email protected]

    Si, faute de mieux, vous voulez tester en vous connectant chez vous depuis chez vous, vous pouvez taper :

    ssh mateo21@localhost

    Cette seconde méthode marche toujours, mais c'est moins impressionnant parce que vous ne faites que simuler une connexion réseau.

    Normalement, le serveur devrait répondre au bout d'un moment et vous devriez voir quelque chose comme ce qui suit :

    The authenticity of host 'localhost (127.0.0.1)' can't be established.
    RSA key fingerprint is 49:d9:2d:2a:df:fd:80:ab:e9:eb:59:37:58:34:de:f7.
    Are you sure you want to continue connecting (yes/no)?

    Que se passe-t-il ? On vous dit que le fingerprint (empreinte) du serveur est 49:d9:2d:2a:df:fd:80:ab:e9:eb:59:37:58:34:de:f7. C'est un numéro unique qui vous permet d'identifier le serveur. Si demain quelqu'un essaie de se faire passer pour le serveur, le fingerprint changera forcément et vous saurez qu'il se passe alors quelque chose d'anormal. Ne vous inquiétez pas, SSH vous avertira de manière très claire si cela arrive.

    En attendant, tapez « yes » pour confirmer que c'est bien le serveur auquel vous voulez vous connecter. Le serveur et le client vont alors s'échanger une clé de cryptage, comme je vous l'ai expliqué un peu plus tôt. Normalement, le serveur devrait vous demander au bout de quelques secondes votre mot de passe :

    mateo21@localhost's password:

    Vous pouvez l'entrer en toute sécurité, la communication est cryptée. ;-)
    Si vous entrez le bon mot de passe, la console du PC de votre ami (ou votre propre console) devrait vous afficher un message de bienvenue puis un prompt qui correspond à la console de votre PC. Bravo, vous êtes connectés !

    mateo21@mateo21-desktop:~$

    Si aucune erreur ne s'affiche, c'est que vous êtes bien connectés et que vous travaillez désormais à distance sur votre machine ! Vous pouvez effectuer toutes les opérations que vous voulez comme si vous étiez chez vous.
    Essayez de parcourir les dossiers pour voir que ce sont bien les vôtres, et amusez-vous (pourquoi pas) à créer un fichier (avec Nano). Lorsque vous reviendrez sur votre PC, vous l'y retrouverez.

    Vous pouvez aussi commander l'exécution d'un programme, d'une recherche, etc. Vous savez déjà comment lancer un programme en tâche de fond pour qu'il continue de s'exécuter même quand vous n'êtes pas connectés à la machine.
    Vous vous souvenez de nohup et de screen ? ;)

    Pour vous déconnecter, tapez logout ou son équivalent : la combinaison de touches Ctrl + D.

    Se connecter via SSH à partir d'une machine Windows

    Si vous voulez avoir accès à la console de votre machine Linux mais que vous n'avez pas d'autre machine Linux sous la main, pas de panique ! Il existe des programmes pour Windows faits pour cela. Le plus connu d'entre eux – celui que j'utilise personnellement – s'appelle PuTTY.

    Vous pouvez télécharger PuTTY depuis son site officiel.

    Je sais : vous devez vous dire que ce n'est pas très clair et que vous ne voulez pas chercher sur quel lien cliquer sur cette page.
    Repérez la section « Binaries ». C'est un tableau. Vous avez le choix entre :

    putty.exe suffit, mais je vous recommande de prendre le package complet en récupérant le programme d'installation.

    Une fois que c'est fait et installé, lancez PuTTY. Une fenêtre comme celle de la figure suivante devrait s'afficher.

    PuTTY

    Il y a beaucoup de pages d'options, comme vous pouvez le voir au niveau de la section « Category » sur le côté. Pour le moment, pas de panique : vous avez juste besoin de remplir le champ en haut « Host Name (or IP address) ». Entrez-y l'adresse IP de votre ordinateur sous Linux.

    Dans mon cas, je vais entrer l'adresse IP de mon PC sous Linux situé sur mon réseau local (192.168.1.5 – figure suivante).

    PuTTY

    Vous pouvez changer le numéro du port si ce n'est pas 22, mais normalement c'est 22 par défaut.

    Ensuite, vous n'avez plus qu'à cliquer sur le bouton « Open » tout en bas pour lancer la connexion. Rien d'autre !

    La première fois que vous vous connectez à votre serveur, PuTTY devrait vous demander une confirmation comme sur la figure suivante.

    Confirmation lors de la première connexion

    C'est la même chose que sous Linux : on vous donne l'empreinte (fingerprint) de votre serveur. Vous devez confirmer que c'est bien chez lui que vous voulez vous connecter. Cliquez sur « Oui » pour confirmer.
    À l'avenir, on ne vous reposera plus la question. Par contre, si le fingerprint change, un gros message d'avertissement s'affichera. Cela signifiera soit que le serveur a été réinstallé, soit que quelqu'un est en train de se faire passer pour le serveur (c'est ce que l'on appelle une attaque man-in-the-middle). Cela ne devrait fort heureusement pas vous arriver, du moins je l'espère. :-)

    Le serveur vous demande alors le login et le mot de passe (figure suivante).

    Connexion avec PuTTY

    Si tout est bon, vous devriez être connectés à votre machine (figure suivante) !

    Connexion avec PuTTY réussie

    Et voilà, vous êtes chez vous ! Vous pouvez faire ce qui vous chante : lire vos fichiers, écrire des fichiers, lancer une recherche, exécuter un programme… bref, vous êtes chez vous.

    Pour vous déconnecter, tapez logout ou son équivalent, la combinaison de touches Ctrl + D.

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    Comment sont cryptés les échanges avec SSH ? L'identification automatique par clé

    L'identification automatique par clé

    Se connecter avec SSH et PuTTY Transférer des fichiers

    L'identification automatique par clé

    Il y a plusieurs façons de s'authentifier sur le serveur, pour qu'il sache que c'est bien vous. Les deux plus utilisées sont :

    Pour le moment, nous avons vu uniquement l'authentification par mot de passe (le serveur vous demandait votre mot de passe).
    Il est possible d'éviter que l'on vous le demande à chaque fois grâce à une authentification spéciale par clé. Cette méthode d'authentification est plus complexe à mettre en place, mais elle est ensuite plus pratique.

    Je vais, là encore, distinguer les deux cas :

    Authentification par clé depuis Linux

    Pour mettre en marche ce mode d'authentification, nous allons d'abord devoir effectuer des opérations sur la machine du client, puis nous enverrons le résultat au serveur.

    Opérations sur la machine du client

    Il faut tout d'abord vous rendre sur la machine du client et taper la commande suivante pour générer une paire de clés publique / privée :

    ssh-keygen -t rsa

    Vous pouvez remplacer rsa par dsa si vous voulez utiliser l'autre algorithme de cryptage, mais ça n'a pas vraiment d'importance ici.

    Lorsque vous tapez cette commande, vous allez voir plusieurs messages s'afficher et il vous sera demandé quelques petites précisions :

    $ ssh-keygen -t rsa
    Generating public/private rsa key pair.
    Enter file in which to save the key (/home/mateo21/.ssh/id_rsa): 
    Enter passphrase (empty for no passphrase): 
    Enter same passphrase again: 
    Your identification has been saved in /home/mateo21/.ssh/id_rsa.
    Your public key has been saved in /home/mateo21/.ssh/id_rsa.pub.
    The key fingerprint is:
    b7:22:94:aa:8c:fb:d3:ef:53:86:df:b9:37:40:bd:4d mateo21@mateo21-laptop
    The key's randomart image is:
    +--[ RSA 2048]----+
    |                 |
    |                 |
    |           .     |
    |       .  . . E  |
    |      o.S..  +   |
    |     o. o.... .  |
    |   .. .+...o     |
    | o... ....o o    |
    |oo+. oo.  .o .   |
    +-----------------+

    Dans un premier temps, le client génère une paire de clés (« Generating public/private rsa key pair »).
    Il doit ensuite sauvegarder ces clés dans des fichiers (un pour la clé publique, un pour la clé privée). On vous propose une valeur par défaut : je vous conseille de ne rien changer et de taper simplement Entrée.

    Ensuite, on vous demande une passphrase. C'est une phrase de passe qui va servir à crypter la clé privée pour une meilleure sécurité. Là, vous avez deux choix :

    Tout le monde ne met pas une phrase de passe. En fait, ça dépend du risque que quelqu'un d'autre utilise la machine du client et puisse lire le fichier contenant la très secrète clé privée. Si le PC du client est votre PC chez vous et que personne d'autre ne l'utilise, il y a assez peu de risques (à moins d'avoir un virus, un spyware…). Si c'est en revanche un PC public, je vous recommande vivement de mettre une passphrase pour chiffrer la clé qui sera enregistrée.

    Si vous hésitez entre les deux méthodes, je vous recommande de rentrer une passphrase : c'est quand même la méthode la plus sûre.

    Envoyer la clé publique au serveur

    Il faut maintenant envoyer au serveur votre clé publique pour qu'il puisse vous crypter des messages.

    Votre clé publique devrait se trouver dans ~/.ssh/id_rsa.pub (pub comme public).   correspond à votre home (/home/mateo21/ dans mon cas). Notez que .ssh est un dossier caché.
    Votre clé privée, elle, se trouve dans ~/.ssh/id_rsa. Ne la communiquez à personne ! Elle est normalement cryptée si vous avez entré une passphrase, ce qui constitue une sécurité de plus.

    Vous pouvez déjà vous rendre dans le dossier .ssh, pour commencer :

    cd  /.ssh

    Si vous faites un ls, vous devriez voir ceci :

    $ ls
    id_rsa  id_rsa.pub  known_hosts

    Les trois fichiers sont :

    L'opération consiste à envoyer la clé publique (id_rsa.pub) au serveur et à l'ajouter à son fichier authorized_keys (clés autorisées). Le serveur y garde une liste des clés qu'il autorise à se connecter.

    Le plus simple pour cela est d'utiliser la commande spéciale ssh-copy-id. Utilisez-la comme ceci :

    ssh-copy-id -i id_rsa.pub login@ip

    Remplacez-y votre login et l'ip de votre serveur.

    $ ssh-copy-id -i id_rsa.pub [email protected]
    [email protected]'s password: 
    Now try logging into the machine, with "ssh 'mateo21@localhost'", and check in:
    
      .ssh/authorized_keys
    
    to make sure we haven't added extra keys that you weren't expecting.

    Si vous devez vous connecter au serveur par un autre port que celui par défaut, basez-vous sur la commande suivante : ssh-copy-id -i id_rsa.pub "-p 14521 [email protected]".

    On vous demande votre mot de passe (celui de votre compte, pas la passphrase). En fait, vous vous connectez par mot de passe encore une fois, pour pouvoir ajouter votre clé publique sur le serveur.

    La clé est ensuite automatiquement ajoutée à ~/.ssh/authorized_keys sur le serveur. On vous invite à vérifier si l'opération s'est bien déroulée en ouvrant le fichier authorized_keys, ce que vous pourrez faire plus tard si vous le voulez.

    Se connecter !

    Maintenant, connectez-vous au serveur comme vous le faisiez auparavant :

    ssh login@ip

    Par exemple :

    $ ssh [email protected]
    Enter passphrase for key '/home/mateo21/.ssh/id_rsa':

    On vous demande la phrase de passe pour décrypter votre clé privée. Entrez-la.

    Normalement, si tout va bien, vous devriez être alors connectés au serveur.

    Ou je suis le dernier des nuls, ou alors c'est ce système qui est nul. Auparavant, on me demandait mon mot de passe. Maintenant, on me demande une phrase de passe pour décrypter la clé privée. Où est le progrès ???

    Je comprends votre frustration. ;-)
    En fait, si vous n'aviez pas mis de phrase de passe, on ne vous aurait rien demandé et vous auriez été directement connectés. Heureusement, il y a une solution pour ceux qui ont choisi la sécurité en utilisant une phrase de passe, mais qui ne veulent quand même pas avoir à l'entrer à chaque fois : l'agent SSH.

    L'agent SSH

    L'agent SSH est un programme qui tourne en arrière-plan en mémoire. Il retient les clés privées pendant toute la durée de votre session.

    Tout ce que vous avez à faire est de lancer le programme ssh-add sur le PC du client :

    $ ssh-add
    Enter passphrase for /home/mateo21/.ssh/id_rsa: 
    Identity added: /home/mateo21/.ssh/id_rsa (/home/mateo21/.ssh/id_rsa)

    Il va automatiquement chercher votre clé privée. Pour la décrypter, il vous demande la passphrase. Entrez-la.

    Maintenant que c'est fait, chaque fois que vous vous connecterez à un serveur, vous n'aurez plus besoin d'entrer la passphrase. Essayez de vous connecter à votre serveur pour voir !

    Authentification par clé depuis Windows (PuTTY)

    Il est tout à fait possible d'utiliser l'authentification par clé avec PuTTY. C'est là justement qu'il est recommandé d'avoir téléchargé le programme d'installation, et non pas juste le programme principal putty.exe.

    Le principe est le même que sous Linux : il faut d'abord que l'on génère une paire de clés sur le PC du client, puis qu'on les envoie au serveur. Nous retrouverons aussi un équivalent de l'agent SSH pour éviter d'avoir à entrer une passphrase à chaque fois.

    Commençons par la génération des clés.

    Générer une paire de clés (publique et privée) avec Puttygen

    Normalement, vous devriez avoir installé un programme appelé Puttygen (figure suivante – il se trouvait dans le gestionnaire d'installation de PuTTY). Lancez-le.

    Puttygen permet de générer une paire de clés
    Puttygen permet de générer une paire de clés

    En bas de la fenêtre, vous pouvez choisir vos paramètres : algorithme de cryptage et puissance du cryptage. Les valeurs par défaut (ici RSA 1024 bits) sont tout à fait convenables. Vous pouvez les changer, mais sachez qu'elles sont sûres et que vous pouvez vous en contenter.

    Cliquez sur le bouton « Generate ». Le programme va générer une paire de clés (publique et privée).

    Génération des clés grâce aux mouvements de la souris
    Génération des clés grâce aux mouvements de la souris

    Une fois que c'est fait, on vous affiche la clé publique (figure suivante) :

    Enregistrement des clés
    Enregistrement des clés

    Comme vous le voyez, cela ne me dérange pas que tout le monde voie ma clé publique. Le principe, c'est justement que tout le monde peut voir cette clé, mais ne peut rien en faire. Par contre, la clé privée doit rester secrète.

    Vous pouvez choisir d'entrer une passphrase ou non. Comme je vous l'ai expliqué plus tôt, cela renforce la sécurité en cryptant la clé privée.
    Saisissez la passphrase dans les champs « Key passphrase » et « Confirm passphrase ».

    Ensuite, enregistrez la clé publique dans un fichier en cliquant sur « Save public key ». Vous pouvez nommer ce fichier comme vous voulez, par exemple cle.pub. Enregistrez-le où vous voulez.
    Puis enregistrez la clé privée en cliquant sur « Save private key ». Donnez-lui l'extension .ppk : cle.ppk par exemple.

    Ne fermez pas encore Puttygen.

    Envoyer la clé publique au serveur

    Comme sous Linux tout à l'heure, il faut envoyer la clé publique au serveur pour qu'il nous autorise à nous connecter par clé. Le problème, c'est qu'il n'y a pas de commande pour le faire automatiquement depuis Windows. Il va falloir ajouter la clé à la main dans le fichier authorized_keys. Heureusement, ce n'est pas très compliqué.

    Ouvrez PuTTY et connectez-vous au serveur comme auparavant (en entrant votre mot de passe habituel). Rendez-vous dans ~/.ssh :

    cd  /.ssh

    Si le dossier .ssh n'existe pas, pas de panique, créez-le :

    mkdir .ssh

    Rajoutez votre clé publique à la fin du fichier authorized_keys (s'il n'existe pas, il sera créé). Vous pouvez utiliser la commande suivante :

    echo "votre_cle" >> authorized_keys

    Par exemple :

    echo "ssh-rsa AAAAB3NzaC1yc2E [...] AAAABJQAP++UWBOkLp0= rsa-key-20081117" >> authorized_keys

    Voilà, c'est fait. ;-)

    Déconnectez-vous, et relancez PuTTY. On va maintenant le configurer pour qu'il se connecte à l'aide de la clé.

    Configurer PuTTY pour qu'il se connecte avec la clé

    Une fois PuTTY ouvert, rendez-vous dans la section Window → Translation pour commencer. Ça n'a pas de rapport direct avec les clés, mais cela vous permettra de régler le problème des accents qui s'affichent mal dans la console si vous l'avez rencontré.

    Réglez la valeur de la liste déroulante à UTF-8, comme sur figure suivante.

    Encodage de l'invite de commandes
    Encodage de l'invite de commandes

    La plupart des serveurs encodent désormais les caractères en UTF-8, cela devrait donc vous éviter des soucis d'affichage.

    Maintenant, rendez-vous dans Connection → SSH → Auth. Cliquez sur le petit bouton « Browse » pour sélectionner votre clé privée (figure suivante).

    Sélection de la clé privée
    Sélection de la clé privée

    Je vous recommande aussi d'aller dans Connection → Data et d'entrer votre login dans « Auto-login username », comme la figure suivante vous le montre.

    Choix d'un login par défaut
    Choix d'un login par défaut

    Retournez à l'accueil en cliquant sur la section « Session » tout en haut (figure suivante). Entrez l'IP du serveur.
    Ensuite, je vous recommande fortement d'enregistrer ces paramètres.

    Enregistrement des paramètres dans PuTTY
    Enregistrement des paramètres dans PuTTY

    Donnez un nom à votre serveur (par exemple MonServeur) sous « Saved Sessions ». Cliquez ensuite sur « Save ».
    À l'avenir, vous n'aurez qu'à double-cliquer sur le nom de votre serveur dans la liste pour vous y connecter directement avec les bons paramètres.

    Cliquez sur « Open » pour vous connecter au serveur.

    Vous devriez voir PuTTY utiliser automatiquement votre pseudo, puis vous demander votre passphrase. Entrez-la pour vérifier que cela fonctionne, comme sur la figure suivante.

    PuTTY demande la phrase de passe
    PuTTY demande la phrase de passe

    Euh… et si je ne veux pas avoir à entrer la passphrase à chaque fois ? Non, parce que c'est pareil que d'entrer un mot de passe, là…

    En effet, et ma réponse sera la même que pour ceux qui se connectent depuis Linux : il faut utiliser un agent SSH. Ce programme va rester en mémoire et retenir votre clé privée. Il ne vous demandera la passphrase qu'une fois au début ; ensuite, vous pourrez vous connecter autant de fois que vous le souhaitez à autant de serveurs que vous voulez sans avoir à entrer quoi que ce soit.

    L'agent SSH Pageant

    L'agent SSH installé avec PuTTY s'appelle « Pageant ». Je vous recommande de le lancer au démarrage de l'ordinateur automatiquement (il ne prend que 4 Mo en mémoire), en le plaçant dans le dossier Démarrage du menu « Démarrer ».

    Lorsque vous lancez « Pageant », la petite icône d'un ordinateur avec un chapeau s'ajoute dans la barre des tâches à côté de l'horloge, comme sur la figure suivante.

    Pageant
    Pageant

    Faites un clic droit dessus, puis cliquez sur « Add key ». On vous demande où se trouve la clé privée (cle.ppk). Entrez ensuite la passphrase.

    C'est bon. Vous avez juste besoin de le faire une fois. Maintenant, vous pouvez vous connecter au serveur que vous voulez en faisant un clic droit sur l'icône, puis en sélectionnant « Saved Sessions » (figure suivante).

    Menu de Pageant
    Menu de Pageant

    On ne vous demandera plus votre clé. :-)

    Vous pouvez modifier le raccourci qui lance « Pageant » pour que celui-ci charge votre clé privée automatiquement dès son lancement. Faites un clic droit sur l'icône de « Pageant », allez dans « Propriétés ».
    Dans le champ « Cible », rajoutez à la fin en paramètre le chemin de la clé à charger. Par exemple :

    "C:\Program Files\PuTTY\pageant.exe" c:\cle.ppk

    La clé sera alors chargée dès que vous lancerez « Pageant ».

    En résumé
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    Se connecter avec SSH et PuTTY Transférer des fichiers

    Transférer des fichiers

    L'identification automatique par clé wget : téléchargement de fichiers

    Vousavez appris à vous connecter à un serveur à distance avec SSH. Désormais, grâce au réseau, vous pouvez exécuter des commandes sur un ordinateur en prenant le contrôle à distance.

    On continue ici notre découverte du monde fabuleux des réseaux sous Linux. Un monde un peu particulier, comme vous avez pu le découvrir : de gros efforts sont faits pour assurer la sécurité des données grâce au cryptage, ce qui permet d'éviter de se faire voler ses données personnelles, comme son mot de passe par exemple.

    Dans ce chapitre, nous allons mettre l'accent sur le transfert de fichiers : comment télécharger un fichier ? Comment se connecter à un FTP, lire et télécharger des fichiers ? Et surtout, comment copier des fichiers de manière sécurisée ?

    wget : téléchargement de fichiers

    Transférer des fichiers scp : copier des fichiers sur le réseau

    wget : téléchargement de fichiers

    Nous commençons par une commande simple à utiliser, du moins en apparence : wget. Elle permet de télécharger des fichiers directement depuis la console.

    Il suffit d'indiquer l’adresse HTTP ou FTP d'un fichier à télécharger :

    $ wget http://cdimage.debian.org/debian-cd/4.0_r5/i386/iso-cd/ debian-40r5-i386-businesscard.iso

    Une barre de progression du téléchargement devrait alors s'afficher dans la console :

    $ wget http://cdimage.debian.org/debian-cd/4.0_r5/i386/iso-cd/ debian-40r5-i386-businesscard.iso
    --2008-12-05 12:43:25--  http://cdimage.debian.org/debian-cd/4.0_r5/ i386/iso-cd/debian-40r5-i386-businesscard.iso
    Résolution de cdimage.debian.org... 130.239.18.173, 130.239.18.137
    Connexion vers cdimage.debian.org|130.239.18.173|:80... connecté.
    requête HTTP transmise, en attente de la réponse... 302 Found
    Emplacement: http://saimei.acc.umu.se/debian-cd/4.0_r5/i386/iso-cd/ debian-40r5-i386-businesscard.iso [suivant]
    --2008-12-05 12:43:25--  http://saimei.acc.umu.se/debian-cd/4.0_r5/ i386/iso-cd/debian-40r5-i386-businesscard.iso
    Résolution de saimei.acc.umu.se... 130.239.18.138
    Connexion vers saimei.acc.umu.se|130.239.18.138|:80... connecté.
    requête HTTP transmise, en attente de la réponse... 200 OK
    Longueur: 34181120 (33M) [application/octet-stream]
    Saving to: `debian-40r5-i386-businesscard.iso'
    
    38% [==============>                        ] 13 208 331   117K/s  eta 70s

    Les informations au début sont assez nombreuses et ne nous intéressent pas vraiment. Elles indiquent simplement comment le programme a communiqué avec le serveur qui possédait le fichier.

    En bas, vous avez, dans l'ordre et sur la dernière ligne :

    1. une barre de progression qui se met à jour ;

    2. le nombre d'octets téléchargés ;

    3. la vitesse de téléchargement ;

    4. le temps restant estimé (eta).

    Vous pouvez arrêter le téléchargement à tout moment en utilisant la combinaison Ctrl + C que vous avez déjà découverte.

    Comment puis-je récupérer l'adresse du fichier à télécharger pour la donner à wget ?

    Le plus simple est d'ouvrir un navigateur web tel que Firefox là où vous avez accès à un environnement graphique et de faire un clic droit sur le lien du fichier que vous voulez télécharger, pour enfin sélectionner « Copier l'adresse du lien ». Vous pouvez ensuite le coller dans la console.

    Notez qu'il existe aussi des navigateurs en console tels que lynx (plutôt basique) et links (assez complet) que vous pouvez télécharger et essayer si vous le souhaitez.

    Reprendre un téléchargement arrêté

    Si vous voulez reprendre un téléchargement arrêté, utilisez l'option -c :

    $ wget -c http://cdimage.debian.org/debian-cd/4.0_r5/i386/iso-cd/ debian-40r5-i386-businesscard.iso

    Pour que cela fonctionne, il ne faut bien évidemment pas supprimer le bout de fichier téléchargé sur votre disque. ;-)
    Si la reprise a fonctionné vous devriez voir une barre de progression comme celle-ci :

    71% [+++++++++++++++===========>            ] 24 450 216   470K/s  eta 88s

    Les +++ correspondent à la partie précédemment téléchargée. Cela vous confirme que la reprise a bien fonctionné.

    Lancer un téléchargement en tâche de fond

    Enfin, si vous voulez que le téléchargement soit envoyé en tâche de fond dès le début, il y a la technique du nohup que l'on connaît et qui s'applique à toutes les commandes, mais vous pouvez aussi utiliser l'option --background :

    $ wget --background -c http://cdimage.debian.org/debian-cd/4.0_r5/ i386/iso-cd/debian-40r5-i386-businesscard.iso
    Poursuite à l'arrière plan, pid 8422.
    La sortie sera écrite vers « wget-log ».

    Comme indiqué, l'avancement du téléchargement sera écrit dans un fichier wget-log.

    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    Transférer des fichiers scp : copier des fichiers sur le réseau

    scp : copier des fichiers sur le réseau

    wget : téléchargement de fichiers ftp & sftp : transférer des fichiers

    scp : copier des fichiers sur le réseau

    Vous connaissez la commande cp ? Elle permet de copier des fichiers sur votre disque dur.
    Eh bien voici scp (Secure CoPy), qui permet de copier des fichiers d'un ordinateur à un autre à travers le réseau ! Le tout de manière sécurisée, bien sûr. :-)

    scp s'utilise quasiment comme ssh. D'ailleurs ce n'est pas un hasard car scp s'appuie sur ssh pour fonctionner. Là où ssh sert à ouvrir une console à distance (un shell), scp est spécialement conçue pour copier des fichiers d'un ordinateur à un autre.

    On l'utilise comme ceci :

    scp fichier_origine copie_destination

    Le premier élément à indiquer est la position du fichier que l'on veut copier. Le second élément correspond au répertoire de destination où il doit être copié.

    Chacun de ces éléments peut s'écrire sous la forme suivante : login@ip:nom_fichier. Le login et l'IP sont facultatifs. Si vous n'écrivez ni login ni IP, scp considérera que le fichier se trouve sur votre ordinateur.

    Copier un fichier de votre ordinateur vers un autre

    Prenons un cas concret (figure suivante) pour que vous puissiez mieux voir comment ça s'utilise :

    scp image.png [email protected]:/home/mateo21/images/

    Ici, je demande à copier le fichier image.png qui se trouve sur mon ordinateur vers un autre ordinateur dont l'IP est 85.123.10.201. Sur cet autre ordinateur, le fichier sera placé dans le dossier /home/mateo21/images/.

    Envoi d'un fichier vers un ordinateur distant
    Envoi d'un fichier vers un ordinateur distant

    Notez que l'on peut utiliser le symbole ~ pour indiquer « mon répertoire personnel » (/home/mateo21/). D'autre part, si cet autre ordinateur a un nom d'hôte facile à retenir, j'aurais tendance à l'utiliser à la place de l'IP. J'aurais donc pu écrire quelque chose comme ce qui suit et qui aurait été identique :

    scp image.png [email protected]:~/images/

    Lorsque vous lancez la commande, scp essaiera de se connecter au serveur ayant l'IP indiquée avec le login que vous avez demandé (mateo21, dans mon cas). On vous demandera alors votre mot de passe ou, mieux, scp utilisera votre clé privée si elle existe.
    Nous avons vu que, combiné à l'agent SSH, cela nous évitait d'avoir à retaper notre passphrase à chaque fois !

    Copier un fichier d'un autre ordinateur vers le vôtre

    On peut également faire le contraire (figure suivante), c'est-à-dire récupérer un fichier qui se trouve sur un autre ordinateur et le placer chez nous :

    scp [email protected]:image.png copie_image_sur_mon_pc.png

    Dans cet exemple, je copie le fichier image.png qui se trouve sur le serveur dont l'IP est 85.123.10.201 et place cette copie sur mon propre ordinateur sous le nom copie_image_sur_mon_pc.png.

    Récupération d'un fichier situé sur un ordinateur distant
    Récupération d'un fichier situé sur un ordinateur distant

    Si je veux, je peux aussi copier le fichier sans en changer le nom :

    scp [email protected]:image.png .

    Notez le point à la fin. Il signifie « copier dans le répertoire dans lequel je me trouve ». Le fichier image.png sera donc placé sur mon ordinateur dans le dossier actuel.

    Le piège du port

    Si le serveur SSH auquel vous essayez de vous connecter n'est pas sur le port standard (22), il faudra indiquer le numéro du port avec l'option -P :

    scp -P 16296 [email protected]:image.png .
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    wget : téléchargement de fichiers ftp & sftp : transférer des fichiers

    ftp & sftp : transférer des fichiers

    scp : copier des fichiers sur le réseau rsync : synchroniser des fichiers pour une sauvegarde

    ftp & sftp : transférer des fichiers

    Le FTP (File Transfer Protocol) est un protocole permettant d'échanger des fichiers sur le réseau. Il est assez ancien (1985) et toujours utilisé à l'heure actuelle pour transférer des fichiers.

    On l'utilise en général dans deux cas.

    Tout le monde n'a pas forcément accès à un serveur FTP privé, aussi je vous propose pour les exemples suivants de vous connecter à un serveur FTP public (rassurez-vous, si vous voulez vous connecter à un FTP privé, la méthode reste la même).

    Connexion à un serveur FTP

    Essayons de nous connecter au serveur FTP de Debian, accessible à l'adresse suivante : ftp://ftp.debian.org.

    $ ftp ftp.debian.org

    Le serveur FTP devrait répondre en vous demandant un login et un mot de passe. Pour les serveurs FTP publics, le login à utiliser est toujours anonymous (anonyme).

    $ ftp ftp.debian.org
    Connected to ftp.debian.org.
    220 saens.debian.org FTP server (vsftpd)
    Name (ftp.debian.org:mateo21): anonymous
    331 Please specify the password.
    Password:

    Pour le mot de passe, peu importe ce que vous mettez, vous serez acceptés. :-)

    Vous devriez alors voir s’afficher un message de bienvenue se terminant par :

    230 Login successful.
    Remote system type is UNIX.
    Using binary mode to transfer files.
    ftp>

    Vous avez maintenant un prompt (il s'agit du terme anglais pour invite de commandes) ftp> qui vous permet de rentrer des commandes FTP.

    Se déplacer au sein du serveur FTP

    Vous savez quoi ? Bonne nouvelle : les commandes que vous pouvez utiliser sont pour la plupart les mêmes que celles que vous connaissez. :-)

    Citons dans le lot :

    Avec ces commandes, vous devriez déjà pouvoir vous balader sur le serveur FTP.
    Faites un ls pour voir :

    ftp> ls
    200 PORT command successful. Consider using PASV.
    150 Here comes the directory listing.
    drwxrwsr-x    7 1176     1176         4096 Dec 05 09:10 debian
    226 Directory send OK.

    Les lignes commençant par un numéro sont des messages envoyés par le serveur FTP. Vous noterez que les fichiers s'affichent comme si l'on avait écrit ls -l.

    Il y a seulement un répertoire, rendez-vous donc dans debian :

    ftp> cd debian
    250 Directory successfully changed.

    Affichez à nouveau le contenu :

    ftp> ls
    200 PORT command successful. Consider using PASV.
    150 Here comes the directory listing.
    -rw-rw-r--    1 1176     1176          940 Oct 27 20:29 README
    -rw-rw-r--    1 1176     1176         1290 Dec 04  2000 README.CD-manufacture
    -rw-rw-r--    1 1176     1176         2426 Oct 27 20:29 README.html
    -rw-r--r--    1 1176     1176       124286 Dec 03 19:52 README.mirrors.html
    -rw-r--r--    1 1176     1176        62059 Dec 03 19:52 README.mirrors.txt
    drwxr-sr-x    9 1176     1176         4096 Nov 16 18:56 dists
    drwxr-sr-x    3 1176     1176         4096 Nov 11 22:16 doc
    drwxr-sr-x    3 1176     1176         4096 Dec 05 09:08 indices
    -rw-rw-r--    1 1176     1176      4557196 Dec 05 08:49 ls-lR.gz
    -rw-r--r--    1 1176     1176       154934 Dec 05 08:49 ls-lR.patch.gz
    drwxr-sr-x    5 1176     1176         4096 Nov 11 22:16 pool
    drwxr-sr-x    4 1176     1176         4096 Nov 18 09:04 project
    226 Directory send OK.
    Le transfert de fichiers

    Si vous souhaitez récupérer un fichier ou en envoyer un, il y a deux commandes à connaître (figure suivante) :

    Commandes FTP put et get

    Vous pouvez par exemple récupérer le fichier README en écrivant get README :

    ftp> get README
    local: README remote: README
    200 PORT command successful. Consider using PASV.
    150 Opening BINARY mode data connection for README (940 bytes).
    226 File send OK.
    940 bytes received in 0.00 secs (918.9 kB/s)

    Et voilà ! Le fichier se trouve maintenant sur votre ordinateur.

    Il a été téléchargé dans le dossier dans lequel vous vous trouviez sur votre ordinateur. Pour savoir dans quel dossier vous êtes chez vous, tapez !pwd :

    ftp> !pwd
    /home/mateo21

    Si vous voulez changer de dossier chez vous, utilisez !cd. Pour lister les fichiers chez vous, utilisez !ls. Bref, vous m'avez compris, il suffit de faire précéder les commandes d'un point d'exclamation pour qu'elles s'exécutent chez vous et non sur le serveur FTP.

    Les autres commandes

    Il existe de nombreuses autres commandes FTP, nous n'allons pas toutes les voir.

    Tapez man ftp pour obtenir un aperçu des commandes disponibles. Vous noterez que toutes ne sont pas identiques à celles que vous connaissez. Par exemple, pour supprimer un fichier, ce n'est pas rm mais… delete ! D'autres vous seront familières : mkdir permet de créer un dossier, par exemple.

    Pour quitter le serveur et vous déconnecter, vous avez le choix entre la bonne vieille combinaison de touches Ctrl + D qui commande la fermeture de la session ou encore les commandes bye, exit et quit, qui sont analogues.

    sftp : un FTP sécurisé

    Le protocole FTP a un défaut : il n'est pas sécurisé ; les données ne sont pas cryptées. Quelqu'un ayant accès au réseau pourrait alors intercepter le contenu des fichiers que vous échangez ou encore votre mot de passe lors de la connexion.

    Pour remédier à cela, on a inventé sftp, qui repose sur SSH pour sécuriser la connexion :

    sftp login@ip

    Par exemple :

    sftp [email protected]

    On vous demandera alors votre mot de passe (bien entendu, la clé publique sera utilisée, si elle est présente).

    Une fois que vous serez connectés, les commandes sont presque les mêmes que pour le FTP. Vous retrouverez notamment get et put pour échanger des fichiers. Sachez que les commandes sont globalement plus puissantes et pratiques en SFTP qu'en FTP.
    Méfiez-vous toutefois, certaines commandes changent ! Par exemple, pour supprimer un fichier, ce n'est plus delete mais à nouveau rm ! Lisez le manuel pour plus d'informations : man sftp.

    À l'heure actuelle, le SFTP reste assez peu utilisé. Les hébergeurs web utilisent toujours le FTP classique alors que la plupart des logiciels graphiques comme FileZilla sont pourtant capables de se connecter en SFTP.

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    scp : copier des fichiers sur le réseau rsync : synchroniser des fichiers pour une sauvegarde

    rsync : synchroniser des fichiers pour une sauvegarde

    ftp & sftp : transférer des fichiers Analyser le réseau et filtrer le trafic avec un pare-feu

    rsync : synchroniser des fichiers pour une sauvegarde

    rsync est un programme assez simple à utiliser et pourtant très puissant. Il permet d'effectuer une synchronisation entre deux répertoires, que ce soit sur le même PC ou entre deux ordinateurs reliés en réseau.

    rsync est le plus souvent utilisé pour effectuer des sauvegardes incrémentielles. Je m'explique.

    Par exemple, imaginez que vous souhaitiez sauvegarder régulièrement les fichiers de votre home (répertoire personnel). Ainsi, si un jour un accident survient (perte du PC, par exemple), vous aurez toujours vos documents sauvegardés au chaud sur un serveur quelque part (figure suivante).

    Vous souhaitez sauvegarder des fichiers sur un serveur

    D'accord, vous copiez tout votre home sur ce serveur.
    Oui mais voilà, votre home contient peut-être 10 Go de fichiers : entre vos vidéos, la musique, vos rapports au format texte et vos photos de vacances, ça va vite.

    Sauvegarder ces 10 Go une fois, d'accord. Mais la seconde fois, plutôt que de tout renvoyer, vous souhaiterez peut-être envoyer uniquement les fichiers qui ont été ajoutés ou modifiés, non ?

    rsync permet d'effectuer une sauvegarde incrémentielle rapide et efficace

    C'est là que rsync intervient. C'est une sorte de scp intelligent : il compare et analyse les différences entre deux dossiers puis copie uniquement les changements. C'est ce que veut dire le mot « incrémentiel ».

    rsync peut être utilisé pour effectuer une sauvegarde entre deux dossiers sur le même ordinateur ou bien entre deux dossiers sur deux ordinateurs différents (figure suivante). En général, on l'utilise plutôt pour sauvegarder entre deux ordinateurs différents, bien sûr.

    Dans un premier temps, pour faire simple, nous allons voir comment fonctionne la sauvegarde entre deux dossiers de votre ordinateur puis nous effectuerons ensuite la sauvegarde sur un autre PC.

    Sauvegarder dans un autre dossier du même ordinateur

    Dans les exemples qui vont suivre, je vais supposer que vous souhaitiez sauvegarder le dossier Images dans un dossier backups.

    Dans le dossier Images, il y a quelques photos de vacances :

    $ ls
    espagne1.jpg  italie1.jpg  italie2.jpg  italie3.jpg

    Vous pouvez créer comme moi des fichiers de test à l'aide de la commande touch.

    Maintenant, lancez un rsync comme ceci :

    $ rsync -arv Images/ backups/
    sending incremental file list
    created directory backups
    ./
    espagne1.jpg
    italie1.jpg
    italie2.jpg
    italie3.jpg
    
    sent 268 bytes  received 91 bytes  718.00 bytes/sec
    total size is 0  speedup is 0.00

    Quelques explications concernant les paramètres :

    Viennent ensuite le nom du dossier à sauvegarder et le répertoire de sauvegarde.

    rsync analyse le contenu du répertoire de sauvegarde dans un premier temps. Comme celui-ci est vide, vous pouvez constater qu’il y a copié tous les fichiers.

    Maintenant, lancez la même commande une seconde fois :

    $ rsync -arv Images/ backups/
    sending incremental file list
    
    sent 109 bytes  received 12 bytes  242.00 bytes/sec
    total size is 0  speedup is 0.00

    Comme vous pouvez le voir, cette fois aucun fichier n'a été envoyé ! En effet, rsync étant intelligent, il a détecté qu'il n'y avait aucun changement et donc qu'il n'y avait pas lieu de copier quoi que ce soit.

    Testons un peu ce qui se passe si l'on ajoute un fichier :

    $ touch Images/espagne2.jpg
    $ rsync -arv Images/ backups/
    sending incremental file list
    ./
    espagne2.jpg
    
    sent 172 bytes  received 34 bytes  412.00 bytes/sec
    total size is 0  speedup is 0.00

    Le nouveau fichier espagne2.jpg a bien été copié ! ;-)
    Vous pouvez aussi essayer de modifier un fichier, vous verrez que rsync copie bien ceux qui ont été modifiés.

    Supprimer les fichiers

    J'ai essayé de supprimer un fichier mais celui-ci n'a pas été supprimé dans le répertoire de sauvegarde. Comment faire ?

    Par défaut, rsync ne supprime pas les fichiers dans le répertoire de copie. Si vous voulez lui demander de le faire, pour que le contenu soit strictement identique, rajoutez --delete.
    Par exemple, si je supprime le fichier italie3.jpg :

    $ rm Images/italie3.jpg
    $ rsync -arv --delete Images/ backups/
    sending incremental file list
    deleting italie3.jpg
    
    sent 120 bytes  received 12 bytes  264.00 bytes/sec
    total size is 4  speedup is 0.03

    rsync me supprime mon fichier italie3.jpg !

    Sauvegarder les fichiers supprimés

    Peut-être que la suppression du fichier était accidentelle. Si même votre rsync supprime le fichier dans le répertoire de sauvegarde, vous n'en aurez plus aucune trace !

    Heureusement, il est possible de garder de côté les fichiers que l'on a supprimés, sait-on jamais, au cas où…

    Pour cela, rajoutez l'option --backup. Les fichiers supprimés prendront un suffixe dans le répertoire de sauvegarde.
    Vous pouvez aussi, pour éviter que ça ne fasse désordre, déplacer les fichiers supprimés dans un dossier qui leur est dédié. Rajoutez --backup-dir=/chemin/vers/le/repertoire.

    Par exemple :

    $ rsync -arv --delete --backup --backup-dir=/home/mateo21/backups _supprimes Images/ backups/

    rsync peut faire bien d'autres choses, comme exclure un dossier de la sauvegarde (option --exclude). Je vous laisse lire le manuel pour savoir un peu tout ce que vous pouvez faire.

    Sauvegarder sur un autre ordinateur

    Intéressons-nous maintenant à la sauvegarde sur un autre ordinateur, parce que là c'est bien joli mais on se sentirait plus en sécurité si les fichiers étaient envoyés ailleurs, sur un autre ordinateur.

    L'avantage de rsync est qu'il peut copier les fichiers en employant plusieurs méthodes différentes. La plus couramment utilisée, que nous allons choisir ici, est de passer par SSH. Comme quoi, vous le voyez, SSH sert à sécuriser tous types de transferts.

    $ rsync -arv --delete --backup --backup-dir=/home/mateo21/fichiers_supprimes Images/ mateo21@IP_du_serveur:mes_backups/

    Si votre serveur SSH écoute sur un autre port que celui par défaut, il faudra rajouter -e "ssh -p port" :

    $ rsync -arv --delete --backup --backup-dir=/home/mateo21/fichiers_supprimes Images/ mateo21@IP_du_serveur:mes_backups/ -e "ssh -p 12473"
    En résumé
    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    ftp & sftp : transférer des fichiers Analyser le réseau et filtrer le trafic avec un pare-feu

    Analyser le réseau et filtrer le trafic avec un pare-feu

    rsync : synchroniser des fichiers pour une sauvegarde host & whois : qui êtes-vous ?

    Cechapitre vous propose d'apprendre à maîtriser le trafic réseau qui passe par votre ordinateur. En effet, lorsque vous êtes connectés à l'internet, vous avez régulièrement des applications qui vont se connecter puis télécharger et envoyer des informations. Comment surveiller ce qui se passe ? Quelle application est en train de communiquer et sur quel port ?

    Savoir paramétrer un pare-feu est essentiel, que ce soit sur votre PC à la maison ou, à plus forte raison, sur un serveur. Cela vous protège de manière efficace contre les programmes qui voudraient échanger des informations sur le réseau sans votre accord. C'est une mesure de sécurité essentielle qu'il faut connaître et dont aucun administrateur système sérieux ne peut se passer. ;)

    Je vous propose de découvrir d'abord quelques outils de base qui vont vous permettre de bien comprendre comment une IP est associée à un nom d'hôte. Puis nous analyserons le trafic en cours avec un outil comme netstat. Enfin — et ce ne sera pas le plus facile, je vous préviens — nous apprivoiserons le célèbre pare-feu utilisé sous Linux : iptables. Il est assez complexe à paramétrer, mais heureusement des programmes supplémentaires peuvent nous simplifier le travail.

    host & whois : qui êtes-vous ?

    Analyser le réseau et filtrer le trafic avec un pare-feu ifconfig & netstat : gérer et analyser le trafic réseau

    host & whois : qui êtes-vous ?

    Comme vous le savez sûrement, chaque ordinateur relié à l'internet est identifié par une adresse IP (figure suivante).

    Une adresse IP est une suite de quatre nombres séparés par des points. Par exemple : 86.172.120.28.

    Les ordinateurs sont identifiés sur le réseau par leur adresse IP

    On peut associer à chaque IP ce qu'on appelle un nom d'hôte (hostname). C'est un nom en toutes lettres plus facile à mémoriser et qui revient exactement au même que d'écrire l'adresse IP, comme le suggère la figure suivante.

    Les hostnames sont équivalents aux IP

    Chaque serveur peut ainsi avoir un nom d'hôte plus facile à retenir. Je retiens mieux le nom de notre serveur (lisa.simple-it.fr) que son équivalent en adresse IP. :-)

    Convertir une IP en nom d'hôte et inversement

    Il existe une commande qui est capable d'effectuer la conversion dans les deux sens :

    Cette commande, c'est host. Donnez-lui en paramètre une IP ou un nom d'hôte.

    Par exemple :

    $ host siteduzero.com
    siteduzero.com has address 92.243.25.239
    siteduzero.com mail is handled by 0 mail.siteduzero.com

    La commande nous répond que l'IP de siteduzero.com est 92.243.25.239. Elle nous indique par ailleurs le nom du serveur qui gère les e-mails.

    Maintenant, essayons à l'envers avec l'IP :

    $ host 92.243.25.239
    123.219.248.80.in-addr.arpa domain name pointer lisa.simple-it.fr.

    On nous répond que le nom d'hôte de 92.243.25.239 est lisa.simple-it.fr.

    Mais, je croyais que c'était siteduzero.com cette IP ?

    Oui, en fait il s’agit d’un synonyme dans le cas présent :\\siteduzero.com = lisa.simple-it.fr.

    Vous pouvez essayer la même manipulation avec d'autres IP et noms d'hôte : prenez des sites que vous connaissez comme par exemple mozilla.org, google.fr, etc.

    Gérer les noms d'hôte personnalisés

    Les associations entre les IP et les noms d'hôte sont faites sur ce que l'on appelle des serveurs DNS. Nous n'allons pas entrer dans le détail, mais sachez en gros que chaque fournisseur d'accès met en place des serveurs DNS qui fournissent la liste des correspondances IP ↔ noms d'hôte.
    Si vous voulez en découvrir plus sur le fonctionnement des DNS, je vous invite à lire mon tutoriel sur les DNS.

    Ainsi, lorsque vous tapez siteduzero.com dans votre navigateur, vous pouvez obtenir l'adresse IP correspondante et naviguer sur le Site du Zéro.
    C'est quand même plus pratique que d'avoir à retenir l'IP !

    Vous ne pouvez pas modifier la liste des correspondances IP ↔ noms d'hôte sur le serveur DNS (puisque ce serveur est utilisé par de nombreuses personnes), mais en revanche vous pouvez établir une liste de correspondances personnalisée sur votre ordinateur.

    Ouvrez pour cela en root le fichier /etc/hosts :

    $ sudo nano /etc/hosts

    Dedans, vous devriez avoir des lignes ressemblant à ceci :

    127.0.0.1       localhost
    127.0.1.1       mateo21-laptop

    À gauche l'IP, à droite le nom d'hôte correspondant. Écrire localhost est donc équivalent à écrire 127.0.0.1.

    Vous pouvez ajouter des lignes sur le même modèle pour faire correspondre une IP à un nom d'hôte.

    Quel intérêt ? Cela dépend. Parfois, les DNS ne fonctionnent pas bien pendant de courtes périodes (c'est très rare, mais ça peut arriver). Dans ce cas, il est plus simple de modifier votre fichier hosts pour pouvoir continuer à consulter votre site préféré en « forçant » l'association du nom d'hôte et de l'IP.

    Vous pourriez donc ajouter :

    92.243.25.239      siteduzero.com

    Enregistrez, ouvrez un navigateur, puis tapez siteduzero.com pour voir si ça fonctionne.

    Sur un réseau local, il peut être pratique d'associer un nom d'hôte à chaque PC pour pouvoir vous y connecter sans avoir à retenir l'IP :

    192.168.0.5      pc-papa

    Ainsi, écrire pc-papa vous permet d'accéder à cet ordinateur sans avoir à retenir l'adresse IP correspondante.

    whois : tout savoir sur un nom de domaine

    Chaque nom de domaine doit obligatoirement indiquer qui se trouve derrière : nom, prénom, adresse et moyens de contact. C'est une règle.

    L'outil whois vous permet d'obtenir facilement ces informations pour n'importe quel nom de domaine :

    $ whois siteduzero.com
    
    [...]
    
    domain: siteduzero.com
    reg_created: 2002-06-09 21:53:29
    expires: 2011-06-09 21:53:29
    created: 2007-02-27 06:56:43
    changed: 2010-04-13 15:35:32
    transfer-prohibited: yes
    ns0: a.dns.gandi.net
    ns1: b.dns.gandi.net
    ns2: c.dns.gandi.net
    owner-c:
      nic-hdl: PD2500-GANDI
      owner-name: Simple IT SARL
      organisation: Simple IT SARL
      person: Pierre DUBUC
      address: 23 Rue Le Peletier
      zipcode: 75009
      city: Paris
      country: France
    lastupdated: 2010-05-17 10:27:41
    
    [...]

    Utilisez ces informations avec parcimonie. En général, on y a recours lorsque l’on a besoin de contacter le propriétaire d'un nom de domaine ou d'une adresse IP, pour régler un litige mettant en jeu le nom de domaine ou l'IP en question par exemple.

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    Analyser le réseau et filtrer le trafic avec un pare-feu ifconfig & netstat : gérer et analyser le trafic réseau

    ifconfig & netstat : gérer et analyser le trafic réseau

    host & whois : qui êtes-vous ? iptables : le pare-feu de référence

    ifconfig & netstat : gérer et analyser le trafic réseau

    Nous allons découvrir ici deux commandes : ifconfig et netstat. La première permet de gérer les connexions réseau de votre machine (pour les activer / désactiver, par exemple) tandis que la seconde vous permet d'analyser ces connexions, de connaître des statistiques, etc.

    ifconfig : liste des interfaces réseau

    Votre ordinateur possède en général plusieurs interfaces réseau, c'est-à-dire plusieurs moyens de se connecter au réseau.

    Tapez ifconfig dans la console pour voir ce que ça donne :

    $ ifconfig
    eth0      Link encap:Ethernet  HWaddr 00:90:f5:56:44:5a  
              UP BROADCAST MULTICAST  MTU:1500  Metric:1
              Packets reçus:0 erreurs:0 :0 overruns:0 frame:0
              TX packets:0 errors:0 dropped:0 overruns:0 carrier:0
              collisions:0 lg file transmission:1000 
              Octets reçus:0 (0.0 B) Octets transmis:0 (0.0 B)
              Interruption:220 Adresse de base:0xe000 
    
    lo        Link encap:Boucle locale  
              inet adr:127.0.0.1  Masque:255.0.0.0
              adr inet6: ::1/128 Scope:Hôte
              UP LOOPBACK RUNNING  MTU:16436  Metric:1
              Packets reçus:10 erreurs:0 :0 overruns:0 frame:0
              TX packets:10 errors:0 dropped:0 overruns:0 carrier:0
              collisions:0 lg file transmission:0 
              Octets reçus:500 (500.0 B) Octets transmis:500 (500.0 B)
    
    wlan0     Link encap:Ethernet  HWaddr 00:19:d2:61:90:0a  
              inet adr:192.168.1.2  Bcast:192.168.1.255  Masque:255.255.255.0
              adr inet6: fe80::219:d2ff:fe61:900a/64 Scope:Lien
              UP BROADCAST RUNNING MULTICAST  MTU:1500  Metric:1
              Packets reçus:5238 erreurs:0 :0 overruns:0 frame:0
              TX packets:4899 errors:0 dropped:0 overruns:0 carrier:0
              collisions:0 lg file transmission:1000 
              Octets reçus:5069449 (5.0 MB) Octets transmis:1202459 (1.2 MB)

    On distingue ici trois interfaces réseau. Vous en avez peut-être plus, peut-être moins ; tout dépend de votre ordinateur.

    Les interfaces que j'ai sont assez courantes, détaillons-les :

    Câble RJ45

    Observez les résultats de ma commande et essayez de deviner par quelle interface réseau je me connecte à l'internet.

    Vous avez trouvé ? Il ne fallait pas avoir peur de lire le détail des messages.
    En effet, bien que je possède une sortie réseau filaire (RJ45), j'utilise ici le Wi-Fi, comme en témoigne la ligne Packets reçus:5238 pour le Wi-Fi wlan0 (alors qu'il y en a 0 pour eth0). C'est donc l'interface active que j'utilise le plus.

    La commande ifconfig permet aussi de faire des réglages réseau. Toutefois, cela sortirait un peu du cadre de ce cours et il vous faudrait des connaissances en réseau pour bien l'utiliser.
    Voici cependant un réglage très simple que vous pouvez faire et qui vous sera probablement utile : l'activation / désactivation d'interface.

    Il suffit d'écrire une commande sous cette forme :

    ifconfig interface etat

    Remplacez :

    Exemple :

    $ ifconfig eth0 down

    … désactive l'interface eth0 (filaire). Plus aucun trafic ne pourra alors circuler par l'interface eth0.

    $ ifconfig eth0 up

    … la réactive de nouveau.

    Vous aurez peut-être besoin de connaître ces commandes un jour ou l'autre si vous devez désactiver puis réactiver une interface pour prendre en compte des changements dans la configuration de votre réseau.

    netstat : statistiques sur le réseau

    La commande netstat risque de vous paraître un peu complexe si vous avez peu de connaissances concernant les réseaux, mais elle est incontournable quand on veut savoir ce que notre machine est en train de faire sur le réseau.

    netstat peut afficher beaucoup d'informations. Pour sélectionner celles qui nous intéressent, on a recours à de nombreux paramètres.
    Plutôt que de les expliquer un par un, je vais vous montrer quelques combinaisons de paramètres qui donnent des résultats intéressants.

    netstat -i : statistiques des interfaces réseau

    Pour commencer, essayez l'option -i :

    $ netstat -i
    Table d'interfaces noyau
    Iface MTU Met RX-OK RX-ERR RX-DRP RX-OVR TX-OK TX-ERR TX-DRP TX-OVR Flg
    eth0       1500 0         0      0      0 0             0      0      0      0  BMU
    lo        16436 0        10      0      0 0            10      0      0      0  LRU
    wlan0      1500 0      5161      0      0 0          4810      0      0      0  BMRU

    Vous n'aurez pas nécessairement les mêmes lignes que moi ; tout dépend de votre ordinateur.
    Il s'agit là d'un tableau présentant, pour chaque interface réseau que vous avez, une série de statistiques d'utilisation. On retrouve ici nos interfaces eth0, lo et wlan0.

    Comme vous le voyez sur la colonne RX-ERR, c'est wlan0 qui est l'interface la plus active. Et vous noterez que lo est un petit peu utilisée elle aussi ; comme quoi se connecter à soi-même peut s’avérer utile.

    Je ne rentrerai pas dans le détail de ces colonnes car c'est assez technique, mais vous savez au moins détecter l'activité de vos interfaces grâce à cette commande.

    netstat -uta : lister toutes les connexions ouvertes
    $ netstat -uta
    Connexions Internet actives (serveurs et établies)
    Proto Recv-Q Send-Q Adresse locale          Adresse distante        Etat      
    tcp        0      0 *:ssh                   *:*                     LISTEN     
    tcp        0      0 localhost:ipp           *:*                     LISTEN     
    tcp        0      0 mateo21-laptop.lo:60997 debian-mirror.mirro:ftp ESTABLISHE
    tcp        1      0 mateo21-laptop.lo:33721 lisa.simple-it.fr:www CLOSE_WAIT 
    tcp6       0      0 [::]:ssh                [::]:*                  LISTEN     
    udp        0      0 *:bootpc                *:*                                
    udp        0      0 *:mdns                  *:*                                
    udp        0      0 *:45176                 *:*

    Les options signifient :

    TCP et UDP sont deux protocoles différents pour envoyer des données sur le réseau.
    UDP est plutôt utilisé dans les jeux en réseau et pour les communications vocales (avec Skype, par exemple). Sinon, de manière générale, TCP est le protocole le plus utilisé. Je n'irai pas plus loin dans les explications mais vous pouvez vous renseigner si le sujet vous intéresse.

    Pour filtrer un peu, on va enlever les connexions UDP qui, la plupart du temps, sont moins importantes :

    $ netstat -ta
    Connexions Internet actives (serveurs et établies)
    Proto Recv-Q Send-Q Adresse locale          Adresse distante        Etat      
    tcp        0      0 *:ssh                   *:*                     LISTEN     
    tcp        0      0 localhost:ipp           *:*                     LISTEN     
    tcp        0      0 mateo21-laptop.lo:60997 debian-mirror.mirro:ftp ESTABLISHE
    tcp        0   4107 mateo21-laptop.lo:33721 lisa.simple-it.fr:www ESTABLISHED
    tcp6       0      0 [::]:ssh                [::]:*                  LISTEN

    Ce tableau vous indique qui, depuis l'adresse locale, est connecté à qui (à une adresse distante).

    Chaque connexion a un état. Ici, on repère les états LISTEN et ESTABLISHED.
    De nombreux états sont possibles ; en voici quelques-uns à connaître :

    Il y en a d'autres que vous pouvez lire dans la documentation. Globalement, ce qu'il faut retenir, c'est que les connexions à l'état LISTEN ne sont pas utilisées actuellement mais qu'elles « écoutent » le réseau au cas où quelqu'un veuille se connecter à votre ordinateur.

    Regardez en particulier le port sur lequel ces connexions écoutent (après le symbole « : ») car c’est probablement l'information la plus intéressante. En effet, on peut se connecter à chaque ordinateur via différentes « portes » appelées ports. Chaque service utilise un port différent, comme l'illustre la figure suivante.

    Les ports d'accès à un ordinateur

    À la première ligne, vous avez *:ssh, ce qui signifie que SSH est en train d'écouter sur le port de SSH au cas où quelqu'un veuille se connecter à votre machine. C'est logique puisque j'ai activé le serveur SSH pour pouvoir m'y connecter à distance au besoin.

    D'autres connexions, elles, sont déjà établies et donc en cours d'utilisation. Par exemple, au niveau de l'adresse distante, je suis connecté par FTP à debian-mirror.mirro:ftp et je suis connecté à un serveur web lisa.simple-it.fr:www.
    En clair, je suis en train de charger une page sur le Site du Zéro. ;)

    Vous pouvez ajouter -n si vous désirez avoir les numéros des ports plutôt qu'une description en toutes lettres :

    $ netstat -tan
    Connexions Internet actives (serveurs et établies)
    Proto Recv-Q Send-Q Adresse locale          Adresse distante        Etat      
    tcp        0      0 0.0.0.0:22              0.0.0.0:*               LISTEN     
    tcp        0      0 127.0.0.1:631           0.0.0.0:*               LISTEN     
    tcp       15      0 192.168.1.2:60997       128.101.240.212:21      CLOSE_WAIT 
    tcp        0      0 192.168.1.2:54001       80.248.219.123:80       ESTABLISHE
    tcp6       0      0 :::22                   :::*                    LISTEN

    Cela correspond aux ports que l'on connaît : 22 pour SSH, 21 pour FTP, 80 pour le web, etc.

    netstat -lt : liste des connexions en état d'écoute

    Très utile, l'option -l vous permet de filtrer les connexions à l'état LISTEN et donc de savoir quels ports de serveur sont susceptibles d'être utilisés en ce moment sur votre machine.

    $ netstat -lt
    Connexions Internet actives (seulement serveurs)
    Proto Recv-Q Send-Q Adresse locale          Adresse distante        Etat      
    tcp        0      0 *:ssh                   *:*                     LISTEN     
    tcp        0      0 localhost:ipp           *:*                     LISTEN     
    tcp6       0      0 [::]:ssh                [::]:*                  LISTEN
    netstat -s : statistiques résumées

    Enfin, si vous êtes très friands de statistiques réseau, -s est fait pour vous :

    $ netstat -s
    Ip:
        7443 paquets reçus au total
        1 avec des en-têtes invalides
        8 avec des adresses invalides
        0 réacheminés
        0 paquets arrivant rejetés
        7354 paquets entrants délivrés
        7226 requêtes envoyées
    Icmp:
        0 Messages ICMP reçus
        0 messages ICMP entrant échoués
    
    [...]
    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    host & whois : qui êtes-vous ? iptables : le pare-feu de référence

    iptables : le pare-feu de référence

    ifconfig & netstat : gérer et analyser le trafic réseau Compiler un programme depuis les sources

    iptables : le pare-feu de référence

    Maintenant que nous savons analyser le trafic réseau et ainsi voir un peu ce qui se passe, nous allons nous atteler au filtrage du trafic à l'aide d'un pare-feu.

    Le plus célèbre pare-feu utilisé sous Linux est iptables. Il permet d'établir un certain nombre de règles pour dire par quels ports on peut se connecter à votre ordinateur, mais aussi à quels ports vous avez le droit de vous connecter (figure suivante). On peut également filtrer par IP, mais nous ne détaillerons pas cela ici.

    Un pare-feu (ou firewall) permet de bloquer l'accès à certains ports

    Par exemple, si je veux empêcher toute connexion FTP (parce que je considère que le FTP n'est pas sûr), je peux souhaiter bloquer le port 21 (utilisé par FTP).
    En général la technique ne consiste pas à bloquer certains ports mais plutôt à bloquer par défaut tous les ports et à en autoriser seulement quelques-uns.

    Attends… c'est quoi le but, exactement ? Bloquer tout le trafic réseau ? Pour quoi faire ?

    C'est avant tout une question de sécurité. Le but d'un pare-feu est d'empêcher que des programmes puissent communiquer sur le réseau sans votre accord. Aujourd'hui, même sous Windows (depuis Windows XP SP2), un pare-feu est intégré par défaut, tant le problème est important.

    Avoir un pare-feu ne vous prémunit pas contre les virus (bien que sous Linux, ils restent rares). En revanche, cela rend la tâche particulièrement difficile aux pirates qui voudraient accéder à votre machine.

    Vous vous souvenez de ce que je vous ai expliqué un peu plus tôt ? Chaque ordinateur possède plusieurs portes d'entrée possibles.
    Notre objectif est de bloquer par défaut toutes ces portes et d'autoriser seulement celles dont vous avez besoin, que vous considérez comme « sûres » et que vous utilisez. Par exemple, le port 80 utilisé pour le web est un port sûr que vous pouvez activer.

    Notez, et c'est important, qu'il y a des portes d'entrée et des portes de sortie sur votre ordinateur (ce ne sont pas nécessairement les mêmes).

    iptables s'utilise en « root »

    Pour manipuler iptables, vous devez impérativement être en « root ». Pour la suite des opérations, je vous recommande donc de passer en superutilisateur dès à présent :

    $ sudo su
    iptables -L : afficher les règles

    Avec iptables -L (attention, un « L » majuscule), vous pouvez afficher les règles qui régissent actuellement le pare-feu :

    # iptables -L
    Chain INPUT (policy ACCEPT)
    target     prot opt source               destination         
    
    Chain FORWARD (policy ACCEPT)
    target     prot opt source               destination         
    
    Chain OUTPUT (policy ACCEPT)
    target     prot opt source               destination

    On repère trois sections :

    Nous ne verrons pas ici la section FORWARD. iptables permet de rediriger le trafic, mais c'est assez compliqué et ne nous intéresse pas ici. Nous aurons déjà suffisamment de quoi faire avec INPUT et OUTPUT.

    Actuellement, chez moi, les règles sont vides. Il y a trois tableaux mais qui ne contiennent aucune ligne. Par ailleurs, vous noterez à chaque fois les mots (policy ACCEPT) qui signifient que, par défaut, tout le trafic est accepté. Donc chez moi, pour le moment, le pare-feu est tout simplement inactif car il ne bloque rien ; mon ordinateur est une vraie passoire. :-D

    Si vous avez déjà des règles inscrites dans votre pare-feu (ce qui ne devrait pas être votre cas, mais on ne sait jamais), sachez que vous pouvez les réinitialiser.
    Ne le faites que si vous êtes certains de vouloir le faire. En effet, sur un ordinateur partagé, peut-être quelqu'un a-t-il déjà configuré le pare-feu et il serait dommage de saboter tout son travail.

    # iptables -F   <-- Attention ! Réinitialise toutes les règles iptables !
    Le principe des règles

    Voici ce que cela pourrait donner lorsqu'on aura établi des règles, par exemple ici pour la section INPUT :

    # iptables -L
    Chain INPUT (policy DROP)
    target     prot opt source               destination         
    ACCEPT     tcp  --  anywhere             anywhere            tcp dpt:www 
    ACCEPT     tcp  --  anywhere             anywhere            tcp dpt:ssh 
    ACCEPT     tcp  --  anywhere             anywhere            tcp dpt:imap2

    Première chose à savoir : l'ordre des règles est important. En effet, iptables les lit de haut en bas et la position de ces règles influe sur le résultat final. Sachez donc que les règles sont numérotées.

    Pour avoir les numéros, ajoutez --line-numbers :

    # iptables -L --line-numbers
    Chain INPUT (policy DROP)
    num  target     prot opt source               destination         
    1    ACCEPT     tcp  --  anywhere             anywhere            tcp dpt:www 
    2    ACCEPT     tcp  --  anywhere             anywhere            tcp dpt:ssh 
    3    ACCEPT     tcp  --  anywhere             anywhere            tcp dpt:imap2

    Ainsi, la règle filtrant SSH est la règle n° 2.

    Chaque ligne correspond à une règle différente qui permet de filtrer ou non une IP ou un port. Parmi les colonnes intéressantes, on note :

    Sur mon exemple, seuls les ports web, ssh et imap2 (e-mail) sont autorisés en entrée. Personne ne peut se connecter à la machine par un autre biais.
    En effet, si vous regardez bien, par défaut j'ai configuré le pare-feu pour qu'il ignore tous les autres paquets : (policy DROP).

    Nous allons maintenant apprendre à faire tout cela.

    Ajouter et supprimer des règles

    Voici les principales commandes à connaître.

    De manière générale, l'ajout d'une règle se passe suivant ce schéma :

    iptables -A (chain) -p (protocole) --dport (port) -j (décision)

    Remplacez chain par la section qui vous intéresse (INPUT ou OUTPUT), protocole par le nom du protocole à filtrer (TCP, UDP, ICMP…) et enfin décision par la décision à prendre : ACCEPT pour accepter le paquet, REJECT pour le rejeter ou bien DROP pour l'ignorer complètement.

    Le mieux est de découvrir comment on ajoute une règle par une série d'exemples. ;)

    # iptables -A INPUT -p tcp --dport ssh -j ACCEPT

    Cela ajoute à la section INPUT (donc, pour le trafic entrant) une règle sur les données reçues via le protocole TCP sur le port de ssh (vous pouvez remplacer ssh par le numéro du port, soit 22). Lorsque votre ordinateur recevra des données en TCP sur le port de SSH, celles-ci seront acceptées ; cela vous permettra donc de vous connecter à distance à votre PC via SSH.

    Vous pouvez faire de même avec d'autres ports :

    # iptables -A INPUT -p tcp --dport www -j ACCEPT

    … pour le web (80).

    # iptables -A INPUT -p tcp --dport imap2 -j ACCEPT

    … pour les mails, etc.

    Autoriser les pings

    En plus d'autoriser le trafic sur ces ports, je peux vous conseiller d'autoriser le protocole ICMP (pour pouvoir faire un ping) sur tous ces derniers :

    # iptables -A INPUT -p icmp -j ACCEPT

    Comme je n'ai pas indiqué de section --dport, cette règle s'applique à tous les ports, mais pour les pings (icmp) uniquement !

    Votre ordinateur répondra alors aux « pings » pour indiquer qu'il est bien en vie.

    Vos règles iptables pour INPUT devraient maintenant ressembler à ceci :

    # iptables -L
    Chain INPUT (policy ACCEPT)
    target     prot opt source               destination         
    ACCEPT     tcp  --  anywhere             anywhere            tcp dpt:www 
    ACCEPT     tcp  --  anywhere             anywhere            tcp dpt:ssh 
    ACCEPT     tcp  --  anywhere             anywhere            tcp dpt:imap2 
    ACCEPT     icmp --  anywhere             anywhere
    Autoriser les connexions locales et déjà ouvertes

    Pour l'instant, nos règles sont encore un peu trop restrictives et pas vraiment utilisables (vous risquez de ne plus pouvoir faire grand-chose).
    Je vous propose d’ajouter deux règles pour « assouplir » un peu votre pare-feu et le rendre enfin utilisable.

    # iptables -A INPUT -i lo -j ACCEPT
    # iptables -A INPUT -m state --state ESTABLISHED,RELATED -j ACCEPT

    Ces deux règles utilisent des options un peu différentes de celles que nous avons vues jusqu'ici. Voici quelques explications.

    1. La première règle autorise tout le trafic sur l'interface de loopback locale grâce à -i lo. Il n'y a pas de risque à autoriser votre ordinateur à communiquer avec lui-même, d’autant plus qu’il en a parfois besoin !

    2. La seconde règle autorise toutes les connexions qui sont déjà à l'état ESTABLISHED ou RELATED. En clair, elle autorise toutes les connexions qui ont été demandées par votre PC. Là encore, cela permet d'assouplir le pare-feu et de le rendre fonctionnel pour une utilisation quotidienne.

    Refuser toutes les autres connexions par défaut

    Il reste un point essentiel à traiter car, pour l'instant, ce filtrage ne sert à rien. En effet, nous avons indiqué quelles données nous autorisions, mais nous n'avons pas dit que toutes les autres devaient être refusées !

    Changez donc la règle par défaut pour DROP par exemple :

    # iptables -P INPUT DROP

    iptables devrait maintenant indiquer que par défaut tout est refusé, sauf ce qui est indiqué par les lignes dans le tableau :

    # iptables -L
    Chain INPUT (policy DROP)
    target     prot opt source               destination         
    ACCEPT     tcp  --  anywhere             anywhere            tcp dpt:www 
    ACCEPT     tcp  --  anywhere             anywhere            tcp dpt:ssh 
    ACCEPT     tcp  --  anywhere             anywhere            tcp dpt:imap2 
    ACCEPT     icmp --  anywhere             anywhere

    Le filtrage est radical. Nous n'avons pas autorisé beaucoup de ports et il se pourrait que vous vous rendiez compte que certaines applications n'arrivent plus à accéder à l'internet (normal, leur port doit être filtré).

    À vous de savoir quels ports ces applications utilisent pour modifier les règles en conséquence.
    Au besoin, pensez à faire de même pour les règles de sortie (OUTPUT).

    Appliquer les règles au démarrage

    Si vous redémarrez votre ordinateur, les règles iptables auront disparu !
    Le seul moyen pour qu'elles soient chargées au démarrage consiste à créer un script qui sera exécuté au démarrage.

    Justement, ça tombe bien, nous allons étudier la programmation de scripts shell sous Linux dans la prochaine partie. :-)
    En attendant, si vous voulez lire un mode d'emploi rapide pour mettre les règles au démarrage, je vous invite à lire la documentation ubuntu-fr.

    En résumé
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    ifconfig & netstat : gérer et analyser le trafic réseau Compiler un programme depuis les sources

    Compiler un programme depuis les sources

    iptables : le pare-feu de référence Essayez d'abord de trouver un paquet .deb

    Nous avons découvert dans un chapitre précédent combien il était facile d'installer de nouveaux programmes sous Ubuntu à l'aide de la commande apt-get. Cette technique permet de télécharger et installer la grande majorité des programmes.

    Cependant, il arrive parfois qu'il soit nécessaire d'installer un programme manuellement car il n'apparaît pas dans apt-get. Dans ce cas, il faut récupérer les sources du programme et les compiler soi-même pour créer un exécutable !

    Cette opération peut se révéler assez complexe dans certains cas. Il nous faudra télécharger les sources, les extraire d'une archive gzippée et les compiler manuellement. Je vous propose dans ce chapitre de mettre en pratique vos connaissances en découvrant pas à pas la compilation d'un programme.

    Essayez d'abord de trouver un paquet .deb

    Compiler un programme depuis les sources Quand il n'y a pas d'autre solution : la compilation

    Essayez d'abord de trouver un paquet .deb

    La plupart des programmes dont vous aurez besoin sous Ubuntu sont référencés dans des dépôts et accessibles via une simple commande : apt-get. Toutefois, certains programmes récents ou encore en développement ne sont pas disponibles via apt-get (c'est le cas des programmes en cours de développement ou de ceux qui ne sont pas encore assez connus pour être intégrés aux dépôts officiels d'Ubuntu.

    Dans un tel cas, les choses se corsent nettement. Sous Windows, nous avions l'habitude de nous rendre sur le site web du logiciel et de télécharger le .exe d'installation. Or, les développeurs qui écrivent des programmes pour Linux ne créent presque jamais de gestionnaires d’installation comme on en voit sous Windows.

    Pourquoi ? Le concept de programme d'installation n'existe-t-il pas sous Linux ?

    En fait, ce concept existe mais on l'évite. Pourquoi ? La raison est qu'il existe une grande diversité de distributions Linux et d'architectures d'ordinateurs (selon le type de processeur par exemple). Cette diversité est une des grandes forces de Linux, mais il est du coup presque impossible de proposer un programme d'installation qui convienne à tout le monde et qui pourra s'installer sur toutes les machines. Il faudrait créer autant de programmes d'installation qu'il existe de types de machines différents !

    Quand apt-get ne propose pas le programme que l'on recherche, il est parfois possible de trouver sur le site web du logiciel un paquetage .deb. C'est en quelque sorte l'équivalent du programme d'installation, mais celui-ci est spécifique à Debian et à ses distributions dérivées (dont fait partie Ubuntu). Les .deb ne fonctionnent pas sur les distributions utilisant d'autres outils ; Red Hat utilise des .rpm par exemple.
    Notez que le programme alien est capable de convertir un .rpm en .deb au besoin.

    Si, par bonheur, vous trouvez le .deb du programme que vous souhaitez installer, téléchargez-le et double-cliquez dessus. Essayons par exemple de récupérer de cette façon Google Chrome sur le site web de Google.

    Une fois le .deb téléchargé, double-cliquez dessus. Une fenêtre apparaît pour vous proposer d'installer le logiciel (figure suivante).

    Installation manuelle d'un paquet .deb

    Si aucune erreur n'apparaît, vous avez de la chance, vous pouvez procéder à l'installation. Sinon, cela signifie :

    Si même le paquetage .deb n'est pas disponible, il ne reste alors qu'une solution : récupérer le code source du programme et le compiler soi-même. On peut ainsi créer un exécutable spécialement optimisé pour sa machine.
    L'exécutable est l'équivalent du .exe de Windows, même s'il n'a en général pas d'extension sous Linux.

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    Compiler un programme depuis les sources Quand il n'y a pas d'autre solution : la compilation

    Quand il n'y a pas d'autre solution : la compilation

    Essayez d'abord de trouver un paquet .deb Vim : l'éditeur de texte du programmeur

    Quand il n'y a pas d'autre solution : la compilation

    Si le programme que vous recherchez n'est pas dans les dépôts (apt-get) et que vous ne parvenez pas non plus à trouver de .deb prêt à l'emploi sur le web, vous allez devoir le compiler depuis ses sources.

    Qu'est-ce que la compilation ?

    La compilation est un procédé qui permet de transformer le code source d'un programme en un exécutable que l'on peut utiliser. Le code source correspond en quelque sorte aux ingrédients d'une recette (les œufs, la farine…) et l'exécutable au gâteau final. Dans cette métaphore, la compilation correspondrait à la cuisson du gâteau. :-)

    Étant donné que la plupart des programmes sous Linux sont libres, nous avons la chance de pouvoir récupérer leurs sources et donc de pouvoir en compiler une version propre à notre machine.

    Les étapes de la compilation peuvent varier d'un programme à un autre. Certains sont assez complexes et nécessitent plusieurs préparatifs. Dans ce cas, il faut suivre les instructions indiquées sur le site web du logiciel pour savoir comment compiler (instructions qui sont, bien souvent, en anglais).

    Compilation d'un programme pas à pas

    Pour compiler des programmes, vous aurez besoin avant toute chose d'installer les outils de compilation. Pour cela, rien de plus simple, il suffit d'installer le paquet build-essential :

    sudo apt-get install build-essential

    Ceci étant fait, nous pouvons à présent nous intéresser à la compilation proprement dite.

    Ici, je vous propose d'apprendre à compiler un petit programme assez simple : htop. Il s'agit d'un outil alternatif à top, qui permet de voir la liste des programmes en cours d'exécution. Cela sera l'occasion de découvrir les principales commandes de compilation qui vous serviront pour installer la plupart des logiciels.
    Notez qu'on le retrouve dans les dépôts via apt-get, mais nous allons tout de même essayer de le compiler manuellement pour nous entraîner.

    La première étape consiste à se rendre sur le site web du logiciel htop. Une recherche sur le web devrait vous y amener rapidement.

    À partir de là, il est indispensable de savoir lire l'anglais. Recherchez sur le site la section « Downloads », puis, sur la page des téléchargements, recherchez les sources. Vous devriez finalement arriver sur une page qui vous propose de télécharger les dernières sources du programme.

    Vous allez télécharger une archive compressée .tar.gz. Vous connaissez la commande pour extraire ce type d'archive, alors allez-y !

    tar zxvf htop-0.8.3.tar.gz

    On peut maintenant se rendre dans le dossier où les fichiers sources ont été décompressés :

    cd htop-0.8.3

    Si vous listez le contenu de ce répertoire, vous allez être surpris : il y a beaucoup de fichiers ! Heureusement, vous n'avez pas à vous en préoccuper.

    Pour le moment, un seul programme nous intéresse : configure. Exécutez-le comme suit :

    ./configure

    configure est un programme qui analyse votre ordinateur et qui vérifie si tous les outils nécessaires à la compilation du logiciel que vous souhaitez installer sont bien présents. Son exécution peut prendre du temps car il effectue de nombreux tests :

    $ ./configure
    checking for a BSD-compatible install... /usr/bin/install -c
    checking whether build environment is sane... yes
    checking for a thread-safe mkdir -p... /bin/mkdir -p
    checking for gawk... gawk
    checking whether make sets $(MAKE)... yes
    checking for gcc... gcc
    checking for C compiler default output file name... a.out
    checking whether the C compiler works... yes
    checking whether we are cross compiling... no
    checking for suffix of executables... 
    checking for suffix of object files... o
    checking whether we are using the GNU C compiler... yes
    checking whether gcc accepts -g... yes
    checking for gcc option to accept ISO C89... none needed
    checking for style of include used by make... GNU
    checking dependency style of gcc... gcc3
    
    [...]

    Un des premiers éléments qu'il va vérifier est la présence du compilateur (checking for gcc...) que vous avez normalement dû installer un peu plus tôt avec le paquet build-essential.

    Patientez le temps de l'exécution de configure. Celui-ci va vous indiquer si tout est prêt pour une compilation ou non.

    Malheureusement, il arrivera fréquemment que configure affiche une erreur en raison d’un manque de dépendances. Dans notre cas, il devrait afficher une erreur comme celle-ci :

    checking for sys/time.h... yes
    checking for unistd.h... (cached) yes
    checking curses.h usability... no
    checking curses.h presence... no
    checking for curses.h... no
    configure: error: missing headers:  curses.h

    L'erreur (sur la dernière ligne) indique en anglais « missing headers:  curses.h ». C'est là que les choses se corsent : il faut installer l'élément manquant, en l'occurrence ces fameux headers de curses.h. Si vous n’êtes pas programmeurs, vous n'avez probablement aucune idée de ce dont il s'agit.

    La technique la plus efficace consiste à effectuer une recherche de la ligne d’erreur sur le web, accompagnée de préférence du mot-clé « ubuntu ». Lancez donc une recherche de « configure: error: missing headers: curses.h ubuntu ».

    Une recherche de ces mots clés devrait généralement vous afficher des résultats qui vous dirigeront bien souvent sur des forums anglophones.

    Il faut alors faire preuve de patience et ne pas avoir peur de lire un peu d'anglais. ;)

    L'information à chercher est le nom du paquet manquant que vous devez installer. En lisant les forums, vous devriez finir par trouver le nom du paquet que vous recherchez : libncurses5-dev. En l'occurrence, il suffit d'installer ce paquet via apt-get pour ne plus avoir l'erreur indiquée dans configure.

    sudo apt-get install libncurses5-dev

    Une fois le paquet installé, relancez configure et croisez les doigts pour que l'erreur disparaisse.

    ./configure

    Si configure n'affiche plus la même erreur, vous avez gagné (pour le moment). Il reste maintenant deux possibilités :

    Si tout va bien, configure n'affichera pas d'erreur. Vous devriez voir s’afficher des lignes similaires à celles-ci :

    configure: creating ./config.status
    config.status: creating plpa-1.1/Makefile
    config.status: creating plpa-1.1/src/Makefile
    config.status: creating Makefile
    config.status: creating htop.1
    config.status: creating config.h
    config.status: config.h is unchanged
    config.status: creating plpa-1.1/src/plpa_config.h
    config.status: creating plpa-1.1/src/plpa.h
    config.status: executing depfiles commands

    Le programme est prêt à être compilé ! Rassurez-vous, le plus dur est derrière vous. :-)

    Il suffit maintenant de lancer la compilation à l’aide d’une commande toute simple :

    make

    Durant la compilation, des lignes barbares s’afficheront dans votre console. Vous ne devriez pas avoir à vous en préoccuper, tous les problèmes ayant normalement été détectés auparavant par configure.

    Une fois la compilation terminée, l'exécutable devrait avoir été créé. Il ne reste plus qu'à l'installer, c'est-à-dire à le copier dans le bon répertoire. Là encore, vous n'avez pas à vous poser beaucoup de questions. Exécutez la commande suivante :

    sudo make install

    Il faut être « root » pour cette opération (d'où le sudo) car le programme va être copié dans des répertoires système.

    Une fois que cela est fait, le programme est installé ! Nous pouvons à présent exécuter htop en tapant le nom de la commande :

    htop
    Le programme htop en action

    Si vous souhaitez désinstaller le programme, il suffit d'exécuter cette commande depuis le répertoire où vous l'avez compilé :

    sudo make uninstall
    En résumé
    1. télécharger les sources du programme sur le web (souvent archivées au format .tar.gz) ;

    2. décompresser l'archive (tar zxvf archive.tar.gz) ;

    3. exécuter ./configure et résoudre les problèmes ;

    4. exécuter make pour compiler ;

    5. exécuter sudo make install pour installer le programme.

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    Essayez d'abord de trouver un paquet .deb Vim : l'éditeur de texte du programmeur

    Vim : l'éditeur de texte du programmeur

    Quand il n'y a pas d'autre solution : la compilation Installer Vim

    Dans cette dernière partie, nous allons réunir toutes les connaissances que nous avons acquises concernant les commandes utilisées sous Linux. Nous allons les combiner et créer ce que l'on appelle des scripts shell.

    Le scripting shell est un minilangage de programmation intégré à tous les systèmes Linux et qui vous permet d'automatiser des tâches répétitives. Il s'agit d'un élément très puissant du système que vous devez absolument connaître.

    Toutefois, pour programmer, il va vous falloir utiliser un éditeur de texte digne de ce nom. Certes, vous connaissez déjà Nano mais comme je vous l'ai dit ce dernier est très basique. Nous l'avons utilisé au départ pour simplifier, mais il est temps à présent de passer à quelque chose de plus complet et de plus puissant : Vim (prononcez « Vi aille ème »).

    Installer Vim

    Vim : l'éditeur de texte du programmeur Les modes d'édition de Vim

    Installer Vim

    Sous Linux, deux puissants éditeurs de texte en console sont à connaître.

    Sachez qu'il est courant que les gens adoptent et défendent bec et ongles l'un ou l'autre de ces éditeurs. Choisir un éditeur de texte sous Linux, c'est en fait un peu comme choisir une religion (oui, je sais : ils sont fous, ces Linuxiens !).

    Hou ! là, c'est important alors ! Lequel choisir ?

    En fait, rien ne vous empêche d'apprendre à utiliser les deux. Toutefois ces logiciels sont tellement complets qu'il vous faudra du temps pour vous habituer à chacun d'eux.
    Dans la pratique, on prend l'habitude d'en choisir un et de s'y tenir : il est donc rare de voir quelqu'un naviguer entre les deux.

    Vim ou Emacs ? Emacs ou Vim ?

    Tout cela ne répond pas à votre question, je sais. Mais ne comptez pas sur moi pour vous dire « Utilisez celui-là, il est mieux » : des milliers de trolleurs le font mieux que moi sur tous les forums du monde. Et je pourrais m'attirer les foudres divines des adorateurs de l'un ou l'autre éditeur si je m'y risquais.

    D'ailleurs, vous devriez vous mettre en tête dès maintenant qu'il n'y en a pas un qui soit nul et l'autre génial ; ce sont juste deux conceptions un peu différentes de ce que doit être un éditeur de texte.

    Le meilleur conseil que je puisse vous donner est le suivant : choisissez d'utiliser le même éditeur que votre ami pro de Linux ou votre collègue de bureau. L'idéal est d'avoir quelqu'un à proximité qui peut régulièrement vous conseiller. Croyez-moi, s'il est bien un conseil qui soit important dans ce chapitre, c'est celui-là.

    Et toi, ton éditeur, c'est quoi ?

    Je craignais cette question mais il fallait bien qu'elle soit posée un jour…
    Pour ma part, je n'ai jamais eu l'occasion de prendre le temps d'apprendre à utiliser Emacs. Le professeur qui m'a initié à Linux était un habitué de Vim (mais il n'a jamais dit du mal d'Emacs, je le jure !).

    Je suis donc à mon tour un habitué de Vim et c'est lui que je vous présenterai dans ce livre.

    Installer et lancer Vim

    Sur la plupart des distributions Linux, Vim est en général installé par défaut. J'ai bien dit en général. En effet, rien n'assure que Vim soit installé par défaut sur votre distribution ; après tout, c'est elle qui choisit les programmes initialement installés.

    Sous Ubuntu, il faut savoir que ce n'est pas Vim qui est installé mais Vim-tiny, une version allégée. Personnellement, elle ne me convient pas ; de plus, elle est limitée en possibilités. Je vous invite donc à installer le vrai Vim complet en tapant :

    sudo apt-get install vim

    Vous pourrez alors lancer le logiciel en tapant la commande vim.
    La commande vi fonctionne aussi mais il est recommandé de taper plutôt vim.

    Vimtutor : le programme qui vous apprend à utiliser Vim !

    Pour les nouveaux utilisateurs, Vim intègre un véritable petit tutoriel !
    Ce programme peut être lancé en tapant :

    vimtutor

    Si vous ne l'avez pas, installez le paquet vim-common… mais normalement il devrait déjà être présent sur votre distribution.

    En fait, Vimtutor lance simplement Vim en ouvrant un fichier d'aide prédéfini. Cette introduction à Vim est d'ailleurs en français et accessible à tout le monde, aussi je vous invite à l'essayer et à la lire en complément de ce qui suit.

    Petit aperçu :

    ==============================================================================
    = B i e n v e n u e  dans le  T u t o r i e l  de  V I M  -  Version 1.5.fr.2 
    ==============================================================================
    
         Vim est un éditeur très puissant qui a trop de commandes pour pouvoir
         toutes les expliquer dans un cours comme celui-ci, qui est conçu pour en
         décrire suffisamment afin de vous permettre d'utiliser simplement Vim.
    
         Le temps requis pour suivre ce cours est d'environ 25 à 30 minutes, selon
         le temps que vous passerez à expérimenter.  Les commandes utilisées dans
         les leçons modifieront le texte. Faites une copie de ce fichier afin de
         vous entraîner dessus (si vous avez lancé "vimtutor" ceci est déjà une
         copie).
    
         Il est important de garder en tête que ce cours est conçu pour apprendre
         par la pratique.  Cela signifie que vous devez exécuter les commandes
         pour les apprendre correctement.  Si vous vous contentez de lire le
         texte, vous oublierez les commandes !
    
         Maintenant, vérifiez que votre clavier n'est PAS verouillé en majuscules,
         et appuyez la touche  j  le nombre de fois suffisant pour que la leçon
         1.1 remplisse complètement l'écran.
                                                                                  
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    Vim : l'éditeur de texte du programmeur Les modes d'édition de Vim

    Les modes d'édition de Vim

    Installer Vim Opérations basiques (déplacement, écriture, enregistrement…)

    Les modes d'édition de Vim

    Commencez par lancer Vim. Comme je vous l'ai dit plus tôt, il suffit pour cela de taper la commande suivante :

    vim

    Vim s'ouvre alors (figure suivante).

    Vim — On a connu moins austère, mais c'est un éditeur de texte, après tout

    Vim est un programme un peu surprenant qui ne s'utilise pas comme la plupart des éditeurs de texte que vous connaissez. Il m'a fallu un peu de temps pour m'y habituer et il vous en faudra aussi, mais le jeu en vaut la chandelle.

    Si on ne vous explique rien, vous risquez d'être un peu perdus. Pire, vous aurez même du mal à sortir de Vim (ne riez pas, ça m'est arrivé la première fois !).

    Voilà ce qu'il faut savoir… et qu'on aurait dû m'expliquer dès le départ, d'ailleurs. Vim possède trois modes de travail différents.

    Je résume. Vim possède trois modes (figure suivante) : interactif, insertion et commande. Vous démarrez en mode interactif. Le seul mode que vous connaissez et qui ne sera pas nouveau pour vous est le mode insertion. Les deux autres modes (interactif et commande) vont quelque peu vous surprendre.

    Modes de Vim

    Pourquoi avoir intégré dans un éditeur de texte autant de modes ayant l'air si complexes ? Pourquoi n'y a-t-il pas de menus ? Et pourquoi ne pas utiliser plutôt un éditeur de texte graphique ? C'est quand même plus simple avec une souris !

    Cela fait beaucoup de questions dites donc. ;)

    Je vais essayer de vous répondre simplement et, dans un premier temps, il va falloir que vous me croyiez sur parole : si des gens se sont amusés à créer tous ces « modes » et tous ces raccourcis clavier, ce n'est pas juste pour le plaisir tordu de faire des choses compliquées.

    En fait, vous allez rapidement vous rendre compte que vous pouvez faire des choses que vous ne soupçonniez pas réalisables avec un éditeur de texte : supprimer le mot actuel, couper le texte du curseur jusqu'à la fin de la ligne, coller quatre fois le texte qui se trouve dans le presse-papier, sauter à la ligne n° 453, sauter à la dernière ligne, etc.

    Toutes ces choses-là se font au clavier et, pour la plupart d'entre elles, vous devrez retenir par cœur quelle touche correspond à quelle action. C'est un peu contraignant au départ, mais imaginez que c'est comme apprendre à taper des dix doigts au clavier comme un dactylo : au début, c'est difficile ; vous avez l'impression de ramer, d'aller moins vite qu'avant, mais petit à petit vous gagnez en productivité, vous allez de plus en plus vite et vous finissez par vous demander comment vous avez pu rester autant de temps sans connaître tout ça. ;)

    gVim sous Windows
    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    Installer Vim Opérations basiques (déplacement, écriture, enregistrement…)

    Opérations basiques (déplacement, écriture, enregistrement…)

    Les modes d'édition de Vim Opérations standard (copier, coller, annuler…)

    Opérations basiques (déplacement, écriture, enregistrement…)

    Nous allons découvrir Vim au travers de plusieurs étapes. Celles-ci deviendront de plus en plus complexes, mais nous allons commencer en douceur. ;)

    L'ouverture de Vim

    Pour le moment, si vous lancez Vim en tapant simplement la commande suivante sans aucun paramètre :

    vim

    … il s'ouvre sur un nouveau fichier vide que vous avez déjà vu (figure suivante).

    Vim (le texte d'introduction que vous voyez disparaîtra dès que vous écrirez les premiers caractères)

    Vous pouvez aussi ouvrir un fichier en ajoutant son nom en paramètre :

    vim nomdufichier

    Si le fichier n'existe pas, il sera créé.

    i : insérer du texte

    Nous allons partir d'un fichier vide. Nous souhaitons commencer par entrer du texte (quoi de plus normal pour un éditeur de texte, après tout ?).

    Appuyez sur i (« i » minuscule). Vous basculez alors en mode insertion ; à présent, il vous est possible de taper du texte (figure suivante).

    Insertion de texte

    Notez le message -- INSERT -- en bas de l'écran, qui vous confirme que vous êtes en mode insertion.

    Écrivez quelques lignes comme moi puis appuyez sur la touche Echap pour revenir au mode interactif (le mode normal dans lequel vous vous trouviez au départ). Le message -- INSERT -- disparaît alors et vous revoilà en mode interactif.

    Le déplacement
    h, j, k, l : se déplacer dans tous les sens

    En mode interactif, il est possible de déplacer le curseur au sein du texte. Pour cela, on utilise les touches :

    Les raccourcis pour se diriger dans Vim

    QUOIII ? C'est le comble  ! On ne peut même pas utiliser les flèches du clavier pour se déplacer ?!

    Si si, vous pouvez également les utiliser : vous n’avez qu’à essayer pour voir. D'ailleurs, en mode insertion, c'est la seule chose qui fonctionne.

    0 et $ : se déplacer en début et fin de ligne

    Pour placer le curseur au tout début de la ligne, appuyez sur 0 en mode interactif.
    La touche Origine que vous avez peut-être l'habitude d'utiliser fonctionne aussi. Cependant, retenez plutôt qu'il faut utiliser 0, ça vous sera utile par la suite.

    De même, pour se rendre en fin de ligne, appuyez sur la touche $.
    Là encore, la touche Fin fonctionne elle aussi, mais essayez de prendre l'habitude d'utiliser $ ; ce sera payant, vous allez voir.

    w : se déplacer de mot en mot

    Avec w, vous pouvez vous déplacer de mot en mot dans le fichier. C'est un autre moyen, parfois plus efficace et plus rapide, pour se déplacer au sein d'une ligne du fichier.

    :w : enregistrer le fichier

    Pour enregistrer votre fichier, vous devez être au préalable en mode interactif (appuyez sur Echap pour vous en assurer).

    Appuyez ensuite sur la touche deux points « : » pour passer en mode commande, puis tapez w (write) suivi du nom du fichier. La commande doit s'afficher en bas.

    Dans mon cas, j'ai donc tapé :w monfichier (figure suivante). Appuyez ensuite sur la touche Entrée pour valider. Le bas de l'écran doit indiquer que le fichier a été écrit (written) :

    "monfichier" [New] 4L, 185C written                       4,101-98      All
    Enregistrement dans Vim
    :q : quitter

    Maintenant que vous avez enregistré, vous pouvez quitter Vim en tapant :q.

    J'ai essayé de quitter en ayant fait des modifications après avoir enregistré et un message d'erreur s'affiche en rouge : « No write since last change ».

    Vim vous interdit de quitter si vous n'avez pas enregistré vos changements. Vous pouvez toutefois forcer la fermeture du logiciel en ajoutant un point d'exclamation à la fin : :q!. Cette fois, il n'y aura aucune erreur.

    :wq : enregistrer puis quitter

    C'est la combinaison des deux commandes que nous venons de voir. Vous enregistrez et quittez immédiatement Vim lorsque vous tapez :wq.

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    Les modes d'édition de Vim Opérations standard (copier, coller, annuler…)

    Opérations standard (copier, coller, annuler…)

    Opérations basiques (déplacement, écriture, enregistrement…) Opérations avancées (split, fusion, recherche…)

    Opérations standard (copier, coller, annuler…)

    Nous avons vu le strict minimum de ce qu'il faut connaître pour se débrouiller dans Vim. Si cela n'a rien de difficile, il faut bien avouer que c'est tout de même perturbant. Prenez donc le temps de vous y habituer.

    À présent, allons un peu plus loin. Vous allez d’ailleurs commencer à trouver Vim pratique (et parfois même étonnant). Nous allons effectuer la majorité de ces actions en mode interactif : appuyez sur la touche Echap si vous n'y êtes pas déjà.

    x : effacer des lettres

    Placez le curseur sur une lettre en mode interactif puis appuyez sur x pour l'effacer.
    Cela revient à appuyer sur Suppr en mode insertion.

    On peut aller plus loin et effacer plusieurs lettres d'un coup. Pour cela, utilisez la formule suivante :

    (nombre)x

    Par exemple, si vous tapez 4x (4 puis x), vous supprimerez les quatre prochaines lettres en partant du curseur.

    d : effacer des mots, des lignes…

    De la même manière, on utilise la touche d pour supprimer des mots et des lignes.

    Commençons par supprimer une ou plusieurs lignes.

    dd : supprimer une ligne

    Appuyez deux fois sur d (dd) pour supprimer toute la ligne sur laquelle se trouve le curseur.

    Mieux : vous pouvez faire précéder cette instruction d'un nombre de lignes à supprimer. Par exemple, si vous tapez 2dd, vous supprimerez deux lignes d'un coup.

    Note importante : la ligne ainsi supprimée est en fait « coupée » et placée en mémoire. Elle peut être collée, comme on le verra plus loin, avec la touche p.

    dw : supprimer un mot

    Placez le curseur sur la première lettre d'un mot. Tapez ensuite dw (delete word) : cela supprime le mot complet !
    Si le curseur est positionné au milieu du mot, vous ne supprimerez que les prochains caractères de celui-ci (jusqu'à l'espace qui suit).

    Vous pouvez aussi supprimer les trois prochains mots en tapant 3dw. Notez que le 3 peut être placé entre le d et le w ; cela revient au même : d3w (qui peut se lire « delete 3 words »).

    d0 et d$ : supprimer le début ou la fin de la ligne

    Vous souvenez-vous de 0 et de $ ? Je vous avais demandé de les utiliser à la place des touches Origine et Fin car nous en aurions à nouveau besoin par la suite. Le moment est venu de s'en resservir.

    Pratique !

    yy : copier une ligne en mémoire

    yy copie la ligne actuelle en mémoire.
    Cela fonctionne comme dd, qui lui la « coupe ». Vous pouvez aussi utiliser yw pour copier un mot, y$ pour copier du curseur jusqu'à la fin de la ligne, etc.

    p : coller

    Si vous avez « coupé » du texte avec dd ou copié du texte avec yy (ou un de leurs équivalents) vous pouvez ensuite le coller avec la touche p.

    Vous pouvez aussi coller plusieurs fois un texte en faisant précéder le p d'un nombre. Par exemple, 8p collera huit fois le texte en mémoire.

    Si je place mon curseur sur une ligne, que je tape yy puis 8p, je la collerai donc huit fois (figure suivante) !

    Collage dans Vim
    : remplacer une lettre

    Si vous avez fait une faute sur une lettre seulement, vous pouvez passer en mode remplacement.

    Placez le curseur sur la lettre à remplacer. Tapez « r » suivi de la lettre que vous voulez mettre à la place. Par exemple, rs remplace la lettre actuelle par un « s ».

    Si vous utilisez un « R » majuscule, vous basculerez cette fois dans le mode remplacement : vous pourrez alors remplacer plusieurs lettres à la fois. Vous pouvez par exemple écrire « Rbonjour » pour remplacer les caractères par « bonjour ».
    Pour revenir au mode interactif normal, appuyez sur Echap.

    u : annuler les modifications

    Pour annuler vos dernière modifications, appuyez sur u (undo). Si vous souhaitez annuler vos quatre dernières modifications, appuyez sur 4u.
    Vous commencez à connaître la formule, c'est toujours la même. :D

    Pour répéter un changement (= annuler une annulation), appuyez sur Ctrl + R.

    G : sauter à la ligne n° X

    Toutes les lignes d'un fichier possèdent un numéro. La numérotation commence à 1.

    Regardez bien en bas à droite de Vim, vous devriez voir quelque chose comme 4,3.
    4 correspond au numéro de la ligne sur laquelle se trouve le curseur, et 3 au numéro de la colonne (3e lettre de la ligne).

    Vous pouvez par exemple directement sauter à la ligne n° 7 en tapant 7G (attention, c'est un « G » majuscule, donc pensez à laisser la touche Maj appuyée).

    Pour sauter à la dernière ligne, tapez simplement G.
    Pour revenir à la première ligne, tapez gg.

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    Opérations basiques (déplacement, écriture, enregistrement…) Opérations avancées (split, fusion, recherche…)

    Opérations avancées (split, fusion, recherche…)

    Opérations standard (copier, coller, annuler…) Les options de Vim

    Opérations avancées (split, fusion, recherche…)

    Nous avons vu l'essentiel des commandes les plus courantes. Nous allons maintenant découvrir une série de commandes un peu plus complexes parmi lesquelles la fusion de fichiers, la recherche, le remplacement, le découpage de l'écran (split), etc.

    Toutes ces commandes se lancent depuis le mode interactif.

    / : rechercher un mot

    Si vous tapez /, vous passez en mode recherche. Le curseur se place en bas de l'écran (vous indiquant que vous êtes passés en mode commande).
    Écrivez ensuite le mot que vous recherchez, par exemple « remplir » : /remplir. Tapez ensuite sur Entrée pour valider.

    Le curseur se place alors sur la prochaine occurrence de « remplir » dans le fichier.
    Pour passer à la prochaine occurrence du mot, plus bas dans le fichier (s'il apparaît plusieurs fois), appuyez sur n. Pour rechercher en arrière, appuyez sur N (Maj + n).

    :s : rechercher et remplacer du texte

    Pour rechercher et remplacer du texte, c'est un peu plus compliqué. Il y a en effet plusieurs façons d'effectuer le remplacement.

    La plus simple façon d’effectuer une recherche consiste à taper :s/ancien/nouveau pour rechercher « ancien » et le remplacer par « nouveau ». Le problème… c’est que cela ne remplacera que la première occurrence d'« ancien » par « nouveau ».

    Voici toutes les variantes à connaître :

    :r : fusion de fichiers

    Avec :r, vous pouvez insérer un fichier à la position du curseur. Vous devez indiquer le nom du fichier à insérer, par exemple : :r autrefichier.

    L'autocomplétion avec Tab fonctionne là aussi, donc pas besoin d'écrire le nom du fichier en entier !

    Le découpage d'écran (split)

    Vim possède une fonctionnalité pratique : il permet de découper l'écran et d'ouvrir plusieurs fichiers.

    :sp : découper l'écran horizontalement

    Le plus simple pour commencer est de découper l'écran horizontalement. Tapez la commande :sp pour scinder l'écran en deux, comme sur la figure suivante.

    Vim coupé en deux

    Le fichier est ouvert une seconde fois (ce qui vous permet de voir deux endroits différents du fichier à la fois) mais il est bien entendu possible d'ouvrir deux fichiers différents. Pour cela, ajoutez le nom du fichier à ouvrir à la suite de la commande : :sp autrefichier. Bonne nouvelle : l'autocomplétion à l’aide de la touche Tab fonctionne aussi dans Vim !

    Vous pouvez cette fois-ci taper à nouveau :sp pour scinder l'écran en trois et ainsi de suite, mais gare à la lisibilité !

    :vsp : découper l'écran verticalement

    Si le découpage horizontal par défaut ne vous convient pas, sachez que vous pouvez aussi effectuer un découpage vertical avec :vsp (figure suivante).

    Découpage vertical dans Vim

    Il est bien entendu possible de répéter plusieurs fois la commande et même de combiner des découpages verticaux et horizontaux.

    Les principaux raccourcis en écran splitté

    Chaque morceau de l'écran (correspondant à un fichier) est appelé viewport.
    Voici une liste de raccourcis pratiques que vous pouvez utiliser lorsque l'écran est splitté (scindé).

    Voilà qui devrait vous permettre de faire ce que vous voulez en écran splitté.

    :! : lancer une commande externe

    Il est possible d'écrire des commandes traditionnelles du shell directement dans Vim. Pour cela, commencez par taper :! suivi du nom de la commande.

    Essayez par exemple de taper :!ls. Vous afficherez alors le contenu du dossier dans lequel vous vous trouvez !
    Cette fonctionnalité est bien pratique pour effectuer quelques actions sans avoir à quitter Vim.

    Fatigué(e) de lire sur un écran ? Découvrez ce cours en livre.

    Opérations standard (copier, coller, annuler…) Les options de Vim

    Les options de Vim

    Opérations avancées (split, fusion, recherche…) Introduction aux scripts shell

    Les options de Vim

    Vim peut être personnalisé de deux façons différentes :

    Nous n'allons pas passer en revue les plugins, mais il y a un certain nombre d'options intéressantes qui valent le coup d'être activées.

    Le fonctionnement des options

    Les options peuvent être activées après le démarrage de Vim en lançant des commandes. Cependant, ces options seront « oubliées » dès que vous quitterez le logiciel.
    Si vous voulez que les options soient activées à chaque démarrage de Vim, il faut créer un fichier de configuration .vimrc dans votre répertoire personnel.

    Activer des options en mode commande

    La première méthode consiste à activer l'option en mode commande. Une fois Vim ouvert, pour activer l'option nommée « option », tapez :

    :set option

    Pour la désactiver, tapez :

    :set nooption

    Il faut donc ajouter le préfixe no devant le nom de l'option pour la désactiver.

    Certaines options doivent être précisées avec une valeur, comme ceci :

    :set option=valeur

    Pour connaître l'état d'une option :

    :set option?

    Activer des options dans un fichier de configuration

    C'est à mon avis la meilleure façon de procéder. Commencez par copier un fichier de configuration déjà commenté qui vous servira d'exemple : il y en a un dans /etc/vim qui s'appelle vimrc.

    Copiez-le dans votre répertoire personnel en le faisant précéder d'un point (pour que ce soit un fichier caché) :

    $ cp /etc/vim/vimrc  ~/.vimrc

    Ouvrez maintenant ce fichier… avec Vim, bien sûr.

    $ vim .vimrc

    Le début du fichier ressemble à ceci :

    " All system-wide defaults are set in $VIMRUNTIME/debian.vim (usually just
    " /usr/share/vim/vimcurrent/debian.vim) and sourced by the call to :runtime
    " you can find below.  If you wish to change any of those settings, you should
    " do it in this file (/etc/vim/vimrc), since debian.vim will be overwritten
    " everytime an upgrade of the vim packages is performed.  It is recommended to
    " make changes after sourcing debian.vim since it alters the value of the
    " 'compatible' option.
    
    " This line should not be removed as it ensures that various options are
    " properly set to work with the Vim-related packages available in Debian.
    runtime! debian.vim
    
    " Uncomment the next line to make Vim more Vi-compatible
    " NOTE: debian.vim sets 'nocompatible'.  Setting 'compatible' changes numerous
    " options, so any other options should be set AFTER setting 'compatible'.
    "set compatible
    
    " Vim5 and later versions support syntax highlighting. Uncommenting the next
    " line enables syntax highlighting by default.
    "syntax on
    
    " If using a dark background within the editing area and syntax highlighting
    " turn on this option as well

    Les lignes commençant par « " » sont des commentaires. Je vous recommande de les lire, ils fournissent des informations utiles.

    Passons maintenant à l'activation de quelques commandes bien utiles. Je vous recommande de travailler comme moi, avec le fichier de configuration .vimrc, et d'activer les options qui vous plaisent en décommentant les lignes concernées.
    Pour cela, la meilleure façon de procéder est de se mettre en mode interactif, de se déplacer avec hjkl et d'appuyer sur x lorsque le curseur est sur un guillemet pour le supprimer et activer ainsi l'option.

    syntax : activer la coloration syntaxique

    Il s’agit clairement de la première option à activer : la coloration syntaxique. En fonction du type de fichier que vous ouvrez, Vim colorera le texte.

    Vim supporte un très très grand nombre de langages de programmation : C, C++, Python, Java, Ruby, Bash, Perl, etc.

    Activez donc l’option :

    syntax on
    background : coloration sur un fond sombre

    Par défaut, la coloration de Vim est plus adaptée aux fonds clairs. Les commentaires, par exemple, sont écrits en bleu foncé sur noir… ce qui n’est pas très lisible.

    Si votre console est sur fond noir (comme chez moi), je vous recommande d'activer la prochaine option background et de la mettre à dark.

    set background=dark

    Les couleurs seront largement plus adaptées.

    number : afficher les numéros de ligne

    Il est possible d'afficher le numéro de chaque ligne à gauche (figure suivante) :

    set number

    Cela s’avère assez pratique, notamment quand on programme.

    Numéros de ligne dans Vim
    showcmd : afficher la commande en cours

    Lorsque vous écrivez une commande comme 2dd pour supprimer deux lignes, vous écrivez à l'aveugle. Vous ne voyez pas ce que vous avez écrit.

    Contrairement à Vi, Vim permet de pallier ce problème… encore faut-il activer l'option :

    set showcmd
    ignorecase : ignorer la casse lors de la recherche

    Lors d'une recherche, si vous souhaitez que Vim ne fasse pas la différence entre les majuscules et les minuscules, activez cette option :

    set ignorecase
    mouse : activer le support de la souris

    Eh oui ! Même en mode console, il est possible d'utiliser la souris.
    Commencez par activer le support de cette dernière :

    set mouse=a

    Désormais, vous pourrez cliquer avec la souris sur une lettre pour y déplacer le curseur directement. Vous pourrez également utiliser la molette de la souris pour vous déplacer dans le fichier.

    En résumé
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    Opérations avancées (split, fusion, recherche…) Introduction aux scripts shell

    Introduction aux scripts shell

    Les options de Vim Qu'est-ce qu'un shell ?

    Vous venez d'apprendre à utiliser un éditeur de texte puissant comme Vim. Cela va vous être particulièrement utile pour les chapitres à venir.

    Entrons maintenant dans le vif du sujet : la programmation shell. De quoi s'agit-il ?
    Imaginez un minilangage de programmation intégré à Linux. Ce n'est pas un langage aussi complet que peuvent l'être le C, le C++ ou le Java par exemple, mais cela permet d'automatiser la plupart de vos tâches : sauvegarde des données, surveillance de la charge de votre machine, etc.

    On aurait très bien pu faire tout cela en créant un programme en C par exemple. Le gros avantage du langage shell est d’être totalement intégré à Linux : il n'y a rien à installer, rien à compiler. Et surtout : vous avez très peu de nouvelles choses à apprendre. En effet, toutes les commandes que l'on utilise dans les scripts shell sont des commandes du système que vous connaissez déjà : ls, cut, grep, sort

    On parlera beaucoup de shell dans cette section. De quoi s'agit-il exactement ? Nous répondrons à cette question en premier.
    Ensuite, nous réaliserons notre tout premier script shell qui affiche un message à l'écran… et nous pourrons alors passer aux choses sérieuses dès le chapitre suivant !

    Qu'est-ce qu'un shell ?

    Introduction aux scripts shell Notre premier script

    Qu'est-ce qu'un shell ?

    Dès le début de ce livre, j'ai fait la distinction entre les deux environnements très différents disponibles sous Linux :

    La plupart du temps, sur sa machine, on a tendance à utiliser l'environnement graphique, qui est plus intuitif. Cependant, la console est aussi un allié très puissant qui permet d'effectuer des actions habituellement difficiles à réaliser dans un environnement graphique.

    Je vous avais dit qu'il y avait plusieurs environnements graphiques disponibles (Unity, KDE, XFCE…) mais qu'il n'y avait qu'une seule console. J'ai menti.

    Il existe plusieurs environnements console : les shells

    La différence est moins tape-à-l'œil que dans le mode graphique (où l'on voit tout de suite que les menus ne sont pas à la même place, par exemple).
    La console a toujours un fond noir et un texte blanc, je vous rassure (quoique ça se personnalise, ça). En revanche, les fonctionnalités offertes par l'invite de commandes peuvent varier en fonction du shell que l'on utilise.

    Les différents environnements console sont appelés des shells, c'est ça ?

    C'est ça, en effet. Voici les noms de quelques-uns des principaux shells qui existent.

    Il y en a quelques autres, mais vous avez là les principaux.

    Que faut-il savoir ? Tout d'abord que l'ancêtre de tous les shells est le sh (Bourne Shell). C'est le plus vieux et il est installé sur tous les OS basés sur Unix. Il est néanmoins pauvre en fonctionnalités par rapport aux autres shells.

    Le bash (Bourne Again Shell) est le shell par défaut de la plupart des distributions Linux mais aussi celui du terminal de Mac OS X. Il y a fort à parier que c'est celui que vous utilisez en ce moment sous Linux.
    Le bash est une amélioration du sh.

    Voici dans les grandes lignes comment ont évolué les shells. Chacun hérite de la plupart des fonctionnalités de son ancêtre (figure suivante).

    Historique des shells

    À quoi peut bien servir le sh aujourd'hui alors, si bash est par défaut sous Linux ?

    sh reste toujours plus répandu que bash. En fait, vous pouvez être sûrs que tous les OS basés sur Unix possèdent sh, mais ils n'ont pas tous forcément bash. Certains OS basés sur Unix, notamment les OS propriétaires (AIX et Solaris…), utilisent d'autres types de shells ; le ksh y est par exemple très répandu.

    À quoi sert un shell ?

    Le shell est le programme qui gère l'invite de commandes. C'est donc le programme qui attend que vous rentriez des commandes (comme l'illustre la figure suivante).

    Le shell attend une commande

    C'est aussi le programme qui est capable par exemple de :

    Bref, le shell fournit toutes les fonctionnalités de base pour pouvoir lancer des commandes.

    Souvenez-vous : nous avions modifié un fichier .bashrc dans un des premiers chapitres (celui où nous avons appris à utiliser Nano). Le .bashrc est le fichier de configuration du bash que Linux vous fait utiliser par défaut. Chaque personne peut avoir son .bashrc pour personnaliser son invite de commandes, ses alias, etc.

    Installer un nouveau shell

    Pour le moment, vous devriez avoir sh et bash installés sur votre système. Si vous voulez essayer un autre shell, comme ksh par exemple, vous pouvez le télécharger comme n'importe quel paquet :

    # apt-get install ksh

    Une fois installé, il faut demander à l'utiliser pour votre compte utilisateur. Pour cela, tapez :

    $ chsh

    chsh signifie Change Shell.
    On vous demandera où se trouve le programme qui gère le shell. Vous devrez indiquer /bin/ksh pour ksh, /bin/sh pour sh, /bin/bash pour bash, etc.

    Quelle importance a tout ceci lorsque l'on réalise un script shell ?

    Si je vous parle de cela, c'est parce qu'un script shell dépend d'un shell précis. En gros, le langage n'est pas tout à fait le même selon que vous utilisez sh, bash, ksh, etc.

    Il est possible d'écrire des scripts sh par exemple. Ceux-là, nous sommes sûrs qu'ils fonctionnent partout car tout le monde possède un shell sh.
    Il s’agit toutefois du plus vieux shell, or écrire des scripts en sh est certes possible mais n’est franchement ni facile, ni ergonomique.

    Avec quel shell va-t-on écrire nos scripts, alors ?

    Je propose d'étudier le bash dans ce cours car :

    En clair, le bash est un bon compromis entre sh (le plus compatible) et ksh / zsh (plus puissants).

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    Introduction aux scripts shell Notre premier script

    Notre premier script

    Qu'est-ce qu'un shell ? Exécuter le script bash

    Notre premier script

    Nous allons commencer par écrire un premier script bash tout simple. Il ne sera pas révolutionnaire mais va nous permettre de voir les bases de la création d'un script et comment celui-ci s'exécute. Cela sera donc essentiel pour la suite.

    Création du fichier

    Commençons par créer un nouveau fichier pour notre script. Le plus simple est d'ouvrir Vim en lui donnant le nom du nouveau fichier à créer :

    $ vim essai.sh

    Si essai.sh n'existe pas, il sera créé (ce qui sera le cas ici).

    Indiquer le nom du shell utilisé par le script

    Vim est maintenant ouvert et vous avez un fichier vide sous les yeux.

    La première chose à faire dans un script shell est d'indiquer… quel shell est utilisé. En effet, comme je vous l'ai dit plus tôt, la syntaxe du langage change un peu selon qu'on utilise sh, bash, ksh, etc.

    En ce qui nous concerne, nous souhaitons utiliser la syntaxe de bash, plus répandu sous Linux et plus complet que sh. Nous indiquons où se trouve le programme bash :

    #!/bin/bash

    Bien que non indispensable, cette ligne permet de s'assurer que le script est bien exécuté avec le bon shell.
    En l'absence de cette ligne, c'est le shell de l'utilisateur qui sera chargé. Cela pose un problème : si votre script est écrit pour bash et que la personne qui l'exécute utilise ksh, il y a de fortes chances pour que le script ne fonctionne pas correctement !

    La ligne du sha-bang permet donc de « charger » le bon shell avant l'exécution du script. À partir de maintenant, vous devrez la mettre au tout début de chacun de vos scripts.

    Exécution de commandes

    Après le sha-bang, nous pouvons commencer à coder.
    Le principe est très simple : il vous suffit d'écrire les commandes que vous souhaitez exécuter. Ce sont les mêmes que celles que vous tapiez dans l'invite de commandes !

    Bref, tout ce que vous avez appris, vous pouvez le réutiliser ici ! ;)

    Allez, on va commencer par quelque chose de très simple : un ls. On va donc créer un script bash qui va juste se contenter d'afficher le contenu du dossier courant :

    #!/bin/bash
    
    ls

    C'est tout !

    Les commentaires

    Notez que vous pouvez aussi ajouter des commentaires dans votre script. Ce sont des lignes qui ne seront pas exécutées mais qui permettent d'expliquer ce que fait votre script.

    Tous les commentaires commencent par un #. Par exemple :

    #!/bin/bash
    
    # Affichage de la liste des fichiers
    ls

    Vous avez sûrement remarqué que la ligne du sha-bang commence aussi par un #… Oui, c'est un commentaire aussi, mais considérez que c'est un commentaire « spécial » qui a un sens. Il fait un peu exception.

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    Qu'est-ce qu'un shell ? Exécuter le script bash

    Exécuter le script bash

    Notre premier script Afficher et manipuler des variables

    Exécuter le script bash

    Nous avons écrit un petit script sans prétention de deux-trois lignes. Notre mission maintenant est de parvenir à l'exécuter.

    Commencez par enregistrer votre fichier et fermez votre éditeur. Sous Vim, il suffit de taper :wq ou encore :x.
    Vous retrouvez alors l'invite de commandes.

    Donner les droits d'exécution au script

    Si vous faites un ls -l pour voir votre fichier qui vient d'être créé, vous obtenez ceci :

    $ ls -l
    total 4
    -rw-r--r-- 1 mateo21 mateo21 17 2009-03-13 14:33 essai.sh

    Ce qui nous intéresse ici, ce sont les droits sur le fichier : -rw-r--r--.
    Si vous vous souvenez un petit peu du chapitre sur les droits, vous devriez vous rendre compte que notre script peut être lu par tout le monde (r), écrit uniquement par nous (w), et n'est pas exécutable (pas de x).

    Or, pour exécuter un script, il faut que le fichier ait le droit « exécutable ». Le plus simple pour donner ce droit est d'écrire :

    $ chmod +x essai.sh

    Vous pouvez vérifier que le droit a bien été donné :

    $ ls -l
    total 4
    -rwxr-xr-x 1 mateo21 mateo21 17 2009-03-13 14:33 essai.sh

    Tout le monde a maintenant le droit d'exécuter le script. Si vous voulez, vous pouvez limiter ce droit à vous-mêmes mais pour cela je vous invite à revoir le cours sur les droits car je ne vais pas me répéter. :)

    Exécution du script

    Le script s'exécute maintenant comme n'importe quel programme, en tapant « ./ » devant le nom du script :

    $ ./essai.sh 
    essai.sh

    Que fait le script ? Il fait juste un ls, donc il affiche la liste des fichiers présents dans le répertoire (ici, il y avait seulement essai.sh dans mon répertoire).

    Bien entendu, ce script est inutile ; il était plus simple de taper ls directement. Cependant, vous devez vous douter que l’on va pouvoir faire beaucoup mieux que ça dans les prochains chapitres.

    Vous pouvez déjà modifier votre script pour qu'avant tout chose il vous donne également le nom du répertoire dans lequel vous vous trouvez :

    #!/bin/bash
    
    pwd
    ls

    Les commandes seront exécutées une par une :

    $ ./essai.sh 
    /home/mateo21/scripts
    essai.sh
    Exécution de débogage

    Plus tard, vous ferez probablement de gros scripts et risquerez de rencontrer des bugs. Il faut donc dès à présent que vous sachiez comment déboguer un script.

    Il faut l'exécuter comme ceci :

    $ bash -x essai.sh

    On appelle en fait directement le programme bash et on lui ajoute en paramètre un -x (pour lancer le mode débogage) ainsi que le nom de notre script à déboguer.

    Le shell affiche alors le détail de l'exécution de notre script, ce qui peut nous aider à retrouver la cause de nos erreurs :

    $ bash -x essai.sh 
    + pwd
    /home/mateo21/scripts
    + ls
    essai.sh
    Créer sa propre commande

    Actuellement, le script doit être lancé via ./essai.sh et vous devez être dans le bon répertoire.
    Ou alors vous devez taper le chemin en entier, comme /home/mateo21/scripts/essai.sh.

    Comment font les autres programmes pour pouvoir être exécutés depuis n'importe quel répertoire sans « ./ » devant ?

    Ils sont placés dans un des répertoires du PATH. Le PATH est une variable système qui indique où sont les programmes exécutables sur votre ordinateur. Si vous tapez echo $PATH vous aurez la liste de ces répertoires « spéciaux ».

    Il vous suffit donc de déplacer ou copier votre script dans un de ces répertoires, comme /bin, /usr/bin ou /usr/local/bin (ou encore un autre répertoire du PATH). Notez qu'il faut être root pour pouvoir faire cela.

    Une fois que c'est fait, vous pourrez alors taper simplement essai.sh pour exécuter votre programme et ce quel que soit le répertoire dans lequel vous vous trouverez !

    $ essai.sh 
    /home/mateo21/scripts
    essai.sh
    En résumé
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    Notre premier script Afficher et manipuler des variables

    Afficher et manipuler des variables

    Exécuter le script bash Déclarer une variable

    Comme dans tous les langages de programmation, on trouve en bash ce que l'on appelle des variables. Elles nous permettent de stocker temporairement des informations en mémoire. C'est en fait la base de la programmation.

    Les variables en bash sont assez particulières. Il faut être très rigoureux lorsqu'on les utilise. Si vous avez fait du C ou d'autres langages de programmation, vous allez être un peu surpris par leur mode de fonctionnement ; soyez donc attentifs.
    Et si vous n'avez jamais programmé, soyez attentifs aussi. ;)

    Déclarer une variable

    Afficher et manipuler des variables echo : afficher une variable

    Déclarer une variable

    Nous allons créer un nouveau script que nous appellerons variables.sh :

    $ vim variables.sh

    La première ligne de tous nos scripts doit indiquer quel shell est utilisé, comme nous l'avons appris plus tôt. Commencez donc par écrire :

    #!/bin/bash

    Cela indique que nous allons programmer en bash.

    Maintenant, définissons une variable. Toute variable possède un nom et une valeur :

    message='Bonjour tout le monde'

    Dans le cas présent :

    message='Bonjour c\'est moi'

    Bien, reprenons notre script. Il devrait à présent ressembler à ceci :

    #!/bin/bash
    
    message='Bonjour tout le monde'

    Exécutez-le pour voir ce qui se passe (après avoir modifié les droits pour le rendre exécutable, bien sûr) :

    $ ./variables.sh 
    $

    Il ne se passe rien !

    Que fait le script, alors ?

    Il met en mémoire le message Bonjour tout le monde, et c'est tout ! Rien ne s'affiche à l'écran !

    Pour afficher une variable, il va falloir utiliser une commande dont je ne vous ai pas encore parlé…

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    Afficher et manipuler des variables echo : afficher une variable

    echo : afficher une variable

    Déclarer une variable read : demander une saisie

    echo : afficher une variable

    Avant de commencer à parler de variables, il y a une commande que j'aimerais vous présenter : echo. J'aurais pu en parler avant que l'on commence à faire des scripts bash, mais vous n'en auriez pas vu l'utilité avant d’aborder ce chapitre.

    Son principe est très simple : elle affiche dans la console le message demandé. Un exemple :

    $ echo Salut tout le monde
    Salut tout le monde

    Comme vous le voyez, c'est simple comme bonjour. Les guillemets ne sont pas requis.

    Mais… comment est-ce que cela fonctionne ?

    En fait, la commande echo affiche dans la console tous les paramètres qu'elle reçoit. Ici, nous avons envoyé quatre paramètres :

    Chacun des mots était considéré comme un paramètre que echo a affiché. Si vous mettez des guillemets autour de votre message, celui-ci sera considéré comme étant un seul et même paramètre (le résultat sera visuellement le même) :

    $ echo "Salut tout le monde"
    Salut tout le monde

    Si vous voulez insérer des retours à la ligne, il faudra activer le paramètre -e et utiliser le symbole  :

    $ echo -e "Message\nAutre ligne"
    Message
    Autre ligne
    Afficher une variable

    Pour afficher une variable, nous allons de nouveau utiliser son nom précédé du symbole dollar $ :

    #!/bin/bash
    
    message='Bonjour tout le monde'
    echo $message

    Résultat :

    Bonjour tout le monde

    Maintenant, supposons que l'on veuille afficher à la fois du texte et la variable. Nous serions tentés d'écrire :

    #!/bin/bash
    
    message='Bonjour tout le monde'
    echo 'Le message est : $message'

    Le problème est que cela ne fonctionne pas comme on le souhaite car cela affiche :

    Le message est : $message

    Pour bien comprendre ce qui se passe, intéressons-nous au fonctionnement de ce que l'on appelle les « quotes ».

    Les quotes

    Il est possible d'utiliser des quotes pour délimiter un paramètre contenant des espaces. Il existe trois types de quotes :

    Selon le type de quotes que vous utilisez, la réaction de bash ne sera pas la même.

    Les simples quotes ' '

    Commençons par les simples quotes :

    message='Bonjour tout le monde'
    echo 'Le message est : $message'
    Le message est : $message

    Avec de simples quotes, la variable n'est pas analysée et le $ est affiché tel quel.

    Les doubles quotes " "

    Avec des doubles quotes :

    message='Bonjour tout le monde'
    echo "Le message est : $message"
    Le message est : Bonjour tout le monde

    … ça fonctionne ! Cette fois, la variable est analysée et son contenu affiché.

    En fait, les doubles quotes demandent à bash d'analyser le contenu du message. S'il trouve des symboles spéciaux (comme des variables), il les interprète.
    Avec de simples quotes, le contenu était affiché tel quel.

    Les back quotes ` `

    Un peu particulières, les back quotes demandent à bash d'exécuter ce qui se trouve à l'intérieur.

    Un exemple valant mieux qu'un long discours, regardez la première ligne :

    message=`pwd`
    echo "Vous êtes dans le dossier $message"
    Vous êtes dans le dossier /home/mateo21/bin

    La commande pwd a été exécutée et son contenu inséré dans la variable message ! Nous avons ensuite affiché le contenu de la variable.

    Cela peut paraître un peu tordu, mais c'est réellement utile. Nous nous en resservirons dans les chapitres suivants.

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    Déclarer une variable read : demander une saisie

    read : demander une saisie

    echo : afficher une variable Effectuer des opérations mathématiques

    read : demander une saisie

    Vous pouvez demander à l'utilisateur de saisir du texte avec la commande read. Ce texte sera immédiatement stocké dans une variable.

    La commande read propose plusieurs options intéressantes. La façon la plus simple de l'utiliser est d'indiquer le nom de la variable dans laquelle le message saisi sera stocké :

    read nomvariable

    Adaptons notre script pour qu'il nous demande notre nom puis qu’il nous l'affiche :

    #!/bin/bash
    
    read nom
    echo "Bonjour $nom !"

    Lorsque vous lancez ce script, rien ne s'affiche, mais vous pouvez taper du texte (votre nom, par exemple) :

    Mathieu
    Bonjour Mathieu !

    Notez que la première ligne correspond au texte que j'ai tapé au clavier.

    Affecter simultanément une valeur à plusieurs variables

    On peut demander de saisir autant de variables d'affilée que l'on souhaite. Voici un exemple de ce qu'il est possible de faire :

    #!/bin/bash
    
    read nom prenom
    echo "Bonjour $nom $prenom !"
    Deschamps Mathieu
    Bonjour Deschamps Mathieu !
    -p : afficher un message de prompt

    Bon : notre programme n'est pas très clair et nous devrions afficher un message pour que l'utilisateur sache quoi faire. Avec l'option -p de read, vous pouvez faire cela :

    #!/bin/bash
    
    read -p 'Entrez votre nom : ' nom
    echo "Bonjour $nom !"

    Résultat :

    Entrez votre nom : Mathieu
    Bonjour Mathieu !

    C'est mieux !

    -n : limiter le nombre de caractères

    Avec -n, vous pouvez au besoin couper au bout de X caractères si vous ne voulez pas que l'utilisateur insère un message trop long.

    Exemple :

    #!/bin/bash
    
    read -p 'Entrez votre login (5 caractères max) : ' -n 5 nom
    echo "Bonjour $nom !"
    Entrez votre login (5 caractères max) : mathiBonjour mathi !

    Notez que le bash coupe automatiquement au bout de 5 caractères sans que vous ayez besoin d'appuyer sur la touche Entrée. Ce n'est pas très esthétique du coup, parce que le message s'affiche sur la même ligne. Pour éviter cela, vous pouvez faire un echo avec des , comme vous avez appris à le faire plus tôt :

    #!/bin/bash
    
    read -p 'Entrez votre login (5 caractères max) : ' -n 5 nom
    echo -e "\nBonjour $nom !"
    Entrez votre login (5 caractères max) : mathi
    Bonjour mathi !
    -t : limiter le temps autorisé pour saisir un message

    Vous pouvez définir un timeout avec -t, c'est-à-dire un nombre de secondes au bout duquel le read s'arrêtera.

    #!/bin/bash
    
    read -p 'Entrez le code de désamorçage de la bombe (vous avez 5 secondes) : '  -t 5 code
    echo -e "\nBoum !"
    -s : ne pas afficher le texte saisi

    Probablement plus utile, le paramètre -s masque les caractères que vous saisissez. Cela vous servira notamment si vous souhaitez que l'utilisateur entre un mot de passe :

    #!/bin/bash
    
    read -p 'Entrez votre mot de passe : ' -s pass
    echo -e "\nMerci ! Je vais dire à tout le monde que votre mot de passe est $pass ! :)"
    Entrez votre mot de passe : 
    Merci ! Je vais dire à tout le monde que votre mot de passe est supertopsecret38 ! :)

    Comme vous pouvez le constater, le mot de passe que j'ai entré ne s'affiche pas lors de l'instruction read.

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    echo : afficher une variable Effectuer des opérations mathématiques

    Effectuer des opérations mathématiques

    read : demander une saisie Les variables d'environnement

    Effectuer des opérations mathématiques

    En bash, les variables sont toutes des chaînes de caractères. En soi, le bash n'est pas vraiment capable de manipuler des nombres ; il n'est donc pas capable d'effectuer des opérations.

    Heureusement, il est possible de passer par des commandes (eh oui, encore). Ici, la commande à connaître est let.

    let "a = 5"
    let "b = 2"
    let "c = a + b"

    À la fin de ce script, la variable $c vaudra 7. Testons :

    #!/bin/bash
    
    let "a = 5"
    let "b = 2"
    let "c = a + b"
    echo $c
    7

    Les opérations utilisables sont :

    Quelques exemples :

    let "a = 5 * 3" # $a = 15
    let "a = 4 ** 2" # $a = 16 (4 au carré)
    let "a = 8 / 2" # $a = 4
    let "a = 10 / 3" # $a = 3
    let "a = 10 % 3" # $a = 1

    Une petite explication pour les deux dernières lignes :

    Notez qu'il est possible aussi de contracter les commandes, comme cela se fait en langage C.
    Ainsi :

    let "a = a * 3"

    … équivaut à écrire :

    let "a *= 3"
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    read : demander une saisie Les variables d'environnement

    Les variables d'environnement

    Effectuer des opérations mathématiques Les variables des paramètres

    Les variables d'environnement

    Actuellement, les variables que vous créez dans vos scripts bash n'existent que dans ces scripts. En clair, une variable définie dans un programme A ne sera pas utilisable dans un programme B.

    Les variables d'environnement sont des variables que l'on peut utiliser dans n'importe quel programme. On parle aussi parfois de variables globales. Vous pouvez afficher toutes celles que vous avez actuellement en mémoire avec la commande env :

    $ env
    ORBIT_SOCKETDIR=/tmp/orbit-mateo21
    GLADE_PIXMAP_PATH=:/usr/share/glade3/pixmaps
    TERM=xterm
    SHELL=/bin/bash
    GTK_MODULES=canberra-gtk-module
    USER=mateo21
    PATH=/home/mateo21/bin:/usr/local/sbin:/usr/local/bin:/usr/sbin: /usr/bin:/sbin:/bin:/usr/games
    GDM_XSERVER_LOCATION=local
    PWD=/home/mateo21/bin
    EDITOR=nano
    SHLVL=1
    HOME=/home/mateo21
    OLDPWD=/home/mateo21
    
    [ ... ]

    Il y en a beaucoup. Certaines sont très utiles, d'autres moins. Parmi celles que je peux vous commenter et qui peuvent s'avérer utiles, on trouve :

    Comment utiliser ces variables dans vos scripts ? C'est très simple, il suffit de les appeler par leur nom !

    Exemple :

    #!/bin/bash
    
    echo "Votre éditeur par défaut est $EDITOR"
    Votre éditeur par défaut est nano
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    Effectuer des opérations mathématiques Les variables des paramètres

    Les variables des paramètres

    Les variables d'environnement Les tableaux

    Les variables des paramètres

    Comme toutes les commandes, vos scripts bash peuvent eux aussi accepter des paramètres. Ainsi, on pourrait appeler notre script comme ceci :

    ./variables.sh param1 param2 param3

    Le problème, c'est que nous n'avons toujours pas vu comment récupérer ces paramètres dans notre script. Pourtant, c'est très simple à réaliser !

    En effet, des variables sont automatiquement créées :

    Essayons :

    #!/bin/bash
    
    echo "Vous avez lancé $0, il y a $# paramètres"
    echo "Le paramètre 1 est $1"
    $ ./variables.sh param1 param2 param3
    Vous avez lancé ./variables.sh, il y a 3 paramètres
    Le paramètre 1 est param1

    Et si on utilise plus de neuf paramètres ? J'ai cru voir que les variables s'arrêtaient à $9

    Là, ça va un peu loin, mais ça peut arriver. On peut imaginer un script qui accepte une liste de fichiers en paramètre. Rien ne nous empêcherait de lui envoyer quinze paramètres dans ce cas :

    ./script.sh fichier1 fichier2 fichier3 fichier4 ... fichier14 fichier15

    En général, pour traiter autant de paramètres, on s'occupera d'eux un par un… On peut « décaler » les paramètres dans les variables $1, $2, etc. à l’aide de la commande shift.

    Reprenons notre script :

    #!/bin/bash
    
    echo "Le paramètre 1 est $1"
    shift
    echo "Le paramètre 1 est maintenant $1"
    $ ./variables.sh param1 param2 param3
    Le paramètre 1 est param1
    Le paramètre 1 est maintenant param2

    Comme vous le voyez, les paramètres ont été décalés : $1 correspond après le shift au second paramètre, $2 au troisième paramètre, etc.

    Bien sûr, shift est généralement utilisé dans une boucle qui permet de traiter les paramètres un par un. Nous verrons d'ailleurs comment faire des boucles dans peu de temps.

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    Les variables d'environnement Les tableaux

    Les tableaux

    Les variables des paramètres Les conditions

    Les tableaux

    Le bash gère également les variables « tableaux ». Ce sont des variables qui contiennent plusieurs cases, comme un tableau. Vous en aurez probablement besoin un jour ; voyons comment cela fonctionne.

    Pour définir un tableau, on peut faire comme ceci :

    tableau=('valeur0' 'valeur1' 'valeur2')

    Cela crée une variable tableau qui contient trois valeurs (valeur0, valeur1, valeur2).

    Pour accéder à une case du tableau, il faut utiliser la syntaxe suivante :

    ${tableau[2]}

    … ceci affichera le contenu de la case n° 2 (donc valeur2).

    Vous pouvez aussi définir manuellement le contenu d'une case :

    tableau[2]='valeur2'

    Essayons tout ceci dans un script :

    #!/bin/bash
    
    tableau=('valeur0' 'valeur1' 'valeur2')
    tableau[5]='valeur5'
    echo ${tableau[1]}

    À votre avis, que va afficher ce script ?

    Réponse :

    valeur1

    Vous pouvez afficher l'ensemble du contenu du tableau d'un seul coup en utilisant ${tableau[*]} :

    #!/bin/bash
    
    tableau=('valeur0' 'valeur1' 'valeur2')
    tableau[5]='valeur5'
    echo ${tableau[*]}
    valeur0 valeur1 valeur2 valeur5
    En résumé
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    Les variables des paramètres Les conditions

    Les conditions

    Les tableaux if : la condition la plus simple

    La prise de décision est un élément indispensable dans tout programme. Si on ne pouvait pas décider quoi faire, le programme ferait toujours la même chose… ce qui serait bien ennuyeux.

    Les branchements conditionnels (que nous abrègerons « conditions ») constituent un moyen de dire dans notre script « SI cette variable vaut tant, ALORS fais ceci, SINON fais cela ».
    Si vous connaissez déjà un autre langage de programmation, cela doit vous être familier. Sinon, ne vous en faites pas, vous allez très vite comprendre le concept.

    if : la condition la plus simple

    Les conditions Les tests

    if : la condition la plus simple

    Le type de condition le plus courant est le if, qui signifie « si ».

    Si

    Les conditions ont la forme suivante :

    SI test_de_variable
    ALORS
    ------> effectuer_une_action
    FIN SI

    Bien entendu, ce n'est pas du bash. Il s’agit juste d’un schéma pour vous montrer quelle est la forme d'une condition.

    La syntaxe en bash est la suivante :

    if [ test ]
    then
            echo "C'est vrai"
    fi

    Le mot fi (if à l'envers !) à la fin indique que le if s'arrête là. Tout ce qui est entre le then et le fi sera exécuté uniquement si le test est vérifié.

    À la place du mot test, il faut indiquer votre test. C'est à cet endroit que vous testerez la valeur d'une variable, par exemple. Ici, nous allons voir un cas simple où nous testons la valeur d'une chaîne de caractères, puis nous apprendrons à faire des tests plus compliqués un peu plus loin dans le chapitre.

    Faisons quelques tests sur un script que nous appellerons conditions.sh :

    #!/bin/bash
    
    nom="Bruno"
    
    if [ $nom = "Bruno" ]
    then
            echo "Salut Bruno !"
    fi

    Comme $nom est bien égal à « Bruno », ce script affichera :

    Salut Bruno !

    Essayez de changer le test : si vous n'écrivez pas précisément « Bruno », le if ne sera pas exécuté et votre script n'affichera donc rien.

    Notez aussi que vous pouvez tester deux variables à la fois dans le if :

    #!/bin/bash
    
    nom1="Bruno"
    nom2="Marcel"
    
    if [ $nom1 = $nom2 ]
    then
            echo "Salut les jumeaux !"
    fi

    Comme ici $nom1 est différent de $nom2, le contenu du if ne sera pas exécuté. Le script n'affichera donc rien.

    Sinon

    Si vous souhaitez faire quelque chose de particulier quand la condition n'est pas remplie, vous pouvez rajouter un else qui signifie « sinon ».

    En français, cela s'écrirait comme ceci :

    SI test_de_variable
    ALORS
    ------> effectuer_une_action
    SINON
    ------> effectuer_une_action
    FIN SI
    if [ test ]
    then
            echo "C'est vrai"
    else
            echo "C'est faux"
    fi

    Reprenons notre script de tout à l'heure et ajoutons-lui un else :

    #!/bin/bash
    
    nom="Bruno"
    
    if [ $nom = "Bruno" ]
    then
            echo "Salut Bruno !"
    else
            echo "J'te connais pas, ouste !"
    fi

    Bon : comme la variable vaut toujours la même chose, le else ne sera jamais exécuté, ce n'est pas rigolo. Je vous propose plutôt de vous baser sur le premier paramètre ($1) envoyé au script :

    #!/bin/bash
    
    if [ $1 = "Bruno" ]
    then
            echo "Salut Bruno !"
    else
            echo "J'te connais pas, ouste !"
    fi

    Testez maintenant votre script en lui donnant un paramètre :

    $ ./conditions.sh Bruno
    Salut Bruno !

    Et si vous mettez autre chose :

    $ ./conditions.sh Jean
    J'te connais pas, ouste !
    Sinon si

    Il existe aussi le mot clé elif, abréviation de « else if », qui signifie « sinon si ». Sa forme ressemble à ceci :

    SI test_de_variable
    ALORS
    ------> effectuer_une_action
    SINON SI autre_test
    ALORS
    ------> effectuer_une_action
    SINON SI encore_un_autre_test
    ALORS
    ------> effectuer_une_action
    SINON
    ------> effectuer_une_action
    FIN SI

    C'est un peu plus compliqué, n’est-ce pas ?

    Sachez que l'on peut mettre autant de « sinon si » que l'on veut ; là, j'en ai mis deux. En revanche, on ne peut mettre qu'un seul « sinon », qui sera exécuté à la fin si aucune des conditions précédentes n'est vérifiée.

    Bash va d'abord analyser le premier test. S'il est vérifié, il effectuera la première action indiquée ; s'il ne l'est pas, il ira au premier « sinon si », au second, etc., jusqu'à trouver une condition qui soit vérifiée. Si aucune condition ne l’est, c'est le « sinon » qui sera lu.

    Bien ! Voyons comment cela s'écrit en bash :

    if [ test ]
    then
            echo "Le premier test a été vérifié"
    elif [ autre_test ]
    then
            echo "Le second test a été vérifié"
    elif [ encore_autre_test ]
    then
            echo "Le troisième test a été vérifié"
    else
            echo "Aucun des tests précédents n'a été vérifié"
    fi

    On peut reprendre notre script précédent et l'adapter pour utiliser des elif :

    #!/bin/bash
    
    if [ $1 = "Bruno" ]
    then
            echo "Salut Bruno !"
    elif [ $1 = "Michel" ]
    then
            echo "Bien le bonjour Michel"
    elif [ $1 = "Jean" ]
    then
            echo "Hé Jean, ça va ?"
    else
            echo "J'te connais pas, ouste !"
    fi

    Vous pouvez tester ce script ; encore une fois, n'oubliez pas d'envoyer un paramètre sinon il plantera, ce qui est normal.

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    Les conditions Les tests

    Les tests

    if : la condition la plus simple case : tester plusieurs conditions à la fois

    Les tests

    Voyons maintenant un peu quels sont les tests que nous pouvons faire. Pour l'instant, on a juste vérifié si deux chaînes de caractères étaient identiques, mais on peut faire beaucoup plus de choses que cela !

    Les différents types de tests

    Il est possible d’effectuer trois types de tests différents en bash :

    Nous allons maintenant découvrir tous ces types de tests et les essayer. :)

    Tests sur des chaînes de caractères

    Comme vous devez désormais le savoir, en bash toutes les variables sont considérées comme des chaînes de caractères. Il est donc très facile de tester ce que vaut une chaîne de caractères. Vous trouverez les différents types de tests disponibles sur le tableau suivant.

    Vérifions par exemple si deux paramètres sont différents :

    #!/bin/bash
    
    if [ $1 != $2 ]
    then
            echo "Les 2 paramètres sont différents !"
    else
            echo "Les 2 paramètres sont identiques !"
    fi
    $ ./conditions.sh Bruno Bernard
    Les 2 paramètres sont différents !
    $ ./conditions.sh Bruno Bruno
    Les 2 paramètres sont identiques !

    Condition

    Signification

    $chaine1 = $chaine2

    Vérifie si les deux chaînes sont identiques. Notez que bash est sensible à la casse : « b » est donc différent de « B ».
    Il est aussi possible d'écrire « == » pour les habitués du langage C.

    $chaine1 != $chaine2

    Vérifie si les deux chaînes sont différentes.

    -z $chaine

    Vérifie si la chaîne est vide.

    -n $chaine

    Vérifie si la chaîne est non vide.

    On peut aussi vérifier si le paramètre existe avec -z (vérifie si la chaîne est vide). En effet, si une variable n'est pas définie, elle est considérée comme vide par bash. On peut donc par exemple s'assurer que $1 existe en faisant comme suit :

    #!/bin/bash
    
    if [ -z $1 ]
    then
            echo "Pas de paramètre"
    else
            echo "Paramètre présent"
    fi
    $ ./conditions.sh 
    Pas de paramètre
    $ ./conditions.sh param
    Paramètre présent
    Tests sur des nombres

    Bien que bash gère les variables comme des chaînes de caractères pour son fonctionnement interne, rien ne nous empêche de faire des comparaisons de nombres si ces variables en contiennent. Vous trouverez les différents types de tests disponibles sur le tableau suivant.

    Condition

    Signification

    $num1 -eq $num2

    Vérifie si les nombres sont égaux (equal). À ne pas confondre avec le « = » qui, lui, compare deux chaînes de caractères.

    $num1 -ne $num2

    Vérifie si les nombres sont différents (nonequal).
    Encore une fois, ne confondez pas avec « != » qui est censé être utilisé sur des chaînes de caractères.

    $num1 -lt $num2

    Vérifie si num1 est inférieur ( < ) à num2 (lowerthan).

    $num1 -le $num2

    Vérifie si num1 est inférieur ou égal ( <= ) à num2 (lowerorequal).

    $num1 -gt $num2

    Vérifie si num1 est supérieur ( > ) à num2 (greaterthan).

    $num1 -ge $num2

    Vérifie si num1 est supérieur ou égal ( >= ) à num2 (greaterorequal).

    Vérifions par exemple si un nombre est supérieur ou égal à un autre nombre :

    #!/bin/bash
    
    if [ $1 -ge 20 ]
    then
            echo "Vous avez envoyé 20 ou plus"
    else
            echo "Vous avez envoyé moins de 20"
    fi
    $ ./conditions.sh 23
    Vous avez envoyé 20 ou plus
    $ ./conditions.sh 11
    Vous avez envoyé moins de 20
    Tests sur des fichiers

    Un des avantages de bash sur d'autres langages est que l'on peut très facilement faire des tests sur des fichiers : savoir s'ils existent, si on peut écrire dedans, s'ils sont plus vieux, plus récents, etc. Le tableau suivant présente les différents types de tests disponibles.

    Condition

    Signification

    -e $nomfichier

    Vérifie si le fichier existe.

    -d $nomfichier

    Vérifie si le fichier est un répertoire. N'oubliez pas que sous Linux, tout est considéré comme un fichier, même un répertoire !

    -f $nomfichier

    Vérifie si le fichier est un… fichier. Un vrai fichier cette fois, pas un dossier.

    -L $nomfichier

    Vérifie si le fichier est un lien symbolique (raccourci).

    -r $nomfichier

    Vérifie si le fichier est lisible (r).

    -w $nomfichier

    Vérifie si le fichier est modifiable (w).

    -x $nomfichier

    Vérifie si le fichier est exécutable (x).

    $fichier1 -nt $fichier2

    Vérifie si fichier1 est plus récent que fichier2 (newerthan).

    $fichier1 -ot $fichier2

    Vérifie si fichier1 est plus vieux que fichier2 (olderthan).

    Je vous propose de faire un script qui demande à l'utilisateur d'entrer le nom d'un répertoire et qui vérifie si c'en est bien un :

    #!/bin/bash
    
    read -p 'Entrez un répertoire : ' repertoire
    
    if [ -d $repertoire ]
    then
            echo "Bien, vous avez compris ce que j'ai dit !"
    else
            echo "Vous n'avez rien compris..."
    fi
    Entrez un répertoire : /home
    Bien, vous avez compris ce que j'ai dit !
    Entrez un répertoire : rienavoir.txt
    Vous n'avez rien compris...

    Notez que bash vérifie au préalable que le répertoire existe bel et bien.

    Effectuer plusieurs tests à la fois

    Dans un if, il est possible de faire plusieurs tests à la fois. En général, on vérifie :

    Les deux symboles à connaître sont :

    Il faut encadrer chaque condition par des crochets. Prenons un exemple :

    #!/bin/bash
    
    if [ $# -ge 1 ] && [ $1 = 'koala' ]
    then
            echo "Bravo !"
            echo "Vous connaissez le mot de passe"
    else
            echo "Vous n'avez pas le bon mot de passe"
    fi

    Le test vérifie deux choses :

    Si ces deux conditions sont remplies, alors le message indiquant que l'on a trouvé le bon mot de passe s'affichera.

    $ ./conditions.sh koala
    Bravo !
    Vous connaissez le mot de passe
    Inverser un test

    Il est possible d'inverser un test en utilisant la négation. En bash, celle-ci est exprimée par le point d'exclamation « ! ».

    if [ ! -e fichier ]
    then
            echo "Le fichier n'existe pas"
    fi

    Vous en aurez besoin, donc n'oubliez pas ce petit point d'exclamation.

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    if : la condition la plus simple case : tester plusieurs conditions à la fois

    case : tester plusieurs conditions à la fois

    Les tests Les boucles

    case : tester plusieurs conditions à la fois

    On a vu tout à l'heure un if un peu complexe qui faisait appel à des elif et à un else :

    #!/bin/bash
    
    if [ $1 = "Bruno" ]
    then
            echo "Salut Bruno !"
    elif [ $1 = "Michel" ]
    then
            echo "Bien le bonjour Michel"
    elif [ $1 = "Jean" ]
    then
            echo "Hé Jean, ça va ?"
    else
            echo "J'te connais pas, ouste !"
    fi

    Ce genre de « gros if qui teste toujours la même variable » ne pose pas de problème mais n'est pas forcément très facile à lire pour le programmeur. À la place, il est possible d’utiliser l'instruction case si nous voulons.

    Le rôle de case est de tester la valeur d'une même variable, mais de manière plus concise et lisible.

    Voyons comment on écrirait la condition précédente avec un case :

    #!/bin/bash
    
    case $1 in
            "Bruno")
                    echo "Salut Bruno !"
                    ;;
            "Michel")
                    echo "Bien le bonjour Michel"
                    ;;
            "Jean")
                    echo "Hé Jean, ça va ?"
                    ;;
            *)
                    echo "J'te connais pas, ouste !"
                    ;;
    esac

    Cela fait beaucoup de nouveautés d'un coup.
    Analysons la structure du case !

    case $1 in

    Tout d'abord, on indique que l'on veut tester la valeur de la variable $1. Bien entendu, vous pouvez remplacer $1 par n'importe quelle variable que vous désirez tester.

    "Bruno")

    Là, on teste une valeur. Cela signifie « Si $1 est égal à Bruno ». Notez que l'on peut aussi utiliser une étoile comme joker : « B* » acceptera tous les mots qui commencent par un B majuscule.

    Si la condition est vérifiée, tout ce qui suit est exécuté jusqu'au prochain double point-virgule :

    ;;

    Important, il ne faut pas l'oublier : le double point-virgule dit à bash d'arrêter là la lecture du case. Il saute donc à la ligne qui suit le esac signalant la fin du case.

    *)

    C'est en fait le « else » du case. Si aucun des tests précédents n'a été vérifié, c'est alors cette section qui sera lue.

    esac

    Marque la fin du case (esac, c'est « case » à l'envers !).

    Nous pouvons aussi faire des « ou » dans un case. Dans ce cas, petit piège, il ne faut pas mettre deux || mais un seul ! Exemple :

    #!/bin/bash
    
    case $1 in
            "Chien" | "Chat" | "Souris")
                    echo "C'est un mammifère"
                    ;;
            "Moineau" | "Pigeon")
                    echo "C'est un oiseau"
                    ;;
            *)
                    echo "Je ne sais pas ce que c'est"
                    ;;
    esac
    En résumé
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    Les tests Les boucles

    Les boucles

    case : tester plusieurs conditions à la fois while : boucler « tant que »

    Nousallons découvrir dans ce chapitre un autre élément de base de tous les langages : les boucles. Ces structures permettent de répéter autant de fois que nécessaire une partie du code. En bash, on n'y échappe pas !

    Les consignes sont les mêmes que pour le chapitre sur les conditions : il faut être vigilant sur la syntaxe. Une espace de trop ou de moins, l'oubli d'un caractère spécial et plus rien ne fonctionne. Soyez donc très rigoureux lorsque vous codez !

    Si vous suivez cette simple règle, vous n'aurez pas de problèmes.

    while : boucler « tant que »

    Les boucles for : boucler sur une liste de valeurs

    while : boucler « tant que »

    Le type de boucle que l'on rencontre le plus couramment en bash est while.

    Le principe est de faire un code qui ressemble à ceci :

    TANT QUE test
    FAIRE
    ------> effectuer_une_action
    RECOMMENCER

    En bash, on l'écrit comme ceci :

    while [ test ]
    do
            echo 'Action en boucle'
    done

    On va demander à l'utilisateur de dire « oui » et répéter cette action tant qu’il n'a pas fait ce que l'on voulait. Nous allons créer un script boucles.sh pour l'occasion :

    #!/bin/bash
    
    while [ -z $reponse ] || [ $reponse != 'oui' ]
    do
            read -p 'Dites oui : ' reponse
    done

    On fait deux tests.

    1. Est-ce que $reponse est vide ?

    2. Est-ce que $reponse est différent de oui ?

    Comme il s'agit d'un OU (||), tant que l'un des deux tests est vrai, on recommence la boucle. Cette dernière pourrait se traduire par : « Tant que la réponse est vide ou que la réponse est différente de oui ».
    Nous sommes obligés de vérifier d'abord si la variable n'est pas vide, car si elle l'est, le second test plante (essayez, vous verrez).

    Essayons ce script :

    Dites oui : euh
    Dites oui : non
    Dites oui : bon
    Dites oui : oui

    Comme vous pouvez le voir, il ne s'arrête que lorsque l'on a tapé oui !

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    Les boucles for : boucler sur une liste de valeurs

    for : boucler sur une liste de valeurs

    while : boucler « tant que » TP : générateur de galerie d'images

    for : boucler sur une liste de valeurs

    Parcourir une liste de valeurs

    La boucle for permet de parcourir une liste de valeurs et de boucler autant de fois qu'il y a de valeurs.

    Concrètement, la forme d'un for est la suivante :

    POUR variable PRENANT valeur1 valeur2 valeur3
    FAIRE
    ------> effectuer_une_action
    VALEUR_SUIVANTE

    La variable va prendre successivement les valeurs valeur1, valeur2, valeur3. La boucle va donc être exécutée trois fois et la variable vaudra à chaque fois une nouvelle valeur de la liste.

    En bash, la boucle for s'écrit comme ceci :

    #!/bin/bash
    
    for variable in 'valeur1' 'valeur2' 'valeur3'
    do
            echo "La variable vaut $variable"
    done

    Ce qui donne, si on l'exécute :

    La variable vaut valeur1
    La variable vaut valeur2
    La variable vaut valeur3

    Vous pouvez donc vous servir du for pour faire une boucle sur une liste de valeurs que vous définissez :

    #!/bin/bash
    
    for animal in 'chien' 'souris' 'moineau'
    do
            echo "Animal en cours d'analyse : $animal"
    done
    Animal en cours d'analyse : chien
    Animal en cours d'analyse : souris
    Animal en cours d'analyse : moineau

    Toutefois, la liste de valeurs n'a pas besoin d'être définie directement dans le code. On peut utiliser une variable :

    #!/bin/bash
    
    liste_fichiers=`ls`
    
    for fichier in $liste_fichiers
    do
            echo "Fichier trouvé : $fichier"
    done

    Ce script liste tous les fichiers trouvés dans le répertoire actuel :

    Fichier trouvé : boucles.sh
    Fichier trouvé : conditions.sh
    Fichier trouvé : variables.sh

    On pourrait faire un code plus court sans passer par une variable $liste_fichiers en écrivant :

    #!/bin/bash
    for fichier in `ls`
    do
            echo "Fichier trouvé : $fichier"
    done

    Bien entendu, ici, on ne fait qu'afficher le nom du fichier, ce qui n'est ni très amusant ni très utile. On pourrait se servir de notre script pour renommer chacun des fichiers du répertoire actuel en leur ajoutant un suffixe -old par exemple :

    #!/bin/bash
    
    for fichier in `ls`
    do
            mv $fichier $fichier-old
    done

    Essayons de voir si l'exécution du script renomme bien tous les fichiers :

    $ ls
    boucles.sh  conditions.sh  variables.sh
    $ ./boucles.sh 
    $ ls
    boucles.sh-old  conditions.sh-old  variables.sh-old

    À vous de jouer ! Essayez de créer un script multirenommage.sh, reposant sur ce principe, qui va rajouter le suffixe -old… uniquement aux fichiers qui correspondent au paramètre envoyé par l'utilisateur !

    ./multirenommage.sh *.txt

    Si aucun paramètre n'est envoyé, vous demanderez à l'utilisateur de saisir le nom des fichiers à renommer avec read.

    Un for plus classique

    Pour les habitués d'autres langages de programmation, le for est une boucle qui permet de faire prendre à une variable une suite de nombres.

    En bash, comme on l'a vu, le for permet de parcourir une liste de valeurs. Toutefois, en trichant un peu à l'aide de la commande seq, il est possible de simuler un for classique :

    #!/bin/bash
    for i in `seq 1 10`;
    do
            echo $i
    done

    Explication : seq génère tous les nombres allant du premier paramètre au dernier paramètre, donc 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10.

    1
    2
    3
    4
    5
    6
    7
    8
    9
    10

    Si vous le voulez, vous pouvez changer le pas et avancer de deux en deux par exemple. Dans ce cas, il faut écrire seq 1 2 10 pour aller de 1 à 10 en avançant de deux en deux ; cela va donc générer les nombres 1 3 5 7 9.

    En résumé
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    while : boucler « tant que » TP : générateur de galerie d'images

    TP : générateur de galerie d'images

    for : boucler sur une liste de valeurs Objectifs

    L'intérêtdu bash ne commence à se faire sentir que lorsque l'on code de vrais scripts, alors… il est grand temps de pratiquer !

    Dans ce TP, vous allez devoir réutiliser un peu tout ce que vous avez appris jusqu'ici sur bash et sur Linux en général. N'oubliez pas que dans les scripts bash vous pouvez réutiliser toutes les commandes de la console que vous connaissez : ls, grep, cut, sort, les flux… allez-y, tous les coups sont permis. Vous risquez même d'avoir à lire le manuel pour trouver quelques paramètres !

    Votre objectif est de créer une page web présentant une galerie d'images en fonction des fichiers présents dans un dossier. Plus facile à dire qu'à faire, car vous allez voir qu'il y a là un vrai défi. Bonne chance à tous.

    Objectifs

    TP : générateur de galerie d'images Solution

    Objectifs

    Nous souhaitons réaliser dans ce TP un générateur de galerie d'images en bash.

    Le script s'appellera galerie.sh. Pour sa première version, il faudra le placer dans un dossier contenant des images ; il générera des miniatures à partir de ces dernières et un fichier HTML présentant toutes les images du dossier.

    Concrètement, le script devra donc :

    Le rendu final

    La page web que vous devez arriver à générer devrait ressembler à la figure suivante.

    Galerie d’images

    Bien entendu, c'est un exemple minimal. Il est possible de faire quelque chose de beaucoup plus joli : commencez déjà par faire en sorte que cela fonctionne, vous enjoliverez après. ;)

    Le code HTML de base

    Pour vous aider (enfin surtout pour ceux d'entre vous qui ne sont pas très à l'aise en HTML ;) ), je vous propose de partir du code (minimaliste) suivant :

    <!DOCTYPE html PUBLIC "-//W3C//DTD XHTML 1.0 Strict//EN"  "http://www.w3.org/TR/xhtml1/DTD/xhtml1-strict.dtd">
    <html xmlns="http://www.w3.org/1999/xhtml" xml:lang="fr" >
       <head>
           <title>Ma galerie</title>
           <meta http-equiv="Content-Type" content="text/html; charset=utf-8" />
           <style type="text/css">
           a img { border:0; }
           </style>
       </head>
       <body>
          <p>
    
    <a href="alsamixer.png"><img src="miniatures/alsamixer.png" alt="" /></a> 
    <a href="icone_installer.png">  <img src="miniatures/icone_installer.png" alt="" />
    </a> 
    <a href="installation.png"><img src="miniatures/installation.png" alt="" /></a>
          </p>
       </body>
    </html>

    Vous pourrez réutiliser le début et la fin de ce code source pour chaque fichier HTML de galerie que vous créerez. Par contre, au milieu (les images <img /> et les liens <a>), il faudra adapter automatiquement le code en fonction des images présentes dans le dossier.

    Vous afficherez des miniatures sur la page et ferez un lien vers leur version agrandie.

    Comment générer des miniatures d'images ?

    Bonne question. On n'a pas appris à faire cela en ligne de commande, tout simplement parce que ce n'est pas ce que j'appelle une commande « de base » de Linux. Néanmoins, vous devriez avoir le programme convert, capable d'effectuer de nombreuses opérations sur des images. À vous d'afficher le manuel et de comprendre comment on l'utilise. :)

    Bon : je vous aide quand même un peu parce que cette commande a énormément de paramètres. « Miniature » en anglais se dit « thumbnail ».
    Vous apprécierez probablement l'aide en ligne, plus étoffée et plus lisible peut-être que le man.

    Les paramètres

    Notre programme devra accepter un paramètre optionnel : le nom du fichier HTML à générer. S'il n'est pas présent, on générera un fichier galerie.html par défaut.

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    TP : générateur de galerie d'images Solution

    Solution

    Objectifs Améliorations

    Solution

    L'heure est venue de passer à la correction !

    #!/bin/bash
    
    # Vérification des paramètres
    # S'ils sont absents, on met une valeur par défaut
    
    if [ -z $1 ]
    then
            sortie='galerie.html'
    else
            sortie=$1
    fi
    
    # Préparation des fichiers et dossiers
    
    echo '' > $sortie
    
    if [ ! -e miniatures ]
    then
            mkdir miniatures
    fi
    
    # En-tête HTML
    
    echo '<!DOCTYPE html PUBLIC "-//W3C//DTD XHTML 1.0 Strict//EN"  "http://www.w3.org/TR/xhtml1/DTD/xhtml1-strict.dtd">
    <html xmlns="http://www.w3.org/1999/xhtml" xml:lang="fr" >
       <head>
           <title>Ma galerie</title>
           <meta http-equiv="Content-Type" content="text/html; charset=utf-8" />
           <style type="text/css">
           a img { border:0; }
           </style>
       </head>
       <body><p>' >> $sortie
    
    # Génération des miniatures et de la page
    
    for image in `ls *.png *.jpg *.jpeg *.gif 2>/dev/null`
    do
            convert $image -thumbnail '200x200>' miniatures/$image
            echo '<a href="'$image'"><img src="miniatures/'$image'" alt="" /> </a> '>> $sortie
    done
    
    # Pied de page HTML
    
    echo '</p>
       </body>
    </html>' >> $sortie

    Quelques commentaires sur le script :

    Je tiens à rappeler qu'il n'y a pas une seule façon de réaliser ce script mais plusieurs. Je vous ai présenté la mienne et, bien qu'elle fonctionne, je vous préviens que l'on peut largement l'améliorer. Je vous propose d'ailleurs des pistes pour améliorer ce script.

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    Objectifs Améliorations

    Améliorations

    Solution

    Améliorations

    Comme je le disais plus tôt, le script que je vous ai proposé de faire est minimal. Le but était d'avoir à réaliser un script accessible à tous et qui produise un résultat intéressant.

    Si vous voulez l'améliorer, les pistes ne manquent pas. En voici quelques-unes.

    Pour certaines de ces améliorations, il faudra vous renseigner dans le manuel voire poser des questions sur les forums.
    Ne vous arrêtez pas en si bon chemin ! Cherchez, cherchez et cherchez encore ! Vous allez vous habituer à faire des recherches et vous deviendrez ainsi beaucoup plus autonomes. :)

    Le cours se termine ici. Bien entendu, il aurait été possible de le compléter (presque à l'infini !) mais je ne dispose pas d'autant de temps. ;)

    Néanmoins, avec l'ensemble de ce cours vous avez désormais je l'espère une introduction à Linux enfin accessible aux débutants. Il reste bien des choses à découvrir, je vous invite à regarder les tutoriels de la section Linux du site pour en apprendre plus si vous le souhaitez.

    Bonne continuation ! :)

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    Solution